Les menaces cybercriminelles sont en croissance à travers le monde, selon plusieurs entreprises mondiales spécialisées dans la cybersécurité. Au-delà des attaques aux systèmes informatiques et d’informations, l’imprudence des utilisateurs du numérique profite également grandement aux cybercriminels.

À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont des espaces incontournables d’échange, mais aussi de risques. Une étude récente de Kaspersky révèle que la recherche de validation en ligne rend de nombreux utilisateurs vulnérables au harcèlement, aux arnaques et aux manipulations. Près de 45 % des millennials (regroupe les personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990) affirment partager des événements majeurs de leur vie – promotions, déménagements, ruptures – sur leurs communautés en ligne avant même d’en informer leurs proches. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par Kaspersky le 1er avril.

Selon l’étude, 55 % des personnes interrogées estiment quant à elles que les relations en personne restent plus authentiques, soulignant ainsi une dépendance aux interactions numériques. Cette exposition excessive aux plateformes numériques n’est pas sans conséquences. Plus de 70 % des millennials ne vérifient pas systématiquement l'identité de leurs interlocuteurs en ligne, et 64 % ont déjà interagi avec des individus mal intentionnés. De plus, 14 % admettent avoir utilisé un faux nom ou profil, illustrant une banalisation de l'anonymat en ligne.

« Il y a un besoin profond de validation sociale chez cette génération qui a grandi avec le numérique, mais la quête de reconnaissance en ligne peut brouiller les repères. Lorsqu’un post bien pensé génère un flot de réactions positives, il devient tentant de privilégier cette gratification immédiate au détriment d’échanges authentiques et profonds », analyse Ruth Guest, spécialiste des comportements numériques.

Une vulnérabilité accrue en Afrique

Si ces tendances sont observées à l'échelle mondiale, leur impact est encore plus marqué en Afrique. Le continent connaît une adoption massive des réseaux sociaux, portée par l’essor des smartphones, l’amélioration de la connectivité Internet et l’essor de la jeunesse. Selon une étude de Meltwater et We Are Social, en 2024, l’Afrique comptabilisait près de 276,2 millions d’utilisateurs sur les réseaux sociaux.

Le rapport de Kaspersky intervient dans un contexte où les cybermenaces en Afrique sont en forte augmentation. Selon INTERPOL, les escroqueries en ligne, l'usurpation d'identité et l'ingénierie sociale sont devenues des préoccupations majeures. Les cybercriminels exploitent les informations figurant sur les comptes personnels de médias sociaux pour mener des attaques par ingénierie sociale plus efficaces et accéder aux systèmes en vue de déployer des rançongiciels.

L’absence de sensibilisation et le manque de régulations adaptées dans plusieurs pays africains exposent davantage les internautes aux attaques cybercriminelles. INTERPOL signale notamment que les réseaux sociaux sont de plus en plus exploités pour des fraudes, des arnaques sentimentales et des campagnes de désinformation ciblant les populations vulnérables.

Vers une utilisation plus sécurisée des réseaux sociaux

Le rapport met en avant plusieurs recommandations pour réduire les risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux. Il est essentiel de vérifier l’identité des interlocuteurs et de ne pas accepter de demandes d’amis ou d’interactions sans s’assurer de leur authenticité. La protection des informations personnelles passe par une limitation de la diffusion de données sensibles sur les plateformes publiques. L’adoption de mots de passe forts, avec des combinaisons complexes et uniques pour chaque compte, est également recommandée. Enfin, il est crucial de se méfier des liens et messages suspects envoyés par des inconnus, car ils peuvent être à l’origine de tentatives d’hameçonnage.

« La facilité avec laquelle nous échangeons en ligne nous fait parfois oublier les précautions essentielles. Vérifier les identités, limiter l’accès aux informations personnelles et apprendre à repérer les signaux d’alerte sont aujourd’hui des réflexes indispensables pour évoluer sereinement sur internet », souligne Marc Rivero, chercheur en cybersécurité chez Kaspersky.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 02 avril 2025 09:43 Written by

Internet est aujourd’hui un service essentiel au développement économique et social. En Afrique, il est le gage de nombreuses transformations. Permettre au plus grand nombre d’y accéder et d’en faire une expérience satisfaisante a une incidence sur le PIB du continent.

Alors que l’Afrique subsaharienne reste la région du monde où le taux de pénétration d’Internet est le plus faible (environ 40 % de la population), l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) propose une solution controversée : réduire les exigences en matière de qualité de service (QoS) pour accélérer la couverture universelle. Dans son étude « Promouvoir la transformation numérique des économies africaines. Document d’analyse et de méthodologie », l’organisation affirme que des normes trop strictes en matière de vitesse et de fiabilité des réseaux freinent les investissements, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.

Selon ces analyses, un doublement des exigences de débit entraînerait une hausse des coûts d’investissement dans l’infrastructure de 20 à 50 %. De même, une exigence de fiabilité 4G moins contraignante (passant par exemple, de 95 % à 50 % aux heures de pointe) pourrait réduire de 30 % le coût de fourniture du haut débit universel en Afrique subsaharienne. Citant le Fonds monétaire international, la GSMA indique que cela équivaut à une baisse de la facture de 91 milliards $ à 64 milliards $.

Impact d’une réduction de la qualité de service et d’un investissement plus durable

1 clientSource : GSMA

Pour la GSMA, cet assouplissement des normes permettrait de rendre les investissements plus viables, tout en protégeant les consommateurs grâce à des tarifs plus bas. Le rapport estime qu’une approche moins exigeante en matière de QoS pourrait en effet contribuer à la baisse des prix des données mobiles de 33 % d’ici 2028 et augmenter de 23 % le nombre d’utilisateurs d’Internet par rapport au scénario actuel.

Cette stratégie permettrait également aux opérateurs de déployer plus efficacement la 5G tout en étendant la 4G et en maintenant la 3G dans les régions les moins connectées. La GSMA insiste sur le fait que l’alignement sur des standards internationaux moins rigides pourrait stimuler la demande et rendre le marché plus attractif pour les investisseurs.

Cependant, cette proposition ne fait pas l’unanimité. Certains experts craignent qu’une baisse de la qualité ne pénalise à terme les utilisateurs, en particulier les entreprises dépendantes d’une connexion stable. En effet, avec le développement de nouveaux usages gourmands en bande passante comme la vidéo à la demande, le gaming, le cloud, une connexion Internet fiable est indispensable, car elle garantit une expérience client optimale. D’autres observateurs du secteur insistent sur l’urgence d’augmenter les investissements publics dans le déploiement des réseaux télécoms haut débit, aujourd’hui critiques aussi bien pour la sécurité que pour le développement économique et social. Ils insistent également sur une meilleure politique fiscale qui encourage l’investissement des opérateurs télécoms.

L’Union internationale des télécommunications (UIT) soutenait en 2019 qu'une augmentation de 10 % de la pénétration de l'Internet mobile en Afrique permettrait d'accroître le PIB par habitant de 2,5 %.

Muriel EDJO

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Posted On mercredi, 02 avril 2025 07:44 Written by

Les autorités ghanéennes multiplient les initiatives en faveur de la coopération numérique. Le pays s’est récemment rapproché de l’Allemagne, de l’Italie et de la Turquie.

Le gouvernement ghanéen explore les opportunités de partenariat avec la société technologique américaine Meta Platforms (Meta) dans le domaine du numérique. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre, la semaine dernière, entre Samuel Nartey George (photo, à droite), ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation, et Kojo Boakye, vice-président des politiques publiques pour l'Afrique, le Moyen-Orient et la Turquie chez Meta.

Les discussions entre les deux parties ont notamment porté sur la manière dont Meta pourrait accompagner la croissance numérique du pays, notamment en matière d’inclusion numérique, d’innovation et de cybersécurité. « Fort de son expertise en intelligence artificielle (IA) et en technologies modernes, ainsi que de la popularité de ses plateformes Facebook, Instagram et WhatsApp au Ghana, Meta pourrait collaborer avec le gouvernement sur des initiatives similaires à celles menées dans d’autres pays », a déclaré le ministère de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation dans un communiqué publié le vendredi 28 mars.

Cette rencontre est intervenue le même jour que celle avec Ecobank Ghana, où les échanges étaient centrés sur la promotion de l'inclusion numérique, la technologie financière et l’innovation. Cela témoigne de l’importance que le gouvernement ghanéen accorde à la coopération pour atteindre ses objectifs. Rien qu’en mars, le ministre a discuté de coopération dans le domaine du numérique avec l’Allemagne, l’Italie, la Turquie, Israël, la société de fibre CSquared, Deloitte, l’Organisation régionale africaine de communication par satellite (RASCOM), l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)…

Rappelons qu’en 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur 1 à l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place mondiale sur 193 nations. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084.

Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire, notamment sur le plan du développement des capacités. Meta peut soutenir les ambitions de transformation numérique du gouvernement ghanéen et est même ouvert à le faire. Toutefois, les discussions ne sont encore qu’au début, sans qu’aucun accord n’ait été signé ni même annoncé. De plus, à ce stade, aucun projet concret n’a encore été spécifié.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 01 avril 2025 14:17 Written by

La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement congolais. Pour atteindre ses objectifs, l’exécutif doit s’assurer de la sécurité du cyberspace national.

En République du Congo, le gouvernement a alloué un budget de 800 millions FCFA (environ 1,3 million USD) aux opérations de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI). C’est ce qu’a indiqué Léon Juste Ibombo, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, lors d’une audience la semaine dernière avec le DG de l’organisme nommé en février, Oboulhas Tsahat Conrad Onésime.

Ce budget permettra à l'ANSSI de déployer ses infrastructures, de recruter du personnel qualifié et de concevoir des stratégies de cybersécurité adaptées. L'objectif est de renforcer la protection des systèmes d'information face aux cybermenaces croissantes, garantissant ainsi la sécurité des données et la confiance dans l'écosystème numérique national.

Placée sous la tutelle de la présidence de la République et administrée par le ministère de l’Économie numérique, l’Agence est chargée de superviser et coordonner la cybersécurité nationale, de gérer les incidents et menaces numériques, de répondre aux cyberattaques et d’assurer la protection des infrastructures numériques du pays.

Plusieurs défis se posent à elle, notamment le besoin de former des experts en cybersécurité, de sensibiliser les institutions et le grand public aux enjeux de la sécurité informatique, et de renforcer la coordination entre les acteurs concernés. Selon l’édition 2024 du « Global Cybersecurity Index » de l’Union internationale des télécommunications, la République du Congo figure dans la catégorie Tier 4, avec un score de 27,61 sur 100, soulignant l’ampleur des efforts encore nécessaires pour améliorer sa cybersécurité.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 01 avril 2025 12:25 Written by

Les autorités mauritaniennes intensifient leurs efforts pour accélérer la transformation numérique et dynamiser le développement socioéconomique du pays. Cette modernisation s’étend à tous les secteurs, y compris la justice.

Les citoyens mauritaniens pourront désormais demander et obtenir leur casier judiciaire en ligne. Le gouvernement a annoncé le vendredi 28 mars avoir digitalisé le processus afin de simplifier les démarches administratives, améliorer la rapidité du traitement des demandes et renforcer la transparence des procédures judiciaires.

Selon le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, le processus est accessible via l’application Houwiyeti et le portail Khidmati, disponibles sur Play Store et App Store. « Le portail Khidmati permet aux citoyens d'accéder aux services publics digitalisés et d’effectuer leurs démarches en ligne, en toute sécurité, à partir de n’importe quel smartphone ou ordinateur disponible sur le marché mauritanien », a ajouté le ministère.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement mauritanien de rapprocher l’administration des citoyens grâce à la transformation numérique. Le 27 mars, le ministère de la Transformation numérique annonçait le lancement d’une plateforme numérique pour faciliter les processus de création et de gestion des partis politiques. La veille, les autorités avaient déjà rencontré les acteurs du secteur de l’assurance pour intégrer leurs services à la plateforme nationale de services numériques en cours de développement.

Pour soutenir cette ambition, le gouvernement mauritanien a lancé en janvier dernier un projet baptisé « Digital-Y », financé à hauteur de 4 millions d’euros (environ 4,3 millions $) et réalisé en partenariat avec la coopération allemande. Ce projet a pour but d’intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social.

Il convient toutefois de rappeler que l’ambition du gouvernement mauritanien de rapprocher l’administration de la population via le numérique pourrait être freinée par des obstacles comme le manque de compétences numériques, ainsi que l’accès limité à Internet ou à des appareils compatibles. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’environ 55,6 % des 5 millions de Mauritaniens en 2023 n’utilisaient pas Internet.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 31 mars 2025 11:30 Written by

Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.

Senum SA et Sonatel s’allient pour soutenir la transformation numérique au Sénégal

Sénégal Numérique (SENUM SA) et Sonatel ont signé un partenariat pour accélérer la transformation numérique du Sénégal. L'accord prévoit notamment l'interconnexion des câbles sous-marins des deux entités pour renforcer la résilience des infrastructures numériques, la réactivation du point d’échange Internet SENIX pour améliorer la gestion des flux de données et renforcer la souveraineté numérique, ainsi que l'interconnexion des pôles Sénégal Services et Orange Digital Service pour une meilleure accessibilité aux services numériques publics et privés.

Senum SA et Sonatel s’allient pour soutenir la transformation numérique au Sénégal

Maroc : la ville de Rabat dotée de 4000 caméras intelligentes d'ici la fin de l'année

D'ici fin 2025, Rabat installera 4000 caméras intelligentes équipées de technologies avancées, telles que la reconnaissance faciale et la lecture automatique des plaques d'immatriculation, pour renforcer la sécurité urbaine et optimiser la gestion du trafic. Ce projet, piloté par Rabat Région Aménagements, bénéficie d'un budget d'environ 100 millions de dirhams (environ 10,4 millions USD).

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Le Kenya annonce le lancement de sa Stratégie nationale d'intelligence artificielle

Le Kenya a lancé cette semaine sa Stratégie nationale d'intelligence artificielle pour 2025-2030, visant à positionner le pays en leader de l'innovation en IA en Afrique et à l'échelle mondiale. Cette feuille de route, élaborée depuis mai 2024 avec divers acteurs nationaux et internationaux, met l'accent sur l'innovation, la gouvernance éthique et la collaboration.

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DigiSchool 2025 : un programme pour initier 36 000 élèves marocains au TIC

Le ministère de l'Éducation nationale du Maroc, en partenariat avec Huawei Maroc, a lancé le programme « DigiSchool 2025 ». Ce projet vise à former 1 800 enseignants aux technologies émergentes et à initier 36 000 élèves aux TIC via des clubs répartis dans 248 établissements à travers les 12 régions du pays. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie « Maroc Digital 2030 », visant à positionner le Maroc comme un hub technologique majeur en Afrique.

DigiSchool 2025 : un programme pour initier 36 000 élèves marocains au TIC

La Mauritanie travaille sur une plateforme nationale de service numérique

La Mauritanie a annoncé le développement d'une plateforme numérique nationale visant à rapprocher l'administration des citoyens. Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'initiative « Digital-Y », lancée en janvier 2025 avec un financement de 4 millions d'euros en partenariat avec la coopération allemande, pour moderniser les services publics et stimuler le développement socioéconomique. ​

La Mauritanie travaille sur une plateforme nationale de service numérique

Posted On samedi, 29 mars 2025 08:26 Written by

Le pays d'Afrique du Nord mise sur la coopération internationale pour développer un secteur du numérique. Au cours des derniers mois, il s’est notamment rapproché de l’Inde, de la France et de l’Italie. 

La Tunisie veut renforcer sa coopération avec la Suède dans le domaine du numérique. La question a fait l’objet de discussions le mercredi 26 mars lors d’une rencontre entre Sofiene Hemissi (photo, au centre), ministre des Technologies de la communication, et Cécilia Wramsten Usher, ambassadrice du Royaume de Suède en Tunisie. Elle était notamment accompagnée de Nader Ben Ammar, directeur général de la société Ericsson en Tunisie. 

Les principaux axes de coopération abordés incluent le développement des infrastructures télécoms, la cybersécurité, le développement des applications de la 5G, ainsi que le soutien aux entreprises émergentes et à l'entrepreneuriat. 

Cette potentielle coopération pourrait aider le gouvernement dans son ambition de transformation numérique, dont il a fait un pilier du développement socioéconomique. En 2024, la Tunisie s’est classée à la 87e place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le pays a affiché un score de 0,6935 sur 1, surclassant les moyennes africaines et mondiale même s’il doit encore se renforcer dans le volet des services en ligne et du capital humain. 

En matière de cybersécurité, la Tunisie a également été classée dans la troisième catégorie (Tier 3) sur cinq par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays a de gros efforts à faire dans les mesures organisationnelles, le développement des capacités et la coopération. 

La Suède, de son côté, se classe à la 14e place mondiale selon l’EGDI. En matière de cybersécurité, l’UIT considère le royaume comme un modèle à suivre. Cela signifie que le pays démontre « un engagement fort […] grâce à des actions coordonnées et dirigées par le gouvernement, couvrant l'évaluation, l'établissement et la mise en œuvre de certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées ». 

Pour le moment, les discussions entre les deux parties n’en sont qu’à leur début. Les contours exacts de la potentielle collaboration n’ont pas encore été définis, et aucun accord officiel n’a, pour l’instant, été annoncé. Il faudra donc suivre l’évolution des négociations pour en savoir davantage sur les orientations et les implications éventuelles. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 28 mars 2025 12:27 Written by

La Guinée place la transformation numérique au cœur de son développement. Pour accélérer ce processus, le gouvernement mise sur des partenariats stratégiques avec des acteurs internationaux et des collaborations public-privé, visant à moderniser les infrastructures et à renforcer la connectivité.

La ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, au centre), a reçu le mercredi 26 mars une délégation de VINCI Énergies Guinée, une société spécialisée dans les infrastructures énergétiques et numériques. Cette réunion visait à explorer les opportunités de collaboration entre le ministère et l’entreprise afin d’accélérer la transformation numérique en Guinée.

Les discussions ont porté sur plusieurs projets stratégiques du ministère, notamment la création d’un Technopole, la construction de réseaux métropolitains à travers le pays, l’édification d’un second data center et l’amélioration des infrastructures télécoms. La ministre a insisté sur l’importance de la coopération avec les acteurs privés pour réaliser les ambitions numériques de la Guinée.

Depuis son implantation en Guinée en 2016, la société VINCI Énergies a joué un rôle clé dans le développement des infrastructures énergétiques, notamment en participant à la mise en place du réseau électrique dans le cadre du projet OMVG sur l’axe Mali-Labé. Dans le domaine du numérique, l'entreprise investit dans les métiers de la numérisation de l'économie.

La rencontre intervient dans un contexte où la Guinée cherche à moderniser son infrastructure numérique pour soutenir sa croissance économique. Le pays, qui a fait des avancées notables dans la connectivité grâce à des investissements soutenus, reste confronté à des défis tels que l’extension de la couverture Internet en milieu rural et la sécurisation des infrastructures numériques.

La collaboration avec VINCI Énergies pourrait ainsi accélérer le déploiement de solutions innovantes, renforcer les capacités techniques locales et améliorer l’accès aux services numériques pour les citoyens et les entreprises. Cette alliance pourrait également jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre de la vision Simandou 2040, un projet ambitieux visant à transformer la Guinée en un hub technologique régional, avec des infrastructures numériques solides et un environnement propice à l’innovation et à la croissance économique.

Avec cette alliance en cours de formalisation, la Guinée se positionne pour franchir une nouvelle étape dans sa transformation numérique, en s’appuyant sur l’expertise d’un acteur international reconnu pour son savoir-faire en matière d’infrastructures énergétiques et numériques. Les discussions futures devraient permettre de formaliser les modalités précises de cette collaboration et d’identifier les projets pilotes qui seront mis en œuvre dans les mois à venir.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 28 mars 2025 11:21 Written by

Avec l'essor de la connectivité numérique en Afrique et dans le monde, la maîtrise des TIC devient un atout essentiel. Conscient de cet enjeu, le Maroc déploie des initiatives stratégiques pour préparer sa jeunesse aux métiers technologiques et renforcer son positionnement dans l'économie digitale.

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, en partenariat avec Huawei Maroc, a lancé, le mardi 25 mars, le programme « DigiSchool 2025 ». Cette initiative, qui succède au succès de la première phase en 2024, vise à renforcer l’intégration des technologies numériques dans le système éducatif marocain.

S'exprimant sur le projet, Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, a déclaré : « ce programme développe les compétences numériques des enseignants et élèves, stimule leur esprit d’innovation et leur ouverture aux technologies modernes. Nous œuvrons pour un avenir résilient et connecté, avec une école publique de qualité accessible à tous ».

Le programme DigiSchool 2025 prévoit la formation de 1800 enseignants aux technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, la robotique et la réalité augmentée. Dans le même temps, 36 000 élèves rejoindront les clubs DigiSchool répartis dans 248 établissements à travers les 12 régions du Maroc. Ces clubs offriront une initiation aux technologies de demain et aux compétences transversales, favorisant ainsi l’esprit d’innovation des jeunes générations.

Cette initiative s’inscrit dans la feuille de route 2022-2026 du Maroc pour moderniser son système éducatif, avec pour objectif de préparer une génération d’élèves et d’enseignants à évoluer dans un environnement numérique. En s’appuyant sur le partenariat public-privé, ce programme marque une avancée majeure vers une éducation plus inclusive et innovante.

DigiSchool 2025 s’inscrit également dans la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 », qui ambitionne de positionner le pays comme un hub technologique majeur en Afrique. Parmi les objectifs clés figurent la formation de 100 000 jeunes par an aux métiers du numérique et la création de 240 000 emplois dans le secteur numérique d’ici 2030. Cette initiative répond ainsi aux besoins croissants de compétences, tout en contribuant à développer une main-d'œuvre qualifiée, prête à relever les défis de l’ère numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 27 mars 2025 14:43 Written by

Avec sa population jeune, l'Afrique pourrait s'imposer comme un acteur majeur de la main-d'œuvre mondiale dans les 10 à 15 ans à venir. Cependant, pour concrétiser ce potentiel, des investissements massifs dans l'éducation et la formation sont indispensables pour préparer cette jeunesse aux défis de demain.

Grâce au projet « Compétences innovantes en Afrique de l'Est » (dSkills-EA), plus de 4000 jeunes ont acquis des compétences numériques dans les sept pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) — Burundi, République démocratique du Congo, Kenya, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Ouganda. Porté par la coopération allemande via la GIZ et mis en œuvre par le Conseil interuniversitaire pour l'Afrique de l'Est (IUCEA), ce programme a pour objectif de renforcer l’employabilité des jeunes et de stimuler l’innovation numérique dans la région.

Lancé en 2021, dSkills-EA prendra fin le 31 mars 2025, après quatre ans de mise en œuvre. Dans un communiqué publié le mercredi 26 mars, la CAE a salué l’impact du projet et annoncé de nouvelles initiatives pour poursuivre cet élan. « DSkills-EA démontre la force de la collaboration entre les gouvernements, le monde universitaire et l'industrie. En dotant des milliers de jeunes de compétences durables, nous avons jeté les bases d'un écosystème numérique florissant en Afrique de l'Est. L’Alliance régionale de l’IA de la CAE s’appuiera sur ce succès pour développer les infrastructures d’intelligence artificielle et renforcer les capacités régionales, afin d’assurer la place de l’Afrique de l’Est dans l’avenir numérique », a souligné David Roos, directeur du projet dSkills-EA.

Une réponse au déficit de compétences numériques

L’économie de la CAE souffre d’une faible productivité et compétitivité, entraînant un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes. D’après la GIZ, le développement socio-économique dépend fortement de l’innovation et de l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC). Pourtant, les universités peinent encore à répondre aux besoins du secteur privé et des jeunes entrepreneurs.

Pour pallier ces lacunes, dSkills-EA a introduit des formations courtes adaptées aux besoins de l’industrie, soutenu les jeunes entrepreneurs dans le développement de solutions numériques et amélioré le programme de maîtrise en systèmes embarqués et mobiles au Centre d'excellence pour les TIC en Afrique de l'Est (CENIT-EA), hébergé à la Nelson Mandela African Institution of Science and Technology (NM-AIST). L'initiative a réuni plus de 300 partenaires privés et 100 universités, établissant une base solide pour la transformation numérique en Afrique de l'Est.

Un enjeu crucial pour l’avenir de l’Afrique

Selon une étude de la Société financière internationale (SFI), 230 millions d’emplois en Afrique nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Pourtant, en 2022, le continent affichait un indice de déficit de compétences numériques compris entre 1,8 et 5, bien en dessous de la moyenne mondiale de 6, d’après la Banque mondiale. L’institution précise également que 12 des 20 pays ayant les niveaux les plus faibles de compétences numériques se trouvent en Afrique, entravant l’émergence d’une économie numérique compétitive.

Des initiatives comme dSkills-EA sont essentielles pour réduire cet écart et préparer la jeunesse africaine aux métiers de demain. En offrant une formation ciblée et adaptée aux besoins du marché, dSkills-EA permet aux jeunes de s’insérer rapidement dans le monde professionnel, en leur fournissant des compétences techniques et pratiques adaptées à des secteurs en pleine expansion.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 27 mars 2025 14:40 Written by
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