L’économie numérique est en pleine croissance dans toutes les régions de l’Afrique. Les actions gouvernementales qui nuisent à la continuité des services Internet et à la disponibilité des plateformes de médias sociaux ne sont pas sans conséquences.
D’après les données de la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, l’Afrique subsaharienne a perdu près de 1,74 milliard $ en 2023 à cause des coupures d’Internet et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux. Ce montant est en croissance de 489,83% par rapport à 2022 où les coupures avaient représenté une perte de 295 millions $.
Bien que le nombre de personnes affectées par ces restrictions en 2023 soit en baisse par rapport à l’année précédente (près de 84,8 millions de personnes en 2023 contre 133,1 millions en 2022), le nombre de pays qui ont eu recours au blocage a augmenté. Il est passé de 7 en 2022 à 10 en 2023.
Selon Top10VPN, l’augmentation du montant de la perte financière enregistrée en Afrique subsaharienne en 2023 s’explique par le nombre d’heures qu’a duré les coupures (30 785 heures en 2023 contre 9 532 en 2022), mais aussi par le fait qu’un grand pays sur le plan démographique et économique, l'Ethiopie, soit à l’origine du plus grand nombre d’heures d’atteinte à la disponibilité d’Internet et des médias sociaux.
« L'accès à Facebook, YouTube, Telegram et TikTok a été restreint par les autorités éthiopiennes en raison de tensions religieuses. Les blocages ont été mis en place au début du mois de février et n'ont été levés que plus de cinq mois plus tard, en juillet. La demande de services VPN a atteint un pic de 3 651 % par rapport à la moyenne après le début des restrictions », affirme Top10VPN.
De plus, sur fond de tensions avec les milices dans la région septentrionale d'Amhara, les autorités éthiopiennes ont coupé Internet en août pour un rétablissement partiel en novembre. Au total, les populations ont subi les restrictions d’Internet pendant plus de 3 414 heures et des médias sociaux tels que Facebook, YouTube, Telegram et TikTok ont été indisponibles pendant plus de 11 496 heures. Ces mesures ont fait perdre environ 1,59 milliard $ au pays, soit 91,37% des pertes totales enregistrées par l’Afrique subsaharienne.
Deux pays frontaliers d’Afrique de l’Ouest sont également à l’origine d’une grande partie des pertes financières enregistrées par l’Afrique subsaharienne en 2023. Il y a le Sénégal qui, à cause des manifestations politiques pro-Sonko, a coupé Internet pendant 135 heures et les réseaux sociaux pendant 3 811 heures. Le pays a perdu 57,4 millions $.
En Guinée, les autorités ont restreint l’utilisation des réseaux sociaux depuis novembre 2023 sans se prononcer officiellement sur les raisons de cette décision. La plateforme britannique Top10VPN estime à 47,4 millions $ les pertes financières enregistrées par le pays pour les 3 720 heures de restriction des médias sociaux.
La Mauritanie (38,5 millions $), le Kenya (27 millions $), le Soudan (12,4 millions $), le Gabon (5,4 millions $), la Tanzanie (2,8 millions $), le Tchad (800 000 $) et le Zimbabwe (500 000 $) ont également eu recours à des restrictions d’Internet ou des médias sociaux en 2023.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de transformation numérique, la Tunisie a prévu la dématérialisation des services destinés aux citoyens. Tous les services sont en cours de numérisation y compris les services sociaux.
Le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi (photo, à gauche), et le ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Neji (photo, à droite) ont signé le mercredi 10 janvier, un accord de coopération à Tunis. Cette initiative vise à faciliter l'accès aux services sociaux par la simplification des procédures et l’amélioration des prestations administratives destinées aux citoyens par le biais de l’identité numérique.
Selon un communiqué du ministère des Affaires sociales, la convention vise également l’adoption de la signature électronique dans les procédures administratives en ligne via le portail du citoyen, l’adoption de l'identité numérique, l’accès par le portail citoyen aux plateformes sectorielles du ministère des Affaires sociales, l'adoption de l'échange de données non matérielles, et l’adoption du courrier citoyen pour envoyer des notifications détaillées et améliorer les mécanismes de communication entre l'administration et le citoyen.
L’initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique dont la mise en œuvre est prévue jusqu’à 2025. Ladite stratégie met un accent sur la simplification des procédures administratives et le développement des prestations destinées tant aux citoyens qu'aux entreprises.
La convention cible spécifiquement les entreprises et structures sous tutelles du ministère des Affaires sociales, notamment la caisse nationale de sécurité sociale, la caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale et la caisse nationale d’assurance maladie, l’office des tunisiens à l’étranger, le comité général de la promotion sociale, le comité général du travail et des relations professionnelles.
Pour atteindre les objectifs escomptés par cet accord, le ministère des Technologies de la communication travaillera en étroite collaboration avec le Centre national d'information, l'Agence nationale d'authentification électronique, l'Agence nationale de la cybersécurité et la Poste tunisienne.
Il est également prévu de faciliter le processus de distribution des cartes de soins « Labes » et « Aman », qui remplacent respectivement les carnets de soins des assurés sociaux en papier et les carnets de soins blancs et jaunes délivrés aux personnes à revenus limités. Elles seront également utilisées pour le paiement des prestations sanitaires et l’achat des médicaments.
Samira Njoya
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Ces dernières années, les restrictions de l’accès à Internet sont devenues monnaie courante en Afrique. Les raisons de la suspension délibérée d’Internet sont multiples : restrictions de l’accès à l’information, conflits armés, coups d’Etat…
En Afrique subsaharienne, 84,8 millions d’internautes ont été affectés par les coupures de réseau en 2023. Les pertes économiques liées à ces perturbations, dont la durée s’élève à 30 785 heures, sont estimées à 1,74 milliard de dollars. La région arrive deuxième derrière l’Europe (4,02 milliards de dollars) et devant l’Asie et la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (1,44 milliards de dollars).
Dans un rapport actualisé publié le mardi 2 janvier, l’entreprise technologique britannique Top10VPN a dévoilé les restrictions qui sont à l’origine de ces pertes de gains. Selon le rapport, les restrictions d'Internet dues aux manifestations pacifiques ont été les plus préjudiciables à l'économie en 2023.
L’Ethiopie a enregistré en 2023, un manque à gagner estimé à 1,59 milliard pour la suspension prolongée des réseaux sociaux, notamment Facebook, YouTube, Telegram et TikTok de février à juillet. Une décision prise par le gouvernement en raison de tensions religieuses. Même son de cloche dans la région d’Amhara au début du mois d'août en réponse à l'escalade des tensions avec les milices locales. Plus de 11 496 heures de fermeture des médias sociaux.
En 2023, 8,01 millions de sénégalais ont été confrontés à deux coupures majeures de réseau en réponse à des manifestations de grande ampleur. Selon les données de la plateforme Top10VPN, la durée globale de blocage est estimée à 135 heures pour des pertes financières évaluées à 57,4 millions de dollars millions de dollars. Au total, une augmentation de plus de 60 000 % de la demande de services VPN a été observée pour contourner les restrictions imposées.
Plusieurs autres pays ont également été affectés par des coupures dues aux manifestations publiques, notamment la Guinée, la Mauritanie, le Kenya, le Soudan, la Tanzanie, l’Algérie, le Tchad et le Zimbabwe.
D'autres raisons expliquent les censures des réseaux sociaux en Afrique. Selon le rapport publié par le groupe de recherche sur la sécurité et la confidentialité numériques Top10VPN, le contrôle de l'information, les conflits, les coups d'Etat militaires et des ingérences électorales sont d’autres causes de blocage d'Internet.
Samira Njoya
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Malgré la baisse des investissements sur le continent dans le secteur, l’écosystème technologique africain est toujours aussi attrayant. De nouveaux investisseurs s’installent sur le continent pour booster les jeunes pousses innovantes.
BEI Monde, une branche de la Banque européenne d’investissement (BEI), a annoncé le mercredi 10 janvier un investissement de 30 millions $ dans le fonds de capital-risque Seedstars Africa Ventures I. Cette action est soutenue par le secrétariat de l'Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS) à travers le programme Boost Africa avec une enveloppe de 10 millions $ et par l'Union européenne à travers le Fonds fiduciaire ACP pour un montant de 20 millions $.
We signed an equity investment of $30m in Seedstars Africa Ventures I to support entrepreneurs in Africa.
— EIB Global (@EIBGlobal) January 10, 2024
Backed by the EU & the OACPS through the Boost Africa programme and the ACP Trust Fund, the fund will boost growth and job creation on the continent. https://t.co/3eN1Oc63r3 pic.twitter.com/7npjGiwlsK
L’objectif est de stimuler la croissance et la création d’emploi sur le continent en investissant dans des entités qui tirent parti des technologies numériques pour fournir des services essentiels et renforcer l’efficacité des entreprises.
« Il est essentiel d’encourager et de promouvoir l’innovation et la transformation numérique pour bâtir des économies fortes et durables. L’entrepreneuriat africain détient la clé de l’avenir du continent, par la création d’emplois, la réduction des inégalités et l’amélioration de la qualité de vie. La BEI, dans le cadre de l’Equipe Europe, s’est engagée à soutenir les entreprises africaines et nous sommes fiers du succès de Boost Africa et du Fonds fiduciaire ACP », a indiqué Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.
Dans un contexte où les levées de fonds réalisées par les jeunes pousses africaines ont baissé de 36 % à 3,2 milliards $ en 2023, selon le cabinet TechCabal Insights, l’établissement d’un nouvel acteur en capital-risque axé sur le continent noir est une bonne nouvelle. Les startupers peuvent se tourner vers cette nouvelle source de financement pour donner vie à leurs projets et/ou amorcer la phase de croissance de leur jeune pousse.
Par ailleurs, il faut souligner que la plupart des investisseurs opérant sur le continent sont attirés par les écosystèmes technologiques kényan, sud-africain, égyptien et nigérian. En 2023, les start-up de ces quatre pays ont réalisé 74,9% des tours de table sur le continent. Les quatre premières transactions réalisées par Seedstars Africa Ventures I confirment cette tendance puisque le fonds financera deux jeunes pousses kényanes (Poa! Internet et Shamba Pride), une nigériane (Beacon Power Services) et une française (Bizao) axée sur l’Afrique.
Adoni Conrad Quenum
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D’après les Nations unies, l’accès à Internet abordable est l’un des objectifs du développement durable. Pourtant, travaillant au quotidien pour le développement de leur pays, certains dirigeants privent leurs populations d’Internet pour diverses raisons.
Le gouvernement guinéen a restreint l’accès à Internet et aux médias sociaux tels que Facebook, WhatsApp, Telegram, Instagram, YouTube ou encore TikTok aux populations depuis le 24 novembre 2023. Ces mesures ont fait perdre, selon la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, environ 47,4 millions $ au pays. Jusque-là les autorités guinéennes ne se sont pas encore prononcées sur les raisons de la restriction.
Outre cette coupure qui dure depuis plus de 40 jours, le gouvernement avait déjà restreint l’accès aux médias sociaux pendant trois jours en mai 2023 sur fond de manifestations populaires. Au total, ce sont 3 720 heures de coupure d’Internet et de restriction des médias sociaux qu’ont subi les internautes guinéens en 2023 ; il s'agit de 6,98 millions d’abonnés à l’Internet mobile, d’après le rapport annuel 2022 de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).
En début d’année, le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (RESTIC) appelait au rétablissement sans conditions d’Internet dans le pays. Il sollicitait également le soutien de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour convaincre le régime en place.
Malgré la transformation numérique en cours sur le continent, divers régimes ont eu recours à ce levier pour museler les voix des populations. Le Sénégal et l’Ethiopie sont de parfaits exemples ; ces pays, d’après Top10VPN, ont respectivement perdu 57,5 millions $ et 1,59 milliards $ en 2023. D’ailleurs, l'Ethiopie est le deuxième pays à perdre autant de fonds à cause des coupures d’Internet et des médias sociaux. Par ailleurs, il faut souligner que ce levier n’est pas l’apanage des pays du continent africain. Sur fond de guerre en Ukraine, la Russie y a eu recours et des pays comme l’Iran, l’Irak ou encore le Brésil ont également usé de cette option.
Adoni Conrad Quenum
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Les compétences numériques seront au cœur de la prochaine révolution technologique que connaîtra le monde. La Société financière internationale (SFI) indique que la demande en compétences numériques devrait croître plus rapidement en Afrique subsaharienne que sur les autres marchés mondiaux.
La Société allemande de coopération internationale (GIZ) et l’Union européenne (UE) ont lancé, le lundi 8 janvier à Abidjan, une formation numérique destinée à la jeunesse ivoirienne. L’initiative dénommée « WE.CODE » vise à faciliter la formation et l’insertion professionnelle, en Côte d’Ivoire, de 300 jeunes âgés de 18 à 35 ans en leur offrant des compétences numériques utiles pour exceller sur le marché de l’emploi.
La nouvelle initiative s’inscrit dans le cadre du programme Invest for Jobs co-financé par la GIZ et l’UE. « En offrant des programmes adaptés aux besoins du marché du travail numérique, nous visons à doter nos apprenants des compétences nécessaires pour exceller dans un monde de plus en plus connecté », a souligné Marc Levesque, représentant du programme Invest for Jobs.
Dans le cadre du programme, les candidats sélectionnés à l’issu d’un test recevront des formations en développement full stack, gestion de données, et sécurité informatique. Ladite formation sera réalisée en partenariat avec deux acteurs majeurs du numérique en Côte d’Ivoire notamment l’université Epitech et la société MStudio.
Le programme WE.CODE mis en œuvre par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) élabore un ensemble de mesures visant à soutenir les entreprises allemandes, européennes et africaines dans des activités d'investissement à fort impact sur l'emploi en Afrique.
L’objectif est de travailler avec les entreprises pour créer jusqu'à 100 000 bons emplois et améliorer les conditions de travail et la protection sociale dans ses huit pays partenaires africains : Côte d'Ivoire, Egypte, Ethiopie, Ghana, Maroc, Rwanda, Sénégal et Tunisie.
La date limite pour postuler au programme est fixée au jeudi 15 février 2024. Les candidatures doivent être soumises via le site https://www.wecode.ci/.
Samira Njoya
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Les coûts des transactions financières sont très élevés sur le continent. Pour, entre autres, trouver une solution fiable à ce problème, certains se tournent vers la blockchain avec la bénédiction de la Banque centrale.
La Banque centrale du Nigeria (CBN) a approuvé la semaine dernière le lancement le 27 février prochain d’un stablecoin — un cryptoactif promettant une valeur stable contre une monnaie officielle et qui représente un moyen alternatif de paiement — indexé sur le naira. Baptisé cNGN, le nouveau cryptoactif sera mis en place par l’Africa Stablecoin Consortium (ASC), un regroupement de banques et de fintech nigérianes, avec pour objectif de faire du naira une monnaie mondiale adaptée à l’ère du numérique.
« Le cNGN inaugure une nouvelle ère de fluidité financière, jetant un pont entre le naira nigérian et le marché mondial par le biais de la technologie blockchain. Soutenu à hauteur de 1:1 par les réserves de naira détenues dans les banques commerciales désignées, le Stablecoin cNGN transforme le Naira en un outil dynamique pour les envois de fonds, le commerce, les échanges et les investissements à l'échelle mondiale », a indiqué le communiqué de l'ASC.
Ce stablecoin voit le jour quelques deux années après le lancement par la CBN de l’eNaira. C’est une monnaie numérique de banque centrale lancée en octobre 2021 qui a pour but, entre autres, d’augmenter l’inclusion financière et de faciliter les transactions financières, en l’occurrence les envois de fonds transfrontaliers, et à réduire leur coût. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Dans un rapport intitulé « Nigeria’s eNaira, One year after » et publié en mai 2023 par le Fonds monétaire international, il a été prouvé que l’adoption de l’eNaira a été en deçà des espérances de la CBN.
Le cNGN vient ainsi combler, selon l’ASC, les lacunes de l’eNaira et contrairement à la monnaie numérique de banque centrale nigériane, il n’aura pas de portefeuille dédié. Il sera accessible sur certaines blockchains publiques comme d’autres cryptoactifs.
« Plus qu'une simple monnaie, le cNGN raccourcit les délais de règlement, permettant des paiements qui traversent le monde rapidement, à la vitesse d'un message texte et à une fraction du coût. [...] Cette avancée ouvre la voie à des transactions financières instantanées, connectant de manière transparente l'économie dynamique du Nigeria aux marchés internationaux et offrant une efficacité sans précédent dans les interactions financières nationales et mondiales », peut-on lire dans le communiqué.
Adoni Conrad Quenum
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Malgré les efforts des gouvernants et des institutions internationales, on constate des avancées poussives dans certaines régions du continent. Les initiatives pour augmenter de façon significative le nombre de spécialistes dans le numérique sont insuffisantes.
Commonwealth Business Women Africa (CBW-A), une entité basée au Nigeria qui vise à éduquer et à inspirer les femmes africaines en matière de leadership et d'entreprenariat, a récemment annoncé, en partenariat avec Kodris Africa, une entreprise leader dans le domaine des technologies de l'éducation, la formation d’un million de filles en codage dans 22 pays d’Afrique.
L’objectif est de révolutionner l'enseignement des matières telles que les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) et de favoriser la parité hommes-femmes dans l'industrie technologique.
Commonwealth Business Women Africa seeks to equip 1 million girls with coding skills
— Nana Wanjau (@NanaWanjau) January 6, 2024
In a bid to bridge the digital divide and empower young girls across Africa, Commonwealth Business Women Africa (CBW-A) has unveiled a transformative... pic.twitter.com/zcvLevSiZC
« Les jeunes filles qui participeront à ce programme auront l'occasion d'acquérir des compétences du 21e siècle telles que la réflexion sur la conception, la pensée critique et la pensée algorithmique. [...] Les compétences qu'elles acquerront en matière de codage les mèneront également à des environnements en ligne où elles pourront trouver un emploi dès qu'elles auront atteint l'âge de 18 ans, effectuer des livraisons à distance et recevoir des paiements depuis le confort de leur domicile », a indiqué Mugumo Munene, directeur général de Kodris Africa.
Avec la révolution technologique en cours, l’Afrique a besoin de toutes ses ressources pour faire face aux nombreux défis dans le secteur technologique. Dans le but d’insérer plus de femmes africaines dans les métiers liés aux STEM, le gouvernement américain a mis en place le programme TechWomen à l’endroit de certains pays du continent. Divers réseaux, comme WomenTech Network, ont également vu le jour pour soutenir les femmes dans leurs différentes fonctions au sein de l'industrie technologique dans le but de créer un environnement propice à leur épanouissement.
« Dans toute l'Afrique, la sous-représentation des filles dans les domaines des STEM reste un défi important. Selon l'UNESCO, les femmes ne représentent que 28 % des diplômés en STEM dans le monde, et la situation est encore plus grave en Afrique, où les filles sont souvent confrontées à des barrières culturelles et à un accès limité à une éducation STEM de qualité », a expliqué Nana Wanjau, vice-présidente de CBW-A.
Adoni Conrad Quenum
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Disposer des compétences et de l'alphabétisation numériques nécessaires s'avère crucial pour réussir dans divers domaines. Il devient donc urgent pour les gouvernements de mettre en place des formations utiles aux citoyens.
231Data, une société libérienne qui fournit des solutions numériques aux entreprises, a lancé le mardi 2 janvier un programme de formation gratuit sur la transformation numérique à Paynesville. Le programme d’un mois soutenu par la Liberia Telecommunications Authority (LTA), vise à doter les citoyens âgés de 11 à 35 ans de compétences numériques de base.
« Notre objectif est de réduire la fracture numérique au Liberia en fournissant des compétences numériques fondamentales à une partie importante de la population, en mettant particulièrement l’accent sur les jeunes, les femmes », a déclaré Niahson Porte, PDG de 231Data.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la réalisation des objectifs du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), une initiative mondiale visant à relever les défis et à exploiter les possibilités de l'ère numérique.
Ainsi, le programme prévoit initialement de former 60 personnes dans la ville de Paynesville et à terme, d'atteindre 10 000 personnes à travers le pays au cours des deux prochaines années. Le programme comprend deux sessions de deux heures par jour sur deux semaines, chaque session accueillant 15 stagiaires.
A terme, le programme permettra de réduire le fossé numérique au Liberia afin d’assurer un accès équitable à l'éducation, réduire les inégalités, renforcer le développement économique et donner aux individus et aux communautés les moyens de prospérer dans le monde numérique d'aujourd'hui.
Samira Njoya
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Après le Sénégal en décembre dernier, la firme britannique de technologie financière investit le marché malien en signant un partenariat stratégique.
Orange Finances Money Mali, une filiale locale de la firme Orange, a annoncé le lundi 8 janvier un partenariat avec le britannique TerraPay opérant dans les technologies financières. L’objectif est de permettre aux utilisateurs maliens d’Orange Mobile Money de se connecter au réseau d’utilisateurs de TerraPay à travers l’Afrique et le monde.
« Les clients d'Orange Money Mali peuvent désormais recevoir des transferts d'argent depuis plusieurs pays en utilisant le réseau mondial de TerraPay. Cette collaboration stratégique simplifie les transactions en les rendant rapides et sécurisées, améliore l'expérience client des utilisateurs d'Orange Money et renforce l'inclusion financière au Mali », a indiqué Djeneba Tandjigora, chef des services de transfert et du core business chez Orange Finances Money Mali.
Depuis quelques années, le mobile money est en constante progression en Afrique. Lancé en 2007 au Kenya, le continent a tout de suite adopté cette technologie financière au point d’en devenir le leader dans le monde. D’après les statistiques dévoilées par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) dans son rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2023 », on a enregistré 781 millions de comptes actifs sur le continent (48,81 % des 1,6 milliard d’utilisateurs enregistrés dans le monde), en croissance de 17 % par rapport à 2021.
S’exprimant sur le partenariat, Amel Kane, directeur régional des ventes pour l'Afrique de l'Ouest francophone chez TerraPay, affirme « qu'avec une connexion directe à Orange Finances Money Mali, TerraPay peut assurer une expérience de paiement transfrontalier transparente, en réduisant les problèmes opérationnels et en fournissant une assistance rapide aux clients de notre partenaire ».
Pour rappel, TerraPay couvre plus de 120 pays pour la réception de fonds, plus de 210 pays pour l’envoi, plus de 7,5 milliards de comptes bancaires et plus de 2,1 milliards de portefeuilles mobiles.
Adoni Conrad Quenum
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Le Gabon a lancé en 2021, un plan d’accélération triennal en vue de la transformation de son économie. Pour réaliser ses projets, le pays reçoit l’accompagnement de partenaires clés tels que la Banque mondiale.
Le gouvernement du Gabon et la Banque mondiale ont récemment signé un accord de prêt de 68,5 millions de dollars destiné au projet de transformation numérique du pays baptisé « Gabon numérique ». L’institution financière l’a annoncé dans un communiqué le mardi 2 janvier.
Selon ledit communiqué, le financement permettra entre autres d'accélérer l'adoption de services publics numérisés, augmenter le nombre de personnes disposant d'un identifiant unique, renforcer la protection des données, la cybersécurité et la sécurisation des échanges de données au sein du secteur public.
« La transformation numérique est au centre de la transformation économique et sociale du pays depuis une dizaine d'années. Cela est essentiel afin de promouvoir les opportunités pour tous les citoyens et résidents gabonais. L’opération bénéficiera aux individus et aux entreprises en améliorant l'accessibilité financière et la qualité des services publics », a déclaré Cheick Kante, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Gabon.
La signature de cet accord de prêt intervient alors que le pays accélère ses projets de transformation numérique. En juillet, un accord a été signé à cet effet avec le groupe indien Shapporji-Pallonji pour la construction d’un centre de données national. D’autres projets tels que la numérisation des systèmes de santé, de l’enseignement, de l’état civil et de nombreux services destinés aux citoyens sont en cours dans le pays.
Le soutien de la Banque mondiale devrait ainsi accompagner la réalisation de ces projets, remédier aux inégalités persistantes dans l'accès aux services publics et contribuer à la fourniture d'une identité unique pour tous les citoyens en vue de leurs faciliter l'accès aux services publics, notamment la protection sociale, l'assurance maladie, les marchés publics...
Samira Njoya
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En 2023, l'intelligence artificielle générative a connu des progrès spectaculaires et un déploiement accéléré dans le monde. Son côté disruptif séduit beaucoup en Afrique. Mais des précautions préalables sont nécessaires pour la pleine adoption de cette technologie sur le continent.
Alors que l’intelligence artificielle (IA) suscite de plus en plus d’intérêt sur le continent africain, Seydina Moussa Ndiaye (photo) — l’un des 38 membres de l’organe consultatif des Nations unies sur l'IA dévoilé le 26 octobre 2023 — interpelle les Etats africains sur la nécessité de la contrôler. Dans un entretien publié le mardi 2 janvier par UN News, le Sénégalais redoute que l’Afrique devienne le cobaye pour tester de nouvelles solutions y relatives sans réel contrôle de cette technologie.
Fort de son expertise acquise à divers postes, notamment en contribuant à la transformation numérique de l'enseignement supérieur au Sénégal, comme expert auprès de l'Union africaine pour l'élaboration de la stratégie panafricaine sur l'IA ou encore en contribuant au Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle (GPAI), Seydina Moussa Ndiaye fait remarquer que « la puissance de l’IA, combinée aux progrès de la biotechnologie ou de la technologie, pourrait être utilisée et l’Afrique pourrait être le lieu où toutes ces nouvelles solutions sont réellement testées ».
« En termes réglementaires, certains aspects n’ont pas été pris en compte. Le cadre même d’application des idées et des réglementations existantes n’est pas efficace. Concrètement, et quand on ne contrôle pas ces choses, cela peut arriver sans que personne ne le sache. Nous pourrions utiliser l’Afrique comme cobaye pour tester de nouvelles solutions, ce qui pourrait constituer une très grande menace pour le continent », déplore-t-il.
L’expert IA des Nations unies reconnaît malgré tout les formidables possibilités qu’offre l’IA pour le continent. Il indique que la technologie peut être utilisée pour résoudre certains problèmes, « notamment dans le domaine agricole. Dans le secteur de la santé, l’IA pourrait en effet résoudre de nombreux problèmes, notamment celui du manque de personnel ».
« L'autre élément également très important est le développement de l'identité culturelle. L’Afrique est considérée comme un continent doté d’une identité culturelle qui n’a pas réussi à s’imposer à travers le monde. Avec le développement de l’IA, nous pourrions utiliser ce canal pour que les identités culturelles africaines soient mieux connues et mieux valorisées », propose-t-il.
Pour mieux adresser les opportunités et les défis relatifs à l’IA en Afrique, Seydina Moussa Ndiaye a dévoilé la publication prochaine d’une stratégie panafricaine avec une vision continentale du développement de la technologie.
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Après le développement de diverses applications d’e-santé, la firme canadienne veut relever de nouveaux défis dans le secteur de la technologie de la santé.
Yulcom Technologies, une firme multinationale canadienne de services-conseils en technologie de l’information et en intelligence artificielle (IA) opérant sur plusieurs continents notamment en Afrique, a annoncé le mercredi 3 janvier, l’investissement d’un montant de 2 millions $ sur deux années pour le développement de son système d’aide au diagnostic médical assisté par l’IA.
Artificial Intelligence: YULCOM announces a $2 million investment.
— YULCOM Technologies (@Yulcomtech) January 3, 2024
« We are grateful for the financial support received from @CNRC_NRC. Their support enables us to contribute to improving access to healthcare in Canada » Lankoandé @Youmanijerome #AI https://t.co/xQN7fufNKw
« Notre solution aidera les médecins à diagnostiquer les maladies plus rapidement et plus efficacement. Notre solution vient contribuer à résoudre un enjeu majeur de santé publique, celui de l’appui du personnel médical qui subit la pression d’une pénurie de main-d’œuvre dans la santé », a indiqué Youmani Jérôme Lankoandé, président-directeur général de la firme.
En Afrique comme ailleurs, l’IA s’impose comme une technologie indispensable dans divers secteurs d’activité. Dans les technologies de la santé, de nombreuses avancées sont faites grâce à sa contribution unique. La firme canadienne, dirigée par l’entrepreneur originaire du Burkina Faso Youmani Jérôme Lankoandé, se tourne également vers l’IA pour révolutionner l’établissement des diagnostics par les médecins avec le développement à venir de son système d’aide au diagnostic.
« Yulcom met en avant une vision novatrice dans la conception des modèles d’IA qui permet de réduire les temps d’attente pour une consultation avec un spécialiste et améliorer les taux de survie pour les patients dans les régions les plus éloignées ou sous-desservies », soutient Komi Sodoké, directeur des projets IA chez Yulcom.
Par ailleurs, il faut signaler que de nombreuses voix s’élèvent pour une régulation de l’IA. En novembre dernier, 18 pays du monde, dont le Nigeria, ont signé un accord visant à sécuriser l’IA contre les abus. Les Nations unies ont également annoncé la mise en place d’un comité consultatif sur l’IA avec pour objectif de mettre l’accent sur l’exploitation responsable de cette technologie par tous.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la pandémie de Covid-19, la transition des écoles vers l’enseignement numérique est devenue une urgence. Celle-ci doit s’accompagner de l’adoption de technologies numériques et de nouvelles pédagogies pour garantir aux élèves des compétences et qualifications actuelles.
Le ministère tunisien de l’Education nationale a lancé le mercredi 3 janvier une plateforme numérique éducative baptisée « L’école de la Tunisie du futur ». Elle permet aux élèves et à leurs parents de bénéficier d’un suivi numérique continu afin d’assurer la transparence et la qualité de l’enseignement.
La plateforme est accessible à l’adresse http://www.tarbia.tn./fr. Elle offre des espaces dédiés aux enseignants, aux élèves et aux parents notamment pour l’inscription, les services administratifs, la formation à distance, et le suivi des élèves en matière d’effectifs, d’absences, de sanctions, de devoirs à domicile, ainsi que divers services liés à la restauration, aux bourses et à l’orientation scolaires.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie numérique du ministère de l’Education, mais également dans le cadre de réalisation du projet « une école moderne au-dessus de chaque colline ». Le projet vise à connecter 3 300 écoles à l’Internet haut débit au cours de l’année scolaire 2023-2024.
Selon Mohamed Ali Boughdiri, le ministre chargé de l’Education, tous ces projets soulignent l’importance cruciale de la transition numérique pour améliorer la qualité du processus éducatif. La plateforme permettra ainsi de renforcer la transparence et l’efficacité de l’enseignement, tout en offrant des services liés à la restauration, aux bourses et à l’orientation scolaire.
Samira Njoya
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