Gestion Publique

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Tout comme de nombreux pays africains, la Mauritanie multiplie les efforts de coopération pour sa transformation numérique. Le pays s’est récemment rapproché du Sénégal, de l’Algérie, d’Oman, du Japon et de l’Allemagne. 

Le gouvernement mauritanien veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne dans le domaine de la transformation numérique. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre, le jeudi 24 avril, entre Ahmed Salem Bede (photo, a droite), ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, et une délégation de l’Union européenne menée par Joaquín Tasso Vilallonga, ambassadeur de l’Union européenne en Mauritanie. 

Au cours des discussions, l’accent a été mis sur la transformation numérique dans le secteur de la santé et la modernisation de l’administration. Cette rencontre peut s’inscrire dans le cadre des efforts de coopération du gouvernement mauritanien pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation numérique 2022-2025, qui vise à faire du numérique un véritable levier de développement socioéconomique. Au cours des derniers mois, le gouvernement s’est notamment rapproché de l’Union internationale des télécommunications, des Nations Unies, du Sénégal, de l’Algérie, d’Oman, du Japon et de l’Allemagne. 

En janvier dernier, le gouvernement mauritanien a lancé un projet baptisé Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros et réalisé en partenariat avec la coopération allemande. Ce projet a pour but d’intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. 

Si les discussions aboutissent, l’Union européenne pourrait soutenir la Mauritanie à travers sa stratégie d’investissement Global Gateway, qui ambitionne de favoriser la double transition numérique et écologique et d’offrir des connexions fiables et pérennes aux pays partenaires. L’Union européenne accompagne plusieurs initiatives, dont la construction d’un centre de données à Nouakchott et la liaison du pays à un nouveau câble sous-marin en fibre optique. La Banque européenne d’investissement finance ce dernier projet à hauteur de 25 millions d’euros, soit environ 16,4 millions de dollars. 

À ce jour, la Mauritanie occupe la 165e position sur 193 à l’indice de développement de l’e-gouvernement établi par les Nations Unies en 2024. Son score de 0,3491 sur 1 reste inférieur aux moyennes continentale (0,4247) et mondiale (0,6382), traduisant des défis persistants en matière de numérisation des services publics. 

Il convient toutefois de rappeler que le renforcement de la coopération entre l’Union européenne et la Mauritanie, notamment dans les domaines de la santé numérique et de la modernisation de l’administration, n’en est pour le moment qu’au stade des discussions. Aucun nouvel accord n’a été signé ni même annoncé entre les deux parties. Il faudra donc attendre de futurs développements pour pouvoir se prononcer sur les perspectives et l’impact potentiel. 

Isaac K. Kassouwi

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Posted On vendredi, 25 avril 2025 18:06 Written by

Dans un contexte où la méconnaissance du droit freine souvent l’accès à la justice, cette solution numérique se veut un pont entre les citoyens et le système judiciaire, offrant des contenus fiables, accessibles et actualisés. Elle se positionne comme un outil d’inclusion juridique. 

Les autorités béninoises ont lancé cette semaine une application mobile pour faciliter l’accès aux services de la Justice. Baptisé « Justice.bj », elle a été conçue pour simplifier les démarches administratives et renforcer l’accès à l’information juridique.

L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois, selon Play Store. Elle embarque plusieurs fonctionnalités dont une base de données juridiques regroupant lois, décrets, codes et procédures en vigueur au Bénin, un annuaire des juridictions du pays ainsi que des informations pratiques sur diverses démarches administratives et judiciaires. L’application intègre aussi un outil de scannage qui permet de vérifier l’authenticité de documents administratifs grâce au code QR.

Justice.bj cible à la fois le grand public, les juristes, les étudiants en droit et les professionnels de la justice. Depuis son interface, il est possible de consulter un code de loi, s’informer sur ses droits ou connaître la juridiction compétente pour son litige, sans avoir besoin d’un accompagnement immédiat. Elle met également en avant un volet d’éducation juridique populaire, avec des articles explicatifs afin de rendre le langage du droit plus compréhensible pour tous.

Toutefois, si les textes juridiques ou les guides ne sont pas mis à jour régulièrement, cela peut entraîner la diffusion d’informations obsolètes ou inexactes. Par ailleurs, malgré les efforts de vulgarisation, le droit demeure un domaine technique. Certains contenus restent difficilement accessibles aux personnes non formées, ce qui restreint leur autonomie réelle dans la compréhension de leurs droits.

De plus, bien que l’application vise à démocratiser l’accès au droit, son utilisation reste conditionnée à la possession d’un smartphone et à une connexion Internet. Une partie de la population béninoise, notamment les habitants des zones rurales ou les personnes âgées, pourrait ainsi en être exclue. À titre d’exemple, au début de l’année 2025, le Bénin comptait 4,71 millions d’utilisateurs d’Internet, soit un taux de pénétration de 32,2%, selon les données de DataReportal.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa 

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Posted On vendredi, 25 avril 2025 14:08 Written by

En Afrique, les partenariats bilatéraux dans le numérique sont essentiels pour soutenir l’innovation, moderniser les services publics et renforcer l’intégration régionale. Ils représentent une dynamique clé pour accélérer la transformation numérique du continent. 

Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, est en visite officielle à Tunis depuis le mardi 22 avril, dans le cadre d’un programme ambitieux visant à renforcer la coopération bilatérale numérique entre la République démocratique du Congo et la Tunisie. 

Au programme de son séjour figurent plusieurs rencontres stratégiques : une réunion bilatérale ministérielle au siège du ministère tunisien des Technologies de la communication, une présentation de la plateforme Ecom@Africa et des services postaux, ainsi que des échanges avec la fédération tunisienne des TIC (UTICA) et le Tunisian African Business Council (TABC). 

La visite inclut également une immersion dans l’écosystème Smart Tunisian Technoparks (S2T), reconnu pour ses programmes d’accompagnement à l’entrepreneuriat et à l’innovation, ses initiatives en matière de recherche et de formation, ainsi que ses dispositifs d’internationalisation et de mise en réseau des écosystèmes technologiques. 

L’un des axes majeurs qui seront abordés concerne le projet de création d’un Technopark à Kinshasa, pour lequel les échanges avec les acteurs tunisiens du numérique pourraient jeter les bases d’une coopération technique renforcée. Cette mission s’inscrit dans une stratégie globale du gouvernement congolais visant à structurer un écosystème numérique efficace, soutenir l’entrepreneuriat technologique local et connecter la RDC aux hubs régionaux d’innovation. 

Aujourd’hui, la Tunisie s’affirme comme un acteur technologique majeur en Afrique. Selon le rapport « Measuring Digital Development – Facts and Figures 2024 » publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT), 92,8 % de la population tunisienne utilise Internet, un chiffre nettement supérieur à la moyenne mondiale estimée à 70,5 %. Le pays atteint un score de 77,2 sur 100 dans l’indice de développement des TIC (IDI), en constante progression. 

Sur le volet de la gouvernance électronique, le rapport des Nations unies « UN E-Government Survey 2024: The Future of Digital Government » classe la Tunisie à la 87e place mondiale (score EGDI : 0,6935), la positionnant 3e en Afrique derrière l’Afrique du Sud (0,8616) et Maurice (0,7506). 

Si ces partenariats venaient à se concrétiser, la RDC pourrait tirer profit de l’expérience tunisienne en matière de gouvernance numérique, de modernisation des services postaux, de développement d’écosystèmes technologiques et de soutien à l’innovation entrepreneuriale. Ce partenariat faciliterait le transfert de compétences dans des secteurs stratégiques et accélérerait la numérisation des services postaux. Il favoriserait également la mise en place de projets conjoints, le partage d’expertise sur l’intégration des services publics en ligne et l’amélioration de la connexion de l’écosystème congolais aux réseaux numériques et logistiques africains. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 23 avril 2025 10:47 Written by

En février dernier, le Sénégal a officiellement lancé le « New Deal Technologique », sa nouvelle stratégie de transformation numérique pour les années à venir. Le renforcement du capital humain constitue l’un des piliers majeurs de cette feuille de route.

Le gouvernement sénégalais envisage de mettre en place une plateforme e-learning nationale pour la formation continue des fonctionnaires aux compétences numériques. L’exécutif estime que cela permettra d’accélérer et de mener à bien la transformation numérique, pilier du développement socioéconomique du pays dans les prochaines années.

Le développement de cette plateforme est l’un des projets phares discutés lors d’une séance de travail entre le ministère du Numérique et le ministère de la Fonction Publique et de la Réforme du Service public, le vendredi 18 avril. « Cette collaboration renforcée entre nos deux ministères marque une étape clé dans la réalisation du New Deal Technologique et de la vision 2050 du Chef de l'État, dont l’ambition est de bâtir une administration agile, inclusive et centrée sur l’usager – en parfaite synergie avec les priorités de réforme du ministère de la fonction publique », a déclaré le ministère du Numérique dans un communiqué.

Le renforcement des compétences numériques des agents publics constitue l’un des objectifs stratégiques de la politique de transformation numérique. L’exécutif vise à renforcer les compétences de base et intermédiaires afin de développer une conscience numérique et d’instaurer une culture digitale proactive et durable au sein de l’administration. Il prévoit également de moderniser les outils de travail grâce à l’adoption de solutions numériques performantes, d’intégrer l’intelligence artificielle dans les processus administratifs et de mettre en œuvre un dispositif structuré de suivi, d’évaluation et d’amélioration continue des compétences.

Cette approche est validée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui partage cette vision dans ses recommandations. Dans son rapport intitulé « Developing skills for digital government: A review of good practices across OECD governments », elle estime que pour soutenir le passage à l'administration numérique, les pays doivent absolument investir dans le développement des compétences des fonctionnaires. Cela intervient alors que la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Aujourd’hui, le Sénégal recense environ 130 000 agents publics.

L’OCDE insiste toutefois sur le fait que la manière dont les opportunités d’apprentissage sont conçues, dispensées et mises en œuvre détermine l’impact qu’elles auront sur les agents. « Dans un premier temps, les gouvernements doivent identifier les compétences numériques et complémentaires requises, puis évaluer dans quelle mesure leurs agents les maîtrisent déjà. Cela permet de repérer les lacunes et d’organiser des formations et des opportunités d’apprentissage pour y remédier, tout en optimisant l’utilisation des ressources disponibles. Ils doivent ensuite évaluer l’impact de ces actions de formation afin d’en tirer des enseignements pour les initiatives futures », recommande donc l’organisation.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 21 avril 2025 10:17 Written by

Depuis les contraintes opérationnelles causées par la pandémie de Covid-19, la transformation numérique s’accélère en Afrique. Après le Bénin en matière de protection des données, le Mali se tourne vers la Mauritanie en vue d’une autre éventuelle coopération sud-sud.

Le ministre mauritanien de la Transformation numérique, Ahmed Salem Ould Bede, a accueilli une délégation officielle du ministère malien de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration. Cette visite qui s’est déroulée du mardi 15 au jeudi 17 avril, entre dans le cadre d’un échange d’expériences visant à renforcer la coopération entre les deux pays en matière de gouvernance numérique, de régulation des fintech et de numérisation des services publics.

Le programme a comporté des visites techniques au datacenter national, à la salle des serveurs du ministère, ainsi qu’à la direction de la stratégie et de la coopération. Des rencontres ont aussi eu lieu avec des acteurs clés de l’écosystème digital local, tels que la Banque centrale de Mauritanie, le Groupement interbancaire de monétique et des transactions électroniques (GIMTEL), le projet WARDIP, et plusieurs opérateurs spécialisés dans les technologies financières et l’inclusion numérique.

Pour le Mali, cette visite constitue une opportunité de s’inspirer d’un « modèle éprouvé » pour accélérer sa propre transition numérique et améliorer l’efficacité de ses services publics. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération numérique ouest-africaine, où l’échange d’expertises et l’interopérabilité des systèmes publics sont appelés à jouer un rôle central dans la construction d’un avenir numérique intégré, souverain et durable sur le continent. Le Mali s’était déjà tourné vers le Bénin pour le segment protection des données.

Pour rappel, la Mauritanie et le Mali se positionnent respectivement au 21e et au 33e rang à l’indice d’adoption des TIC de l’Union internationale des télécommunications (UIT), avec des scores de 55,5 et 40,4 sur 100. En ce qui concerne l’indice des services en ligne (OSI), l’une des composantes de l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) des Nations unies, le Mali affiche un score de 0,3334 sur 1 alors que la Mauritanie est en retard sur ce volet avec 0,1688 sur 1.

Cette mission devrait ouvrir la voie à des partenariats institutionnels et techniques entre les deux pays.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Posted On samedi, 19 avril 2025 10:32 Written by

Les autorités marocaines considèrent le numérique comme un pilier du développement socioéconomique. Cette priorité touche tous les secteurs, y compris l’entrepreneuriat.

Le gouvernement marocain souhaite collaborer avec la société technologique suédoise Ericsson pour doter les entrepreneurs de compétences numériques. Cette vision s’est concrétisée par la signature d’un protocole d’accord en marge de la troisième édition du Gitex Africa, tenue à Marrakech du lundi 14 au mercredi 16 avril.

Les deux parties exploreront diverses pistes afin de permettre aux entrepreneurs et aux petites entreprises marocaines de tirer parti des initiatives éducatives mondiales proposées par Ericsson. Par exemple, la plateforme Ericsson Educate propose une vaste gamme de contenus éducatifs en ligne, abordant des thématiques essentielles comme la 5G, l’intelligence artificielle (IA), le machine learning (ML), l’Internet des objets (IoT), l’automatisation, le cloud computing et les télécommunications.

À terme, le gouvernement marocain aspire à équiper les entrepreneurs des « compétences recherchées pour l'économie numérique croissante du Maroc ». L’initiative pourrait s’intégrer à l’axe 2 de la stratégie de transformation numérique « Maroc Digital 2030 », qui vise à digitaliser le tissu économique pour gagner en productivité. L’exécutif prévoit notamment de poser les bases nécessaires à la digitalisation des entreprises, d’accompagner le passage à l’échelle des PME Tech marocaines et d’aider les très petites et moyennes entreprises dans leur transformation numérique. Grâce à la digitalisation, le gouvernement espère ajouter 100 milliards de dirhams (environ 10,8 milliards $) au PIB national à l’horizon 2030.

Cependant, au-delà des compétences, plusieurs obstacles peuvent freiner les entreprises marocaines dans leur transition numérique. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointe des ressources internes limitées, des contraintes financières et un accès restreint à une infrastructure numérique fiable, rapide et abordable. « L'accès à une connexion haut débit rapide, essentiel pour permettre aux entreprises de tirer pleinement parti de la transformation numérique et d'exploiter le potentiel des applications les plus avancées, reste inégal entre les zones urbaines, rurales et isolées », souligne l’organisation.

Il est important de noter que les deux parties n’ont pour l’instant signé qu’un protocole d’accord. Ce document ne constitue pas un engagement ferme, mais une intention de collaborer, dont les modalités concrètes restent à définir lors de discussions futures. La signature d’un partenariat définitif et la mise en œuvre des actions prévues permettront d’évaluer concrètement les perspectives et l’impact de cette collaboration.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 18 avril 2025 10:39 Written by

À l’heure où l’économie numérique prend une place croissante dans les échanges mondiaux, les États africains s’efforcent de mieux encadrer les flux digitaux. Le Sénégal mise sur la fiscalité numérique comme levier de souveraineté et de mobilisation de ressources à l’ère des géants du web.

L’introduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée aux services numériques commence à produire des résultats concrets au Sénégal. Jean Koné, directeur général des Impôts et des Domaines (DGID), a annoncé que l’État a collecté plus d’un milliard de francs CFA, soit plus de 1,7 million de dollars en 2024 grâce à cette mesure. Cette déclaration a été faite le mardi 15 avril, lors de la conférence internationale sur la taxation de l’économie numérique en Afrique qui se tient à Dakar.

Encouragée par ces premiers résultats, l’administration fiscale entend intensifier ses efforts pour mobiliser encore plus de ressources dans les années à venir. « Nous allons déployer des stratégies et innover pour que chacun s’acquitte de la TVA numérique. Il est aussi question d’adapter notre système pour qu’il soit plus inclusif et efficace », a déclaré Jean Koné. À moyen terme, le gouvernement vise des recettes comprises entre 3 et 5 milliards FCFA, avec des perspectives allant jusqu’à 10 milliards.

Mise en place le 1er juillet 2024, cette taxe concerne les services proposés par des entreprises nationales ainsi que par des plateformes numériques étrangères actives au Sénégal. Contrairement à une imposition forfaitaire, la base imposable est calculée à partir du chiffre d’affaires réel des fournisseurs non-résidents, en fonction des contreparties reçues ou à recevoir. Cela permet de refléter plus fidèlement les revenus générés sur le marché sénégalais.

Le taux standard de la TVA au Sénégal est fixé à 18 %, avec une réduction spécifique de 10 % pour les secteurs en difficulté comme l’hôtellerie et la restauration, touchés par la pandémie de Covid-19. Sont notamment concernés par cette fiscalité les services de streaming, les abonnements logiciels (SaaS), le cloud computing, la publicité en ligne, les jeux téléchargeables et les applications mobiles payantes.

Si la mesure renforce les recettes de l’État, elle n’est pas sans conséquences pour les usagers. En taxant les plateformes sur la base de leurs revenus réels, les prix de certains services numériques pourraient augmenter, risquant d’exclure les populations les plus vulnérables. Le véritable défi pour les autorités sera donc de concilier efficacité fiscale et accessibilité numérique, afin que la transformation numérique ne se fasse pas au détriment de l’inclusion.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 17 avril 2025 06:42 Written by

En février dernier, le gouvernement congolais a entamé des discussions avec la Russie en vue d’un partenariat dans le domaine de la transformation numérique. La formation de ressources humaines congolaises figurait parmi les axes de coopération envisagés.

Le gouvernement congolais va bénéficier de l’expertise russe pour doter les citoyens de compétences numériques. Un protocole d’accord a été signé, le mardi 15 avril à Marrakech, au Maroc, avec l’École des hautes études en sciences économiques (EHESE) de Moscou, en marge de la troisième édition du Gitex Africa qui prend fin le mercredi 16 avril.

« Pour former dans le cadre du numérique, on doit quand même bénéficier de l’expertise numérique. Le but de ce mémorandum est de pouvoir échanger et avancer d’expertise pour former les jeunes Congolais, parce que l’ambition, c’est de digitaliser toutes les sphères de notre administration. Et lorsqu’on parle de digitalisation, si on n’a pas les compétences nécessaires, c’est très difficile », a déclaré Léon Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, aux micros de la chaîne de télévision RT.

Le gouvernement congolais a fait des compétences numériques un des trois piliers de sa stratégie de transformation numérique avec l’innovation et l’entreprenariat. C’est par exemple dans ce cadre que le pays s’est doté d’un Centre africain de recherche en intelligence artificielle (CARIA) avec l’appui de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). En mars, le pays a engagé les discussions pour être intégré au programme Give1project, qui vise à former 25 000 jeunes Africains aux compétences numériques avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de Microsoft et de la France. Un partenariat a également été mis en place avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, entre autres.

En mettant l’accent sur la formation, le gouvernement congolais espère non seulement permettre aux citoyens de participer à l’économie numérique, mais également développer une main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins nationaux et régionaux. Par exemple, la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. L’institution de Bretton Woods évalue le taux de chômage des jeunes à environ 42 % au Congo, où près de la moitié de la population a moins de 18 ans.

Il convient toutefois de rappeler que les deux parties n’ont, pour l’heure, signé qu’un protocole d’accord, sans en dévoiler les modalités ni le calendrier de signature de l’accord proprement dit. Plusieurs aspects restent flous, notamment le nombre de bénéficiaires, les groupes d’âge ciblés, les critères de sélection et les types précis de compétences numériques qui seront enseignées. Il faudra donc attendre les développements ultérieurs pour évaluer pleinement l’impact et les perspectives réelles de ce potentiel partenariat.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On mercredi, 16 avril 2025 10:57 Written by

La protection des données personnelles est un enjeu majeur pour les nations africaines. Dans cette optique, des autorités de régulation misent sur des coopérations pour mutualiser leurs efforts, renforcer la coopération et harmoniser leurs actions face aux défis croissants de la souveraineté numérique.

L’Autorité de protection des données à caractère personnel (APDP) du Bénin a annoncé, le mardi 15 avril, la signature d’un protocole de coopération avec son homologue malienne. L’initiative vise à renforcer les liens entre les deux institutions dans un contexte où les enjeux liés à la souveraineté numérique prennent de l’ampleur en Afrique de l’Ouest.

Concrètement, l’accord prévoit des échanges réguliers de bonnes pratiques, la mutualisation d’outils de travail, ainsi que la possibilité de traiter conjointement certaines plaintes ou opérations de vérification de conformité. Il inclut également l’élaboration de règles communes via des comités techniques ad hoc, l'organisation des commissions mixtes tous les deux ans ainsi que des sessions de formation partagées pour renforcer les capacités des équipes respectives.

Cette collaboration s’inscrit dans une dynamique continentale menée par le Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP), qui plaide pour l’harmonisation des normes de régulation numérique. Elle intervient alors que la protection des données personnelles devient une priorité stratégique pour les pays africains. D’après Africa Cybersecurity Magazine, 37 pays sur 54 disposent désormais d’une loi nationale en la matière, dont le Bénin et le Mali. Mais l’application concrète de ces législations reste un défi dans plusieurs États.

Avec cet accord, les deux pays entendent passer à une logique d’action conjointe face aux défis croissants de la régulation numérique. Dans un environnement marqué par la circulation transfrontalière des données, l’interopérabilité des cadres juridiques devient essentielle. Ce partenariat pourrait ainsi permettre une réponse plus harmonisée face aux menaces potentielles et participer à la construction d’un socle de confiance numérique robuste en Afrique de l’Ouest.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 16 avril 2025 07:57 Written by

La fracture numérique reste particulièrement marquée à Madagascar. Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), à peine 20 % de la population a accès à Internet.

Le gouvernement malgache a lancé la semaine dernière une initiative visant à distribuer des appareils numériques comme des smartphones à la population dans le cadre du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l'inclusion à Madagascar (DECIM). Doté d'une enveloppe de 24 millions de dollars, ce dispositif devrait favoriser l'adoption d'Internet et des services numériques à travers le pays.

En effet, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que l’incapacité à acquérir un téléphone compatible avec Internet constitue l’un des principaux freins à l’adoption de cette technologie dans les zones déjà couvertes par le réseau. L’organisation explique que bien que de nombreux appareils soient désormais proposés à moins de 100 dollars, ce coût demeure inaccessible pour une large partie de la population.

À Madagascar, un smartphone coûtant 100 $ représente près de 20 % du revenu national brut (RNB) annuel par habitant, estimé à 510 $ selon les données les plus récentes de la Banque mondiale (2023). Même si l’on considère qu’un téléphone a une durée de vie moyenne de trois ans, son acquisition représente un coût important, surtout dans un contexte où les besoins essentiels restent nombreux et prioritaires.

Ainsi, le gouvernement malgache prévoit la distribution de 664 000 terminaux numériques connectés, parmi lesquels 400 000 seront prioritairement attribués aux femmes et aux filles. Cette initiative vise à réduire les inégalités d’accès aux technologies et à renforcer l’inclusion numérique et économique. Un guichet dédié à la « Vente de terminaux numériques avec accès à Internet » sera prochainement mis en place, avec des subventions ciblées, une ligne de crédit destinée aux distributeurs et aux institutions financières, une attention particulière portée aux zones enclavées, ainsi que la promotion du mobile money comme levier d’inclusion financière.

Cette initiative du gouvernement peut s’inscrire dans le cadre des ambitions de transformation numérique présentées notamment dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023-2028. L’exécutif cherche à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique notamment par le développement des télécommunications, l’e-gouvernement et l’inclusion numérique. Par exemple, les autorités tablent sur une contribution du secteur numérique de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.

Toutefois, l’accès à un smartphone ne garantit pas une utilisation réelle de l’Internet et des services numériques même quand on suppose une couverture réseau préalable. « Parmi les utilisateurs actuels d'internet mobile, nombreux sont ceux qui souhaitent l'utiliser davantage, mais se heurtent à divers obstacles pour accroître leur usage. Les principaux freins incluent les préoccupations en matière de sécurité, l'accessibilité financière et l'expérience de connectivité. Le manque de pertinence perçue joue également un rôle », indique la GSMA dans son « The State of Mobile Internet Connectivity Report 2024 » publié en octobre 2024.

Il convient également de rappeler que le gouvernement malgache n’a pas annoncé de phases ultérieures pour ce programme, qui reste limité par rapport à une population estimée à 31,2 millions d’habitants. D’ailleurs, environ 80 % des Malgaches n’utilisent pas Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 15 avril 2025 10:51 Written by
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