Le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans le domaine de la gouvernance électronique au cours des dernières années. Le pays a lancé un certain nombre d'initiatives visant à améliorer la prestation de services et à renforcer l'engagement des citoyens via les canaux numériques.
Le gouvernement du Maroc a déjà numérisé plus de 600 services publics dont 300 dédiés aux citoyens, plus de 200 aux entreprises et 100 services destinés aux administrations publiques. La ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour (photo), l’a fait savoir récemment.
S’exprimant le lundi 15 janvier à la Chambre des représentants, la ministre a souligné la volonté du gouvernement de finaliser les projets numériques en cours. Ces projets comprennent la gestion du service public, la réforme de l'administration, la protection contre les contenus Internet préjudiciables, le soutien aux entreprises émergentes dans le cadre de la stratégie numérique nationale.
La ministre a également apporté quelques précisions sur la stratégie nationale de transition numérique « Maroc Digital » 2030, actuellement en cours d’approbation. La nouvelle stratégie s’articule autour de deux axes majeurs : la numérisation complète des services publics et la stimulation de l'économie numérique. Les objectifs incluent entre autres la création de 300 000 emplois et une contribution du secteur numérique au PIB national évaluée à 170 milliards de dirhams (17 milliards $).
Dans le but d'accroître la contribution de l'économie numérique au PIB à l'horizon 2030, le Maroc s'engage à labelliser 3 000 start-up, une nette augmentation par rapport aux 380 enregistrées en 2022. Sur le volet de la formation, la Stratégie prévoit la qualification annuelle de 45 000 talents dans le numérique, la reconversion de 50 000 jeunes vers les métiers du numérique, ainsi que l'accueil de 6 000 nouveaux talents numériques étrangers chaque année, entre autres initiatives.
Grâce à la numérisation totale des services envisagée dans la stratégie, le Maroc aspire à se hisser parmi les 50 premiers du classement de l’ONU sur l’e-gouvernance, alors qu'il occupe actuellement la 113e place. Le pays ambitionne ainsi de se profiler en tant qu'acteur majeur de l'économie numérique, prêt à créer des emplois, stimuler la croissance économique et améliorer la vie quotidienne de ses citoyens grâce à des services publics innovants et accessibles.
Samira Njoya
Lire aussi:
Le Maroc s'engage à former 22 500 talents numériques par an d'ici 2027
Dans le but de favoriser l’augmentation du taux de pénétration de smartphones sur leur territoire, les autorités locales essaient de convaincre les fabricants de smartphones de délocaliser une partie de leur production, ce qui pourrait réduire les prix.
Le ministre ougandais des TIC et de l’Orientation nationale, Chris Baryomunsi, a invité les fabricants de smartphones à installer des unités de production dans son pays. Il a tenu ces propos, le vendredi 12 janvier, lors du lancement à Kampala d’un modèle de smartphone 5G de la marque Tecno en partenariat avec un opérateur local de téléphonie mobile.
Selon le ministre, les fabricants de smartphones gagneront à investir en Ouganda en raison de la demande sans cesse croissante sur un marché fort de 50 millions d’habitants. De plus, le pays pourrait constituer une porte d’entrée sur le continent africain riche de 1,4 milliard d’habitants.
« En tant que gouvernement et en tant que ministère, nous soutenons tous les efforts que vous, les entreprises, déployez dans le domaine de la technologie. Nous soutenons l'innovation et le gouvernement a délibérément encouragé la politique de légalisation des communications et des ondes. Jusqu'à présent, nous avons abandonné les moyens de communication traditionnels et créé un espace pour les innovations et les technologies en Ouganda, de sorte que nous évoluons avec le reste du monde en cette ère de transformation numérique. Nous sommes prêts à adopter toutes ces technologies de pointe, y compris ces appareils », a indiqué le ministre.
De plus en plus de pays africains demandent aux multinationales de fabrication de smartphones d’installer des usines d’assemblage sur leur territoire. L’objectif est, non seulement de créer des emplois pour les locaux, mais de réduire le coût des smartphones pour les rendre plus abordables pour les populations.
C’est dans cette optique que le Kenya a mis en service, en octobre dernier, une usine d’assemblage de smartphones qui devrait fournir entre 1,2 et 1,4 million de smartphones par an tarifés à 7 500 shillings kényans (46,58 $). Plus tôt dans l’année, c’est l’Angola qui a signé un protocole d’accord avec le chinois ZTE pour l’implantation d’une usine de téléphones mobiles, qui devrait être opérationnelle en 2024, dans le pays.
Pour rappel, l’Ouganda compte 30,55 millions d’abonnements aux services de téléphonie mobile actifs en 2023, soit 63,8% de la population totale, d’après les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Le Kenya lance une usine d’assemblage de smartphones low cost
Angola : LiraLink Tecnology et ZTE ouvriront une usine de montage de smartphones 4G et 5G en 2024
L’économie numérique reste un défi à relever en République centrafricaine. Des actions sont mises en œuvre par le gouvernement pour réduire la fracture numérique et doter les jeunes en compétences numériques utiles dans le marché de l’emploi mondial.
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a procédé le lundi 15 janvier à l'université de Bangui à l’inauguration officiel d'un centre de formation digitale et incubateur start-up, ainsi qu'au lancement du haut débit en République centrafricaine (RCA).
Financé conjointement par l’Union européenne et la Banque africaine de développement (BAD), ledit centre vise entre autres à développer des compétences des jeunes en vue de créer des emplois et contribuer à la diversification de l’économie centrafricaine en favorisant l’émergence d’une économie numérique.
« Ce centre est un cadre de référence pour encadrer la montée de la fibre optique en Centrafrique. Il convient de noter que l'aboutissement de ce projet va ouvrir une possibilité à la RCA d'avoir accès à l'Internet à haut débit et devenir un pays intelligent, car l'accès à Internet est un moyen considérable pour le développement d'un pays », informe la Primature.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet de la dorsale à fibre optique nationale de la République centrafricaine, une composante du projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (Central African Backbone - CAB). Outre le centre de formation digitale qui a été lancé, le projet en RCA englobe également une plateforme de cybersécurité et de certification électronique, une assistance technique spécifique offerte au ministère centrafricain de l’Economie numérique, des Postes et Télécommunications pour la création de l’Agence centrafricaine de développement du digital, qui jouera un rôle clé dans le déploiement de la stratégie numérique du pays, entre autres.
Le nouveau centre est doté d'équipements numériques, d’une salle de formation, de plateaux techniques, de bureaux, d'un incubateur, d'un laboratoire de traitement de bases de données... Il servira de cadre aux jeunes Centrafricains pour concevoir, développer et mettre sur le marché des produits numériques pour répondre aux besoins de la population.
Samira Njoya
Lire aussi:
Centrafrique : la première couverture par fibre optique est opérationnelle
Ces dernières années, la transition des universités vers l’enseignement numérique est devenue une urgence. Celle-ci s’accompagne de l’adoption de technologies numériques et de nouvelles pédagogies pour garantir aux étudiants des compétences et qualifications actuelles.
Le ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, a procédé le vendredi 12 janvier à la remise officielle de 16 studios mobiles d’enregistrement de ressources pédagogiques numériques destinés aux universités et grandes écoles publiques du pays.
D’une valeur de 275 millions FCFA (458 125 $), ces nouvelles acquisitions visent la création effective d’un environnement propice pour l’intégration du numérique dans le système éducatif.
« Le numérique représente un levier de transformation puissant pour accompagner les politiques publiques éducatives dans toutes leurs dimensions, de la transformation pédagogique au service des apprentissages et leur évaluation, à la formation aux enjeux et aux métiers de demain », a déclaré Adama Diawara.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet d’Appui à la modernisation et à la réforme des universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire (AMRUGE-CI n°2) qui vise à stimuler le développement du numérique éducatif. Il est prévu à cet effet la remise de studios mobiles dans toutes les universités du pays en vue de renforcer la production pédagogique flexible et la documentation numérique.
Ainsi, depuis 2013, le gouvernement travaille en collaboration avec l’Agence française du développement (AFD) qui a mobilisé jusqu'ici plus 10 milliards FCFA pour le développement du numérique éducatif en Côte d’Ivoire à travers le Contrat de désendettement et de développement (C2D).
En numérisant le système éducatif, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ambitionne de rénover l'offre de formation supérieure pour mieux répondre aux exigences du marché de l'emploi et garantir la qualité de l'éducation et respecter les normes internationales.
Notons que les premiers bénéficiaires sont les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, Alassane Ouattara de Bouaké, Jean Lorougnon Guédé de Daloa, Péléforo Gon de Korhogo, Man, Bondoukou, San Pedro, l’université virtuelle de Côte d’Ivoire, l’Ecole normale supérieure d’Abidjan et l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro.
Samira Njoya
Lire aussi:
Dans le but de connecter une proportion importante de sa population à Internet, le Nigeria facilite l’installation des fournisseurs d’accès à Internet sur son territoire. Un acteur américain renforce sa position sur le marché par le biais d’un partenariat avec un fournisseur local.
Le fournisseur américain de services Internet Parallel Wireless a annoncé la semaine dernière la signature d’un partenariat avec son homologue nigérian Hotspot Network Limited pour fournir Internet dans 500 zones rurales du Nigeria. L’objectif est de connecter les populations de ces régions aux services essentiels que sont la santé, l’éducation ou encore les services financiers, ce qui améliorera leur qualité de vie au quotidien.
Parallel Wireless is thrilled to announce a partnership with @Hotspot Networks, bringing first-time connectivity to 500 rural sites in Nigeria on an #OpenRAN foundation. @ITWeb @Hotspot_Network https://t.co/U1Xv38DxPI pic.twitter.com/tlxGrjqaQb
— Parallel Wireless (@Parallel_tw) January 10, 2024
« En mettant l'accent sur l'équilibre entre vitesse et fiabilité, nous nous sommes donnés pour mission de déployer des réseaux 2G et 4G là où c'est pertinent afin de connecter le plus grand nombre de résidents possible. [...] Plutôt que de laisser des technologies encombrantes limiter nos ambitions communes, nous avons adapté l'implémentation de l'Open RAN pour répondre aux besoins du projet et permettre un déploiement plus souple », a déclaré Yisrael Nov, vice-président chargé des ventes mondiales chez Parallel Wireless.
Le Nigeria, comme plusieurs pays africains, investit dans l’accélération de sa transformation numérique et dispose d’un des écosystèmes technologiques les plus matures du continent. Il est indispensable pour les autorités d’éliminer les zones blanches sur le territoire afin d’assurer l’inclusion numérique et d’augmenter l’impact des diverses actions du politique dans le secteur technologique. Le gouvernement de Bola Tinubu s’est fixé pour objectif de connecter 70 % de la population au haut débit à l’horizon 2025.
Pour rappel, le Nigeria est le plus important marché d’Afrique. Le pays disposait au début de l’année 2023 d’un taux de pénétration d’Internet de 55,3 % pour 122,5 millions d’internautes, selon les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Côte d'Ivoire : le régulateur télécom a dévoilé un dispositif de cybersécurité pour une CAN protégée
L'année 2023 a connu une accélération du processus de numérisation en Algérie. Pour la nouvelle année, le gouvernement a placé à nouveau la gouvernance électronique au sommet de ses priorités.
Le Haut-Commissariat à la numérisation, un organe étatique chargé de concevoir et de mettre en œuvre la stratégie nationale de la numérisation en Algérie, et la filiale algérienne de Huawei télécommunications ont signé le mercredi 10 janvier un mémorandum d’entente à Alger.
Le mémorandum paraphé par Meriem Benmouloud, haut-commissaire à la numérisation, et Eason Yi le président-directeur général de Huawei Télécommunications Algérie, vise à renforcer la coopération, l’échange d’expériences, la formation et le développement des compétences dans le domaine de la transformation numérique.
Le nouveau partenariat s’inscrit dans le cadre du plan d’actions du Haut-Commissariat de la numérisation en vue de la préparation de la stratégie nationale de transformation numérique 2024-2029, avec une vision prospective de la numérisation de l'Algérie. Il intervient quelques mois après la création de cette institution ayant pour mission d’encadrer, d’organiser et de piloter les projets stratégiques liés à la transition numérique dans le pays.
Avec Huawei, il sera donc question d'échanger les compétences et les expériences en vue de la mise en œuvre prochaine des projets du Haut-commissariat de la numérisation dont l’élaboration d’un projet de loi sur la numérisation qui doit être finalisé au cours du premier trimestre de 2024.
Samira Njoya
Lire aussi:
Algérie : la numérisation des services publics sera achevée au 1er semestre 2024 (chef de l'Etat)
La formation des jeunes Africains dans les secteurs se rapportant à la technologie est devenue indispensable pour soutenir les ambitions de développement du continent. Les autorités signent des partenariats dans le but de mettre à disposition les infrastructures nécessaires.
João Lourenço, président de l’Angola, a participé le vendredi 12 janvier à la cérémonie d’inauguration du Centre intégré de formation technologique (CINFOTEC) dans la ville de Huambo. L’objectif est de renforcer les compétences des Angolais dans le secteur technologique en proposant diverses formations techniques et professionnelles.
Le CINFOTEC Huambo a été bâti sur une superficie de plus de 20 000 mètres carrés. Il comprend 30 laboratoires et six ateliers, dont ceux de la robotique ou encore de l'informatique. Sa construction a été financée par le gouvernement chinois et le centre formera 2 400 étudiants par an dans sa première phase.
« Il s'agit d'un centre de formation moderne et bien équipé, et nos enseignants ont également été formés en Chine. Nous sommes très reconnaissants de l'aide de la Chine et nous nous réjouissons de poursuivre notre coopération avec elle à l'avenir », a indiqué Geraldo Pambasange, directeur du CINFOTEC Huambo.
Depuis plusieurs années, la Chine s’impose comme l’un des partenaires de choix des pays africains dans la révolution technologique en cours. En 2023, l’empire du Milieu s’est associé à l’Ouganda, à l'Ethiopie, au Sénégal ou encore aux Seychelles sur divers segments de la technologie pour entre autres accélérer leur transformation numérique.
Pour rappel, CINFOTEC Huambo est le troisième né de cette famille de centres de formation. Il en existe deux autres dans la province de Luanda.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
L'Ouganda s'associe à la Chine pour rendre l'Internet accessible dans tout le pays
Le Sénégal et la Chine signent un accord pour le développement de systèmes de transport intelligents
La 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations se déroule du samedi 13 janvier au dimanche 11 février. Les autorités ivoiriennes prennent diverses mesures pour s’assurer du bon déroulement de la plus grande fête du football africain sur la terre d’Eburnie.
L’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), en partenariat avec Côte d'Ivoire Computer Emergency Response Team (CI-CERT), a annoncé la semaine dernière la mise en place d’un dispositif de cybersécurité dans le cadre de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN). Baptisé « CyberCan 2023 », il a pour but de contribuer à la protection des données des citoyens, à la sécurisation des réseaux et systèmes d’information sensibles, à l’occasion de la CAN.
« Ce dispositif permettra non seulement de protéger les infrastructures associées à la CAN, mais également de sécuriser les données personnelles des participants, des supporters et de tous ceux qui contribuent au succès de cet événement », a indiqué Narcisse Ekissi, directeur de cabinet du ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation.
Réunissant 24 pays africains, la CAN est un événement majeur du continent africain qui attire plusieurs millions de personnes d'Afrique et du monde. A l’ère de la révolution technologique, il est important pour les autorités ivoiriennes de prendre les dispositions idoines pour aider à assurer, un tant soit peu, la sécurité des données personnelles et réduire les risques de cybermenaces et de cyberattaques. Selon l’indice mondial de cybersécurité 2020 publié par l’Union internationale des télécommunications, la Côte d’Ivoire occupe le 11e rang sur le plan continental avec une note globale de 67,82 sur 100.
« L’organisation d’événements populaires telle que la CAN pose d’énormes défis au nombre desquels la cybersécurité tient une place de choix. En effet, organiser la CAN n’est pas sans risques pour la sécurité du cyberespace national dans un contexte de digitalisation grandissante et de développement de l’infrastructure Internet », a expliqué Namahoua Touré, directrice générale de l’ARTCI.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Depuis quelques années, le gouvernement du Ghana a lancé des actions de numérisation pour terrasser la corruption, sécuriser les recettes fiscales et améliorer les conditions de vies des populations. Les premières retombées de ces opérations sont de plus en plus visibles.
Le vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia (photo), milite pour que le gouvernement poursuive les investissements dans le numérique. S'exprimant lors de l'ouverture de la 75e école annuelle du nouvel an de l'université du Ghana, placée sous le thème « Nourrir la résilience : adopter la technologie et adopter l'humanisme pour le développement durable », Mahamudu Bawumia a dévoilé l’énorme impact de la numérisation sur le développement du pays, après sept ans d'investissement dans le secteur par le gouvernement.
Selon le vice-président, depuis 2017, la campagne de numérisation du Ghana a vu la mise en œuvre réussie d'un système national d'identification biométrique, d'un système d'adresse de propriété, l'interopérabilité de l'argent mobile entre tous les réseaux téléphoniques et les institutions financières, la numérisation des services gouvernementaux et des bureaux de passeports, des services NHIS (Régime national d'assurance maladie), des opérations portuaires et la livraison de médicaments essentiels par drones, entre autres.
« L'objectif, dès notre entrée en fonction, était de transformer rapidement notre économie en tirant parti de l'innovation technologique pour accélérer le processus de développement, surmonter les problèmes hérités du passé et améliorer la gouvernance de l'économie et du secteur public. C'est pourquoi la numérisation a été l'un des principaux domaines d'action de notre gouvernement ; il s'agit de construire un nouveau système grâce à la transformation numérique », a-t-il déclaré.
Au Ghana, la décision de numériser les services vise, selon Mahamudu Bawumia, à minimiser autant que possible les contacts humains, à lutter contre la corruption et à augmenter les recettes publiques. Par exemple, le bureau des passeports a traité un total de 16 232 demandes, avec un chiffre d'affaires de 1,1 million de cedis (91 865 $) en 2017 ; avec la numérisation, le même bureau des passeports a traité 498 963 demandes en ligne en 2021, avec un chiffre d'affaires total de 56,7 millions de cedis.
De même, la numérisation du service des permis de conduire en 2019 a entraîné une augmentation de plus de 100 % en 2020. L'impact positif de la numérisation est également perceptible à travers la mise en œuvre de la base de données de l'assurance automobile, qui montre que le secteur de l'assurance est passé de 19 % en 2019 à 37 % en 2020 et 26 % en 2021 respectivement.
Samira Njoya
Lire aussi:
L’économie numérique est en pleine croissance dans toutes les régions de l’Afrique. Les actions gouvernementales qui nuisent à la continuité des services Internet et à la disponibilité des plateformes de médias sociaux ne sont pas sans conséquences.
D’après les données de la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, l’Afrique subsaharienne a perdu près de 1,74 milliard $ en 2023 à cause des coupures d’Internet et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux. Ce montant est en croissance de 489,83% par rapport à 2022 où les coupures avaient représenté une perte de 295 millions $.
Bien que le nombre de personnes affectées par ces restrictions en 2023 soit en baisse par rapport à l’année précédente (près de 84,8 millions de personnes en 2023 contre 133,1 millions en 2022), le nombre de pays qui ont eu recours au blocage a augmenté. Il est passé de 7 en 2022 à 10 en 2023.
Selon Top10VPN, l’augmentation du montant de la perte financière enregistrée en Afrique subsaharienne en 2023 s’explique par le nombre d’heures qu’a duré les coupures (30 785 heures en 2023 contre 9 532 en 2022), mais aussi par le fait qu’un grand pays sur le plan démographique et économique, l'Ethiopie, soit à l’origine du plus grand nombre d’heures d’atteinte à la disponibilité d’Internet et des médias sociaux.
« L'accès à Facebook, YouTube, Telegram et TikTok a été restreint par les autorités éthiopiennes en raison de tensions religieuses. Les blocages ont été mis en place au début du mois de février et n'ont été levés que plus de cinq mois plus tard, en juillet. La demande de services VPN a atteint un pic de 3 651 % par rapport à la moyenne après le début des restrictions », affirme Top10VPN.
De plus, sur fond de tensions avec les milices dans la région septentrionale d'Amhara, les autorités éthiopiennes ont coupé Internet en août pour un rétablissement partiel en novembre. Au total, les populations ont subi les restrictions d’Internet pendant plus de 3 414 heures et des médias sociaux tels que Facebook, YouTube, Telegram et TikTok ont été indisponibles pendant plus de 11 496 heures. Ces mesures ont fait perdre environ 1,59 milliard $ au pays, soit 91,37% des pertes totales enregistrées par l’Afrique subsaharienne.
Deux pays frontaliers d’Afrique de l’Ouest sont également à l’origine d’une grande partie des pertes financières enregistrées par l’Afrique subsaharienne en 2023. Il y a le Sénégal qui, à cause des manifestations politiques pro-Sonko, a coupé Internet pendant 135 heures et les réseaux sociaux pendant 3 811 heures. Le pays a perdu 57,4 millions $.
En Guinée, les autorités ont restreint l’utilisation des réseaux sociaux depuis novembre 2023 sans se prononcer officiellement sur les raisons de cette décision. La plateforme britannique Top10VPN estime à 47,4 millions $ les pertes financières enregistrées par le pays pour les 3 720 heures de restriction des médias sociaux.
La Mauritanie (38,5 millions $), le Kenya (27 millions $), le Soudan (12,4 millions $), le Gabon (5,4 millions $), la Tanzanie (2,8 millions $), le Tchad (800 000 $) et le Zimbabwe (500 000 $) ont également eu recours à des restrictions d’Internet ou des médias sociaux en 2023.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Sénégal : le gouvernement suspend les services Internet mobile, après le blocage des réseaux sociaux
Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de transformation numérique, la Tunisie a prévu la dématérialisation des services destinés aux citoyens. Tous les services sont en cours de numérisation y compris les services sociaux.
Le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi (photo, à gauche), et le ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Neji (photo, à droite) ont signé le mercredi 10 janvier, un accord de coopération à Tunis. Cette initiative vise à faciliter l'accès aux services sociaux par la simplification des procédures et l’amélioration des prestations administratives destinées aux citoyens par le biais de l’identité numérique.
Selon un communiqué du ministère des Affaires sociales, la convention vise également l’adoption de la signature électronique dans les procédures administratives en ligne via le portail du citoyen, l’adoption de l'identité numérique, l’accès par le portail citoyen aux plateformes sectorielles du ministère des Affaires sociales, l'adoption de l'échange de données non matérielles, et l’adoption du courrier citoyen pour envoyer des notifications détaillées et améliorer les mécanismes de communication entre l'administration et le citoyen.
L’initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique dont la mise en œuvre est prévue jusqu’à 2025. Ladite stratégie met un accent sur la simplification des procédures administratives et le développement des prestations destinées tant aux citoyens qu'aux entreprises.
La convention cible spécifiquement les entreprises et structures sous tutelles du ministère des Affaires sociales, notamment la caisse nationale de sécurité sociale, la caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale et la caisse nationale d’assurance maladie, l’office des tunisiens à l’étranger, le comité général de la promotion sociale, le comité général du travail et des relations professionnelles.
Pour atteindre les objectifs escomptés par cet accord, le ministère des Technologies de la communication travaillera en étroite collaboration avec le Centre national d'information, l'Agence nationale d'authentification électronique, l'Agence nationale de la cybersécurité et la Poste tunisienne.
Il est également prévu de faciliter le processus de distribution des cartes de soins « Labes » et « Aman », qui remplacent respectivement les carnets de soins des assurés sociaux en papier et les carnets de soins blancs et jaunes délivrés aux personnes à revenus limités. Elles seront également utilisées pour le paiement des prestations sanitaires et l’achat des médicaments.
Samira Njoya
Lire aussi:
Algérie : la numérisation des services publics sera achevée au 1er semestre 2024 (chef de l'Etat)
Ces dernières années, les restrictions de l’accès à Internet sont devenues monnaie courante en Afrique. Les raisons de la suspension délibérée d’Internet sont multiples : restrictions de l’accès à l’information, conflits armés, coups d’Etat…
En Afrique subsaharienne, 84,8 millions d’internautes ont été affectés par les coupures de réseau en 2023. Les pertes économiques liées à ces perturbations, dont la durée s’élève à 30 785 heures, sont estimées à 1,74 milliard de dollars. La région arrive deuxième derrière l’Europe (4,02 milliards de dollars) et devant l’Asie et la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (1,44 milliards de dollars).
Dans un rapport actualisé publié le mardi 2 janvier, l’entreprise technologique britannique Top10VPN a dévoilé les restrictions qui sont à l’origine de ces pertes de gains. Selon le rapport, les restrictions d'Internet dues aux manifestations pacifiques ont été les plus préjudiciables à l'économie en 2023.
L’Ethiopie a enregistré en 2023, un manque à gagner estimé à 1,59 milliard pour la suspension prolongée des réseaux sociaux, notamment Facebook, YouTube, Telegram et TikTok de février à juillet. Une décision prise par le gouvernement en raison de tensions religieuses. Même son de cloche dans la région d’Amhara au début du mois d'août en réponse à l'escalade des tensions avec les milices locales. Plus de 11 496 heures de fermeture des médias sociaux.
En 2023, 8,01 millions de sénégalais ont été confrontés à deux coupures majeures de réseau en réponse à des manifestations de grande ampleur. Selon les données de la plateforme Top10VPN, la durée globale de blocage est estimée à 135 heures pour des pertes financières évaluées à 57,4 millions de dollars millions de dollars. Au total, une augmentation de plus de 60 000 % de la demande de services VPN a été observée pour contourner les restrictions imposées.
Plusieurs autres pays ont également été affectés par des coupures dues aux manifestations publiques, notamment la Guinée, la Mauritanie, le Kenya, le Soudan, la Tanzanie, l’Algérie, le Tchad et le Zimbabwe.
D'autres raisons expliquent les censures des réseaux sociaux en Afrique. Selon le rapport publié par le groupe de recherche sur la sécurité et la confidentialité numériques Top10VPN, le contrôle de l'information, les conflits, les coups d'Etat militaires et des ingérences électorales sont d’autres causes de blocage d'Internet.
Samira Njoya
Lire aussi:
Malgré la baisse des investissements sur le continent dans le secteur, l’écosystème technologique africain est toujours aussi attrayant. De nouveaux investisseurs s’installent sur le continent pour booster les jeunes pousses innovantes.
BEI Monde, une branche de la Banque européenne d’investissement (BEI), a annoncé le mercredi 10 janvier un investissement de 30 millions $ dans le fonds de capital-risque Seedstars Africa Ventures I. Cette action est soutenue par le secrétariat de l'Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS) à travers le programme Boost Africa avec une enveloppe de 10 millions $ et par l'Union européenne à travers le Fonds fiduciaire ACP pour un montant de 20 millions $.
We signed an equity investment of $30m in Seedstars Africa Ventures I to support entrepreneurs in Africa.
— EIB Global (@EIBGlobal) January 10, 2024
Backed by the EU & the OACPS through the Boost Africa programme and the ACP Trust Fund, the fund will boost growth and job creation on the continent. https://t.co/3eN1Oc63r3 pic.twitter.com/7npjGiwlsK
L’objectif est de stimuler la croissance et la création d’emploi sur le continent en investissant dans des entités qui tirent parti des technologies numériques pour fournir des services essentiels et renforcer l’efficacité des entreprises.
« Il est essentiel d’encourager et de promouvoir l’innovation et la transformation numérique pour bâtir des économies fortes et durables. L’entrepreneuriat africain détient la clé de l’avenir du continent, par la création d’emplois, la réduction des inégalités et l’amélioration de la qualité de vie. La BEI, dans le cadre de l’Equipe Europe, s’est engagée à soutenir les entreprises africaines et nous sommes fiers du succès de Boost Africa et du Fonds fiduciaire ACP », a indiqué Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.
Dans un contexte où les levées de fonds réalisées par les jeunes pousses africaines ont baissé de 36 % à 3,2 milliards $ en 2023, selon le cabinet TechCabal Insights, l’établissement d’un nouvel acteur en capital-risque axé sur le continent noir est une bonne nouvelle. Les startupers peuvent se tourner vers cette nouvelle source de financement pour donner vie à leurs projets et/ou amorcer la phase de croissance de leur jeune pousse.
Par ailleurs, il faut souligner que la plupart des investisseurs opérant sur le continent sont attirés par les écosystèmes technologiques kényan, sud-africain, égyptien et nigérian. En 2023, les start-up de ces quatre pays ont réalisé 74,9% des tours de table sur le continent. Les quatre premières transactions réalisées par Seedstars Africa Ventures I confirment cette tendance puisque le fonds financera deux jeunes pousses kényanes (Poa! Internet et Shamba Pride), une nigériane (Beacon Power Services) et une française (Bizao) axée sur l’Afrique.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Le Gabon obtient 68,5 millions $ de la Banque mondiale pour accélérer sa transformation numérique
D’après les Nations unies, l’accès à Internet abordable est l’un des objectifs du développement durable. Pourtant, travaillant au quotidien pour le développement de leur pays, certains dirigeants privent leurs populations d’Internet pour diverses raisons.
Le gouvernement guinéen a restreint l’accès à Internet et aux médias sociaux tels que Facebook, WhatsApp, Telegram, Instagram, YouTube ou encore TikTok aux populations depuis le 24 novembre 2023. Ces mesures ont fait perdre, selon la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, environ 47,4 millions $ au pays. Jusque-là les autorités guinéennes ne se sont pas encore prononcées sur les raisons de la restriction.
Outre cette coupure qui dure depuis plus de 40 jours, le gouvernement avait déjà restreint l’accès aux médias sociaux pendant trois jours en mai 2023 sur fond de manifestations populaires. Au total, ce sont 3 720 heures de coupure d’Internet et de restriction des médias sociaux qu’ont subi les internautes guinéens en 2023 ; il s'agit de 6,98 millions d’abonnés à l’Internet mobile, d’après le rapport annuel 2022 de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).
En début d’année, le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (RESTIC) appelait au rétablissement sans conditions d’Internet dans le pays. Il sollicitait également le soutien de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour convaincre le régime en place.
Malgré la transformation numérique en cours sur le continent, divers régimes ont eu recours à ce levier pour museler les voix des populations. Le Sénégal et l’Ethiopie sont de parfaits exemples ; ces pays, d’après Top10VPN, ont respectivement perdu 57,5 millions $ et 1,59 milliards $ en 2023. D’ailleurs, l'Ethiopie est le deuxième pays à perdre autant de fonds à cause des coupures d’Internet et des médias sociaux. Par ailleurs, il faut souligner que ce levier n’est pas l’apanage des pays du continent africain. Sur fond de guerre en Ukraine, la Russie y a eu recours et des pays comme l’Iran, l’Irak ou encore le Brésil ont également usé de cette option.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Algérie : l'accès à Internet restreint pour lutter contre la tricherie au Bac