Entre 2022 et 2024, la moyenne des scores des pays africains à l’indice de développement de l’administration en ligne a progressé de 4,8%, passant de 0,4054 à 0,4247. Djibouti suit la cadence et multiplie les efforts pour dématérialiser le plus de services possibles.
Les autorités djiboutiennes ont annoncé le jeudi 14 novembre le lancement de la phase pilote du projet de plateforme numérique pour le permis de construire. Le but est de simplifier et d’accélérer le processus d’octroi de ces permis aux particuliers et aux entreprises dans le pays.
Cette phase intervient après l’annonce lors de la 8e séance du Conseil des ministres, en mai 2024, de la mise en place du projet d'e-permis de construire. La plateforme devrait faire partie intégrante du portail national des services en ligne où l’on retrouve un certain nombre de services publics dématérialisés. A la recherche de partenaires techniques et financiers pour atteindre ces objectifs, le gouvernement djiboutien s’est rapproché plus tôt dans la semaine de l’Union européenne dans le cadre de la stratégie d’investissement « Global Gateway ».
La mise en place de l'e-permis de construire s’inscrit dans le cadre du projet « Djibouti Fondement Numérique », dont l’un des objectifs est d’accélérer la transformation numérique du pays. Dans un rapport publié en septembre dernier, les Nations unies positionnent Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1. Par contre, le pays dispose d’un indice des services en ligne (une des composantes de l’EGDI) faible qui s’est établi en 2024 à 0,2092.
Au cours de cette phase pilote, le document sera délivré dans un délai de sept jours, selon le portail national des services en ligne de Djibouti. Les dépôts pourront être effectués du samedi au jeudi entre 7h et 14h.
Adoni Conrad Quenum
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Dans un contexte où l’accès aux technologies reste inégal, les pays cherchent des solutions innovantes pour améliorer leur connectivité. Les partenariats internationaux, notamment dans le domaine satellitaire, représentent des leviers essentiels pour combler cette fracture numérique.
Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), a signé le mardi 12 novembre à Monaco un protocole d'accord avec Monacosat, premier opérateur satellitaire de la principauté de Monaco, pour déployer des infrastructures satellitaires en RDC. Cet accord marque le début des négociations, avec des discussions à venir pour finaliser les modalités de mise en œuvre de la collaboration.
Coopération num. RDC-Principauté de Monaco :
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 13, 2024
À Monaco, S.E.M Augustin Kibassa et #MONACOSAT ont signé 12 nov. un protocole d’accord pour la construction des infrastructures satellitaires en RDC. La cérémonie s'est déroulée en présence d'un Représentant du gouvernement de Monaco. pic.twitter.com/JgWKwOj0g9
Selon le communiqué du ministère congolais chargé des TIC, l'initiative vise à réduire la fracture numérique dans les zones rurales et difficiles d'accès, en utilisant les capacités satellitaires de Monacosat pour étendre la connectivité. « Nous avons décidé de travailler en étroite collaboration et de se consulter sur des questions d'intérêt commun, sur le déploiement par la RDC d'un réseau des télécommunications par satellite par les moyens d'acquisition de la capacité satellitaire auprès de Monacosat ».
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique « Horizon 2025 » de la RDC, qui vise à développer des infrastructures numériques solides pour connecter le pays. Elle intervient quelques jours après la signature d’un accord de coopération avec le gouvernement polonais pour soutenir l’extension des infrastructures numériques en RDC.
Malgré les efforts du gouvernement, le pays affiche encore des taux de connectivité faibles. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile, et à peine 0,017 4 % à l’Internet fixe, au 30 juin 2023. Le dernier rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) « E-Government Survey 2024 », publié en septembre, souligne cet écart indiquant que l’indice de développement des infrastructures télécoms de la RDC était de 0,1591, loin de la moyenne africaine de 0,4534.
Si les discussions aboutissent favorablement, Monacosat pourra étendre sa couverture à l’ensemble du territoire congolais grâce à son satellite TurkmenAlem52E/MonacoSAT, déjà opérationnel en Afrique. Cette initiative permettrait non seulement de connecter des millions de Congolais, mais aussi de faciliter l'accès aux services d’éducation, de santé, ainsi qu’aux services publics numériques, contribuant ainsi au développement global du pays. Elle pourrait également compenser le retard dans le déploiement du réseau de fibre optique, dont l'extension est estimée à près de 50 000 kilomètres.
Samira Njoya
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Une absence d’information sur les quantités de marchandises disponibles sur le marché peut être source d’inflation. La manipulation de la pénurie par des commerçants indélicats en est parfois la cause. Veiller à ce que de telles pratiques ne se produisent pas est un enjeu d’équité économique et sociale.
L’application « TALO », développée par de jeunes talents congolais, marque une avancée dans le contrôle économique de la République démocratique du Congo. Présentée en Conseil des ministres le vendredi 8 novembre par le vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, cette innovation permettra une surveillance en temps réel des pratiques commerciales et des flux de stocks, renforçant ainsi la transparence et la régulation des prix.
L’application « TALO » intègre deux modules clés : un module mobile conçu pour les enquêteurs de terrain, qui leur permettra de collecter et de centraliser les données de prix de façon hebdomadaire, et une plateforme dédiée aux opérateurs économiques. Ce second module offre aux entreprises la possibilité de soumettre directement des informations sur leurs stocks, les prix pratiqués et les structures tarifaires, en respect des réglementations en vigueur. Ce dispositif vise à améliorer la transparence des pratiques commerciales et à renforcer la régulation économique au profit des consommateurs.
L’adoption de l’application TALO reflète la volonté du gouvernement congolais de renforcer la transparence et de restaurer la confiance des opérateurs économiques ainsi que de la population vis-à-vis du contrôle économique. Daniel Mukoko Samba a souligné que cette initiative vise à transformer les missions de contrôle en véritables outils de régulation, loin des abus, afin de garantir un environnement commercial plus fiable et équitable.
L’application TALO s’inscrit dans une démarche globale visant à renforcer la régulation économique en République démocratique du Congo. En complément d’une série de mesures de supervision et de régulation, l’application permet une gestion plus transparente et efficace des contrôles économiques. Elle permet notamment de renforcer la conformité aux normes établies, d’évaluer les missions de contrôle, et d’assurer le respect du droit au contradictoire pour les opérateurs économiques. Par ailleurs, elle facilite la collecte des plaintes et la détection d’éventuels abus.
Grâce à ce dispositif, le gouvernement espère créer un cadre économique plus juste, favorisant une meilleure transparence et la confiance des acteurs économiques. La sensibilisation des opérateurs à travers la diffusion d’un guide sur le contrôle économique est également un élément clé pour garantir un environnement d’affaires plus régulé et propice aux investissements en RDC.
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Le volume de déchets électroniques et électriques croît en Afrique chaque année. Réussir à leur donner une seconde vie peut contribuer à réduire la pression actuelle sur l’environnement, tout en créant de la richesse pour les jeunes.
Orange Moyen-Orient et Afrique (OMEA) et la coopération allemande (GIZ) annoncent le mercredi 13 novembre le lancement du projet « Master Repair ». Fruit d’un investissement conjoint de 2,85 millions d’euros, cette initiative propose des formations spécialisées dans la réparation d’appareils électroniques ainsi que dans l’installation et la maintenance de panneaux solaires ou de fibre optique. Les jeunes hommes et femmes du Maroc, de Tunisie, du Sénégal et d’Egypte, notamment les personnes en situation de handicap, sont ciblés.
Le projet est présenté comme une approche inclusive pour renforcer l'employabilité des jeunes et promouvoir la création de micro-entreprises dans les domaines de la réparation électronique et des technologies durables.
💫Fiers d'annoncer le lancement de "Master Repair" en partenariat avec @giz_gmbh
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) November 13, 2024
Un projet ambitieux pour renforcer l’employabilité des jeunes et promouvoir la création de TPE dans les métiers de la réparation électronique et des technologies durables💻https://t.co/PGoKUqqTwk pic.twitter.com/WdgwzwK5X9
Selon Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Moyen-Orient et Afrique, « ce partenariat avec la GIZ illustre notre engagement à accompagner les jeunes, notamment les femmes et les personnes en situation de handicap, vers une insertion professionnelle durable et un avenir économique plus inclusif. Ensemble, nous investissons dans des compétences qui non seulement créent des opportunités, mais renforcent également les bases d’une économie circulaire et résiliente pour demain ».
Master Repair est mis en œuvre dans le cadre du programme develoPPP, commandé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et soutenu par l’initiative spéciale « Un travail décent pour une transition juste ». Cette initiative s’inscrit dans la mission d’Orange Digital Center de promouvoir l’inclusion numérique et de soutenir le développement des compétences numériques pour l’emploi, en particulier chez les jeunes et les femmes.
D’après Market Research Network, la taille du marché mondial de la maintenance et de la réparation électroniques a été évaluée à 98,1 milliards $ en 2022 et devrait atteindre 142,7 milliards $ d'ici 2030, avec un taux de croissance annuel moyen de 4,5 % entre 2024 et 2030. Bien qu’aucune donnée ne présente la situation particulière de l’Afrique, il est tout de même juste de rappeler que ce marché porte des opportunités. Avec la majorité de la population vivant avec moins de 5 $ par jour selon la Banque mondiale, l’acquisition d’appareils neufs est le fruit de sacrifices. Les faire réparer en cas de panne s’avère donc moins coûteux que d’en racheter de nouveaux.
Accroître le nombre de jeunes dotés de compétences dans le dépannage électronique et la maintenance devrait aussi contribuer à mieux répondre aux besoins des ménages, ainsi qu'à ceux des entreprises. Une technicité qui permettra à des milliers de jeunes africains de générer du revenu.
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La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement djiboutien. L’exécutif ambitionne de transformer le pays en un hub technologique à l’horizon 2035.
Le gouvernement djiboutien veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne (UE) pour accélérer la transformation numérique du pays. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre entre Mariam Hamadou Ali, ministre déléguée chargée de l’Economie numérique et de l’Innovation, et Denisa-Elena Ionete, ambassadrice de l’UE dans le pays.
La coopération s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement « Global Gateway » de l’Union européenne qui vise à faire avancer la double transition numérique et verte et fournir des connexions fiables et durables aux pays partenaires. Les projets discutés comprennent l’e-permis, l’e-cabinet, la cybersécurité et la formation numérique.
L’Union internationale des télécommunications (UIT) classe Djibouti au 17e rang africain sur 47 pays en matière de développement des TIC, avec un score de 61,6 sur 100. Le pays a perdu une place par rapport à 2023 où il occupait la 16e place avec un score de 63,6. De plus, l’Organisation des Nations unies (ONU) classe Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1.
En matière de cybersécurité, l’UIT classe Djibouti dans la catégorie Tier 4, « témoignant d’un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions impulsées par le gouvernement ». Par exemple, l’UIT considère « les mesures législatives » comme le point fort de Djibouti, mais des efforts restent à faire dans les volets suivants : « mesures techniques », « mesures organisationnelles », « mesures de développement des capacités », et « mesures de coopération ».
Le soutien de l’UE devrait contribuer à la réalisation du projet « Djibouti Fondement Numérique », déjà soutenu par la Banque mondiale. Ledit projet vise notamment à faire du pays un hub technologique à l’horizon 2035, grâce à la promotion des services numériques et à la mise en place d’un environnement propice pour les investissements du secteur privé dans les TIC.
Isaac K. Kassouwi
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La transformation numérique et l’intelligence artificielle jouent un rôle clé dans la modernisation et la compétitivité des pays. En renforçant ces domaines, les pays aspirent à moderniser leurs infrastructures, améliorer leurs services publics et renforcer leur économie numérique.
La Tunisie s'apprête à mettre en place une stratégie de transformation numérique et une stratégie en intelligence artificielle (IA). Le ministre des Technologies de la Communication, Sofiene Hemissi (photo), a annoncé ces initiatives en marge du 10e Forum international des directeurs des systèmes d’information (DSI), qui s’est tenu du jeudi 7 au samedi 9 novembre à Hammamet. Ces stratégies visent respectivement à renforcer l’utilisation du numérique et à valoriser les atouts de la Tunisie dans le domaine de l’IA.
Concernant la stratégie nationale de transformation numérique, Sofiene Hemissi a précisé qu’elle repose sur plusieurs piliers essentiels, dont la numérisation des services administratifs et publics, le développement de l’économie numérique, le soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans les domaines numériques, l’amélioration de l’infrastructure des réseaux de communication et le renforcement du cadre législatif et réglementaire pour sécuriser le cyberespace.
Quant à la stratégie en IA, prévue pour 2025, elle vise l’intégration de l'IA dans des secteurs clés tels que la santé, l'éducation, l'environnement et les transports, tout en renforçant la numérisation et en favorisant l'utilisation des données ouvertes. Elle se concentre aussi sur la création d’incubateurs d’entreprises et de programmes d’accompagnement pour les projets technologiques prometteurs au niveau local.
La stratégie numérique en préparation remplacera celle de 2022-2025, qui a permis de positionner la Tunisie parmi les leaders africains en matière d'indicateurs numériques. Selon le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) publié en décembre 2023, la Tunisie se classe au 8e rang avec un indice de 77,2 sur 100 pour le développement des TIC. En matière d’administration électronique, la Tunisie occupe la première place en Afrique du Nord et la troisième au niveau continental, d'après le rapport « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » des Nations unies (UN DESA), avec un indice de 0,6935 sur 1, supérieur à la moyenne africaine de 0,4247.
Samira Njoya
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Des entrepreneurs africains et moyen-orientaux, porteurs de projets novateurs, sont à l'honneur pour des solutions qui allient impact social et transformation numérique. En mettant en avant ces start-up, le Prix Orange de l'entrepreneur social célèbre l'ingéniosité au service des défis régionaux.
Les grands lauréats internationaux du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM) sont connus. Il s'agit de la start-up marocaine SAVEY, de la tunisienne WeFix, et de l'ivoirienne Cocoa Shield. Elles ont été officiellement dévoilées au public, le mardi 12 novembre, lors d’une cérémonie internationale organisée à Casablanca au Maroc.
Selon le communiqué d'Orange, ces lauréats se sont distingués parmi 1600 candidats issus de 17 pays. Les projets primés dans cette 14e édition du POESAM couvrent divers domaines, notamment l'éducation, la santé, l'e-commerce, l'agriculture et l'environnement.
🥇La startup 🇲🇦#Savey remporte le Grand Prix International du #POESAM2024 en présence de @younessekkouri Ministre de l’Inclusion Economique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, de @Cheydema et @jerome_henique d'@orange
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) November 12, 2024
Plus d'infos : https://t.co/Mmw1iwUwT9 pic.twitter.com/x9C2McbAjO
Pour le Grand Prix international, la première place a été attribuée à la start-up marocaine SAVEY, qui propose une solution numérique et logistique pour réduire le gaspillage alimentaire, en proposant des produits alimentaires invendus ou proches de la date limite de consommation. Elle remporte un financement de 25 000 €.
La deuxième place est obtenue par la start-up tunisienne WeFix, qui met en avant une solution numérique visant à accompagner les particuliers et entreprises dans la gestion durable de leurs appareils électroniques et électroménagers. Cette start-up reçoit un financement de 15 000 €.
A la troisième place se trouve la start-up ivoirienne Cocoa Shield, une solution combinant IA et IoT pour surveiller et suivre les cultures de cacao et lutter contre les maladies qui les affectent. La start-up remporte un prix de 10 000 €.
Le Prix féminin international, récompensant une start-up dirigée par une femme avec un fort impact, a été attribué à MyTindy (Maroc). Il s'agit d'une plateforme en ligne reliant des artisans à des clients internationaux, permettant ainsi la vente directe et autonome de leurs produits. Elle reçoit un financement de 20 000 €.
Enfin, le prix coup de cœur a été décerné à Intella, une start-up égyptienne développant une solution de réduction du fossé entre les avancées de l'intelligence artificielle et le monde arabophone, via un moteur de transcription multi-dialecte arabe de la parole au texte, parmi les plus précis au monde.
En plus de ces distinctions, les gagnants nationaux du POESAM 2024, présents dans les 17 marchés d’Orange Middle East and Africa, bénéficieront d'un accompagnement au sein des Orange Digital Centers, leur offrant ainsi la possibilité de développer leurs activités au-delà de leurs frontières nationales, à travers ce réseau présent en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe.
Samira Njoya
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L'accès à l'Internet mobile en Afrique connaît une évolution rapide, mais des disparités de vitesse demeurent. Alors que certains pays enregistrent des vitesses de connexion performantes, d'autres peinent à suivre le rythme en raison de défis infrastructurels et technologiques.
L'Afrique du Sud domine le continent africain en matière de vitesse de téléchargement mobile, avec une moyenne de 34,5 Mbps, selon un rapport publié par la société d’analyse de données mobiles Opensignal, le lundi 11 novembre. Cette performance dépasse de 50 % celle du Zimbabwe, classé deuxième, et est quatre fois supérieure à celle de l’Angola, en dernière position.
Le rapport, intitulé « L'état de l'expérience des réseaux mobiles en Afrique » et réalisé dans 27 pays du continent, attribue ces disparités aux différences dans les investissements en infrastructures de réseau et dans la gestion du spectre. En Afrique du Sud, les efforts soutenus pour moderniser les infrastructures et l’adoption rapide des technologies 4G et 5G favorisent une connectivité plus rapide et fiable. A l'inverse, l'Angola reste dépendant de technologies plus anciennes comme la 2G, qui limitent les vitesses et la capacité d'utiliser des applications modernes. Ce problème affecte aussi d'autres pays tels que le Zimbabwe et le Mali, où les infrastructures restent à moderniser.
En matière de Qualité Cohérente (CQ), qui mesure la stabilité nécessaire pour des services comme les appels vidéo, l’Afrique du Sud et la Tunisie affichent de bons résultats, avec des scores de CQ de 58,6 % et 57,6 %, respectivement. Cependant, dans plus de la moitié des pays africains analysés, les scores de CQ restent en dessous de 30 %, ce qui signifie que la connectivité y est souvent instable et limite l'expérience utilisateur, en particulier dans des pays comme le Mali, la Guinée et le Cameroun.
Pour combler ces disparités, Opensignal estime que les gouvernements doivent « investir dans les infrastructures, assurer une allocation efficace du spectre, créer des cadres réglementaires de soutien, améliorer les compétences numériques, remédier au caractère abordable des appareils et promouvoir une adoption plus large des technologies 4G et 5G ».
Selon une étude de la GSMA, une augmentation de l'usage de l'Internet mobile pourrait ajouter environ 795 milliards de dollars au PIB africain entre 2023 et 2030, soulignant ainsi l’impact économique potentiel d’une connectivité améliorée sur le continent.
Samira Njoya
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Dans un monde de plus en plus numérisé, l’accès aux technologies devient un pilier essentiel du développement. Les initiatives visant à renforcer les compétences locales et à démocratiser l'accès aux outils numériques sont cruciales pour construire un avenir plus inclusif et prospère.
Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a inauguré le dimanche 10 novembre à Mamou la première unité d’assemblage d’ordinateurs portables fabriqués en Guinée. Elle est située au sein de l’Institut Supérieur de Technologie (IST). Ce projet, réalisé en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur, l’entreprise chinoise Green View et le partenaire local Guinea Technologie Innovation (GTI), marque un tournant dans l’ambition des autorités, visant à positionner la Guinée comme un acteur technologique majeur en Afrique de l’Ouest.
« La Guinée a besoin d’être un acteur de la technologie. Nous ne devons pas seulement consommer des téléphones et des ordinateurs portables, mais les fabriquer nous-mêmes. Nous avons des ressources, une vision, et il nous incombe de former les compétences qui concrétiseront cette vision », a déclaré le Premier ministre.
Ce projet s’inscrit dans la vision « Simandou 2040 », portée par le président de la transition, Mamadi Doumbouya, qui a pour objectif de moderniser et diversifier l’économie guinéenne. En parallèle, le gouvernement ambitionne de transformer Mamou en un pôle technologique régional, baptisé « Mamou Valley », où institutions académiques et entreprises collaboreront pour promouvoir l’innovation. Plusieurs initiatives sont déjà en cours, comme la construction d’universités régionales, la création de la Cité des sciences et de l’innovation, et la refonte des programmes de formation technologique.
Avec 4,87 millions d’internautes en janvier 2024, selon DataReportal, et un taux de pénétration d’Internet que le gouvernement guinéen estimait à 52 % en mai, le pays peut améliorer davantage l'inclusion numérique de la population. Mais le coût d'accès aux ordinateurs et smartphones demeure un défi. Ce projet d'assemblages d'ordinateurs portables devrait contribuer à franchir cet obstacle en rendant les technologies plus accessibles. En parallèle, il est attendu que cette initiative stimule le marché de l'emploi numérique tout en soutenant la transformation économique nationale.
Samira Njoya
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La modernisation du service postal en Afrique est devenue une nécessité à l’ère numérique. Dans un contexte où les modes de communication et de livraison évoluent rapidement, les services postaux doivent s'adapter pour répondre aux besoins changeants de la société.
Le Burkina Faso a entamé un ambitieux processus de transformation numérique de La Poste BF, son opérateur public de services postaux. Mardi 5 novembre, la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo), a présidé la présentation de nouvelles solutions numériques développées pour améliorer les services postaux et financiers du pays.
Parmi ces initiatives, Poste Money, une application mobile de services financiers qui permet l’envoi et la réception d’argent, les paiements marchands et la gestion de comptes. La plateforme propose également une fonction semi-offline pour servir les zones à faible connectivité. Cashless PDI est une autre plateforme innovante, conçue pour répondre aux besoins des personnes déplacées internes (PDI) du Burkina Faso. Cette solution numérique assure une distribution sécurisée et transparente des fonds d’aide, garantissant un accès direct aux bénéficiaires.
Pour améliorer ses services de base, La Poste a également développé DBOX (Delivery Box), une solution de distribution automatique du courrier. Elle permet de répondre à la demande croissante de services postaux rapides et sécurisés. En complément, des machines automatiques de dépôt seront installées, permettant aux clients de déposer de l’argent en libre-service.
Parmi les projets futurs, La Poste projette de lancer la Boîte de messagerie électronique postale (BMEP), une plateforme numérique dédiée aux échanges professionnels et personnels. En outre, l’institution prévoit de déployer « Poste Mobile » pour étendre les services financiers jusque dans les zones rurales et isolées.
Ces initiatives s’inscrivent dans les efforts du gouvernement burkinabé pour moderniser le service postal, conformément au plan national de numérisation et aux directives de l’Union postale universelle (UPU), dont le Burkina Faso est membre. Selon l'indice intégré pour le développement postal (2IPD) de 2023 de l'UPU, le pays affiche un niveau de développement postal faible, avec un score de seulement deux sur dix, soulignant l’urgence d’une modernisation de l’institution.
Samira Njoya
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La transformation numérique a le potentiel de révolutionner l'agriculture en Afrique. L'adoption de technologies innovantes peut améliorer la productivité et la compétitivité des agriculteurs à travers le continent.
L'Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que l'accès à la technologie et l'utilisation d'outils comme les mégadonnées, le GPS et les drones pourra augmenter les rendements des cultures en Afrique de 10,5 % à 20 % en cinq ans.
Dans son rapport « Driving Digital Transformation of African Economies », publié en mai 2024, l’organisation souligne par ailleurs que vulgariser les TIC dans l’agriculture africaine pourrait entraîner une hausse des profits de 23 % en cinq ans. La GSMA exprime ainsi la nécessité pour les Etats africains d’investir judicieusement dans le numérique, dont l’impact peut être une source de croissance dans divers secteurs stratégiques de l’économie.
Selon la GSMA, l'agriculture est un moteur important de la croissance et de l'emploi en Afrique. Les progrès récents permettent déjà de fournir une large gamme de services plus efficaces aux agriculteurs. « Par exemple, Aerobotics en Afrique du Sud fournit des services d'analyse de données et d'apprentissage automatique pour traiter l'imagerie aérienne provenant de drones et de satellites, fournissant des informations en temps réel sur la performance des cultures, les parasites, la santé des plantes, les niveaux d'irrigation ».
« Des technologies numériques encore plus simples peuvent améliorer l'efficacité des chaînes d'approvisionnement agricole grâce à une meilleure information et à une meilleure formation. Il a été constaté que les messages SMS envoyés aux petits exploitants de canne à sucre pour leur indiquer quand effectuer des tâches agricoles spécifiques augmentaient les rendements de 11,5 % », renseigne encore l’Association.
« En outre, la technologie peut relier les agriculteurs aux marchés de manière beaucoup plus efficace grâce à de nouveaux modèles d'agrégation, de logistique et de gestion de la chaîne d'approvisionnement. Par exemple, l'Ethiopian Commodity Exchange peut désormais mieux différencier la qualité du café ; sa technologie de traçage permet même à un petit agriculteur d'entrer directement en contact avec des acheteurs mondiaux », note la GSMA.
En Afrique, l'agriculture est un moteur clé de la croissance économique et de la sécurité alimentaire. De nombreuses organisations internationales comme les Nations unies appellent à sa transformation numérique pour améliorer la qualité des produits et les rendements. Cet intérêt pour le numérique dans l’agriculture explique la poursuite des investissements dans les start-up agritech au cours des cinq dernières années, même pendant la crise du financement des start-up de 2023, selon le rapport « State of AgTech Investment in Africa 2024 » de Briter Bridges.
En 2020, le secteur agricole représentait 13 % du financement total et 5 % du nombre total de levées de fonds. Même si le secteur ne représentait plus que 6 % du financement total et 6 % du nombre total de levées de fonds en 2023 selon Partech, le rapport « Agriculture in Africa 2023 » publié par Oxford Business Group en partenariat avec le groupe OCP présente des perspectives enthousiasmantes pour le secteur, avec une croissance annuelle de 44 % du secteur agritech africain entre 2023 et 2028.
Cependant, pour que les agriculteurs africains puissent pleinement bénéficier du potentiel transformateur du numérique, il est crucial d'étendre la couverture réseau, d'améliorer l'accès aux appareils mobiles et de rendre accessible le coût d’accès à Internet. Adresser ces préoccupations permettrait à un plus grand nombre d'agriculteurs de s'intégrer à l'économie numérique.
Selon le rapport « The State of Mobile Internet Connectivity 2024 » de GSMA, augmenter l'utilisation de l'Internet mobile pourrait ajouter 795 milliards de dollars au PIB africain entre 2023 et 2030.
Samira Njoya
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Dans le but d’aider les populations à économiser de l’argent, un tech entrepreneur a mis en place une solution sur mesure. Il a pour ambition de s’étendre à plusieurs pays dans les mois à venir.
Chumz est une solution fintech développée par une jeune pousse kényane. Elle permet aux utilisateurs d’épargner et d’investir de l’argent en leur envoyant des messages basés sur le comportement et les dépôts d’argent. La start-up, basée dans la ville de Nairobi, a été fondée en 2019 par Samuel Njuguna.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois, d’après les données de Play Store. L’utilisateur, après téléchargement de l’application, se crée un compte puis accède aux divers services proposés par Chumz. Il peut ensuite créer des objectifs d’épargne et d’investissement à atteindre puis passer à l’action dès que possible. Les objectifs peuvent être individuels ou collectifs.
Ainsi, au sein de l’application, l’utilisateur peut ajouter ses amis ou les membres de sa famille pour mettre en place des objectifs d’épargne ou d’investissement communs. Chumz permet d’épargner à partir de 5 shillings kényans (environ 0,04 $). Depuis l’application, il est possible de suivre l’évolution de l’épargne et d’obtenir des rapports au fil du temps.
« Par exemple, si un utilisateur dépense de l'argent dans un pub [un bar, Ndlr], l'application lui suggère d'investir une partie de cet argent au lieu de tout dépenser. De même, si un utilisateur reçoit de l'argent mobile, l'application lui propose d'en épargner une partie. Notre application offre aux utilisateurs un moyen facile, pratique et accessible d'épargner et d'investir, ce qui les aide à atteindre leurs objectifs financiers », a indiqué Samuel Njuguna.
La start-up a des ambitions d’expansion. Après avoir passé la barre des 200 000 utilisateurs, elle veut investir le marché rwandais. La Tanzanie, l’Ouganda et le Botswana font partie du plan d’extension de la jeune pousse dans les mois à venir. En 2026, Chumz a pour objectif d’atteindre le million d'utilisateurs sur son marché local, le Kenya.
Adoni Conrad Quenum
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La coopération numérique est un levier clé pour soutenir la transformation technologique des nations. Elle permet aux pays partenaires de surmonter ensemble les défis du numérique et d'encourager l'innovation pour favoriser la croissance économique.
Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Kibassa Maliba (photo), effectue actuellement une visite officielle à Varsovie, en Pologne, dans le but de renforcer la coopération numérique entre les deux nations. Cette visite, amorcée le jeudi 7 novembre, vise à finaliser des protocoles d’accord portant sur des projets essentiels pour le développement numérique de la RDC.
Son Excellence Augustin Kibassa Maliba est arrivé ce jeudi 07 novembre, à Varsovie pour une visite officielle dans le cadre de la coopération #numérique RDC-Pologne. Son agenda prévoit la signature des protocoles d'accords pour des projets d'infrastructures numériques en #RDC. pic.twitter.com/Q66dMY4c2r
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 7, 2024
Selon un communiqué du ministère congolais chargé des TIC, les accords prévoient une coopération dans plusieurs domaines numériques clés, notamment la modernisation des infrastructures avec le développement de réseaux à haut débit et la création de centres de données pour renforcer la connectivité. La cybersécurité occupe également une place centrale, avec des initiatives visant à renforcer les capacités de défense contre les cyberattaques.
Un autre volet vise à soutenir l'e-gouvernement en numérisant les services publics pour accroître l’efficacité et l’accessibilité des services aux citoyens. Par ailleurs, la création de centres de formation en TIC fait également partie de l’accord, avec l’objectif de former de jeunes talents dans le secteur numérique et de stimuler l’innovation, notamment en appuyant les start-up technologiques.
Cette démarche s'inscrit dans le Plan national du numérique « Horizon 2025 », lancé pour répondre aux objectifs de transformation numérique de la RDC. Elle fait suite à une récente rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue polonais Andrzej Duda, qui a eu lieu en marge de la 79ᵉ session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York en septembre. Les deux chefs d’Etat avaient annoncé de futurs partenariats dans les domaines de la transformation numérique ainsi que de la défense.
Dans le cadre de cette collaboration, la Pologne mettrait à disposition son expertise, notamment en matière d’infrastructures de connectivité. Actuellement, avec un réseau à très haute capacité couvrant 81,1 % des ménages, la Pologne se distingue dans le domaine de la fibre optique, un modèle dont la RDC pourrait s’inspirer pour atteindre ses propres objectifs de connectivité d’ici 2050. En s’appuyant sur cette expertise, la RDC aspire à atteindre plus de 50 % de couverture en fibre optique et à connecter plus de 90 % de sa population au réseau mobile à l’horizon 2050, permettant ainsi une transformation numérique en profondeur et un développement économique inclusif.
Samira Njoya
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Le gouvernement zimbabwéen veut protéger les données personnelles des citoyens dans un contexte marqué par l’adoption croissante des plateformes de réseaux sociaux. En 2023, le gouvernement avait déjà criminalisé la diffusion de contenus intimes de personnes sans leur consentement.
Au Zimbabwe, les administrateurs de groupes WhatsApp à des fins professionnelles sont désormais tenus d’obtenir une licence de protection des données. La mesure a été annoncée le mercredi 6 novembre par Tatenda Mavetera, ministre des TIC, lors d’un déjeuner de travail réunissant les parties prenantes du secteur sur la mise en œuvre de la loi et des règlements relatifs à la cyberprotection et à la protection des données que prévoit cette licence.
Les licences sont classées par catégories (de 1 à 4) en fonction du nombre de personnes concernées par les données collectées. Le nombre de membres dans un groupe WhatsApp étant limité à 1024, les licences pour les administrateurs relèvent des catégories 1 et 2, couvrant respectivement de 50 à 1000 membres et de 1001 à 100 000 membres. Les frais pour la licence de catégorie 1 sont de 50 $, contre 300 $ pour la licence de catégorie 2. La licence est valable pour 12 mois, renouvelables.
Les administrateurs de groupes WhatsApp ont six mois après la promulgation de la loi et des règlements sur la cyberprotection et la protection des données pour se mettre en conformité. Passé ce délai, les contrevenants s’exposent à une amende de niveau 11 (1000 $), une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans ou aux deux sanctions. Le non-renouvellement de la licence est également passible de ces sanctions.
Cette initiative du gouvernement zimbabwéen devrait contribuer à renforcer la sécurité des données personnelles dans un contexte de prolifération des échanges numériques et de multiplication des cybermenaces. Par exemple, en 2023, l’exécutif a criminalisé la diffusion de photos ou de vidéos intimes de personnes sans leur consentement sur des plateformes de réseaux sociaux telles que WhatsApp et Twitter. La sanction prévue va jusqu’à 5 ans de prison.
Isaac K. Kassouwi
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