Le gouvernement malien ambitionne de numériser l’ensemble des services publics dans les années à venir. Les premières retombées de ces efforts sont déjà visibles à travers diverses actions mises en place pour améliorer l’accès et l’efficacité des services administratifs.
Le Mali a lancé, le mardi 18 février , une plateforme numérique dédiée à sa diaspora afin de faciliter l’accès aux documents administratifs, d’identité et de voyage. Déployée dans les missions diplomatiques et consulaires à l’étranger, cette solution innovante et sécurisée vise également à renforcer la confiance des utilisateurs grâce à des protocoles de sécurité avancés et à la protection des données personnelles.
« Le lancement de cette solution et son opérationnalisation dans quinze jours témoignent de notre volonté de disposer d’une administration plus performante et réactive aux besoins des citoyens. Cette plateforme numérique marque une avancée significative en matière de modernisation et de protection des données administratives, tout en simplifiant l’accès aux documents essentiels pour nos compatriotes résidant à l’étranger », a déclaré Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Entièrement conçue et développée par des experts maliens, cette innovation devrait permettre de renforcer la souveraineté numérique du pays. En plus de faciliter les démarches des Maliens de la diaspora, elle bénéficiera également aux étrangers souhaitant se rendre au Mali, en numérisant le processus de demande de visa. À terme, la plateforme sera compatible avec le « Visa Liptako », un système de visa confédéral mis en place par l’Alliance des États du Sahel (AES), favorisant ainsi la mobilité régionale.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de numérisation de l’État malien, visant à améliorer l’efficacité des services publics. Bien que le pays ait gagné 13 places dans le classement de l’e-gouvernement des Nations unies (EGDI), se positionnant 141e sur 193 pays, il reste encore des défis à relever pour améliorer davantage l’accessibilité et l’efficacité de ses services numériques.
La mise en œuvre réussie de la plateforme numérique devrait également permettre de réduire les délais et les obstacles bureaucratiques, optimisant ainsi la gestion des ressources publiques et réduisant les coûts administratifs. Une coordination étroite entre les ministères concernés sera essentielle pour garantir l’efficacité et la durabilité de ce projet.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités camerounaises ont commencé la production et la livraison des nouvelles cartes nationales d’identité. Au-delà d’un simple outil d’identification, elles sont présentées comme une autre étape vers la gestion numérisée des identités.
Depuis le lundi 17 février, les Camerounais peuvent effectuer leur pré-enrôlement en ligne pour obtenir la nouvelle carte nationale d’identité (CNI). Développée par l’entreprise allemande Augentic en partenariat avec la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN), cette carte marque une évolution vers une identité biométrique (empreintes digitales, photo numérique haute définition, et éventuellement empreinte rétinienne, reconnaissance faciale) et numérique, riche d’enjeux sécuritaires et même économiques et sociaux pour le Cameroun.
En matière de sécurité, la nouvelle CNI est conforme aux normes ISO/IEC 9303. Elle intègre une puce électronique ou une bande MRZ (Machine Readable Zone) qui contient toutes les données enregistrées sur la carte. Elle est également dotée d’un QR code ; une version de code barre unique à chaque carte. Ces caractéristiques techniques mettent à mal la falsification et l’usurpation d’identité tout en facilitant le contrôle automatisé aussi bien au niveau national qu’à l’international.
Une porte d’entrée vers les e-services
En plus de la biométrie, le caractère numérique de la CNI camerounaise représente aussi un atout économique et de planification sociale. En associant la CNI à un identifiant numérique unique, les citoyens pourraient accéder à des plateformes gouvernementales sécurisées, telles que les services fiscaux, la sécurité sociale ou encore les paiements en ligne.
Avec un identifiant biométrique et numérique fiable, l’ouverture d’un compte bancaire et l’accès aux services financiers numériques à distance devient possible. Les institutions financières pourraient aussi faciliter l’accès aux microcrédits ou à des assurances adaptées en utilisant l’identité numérique pour évaluer la solvabilité des individus. Une identité fiable est au cœur de la confiance dans les transactions économiques. L’identité numérique est aussi un atout pour l’e-commerce.
Cette carte pourrait servir de base pour des systèmes de vote électronique sécurisés, réduisant ainsi les risques de fraude électorale et garantissant une meilleure transparence des processus démocratiques.
Vers l’e-gouvernance
L’identité biométrique et numérique joue aussi un rôle crucial dans la planification sociale, c’est-à-dire la conception et la mise en œuvre de politiques publiques visant à améliorer le bien-être des citoyens. À travers l’ensemble de données authentifiée sur sa population majeure (travailleurs, handicapés, niveau d’étude, lieu de résidence, personne âgée, filiation, étudiants, etc.), le gouvernement peut mieux cibler les programmes sociaux (allocations familiales, bourses d’études, aides au logement). Ces données numériques sont par ailleurs une source d’informations statistiques fiables et utiles pour divers programmes économiques, notamment les prévisions fiscales, les politiques de création d’emploi, etc.
Toutefois, pour que cette nouvelle carte d’identité camerounaise serve réellement de support à une multitude de services numériques et devienne un levier clé pour réduire la pauvreté et améliorer le bien-être des citoyens, il sera nécessaire de mettre en place un système d’identification numérique robuste et interconnecté, de veiller au respect du cadre juridique régissant l’identification et de garantir la protection des données qui sont à l’ère de la quatrième révolution industrielle des ressources précieuses.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans sa quête de transformation numérique, le Sénégal vise à augmenter la contribution du secteur numérique à au moins 15 % de son PIB d'ici dix ans. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le pays s'engage à unifier ses initiatives numériques et à rationaliser les projets.
Le Sénégal va mettre en place un Comité de gouvernance du numérique, dénommé « GouvNum ». Ce projet, approuvé le mercredi 19 février lors du dernier Conseil des ministres, marque une étape clé dans la mise en place d'un cadre cohérent pour les initiatives numériques de l'État.
Selon le communiqué du ministère chargé de la Transformation numérique, durant les vingt dernières années, des investissements colossaux ont été consentis dans la modernisation des infrastructures publiques numériques et l’interconnexion des entités de l’administration, établissant ainsi les fondements d’un système d’information de l’État et d’une architecture d’entreprise gouvernementale. Cependant, une approche fragmentée a engendré des doublons et des incohérences dans les projets numériques des différentes structures étatiques. Une situation qui a entraîné une augmentation des coûts de non-qualité, une stagnation dans la sécurisation des systèmes d’information, et un décalage entre les stratégies sectorielles et la stratégie nationale. Ces obstacles ont entravé l'atteinte des objectifs de la stratégie numérique précédente (SN20-25).
Dans ce contexte, la création de GouvNum s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie numérique du Sénégal, le « New Deal Technologique », qui sera lancée le 24 février. Ce comité vise à établir un cadre unique de gouvernance pour les initiatives numériques de l'État, permettant de rationaliser les projets, d'assurer la cohérence des stratégies sectorielles avec la vision globale, d'améliorer la performance et la sécurité, et de garantir un suivi et une évaluation efficaces.
Le GouvNum sera également chargé de renforcer la coordination et la priorisation des programmes numériques, posant ainsi les bases d'une transformation numérique plus efficace et intégrée pour le Sénégal. L'un des objectifs majeurs de cette transformation numérique est d'augmenter la contribution du secteur numérique à au moins 15 % du PIB au cours des dix prochaines années. Cette ambition sera soutenue par une stratégie détaillée à travers les 12 programmes du New Deal Technologique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Horizon Industries a officiellement lancé ses activités au Burkina Faso en avril 2022. La société est détenue par l’État à hauteur de 35 %, à travers le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES).
Le gouvernement burkinabè prévoit de s’approvisionner en matériel informatique auprès de la société locale Horizon Industries au profit de l’administration publique. Les autorités ont approuvé la signature d’un accord-cadre à cet effet lors du Conseil des ministres du mercredi 19 février.
Le communiqué du Conseil des ministres ne précise ni le type de matériel que le gouvernement souhaite acquérir ni la quantité. Toutefois, on sait qu’Horizon Industries est spécialisée dans l’assemblage d’ordinateurs portables, de téléphones, de tablettes et d’équipements électroménagers.
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des ambitions de transformation numérique du gouvernement burkinabè. L’exécutif veut positionner le pays comme un leader africain dans l'intégration des TIC dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture. C’est dans ce cadre que le gouvernement a lancé en 2024 la réhabilitation du Réseau informatique national de l’administration (RESINA), qui connectait déjà environ 2800 bâtiments administratifs en août 2023. 130 nouveaux sites avaient été annoncés pour rejoindre le projet en décembre 2024.
Pour le moment, le pays se classe 175e sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le Burkina Faso affiche un score de 0,2895 sur 1, inférieur aux moyennes de l’Afrique de l’Ouest (0,3957), de l’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382).
Il convient toutefois de rappeler que l’usage des appareils acquis par le gouvernement pour l’administration nécessitera des compétences numériques de la part des fonctionnaires. De plus, ces équipements pourraient nécessiter un accès à Internet pour certaines tâches. Il serait donc essentiel que les administrations soient connectées à l’Internet haut débit.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les Camerounais peuvent désormais effectuer le pré-enrôlement en ligne pour l’obtention de la nouvelle carte nationale d’identité. Une plateforme numérique a été lancée le lundi 17 février, à cet effet. Selon la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN), les citoyens peuvent s’inscrire sur www.idcam.cm, remplir une fiche d’information, effectuer le paiement de 10 000 FCFA (environ 16 $) et choisir un rendez-vous d’enrôlement physique. Les centres de production des dix régions du pays débuteront les enrôlements à partir du 24 février.
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Le gouvernement sénégalais entend faire du numérique un moteur clé de sa croissance économique. Lors d’un entretien à la Radio télévision sénégalaise (RTS) le mercredi 19 février, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a annoncé l’ambition de porter la contribution du secteur à au moins 15 % du PIB au cours des dix prochaines années. Une stratégie détaillée à travers les 12 programmes du New Deal Technologique, dont le lancement est prévu pour le 24 février.
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L'IA transforme divers secteurs et améliore la productivité. Les nations africaines reconnaissent de plus en plus son potentiel et cherchent à investir dans ce domaine pour tirer parti de ses retombées économiques, favoriser l'innovation et renforcer leur position sur la scène internationale.
L’Algérie souhaite que l’intelligence artificielle (IA) contribue à hauteur de 7 % de son produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027. Cette ambition a été dévoilée par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki (photo, à gauche), lors de la troisième édition du CTO Forum Algeria le lundi 17 février. L’initiative vise à diversifier l'économie nationale et positionner le pays parmi les leaders mondiaux du secteur.
Pour réaliser cette vision, le pays a investi dans des universités de premier plan dédiées à l’IA, à la robotique et aux mathématiques. En outre, des incubateurs ont été déployés à travers le territoire national pour favoriser l’innovation et encourager l’émergence de start-up technologiques.
De l'autre côté, Algérie Télécom, l'opérateur public de télécommunications, s'est engagé à établir un fonds d’investissement de 1,5 milliard de dinars (11,1 millions $) destiné à soutenir les start-up spécialisées en IA, cybersécurité et robotique. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie présidentielle qui vise à créer 20 000 start-up dans les plus brefs délais. En parallèle, le gouvernement mise sur des programmes de formation, tels que les Scale Centers, pour renforcer les compétences en IA, cybersécurité et cloud computing, en ciblant notamment les jeunes sans formation universitaire. La Commission nationale d’IA a également lancé une stratégie ambitieuse pour structurer et dynamiser ce secteur clé.
Renforcement des infrastructures numériques
Pour soutenir cette dynamique prometteuse, des efforts considérables ont été déployés en matière d’infrastructures numériques. Le gouvernement a procédé à l'installation de 265 000 kilomètres de fibre optique et à la connexion de 1400 sites en 4G. L'objectif est d'améliorer la couverture des zones enclavées. De plus, il prévoit l’implantation de 7000 nouvelles stations 4G d’ici 2025, afin de renforcer la connectivité et d'accroître les débits Internet.
Si cette stratégie porte ses fruits, elle pourrait transformer en profondeur l’économie algérienne en améliorant la productivité dans des secteurs clés tels que l’industrie, l’agriculture et les services. L'IA jouera un rôle central dans cette transformation, en optimisant la gestion des ressources, en automatisant les processus et en facilitant la prise de décisions fondées sur des données précises.
En favorisant l’émergence de start-up locales capables de développer des solutions technologiques avancées, l’Algérie pourrait non seulement renforcer son efficacité économique, mais aussi se positionner comme un exportateur de technologies. À cet égard, Olumide Balogun, directeur de Google pour l'Afrique de l'Ouest, souligne que l'IA pourrait apporter jusqu'à 1500 milliards de dollars au PIB de l’Afrique d’ici 2030. Cette perspective met en évidence l’importance pour l’Algérie de s’investir pleinement dans le développement de l’IA afin de capter une part significative de ce marché en pleine expansion.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux enjeux croissants de la transformation numérique, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité, de nombreux pays africains cherchent à renforcer leurs capacités technologiques. Dans ce contexte, la coopération internationale ouvre de nouvelles perspectives de développement.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon-Juste Ibombo (photo, à gauche), a reçu le lundi 17 février l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie en République du Congo, Ilias Iskandarov (photo, à droite). Cette rencontre visait à explorer les perspectives de coopération bilatérale dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle (IA) et de la cybersécurité, marquant ainsi une étape significative dans le renforcement des relations numériques entre les deux nations.
J'ai reçu en audience SEM Ilias ISKANDAROV ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie en République du Congo à l'ordre du jour coopération dans le secteur du numérique et de l'intelligence artificielle @caria_congo pic.twitter.com/JBTeDyE05N
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) February 17, 2025
Au cours des discussions, le ministre Ibombo a confirmé que des négociations sont en cours pour établir une coopération mutuellement bénéfique avec les institutions russes, notamment en vue de la construction d'un Centre russe d'études africaines doté d'un module de formation aux spécialités informatiques destiné aux Congolais.
L'ambassadeur Iskandarov a suggéré d'élargir cette coopération en déployant des cycles éducatifs dédiés à la transformation numérique au Congo. Ces programmes, envisagés dans les centres administratifs et industriels du pays, visent à offrir une formation avancée aux fonctionnaires d’État et aux spécialistes informatiques du secteur privé sur des sujets tels que la réglementation numérique, la protection des données et l'application de l'intelligence artificielle.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement congolais pour accélérer la transformation numérique, en s'appuyant sur des partenariats stratégiques. La Russie, reconnue comme une puissance émergente dans les domaines de la technologie et de la cybersécurité, se distingue par son engagement à renforcer la sécurité numérique à l'échelle mondiale.
Depuis 1998, elle a été pionnière dans la prise en compte de la sécurité de l'information aux Nations unies, démontrant une compréhension précoce des risques liés à l'ère numérique. Après des années d’investissements et d’innovations, elle a considérablement renforcé son expertise, se positionnant aujourd’hui parmi les leaders mondiaux du secteur. Selon l'Union internationale des télécommunications, la Russie figure parmi les pays ayant un indice élevé en matière de développement des TIC, avec un score de 90,6 sur 100. En matière de cybersécurité, le pays se classe dans la catégorie Tier 2, comprenant des pays avancés dans le secteur avec des scores établis entre 85 et 95.
Ce partenariat promet d'apporter des avantages significatifs au Congo, notamment en renforçant les compétences numériques locales, en améliorant la sécurité des infrastructures informatiques et en facilitant l'accès aux technologies avancées. De plus, cette coopération pourrait servir de tremplin pour de nouveaux partenariats internationaux dans le secteur numérique, positionnant le Congo comme un acteur clé dans l'écosystème technologique africain et mondial.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec le soutien financier de plusieurs partenaires, notamment la Banque mondiale, le Burkina Faso accélère sa transformation numérique. En 2024, plusieurs réalisations ont été enregistrées, avec un impact positif sur l’efficacité de l’Etat.
Le ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso a dévoilé ses priorités pour le secteur numérique en 2025. L'annonce a été faite lors de la cérémonie d’évaluation des objectifs du département pour l’année 2024, tenue vendredi 14 février sous la présidence du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Parmi les projets phares de 2025 figurent la finalisation des travaux des data centers, dont l’avancement atteint déjà 70 %, ainsi que l’extension de la couverture des zones blanches à au moins 500 localités supplémentaires. Le ministère prévoit également de renforcer la dématérialisation des services administratifs, de mener un enrôlement massif des populations dans le cadre de l’identification unique électronique du projet WURI et de lancer les travaux du Projet d’accélération de la transformation numérique (PACT DIGITAL), dont le budget est estimé à 150 millions $.
Parmi les principales actions de 2024 figurent le lancement d'un projet visant à couvrir plus de 130 localités dans les zones blanches, la réhabilitation du Réseau national informatique de l'administration (RÉSINA), le début de la construction de deux data centers, ainsi que la mise en exploitation de plateformes stratégiques pour accélérer la transformation numérique. Parmi les autres initiatives notables figurent le développement de la signature électronique, ainsi que des réformes législatives visant à améliorer l’environnement numérique du pays. Le taux d’atteinte des objectifs s’est établi à 90,4 %.
Ces initiatives devraient contribuer à accélérer la transformation numérique du Burkina Faso. Le gouvernement ambitionne de positionner le pays comme un leader africain dans l'intégration des TIC dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture. Pour le moment, le pays se classe 175e sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le pays affiche un score de 0,2895 sur 1, inférieur aux moyennes de la sous-région Afrique de l’Ouest (0,3957), de l’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382).
L’Union internationale des télécommunications (UIT) a attribué au pays un score de 30,1 sur 100 dans l’indice de développement des TIC 2024, le plaçant au 43e rang sur 47 économies africaines analysées. Selon l’organisation, le taux de pénétration d’Internet atteint 19,9 %, tandis que celui de la téléphonie mobile s’élève à 21 %. La couverture du réseau 3G concerne 53,2 % de la population, contre 36,6 % pour la 4G. En matière de cybersécurité, l’UIT classe le pays au troisième niveau (Tier 3) sur 5, soulignant la nécessité de renforcer les mesures techniques et le développement des compétences, entre autres.
Le ministère n’a pas précisé les défis ayant ralenti l’atteinte de 100 % des objectifs, le résultat ayant été qualifié de « satisfaisant ». Toutefois, pour le bilan du premier semestre 2024, les initiatives de réhabilitation des infrastructures existantes et l'extension des services numériques dans les zones rurales ont été entravées par des défis sécuritaires, aggravés par l'instabilité politique.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’essor de la blockchain transforme progressivement les économies africaines en offrant des solutions innovantes pour la finance, l’énergie et l’agriculture… Son adoption permet entre autres d’améliorer la transparence, de faciliter les échanges et d’accélérer la transition numérique.
Le lundi 17 février, Tether, une société mondiale des cryptomonnaies, a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement de la République de Guinée. Cette collaboration stratégique vise à poser les bases de l’adoption des technologies de la blockchain et du peer-to-peer afin de stimuler la croissance économique et positionner la Guinée comme un acteur clé de la transformation numérique en Afrique.
« Nous sommes ravis de collaborer avec la République de Guinée pour libérer peut-être l'immense potentiel de la chaîne de blocs et des technologies numériques à travers l'Afrique. Ce protocole d’entente reflète notre volonté d'aider les pays à bâtir des économies numériques résilientes. Ensemble, nous mettrons en place des solutions blockchain efficaces, au bénéfice des secteurs public et privé, afin d’accélérer la croissance économique et d’ancrer la Guinée dans l’innovation technologique », a déclaré Paolo Ardoino, PDG de Tether.
L’accord met l’accent sur l’éducation, l’innovation et les pratiques technologiques durables. Il prévoit l’introduction de programmes éducatifs dans les secteurs public et privé afin de sensibiliser la population, renforcer les compétences et cultiver les talents locaux dans le domaine des technologies numériques. Ce cadre devrait faciliter l’adoption de la blockchain en Guinée et créer un environnement propice à l'innovation.
Tether a déjà mené plusieurs initiatives similaires à l’international. L’entreprise s’est notamment impliquée dans le Plan Lugano, en Suisse, visant à favoriser l'adoption de la blockchain, ainsi que dans des projets éducatifs sur les actifs numériques en Turquie et au Moyen-Orient.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet Simandou 2040, lancé par le président Mamadi Doumbouya, qui place la technologie au cœur du développement du pays. La signature de l’accord fait suite à une récente rencontre entre la ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou, et une délégation de la société Tether. Cette rencontre avait pour but d’établir un cadre propice à la mise en œuvre de cette collaboration.
En Guinée, où la transformation numérique est en marche, l’adoption de la blockchain pourrait jouer un rôle clé dans l'inclusion financière. Cette technologie offre des solutions adaptées aux réalités locales, notamment en facilitant les paiements transfrontaliers, en réduisant les coûts des transactions et en sécurisant les échanges financiers. Avec un taux de bancarisation encore faible, les actifs numériques et la blockchain constituent une opportunité majeure pour moderniser les systèmes financiers et favoriser une croissance plus inclusive.
Au-delà de la finance, la blockchain peut également contribuer au développement durable en Afrique. Dans l’agriculture, elle permet de suivre la chaîne de valeur des produits, garantissant ainsi le respect des pratiques durables et leur certification. Les agriculteurs peuvent ainsi prouver que leurs produits sont biologiques et équitables, ouvrant l’accès à de nouveaux marchés et augmentant leurs revenus.
Dans le secteur de l’énergie, la blockchain facilite la gestion des réseaux électriques décentralisés et encourage l’adoption des énergies renouvelables. Grâce aux micro-réseaux basés sur la blockchain, il est possible de suivre la production et la consommation d’énergie en temps réel, améliorant ainsi l’accès à l’électricité dans les zones rurales tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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