Il souhaite simplifier la commercialisation des produits des agriculteurs. Pour cela, il met la technologie à leur service afin de leur offrir un accès élargi à de nouveaux marchés.
Shadrack Kubyane est un entrepreneur technologique sud-africain. Il est cofondateur et président-directeur général d'eFama App, une plateforme numérique qui connecte les agriculteurs aux acheteurs commerciaux et aux consommateurs.
Fondée en 2022, eFama vise à améliorer la sécurité alimentaire grâce au numérique. L’application permet aux agriculteurs de vendre directement leurs produits frais et leurs viandes à des consommateurs individuels ainsi qu’à des professionnels, notamment des restaurants, des détaillants et des hôtels.
eFama est une initiative développée par Coronet Blockchain, une start-up cofondée par Shadrack Kubyane. Cette plateforme repose sur la technologie blockchain pour optimiser la chaîne d'approvisionnement de bout en bout. Elle connecte des fabricants internationaux à des petites et moyennes entreprises (PME) africaines, tout en fournissant des outils de formalisation des entreprises et des systèmes d’authentification de la qualité des produits.
Shadrack Kubyane est également membre du conseil d'administration de Coronet48, une plateforme médiatique dédiée à la promotion des start-up africaines. Chaque année, elle met en avant 1000 start-up à suivre, en racontant leurs histoires, celles de leurs fondateurs et l’impact qu’elles génèrent.
Shadrack Kubyane est titulaire d’un bachelor en médias et communications obtenu en 2005 à l’Université du KwaZulu-Natal. En 2007, il rejoint le Régime d’assurance maladie des fonctionnaires (RSA) en Afrique du Sud, où il est chargé du développement du portefeuille clients clés et des ventes nationales. Parallèlement, il occupe le poste de responsable national du développement commercial chez Deloitte.
Entre 2010 et 2019, il était le directeur chargé des entrées et expansions sur de nouveaux marchés pour Gershon South Africa, une entreprise de services et de conseil aux entreprises. De 2019 à 2020, il a occupé des rôles de direction commerciale dans diverses entreprises publiques et privées.
Melchior Koba
Lire aussi:
Vuleka connecte fabricants et grossistes avec les propriétaires de magasins
Juriste de formation, elle se passionne pour la technologie. Riche de plus de 10 ans d’expérience, elle a occupé des postes de direction dans le domaine de l’innovation en intelligence artificielle au sein d’entreprises technologiques de renommée mondiale.
Kathleen Kallot (photo) est une entrepreneure technologique franco-centrafricaine. Elle est la fondatrice et la présidente-directrice générale d’Amini, une start-up qui s’engage à construire une infrastructure de données environnementales pour l’Afrique.
Créée en 2023 et basée au Kenya, Amini exploite les données géospatiales, l’intelligence artificielle et le machine learning pour combler le manque de données environnementales sur le continent. La plateforme combine les connaissances locales des utilisateurs avec diverses sources de données afin de fournir des informations de haute qualité, adaptées et exploitables.
Cette technologie permet, entre autres, aux clients d’évaluer les risques et la viabilité des projets liés à la nature et à la biodiversité, tout en facilitant la surveillance des cultures et de la santé des sols pour les agriculteurs. Elle offre également une meilleure compréhension des marchés et identifie les emplacements idéaux pour des projets de restauration. Enfin, elle améliore la prise de décision en matière de résilience face aux catastrophes naturelles, notamment les inondations, sécheresses, vagues de chaleur ou tremblements de terre, grâce à des prévisions et des analyses précises.
Kathleen Kallot est titulaire d’un bachelor en science politique et droit obtenu à l’université Paul-Cézanne en France. Elle est aussi diplômée de l’Ecole des nouveaux métiers de la communication (EFAP) où elle a obtenu un master en marketing.
Elle a commencé sa carrière professionnelle en 2013 chez Intel Corporation, où elle a occupé plusieurs postes, dont celui de responsable du développement des affaires, de responsable des lignes de produits et de directrice de l’écosystème Edge AI (intelligence artificielle en périphérie du réseau). Elle a aussi collaboré avec d’autres grandes entreprises technologiques comme Arm et NVIDIA.
En 2023, elle a été reconnue comme l’une des cent personnalités les plus influentes dans le domaine de l’intelligence artificielle par le Time Magazine. Elle a également été nommée meilleure innovatrice par le Forum économique mondial.
Melchior Koba
Lire aussi:
Dans de nombreuses régions en Afrique, les petits exploitants ont du mal à faire convoyer leurs productions dans les grandes villes. De plus en plus de tech entrepreneurs se penchent sur cette question.
Kilimo Fresh est une solution numérique développée par une jeune pousse tanzanienne. Elle permet aux utilisateurs, en l’occurrence aux consommateurs, d’acheter des produits frais en ligne et aux agriculteurs d’écouler plus aisément leurs productions. La start-up, basée à Dar es Salaam, a été fondée en 2018 par Baraka Chijenga.
La solution ne dispose pas d’une application mobile. Il faut passer par un navigateur et accéder directement au site Internet de la plateforme de commerce en ligne. L’utilisateur y découvrira divers produits frais, des céréales aux fruits en passant par le lait, différents types de farines, etc. Il est possible d’effectuer toutes les courses sans créer au préalable un compte, mais au moment de la validation des achats, celui-ci s’impose.
Kilimo Fresh s’impose comme l’intermédiaire entre les agriculteurs et les consommateurs. « Grâce à son modèle de distribution efficace, l'entreprise s'approvisionne en produits frais directement auprès des petits exploitants agricoles, y ajoute de la valeur en les nettoyant, en les triant et en les emballant, puis les livre sur le lieu de travail de ses clients », explique la jeune pousse.
Outre les consommateurs, l’agrifoodtech dispose de petits détaillants qu’elle ravitaille au quotidien. La jeune pousse a mis en place cette solution pour, entre autres, atteindre une plus grande base de consommateurs, mais également pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Kilimo Fresh « offre aux agriculteurs des prix stables (20 % plus élevés que ceux proposés par les intermédiaires), un accès direct au marché pour leurs récoltes et une réduction du gaspillage alimentaire grâce à l'utilisation de la chaîne du froid et d'installations d'entreposage frigorifique ».
En octobre dernier, la start-up a été sélectionnée pour figurer dans la liste des entreprises technologiques pour participer à l’Angel Fair Africa. Plus tôt dans l’année, elle a reçu le prix de l'innovation numérique dans l'agriculture lors des Tanzania Digital Awards.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Amine Derj utilise la tech pour optimiser la gestion de fermes agricoles
La transformation numérique a le potentiel de révolutionner l'agriculture en Afrique. L'adoption de technologies innovantes peut améliorer la productivité et la compétitivité des agriculteurs à travers le continent.
L'Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que l'accès à la technologie et l'utilisation d'outils comme les mégadonnées, le GPS et les drones pourra augmenter les rendements des cultures en Afrique de 10,5 % à 20 % en cinq ans.
Dans son rapport « Driving Digital Transformation of African Economies », publié en mai 2024, l’organisation souligne par ailleurs que vulgariser les TIC dans l’agriculture africaine pourrait entraîner une hausse des profits de 23 % en cinq ans. La GSMA exprime ainsi la nécessité pour les Etats africains d’investir judicieusement dans le numérique, dont l’impact peut être une source de croissance dans divers secteurs stratégiques de l’économie.
Selon la GSMA, l'agriculture est un moteur important de la croissance et de l'emploi en Afrique. Les progrès récents permettent déjà de fournir une large gamme de services plus efficaces aux agriculteurs. « Par exemple, Aerobotics en Afrique du Sud fournit des services d'analyse de données et d'apprentissage automatique pour traiter l'imagerie aérienne provenant de drones et de satellites, fournissant des informations en temps réel sur la performance des cultures, les parasites, la santé des plantes, les niveaux d'irrigation ».
« Des technologies numériques encore plus simples peuvent améliorer l'efficacité des chaînes d'approvisionnement agricole grâce à une meilleure information et à une meilleure formation. Il a été constaté que les messages SMS envoyés aux petits exploitants de canne à sucre pour leur indiquer quand effectuer des tâches agricoles spécifiques augmentaient les rendements de 11,5 % », renseigne encore l’Association.
« En outre, la technologie peut relier les agriculteurs aux marchés de manière beaucoup plus efficace grâce à de nouveaux modèles d'agrégation, de logistique et de gestion de la chaîne d'approvisionnement. Par exemple, l'Ethiopian Commodity Exchange peut désormais mieux différencier la qualité du café ; sa technologie de traçage permet même à un petit agriculteur d'entrer directement en contact avec des acheteurs mondiaux », note la GSMA.
En Afrique, l'agriculture est un moteur clé de la croissance économique et de la sécurité alimentaire. De nombreuses organisations internationales comme les Nations unies appellent à sa transformation numérique pour améliorer la qualité des produits et les rendements. Cet intérêt pour le numérique dans l’agriculture explique la poursuite des investissements dans les start-up agritech au cours des cinq dernières années, même pendant la crise du financement des start-up de 2023, selon le rapport « State of AgTech Investment in Africa 2024 » de Briter Bridges.
En 2020, le secteur agricole représentait 13 % du financement total et 5 % du nombre total de levées de fonds. Même si le secteur ne représentait plus que 6 % du financement total et 6 % du nombre total de levées de fonds en 2023 selon Partech, le rapport « Agriculture in Africa 2023 » publié par Oxford Business Group en partenariat avec le groupe OCP présente des perspectives enthousiasmantes pour le secteur, avec une croissance annuelle de 44 % du secteur agritech africain entre 2023 et 2028.
Cependant, pour que les agriculteurs africains puissent pleinement bénéficier du potentiel transformateur du numérique, il est crucial d'étendre la couverture réseau, d'améliorer l'accès aux appareils mobiles et de rendre accessible le coût d’accès à Internet. Adresser ces préoccupations permettrait à un plus grand nombre d'agriculteurs de s'intégrer à l'économie numérique.
Selon le rapport « The State of Mobile Internet Connectivity 2024 » de GSMA, augmenter l'utilisation de l'Internet mobile pourrait ajouter 795 milliards de dollars au PIB africain entre 2023 et 2030.
Samira Njoya
Lire aussi:
Il cumule plus de 10 ans d’expérience dans les opérations industrielles et les projets de digitalisation. Il est à la tête d’une start-up qui utilise la technologie pour révolutionner le secteur agricole.
Amine Derj (photo) est un entrepreneur technologique marocain, cofondateur et président-directeur général de Jodoor, une start-up spécialisée dans la technologie agricole. Fondée en 2021, Jodoor vise à offrir à l'Afrique et au Moyen-Orient une infrastructure agricole solide, inclusive et durable pour préparer l'agriculture de demain.
L'entreprise propose des fermes hors-sol « clés en main » au Maroc et dans la région du Maghreb, utilisant une technologie permettant de réduire la consommation d'eau de 80 % et de produire sans pesticides, contribuant ainsi à une agriculture plus respectueuse de l'environnement. Jodoor soutient les agriculteurs en leur offrant des solutions durables et en favorisant l'inclusion des femmes. Elle développe également des logiciels de gestion agricole et propose des services de conseil technique.
Amine Derj est aussi cofondateur et responsable des relations avec les entreprises pour l'EDHEC Social Impact and Innovation Club, une organisation créée en 2018 pour promouvoir l'impact social par l'innovation. L'organisation collabore avec divers acteurs sociaux pour accélérer des projets à forte valeur ajoutée sociale et environnementale.
Le Marocain est titulaire d’un diplôme d’ingénieur généraliste industriel obtenu en 2013 à l’Institut national des sciences appliquées Centre Val de Loire. Il est titulaire de la SKEMA Business School où il a obtenu en 2014 un master en management de projet et programme. Il détient aussi un master en administration des affaires obtenu en 2019 à l’EDHEC Business School en France.
Pour acquérir de l’expérience, Amine Derj a rejoint, en 2013, Iveco, une société de mobilité, où il a travaillé comme ingénieur de projet industriel. En 2014, il a rejoint TE Connectivity, une entreprise de technologie industrielle, où il a occupé le poste d'analyste de la chaîne d'approvisionnement pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. Entre 2021 et 2024, il a travaillé comme responsable de la transformation numérique pour Infomineo, une société spécialisée dans l'externalisation d’activités telles que la recherche, l'analyse, la conception et les services linguistiques.
Melchior Koba
Lire aussi:
Au début de l’année, les autorités algériennes ont lancé la numérisation du registre national agricole. Les objectifs ont été atteints avant la fin de l’année civile en cours.
Mohamed Yazid Hambli, président de la Chambre nationale d’agriculture, a annoncé le dimanche 3 novembre la numérisation du registre national agricole (RNA). L’annonce a été faite lors de la cérémonie inaugurale de la deuxième édition du Salon national du matériel, des produits agricoles, de l’élevage, de l’industrie agroalimentaire et de la réfrigération dans la ville de Mascara.
« L’opération inhérente à la numérisation du registre national agricole, lancée au début de l’année écoulée est concrétisée par la Chambre nationale d’agriculture, est totalement achevée. [...] La numérisation du RNA a permis de délivrer des cartes numériques aux agriculteurs des 58 wilayas », indique Mohamed Yazid Hambli (photo, au centre).
Dans un contexte de transformation numérique, l’Algérie, sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, utilise le numérique comme moteur de développement depuis 2019. Cette démarche a permis au pays de progresser sur divers indicateurs numériques. En effet, selon l’Union internationale des télécommunications, l’Algérie a atteint un score de 80,9 à l'indice de développement des TIC en 2024, contre 77,8 en 2023, illustrant une avancée notable dans le secteur technologique.
La numérisation du registre national agricole (RNA) en Algérie comporte des défis importants. D'une part, les agriculteurs et les agents locaux ont besoin d'une formation pour maîtriser les outils numériques. D'autre part, des problèmes d'accès aux réseaux de télécommunications en zones rurales limitent la connectivité, et des mesures robustes sont nécessaires pour protéger la confidentialité et la sécurité des données sensibles des agriculteurs. Ces obstacles pourraient limiter l'efficacité de cette initiative si des solutions ne sont pas mises en place pour les surmonter.
Si ces défis sont surmontés, la numérisation du registre national agricole pourra transformer la gestion des ressources agricoles, notamment par le suivi des terres, des cultures et des ressources en eau. Cela permettrait de mieux cibler les aides et subventions en fonction des besoins réels des agriculteurs et d'améliorer la transparence des chaînes de production. En facilitant une gestion plus précise et en rendant le secteur agricole plus transparent, cette initiative contribuerait à un développement agricole plus durable et équitable.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Russes et Algériens explorent des opportunités d’affaires dans les TIC
Passionné par l’entrepreneuriat, il met la technologie au service des agriculteurs pour les aider à développer leurs activités. Il offre également aux communautés la possibilité d’investir dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.
Ntuthuko Shezi (photo) est un entrepreneur en série sud-africain. Il est le fondateur et le président-directeur général de Livestock Wealth, une société technologique de financement pour les fermiers.
Fondée en 2015, Livestock Wealth propose une plateforme numérique permettant de mettre en relation des investisseurs potentiels avec des agriculteurs agréés possédant des vaches, des arbres de macadamia ou des terres agricoles. La start-up facilite la conclusion des accords en garantissant transparence et confiance entre toutes les parties.
Livestock Wealth recrute ainsi des agriculteurs qualifiés, qui, grâce au capital investi, gèrent les actifs des investisseurs pour atteindre les rendements escomptés. Ce modèle permet aux clients de la plateforme d’investir dans des actifs tangibles et durables.
En 2020, l’entreprise a lancé le Farmers Club Meat Box, un service de commerce électronique permettant aux clients d’acheter du bœuf nourri à l’herbe, accessible via sa plateforme en ligne.
Avant de créer Livestock Wealth, Ntuthuko Shezi a cofondé Imfundo en 2003, où il a occupé le poste de directeur général jusqu’en 2007. Imfundo était une école de mathématiques et de sciences offrant un enseignement complémentaire aux élèves des quartiers d’Alexandra et de Soweto le samedi.
Ntuthuko Shezi est diplômé de l’université du Cap où il a obtenu en 2001 un bachelor en électromécanique. Sa carrière professionnelle a commencé en 2002 chez Accenture, une société mondiale de gestion et de technologie, en tant que consultant en stratégie.
En 2006, il devient le directeur général de Scratch Mobile, entreprise aéroportuaire de découpage de panneaux et de peinture par pulvérisation. Entre 2014 et 2016, il travaille comme gestionnaire de programme chez Connectivity, Entrepreneurship, Energy and Education for Entrepreneurship (CE3), qui veut catalyser l’activité économique locale en Afrique du Sud.
Melchior Koba
Lire aussi:
Greg Whitaker automatise la chaîne d’approvisionnement des denrées périssables
Informaticien de formation avec plusieurs années d’expérience en développement web, il a créé une plateforme numérique pour faciliter la collaboration entre les différents acteurs du secteur agricole.
Francis Bemyin Bibiang (photo) est un développeur web, analyste de données et spécialiste en cybersécurité camerounais. En 2018, il a cofondé Iwolonet, un réseau social agricole qui facilite les relations d’affaires entre producteurs et acheteurs de produits agricoles à travers toute l’Afrique.
Cette plateforme permet aux agriculteurs, éleveurs, fournisseurs d’équipements et de produits phytosanitaires de promouvoir leurs produits et services pour améliorer leurs ventes. Elle offre également aux investisseurs et financiers la possibilité de repérer des projets agro-industriels intéressants pour y investir. Les prestataires de services, conseils et assistance peuvent y proposer leur expertise aux producteurs qui en ont besoin.
Iwolonet propose aussi un espace de mise en relation entre employeurs et chercheurs d’emploi dans le domaine agropastoral. À ce jour, l’application mobile a été téléchargée plus de 10 000 fois sur Google Play.
Francis est aussi le responsable de la recherche et du développement chez Bloosat CM, un opérateur camerounais qui fournit un accès à Internet haut débit à l’échelle nationale et dans la sous-région.
Le Camerounais est diplômé de l’Institut Samba Supérieur où il a obtenu en 2014 un brevet de technicien supérieur (BTS) en informatique de gestion. Il est titulaire de deux diplômes, l’un en gestion de projet et l’autre en cybersécurité obtenu en 2024 à l’Oxford Home Study Center (OHSC), une institution d’enseignement en ligne.
Sa carrière professionnelle en tant que développeur web a commencé en 2014. Il a successivement travaillé comme l’entreprise informatique Wise Decision, le laboratoire informatique F2B CONCEPT’ et la start-up éditrice de logiciels et conception de produits électroniques KENTNIX.
Melchior Koba
Lire aussi:
Le Camerounais Serge Itjo connecte chauffeurs de taxi et clients
En 2021, le marché du capital-risque s’est recroquevillé à travers le monde. Cette tendance qui a perduré a impacté durement le financement des start-up en Afrique. Plusieurs secteurs d’activités ont d’ailleurs enregistré des faillites. Mais le vent semble tourner.
Les levées de fonds des start-up africaines opérant dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation (AgrifFoodTech) se sont établies à 145 millions de dollars au premier semestre 2024, enregistrant ainsi une hausse de 1,6% par rapport à la même période de 2023 malgré un contexte global marqué par le ralentissement du marché du capital-risque, selon un rapport publié le 17 octobre par le fonds de capital-risque AgFunder.
Intitulé « Africa AgriFoodTech Investment Report 2024 », le rapport précise que cette légère hausse suggère des signes de reprise des investissements dans les jeunes pousses qui révolutionnent les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation sur le continent, après la forte correction post-boom observée en 2023.
Les levées de fonds avaient chuté de 62% durant l’année écoulée pour s’établir à 275 millions de dollars seulement suite à deux années fastes (732 millions de dollars en 2022 et de 531 millions en 2021).
La légère augmentation des levées de fonds enregistrée entre le 1er janvier et le 30 juin de l’année en cours s’est cependant accompagnée d'une baisse de 27% en glissement annuel du nombre de transactions, qui s’est établi à 39 deals seulement. Cela suggère une aversion au risque de la part des investisseurs qui s’intéressent moins aux premiers stades de développement des start-up africaines de l’AgriFoodTech et affichent une préférence marquée pour les pépites les plus matures.
La répartition des levées de fonds réalisées par les AgrifFoodTech actives sur le continent durant les six premiers mois de 2024 montre que les investisseurs restent très concentrés sur une poignée de pays. Dans ce chapitre, le Kenya tient le haut du pavé avec 83 millions de dollars répartis sur 19 transactions, soit plus de la moitié du total des levées de fonds recensées. Viennent ensuite l’Egypte (24 millions de dollars) et le Nigeria (15 millions).
La ventilation des levées de fonds par type d’AgrifFoodTech montre d’autre part que les fintechs et les marketplaces ont capté 41% des financements alors que les start-up spécialisées dans les équipements agricoles innovants (robotique et mécanisation) ont attiré 17,5% des capitaux mobilisés.
Les jeunes pousses opérant dans le segment intermédiaire de la chaîne de valeur agroalimentaire (sécurité alimentaire, traçabilité, logistique, le transport, transformation, etc.) ont, quant à elles, obtenu 15% des financements enregistrés au premier semestre 2024.
Le rapport révèle par ailleurs que les investisseurs ont injecté un montant total de 2,4 milliards de dollars dans les AgrifFoodTech africaines durant la décennie 2014-2023. Ces investissements demeurent toutefois concentrés sur les principaux hubs technologiques du continent. Dans ce cadre, le Kenya se démarque comme un « hotspot » de l’innovation dans le domaine de l’agroalimentaire et occupe la première marche du podium avec des financements cumulés de 833 millions de dollars durant la décennie écoulée, devant l’Afrique du Sud (511 millions de dollars), le Nigeria (326 millions) et l’Egypte (310 millions). Ensemble, ces quatre pays représentent ainsi 88% du total des levées de fonds des start-up opérant dans le secteur.
Lire aussi:
La SFI investit 5 millions $ dans la technologie climatique en Afrique
L’innovation et la technologie occupent une place centrale dans la transformation de nombreux secteurs. En Afrique du Sud, un entrepreneur se distingue en apportant des solutions adaptées aux divers acteurs de la chaîne d’approvisionnement des produits agricoles frais.
Greg Whitaker (photo) est un comptable de formation et un entrepreneur sud-africain. Il est le fondateur et le président-directeur général d’Agrigate One Ltd, une start-up qui a pour objectif de simplifier le commerce des produits frais.
Créée en 2019, Agrigate One Ltd utilise la technologie pour améliorer la connectivité et la rentabilité dans le secteur agricole. La start-up propose une plateforme qui numérise et automatise la chaîne d’approvisionnement des denrées périssables.
Pour les fournisseurs, Agrigate One Ltd offre une visibilité complète sur les transactions, les stocks, les tendances du marché et la chaîne d’approvisionnement. Grâce à l’automatisation des documents, la traçabilité et la planification des besoins avant et pendant la saison agricole, la start-up optimise les opérations et facilite la prise de décision.
Les acheteurs bénéficient d’un accès à un approvisionnement mondial, tandis que les prestataires de services agricoles profitent d’outils pour simplifier les processus d’exportation et automatiser les tâches administratives, réduisant ainsi le travail manuel et garantissant des opérations plus fluides.
Greg Whitaker est diplômé de la Stellenbosch University où il a obtenu un bachelor en commerce. Il est aussi titulaire d’un diplôme en comptabilité de gestion délivré en 2016 par The Chartered Institute of Management Accountants.
En outre, il est membre d’OPUS, une communauté regroupant des entrepreneurs, fondateurs et créateurs d’entreprise. Avant de lancer Agrigate One Ltd, Greg Whitaker a travaillé chez DSV, une société de transport et logistique, où il a rejoint en 2012 l’équipe de soutien stratégique auprès du président pour l’Afrique.
Melchior Koba
Lire aussi: