Depuis quatre ans, le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo et la Guinée équatoriale travaillent sur un projet pour permettre à leurs citoyens de communiquer en voyage sans changer de carte SIM. Il s'agit de favoriser une meilleure inclusion sous-régionale.
Les populations d’Afrique centrale pourraient prochainement bénéficier de l’itinérance gratuite (free roaming), leur permettant de communiquer librement entre les pays de la sous-région sans frais supplémentaires. Un délai de trois mois a été accordé aux différentes parties prenantes pour finaliser la mise en œuvre du projet d’itinérance communautaire.
Cette décision émane de la réunion des ministres des Télécommunications de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), tenue la semaine dernière à Bangui, en République centrafricaine. Lors de cette rencontre, les participants ont examiné les obstacles entravant la mise en œuvre de cette initiative, qui vise à « mettre fin aux disparités rencontrées dans les coûts d’itinérance, qui se traduisent par la cherté des communications et freinent le développement du secteur des télécommunications ».
En novembre 2021, les pays de la CEMAC ont signé des protocoles d’accord bilatéraux en vue de la mise en œuvre effective du Free Roaming. Toutefois, le projet accuse un retard considérable. En avril 2024, l'Assemblée des régulateurs des télécommunications de l'Afrique centrale (ARTAC) a révélé que seules deux connexions avaient été établies sur les 213 prévues. Ces liaisons concernent MTN Cameroon et MTN Congo d'une part, ainsi qu’Airtel Gabon et Orange Cameroun d'autre part.
Si les obstacles entravant la mise en œuvre du Free Roaming n’ont pas été explicités, les objectifs fixés par l’ARTAC pour un séminaire de 2024 dédié à l’accélération du processus permettent d’en identifier quelques-uns. Parmi eux figurent la lenteur dans la finalisation des procès-verbaux, y compris les accords tarifaires entre régulateurs, la signature retardée des contrats d’interconnexion et de roaming, d’éventuelles difficultés techniques et juridiques pour les parties impliquées, la question de la séparation entre les trafics roaming et international classique sur les liaisons d’interconnexion directe, ainsi que le choix de la technologie à adopter pour ces liaisons.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Un nouveau cycle de transformation du marché télécoms africain est en cours. Sous une pression croissante, seuls les opérateurs les plus décisifs et porteurs d’une vision ambitieuse pourront en tirer parti, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de croissance.
L’intelligence artificielle (IA) suscite un intérêt croissant dans divers secteurs d’activité en Afrique. La société américaine Google estime que son adoption pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars à l’économie du continent d’ici 2030. Dans le secteur des télécommunications en particulier, elle a le potentiel d’agir comme un catalyseur de croissance, un outil clé pour relever de nombreux défis et ouvrir de nouvelles perspectives. Ceci intervient dans un contexte de transformation profonde du marché, marqué par des défis opérationnels croissants (coûts de maintenance des réseaux, de l’énergie, des services marketing et commerciaux) et des mutations technologiques rapides.
Au cours des quinze dernières années, le marché a été le théâtre d’une consolidation accrue et de multiples cessions, reflétant les repositionnements stratégiques nécessaires des acteurs face à une concurrence féroce, une pression sur les marges et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. En 2014, Etisalat a réorganisé sa présence en cédant ses filiales à Maroc Telecom. En 2016, Orange a acquis la filiale de Millicom (Tigo) en République démocratique du Congo, ainsi que les filiales de Bharti Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone, tout en se retirant du Kenya. En 2021, la cession de ses activités à l’État ghanéen a marqué la sortie totale de Millicom d’Afrique. Plusieurs opérations d’acquisitions, de cessions et de faillites se sont ainsi succédé au fil des ans, comme la vente des activités ghanéennes de Vodafone à Telecel Group en 2023 et le retrait de MTN Group de Guinée et de Guinée-Bissau en 2024.
Un tournant décisif
Aujourd’hui, l’IA est perçue par plusieurs acteurs des télécoms en Afrique comme une opportunité à exploiter pleinement. Elle promet une plus grande efficacité et une réduction des coûts. Lors du Northern Africa OTF organisé par Huawei lors du Mobile World Congress 2025 à Barcelone, en Espagne, Bruce Xun, président du service technique mondial de Huawei, a identifié l’IA comme un point d’inflexion majeur. Selon lui, elle permettra d’optimiser les opérations, d’améliorer la prise de décision et de créer de nouvelles sources de valeur, ouvrant la voie à des solutions télécoms innovantes et performantes à l’ère du numérique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’entreprise technologique chinoise soutient depuis plusieurs années la recherche et l’intégration de l’IA dans ses nouveaux services et infrastructures, notamment les tours télécoms qui adaptent leurs capacités à l’évolution du trafic télécoms.
Bruce Xun, President of Huawei Global Technical Service Department
Huawei n’est pas le seul à avoir perçu le potentiel transformateur de l’IA. Dans un entretien accordé à CIO Mag en 2024, Jocelyn Karakula, directeur de l’innovation technologique chez Orange Afrique Moyen-Orient (OMEA), a souligné que l’entreprise avait déjà adopté l’IA pour divers usages. « L’IA constitue un enjeu stratégique à part entière pour Orange, de par la capacité de ces technologies à accélérer la création de valeur et améliorer la performance dans de multiples domaines. Sur le plan des réseaux, essentiellement mobiles en Afrique, nous devons gérer des technologies multiples et de plus en plus complexes (2G, 3G, 4G et aujourd’hui 5G), dans des contextes énergétiques tendus dans de nombreux pays. Afin de garantir un fonctionnement optimal de ces réseaux, l’IA apporte des possibilités complémentaires qui permettent de garantir la qualité de service et d’expérience de nos clients », a-t-il expliqué.
Une étude publiée en 2024 par Nvidia révèle que près de 90 % des entreprises de télécommunications dans le monde utilisent l’IA, dont 48 % en phase pilote et 41 % en déploiement actif.
Un large panel d’usages
Dans plusieurs pays, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, MTN Group a fait de l’IA un pilier essentiel de son service client. Grâce au chatbot Zigi et à des assistants virtuels, l’entreprise a réduit le temps de traitement des demandes des clients et amélioré leur niveau de satisfaction. Vodacom, en collaboration avec Nvidia, développe une plateforme de gestion de réseau virtuel qui utilise l’IA pour faciliter les décisions relatives à l’amélioration des performances du réseau. Au Kenya, Safaricom a déployé le logiciel d’efficacité énergétique AVA de Nokia, qui utilise l’IA et des algorithmes d’apprentissage automatique pour automatiser l’arrêt des équipements inactifs pendant les périodes de faible utilisation, réduisant ainsi sa consommation d’énergie et ses coûts. Hicham Ennoure, vice-président directeur général de Moov Money Gabon, a récemment révélé à Barcelone que la modernisation rapide de la plateforme, associée à des stratégies marketing ciblées basées sur l’analyse des données, a permis à l’entreprise d’augmenter son nombre d’utilisateurs de 84 % et son chiffre d’affaires de 85 % en 2024.
Efficacité opérationnelle
Les grands cabinets de conseil en stratégie sont également optimistes quant à l’impact positif de l’IA dans les télécoms. McKinsey cite l’exemple d’un opérateur de télécommunications européen qui a augmenté les taux de conversion de ses campagnes marketing de 40 % tout en réduisant les coûts, grâce à l’utilisation de l’IA générative pour personnaliser le contenu. Un autre exemple est celui d’un opérateur latino-américain qui a augmenté la productivité de son service client de 25 % et amélioré la qualité de l’expérience client, avec l’espoir de réduire ses coûts de 15 à 20 %. « Notre expérience avec les clients indique que les opérateurs de télécommunications peuvent avoir un impact significatif sur l’EBITDA grâce à l’IA générative. Dans certains cas, les estimations montrent que les marges différentielles pourraient augmenter de 3 à 4 points de pourcentage en deux ans, et jusqu’à 8 à 10 points de pourcentage en cinq ans, en augmentant les revenus grâce à une meilleure gestion du cycle de vie client et en réduisant considérablement les coûts dans tous les domaines », affirme McKinsey.
Des défis à surmonter
Si l’IA offre des opportunités considérables, son adoption en Afrique n’est pas sans obstacle. IBM souligne que l’intégration de toute nouvelle technologie nécessite des investissements. Pour l’IA moderne, ces investissements sont coûteux, même s’ils promettent une rentabilité à long terme. Cependant, tous les opérateurs ne disposent pas de la capacité financière nécessaire pour opérer cette mutation. La société américaine note également que l’adoption de l’IA transforme les entreprises de multiples façons, exigeant que de nombreux employés, voire tous, acquièrent de nouvelles compétences pour intégrer les outils d’IA dans leur travail. Or, l’Afrique souffre encore d’une pénurie de techniciens spécialisés dans les technologies de pointe. Par ailleurs, les questions éthiques et réglementaires liées à l’utilisation de l’IA, notamment en matière de protection des données et de respect de la vie privée, nécessitent une attention particulière.
Pour surmonter ces défis, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) recommande une collaboration étroite entre les gouvernements, les opérateurs et les acteurs technologiques. Les pouvoirs publics doivent mettre en place des politiques favorisant l’innovation et l’investissement dans l’IA, tout en garantissant un cadre réglementaire équilibré. Les opérateurs, de leur côté, doivent investir dans la formation et le développement des compétences locales pour maximiser les bénéfices de cette technologie.
Muriel EDJO
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Porté par une croissance rapide du numérique, une population jeune et connectée, et des investissements massifs dans les infrastructures télécoms, le marché de l’Internet mobile se développe rapidement en Afrique.
D’ici 2030, le trafic mensuel de données par connexion mobile devrait presque quadrupler en Afrique subsaharienne, augmentant de près de 6 gigaoctets (Go). Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), cette croissance sera favorisée par plusieurs facteurs, notamment l'extension de la couverture des réseaux de téléphonie mobile à haut débit, la demande croissante de contenus à forte intensité de données, tels que les jeux et le streaming vidéo.
La croissance du trafic mensuel de données mobile sera particulièrement forte au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Elle devrait être multipliée par six. Les pays comme l’Angola, le Tchad ou encore la Guinée équatoriale verraient le trafic de données mobile décupler. Toutefois, la consommation de données mobile dans la région devrait rester inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui atteindra 8 Go, en raison d'une plus faible pénétration de la 4G et de la 5G.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est la région d’Afrique subsaharienne où le trafic de données mobile devrait être le plus élevé d’ici 2030 (10,1 Go).
La croissance du trafic de données mobile en Afrique subsaharienne sera portée aussi par une plus grande utilisation des smartphones, indique GSMA. L’Association estime que le taux d’adoption du smartphone devrait passer de 51% en 2023 à 81% en 2030. La CEDEAO, une fois de plus, sera la région la plus dynamique du fait de sa réactivité à mettre en œuvre les actions nécessaires au développement du secteur télécoms. Son taux d’adoption du smartphone de 54%, enregistré en 2023, devrait passer à 83% en 2030.
A cet horizon, les cinq premiers marchés de l'Afrique subsaharienne pour les smartphones devraient être le Nigéria (230 millions de connexions), l'Afrique du Sud (140 millions), l'Éthiopie (97 millions), la Tanzanie (92 millions) et le Kenya (72 millions).
Taux d’adoption du smartphone
Région |
2023 |
2030 |
CEEAC |
42% |
69% |
CEDEAO |
54% |
83% |
SADC |
53% |
81% |
CEA |
40% |
76% |
Ethiopie |
36% |
80% |
Le nombre de consommateurs des services de téléphonie mobile sera également le plus élevé dans la région CEDEAO.
Pénétration en % du nombre d’abonnés
Région |
2023 |
2030 |
CEEAC |
36% |
46% |
CEDEAO |
48% |
57% |
SADC |
43% |
51% |
CEA |
40% |
49% |
Ethiopie |
40% |
50% |
« D'ici 2030, la contribution économique des télécommunications mobiles atteindra 170 milliards de dollars en Afrique subsaharienne. Cette croissance proviendra principalement de l'expansion continue de l'écosystème du mobile et de ses retombées dans les autres secteurs d’activité, à mesure que ceux-ci bénéficient de plus en plus largement des gains de productivité et d'efficacité découlant de l'adoption des services mobiles », a soutenu GSMA. En 2023, la téléphonie mobile avait contribué à hauteur de 140 milliards $ à l’économie de l’Afrique subsaharienne.
Toutefois, pour que toutes les prévisions de la GSMA se concrétisent, les différents gouvernements d’Afrique subsaharienne devront prendre les mesures adéquates pour encourager l’investissement des opérateurs télécoms dans les réseaux. Dans le cas contraire, le volume d’argent consacré aux réseaux de téléphonie mobile connaîtra une courbe décroissante dès 2027, malgré des revenus relativement croissants.
Une attention particulière devra également être accordée à l’accessibilité du smartphone pour favoriser son adoption et faciliter l’accès des populations à Internet. GSMA recommande à cet effet d’éliminer les droits d'accises propres au secteur qui s'appliquent aux services de téléphonie mobile, notamment les droits de douane sur les téléphones portables, réduire les taux de TVA. Supprimer également les taxes forfaitaires à la consommation (taxes d'activation ou de numérotation, par exemple) qui contribuent à rendre ces services moins abordables.
Muriel Edjo
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Le marché des paiements mobiles connaît une croissance rapide en Afrique, révolutionnant l'accès aux services financiers. Des acteurs majeurs comme Orange Money sont au cœur de cette transformation numérique, en proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins des populations.
Le mercredi 5 mars, lors du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) à Barcelone, Orange Money Burkina Faso a annoncé la mise à niveau de sa plateforme de services financiers mobiles avec Mobiquity® Pay X, une solution de nouvelle génération développée par Comviva. Cette évolution vise à renforcer l’innovation et à offrir une expérience utilisateur améliorée aux clients d’Orange Money dans le pays.
« Orange Money est l'un de nos principaux moteurs de croissance, contribuant de manière significative au développement économique et social au Burkina Faso. Nous sommes particulièrement impressionnés par l'architecture en microservices, la conception ouverte et la philosophie API-first de Mobiquity® Pay X, qui nous permettront d’étendre considérablement l’écosystème Orange Money dans la région et de fournir des services innovants à nos clients », a déclaré Christophe Baziemo, directeur général d'Orange Money Burkina Faso.
En Afrique de l'Ouest, le marché des services financiers mobiles connaît une forte expansion, portée par l’essor des paiements numériques et les initiatives des opérateurs pour renforcer l’inclusion financière. Selon les résultats financiers du Groupe Orange Côte d'Ivoire, dont fait partie Orange Burkina Faso, le groupe a terminé l'année 2024 avec un chiffre d'affaires consolidé de 1084,1 milliards FCFA (1,8 milliard $), en croissance de 6,6%. Cette performance est principalement alimentée par des secteurs clés, tels que la data mobile, Orange Money et la fibre, illustrant ainsi la demande croissante pour les services financiers mobiles dans la région.
La nouvelle plateforme, basée sur l'informatique en nuage, représente une solution de pointe offrant une suite complète de services de gestion de l'information, notamment pour l'argent numérique, les portefeuilles et les paiements. Son architecture robuste et évolutive garantit une expérience sécurisée et conviviale, tandis que la modularité améliorée permet une mise sur le marché accélérée de nouveaux services.
Avec plus de dix ans d’expertise dans les paiements numériques, Comviva a déployé sa plateforme Mobiquity® Pay dans plus de 60 projets répartis sur 45 pays. Cette modernisation devrait permettre à Orange Money Burkina Faso de lancer de nouveaux services plus rapidement, d’améliorer l’interopérabilité avec d’autres systèmes financiers et de renforcer la sécurité des transactions. À terme, l’initiative contribuera à dynamiser l’écosystème des paiements mobiles et à favoriser une inclusion financière accrue dans le pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange s’associe à Eutelsat pour fournir l’Internet par satellite en Afrique
L'Afrique, avec ses vastes territoires et sa population croissante, fait face à un besoin urgent de connectivité numérique. En dépit des progrès réalisés, de nombreuses régions restent exclues de l'accès à Internet, freinant ainsi leur inclusion économique et sociale dans un monde de plus en plus numérique.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) et Eutelsat, une société française de satellites, ont annoncé le mardi 3 mars la signature d’un partenariat visant à accélérer le déploiement de l’Internet par satellite en Afrique et au Moyen-Orient. L’objectif est de réduire la fracture numérique dans ces régions en fournissant un accès haut débit fiable et abordable, notamment dans les zones blanches privées de connectivité.
[PR] @orangeafrica and @EutelsatGroup announce a strategic partnership to accelerate the deployment of satellite Internet in Africa and the Middle East: https://t.co/ZnrQ4h46Al#MWC25 @orange pic.twitter.com/5vg8ckAPg9
— Orange Group Press Office (@OrangeGroupPR) March 4, 2025
« Ce partenariat illustre notre engagement à connecter tous les territoires et à réduire la fracture numérique en Afrique et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, Orange sert plus de 160 millions de clients dans la région et poursuit son ambition de permettre l’accès au numérique pour tous », a déclaré Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Ce partenariat repose sur l'utilisation du satellite Eutelsat Konnect, une technologie avancée permettant des débits allant jusqu’à 100 Mbps en téléchargement. Les premiers déploiements concerneront des pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la République démocratique du Congo, avec l’objectif de s'étendre progressivement à l’ensemble de la région. Cette initiative devrait permettre de combler l’écart de connectivité dans des régions reculées, en fournissant des solutions adaptées aux besoins des particuliers et des entreprises.
Cet accord s'inscrit dans une volonté commune de réduire la fracture numérique, en offrant un accès haut débit aux régions qui en sont actuellement privées. Selon le rapport « The Mobile Economy Sub-Saharan Africa 2024 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’Afrique subsaharienne est la région la moins connectée au monde où seulement 27 % de la population utilise des services d'internet mobile, ce qui laisse un écart de couverture de 13 % et un déficit d'utilisation de 60 %.
En combinant l’expertise d’Orange dans les télécommunications et l’innovation technologique d’Eutelsat dans le domaine du satellite, ce partenariat devrait permettre de proposer des offres adaptées aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, garantissant ainsi une connectivité sécurisée, fiable et performante. La complémentarité des offres de technologies fixes, mobiles et satellitaires permettra de connecter les territoires isolés et de répondre aux besoins croissants en accès Internet dans la région.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Afrique et le Moyen-Orient, moteur clé de la hausse des revenus d’Orange en 2024
L’année dernière, Orange a confirmé une tendance qui se renforce dans le temps. La région OMEA devient une source de richesses non-négligeable. Le groupe français démontre que ses investissements massifs dans les marchés émergents portent leurs fruits.
Selon le groupe télécom français Orange, sa branche Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a été le principal contributeur de sa croissance pour l’année 2024. OMEA, composée de 16 filiales africaines et de la Jordanie, a enregistré un chiffre d’affaires de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1% par rapport à 2023. Une grosse performance comparée à celles des autres marchés du groupe : +0,4% en France ; -2,1% en Europe ; -2,1% pour Orange Business.
OMEA a pesé pour près de 19% dans les 40 260 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistré par le groupe Orange. Avec un EBITDAaL (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement et après frais de location) en croissance de +13,1%, OMEA affiche une bonne santé financière. Une performance qui a été « portée par ses moteurs de croissance que sont la data mobile, le fixe haut débit, le B2B et Orange Money. Orange compte désormais plus de 160 millions de clients mobile et près de 40 millions de clients Orange Money sur le continent », explique le groupe Orange. Le chiffre d’affaires de la Data mobile a enregistré une croissance de 18,4% ; +19,5% pour le haut débit fixe ; +20,4% pour Orange Money et +12,5% pour le segment Business.
Plusieurs investissements engagés au cours de l’année dernière sont à l’origine des résultats positifs qu’OMEA présente dans l’ensemble. La branche africaine a en effet poursuivi l’extension de la couverture du réseau mobile, l’amélioration de la qualité de service, le développement du réseau de fibre optique, la diversification des services financiers sur mobile, la consolidation de ses offres business (cloud, cybersécurité, etc), l’introduction de la 5G dans plusieurs marchés comme le Sénégal, l’amélioration de sa stratégie commerciale avec la super App Max It.
Christel Heydemann (photo), la directrice générale du groupe Orange, a d’ailleurs soutenu que les succès enregistrés en 2024 donnent « la pleine mesure de l’exécution de notre plan stratégique Lead the Future ». Dévoilée en 2023, la stratégie est adossée sur quatre piliers, notamment accélérer la croissance d’OMEA à travers le renforcement de son ancrage local et sa position d’opérateur multi-service.
Pour l’année 2024, le groupe Orange se réjouit d’avoir pleinement atteint ses objectifs d’EBITDAaL, en croissance de 2,7% par rapport à 2023. En 2025, la société vise une croissance d’environ 3% et compte sur le dynamisme croissant d’OMEA pour y parvenir.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange Money Group, filiale fintech d’Orange, prend ses quartiers à Abidjan
En Afrique, l’avènement de la 5G révolutionne le monde des télécommunications, offrant des débits ultra-rapides, une latence réduite, et une connectivité accrue. Cette technologie ouvre la voie à de nouveaux usages dans des secteurs clés, dont la Tunisie pourra désormais profiter pour accélérer sa transformation numérique.
Orange Tunisie a annoncé, le vendredi 14 février, le lancement officiel de la 5G, une technologie de pointe qui ouvre la voie à un accès au très haut débit. Cette avancée représente un tournant majeur dans le développement numérique du pays et positionne Orange Tunisie à l’avant-garde de l’innovation dans le secteur des télécommunications. La 5G répond ainsi aux besoins croissants en connectivité, tant pour les professionnels que pour les particuliers, et accompagne la transition numérique de la Tunisie.
La 5G Orange est là.🎉
— Orange Tunisie (@OrangeTN) February 13, 2025
Dès ce soir à minuit.⏳⚡#5G #OrangeTunisie pic.twitter.com/ef7D9CGLZI
« La 5G par Orange Tunisie se concrétise à travers une expérience client optimisée, avec des vitesses de téléchargement ultra-rapides, une latence minimale et une capacité de connexion accrue. Grâce à des débits 3 à 4 fois plus rapides que la 4G, la 5G répond aux besoins grandissants en connectivité », a déclaré l’opérateur dans un communiqué.
Parallèlement à ce lancement technologique majeur, Orange Tunisie introduit la MAXBOX 5G, un routeur WiFi 6 de dernière génération, conçu pour offrir une expérience optimale à domicile. Avec des performances inégalées, la MAXBOX 5G inclut une option Turbo, spécialement dédiée aux passionnés de gaming et de streaming, permettant ainsi aux utilisateurs de tirer pleinement parti des capacités de la 5G dans leur quotidien numérique.
Cette initiative s’accompagne également de la création d’un « Lab 5G », un espace d’expérimentation destiné à tester les applications de la 5G dans des secteurs clés tels que l’industrie 4.0, la santé, la culture et l’éducation. Ce laboratoire, ouvert aux entreprises, start-ups et universitaires, vise à encourager l’innovation collaborative et à explorer les possibilités offertes par la 5G dans la transformation numérique du pays.
Le lancement de la 5G par Orange Tunisie s'inscrit dans une stratégie plus large de développement numérique. Ce déploiement marque une étape importante pour le secteur des télécommunications en Tunisie, avec Orange Tunisie devenant le cinquième opérateur du groupe à commercialiser la 5G en Afrique et au Moyen-Orient. Le réseau 5G est déjà opérationnel sur 400 sites, couvrant plusieurs régions, et devrait continuer de s'étendre progressivement pour atteindre tous les gouvernorats du pays.
Un impact régional et continental
Ce lancement est également en phase avec les prévisions de l’Union africaine des télécommunications (UAT), qui, dans son rapport du 30 janvier dernier intitulé « Rapport sur la préparation à la 5G et les cas d'utilisation pertinents en Afrique », souligne le potentiel de la 5G pour transformer l’économie du continent. Selon le rapport, des applications comme l’agriculture intelligente, les soins de santé à distance et l’éducation en ligne pourraient être révolutionnées par la 5G, contribuant à améliorer la qualité de vie sur le continent.
La GSMA, l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile, va encore plus loin en estimant que les réseaux 5G devraient apporter une contribution économique de 26 milliards de dollars à l’Afrique d’ici 2030. Ce chiffre reflète l'énorme potentiel de la 5G pour stimuler des secteurs vitaux et soutenir la croissance économique à l’échelle continentale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans un contexte mondial où le numérique devient un levier essentiel pour le développement économique et social, le gouvernement libérien investit pour garantir un accès Internet de qualité pour tous. Cela inclut aussi des coûts plus abordables.
L’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA) veut moderniser le Liberia Internet Exchange Point (LIXP), le seul point d’échange Internet du pays (IXP). Le régulateur a acquis la semaine dernière un nouvel ensemble d'équipements d’une valeur de 39 000 $ dans le cadre de cette initiative qui peut contribuer à améliorer la qualité de l’Internet dans le pays.
« L'objectif principal d'un IXP est d'améliorer l'efficacité du routage Internet en permettant une interconnexion directe entre les réseaux. Cela peut contribuer à réduire la latence, diminuer les coûts de bande passante, améliorer les performances du réseau et renforcer la fiabilité et la résilience globales d'Internet », a déclaré le régulateur télécoms dans un communiqué publié sur Facebook.
Une connexion Internet de meilleure qualité peut favoriser la mise en œuvre du programme « Digital Fast Track », conçu pour accélérer la transformation numérique au Liberia. Ce programme met l’accent sur l’amélioration des infrastructures et des services numériques. Par ailleurs, le gouvernement considère l’infrastructure numérique comme un élément essentiel à l’atteinte des objectifs de développement national.
Le département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe le Liberia 47ᵉ sur 54 pays africains en matière de déploiement de l’e-gouvernement, avec un score de 0,2513 sur 1. Le pays affiche un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) moyen, « reflétant une croissance constante de l’intégration numérique en dépit de divers défis ». De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le pays 36ᵉ sur 47 en Afrique en ce qui concerne le développement des TIC, avec un score de 37,1 sur 100.
Cependant, au-delà du point d’échange Internet, le Liberia accuse encore d’importants déficits en infrastructures numériques, malgré les efforts du gouvernement pour y remédier. Le pays ne dispose que d’un seul câble sous-marin à fibre optique, fréquemment sujet à des coupures, ce qui perturbe régulièrement l’accès à Internet. Selon Datacenterplatform, il ne compte qu’un seul centre de données. Par ailleurs, le DAES attribue au Liberia un score de 0,1238 sur 1 pour l’indice des infrastructures télécoms, un composant clé de l’EGDI.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour la nouvelle année, les ambitions du gouvernement en matière d’économie numérique sont grandes. Améliorer et étendre la connectivité à haut débit est l’un de ses objectifs prioritaires. Au-delà de la fibre optique, l’adoption d’autres technologies n’est pas exclu pour y parvenir.
La Guinée se rapproche d’un projet ambitieux visant à renforcer sa souveraineté numérique et ses capacités technologiques. Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu le vendredi 24 janvier une délégation du groupe AirSAT Technologie, une entreprise chinoise spécialisée dans les solutions satellitaires commerciales. Les échanges ont porté sur une potentielle collaboration pour le lancement d’un satellite dédié à l’amélioration des infrastructures numériques guinéennes.
𝐌𝐏𝐓𝐄𝐍 / 𝐔𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢𝐭𝐞 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧 - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐀𝐢𝐫𝐬𝐚𝐭.
— Rose Pola Pricemou (@rppola) January 25, 2025
𝑪𝒐𝒏𝒂𝒌𝒓𝒚, 24 𝒋𝒂𝒏𝒗𝒊𝒆𝒓 2025, j'ai reçu en audience une délégation du groupe 𝐀𝐢𝐫𝐒𝐀𝐓 𝐓𝐞𝐜𝐡𝐧𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞, conduite par 𝑫𝒓 𝑨𝒏𝒕𝒐𝒊𝒏𝒆… pic.twitter.com/UbgHzOgDNt
Selon un communiqué du ministère des Postes, ce projet de satellite ambitionne de faciliter la transmission de données à grande échelle, tout en jetant les bases d’un transfert de compétences technologiques dans le domaine de l’aéronautique. En outre, il est prévu de former des ingénieurs locaux afin qu’ils soient en mesure de gérer les différents processus liés à l’exploitation et à la maintenance des technologies satellitaires.
Cette initiative s’inscrit dans la perspective de la souveraineté numérique. Un tel projet pourrait marquer un tournant pour la Guinée, en la dotant d’un outil essentiel pour moderniser ses télécommunications et réduire sa dépendance vis-à-vis des infrastructures étrangères. D’après le Rapport Annuel 2023 de Space in Africa sur l’industrie spatiale africaine, cette dernière représentait une valeur de 19,49 milliards de dollars en 2021, avec une projection de croissance de 16 % d’ici 2026, pour atteindre 22,64 milliards de dollars.
En poursuivant cette ambition, la Guinée pourrait rejoindre les pays africains qui misent sur les technologies spatiales pour soutenir leur développement. À ce jour, près de quinze pays africains ont déjà investi plus de 4,71 milliards de dollars dans 58 projets de satellites. Des nations comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya utilisent déjà leurs capacités satellitaires pour améliorer la connectivité Internet, suivre les changements climatiques, ou encore optimiser la gestion des ressources naturelles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec plus de 120 millions d’habitants, le potentiel numérique de l’Éthiopie est immense. Le pays s’attèle à élargir l’accès à Internet, moderniser ses infrastructures et adopter des solutions technologiques innovantes pour combler la fracture numérique et accélérer l’inclusion économique et sociale.
L’Éthiopie travaille pour accélérer le développement de l’Internet et réduire la fracture numérique. Lors de l’ouverture de la conférence sur le développement de l’Internet (IDC), le lundi 20 janvier, Belete Molla (photo), ministre de l’Innovation et de la Technologie, a souligné la volonté du gouvernement de bâtir un écosystème numérique inclusif et dynamique pour tous les citoyens.
Au cœur de cette vision se trouve la stratégie Digital Ethiopia 2030, qui servira de feuille de route pour moderniser les infrastructures Internet, sensibiliser à l’importance de la culture numérique et encourager une utilisation responsable des technologies. Le gouvernement entend également travailler en étroite collaboration avec les pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) afin d’améliorer la connectivité dans les zones reculées et d’assurer un accès équitable et sécurisé à Internet.
Cette ambition s’appuie sur des réalisations significatives déjà accomplies. La couverture 4G atteint désormais 34,8 % de la population, tandis que les services 5G sont disponibles dans 14 villes. Le pays compte actuellement 80,5 millions d’abonnés mobiles et 45 millions d’utilisateurs de haut débit. De plus, des solutions innovantes comme Telebirr, un service de paiement mobile avec 51,54 millions d’utilisateurs, illustrent le potentiel du numérique pour favoriser l’inclusion financière et transformer les transactions économiques.
Selon le rapport « Digital Economy Ethiopia Report de la GSMA, » la connectivité devrait encore progresser dans les prochaines années, avec plus de 50 millions d’Éthiopiens connectés à Internet mobile d’ici 2028, soit presque le double des chiffres actuels. Cette augmentation de la connectivité pourrait ajouter environ 2,5 milliards de dollars au secteur agricole et 2 milliards de dollars à l’industrie manufacturière d’ici 2028. Ces avancées devraient permettre à l’Éthiopie de consolider son rôle de moteur de la transformation numérique dans la région de l’IGAD tout en générant des bénéfices économiques et sociaux durables pour ses citoyens.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’économie numérique africaine, en pleine expansion, est essentielle au développement du continent. Cependant, les interruptions volontaires d’Internet et des réseaux sociaux par les gouvernements freinent cette dynamique, avec des conséquences économiques et sociales majeures.
Les coupures d’Internet et les restrictions d’accès aux plateformes numériques ont coûté à l’Afrique subsaharienne 1,56 milliard de dollars en 2024, selon le rapport Global Cost of Internet Shutdowns publié par la plateforme spécialisée britannique Top10VPN. Ce document met en lumière l’impact économique des fermetures intentionnelles d’Internet, des blocages de réseaux sociaux et des ralentissements délibérés du débit. Au niveau mondial, ces arrêts décidés par les gouvernements ont engendré une perte totale de 7,69 milliards de dollars en 2024, soulignant une tendance alarmante aux atteintes numériques.
Une baisse par rapport à 2023, mais des pertes persistantes
En Afrique subsaharienne, les pertes de 2024 représentent une légère diminution par rapport aux 1,74 milliard de dollars enregistrés en 2023. Toutefois, les coupures continuent d’affecter massivement la région, totalisant 32 938 heures d’interruptions et impactant 111,2 millions d’internautes. Ces perturbations, souvent ordonnées dans des contextes de troubles politiques ou de conflits, freinent le développement économique et aggravent l’instabilité sociale dans des pays déjà vulnérables.
Les pays les plus touchés
Le Soudan arrive en tête des pays africains les plus touchés en Afrique subsaharienne, avec une perte de 1,12 milliard de dollars (soit 71,8 % des pertes totales de la région). Ces interruptions, visant principalement à contenir des manifestations ou à limiter la diffusion d’informations, ont affecté 23,4 millions de personnes sur une durée record de 12 707 heures. En Éthiopie, les coupures ont entraîné une perte de 211,2 millions de dollars, bien que seulement 3,3 millions d’utilisateurs aient été touchés sur 4 680 heures. Le Kenya, quant à lui, a subi des pertes de 75 millions de dollars, affectant 22,7 millions de personnes pendant 511 heures.
Les interruptions ciblent fréquemment les plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook, Twitter, Instagram ou WhatsApp, outils essentiels pour la communication, le commerce et l’information. Dans certains cas, les gouvernements recourent à des ralentissements intentionnels, rendant l’accès aux contenus multimédias ou aux diffusions en direct pratiquement impossible.
Comment ces pertes sont-elles calculées ?
Le rapport de Top10VPN explique que les coûts économiques des coupures sont calculés à l’aide de l’outil Netblocks Cost of Shutdown Tool, basé sur la méthodologie de la Brookings Institution avec un modèle spécialisé utilisé pour l’Afrique subsaharienne. Les pertes sont estimées en fonction du PIB numérique de chaque région, de la durée des interruptions et du nombre d’internautes affectés. Les données proviennent de sources fiables telles que la Banque mondiale et des gouvernements. Les restrictions de plateformes sociales, bien que spécifiques, sont évaluées en fonction du nombre total d’internautes d’une région, car elles perturbent l’accès de tous, indépendamment de l’utilisation active des plateformes bloquées.
Un frein à la transformation numérique en Afrique
Ces pertes massives illustrent les conséquences des coupures d’Internet sur le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Alors que la région investit dans la transformation numérique pour rattraper son retard, ces interruptions délibérées freinent l’innovation et la compétitivité.
Selon le rapport, « Ces dommages sont à la fois directs, en termes de coût économique et humain, et indirects, dans la mesure où ils obligent les gens à utiliser des VPN dangereux pour tenter de contourner les restrictions injustes qui leur sont imposées ». Ces interruptions provoquent également un manque à gagner pour les opérateurs télécoms, les entreprises dépendant du numérique et les particuliers, freinant ainsi le potentiel de croissance dans un monde de plus en plus connecté.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Intelligence Artificielle se répand dans presque tous les secteurs d'activité. Elle offre de nombreux avantages pour l’Afrique, mais l’intégration limitée des langues du continent freine son adoption complète.
Orange s’engage à améliorer la représentation des langues africaines dans les systèmes d’Intelligence Artificielle (IA). Le groupe télécoms français a annoncé, mercredi 27 novembre, la signature d’un partenariat à cet effet avec OpenAI et Meta. Le lancement du projet, prévu pour le premier semestre 2025, vise à développer des intelligences artificielles capables de reconnaître et d’interagir avec les langues africaines.
Les langues d’Afrique de l’Ouest, telles que le wolof et le pulaar, seront les premières à être intégrées dans le projet. Elles seront incorporées dans les technologies Whisper d’OpenAI et Llama de Meta, deux modèles d’IA spécialisés dans la reconnaissance et la traduction linguistique.
Les modèles d’IA actuels sont majoritairement formés avec des données en anglais, ce qui limite la prise en charge des langues africaines. En raison de la rareté des données disponibles, ces langues sont sous-représentées dans les bases de données utilisées pour entraîner les IA. Pour y remédier, Orange fournira les données de ses applications locales, notamment dans les services clients, afin d’améliorer le traitement des langues africaines par les IA.
L’un des objectifs est de permettre aux utilisateurs d’Orange d’interagir avec le service client dans leur langue maternelle, rendant ainsi l’expérience utilisateur plus fluide et accessible. Les progrès réalisés durant la collaboration ne bénéficieront pas seulement aux services d’Orange, puisque les modèles développés seront également mis à disposition pour des projets non commerciaux, notamment dans les secteurs de la santé publique et de l’éducation.
En parallèle, Orange a signé un accord avec OpenAI pour accéder directement aux derniers modèles d’intelligence artificielle du groupe, disposant d'un traitement et d'un hébergement des données en Europe.
Servan Ahougnon
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La chine veut coopérer avec l’Ethiopie dans le domaine de l’économie numérique
Les autorités somaliennes veulent renforcer l’infrastructure numérique. Le régulateur télécoms travaillent avec la Société financière internationale (SFI) pour développer un nouveau cadre réglementaire pour les câbles sous-marins à fibre optique.
Le gouvernement somalien travaille sur l’élaboration d’une politique unifiée de déploiement de la fibre optique pour coordonner et faciliter l’installation de cette infrastructure, ainsi que son extension à travers le pays. Le ministère des Communications et des Technologies a organisé une consultation publique les dimanche 17 et lundi 18 novembre pour recueillir les avis et les contributions des différentes parties prenantes.
« La politique unifiée de déploiement de la fibre optique vise à guider les entreprises de télécommunications nationales vers une collaboration pour l’installation et l’expansion des câbles de fibre optique. Cette initiative permettra de réduire les coûts associés au déploiement et à l’extension des infrastructures de fibre optique, tout en favorisant la croissance de l’économie numérique moderne et l’interconnexion nationale », a déclaré le ministère dans un communiqué publié le dimanche 17 novembre sur sa page Facebook.
Dans son rapport « Digital Economy Diagnostic – Somalia » publié en mars 2024, la Banque mondiale a souligné que le réseau domestique de fibre optique du pays reste largement sous-développé et fragmenté. Elle relève que seuls des segments isolés ont été déployés par des opérateurs sous-régionaux, tandis que les liaisons transfrontalières demeurent faibles. Malgré la connexion de la Somalie à cinq câbles sous-marins internationaux et l’arrivée prévue d’un sixième en 2025, cette infrastructure déficiente entrave une répartition équitable de la capacité disponible.
« L’absence d’un réseau de dorsale robuste empêche la distribution de la capacité internationale à travers le pays, ce qui entraîne un accès inégal au haut débit, une qualité de réseau hétérogène, une redondance limitée et freine la concurrence sur le marché », peut-on lire dans le rapport de l’institution de Bretton Woods.
La densification du réseau national de fibre optique, qui devrait résulter de la mise en œuvre de la politique, peut donc contribuer à améliorer la qualité et la couverture de l’Internet en Somalie. Toutefois, des défis subsistent, comme l’a souligné la Banque mondiale, et ils pourraient freiner l’adoption d’Internet, qui affichait un taux de pénétration de seulement 27,6 % début 2024, d’après DataReportal. Parmi ces obstacles figurent l’accès limité à des appareils abordables et compatibles avec le haut débit, le manque de services attractifs basés sur les données, l’insuffisance de contenu local pertinent, ainsi que le déficit de compétences numériques.
Isaac K. Kassouwi
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Les technologies satellitaires deviennent un levier stratégique pour les nations cherchant à accélérer leur développement numérique. Dans ce contexte, l’accès à des technologies avancées est crucial pour répondre aux besoins croissants en connectivité.
Augustin Kibassa, le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), a visité les installations du fabricant de satellites Thales Alenia Space, jeudi 14 novembre, en France. Il a discuté avec des dirigeants de la société européenne et s’y est imprégné des différentes étapes de fabrication des satellites, de la conception jusqu'à la mise en orbite. Cette démarche s'inscrit dans la vision du gouvernement congolais de développer des capacités satellitaires pour répondre à ses divers besoins.
En mission de service à Monaco, S.E Augustin Kibassa s'est rendu le 14 nov. à Cannes, ville située à près de 60km de Monaco pour une réunion de travail avec les responsables de Thales Alenia Space, société spécialisée dans la construction des satellites, partenaire de #Monacosat. pic.twitter.com/UkRScOrQJQ
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 15, 2024
La visite chez Thales Alenia Space intervient deux jours après la signature d’un protocole d’accord entre la RDC et l’opérateur satellite Monacosat le 12 novembre. Ce partenariat stratégique traduit l’ambition de la RDC de se doter d'une capacité Internet renforcée, issues de diverses technologies télécoms, destinée à renforcer la fourniture de services télécoms de qualité sur toute l’étendue du pays, même dans les zones les plus reculées.
Bien qu’aucune information n’ait été dévoilée par le ministère des PT-NTIC sur l’objectif stratégique de la visite chez Thales Alenia Space, celle-ci laisse tout de même transparaître des possibilités de réponse quant à certaines questions de surveillance du territoire exprimées par la RDC dans le passé. En 2022, le gouvernement congolais avait manifesté le désir d’acquérir un satellite d’observation de la Terre sur fonds propres d’une valeur de 100 millions de dollars. Un appel d'offres avait d’ailleurs été lancé à cet effet en novembre par le ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique.
Que ce soit pour les télécommunications ou l’observation de la Terre, le satellite s’impose comme une technologie de forte valeur. Pour la RDC qui affronte des défis sécuritaires et économiques, le satellite peut se révéler un atout dans la sécurisation de ses frontières et de ses localités face aux groupes rebelles, une identification des zones touchées par des catastrophes naturelles, pour combattre les activités minières illégales, apprécier l’état des différentes infrastructures stratégiques du pays.
Samira Njoya
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