Dans un monde de plus en plus tourné vers le numérique, les pays cherchent à renforcer leurs capacités technologiques. Les solutions locales, notamment les logiciels libres et open source, jouent un rôle essentiel dans cette dynamique.
Le ministre algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a présidé, mardi 19 novembre, à l’Université Dr Moulay Tahar de Saïda, le lancement officiel du premier système d’exploitation algérien basé sur Linux. Ce système, développé à partir de logiciels libres et open source, marque une étape clé dans la modernisation numérique du pays et dans le renforcement de ses capacités technologiques.
« Ce système 100 % algérien est le fruit des efforts conjoints d’étudiants et de chercheurs spécialisés dans le domaine du logiciel, issus de plusieurs institutions universitaires. Cette distribution Linux, qui allie facilité d’utilisation et sécurité, contribuera à améliorer les performances des systèmes d’exploitation de nos ordinateurs et à sécuriser nos systèmes d’information. Elle ouvre également la voie à une économie technologique ouverte, en offrant une base solide pour la création de nombreuses start-up dans le domaine des logiciels », a déclaré Kamel Baddari lors de la cérémonie.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale visant à moderniser les universités algériennes et à les positionner comme des hubs d’innovation technologique. L’Université Dr Moulay Tahar de Saïda, qui porte ce projet pionnier, a organisé un concours national mobilisant 10 équipes universitaires pour concevoir ce système d’exploitation. Cette initiative fait écho à d’autres projets technologiques récents, comme le lancement en avril 2023 de la fabrication de la première voiture électrique algérienne, conçue par le Centre de recherche en technologies industrielles (CRTI).
Le lancement du système d’exploitation algérien arrive à un moment où le marché des logiciels open source connaît une forte croissance mondiale. Selon un rapport de la société d'études GitNux de 2024, le marché global de l’open source était évalué à 21,7 milliards de dollars en 2021 et devrait atteindre les 66,84 milliards de dollars 2026. En outre, l’utilisation de logiciels open source permettrait aux entreprises d’économiser environ 60 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale.
Ces données renforcent l’importance de ce projet pour l’Algérie, qui pourrait ainsi se positionner favorablement sur le marché mondial de l'open source, tout en stimulant l’innovation locale. Le système d’exploitation algérien, conçu pour répondre aux besoins de sécurité informatique et d’efficacité, pourrait jouer un rôle central dans la transition numérique du pays, tout en valorisant les talents des jeunes chercheurs et entrepreneurs.
Samira Njoya
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Le gouvernement djiboutien fait de l’économie numérique un pilier de son développement. Afin de garantir sa pleine contribution à la croissance du pays, un grand intérêt est aussi accordé à la sécurité du cyberespace national.
Mariam Hamadou Ali (photo, à gauche), ministre djiboutienne de l’Economie numérique et de l’Innovation, a effectué une visite officielle au Qatar pour discuter de cybersécurité, apprend-on des réseaux sociaux du ministère le mardi 19 novembre. Elle a rencontré en marge de cette visite Abdulrahman bin Ali Al Farahid Al Malki (photo, à droite), le chef de l'Agence nationale de cybersécurité du Qatar. Les discussions ont tourné autour de cette problématique et des « moyens de développer et de renforcer le partenariat dans ce domaine », a rapporté la Qatar news agency.
Cette visite s’inscrit dans la continuité des priorités annoncées par le président de la République de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, lors de la rentrée politique nationale en août dernier. Il avait souligné l’importance du secteur du numérique et des télécommunications pour le développement du pays. Elle intervient également en prélude au lancement imminent de la stratégie nationale de cybersécurité de Djibouti, un projet qui repose sur la création d’alliances stratégiques pour renforcer les capacités du pays face aux cybermenaces.
Selon le rapport « Global Cybersecurity Index 2024 » publié en septembre 2024, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays dans la catégorie Tier 4 avec un score 31,47 sur 100. Pour l’UIT, les pays de cette catégorie ont fait « preuve d'un engagement fondamental en matière de cybersécurité dans le cadre d'actions menées par les pouvoirs publics, qui englobent l'évaluation, l'établissement ou la mise en œuvre de certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées dans au moins un pilier, ou plusieurs indicateurs et/ou sous-indicateurs ».
A l’inverse de Djibouti, le Qatar s’impose comme un modèle en matière de cybersécurité. Selon le rapport de l’UIT susmentionné, le pays a obtenu un score parfait de 100 sur 100 à l’indice mondial de cybersécurité. Pour Djibouti, une coopération avec le Qatar pourrait représenter une opportunité. Parmi les attentes potentielles figurent l’échange d’expertises, le partage d’informations sur les cybermenaces émergentes, le renforcement des infrastructures numériques et des investissements ciblés. Ces collaborations pourraient jouer un rôle clé dans la construction d’un écosystème cyber résilient et performant pour Djibouti.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique s’impose aujourd’hui comme un levier essentiel pour le développement économique et social à l’échelle mondiale. Les gouvernements et leurs partenaires multiplient les initiatives pour exploiter le potentiel du numérique et réduire les inégalités technologiques.
Le gouvernement ivoirien a procédé, le lundi 18 novembre, au lancement de l’évaluation de l’état de préparation au numérique (DRA) et du projet de référence pour le numérique en Afrique de l’Ouest (Digital Flagship for West Africa). Ces initiatives, menées par le ministère de la Transformation numérique et de la Digitalisation, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’ambassade d’Italie, visent à renforcer l’écosystème numérique et à propulser la Côte d’Ivoire vers une société connectée et inclusive.
#Économie | Transformation numérique : deux initiatives lancées pour accélérer la digitalisation en Côte d'Ivoire
— Gouvernement de Côte d'Ivoire (@Gouvci) November 19, 2024
Abidjan, le 18 novembre 2024 – L'évaluation de l'état de préparation au numérique (DRA) et le projet de référence pour le numérique en Afrique de l'Ouest (Digital… pic.twitter.com/gWw3sxxtV7
« Bien qu’une simple étape, nous concrétisons ici une vision, celle d’une Côte d’Ivoire résolument engagée sur la voie de la transformation digitale comme préconisé par le président de la République, Alassane Ouattara », a affirmé Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation.
L’évaluation de l’état de préparation au numérique, développée par le PNUD, constitue un outil stratégique pour définir des priorités numériques fondées sur des données probantes. Elle permet également de repérer des opportunités technologiques susceptibles d’accélérer les objectifs de développement durable et d’améliorer l’état de préparation numérique du pays.
Financé par le gouvernement italien, le projet de référence pour le numérique en Afrique de l’Ouest se concentre sur l’amélioration de la connectivité dans les zones rurales et isolées, le renforcement des infrastructures numériques et la création de systèmes numériques publics efficaces.
Ces deux projets s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale de développement numérique à l’horizon 2025, qui vise notamment à connecter l’ensemble du territoire, à développer les compétences numériques des fonctionnaires et des jeunes, et à soutenir l’entrepreneuriat numérique. Grâce aux efforts déjà déployés, la Côte d’Ivoire affiche des progrès remarquables avec plus de 30 240 km de fibre optique installés, couvrant 94,86 % des localités du pays au 31 mars 2024 selon le régulateur télécoms.
Ces nouvelles initiatives devraient permettre de dresser un diagnostic précis des infrastructures existantes, des lacunes à combler et des priorités stratégiques à adopter pour un développement harmonieux du secteur. D’autre part, elles ambitionnent de réduire la fracture numérique en connectant les zones encore dépourvues d’un accès Internet de qualité, renforçant ainsi l’intégration numérique et l’équité territoriale.
Samira Njoya
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Les autorités somaliennes veulent renforcer l’infrastructure numérique. Le régulateur télécoms travaillent avec la Société financière internationale (SFI) pour développer un nouveau cadre réglementaire pour les câbles sous-marins à fibre optique.
Le gouvernement somalien travaille sur l’élaboration d’une politique unifiée de déploiement de la fibre optique pour coordonner et faciliter l’installation de cette infrastructure, ainsi que son extension à travers le pays. Le ministère des Communications et des Technologies a organisé une consultation publique les dimanche 17 et lundi 18 novembre pour recueillir les avis et les contributions des différentes parties prenantes.
« La politique unifiée de déploiement de la fibre optique vise à guider les entreprises de télécommunications nationales vers une collaboration pour l’installation et l’expansion des câbles de fibre optique. Cette initiative permettra de réduire les coûts associés au déploiement et à l’extension des infrastructures de fibre optique, tout en favorisant la croissance de l’économie numérique moderne et l’interconnexion nationale », a déclaré le ministère dans un communiqué publié le dimanche 17 novembre sur sa page Facebook.
Dans son rapport « Digital Economy Diagnostic – Somalia » publié en mars 2024, la Banque mondiale a souligné que le réseau domestique de fibre optique du pays reste largement sous-développé et fragmenté. Elle relève que seuls des segments isolés ont été déployés par des opérateurs sous-régionaux, tandis que les liaisons transfrontalières demeurent faibles. Malgré la connexion de la Somalie à cinq câbles sous-marins internationaux et l’arrivée prévue d’un sixième en 2025, cette infrastructure déficiente entrave une répartition équitable de la capacité disponible.
« L’absence d’un réseau de dorsale robuste empêche la distribution de la capacité internationale à travers le pays, ce qui entraîne un accès inégal au haut débit, une qualité de réseau hétérogène, une redondance limitée et freine la concurrence sur le marché », peut-on lire dans le rapport de l’institution de Bretton Woods.
La densification du réseau national de fibre optique, qui devrait résulter de la mise en œuvre de la politique, peut donc contribuer à améliorer la qualité et la couverture de l’Internet en Somalie. Toutefois, des défis subsistent, comme l’a souligné la Banque mondiale, et ils pourraient freiner l’adoption d’Internet, qui affichait un taux de pénétration de seulement 27,6 % début 2024, d’après DataReportal. Parmi ces obstacles figurent l’accès limité à des appareils abordables et compatibles avec le haut débit, le manque de services attractifs basés sur les données, l’insuffisance de contenu local pertinent, ainsi que le déficit de compétences numériques.
Isaac K. Kassouwi
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Avec l’essor des technologies numériques, les Parlements africains intensifient l’adoption de solutions innovantes pour améliorer leur efficacité. Toutefois, la fracture numérique reste une réalité préoccupante, mettant en lumière la nécessité de redoubler d’efforts.
L’Afrique du Sud (8 sur 10), le Zimbabwe (8), le Sénat du Burundi (7), le Maroc (7) et Maurice (7) figurent en tête des Parlements africains affichant les indices de maturité numérique les plus élevés du continent. Ces données proviennent d'un nouveau rapport publié en octobre 2024 par l'Union interparlementaire (UIP), une organisation mondiale des Parlements des Etats souverains. Le rapport s’appuie sur les réponses recueillies auprès de 115 Parlements ou Chambres dans 86 pays, ainsi que d’organisations parlementaires supranationales.
Intitulé « Rapport mondial 2024 sur l’e-Parlement », le document propose une analyse approfondie de l’utilisation des technologies numériques dans les Parlements mondiaux à travers un indice de maturité numérique, un outil innovant d’analyse comparative. Ce dernier évalue les Parlements selon six domaines clés : la gouvernance, la stratégie et la gestion numérique ; les infrastructures ; les systèmes parlementaires ; le soutien aux utilisateurs ; les contenus numériques et publications ; la participation des citoyens.
« L’objectif de l’analyse comparative n’est pas de dresser un tableau de classement des bons ou mauvais parlements. Il s’agit plutôt d’accompagner la prise de décision stratégique sur l’utilisation des technologies numériques en mettant en évidence les facteurs pouvant affecter la maturité », souligne l’UIP.
Outre les leaders du classement, la Tunisie (6), l’Assemblée nationale du Burundi (5) et le Malawi (5) se distinguent avec des scores supérieurs ou égaux à 5 sur 10. Cependant, l’Afrique subsaharienne reste sous-représentée dans les rangs des plus avancés. Selon l’UIP, 50 % des Parlements de la région figurent parmi les 30 institutions les moins performantes en matière de maturité numérique. Cette situation est attribuable à un manque d’initiatives de modernisation, à des investissements insuffisants dans les nouveaux systèmes numériques et à l’absence de programmes de transformation numérique ambitieux.
En bas du classement, les Parlements de pays comme Djibouti, le Lesotho, Madagascar et la République centrafricaine affichent une moyenne d’indice de maturité numérique de 1 sur 10, mettant en lumière des écarts significatifs dans l’adoption des technologies numériques.
Pour combler ces lacunes, le rapport recommande, entre autres, aux institutions et aux gouvernements d’élaborer des visions stratégiques claires et des stratégies numériques globales ; d’allouer des ressources financières, humaines et technologiques adéquates ; de mettre en place des cadres rigoureux de gouvernance ; d’investir dans le renforcement des capacités ; de privilégier la participation citoyenne ; et de renforcer la collaboration interparlementaire.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle générative est présentée comme un levier stratégique pour accélérer la transformation numérique des Parlements, en offrant la possibilité d’obtenir des informations précieuses et d’améliorer l’accessibilité des procédures parlementaires.
Samira Njoya
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Le gouvernement de l’Etat veut intégrer les technologies de l’information et de la communication à tous les secteurs de l’économie. En amont, l’exécutif œuvrait déjà pour le renforcement de l’infrastructure numérique, notamment avec un projet de point d’échange Internet.
L’Etat d’Anambra, au Nigeria, envisage de développer sa propre plateforme de gestion des données pour accélérer sa transformation numérique. D’un budget estimé à 97,08 millions de nairas (environ 57 200 $), le projet a été approuvé la semaine dernière lors de la réunion du Conseil exécutif de l’Etat.
« En permettant une meilleure intégration des données entre les secteurs, cette plateforme garantira que les informations essentielles soient accessibles en temps réel pour les décideurs, favorisant ainsi une gouvernance basée sur les données », Law Mefor, commissaire à l’information d’Anambra.
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition des autorités d’Anambra d’exploiter la technologie pour améliorer la gouvernance et le développement. Avec sa vision stratégique dénommée « Tout sur la technologie et la technologie partout », le gouvernement veut mettre en place une économie numérique qui attire les investisseurs clés, les innovateurs et les entreprises.
Pour concrétiser ses ambitions numériques, le gouvernement d'Anambra a multiplié les initiatives pour moderniser les infrastructures numériques. En août 2023, il a supprimé les frais de droit de passage afin d’accélérer le déploiement de la fibre optique. En juillet 2024, il a lancé un vaste projet visant à déployer 2 400 km de fibre optique, notamment pour son projet de Wi-Fi gratuit dans tout l’Etat. Par ailleurs, il prévoit de doter l'Etat d’autres infrastructures numériques essentielles, notamment un point d’échange Internet (IXP).
Cette initiative devrait contribuer à la transformation numérique du Nigeria alors que l’économie numérique en Afrique devrait valoir au moins 712 milliards $ en 2050, soit 8,5 % du PIB continental, selon une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google. Cependant, il faut rappeler que le calendrier du développement et de mise en œuvre de la plateforme de gestion des données n’est pas encore connu.
Isaac K. Kassouwi
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Les technologies satellitaires deviennent un levier stratégique pour les nations cherchant à accélérer leur développement numérique. Dans ce contexte, l’accès à des technologies avancées est crucial pour répondre aux besoins croissants en connectivité.
Augustin Kibassa, le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), a visité les installations du fabricant de satellites Thales Alenia Space, jeudi 14 novembre, en France. Il a discuté avec des dirigeants de la société européenne et s’y est imprégné des différentes étapes de fabrication des satellites, de la conception jusqu'à la mise en orbite. Cette démarche s'inscrit dans la vision du gouvernement congolais de développer des capacités satellitaires pour répondre à ses divers besoins.
En mission de service à Monaco, S.E Augustin Kibassa s'est rendu le 14 nov. à Cannes, ville située à près de 60km de Monaco pour une réunion de travail avec les responsables de Thales Alenia Space, société spécialisée dans la construction des satellites, partenaire de #Monacosat. pic.twitter.com/UkRScOrQJQ
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 15, 2024
La visite chez Thales Alenia Space intervient deux jours après la signature d’un protocole d’accord entre la RDC et l’opérateur satellite Monacosat le 12 novembre. Ce partenariat stratégique traduit l’ambition de la RDC de se doter d'une capacité Internet renforcée, issues de diverses technologies télécoms, destinée à renforcer la fourniture de services télécoms de qualité sur toute l’étendue du pays, même dans les zones les plus reculées.
Bien qu’aucune information n’ait été dévoilée par le ministère des PT-NTIC sur l’objectif stratégique de la visite chez Thales Alenia Space, celle-ci laisse tout de même transparaître des possibilités de réponse quant à certaines questions de surveillance du territoire exprimées par la RDC dans le passé. En 2022, le gouvernement congolais avait manifesté le désir d’acquérir un satellite d’observation de la Terre sur fonds propres d’une valeur de 100 millions de dollars. Un appel d'offres avait d’ailleurs été lancé à cet effet en novembre par le ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique.
Que ce soit pour les télécommunications ou l’observation de la Terre, le satellite s’impose comme une technologie de forte valeur. Pour la RDC qui affronte des défis sécuritaires et économiques, le satellite peut se révéler un atout dans la sécurisation de ses frontières et de ses localités face aux groupes rebelles, une identification des zones touchées par des catastrophes naturelles, pour combattre les activités minières illégales, apprécier l’état des différentes infrastructures stratégiques du pays.
Samira Njoya
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Les transferts de fonds internationaux jouent un rôle clé dans l'économie mondiale, facilitant les échanges financiers. En Afrique, l'essor du mobile money a révolutionné ces envois, permettant d’améliorer l’inclusion financière.
Les transferts internationaux de fonds via mobile money figurent parmi les services ayant enregistré les plus fortes croissances en Afrique en 2023. Le montant total des fonds envoyés a atteint près de 29 milliards de dollars, soit une augmentation de 33 % par rapport aux 22 milliards de dollars de 2022, selon l'Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA).
Une adoption renforcée par la pandémie de Covid-19
Dans son rapport intitulé « Le point sur le secteur : les services de mobile money dans le monde, Résumé 2024 », publié en avril dernier, la GSMA explique que cette croissance a été en grande partie impulsée par la pandémie de Covid-19. Durant cette période, les diasporas du monde entier ont adopté massivement les transferts via mobile money pour répondre aux besoins urgents de leurs proches en Afrique.
Cette habitude, née de la nécessité d'effectuer des transactions rapides, sécurisées et abordables, a perduré, notamment en raison du faible taux de bancarisation sur le continent. Le mobile money s'est ainsi imposé comme une alternative essentielle aux services bancaires traditionnels. Les transferts internationaux via mobile money ont crû de 16 milliards de dollars en 2021 pour atteindre les 29 milliards de 2023.
Une part significative dans le marché du mobile money
En 2023, les transferts internationaux par mobile money ont représenté 3,18 % des 912 milliards de dollars échangés via mobile money en Afrique subsaharienne. Bien qu'ils constituent une part modeste, ces transferts jouent un rôle clé dans le secteur. Les paiements marchands, une autre composante majeure, ont atteint 74 milliards de dollars, soit environ 8,11 % du montant total des transactions par mobile money, en hausse de 14 % par rapport à 2022. Par ailleurs, les transferts entre banques et mobile money (dans les deux sens) ont progressé de 15 % sur un an, atteignant 210 milliards de dollars en 2023 selon la GSMA.
Défis et recommandations pour le développement des transferts internationaux
Malgré cette forte croissance, le développement des transferts internationaux via mobile money en Afrique subsaharienne est freiné par des défis structurels. Parmi ceux-ci figure la faible adoption des services financiers mobiles, malgré une pénétration importante de la téléphonie mobile. En 2023, la région comptabilisait 856 millions d’abonnements à des services mobile money pour 980 millions d’abonnements téléphoniques.
Pour accélérer le développement de ce secteur, la GSMA recommande de multiplier les partenariats entre opérateurs télécoms et banques afin de favoriser l’interopérabilité et de réduire les coûts de transaction. Parallèlement, les gouvernements pourraient soutenir ces initiatives en investissant dans les infrastructures numériques dans les zones reculées et en adoptant des réglementations favorables. Ces actions rendraient les services de mobile money encore plus accessibles et renforceraient leur impact sur l’inclusion financière à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
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Entre 2022 et 2024, la moyenne des scores des pays africains à l’indice de développement de l’administration en ligne a progressé de 4,8%, passant de 0,4054 à 0,4247. Djibouti suit la cadence et multiplie les efforts pour dématérialiser le plus de services possibles.
Les autorités djiboutiennes ont annoncé le jeudi 14 novembre le lancement de la phase pilote du projet de plateforme numérique pour le permis de construire. Le but est de simplifier et d’accélérer le processus d’octroi de ces permis aux particuliers et aux entreprises dans le pays.
Cette phase intervient après l’annonce lors de la 8e séance du Conseil des ministres, en mai 2024, de la mise en place du projet d'e-permis de construire. La plateforme devrait faire partie intégrante du portail national des services en ligne où l’on retrouve un certain nombre de services publics dématérialisés. A la recherche de partenaires techniques et financiers pour atteindre ces objectifs, le gouvernement djiboutien s’est rapproché plus tôt dans la semaine de l’Union européenne dans le cadre de la stratégie d’investissement « Global Gateway ».
La mise en place de l'e-permis de construire s’inscrit dans le cadre du projet « Djibouti Fondement Numérique », dont l’un des objectifs est d’accélérer la transformation numérique du pays. Dans un rapport publié en septembre dernier, les Nations unies positionnent Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1. Par contre, le pays dispose d’un indice des services en ligne (une des composantes de l’EGDI) faible qui s’est établi en 2024 à 0,2092.
Au cours de cette phase pilote, le document sera délivré dans un délai de sept jours, selon le portail national des services en ligne de Djibouti. Les dépôts pourront être effectués du samedi au jeudi entre 7h et 14h.
Adoni Conrad Quenum
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Dans un contexte où l’accès aux technologies reste inégal, les pays cherchent des solutions innovantes pour améliorer leur connectivité. Les partenariats internationaux, notamment dans le domaine satellitaire, représentent des leviers essentiels pour combler cette fracture numérique.
Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), a signé le mardi 12 novembre à Monaco un protocole d'accord avec Monacosat, premier opérateur satellitaire de la principauté de Monaco, pour déployer des infrastructures satellitaires en RDC. Cet accord marque le début des négociations, avec des discussions à venir pour finaliser les modalités de mise en œuvre de la collaboration.
Coopération num. RDC-Principauté de Monaco :
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 13, 2024
À Monaco, S.E.M Augustin Kibassa et #MONACOSAT ont signé 12 nov. un protocole d’accord pour la construction des infrastructures satellitaires en RDC. La cérémonie s'est déroulée en présence d'un Représentant du gouvernement de Monaco. pic.twitter.com/JgWKwOj0g9
Selon le communiqué du ministère congolais chargé des TIC, l'initiative vise à réduire la fracture numérique dans les zones rurales et difficiles d'accès, en utilisant les capacités satellitaires de Monacosat pour étendre la connectivité. « Nous avons décidé de travailler en étroite collaboration et de se consulter sur des questions d'intérêt commun, sur le déploiement par la RDC d'un réseau des télécommunications par satellite par les moyens d'acquisition de la capacité satellitaire auprès de Monacosat ».
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique « Horizon 2025 » de la RDC, qui vise à développer des infrastructures numériques solides pour connecter le pays. Elle intervient quelques jours après la signature d’un accord de coopération avec le gouvernement polonais pour soutenir l’extension des infrastructures numériques en RDC.
Malgré les efforts du gouvernement, le pays affiche encore des taux de connectivité faibles. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile, et à peine 0,017 4 % à l’Internet fixe, au 30 juin 2023. Le dernier rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) « E-Government Survey 2024 », publié en septembre, souligne cet écart indiquant que l’indice de développement des infrastructures télécoms de la RDC était de 0,1591, loin de la moyenne africaine de 0,4534.
Si les discussions aboutissent favorablement, Monacosat pourra étendre sa couverture à l’ensemble du territoire congolais grâce à son satellite TurkmenAlem52E/MonacoSAT, déjà opérationnel en Afrique. Cette initiative permettrait non seulement de connecter des millions de Congolais, mais aussi de faciliter l'accès aux services d’éducation, de santé, ainsi qu’aux services publics numériques, contribuant ainsi au développement global du pays. Elle pourrait également compenser le retard dans le déploiement du réseau de fibre optique, dont l'extension est estimée à près de 50 000 kilomètres.
Samira Njoya
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Une absence d’information sur les quantités de marchandises disponibles sur le marché peut être source d’inflation. La manipulation de la pénurie par des commerçants indélicats en est parfois la cause. Veiller à ce que de telles pratiques ne se produisent pas est un enjeu d’équité économique et sociale.
L’application « TALO », développée par de jeunes talents congolais, marque une avancée dans le contrôle économique de la République démocratique du Congo. Présentée en Conseil des ministres le vendredi 8 novembre par le vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, cette innovation permettra une surveillance en temps réel des pratiques commerciales et des flux de stocks, renforçant ainsi la transparence et la régulation des prix.
L’application « TALO » intègre deux modules clés : un module mobile conçu pour les enquêteurs de terrain, qui leur permettra de collecter et de centraliser les données de prix de façon hebdomadaire, et une plateforme dédiée aux opérateurs économiques. Ce second module offre aux entreprises la possibilité de soumettre directement des informations sur leurs stocks, les prix pratiqués et les structures tarifaires, en respect des réglementations en vigueur. Ce dispositif vise à améliorer la transparence des pratiques commerciales et à renforcer la régulation économique au profit des consommateurs.
L’adoption de l’application TALO reflète la volonté du gouvernement congolais de renforcer la transparence et de restaurer la confiance des opérateurs économiques ainsi que de la population vis-à-vis du contrôle économique. Daniel Mukoko Samba a souligné que cette initiative vise à transformer les missions de contrôle en véritables outils de régulation, loin des abus, afin de garantir un environnement commercial plus fiable et équitable.
L’application TALO s’inscrit dans une démarche globale visant à renforcer la régulation économique en République démocratique du Congo. En complément d’une série de mesures de supervision et de régulation, l’application permet une gestion plus transparente et efficace des contrôles économiques. Elle permet notamment de renforcer la conformité aux normes établies, d’évaluer les missions de contrôle, et d’assurer le respect du droit au contradictoire pour les opérateurs économiques. Par ailleurs, elle facilite la collecte des plaintes et la détection d’éventuels abus.
Grâce à ce dispositif, le gouvernement espère créer un cadre économique plus juste, favorisant une meilleure transparence et la confiance des acteurs économiques. La sensibilisation des opérateurs à travers la diffusion d’un guide sur le contrôle économique est également un élément clé pour garantir un environnement d’affaires plus régulé et propice aux investissements en RDC.
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Le volume de déchets électroniques et électriques croît en Afrique chaque année. Réussir à leur donner une seconde vie peut contribuer à réduire la pression actuelle sur l’environnement, tout en créant de la richesse pour les jeunes.
Orange Moyen-Orient et Afrique (OMEA) et la coopération allemande (GIZ) annoncent le mercredi 13 novembre le lancement du projet « Master Repair ». Fruit d’un investissement conjoint de 2,85 millions d’euros, cette initiative propose des formations spécialisées dans la réparation d’appareils électroniques ainsi que dans l’installation et la maintenance de panneaux solaires ou de fibre optique. Les jeunes hommes et femmes du Maroc, de Tunisie, du Sénégal et d’Egypte, notamment les personnes en situation de handicap, sont ciblés.
Le projet est présenté comme une approche inclusive pour renforcer l'employabilité des jeunes et promouvoir la création de micro-entreprises dans les domaines de la réparation électronique et des technologies durables.
💫Fiers d'annoncer le lancement de "Master Repair" en partenariat avec @giz_gmbh
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) November 13, 2024
Un projet ambitieux pour renforcer l’employabilité des jeunes et promouvoir la création de TPE dans les métiers de la réparation électronique et des technologies durables💻https://t.co/PGoKUqqTwk pic.twitter.com/WdgwzwK5X9
Selon Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Moyen-Orient et Afrique, « ce partenariat avec la GIZ illustre notre engagement à accompagner les jeunes, notamment les femmes et les personnes en situation de handicap, vers une insertion professionnelle durable et un avenir économique plus inclusif. Ensemble, nous investissons dans des compétences qui non seulement créent des opportunités, mais renforcent également les bases d’une économie circulaire et résiliente pour demain ».
Master Repair est mis en œuvre dans le cadre du programme develoPPP, commandé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et soutenu par l’initiative spéciale « Un travail décent pour une transition juste ». Cette initiative s’inscrit dans la mission d’Orange Digital Center de promouvoir l’inclusion numérique et de soutenir le développement des compétences numériques pour l’emploi, en particulier chez les jeunes et les femmes.
D’après Market Research Network, la taille du marché mondial de la maintenance et de la réparation électroniques a été évaluée à 98,1 milliards $ en 2022 et devrait atteindre 142,7 milliards $ d'ici 2030, avec un taux de croissance annuel moyen de 4,5 % entre 2024 et 2030. Bien qu’aucune donnée ne présente la situation particulière de l’Afrique, il est tout de même juste de rappeler que ce marché porte des opportunités. Avec la majorité de la population vivant avec moins de 5 $ par jour selon la Banque mondiale, l’acquisition d’appareils neufs est le fruit de sacrifices. Les faire réparer en cas de panne s’avère donc moins coûteux que d’en racheter de nouveaux.
Accroître le nombre de jeunes dotés de compétences dans le dépannage électronique et la maintenance devrait aussi contribuer à mieux répondre aux besoins des ménages, ainsi qu'à ceux des entreprises. Une technicité qui permettra à des milliers de jeunes africains de générer du revenu.
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La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement djiboutien. L’exécutif ambitionne de transformer le pays en un hub technologique à l’horizon 2035.
Le gouvernement djiboutien veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne (UE) pour accélérer la transformation numérique du pays. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre entre Mariam Hamadou Ali, ministre déléguée chargée de l’Economie numérique et de l’Innovation, et Denisa-Elena Ionete, ambassadrice de l’UE dans le pays.
La coopération s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement « Global Gateway » de l’Union européenne qui vise à faire avancer la double transition numérique et verte et fournir des connexions fiables et durables aux pays partenaires. Les projets discutés comprennent l’e-permis, l’e-cabinet, la cybersécurité et la formation numérique.
L’Union internationale des télécommunications (UIT) classe Djibouti au 17e rang africain sur 47 pays en matière de développement des TIC, avec un score de 61,6 sur 100. Le pays a perdu une place par rapport à 2023 où il occupait la 16e place avec un score de 63,6. De plus, l’Organisation des Nations unies (ONU) classe Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1.
En matière de cybersécurité, l’UIT classe Djibouti dans la catégorie Tier 4, « témoignant d’un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions impulsées par le gouvernement ». Par exemple, l’UIT considère « les mesures législatives » comme le point fort de Djibouti, mais des efforts restent à faire dans les volets suivants : « mesures techniques », « mesures organisationnelles », « mesures de développement des capacités », et « mesures de coopération ».
Le soutien de l’UE devrait contribuer à la réalisation du projet « Djibouti Fondement Numérique », déjà soutenu par la Banque mondiale. Ledit projet vise notamment à faire du pays un hub technologique à l’horizon 2035, grâce à la promotion des services numériques et à la mise en place d’un environnement propice pour les investissements du secteur privé dans les TIC.
Isaac K. Kassouwi
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La transformation numérique et l’intelligence artificielle jouent un rôle clé dans la modernisation et la compétitivité des pays. En renforçant ces domaines, les pays aspirent à moderniser leurs infrastructures, améliorer leurs services publics et renforcer leur économie numérique.
La Tunisie s'apprête à mettre en place une stratégie de transformation numérique et une stratégie en intelligence artificielle (IA). Le ministre des Technologies de la Communication, Sofiene Hemissi (photo), a annoncé ces initiatives en marge du 10e Forum international des directeurs des systèmes d’information (DSI), qui s’est tenu du jeudi 7 au samedi 9 novembre à Hammamet. Ces stratégies visent respectivement à renforcer l’utilisation du numérique et à valoriser les atouts de la Tunisie dans le domaine de l’IA.
Concernant la stratégie nationale de transformation numérique, Sofiene Hemissi a précisé qu’elle repose sur plusieurs piliers essentiels, dont la numérisation des services administratifs et publics, le développement de l’économie numérique, le soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans les domaines numériques, l’amélioration de l’infrastructure des réseaux de communication et le renforcement du cadre législatif et réglementaire pour sécuriser le cyberespace.
Quant à la stratégie en IA, prévue pour 2025, elle vise l’intégration de l'IA dans des secteurs clés tels que la santé, l'éducation, l'environnement et les transports, tout en renforçant la numérisation et en favorisant l'utilisation des données ouvertes. Elle se concentre aussi sur la création d’incubateurs d’entreprises et de programmes d’accompagnement pour les projets technologiques prometteurs au niveau local.
La stratégie numérique en préparation remplacera celle de 2022-2025, qui a permis de positionner la Tunisie parmi les leaders africains en matière d'indicateurs numériques. Selon le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) publié en décembre 2023, la Tunisie se classe au 8e rang avec un indice de 77,2 sur 100 pour le développement des TIC. En matière d’administration électronique, la Tunisie occupe la première place en Afrique du Nord et la troisième au niveau continental, d'après le rapport « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » des Nations unies (UN DESA), avec un indice de 0,6935 sur 1, supérieur à la moyenne africaine de 0,4247.
Samira Njoya
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