Le Maroc est confronté à un problème persistant de déscolarisation, particulièrement dans les régions rurales. Des mesures sont prises pour inverser cette tendance en pleine progression.
La Fondation Orange Maroc prévoit d’équiper 55 nouvelles écoles en matériel informatique pour la rentrée 2024-2025, dans le cadre de son programme « Les Ecoles numériques ». L’annonce a été faite le jeudi 5 septembre, à l'occasion du lancement de la deuxième phase du projet.
« Ce programme vise à démocratiser l’accès aux technologies numériques dans les écoles primaires rurales, afin de garantir à tous les élèves, quel que soit leur environnement, des conditions d’apprentissage égales. La consolidation de notre partenariat avec le ministère de l’Education nationale est une nouvelle preuve de notre engagement à accompagner le royaume vers la réussite de la transformation digitale de l’école marocaine », a souligné Hind Lfal (photo), secrétaire générale d’Orange Maroc.
Lancé en 2022 en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, ce projet fournit des équipements numériques, notamment des ordinateurs pour les enseignants, des tablettes pour les élèves, et des ressources pédagogiques en ligne en français et en arabe. Il vise à améliorer l’apprentissage dans les zones rurales, souvent confrontées à des défis d’accès aux outils éducatifs modernes.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie RSE d’Orange Maroc pour encourager l’inclusion numérique et combattre le décrochage scolaire. Selon le ministère de l’Education nationale, 249 458 élèves ont quitté l’école en 2022/2023, dont 45,5 % issus des zones rurales. L’UNESCO évalue à 196 millions de dollars par an l’impact économique de ce phénomène au Maroc.
Avec cette nouvelle phase, 55 écoles supplémentaires seront équipées, 200 enseignants formés, et 17 000 élèves bénéficieront de cette initiative, renforçant ainsi l'effort pour réduire le fossé numérique dans les zones rurales du Maroc. Depuis son lancement, le programme a déjà permis la numérisation de 16 écoles rurales, bénéficiant à plus de 4 000 élèves et 30 enseignants.
Samira Njoya
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En septembre 2023, les autorités burkinabè ont lancé une plateforme pour le retrait du casier judiciaire en ligne. Elle était initialement accessible à Ouagadougou, avec un déploiement prévu dans toutes les régions du pays.
Le ministre de la Justice et des Droits humains, Edasso Rodrigue Bayala (photo, au centre), a annoncé le vendredi 6 septembre à Ouagadougou l'extension de l'e-casier judiciaire sur l’ensemble du territoire national. L’objectif de l'initiative est de simplifier l’obtention de ce document administratif pour les populations.
Cette mesure fait suite au lancement de l'e-casier judiciaire le 15 septembre 2023 dans les tribunaux de grande instance de Ouaga I et II. Le succès de cette phase pilote a conduit à l’élargissement du projet à l’ensemble des régions du pays. A ce sujet, Edasso Rodrigue Bayala a précisé : « les demandes globales en ligne s'élèvent à environ 105 000 depuis le lancement de la plateforme. Cela montre un réel engouement, car ce système réduit les coûts, rend la justice plus accessible et diminue la corruption dans le secteur judiciaire ».
La promotion de l'administration électronique fait partie des axes prioritaires du document de la Stratégie nationale de modernisation de l'administration publique (SNMAP) 2021-2025. A travers son troisième objectif stratégique, les autorités visent à rendre les services publics accessibles aux usagers grâce aux technologies de l’information et de la communication.
Selon l’E-Government Development Index des Nations unies, qui mesure la fourniture de services en ligne, la connectivité des télécommunications et les capacités humaines, le Burkina Faso s’est classé 166e sur 193 pays en 2022, avec un score de 0,3476.
Adoni Conrad Quenum
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Burkina Faso : vers une administration publique numérique de pointe
Le gouvernement égyptien veut accélérer les investissements dans le secteur technologique dans le cadre de sa transformation numérique. Le 2 septembre, l’exécutif a invité les entreprises indonésiennes à investir notamment les centres de données et la numérisation.
L’Agence égyptienne de développement de l’industrie des technologies de l’information (ITIDA) a signé un protocole d’accord avec la société publique chinoise Tsinghua Unigroup le vendredi 6 septembre. La collaboration portera notamment sur la création d’un fonds de 300 millions $ pour faciliter les investissements chinois dans le secteur technologique égyptien.
Selon les termes du mémorandum d’entente, Tsinghua Unigroup et ses filiales financeront le capital du fonds d’investissement technologique en fournissant 60 à 70 %. Les domaines spécifiques du fonds n’ont pas été précisés, toutefois le protocole d’accord prévoit également la construction d’un centre de données, la création d’un centre de recherche et développement pour la conception de puces électroniques et de systèmes, ainsi que le développement d’un modèle de langue arabe basé sur l’intelligence artificielle.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement égyptien d’attirer les investissements étrangers dans le secteur technologique. En décembre 2023, le pays a signé un mémorandum d’entente avec les Emirats arabes unis pour construire des centres de données d’une capacité totale pouvant atteindre 1000 mégawatts. Telecom Egypt a également conclu un accord avec 4iG Group pour un investissement de 600 millions $ dans la fibre optique. Le 2 septembre, lors du 2e Forum Indonésie - Afrique, le gouvernement égyptien a invité les entreprises indonésiennes à investir notamment les centres de données et la numérisation en Egypte.
Ces différents investissements devraient permettre de soutenir la réalisation de la stratégie nationale de transformation numérique dénommée « Digital Egypt 2030 ». Le gouvernement cherche à développer le secteur des TIC et moderniser l’infrastructure télécoms nationale afin de faire du numérique le moteur du développement socioéconomique du pays.
Isaac K. Kassouwi
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Selon la Banque mondiale, le Nigeria aura besoin de 28 millions de personnes qualifiées en compétences numériques d’ici 2030 dans divers secteurs de son économie. Pour répondre à cette demande, les autorités ont lancé plusieurs programmes de formation.
L’Agence nationale de développement des technologies de l'information (NITDA) a inauguré la première phase du programme « Alphabétisation numérique pour tous » (DL4ALL). L’annonce a été faite le samedi 7 septembre via un post sur les réseaux sociaux. Cette phase, intitulée « Alphabétisation numérique pour le secteur informel », est mise en œuvre en collaboration avec le Corps national de service de la jeunesse (NYSC). Son objectif est de doter les citoyens, des 774 zones de gouvernement local, de compétences numériques de base nécessaires pour prospérer dans l'économie numérique.
In alignment with President @officialABAT's priority area of accelerating diversification through industrialisation, digitisation, creative arts, manufacturing, & innovation, @NITDANigeria, in collaboration with @officialnyscng, has kickstarted Digital Literacy for All (DL4ALL) pic.twitter.com/okHokmc9AU
— NITDA Nigeria (@NITDANigeria) September 7, 2024
Le programme « Alphabétisation numérique pour tous » vise à atteindre un taux d'alphabétisation numérique de 70 % d'ici 2027. Elle s’inscrit dans le cadre du « Strategic Roadmap and Action Plan 2024-2027 » (SRAP 2.0) de la NITDA, qui a pour but de favoriser la transformation numérique et d'autonomiser les Nigérians grâce à l'innovation numérique.
Le lancement de cette première phase intervient dans un contexte marqué par un besoin croissant en compétences numériques sur le continent. Dans son rapport « Demand for Digital Skills in Sub-Saharan Africa » publié en 2021, la Banque mondiale estime que la population active du Nigeria aura besoin d'environ 28 millions de travailleurs formés aux compétences numériques dans divers secteurs de l'économie d'ici 2030.
Par ailleurs, il est à noter que cette première phase concerne douze Etats, à savoir le Territoire de la capitale fédérale et les Etats de Kebbi, Jigawa, Yobe, Gombe, Kwara, Ekiti, Osun, Cross River, Bayelsa, Abia et Ebony.
Adoni Conrad Quenum
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Avec un faible taux d'alphabétisation et un accès limité à l'information, la RCA est fortement touchée par le VIH. Le numérique émerge comme un outil prometteur pour sensibiliser les populations vulnérables.
En République centrafricaine (RCA), le VIH reste un fléau qui frappe durement, spécialement dans un contexte de faible taux d’alphabétisation et d’accès limité à l’information. Le numérique se révèle aujourd’hui comme un outil précieux pour sensibiliser et autonomiser les populations vulnérables, notamment les jeunes.
Des plateformes digitales, telles que U-Report de l’UNICEF, jouent un rôle essentiel en offrant un accès discret et fiable aux informations sur le VIH et la santé sexuelle et reproductive. Une étude de l’UNICEF en 2022 a montré que moins de 20 % des jeunes disposaient de connaissances complètes sur ces sujets, ce qui souligne l’importance de ces initiatives numériques pour combler le déficit informationnel.
Les statistiques sont préoccupantes : selon l'ONUSIDA, 78 % de la population centrafricaine a moins de 35 ans, et le taux d'infection par le VIH est particulièrement élevé parmi les jeunes. En 2022, 3,4 % de la population était infectée, un taux qui place la RCA au sommet des pays les plus touchés en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Plusieurs facteurs expliquent cette vulnérabilité. Le faible niveau d’alphabétisation (moins de 4 adultes sur 10 savent lire et écrire, selon l’ONUSIDA), les inégalités sociales, et un accès restreint aux soins de santé sont autant de défis à surmonter. Les tabous entourant la sexualité et les croyances traditionnelles, telles que la perception du VIH comme une punition divine, freinent également les efforts de prévention et de prise en charge.
« La lutte contre le VIH et la santé sexuelle chez les jeunes en RCA n’est pas seulement une question de santé, mais une composante essentielle du développement durable et de la consolidation de la paix », affirme Chris Fontaine, ancien directeur de l’ONUSIDA en Centrafrique.
Cependant, des obstacles persistent. La fracture numérique, la qualité inégale des contenus en ligne et les résistances culturelles freinent l’adoption des solutions digitales. Pour maximiser leur impact, il est crucial d’investir dans les infrastructures, de former les acteurs locaux et de mener des campagnes de sensibilisation adaptées aux spécificités culturelles.
Le numérique offre ainsi une lueur d’espoir dans la lutte contre le VIH en RCA. Avec des efforts concertés des autorités, des organisations internationales et de la société civile, il est possible de créer un environnement plus sûr et informé pour la jeunesse centrafricaine.
Sèna D. B. de Sodji
Les réseaux sociaux occupent une place importante dans la vie quotidienne, mais ils soulèvent des défis éthiques de plus en plus complexes, nécessitant une attention urgente. Entre la défense de la liberté d’expression et la lutte contre les dérives en ligne, le meilleur équilibre à trouver reste un sujet de débat.
La République démocratique du Congo a entamé des discussions avec un entreprise chinoise autour d’un système de surveillance des réseaux sociaux. Mercredi 4 septembre, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), a signé un mémorandum d’entente à cet effet à Beijing, à l’ambassade de la RDC en Chine. C’était en marge du Forum de coopération Chine - Afrique du 4 au 6 septembre.
Bien que le gouvernement congolais n’ait pas fourni d’amples informations sur l’objectif de cet accord juridiquement non contraignant, l’on peut supposer que le système en question a un objectif de gestion et de régulation des contenus en ligne en RDC. Face à la recrudescence de la désinformation, des discours de haine et d’autres contenus illicites sur ces plateformes, le gouvernement congolais pourrait y entrevoir un moyen de limiter les activités susceptibles de nuire à la sécurité nationale et à la cohésion sociale.
Le contexte sociopolitique en RDC — marqué par des tensions armées avec les rebelles du M23 à l’Est, des frictions avec le Rwanda, et une épidémie de variole du singe (mpox) — crée un terreau fertile pour la prolifération de fausses nouvelles et de propagande. Des affirmations quant à l’activité d’une armée numérique pour déstabiliser la République démocratique du Congo se multiplient sur les réseaux sociaux. Dans une note d’analyse, Collaboration on International ICT Policy for East and Southern Africa (CIPESA) déplore cette guerre de l’information qu’elle juge « caractérisée par une spirale d’incitation, de désinformation, de mésinformation et de discours de haine » qui met « à mal la cohésion entre les communautés ».
Selon les données de DataReportal, la RDC enregistrait 6,45 millions d’identités d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en janvier 2024. En croissance de 37,2 %, soit 1,8 million de nouveaux utilisateurs entre janvier 2023 et janvier 2024. 37,2 % des utilisateurs des médias sociaux en RDC étaient des femmes, tandis que 62,8 % étaient des hommes. Tous ces utilisateurs étaient abonnés à Facebook ; 4,44 millions d'entre eux à TikTok ; 1,15 million à Facebook Messenger ; près de 670 000 à Instagram ; 620 000 à LinkedIn et 253 000 à X (ex-Twitter).
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Depuis 2018, l'exécutif comorien a placé le numérique au cœur de ses priorités, avec pour ambition de transformer l’économie du pays. Toutefois, la mise en œuvre de nombreux projets exige un financement conséquent pour concrétiser cette vision de modernisation et de développement technologique.
Le gouvernement des Comores bénéficiera d’un financement de la Banque africaine de développement (BAD) par l'intermédiaire du Fonds africain de développement (FAD) et de la Facilité d’appui à la transition (FAT) pour soutenir le Projet d’appui à la digitalisation de l’économie comorienne (PADEC). La séance virtuelle de négociation, tenue le lundi 2 septembre entre la BAD et le gouvernement comorien, a abouti à un accord positif. Toutefois, le montant exact de ce financement n'a pas encore été dévoilé.
D’après l'Agence nationale de développement du numérique, les discussions ont porté sur l’examen du rapport d’évaluation du PADEC, les protocoles d’accord pour les dons du FAD et du FAT, ainsi que sur les lettres de décaissement correspondantes. « Après examen, les deux délégations ont validé les différents instruments, sous réserve de quelques ajustements mineurs. Cette étape clé place désormais le projet dans la dernière ligne droite avant son approbation par le conseil d’administration de la BAD », a précisé l’agence dans un communiqué.
Cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du plan « Comores Emergent 2030 » et de la stratégie « Comores Numérique 2028 », lancée en 2018 pour exploiter le potentiel des TIC au service du développement économique. Cependant, selon un rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) publié en décembre 2023, les Comores accusent un léger retard. Le pays occupe la 25e place en Afrique avec un indice de développement des TIC de 46,5 points, en dessous de la moyenne continentale qui est de 47,4 points.
Le soutien financier de la BAD permettra de lancer plusieurs initiatives dans le cadre du PADEC. Parmi celles-ci figurent la numérisation des services publics, l’amélioration du cadre juridique et institutionnel en matière de technologies numériques, la création d’un centre de données et d’un incubateur digital, ainsi que l'extension de la couverture de la connectivité sur l’ensemble du territoire comorien.
Samira Njoya
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Dans le cadre de la transformation numérique, les pays d’Afrique ont longtemps fait la part belle à la connectivité à haut débit. Mais face aux nombreux enjeux inhérents à l’économie numérique, l’attention s’élargit à de nouveaux domaines, notamment la souveraineté.
L'Autorité des technologies de l’information et de la communication du Kenya a annoncé le mercredi 4 septembre la signature d’un protocole d'accord (MoU) de trois ans avec le Kenya Network Information Center (KeNIC). Il porte sur la promotion des normes numériques nationales, la promotion du nom de domaine .Ke, ainsi que la formation du personnel de l’Autorité sur l’écosystème du système de noms de domaine (DNS) et la sécurité du système de noms de domaine (DNSSEC).
Stanley Kamanguya, le président-directeur général de l'Autorité des TIC, a affirmé que « ce MoU nous aidera à résoudre des problèmes clés alors que nous avançons dans l'ère de la transformation numérique, en nous concentrant particulièrement sur la formation et la requalification de notre personnel, ainsi que sur l'amélioration de la gouvernance numérique ».
Au Kenya, le gouvernement poursuit le développement de son programme de transformation numérique engagé depuis près de 20 ans. Bien que l’accent ait été mis au fil des années sur le développement de l’infrastructure pour améliorer la connectivité Internet, des actions certes discrètes étaient également menées dans d’autres secteurs. La promotion du nom de domaine .Ke est l’un d’eux. Le gouvernement a fait de sa large adoption un objectif à atteindre pour améliorer le référencement du pays à l’international, positionner son identité dans la sphère numérique mondiale.
Dans son rapport statistique sur le marché télécoms et numérique national au premier trimestre 2024, l'Autorité des communications du Kenya (CA) révèle que 108 338 noms de domaine avaient déjà été attribués. 84,8% de ces ressources étaient l’apanage des entreprises qui comptabilisaient 91 818 noms de domaines. Les institutions gouvernementales avaient acquis 752 de ces noms de domaines.
Pour le KeNIC, outiller efficacement le personnel de l’Autorité des TIC sur les questions liées au nom de domaine national est un pas de plus vers l’avènement d’un cyberespace local sécurisé, favorable aux activités des différents utilisateurs du numérique dans le pays.
Hikmatu Bilali
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La transformation numérique en Afrique est en pleine expansion, touchant tous les secteurs. Alors que le continent adopte les nouvelles technologies pour stimuler son développement, la conservation des données devient un enjeu majeur.
Le Burkina Faso s'apprête à déployer BurkinOS, un système d'exploitation libre spécialement conçu pour répondre aux besoins de l'administration publique nationale. Pour préparer son lancement, le ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, via la direction générale de la transformation digitale, a organisé une formation le mercredi 4 septembre à destination des secrétaires et agents de bureau des différents départements ministériels.
« Les participants ont ainsi bénéficié d'une formation technique sur l'utilisation et l'installation de BurkinOS et de la suite bureautique LibreOffice sur leurs postes de travail. En optant pour des solutions libres et open source, le Burkina Faso renforce son autonomie technologique grâce à des solutions plus fiables, sécurisées et adaptées aux défis de notre époque », a expliqué la direction générale de la transformation digitale dans un communiqué.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du processus de modernisation de l’administration publique en cours au Burkina Faso, marqué notamment par l’adoption croissante des services électroniques. L'objectif est d'améliorer l'efficacité du travail administratif et de le rendre plus réactif.
Le système BurkinOS, qui sera déployé prochainement, apportera plusieurs avantages clés pour l'administration publique. En plus d'offrir un contrôle total sur les ordinateurs administratifs et de garantir la conservation des données, il permettra une gestion centralisée des mises à jour et des configurations, facilitant ainsi l'administration des systèmes informatiques. BurkinOS favorisera également une meilleure interopérabilité avec d'autres systèmes nationaux, améliorant l'efficacité des échanges d'informations et des processus administratifs.
Samira Njoya
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Le Burkina Faso adopte un passeport de dernière génération munie d’une puce
Les pays africains se tournent vers la modernisation de leurs systèmes numériques, adoptant diverses technologies pour améliorer l'efficacité et la transparence. Cependant, la question cruciale de la sécurité numérique est souvent négligée.
Le niveau de sécurité des échanges électroniques en Éthiopie connaîtra une amélioration substantielle. Le pays vient de se doter d’une infrastructure à clés publiques (PKI), inaugurée le samedi 31 août par le Premier ministre Abiy Ahmed (photo).
« La sécurisation des données virtuelles complète la protection de la souveraineté nationale. Aujourd'hui, nous avons officiellement lancé l'infrastructure à clés publiques (PKI) avec l'Information Network Security Administration. Cela facilitera l'échange fiable et sécurisé de données numériques », a déclaré Abiy Ahmed sur X.
Securing virtual data complements the task of protecting national sovereignty. Today, we officially launched Public Key Infrastructure (PKI) with the Information Network Security Administration. This will facilitate reliable and secure digital data exchange. pic.twitter.com/LnPB3qh0on
— Abiy Ahmed Ali 🇪🇹 (@AbiyAhmedAli) August 31, 2024
Ce nouveau système s'inscrit dans la stratégie de transformation numérique de l'Éthiopie. Selon le Premier ministre, d'autres initiatives visant la sécurité informatique sont en cours dans le pays, notamment un programme de formation pour cinq millions de codeurs et le programme national d'identification numérique.
Le PKI sera utile à plusieurs organisations publiques éthiopiennes engagées dans les services électroniques tels que la délivrance des permis de conduire, des passeports, l'assurance maladie, entre autres. Le système contribuera également à promouvoir le commerce électronique dans le pays.
Notons que l'infrastructure à clés publiques est une solution technique de cryptographie utilisée pour le transfert électronique sécurisé d’informations. Elle délivre des certificats numériques permettant des opérations cryptographiques telles que le chiffrement et la signature numérique, garantissant ainsi la confidentialité, l'authentification, l'intégrité, et la non-répudiation lors des transactions électroniques.
Samira Njoya
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L'exécutif burkinabé est fermement engagé dans la modernisation du pays à travers l'introduction des nouvelles technologies. Cette démarche se concrétise par l'adoption de nouveaux services destinés aux citoyens.
Le Burkina Faso a officiellement lancé un nouveau système d’émission de passeports électroniques, marquant une étape importante dans la modernisation de son infrastructure d'identification. Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a inauguré cet outil dit de « dernière génération » le mardi 3 septembre à Ouagadougou.
Selon un communiqué du ministère de la Sécurité, ces nouveaux passeports électroniques, qu'ils soient ordinaires, de service, diplomatiques ou pour réfugiés, sont fabriqués en polycarbonate et équipés d'une puce électronique offrant une capacité de stockage accrue. « Ils reflètent l'engagement du gouvernement burkinabé à renforcer l'identité nationale et à fournir aux citoyens un document conforme aux normes internationales les plus strictes », précise le communiqué.
Développés par l'entreprise chinoise Emptech, ces passeports font partie de la dernière génération recommandée par l'Organisation de l'Aviation civile internationale (OACI). Ils intègrent des éléments de sécurité à la pointe de la technologie et sont disponibles en 24 heures, au prix de 50 000 FCFA (environ 76 €), à condition que tous les documents requis soient fournis.
L'introduction de ce nouveau système s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus large de modernisation des systèmes d'identification au Burkina Faso. Elle intervient alors que le pays met en œuvre une loi sur l'Identifiant unique électronique de la personne, visant à identifier chaque individu de manière unique grâce aux données biométriques et biographiques.
Le nouveau système devrait contribuer à renforcer la sécurité, réduire les risques de fraude et d'usurpation d'identité, et permettre un suivi en temps réel du processus de production et de délivrance des passeports. De plus, il est conçu pour être interopérable avec d'autres systèmes nationaux, facilitant un échange sécurisé et efficace des données d'identification, avec une flexibilité d'enrôlement possible en ligne ou hors ligne.
Samira Njoya
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En Afrique du Sud, des députés ont pu s’inscrire à des cours d’économie numérique dans le but de mieux appréhender les technologies de l’information et de la communication. C’est au tour des élus locaux de se faire former au numérique.
Solly Malatsi, ministre sud-africain des Communications et des Technologies numériques, a officiellement lancé, le mardi 3 septembre, le programme sur le haut débit et les compétences numériques dans la ville de Polokwane. L’objectif est de doter les responsables et conseillers municipaux des compétences dont ils ont besoin pour tirer parti des innovations numériques, améliorer la prestation de services et renforcer la participation du public.
I met with the @ukinsouthafrica High Commissioner @AJPhillipson, on the sidelines of the launch for Broadband and Digital Skills for Municipalities programme, for a bilateral discussion to explore opportunities for collaboration on digital inclusion, cybersecurity and AI. pic.twitter.com/TpToOVV2Kg
— SollyMalatsi (@SollyMalatsi) September 3, 2024
Selon Sally Malatsi, les représentants publics, en particulier les conseillers, sont souvent submergés par de nombreuses demandes de services et des décisions importantes à prendre chaque jour. Avoir des compétences numériques leur permet de travailler plus efficacement et de répondre plus rapidement aux questions du public. Cela les rend également plus accessibles aux citoyens.
Cette initiative, mise en œuvre avec l’Ambassade du Royaume-Uni et l'Association des collectivités locales sud-africaines (SALGA), intervient dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique. Elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale en matière de compétences numériques et futures du gouvernement sud-africain. Selon le document, l’acquisition des compétences numériques devrait permettre de créer de nouveaux emplois, d’améliorer de façon significative la qualité de vie, l’éducation et la croissance économique.
« Conscients du fait que les tendances et les progrès dans le domaine des technologies de l'information et de la communication sont en constante évolution, nous nous engageons à développer ces compétences afin de réaliser notre mission de qualification, d'amélioration et de requalification numériques de la population », a indiqué Sally Malatsi.
Adoni Conrad Quenum
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L'IA offre à l'Afrique une chance unique de relever des défis majeurs et de dynamiser son développement économique. Cependant, pour maximiser les bénéfices, il est crucial d'engager des investissements significatifs.
Le gouvernement djiboutien s'est fixé l'objectif de transformer le pays en un hub régional d'innovation en intelligence artificielle (IA) d'ici quelques années. Ce projet ambitieux a été confirmé par Houssein Ahmed Assoweh (photo), représentant de Djibouti à l’atelier régional de l'ICESCO (Organisation du monde islamique pour l'éducation, les sciences et la culture) pour l'élaboration de la Charte du monde islamique pour l'IA qui s’est tenu la semaine passée à Rabat, au Maroc.
« Nous continuerons à investir dans l'éducation et la formation en IA pour renforcer les compétences nationales. De plus, nous envisageons de lancer plusieurs projets pilotes dans les domaines prioritaires identifiés. L'objectif est de positionner Djibouti comme un hub d'innovation en IA dans la région de la Corne de l'Afrique. Je suis convaincu que Djibouti a un rôle important à jouer dans l'écosystème global de l'IA », a déclaré Houssein Ahmed Assoweh dans une interview à l’Agence Djiboutienne d’Information.
Selon cet expert en IA, Djibouti élabore sa stratégie nationale en la matière, laquelle se concentre sur l'amélioration des conditions de vie dans un contexte environnemental difficile. Elle prend en compte l'utilisation de l'IA dans des domaines critiques tels que l'agriculture intelligente, la santé, la logistique et les transports, ainsi que l'éducation. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre « Vision 2035 », la stratégie de développement du gouvernement djiboutien qui aspire à doter le pays d'infrastructures numériques de classe mondiale.
En misant sur l'IA, Djibouti se positionne pour devenir un acteur clé de l'innovation technologique en Afrique. L'IA pourrait notamment permettre des avancées significatives dans l'agriculture intelligente, optimisant les rendements agricoles malgré les défis climatiques du pays. Dans le domaine de la santé, elle pourrait faciliter des diagnostics plus précis et un accès accru aux soins, notamment dans les zones reculées.
Selon le rapport « Annual Global CEO Survey » du cabinet PwC, l'IA pourrait contribuer à l'économie mondiale à hauteur de 15 700 milliards de dollars d'ici 2030, dont 1 200 milliards de dollars pourraient être générés en Afrique. Cette contribution représenterait une augmentation de 5,6 % du produit intérieur brut du continent sur la période, soulignant ainsi le potentiel énorme de l'IA pour stimuler la croissance économique du continent, si elle est bien exploitée.
Samira Njoya
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Les nations africaines reconnaissent de plus en plus l'importance des partenariats interétatiques pour atteindre leurs objectifs numériques. De nouvelles initiatives se multiplient dans ce sens renforçant la dynamique collective en faveur de la transformation numérique du continent.
Le projet d’interconnexion par fibre optique entre la Guinée et la Sierra Leone a récemment franchi des étapes importantes. La semaine passée, une délégation sierra-léonaise, composée de membres de la National Communications Authority (NATCA) et du ministère de la Communication et de l’Innovation, s’est rendue à Conakry pour discuter de la mise en œuvre imminente de cette initiative stratégique.
Mohamed Kourouma, directeur général de la Société de Gestion et d’Exploitation du Backbone National (SOGEB) de la Guinée, a souligné l'importance cruciale de ce projet : « aujourd’hui, la Guinée ne dispose que d’un seul câble sous-marin reliant le pays au réseau international. Pour sécuriser cette interconnectivité essentielle, il est impératif de collaborer avec nos voisins afin de garantir une fourniture continue d'Internet, notamment en cas de dysfonctionnement de ce câble sous-marin ».
Cette visite de travail s’inscrit dans le prolongement des discussions initiées au début du mois d’août entre la ministre guinéenne des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Rose Pola Pricemou, et son homologue sierra-léonaise, Salima Manorma Bah. Elles avaient alors annoncé un projet ambitieux visant à assurer une fourniture d’Internet permanente et fiable dans les deux pays.
Les discussions entre les différentes parties ont permis de poser les bases de la signature d’un accord-cadre, prévue après la révision du document par les autorités compétentes des deux nations. Cet accord définira les modalités techniques de la mise en œuvre de ce partenariat stratégique.
La concrétisation du partenariat devrait considérablement améliorer la qualité et l’étendue des services de connectivité, tout en réduisant les coûts associés. De plus, le renforcement de l’accès à Internet et le partage d’expertises contribueront à accélérer la réalisation des ambitions communes des deux pays en matière de transformation numérique, tout en favorisant l'inclusion numérique de leurs populations respectives.
Samira Njoya
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