L’économie numérique est actuellement le cheval de bataille de nombreuses économies africaines. Cette transformation en cours permet à divers acteurs de se démarquer. En RDC en particulier, les marges de manœuvre sont encore nombreuses.
Le groupe Orange a officiellement lancé les travaux de construction de son futur siège social en République démocratique du Congo (RDC), mercredi 16 avril 2025. Augustin Kibassa Maliba (photo, au centre), le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, a assisté à cette cérémonie qui marque un ancrage durable de l’opérateur télécoms dans un marché riche d’opportunités. Cet investissement exprime en effet la confiance de la société dans le potentiel économique et numérique du pays, et ce, malgré un environnement des affaires régulièrement considéré comme complexe.
Le futur siège social d’Orange RDC, comprenant 8 étages et une superficie de 10 000 m², sera situé à Kinshasa, précisément sur l’avenue des Huileries en face du stade des Martyrs de la Pentecôte dans la commune de Lingwala. « La construction de ce siège ne se limite pas à un simple bâtiment ; bien plus, elle représente une avancée significative pour le développement technologique de la RDC. Ce siège offrira, je l’espère, un environnement de travail moderne et collaboratif, propice à l’innovation et à la création de nouveaux services qui bénéficieront à l’ensemble de la population congolaise », a déclaré Augustin Kibassa Maliba.
Évolution trimestrielle des parts du marché global entre T2-24 et T3-24 (Source : Arptc)
Avec 18,5 millions d’abonnés selon les dernières données de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (Arptc), Orange est le deuxième opérateur du pays derrière Vodacom qui en compte 22,5 millions, mais devant Airtel et Africell. Avec un total de 62,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour un taux de pénétration mobile de 65,8 % et 32,1 millions d’abonnés Internet mobile pour un taux de pénétration de 33,8 %, la RDC est un marché qui n’a pas révélé tous ses atouts.
La volonté du gouvernement de positionner la transformation numérique comme moteur de la croissance économique et sociale est également révélatrice des opportunités qu’Orange perçoit dans le pays. La société a en effet de la marge pour se positionner comme acteur de référence dans un ensemble de segments, notamment l’écosystème startup innovant en croissance, la numérisation des services publics et privés, le Cloud, le stockage de données, et la cybersécurité.
Évolution trimestrielle des parts de marché de la monnaie mobile par opérateur (Source : Arptc)
Le Mobile Money est aussi un levier important de croissance porteur de belles promesses pour l’opérateur télécoms. Avec un taux de pénétration de 26,7 %, Orange peut devenir un moteur de l’inclusion financière. Mais Orange ne pourra concrétiser toutes ces prévisions positives que si le gouvernement congolais poursuit résolument ses actions engagées en faveur du développement de l’économie numérique, notamment dans le secteur de la réglementation, du spectre de fréquences, des infrastructures, des licences nouvelles ou encore de l’accès aux appareils mobiles. Il faut également mentionner la nécessité d’une stabilité politique et sécuritaire dans le pays. Le futur siège social d’Orange en République démocratique du Congo devrait être achevé et livré en octobre 2027.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Fidèle à son ambition de devenir un opérateur télécoms de référence dans ses différents marchés de présence en Afrique, le groupe Orange multiplie les actions fortes. L’entreprise, qui investit en conséquence dans les nouvelles technologies, met aussi un point d’honneur à renforcer sa relation avec les consommateurs.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a mené mardi 15 avril une vaste opération de service client de proximité dans les rues des 120 villes et villages de ses 17 marchés. Baptisée « My Customer, My Boss », l’initiative a mobilisé plus de 10 000 collaborateurs de toutes les fonctions. Ils sont allés à la rencontre directe de 15 000 clients. Inspirée d’une initiative lancée avec succès en Sierra Leone, cette démarche est présentée par OMEA comme une nouvelle étape dans la culture managériale de l’entreprise, destinée à faire de chaque salarié un acteur de la satisfaction client, quel que soit son rôle dans l’entreprise.
🌍 @orange mobilise +10 000 salariés, le même jour, dans 17 pays pour aller à la rencontre de 15 000 clients dans le cadre de l’initiative #MyCustomerMyBoss.https://t.co/mp1efIMaU8#ProudToBeOrange #OrangeEstLà pic.twitter.com/Phz4anVGl3
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) April 17, 2025
Brelotte Ba, le directeur général adjoint d’Orange Afrique et Moyen-Orient, souligne à cet effet que « l’expérience client est l’affaire de tous. Chaque salarié, sans exception, s’engage à répondre aux attentes de nos clients avec excellence. Avec My Customer, My Boss, nous démontrons que notre engagement à servir est collectif, concret et tourné vers l’avenir en organisant pour la première fois, à l’échelle du continent, une mobilisation collective de cette ampleur ».
Afin de simplifier la collecte des données sur le terrain, Gofiled, une startup issue de l’Orange Digital Center de Tunisie, a développé une application mobile. Selon OMEA, cette collaboration illustre sa volonté de concilier innovation locale, impact sociétal et performance économique. Les données recueillies sur le terrain auprès des clients grand public, des entreprises, des utilisateurs d’Orange Money et des partenaires seront ensuite analysées et transformées en actions concrètes lors de hackathons internes organisés dans chaque pays. Elles contribueront au développement de solutions orientées vers une amélioration de l’expérience client.
Alors que la concurrence s’est renforcée progressivement au cours des trente dernières années sur le marché africain des télécoms, la qualité de service et l’expérience client ont gagné davantage en importance dans la stratégie de séduction et de fidélisation des consommateurs. En effet, les différents opérateurs télécoms sont coudes à coudes dans la couverture réseau, les nouvelles technologies réseau, l’offre de services innovants, la tarification incitative, etc. Le ressenti du client est aujourd’hui ce qui le convainc de partir ou de rester. Dans une note d’analyse, le cabinet international de conseil en stratégie McKinsey & Company explique que l'expérience client est actuellement « le facteur de différenciation clé pour créer de la valeur dans les télécommunications. Nos recherches montrent que 73 % des cadres supérieurs des opérateurs télécoms la considèrent comme une priorité absolue ».
OMEA affirme que la mobilisation de ses cadres pour mener des missions de service client de proximité « est appelée à devenir un rendez-vous annuel. Elle s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience client afin d’évaluer leur satisfaction, comprendre leurs attentes et continuer d’améliorer les services qui leur sont destinés ».
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La ville d’Essaouira au Maroc accueillera du 7 au 9 mai la 2e édition de Digital Nomads Connect, un événement international dédié au nomadisme digital. Organisé par Consensus Public Relations (CPR) et SafetyWing, avec le soutien de la Fondation FRDISI, de la ville d’Essaouira et de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), ce rendez-vous rassemblera 80 experts pour échanger sur les enjeux du travail à distance, la mobilité internationale, l’IA, et les modèles émergents comme les « Nomad Villages ».
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Du jeudi 3 au mercredi 9 avril, la capitale togolaise, Lomé, accueillera le Space Forum Africa, un événement dédié à la coopération spatiale en Afrique. Organisé par African Geospace et TRL Space, il compte rassembler experts, décideurs et entrepreneurs pour explorer le rôle des technologies spatiales dans le développement du continent. Au programme : conférences, débats et opportunités de collaboration autour de l’observation de la Terre, des satellites et de l’entrepreneuriat spatial, avec un accent particulier sur la lutte contre le changement climatique, la connectivité et la croissance économique.
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Le salon de la tech et des start-up en Afrique, Gitex Africa, revient pour sa troisième édition du 14 au 16 avril prochain. Ce rendez-vous majeur réunira leaders technologiques, décideurs politiques et investisseurs pour discuter des enjeux du numérique sur le continent. Cette année, l’événement élargit son champ aux technologies de la transition énergétique, de la mobilité et de l'edtech. Plus de 1400 exposants de 130 pays sont attendus.
Depuis quatre ans, le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo et la Guinée équatoriale travaillent sur un projet pour permettre à leurs citoyens de communiquer en voyage sans changer de carte SIM. Il s'agit de favoriser une meilleure inclusion sous-régionale.
Les populations d’Afrique centrale pourraient prochainement bénéficier de l’itinérance gratuite (free roaming), leur permettant de communiquer librement entre les pays de la sous-région sans frais supplémentaires. Un délai de trois mois a été accordé aux différentes parties prenantes pour finaliser la mise en œuvre du projet d’itinérance communautaire.
Cette décision émane de la réunion des ministres des Télécommunications de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), tenue la semaine dernière à Bangui, en République centrafricaine. Lors de cette rencontre, les participants ont examiné les obstacles entravant la mise en œuvre de cette initiative, qui vise à « mettre fin aux disparités rencontrées dans les coûts d’itinérance, qui se traduisent par la cherté des communications et freinent le développement du secteur des télécommunications ».
En novembre 2021, les pays de la CEMAC ont signé des protocoles d’accord bilatéraux en vue de la mise en œuvre effective du Free Roaming. Toutefois, le projet accuse un retard considérable. En avril 2024, l'Assemblée des régulateurs des télécommunications de l'Afrique centrale (ARTAC) a révélé que seules deux connexions avaient été établies sur les 213 prévues. Ces liaisons concernent MTN Cameroon et MTN Congo d'une part, ainsi qu’Airtel Gabon et Orange Cameroun d'autre part.
Si les obstacles entravant la mise en œuvre du Free Roaming n’ont pas été explicités, les objectifs fixés par l’ARTAC pour un séminaire de 2024 dédié à l’accélération du processus permettent d’en identifier quelques-uns. Parmi eux figurent la lenteur dans la finalisation des procès-verbaux, y compris les accords tarifaires entre régulateurs, la signature retardée des contrats d’interconnexion et de roaming, d’éventuelles difficultés techniques et juridiques pour les parties impliquées, la question de la séparation entre les trafics roaming et international classique sur les liaisons d’interconnexion directe, ainsi que le choix de la technologie à adopter pour ces liaisons.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dakar accueillera les 15 et 16 avril prochains une conférence internationale sur la fiscalité de l'économie numérique en Afrique. Organisé par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) et le gouvernement sénégalais, l'événement réunira experts et décideurs pour discuter des avancées, défis et stratégies en matière de taxation des entreprises numériques.
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La RegTech Africa Conference 2025 se déroulera les 22 et 23 mai au Nigeria
La RegTech Africa Conference 2025 va se dérouler les 22 et 23 mai à Lagos au Nigeria. L’événement, dont le thème est « Débloquer les paiements transfrontaliers, le commerce et les opportunités d'investissement en Afrique grâce aux partenariats public-privé », mettra l’accent sur l’innovation fintech et la régulation numérique en Afrique. Il réunira des experts et décideurs pour discuter des tendances émergentes, des technologies de conformité et des opportunités de transformation du secteur financier sur le continent.
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La capitale rwandaise, Kigali, accueillera du jeudi 3 au vendredi 4 avril, un sommet mondial sur l’intelligence artificielle en Afrique, sous le thème « L’IA et le dividende démographique de l’Afrique : réinventer les opportunités économiques pour la main-d'œuvre africaine ». Le sommet réunira entre autres des dirigeants mondiaux, des entreprises, des universitaires pour explorer les opportunités d’innovation en IA, promouvoir des politiques stratégiques et mobiliser des investissements. Les participants discuteront des moyens de renforcer les capacités de l’Afrique en matière d’IA et de croissance inclusive.
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Télécoms en Afrique : l’IA, catalyseur de modèles économiques innovants
Un nouveau cycle de transformation du marché télécoms africain est en cours. Sous une pression croissante, seuls les opérateurs les plus décisifs et porteurs d’une vision ambitieuse pourront en tirer parti, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de croissance.
L’intelligence artificielle (IA) suscite un intérêt croissant dans divers secteurs d’activité en Afrique. La société américaine Google estime que son adoption pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars à l’économie du continent d’ici 2030. Dans le secteur des télécommunications en particulier, elle a le potentiel d’agir comme un catalyseur de croissance, un outil clé pour relever de nombreux défis et ouvrir de nouvelles perspectives. Ceci intervient dans un contexte de transformation profonde du marché, marqué par des défis opérationnels croissants (coûts de maintenance des réseaux, de l’énergie, des services marketing et commerciaux) et des mutations technologiques rapides.
Au cours des quinze dernières années, le marché a été le théâtre d’une consolidation accrue et de multiples cessions, reflétant les repositionnements stratégiques nécessaires des acteurs face à une concurrence féroce, une pression sur les marges et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. En 2014, Etisalat a réorganisé sa présence en cédant ses filiales à Maroc Telecom. En 2016, Orange a acquis la filiale de Millicom (Tigo) en République démocratique du Congo, ainsi que les filiales de Bharti Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone, tout en se retirant du Kenya. En 2021, la cession de ses activités à l’État ghanéen a marqué la sortie totale de Millicom d’Afrique. Plusieurs opérations d’acquisitions, de cessions et de faillites se sont ainsi succédé au fil des ans, comme la vente des activités ghanéennes de Vodafone à Telecel Group en 2023 et le retrait de MTN Group de Guinée et de Guinée-Bissau en 2024.
Un tournant décisif
Aujourd’hui, l’IA est perçue par plusieurs acteurs des télécoms en Afrique comme une opportunité à exploiter pleinement. Elle promet une plus grande efficacité et une réduction des coûts. Lors du Northern Africa OTF organisé par Huawei lors du Mobile World Congress 2025 à Barcelone, en Espagne, Bruce Xun, président du service technique mondial de Huawei, a identifié l’IA comme un point d’inflexion majeur. Selon lui, elle permettra d’optimiser les opérations, d’améliorer la prise de décision et de créer de nouvelles sources de valeur, ouvrant la voie à des solutions télécoms innovantes et performantes à l’ère du numérique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’entreprise technologique chinoise soutient depuis plusieurs années la recherche et l’intégration de l’IA dans ses nouveaux services et infrastructures, notamment les tours télécoms qui adaptent leurs capacités à l’évolution du trafic télécoms.
Bruce Xun, President of Huawei Global Technical Service Department
Huawei n’est pas le seul à avoir perçu le potentiel transformateur de l’IA. Dans un entretien accordé à CIO Mag en 2024, Jocelyn Karakula, directeur de l’innovation technologique chez Orange Afrique Moyen-Orient (OMEA), a souligné que l’entreprise avait déjà adopté l’IA pour divers usages. « L’IA constitue un enjeu stratégique à part entière pour Orange, de par la capacité de ces technologies à accélérer la création de valeur et améliorer la performance dans de multiples domaines. Sur le plan des réseaux, essentiellement mobiles en Afrique, nous devons gérer des technologies multiples et de plus en plus complexes (2G, 3G, 4G et aujourd’hui 5G), dans des contextes énergétiques tendus dans de nombreux pays. Afin de garantir un fonctionnement optimal de ces réseaux, l’IA apporte des possibilités complémentaires qui permettent de garantir la qualité de service et d’expérience de nos clients », a-t-il expliqué.
Une étude publiée en 2024 par Nvidia révèle que près de 90 % des entreprises de télécommunications dans le monde utilisent l’IA, dont 48 % en phase pilote et 41 % en déploiement actif.
Un large panel d’usages
Dans plusieurs pays, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, MTN Group a fait de l’IA un pilier essentiel de son service client. Grâce au chatbot Zigi et à des assistants virtuels, l’entreprise a réduit le temps de traitement des demandes des clients et amélioré leur niveau de satisfaction. Vodacom, en collaboration avec Nvidia, développe une plateforme de gestion de réseau virtuel qui utilise l’IA pour faciliter les décisions relatives à l’amélioration des performances du réseau. Au Kenya, Safaricom a déployé le logiciel d’efficacité énergétique AVA de Nokia, qui utilise l’IA et des algorithmes d’apprentissage automatique pour automatiser l’arrêt des équipements inactifs pendant les périodes de faible utilisation, réduisant ainsi sa consommation d’énergie et ses coûts. Hicham Ennoure, vice-président directeur général de Moov Money Gabon, a récemment révélé à Barcelone que la modernisation rapide de la plateforme, associée à des stratégies marketing ciblées basées sur l’analyse des données, a permis à l’entreprise d’augmenter son nombre d’utilisateurs de 84 % et son chiffre d’affaires de 85 % en 2024.
Efficacité opérationnelle
Les grands cabinets de conseil en stratégie sont également optimistes quant à l’impact positif de l’IA dans les télécoms. McKinsey cite l’exemple d’un opérateur de télécommunications européen qui a augmenté les taux de conversion de ses campagnes marketing de 40 % tout en réduisant les coûts, grâce à l’utilisation de l’IA générative pour personnaliser le contenu. Un autre exemple est celui d’un opérateur latino-américain qui a augmenté la productivité de son service client de 25 % et amélioré la qualité de l’expérience client, avec l’espoir de réduire ses coûts de 15 à 20 %. « Notre expérience avec les clients indique que les opérateurs de télécommunications peuvent avoir un impact significatif sur l’EBITDA grâce à l’IA générative. Dans certains cas, les estimations montrent que les marges différentielles pourraient augmenter de 3 à 4 points de pourcentage en deux ans, et jusqu’à 8 à 10 points de pourcentage en cinq ans, en augmentant les revenus grâce à une meilleure gestion du cycle de vie client et en réduisant considérablement les coûts dans tous les domaines », affirme McKinsey.
Des défis à surmonter
Si l’IA offre des opportunités considérables, son adoption en Afrique n’est pas sans obstacle. IBM souligne que l’intégration de toute nouvelle technologie nécessite des investissements. Pour l’IA moderne, ces investissements sont coûteux, même s’ils promettent une rentabilité à long terme. Cependant, tous les opérateurs ne disposent pas de la capacité financière nécessaire pour opérer cette mutation. La société américaine note également que l’adoption de l’IA transforme les entreprises de multiples façons, exigeant que de nombreux employés, voire tous, acquièrent de nouvelles compétences pour intégrer les outils d’IA dans leur travail. Or, l’Afrique souffre encore d’une pénurie de techniciens spécialisés dans les technologies de pointe. Par ailleurs, les questions éthiques et réglementaires liées à l’utilisation de l’IA, notamment en matière de protection des données et de respect de la vie privée, nécessitent une attention particulière.
Pour surmonter ces défis, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) recommande une collaboration étroite entre les gouvernements, les opérateurs et les acteurs technologiques. Les pouvoirs publics doivent mettre en place des politiques favorisant l’innovation et l’investissement dans l’IA, tout en garantissant un cadre réglementaire équilibré. Les opérateurs, de leur côté, doivent investir dans la formation et le développement des compétences locales pour maximiser les bénéfices de cette technologie.
Muriel EDJO
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