La transformation numérique est l’une des priorités des autorités ghanéennes, qui misent sur la coopération internationale pour atteindre leurs objectifs.
Le gouvernement ghanéen souhaite approfondir sa collaboration avec l’Allemagne dans le secteur du numérique. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre entre Samuel Nartey George (photo, au centre), ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l'Innovation, et une délégation allemande, le lundi 17 mars.
Les discussions ont porté sur la promotion de la recherche et du développement dans les technologies numériques, le soutien aux startups et aux entrepreneurs du secteur des TIC au Ghana, ainsi que l’accélération de l’adoption des solutions numériques.
Ce partenariat s’inscrit dans les efforts de transformation numérique du gouvernement ghanéen. Fin novembre 2024, l’exécutif lançait une politique économique numérique visant à exploiter ces technologies pour la croissance, l’amélioration des services publics et un accès équitable. En octobre, un fonds de 5 millions $ avait déjà été annoncé pour soutenir l’innovation technologique.
En 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place sur 193. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084.
Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire sur le plan des capacités.
L’Allemagne, champion mondial de la transformation numérique (classée 12e), affiche un score de 0,9382, bien au-dessus de la moyenne mondiale (0,6382). Sur l’indice de développement des TIC, elle atteint 87,8 sur 100.
Une étude conjointe de la Société financière internationale (IFC) et de Google prévoit que l’économie numérique africaine vaudra 712 milliards $ d’ici 2050, soit 8,5 % du PIB continental. En 2022, le secteur TIC a contribué pour 21 milliards de cedis (1,36 milliard $) au PIB ghanéen, représentant environ 4 % de l’économie, contre 4,4 milliards en 2016.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités malgaches veulent accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un pilier de l’économie. Cela concerne tous les secteurs, y compris celui de la santé.
Le gouvernement malgache a officiellement lancé le projet de digitalisation des hôpitaux. Le ministère de la Santé publique et le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications (MDNPT) ont signé une convention de partenariat le vendredi 14 mars pour ce projet qui vise à établir la bonne gouvernance et la transparence au sein des hôpitaux publics et à rapprocher les services de santé de la population.
« Plusieurs étapes sont prévues dans ce projet, mais l'optimisation du parcours patient ainsi que la prise en charge des patients ont été définies comme priorités car ayant des impacts directs au quotidien de la population Malagasy », a déclaré le MDNPT dans un communiqué sur sa page Facebook. Zely Arivelony Randriamanantany (photo, à droite), ministre de la Santé publique, a ajouté qu’une fois les outils et systèmes numériques déployés, l'encadrement des patients et les mouvements financiers pourront être suivis de façon adéquate.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement malgache de mettre le numérique au service du développement national, conformément au Plan stratégique quinquennal du numérique 2023-2028 qui vise à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique. Dans le domaine de la santé, l’exécutif veut investir dans le capital humain et la bonne gouvernance, améliorer l’accès aux soins et renforcer la confiance dans le système de santé national.
Le programme peut contribuer à améliorer les services de santé et optimiser les décisions grâce à la collecte, le stockage et l’analyse en temps réel des données, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans son rapport « Health Data Digitalization in Africa Unlocking the potential », publié en 2024, l’organisation déclare : « Cette approche axée sur les données aide les professionnels de santé à choisir les traitements appropriés et soutient les décideurs politiques dans l’élaboration de politiques de santé impactantes ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’UNESCO a déjà soutenu la numérisation de l’éducation dans plusieurs pays africains depuis 2015 par le biais de ce programme. Il s’agit, entre autres, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Ghana.
Le gouvernement namibien s’est associé à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) afin de numériser l’éducation. L’initiative vise à intégrer les technologies numériques dans le système éducatif national afin de l’améliorer.
Officiellement lancée le mercredi 12 mars, elle s’inscrit dans la troisième phase du programme « ICT Transforming Education in Africa – Phase III », initié en 2015 par l’UNESCO en partenariat avec le Korean Funds-in-Trust (KFIT). Ce programme exploite les TIC pour le développement de l’éducation en Afrique subsaharienne.
En Namibie, le projet sera mis en œuvre par l’Institut national de développement de l’éducation (NIED). Il comprend la création d’une plateforme numérique nationale avec des contenus alignés sur le programme scolaire, la formation aux compétences numériques pour les enseignants et les apprenants, ainsi que l’élaboration d’une politique globale sur l’usage des TIC dans l’éducation.
Le gouvernement namibien considère les TIC comme un levier clé de transformation de l’éducation, identifié dans le projet de charte 2023-2030 issu de la conférence nationale sur l'éducation de 2022. Une évaluation des besoins, menée entre juin et août 2024, a révélé plusieurs défis à relever, notamment l’accessibilité aux ressources d’apprentissage numériques, les compétences numériques des enseignants et le cadre réglementaire encadrant l’usage des TIC dans les écoles.
« La nature dynamique de la technologie exige une adaptation et une innovation constantes. Pour exploiter pleinement le potentiel des TIC dans l'enseignement et l'apprentissage, nous devons nous appuyer sur nos acquis et combler les lacunes existantes. Ce projet nous offre une occasion unique d’accélérer la transformation numérique de l’éducation », a déclaré Anna Nghipondoka, ministre de l’Éducation, des Arts et de la Culture.
Cependant, la numérisation de l’éducation repose sur un accès généralisé à Internet, aussi bien dans les établissements scolaires qu’au domicile des élèves et des enseignants. Actuellement, 62,2 % de la population namibienne estimée à environ 2,9 millions dispose d’une connexion Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). L’organisation précise que 63,2 % des foyers sont connectés. Néanmoins, ce chiffre peut inclure des ménages où un seul membre dispose d’un abonnement, y compris mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement camerounais souhaite accélérer sa transformation numérique, un processus qui nécessite des investissements. Par exemple, l’exécutif a lancé en 2023 le Projet d’accélération de la transformation numérique, financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions $.
Dans le cadre du projet Promotion de la recherche, de l’innovation et de la culture numérique en Afrique centrale (PRICNAC), l’Union européenne (UE) a investi 1,93 million d’euros (2,09 millions $) pour financer 12 micro-projets au Cameroun sur quatre ans. C’est ce qui ressort de l’atelier de capitalisation du projet, organisé du 10 au 14 mars 2025 à Douala, selon _Investir au Cameroun_.
« Il s’agit d’évaluer ce projet sur les plans quantitatif et qualitatif afin de concevoir un plan de pérennisation permettant à ce type d’initiative de perdurer », a déclaré Alain Kiyindou, directeur régional de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour l’Afrique centrale et les Grands Lacs.
Avec un coût global d’environ 5 millions d’euros pour 17 mini-projets répartis dans 8 pays d’Afrique centrale, le PRICNAC a été financé à 15 % par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et à 85 % par l’UE, via le fonds ACP pour l’innovation et son programme de recherche et innovation.
Le projet, qui s’est déroulé de janvier 2021 à janvier 2025, vise à renforcer les capacités en recherche et innovation dans les pays d’Afrique centrale. Il entend consolider les écosystèmes d’innovation et créer des synergies entre l’entrepreneuriat, le numérique et les politiques d’innovation pour favoriser le développement durable et réduire la pauvreté.
Le Cameroun a concentré 70 % des 17 mini-projets du PRICNAC et consommé 60,48 % de son budget. Parmi les projets financés figure Synerime, porté par l’ingénieur camerounais Flavien Kouatcha. Ce projet vise à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes en favorisant les synergies entre les écosystèmes de la recherche, de l’innovation et les entreprises.
Ce projet, financé à hauteur de 150 000 euros, a été mis en œuvre dans trois pays : le Congo, le Cameroun et le Gabon. « Nous avons formé des jeunes entrepreneurs et innovateurs étudiants à enregistrer un brevet, à proposer une solution à une entreprise et à rédiger des contrats avec des entreprises privées, afin que ces dernières puissent adopter leurs solutions », explique Flavien Kouatcha.
Frédéric Nonos
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Ces dernières années, l'accélération du processus de numérisation est devenue une priorité pour l'État algérien. Dans ce contexte, la fiscalité entièrement numérique se profile comme une solution pour simplifier et sécuriser les démarches fiscales.
Le président de la République d’Algérie, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions fermes pour accélérer le projet d'interconnexion numérique des données fiscales nationales avec la base de données numérique nationale. Cette directive a été formulée lors du Conseil des ministres qu'il a présidé dimanche 9 mars, mettant ainsi en avant la volonté des autorités d'éliminer toute intervention humaine dans la gestion des données fiscales et d'améliorer la transparence et l'efficacité du système fiscal.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, « cette directive vise à faciliter les démarches des investisseurs tout en assurant la transparence dans le recouvrement, le suivi et la régularisation fiscale, grâce à un processus entièrement numérisé ».
L'enjeu de cette numérisation et interconnexion des données fiscales est multiple. Tout d'abord, elle simplifiera les procédures fiscales pour les contribuables, notamment les investisseurs, en leur offrant un accès plus fluide et rapide aux services fiscaux. Ensuite, elle renforcera la transparence et la traçabilité des transactions fiscales, réduisant ainsi les risques de fraude, d'évasion fiscale et d'incivisme fiscal. Par ailleurs, cette transformation numérique devrait optimiser la mobilisation des ressources fiscales et améliorer l'évaluation des biens fonciers.
Ce projet s'inscrit dans un contexte plus large de modernisation de l'administration fiscale et de numérisation des services publics en Algérie. Depuis le début de l'année 2023, plusieurs secteurs prioritaires, notamment les Douanes et les Domaines, ont entamé un processus de transformation numérique complète.
L'administration fiscale a progressé avec le déploiement de plateformes numériques dans différentes structures et centres fiscaux du pays. Parmi ces outils, les plateformes « Djibayatic » et « Moussahamatic » permettent aux contribuables d'effectuer des téléprocédures, des télédéclarations et des paiements d'impôts en ligne.
Cependant, pour que cette réforme porte pleinement ses fruits, il est essentiel d'assurer l'interopérabilité des plateformes fiscales avec celles d'autres administrations et secteurs économiques. C'est dans cette optique que neuf interfaces essentielles doivent être mises en place, notamment avec le ministère de l'Intérieur, les Douanes, les Domaines, le Centre national du registre du commerce (CNRC) et l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI). Ces interconnexions devraient permettre d'affiner l'identification des contribuables et de simplifier les procédures fiscales.
L'accélération de ce projet répond ainsi à une double exigence : moderniser l'administration fiscale pour mieux servir les citoyens et optimiser la collecte de l'impôt afin de renforcer les finances publiques. La réussite de cette transformation numérique repose sur la mise en place rapide et efficace des infrastructures nécessaires, la formation des agents fiscaux aux nouveaux outils digitaux et une sensibilisation accrue des contribuables aux avantages de la numérisation fiscale. Grâce à ces mesures, l'Algérie s'engage résolument vers une administration fiscale moderne, transparente et performante.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités marocaines accordent une importance particulière au renforcement des compétences numériques des citoyens. Une convention d’accord a été signée fin février dernier pour la création d’une école spécialisée en codage dans la région de Fès-Meknès.
Le gouvernement marocain a décidé de former les enfants aux compétences numériques et à l’intelligence artificielle. Une convention d’accord a été signée samedi 8 mars entre les différentes parties prenantes, sous la supervision de la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah-Seghrouchni.
Le partenariat inclut également le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le ministère de l’Économie et des Finances ainsi que l’Université Mohammed VI Polytechnique.
« Ce programme national vise à initier les enfants aux technologies numériques et à l’intelligence artificielle à travers des ateliers de formation, tout en leur inculquant une utilisation responsable et sécurisée des outils digitaux. Adoptant une approche inclusive, cette initiative ambitionne d’accompagner les jeunes talents numériques à travers tout le Royaume, afin de les intégrer dans la dynamique de transformation digitale du pays », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition du Maroc de « développer un vivier de talents de qualité dans le domaine du numérique », affichée dans la stratégie « Digital Maroc 2030 ». De plus, le royaume veut monter en gamme et renforcer son positionnement dans les secteurs de l'outsourcing et de l'exportation numérique. C’est dans ce cadre qu’une convention d’accord a été signée fin février pour la création d’une école spécialisée en programmation et en codage dans la région de Fès-Meknès.
Le programme peut contribuer à préparer les enfants marocains au marché du travail en pleine mutation en raison de la transformation numérique accélérée. À titre d’exemple, la Banque mondiale estime que d’ici 2030, près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques. Bien que le Maroc ne fasse pas partie de cette région, cette projection souligne l’importance stratégique de la formation aux compétences numériques pour accompagner la transition digitale des pays africains.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les travaux de la composante tchadienne de la Dorsale transsaharienne à fibre optique ont été lancés en mai 2023. Le projet, confié au Groupement CGPS/LORYNE, devait initialement durer dix mois.
Le gouvernement tchadien demande aux entreprises concernées d’accélérer les travaux de la composante tchadienne du projet DTS, tout en veillant à ne pas compromettre la qualité des installations. Selon les autorités, l’infrastructure accuse un retard significatif, n’étant réalisée qu’à hauteur de 32 %.
Boukar Michel, ministre des Télécommunications, a constaté l’état d’avancement des travaux le jeudi 6 mars, lors d’une visite sur le terrain. Il était accompagné de ses collaborateurs et de responsables des entités sous tutelle, notamment l'Agence de développement des TIC (ADETIC) et l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Cet appel intervient après une intervention de M. Boukar Michel en mai 2024, où il avait déploré la lenteur des travaux et annoncé qu'une « décision drastique » serait prise. Lors d’une autre visite en octobre, le ministre, accompagné de représentants de l’Union européenne (UE) et de la Banque africaine de développement (BAD), avait souligné des progrès, bien que modérés, tout en affirmant que les travaux prendraient fin fin 2024 ou au début de 2025.
La composante tchadienne de la DTS est un élément clé de la stratégie de désenclavement numérique du Tchad. Ne disposant pas d'accès direct à la mer ni à des câbles sous-marins, le pays s’appuie sur ses voisins, notamment le Cameroun et le Soudan, pour son accès à l’Internet international. Cette infrastructure devrait aussi faciliter l’interconnexion avec des pays tels que le Niger, le Mali, le Nigeria, la Mauritanie et l’Algérie. Des discussions officielles avec l’Égypte ont également été lancées en décembre 2024, ouvrant la voie à d’autres collaborations.
« Pour une communication électronique dynamique, il faut une route pour le trafic des données numériques, et cette route, la plus appropriée de nos jours, n’est autre que la fibre optique. C’est pourquoi le Gouvernement se déploie avec l’appui de ses partenaires à développer les technologies de l’information et de la communication (TIC) », a déclaré le ministère des Télécommunications dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités nigérianes misent sur le numérique pour améliorer la qualité des services publics. Par exemple, l’exécutif veut numériser 75 % des services publics d’ici 2027.
Le gouvernement nigérian veut simplifier l’accès des citoyens aux services numériques publics. L’exécutif a dévoilé cette semaine un cadre d’infrastructure publique numérique pour accompagner efficacement les citoyens tout au long de leurs vies grâce à une plateforme assurant l’interopérabilité entre tous les services publics.
« Il [le cadre, Ndlr] garantira également que les applications technologiques utilisées par l’administration soient conçues et exploitées sans cloisonnement, tout en respectant les responsabilités et mandats des différents ministères, départements et agences à tous les niveaux de gouvernement au Nigeria », a déclaré Bosun Tijani, ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique, dans une publication sur X, le mardi 4 mars. Il a ajouté que cette « approche gouvernementale intégrée » tire parti des capacités du secteur privé pour développer des services destinés au public.
Cette initiative devrait contribuer à accélérer la transformation numérique du Nigeria. En effet, la Banque mondiale considère la DPI (identité numérique, paiements numériques, partage de données) comme intermédiaire entre l’infrastructure physique et les applications sectorielles. L’institution de Bretton Woods estime que les pays disposant d’une bonne infrastructure publique numérique peuvent également maintenir le fonctionnement des services publics, du commerce, des hôpitaux, des écoles et d’autres activités grâce aux canaux en ligne.
Le développement du cadre intervient alors que le gouvernement nigérian ambitionne de numériser 75 % des services publics d’ici 2027. En attendant, les Nations unies ont classé le pays 144e mondial sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) en 2024 avec un score de 0,4815 sur 1. Bien que le pays soit au-dessus des moyennes en Afrique de l’Ouest (0,3957) et en Afrique (0,4247), il est en dessous de la moyenne mondiale. Pour le volet des services en ligne, le pays a un score de 0,5372.
Il convient toutefois de rappeler que le gouvernement nigérian n’a pas encore précisé le calendrier de mise en œuvre du cadre DPI. Par ailleurs, la mise en œuvre effective de ce cadre dépendra fortement de l’infrastructure numérique physique en place dans le pays, y compris la connectivité Internet, les appareils, les serveurs, les centres de données, le cloud, les routeurs... Pour le volet « infrastructure de télécommunications » de l’EGDI, le Nigeria a obtenu un score de 0,4836 sur 1.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Comme de nombreux pays africains, la Tunisie mise sur la coopération internationale pour développer un secteur du numérique en pleine croissance. C’est dans cette optique que la Tunisie s’est récemment rapprochée de l’Inde et de la France.
La Tunisie veut renforcer sa coopération avec l’Italie dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. La question a fait l’objet de discussions lors d’une rencontre le lundi 3 mars entre Sofiene Hemissi (photo, à droite), ministre tunisien des Technologies de la communication, et Alessandro Prunas (photo, à droite), ambassadeur d’Italie en Tunisie.
Au cours des discussions, les deux parties ont notamment mis l’accent sur les domaines liés à la promotion de l’innovation, du soutien à l’entrepreneuriat et au développement des start-up.
Cette potentielle coopération pourrait aider le gouvernement dans son ambition de transformation numérique, dont il a fait un pilier du développement socioéconomique. En 2024, la Tunisie s’est classée à la 87e place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le pays a affiché un score de 0,6935 sur 1, surclassant les moyennes africaines et mondiale. En matière de cybersécurité, la Tunisie a également été classée dans la troisième catégorie sur cinq par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays a de gros efforts à faire dans les mesures organisationnelles, le développement des capacités et la coopération.
De son côté, l’Italie est classée parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité. Selon l’UIT, cela démontre « un engagement fort en matière de cybersécurité à travers des actions coordonnées et pilotées par le gouvernement. Cela inclut l'évaluation, l'établissement et la mise en œuvre de certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées sur l'ensemble des cinq piliers ou jusqu'à tous les indicateurs ». Le pays affiche également un EGDI de 0,8355 sur 1 et se positionne à la 51e place mondiale.
Il convient de noter que les discussions entre les deux parties n’en sont qu’à leur début. Les contours exacts de la potentielle collaboration n’ont pas encore été définis, et aucun accord officiel n’a, pour l’instant, été annoncé. Il faudra donc suivre l’évolution des négociations pour en savoir davantage sur les orientations et les implications éventuelles.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique est une priorité du gouvernement congolais. Pour atteindre ces objectifs dans ce domaine, l’exécutif veut renforcer son infrastructure télécoms national.
Le nouveau centre de données national de la République du Congo devrait être inauguré en novembre prochain, selon le gouvernement. Les travaux de construction de l’infrastructure lancée au début de l’année 2024 sont déjà exécutés à hauteur de 80%.
Visite du chantier du Data Center National : Un projet stratégique pour la transformation numérique du Congo https://t.co/VoUH6Ii6ey
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) March 1, 2025
Léon Juste Ibombo (photo, à droite), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a révélé cela, le jeudi 28 février, lors d’une visite du chantier. Il était accompagné de Solomane Koné (photo, au centre), directeur général adjoint pour la région Afrique centrale de la Banque africaine de développement (BAD). L’institution panafricaine finance le projet à hauteur de 13 millions $.
Les spécificités et les caractéristiques du datacenter n’ont pas encore été révélées au public. Toutefois, on sait qu’il sera installé dans un bâtiment de trois niveaux extensibles, avec un sous-sol. L’infrastructure comprendra des salles dédiées aux serveurs, au contrôle et à la supervision, ainsi que des espaces de réunion et de conférence. Des zones seront également réservées aux équipements d’alimentation énergétique et de climatisation, garantissant le bon fonctionnement du centre de données.
Alors que le gouvernement congolais veut accélérer sa transformation numérique et en faire un pilier du développement socioéconomique, la mise en service du datacenter peut contribuer à renforcer l’infrastructure télécoms nationale. En 2024, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) a attribué au pays un score de 0,2776 sur 1 à l’indice de l’infrastructure télécoms qui fait partie de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI). Pour cet indicateur, le Congo affiche un score de 0,3391 sur 1, se positionnant à la 166e place mondiale sur 193. Son score est en dessous des moyennes en Afrique centrale (0,3354), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
L’infrastructure devrait également contribuer à la souveraineté numérique du Congo, selon les autorités. « Toutes les données qui vont être produites au Congo doivent être stockées quelque part. Actuellement, ces données sont stockées à l’étranger si bien qu’on a des noms de domaines de chez nous qui se terminent souvent par ".fr" ou ".com", alors que le nom de domaine du Congo est ".cg". Dorénavant, nous pourrons héberger toutes les données publiques au niveau du datacenter, ainsi que celles des opérateurs de télécommunications, des banques, des compagnies d’assurance et des autres sociétés privées qui veulent les faire héberger ici, y compris les sauvegardes des sites de stockage primaires éventuels qu’ils utilisent », avait déclaré Michel Ngakala, coordonnateur du Projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (CAB), composante du Congo, en 2024 au lancement des travaux.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités nigériennes comptent sur la transformation numérique pour impulser le son développement socioéconomique du pays. L’exécutif veut notamment renforcer l’infrastructure télécoms nationale.
La construction du centre de données national du Niger en est à 13% de réalisation et devrait achevée d’ici le 30 septembre. Le projet, dont le coût total s’élève à 9 milliards FCFA (environ 14,3 millions USD), a été évoqué cette semaine par le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique, Sidi Mohamed Raliou, lors d’un passage à la télévision nationale consacré au bilan de son activité.
S’il n’a pas donné de précisions sur les capacités et caractéristiques techniques de l’infrastructure appelée à stocker et sécuriser les données publiques du pays, on sait toutefois qu’elle est de niveau Tier 3 selon les standards d’Uptime Institute qui mesure la redondance et la disponibilité annuelle des infrastructures numériques. Elle est donc censée intégrer plusieurs voies d’alimentation et de refroidissement, réduisant ainsi l’indisponibilité à 1,6 heure par an.
Une fois finalisé, le datacenter contribuera à renforcer l’infrastructure numérique du Niger, nécessaire à la transformation digitale. Le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) attribue au pays un score de 0,1578 sur 1 à l’indice de l’infrastructure télécoms qui fait partie de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI). Pour ce dernier indicateur, le Niger affiche un score de 0,2116 sur 1, se positionnant à 187e place mondiale sur 193. C’est en dessous des moyennes en Afrique de l’Ouest (0,3957), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
Au-delà du centre de données, le pays sahélien doit prendre des mesures pour accélérer la couverture et l’adoption des TIC. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime en effet que les réseaux 3G et 4G y couvrent respectivement 24% et 17,5% de la population, contre 92% pour la 2G. Les données de DataReportal montrent également que le Niger comptait 4,69 millions d’abonnés à Internet au début de l’année 2024, pour un taux de pénétration de 16,9%. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile était quant à lui de 59,4%.
Isaac K. Kassouwi
Editing : Feriol Bewa
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Le ministère délégué chargé de l'Economie numérique et de l'Innovation de Djibouti a engagé un programme de renforcement des compétences numériques des cadres du gouvernement. Le département a annoncé le dimanche 23 février le lancement d’une formation dans le domaine de l'infrastructure Cloud, en partenariat avec la Digital Coopération Organization (DCO), Oracle University et l’Institut national d’administration publique (INAP).
Renforcement des #compétences_numériques des #cadres_djiboutiens
— MDENI (@MENIDjib) February 23, 2025
Le @MENIDjib en partenariat avec @dcorg et d'@Oracle_Edu a co-organisé avec l'INAP le lancement de la formation dans le domaine de l'infrastructure Cloud pour accompagner la transformation digitale de l’État.
1/3 pic.twitter.com/A5nSa6bmsj
Les formations portent sur des domaines clés tels que le cloud, l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la gestion des données, apprend-on. Ces formations sont mises à disposition des participants, issus de divers départements ministériels, sur la plateforme MyLearn d’Oracle University. Selon le ministère, ce programme est « une initiative clé pour renforcer les compétences des cadres de l'administration, afin de mieux maitriser les outils technologiques de pointe, pour améliorer nos services publics et accélérer l’innovation numérique ».
À travers cette initiative, le gouvernement djiboutien veut équiper les cadres des compétences nécessaires pour soutenir la transformation numérique du pays. La Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. En attendant, les Nations unies donnent un score de 0,2800 sur 1 à Djibouti selon l’indice des infrastructures télécoms, qui fait lui-même partie de l’indice de développement de l’e-gouvernement. Pour cet indicateur, le pays a un score de 0,2911 sur 1, en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382).
Rappelons que le gouvernement djiboutien a lancé dès 2022 le projet « Djibouti Fondement Numérique », avec le soutien financier de la Banque mondiale. L’exécutif ambitionne de doter le pays d’une économie numérique forte et inclusive d’ici 2035 en exploitant la puissance des technologies d’innovation. La stratégie déployée est établie autour d’un projet de développement du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’économie numérique pour contribuer à la croissance économique par sa valeur ajoutée.
Il convient de préciser qu’au-delà du renforcement des capacités des cadres, l’ensemble de la population a besoin de compétences numériques, qui constituent selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) l’une des principales barrières à l’adoption de l’Internet et, par ricochet, des services numériques. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime à 65% le taux de pénétration de l’Internet à Djibouti, contre 74,4% pour la téléphonie mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Horizon Industries a officiellement lancé ses activités au Burkina Faso en avril 2022. La société est détenue par l’État à hauteur de 35 %, à travers le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES).
Le gouvernement burkinabè prévoit de s’approvisionner en matériel informatique auprès de la société locale Horizon Industries au profit de l’administration publique. Les autorités ont approuvé la signature d’un accord-cadre à cet effet lors du Conseil des ministres du mercredi 19 février.
Le communiqué du Conseil des ministres ne précise ni le type de matériel que le gouvernement souhaite acquérir ni la quantité. Toutefois, on sait qu’Horizon Industries est spécialisée dans l’assemblage d’ordinateurs portables, de téléphones, de tablettes et d’équipements électroménagers.
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des ambitions de transformation numérique du gouvernement burkinabè. L’exécutif veut positionner le pays comme un leader africain dans l'intégration des TIC dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture. C’est dans ce cadre que le gouvernement a lancé en 2024 la réhabilitation du Réseau informatique national de l’administration (RESINA), qui connectait déjà environ 2800 bâtiments administratifs en août 2023. 130 nouveaux sites avaient été annoncés pour rejoindre le projet en décembre 2024.
Pour le moment, le pays se classe 175e sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le Burkina Faso affiche un score de 0,2895 sur 1, inférieur aux moyennes de l’Afrique de l’Ouest (0,3957), de l’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382).
Il convient toutefois de rappeler que l’usage des appareils acquis par le gouvernement pour l’administration nécessitera des compétences numériques de la part des fonctionnaires. De plus, ces équipements pourraient nécessiter un accès à Internet pour certaines tâches. Il serait donc essentiel que les administrations soient connectées à l’Internet haut débit.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Comme de nombreux pays africains, la Tunisie mise sur la coopération internationale pour développer un secteur du numérique en pleine croissance. C’est dans cette optique que la Tunisie s’est récemment rapprochée de l’Inde.
La Tunisie explore les opportunités de coopération avec la France dans le domaine du numérique. Sofiene Hemissi, ministre tunisien des Technologies de la communication, a discuté des perspectives avec Clara Chappaz (photo, à droite), ministre déléguée française chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, en marge du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, tenu du 10 au 11 février à Paris.
« À cette occasion, le ministre a exprimé l’ambition de la Tunisie de contribuer activement à la mise en œuvre des orientations et initiatives discutées lors du sommet, visant à mettre les technologies de l’intelligence artificielle au service de l’humanité dans un cadre responsable et inclusif », a déclaré le ministère tunisien des Technologies de la communication dans un communiqué.
Cette potentielle coopération pourrait aider le gouvernement dans son ambition de transformation numérique, dont il a fait un pilier du développement socioéconomique. La France est classée à la 34e place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies. Le pays affiche un score de 0,8744 sur 1, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 0,6382. La Tunisie affiche un score de 0,6935.
En matière de cybersécurité, la France est classée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) parmi les exemples à suivre dans le monde. La Tunisie quant à elle est classée dans la troisième catégorie (Tier 3) sur cinq, avec de gros efforts à faire dans les mesures organisationnelles, le développement des capacités et la coopération.
En matière de développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), l’UIT a attribué un score de 89,8 sur 100 à la France. La Tunisie a un score de 77,2 sur 100, se classant à la huitième position en Afrique sur 47.
Toutefois, il convient de noter que les discussions entre les deux parties n’en sont qu’à leur début. Les contours exacts de la potentielle collaboration n’ont pas encore été définis, et aucun accord officiel n’a, pour l’instant, été signé ou même annoncé. Il faudra donc suivre l’évolution des négociations pour en savoir davantage sur les orientations et les implications éventuelles de ce projet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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