Alors que les paiements numériques gagnent en popularité en Afrique, de nouvelles lois instaurées risquent de freiner l'innovation dans ce secteur.
Les commerçants somaliens ont lancé des manifestations, le lundi 19 août, pour dénoncer l'application d'une taxe forfaitaire de 5 % sur les paiements électroniques, notamment via téléphone mobile. Ce nouveau prélèvement, considéré comme « inapproprié », vient alourdir un ensemble de charges déjà pesantes pour les commerçants du pays.
« L'un des principaux avantages des transactions numériques est qu'elles offrent une inclusion financière pour les personnes traditionnellement exclues du secteur bancaire formel. En taxant ces transactions, le gouvernement décourage effectivement l'utilisation des services financiers numériques, repoussant les gens vers des transactions en espèces, qui sont moins sûres, moins efficaces et moins transparentes », a expliqué Abdillahi Hashi Abib, membre du Parlement fédéral somalien.
Les manifestations font suite à l'entrée en vigueur de cette taxe le dimanche 18 août. Selon le gouvernement, la taxe est prélevée directement sur les comptes des entreprises au point de vente où le client paie pour les services ou produits. Les recettes ainsi générées seraient versées au trésor central pour financer les infrastructures et renforcer la sécurité dans un pays confronté depuis plus de quinze ans à l'insurrection des islamistes radicaux shebab.
Le ministre des Finances, Bihi Iman Egeh, a défendu cette mesure, soulignant qu'il s'agit d'un impôt transparent établi par une loi de 1984, déjà validée par le Parlement. Il a ajouté que les inquiétudes des commerçants reposent sur des malentendus, sans donner plus de détails.
L'entrée en vigueur de cette taxe survient exactement un an après le lancement d'un QR code standardisé destiné à faciliter les paiements sans contact en Somalie et à améliorer l’inclusion financière et par ricochet le segment de l’e-commerce local. Sa mise en place devrait être répercutée sur les consommateurs, avec un impact limité sur la rentabilité globale des entreprises.
Samira Njoya
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En juillet dernier, TerraPay a levé 95 millions $ pour développer les paiements numériques sur le continent. La firme continue ses actions en impliquant les acteurs africains.
TerraPay, un fournisseur britannique de solutions de paiement, s’est associé à plusieurs opérateurs mobile money, en l’occurrence les africains Mpesa et Sama Money, pour la création du Wallet Interoperability Council. L’annonce a été faite dans un communiqué de presse publié le mardi 20 août.
La firme britannique ambitionne d’interconnecter toutes les plateformes des opérateurs mobile money du conseil dans le but de faciliter les paiements et les transferts de fonds transfrontaliers.
« Cette initiative répond à des défis réels du marché et a le potentiel de modifier les perceptions autour de l'utilisation des portefeuilles pour le commerce transfrontalier, permettant ainsi un accès facile à l'interopérabilité au sein des portefeuilles des participants au conseil à l'échelle mondiale », a déclaré Sekou Kane Diallo, directeur général adjoint et directeur informatique de Sama Money.
La mise en place de cette association intervient dans un contexte marqué par la prolifération des solutions mobile money sur le continent. Selon le rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2024 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), la valeur des transactions mobile money en Afrique subsaharienne a atteint 912 milliards $ en 2023, soit une croissance de 22 % par rapport à 2022. Le même document renseigne que 835 millions des 1,75 milliard des comptes mobile money enregistrés dans le monde, soit 47,7 %, sont en Afrique.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, le taux de chômage connaît une hausse continue. Il est donc crucial de préparer les jeunes aux compétences indispensables pour répondre efficacement aux exigences du marché du travail, afin d'améliorer leurs perspectives d'emploi.
Le gouvernement zimbabwéen aspire à collaborer avec le réseau social professionnel LinkedIn pour renforcer l'apprentissage numérique dans le pays. Ce sujet a été au cœur de discussions, le lundi 19 août, entre le ministère des TIC, des Services postaux et de messagerie et Stewart Samkange, directeur des opérations de LinkedIn Academic Talent Solutions pour l'Afrique subsaharienne, l'Europe centrale et l'Europe du Sud-Est.
« Cette visite spéciale a marqué une étape significative dans notre mission visant à exploiter le potentiel de l'apprentissage numérique pour les employés du gouvernement et les jeunes à travers le Zimbabwe. Au cours de la réunion, nous avons évoqué l'immense potentiel de "LinkedIn Learning" en tant que plateforme permettant à notre main-d'œuvre d'acquérir des compétences numériques essentielles et à nos jeunes de se perfectionner pour l'avenir », a déclaré Tatenda Annastacia Mavetera (photo, au centre), la ministre chargée des TIC.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement zimbabwéen visant à moderniser les méthodes d'apprentissage et à réduire le fossé entre l'éducation traditionnelle et les exigences du marché du travail moderne. Elle vise également à lutter contre le chômage des jeunes, qui constitue un enjeu majeur pour le pays. Selon des données de la Banque mondiale, le Zimbabwe est une nation jeune, avec environ 61 % de sa population âgée de moins de 25 ans. Toutefois, le pays fait face à un taux élevé de chômage et de sous-emploi, particulièrement parmi les jeunes, dont le taux de chômage s'élevait à 35 % en 2021.
Un futur partenariat entre le gouvernement zimbabwéen et LinkedIn Learning, la plateforme d'apprentissage en ligne de LinkedIn, offrirait une opportunité unique de doter les citoyens des connaissances et compétences nécessaires pour prospérer dans le monde de l'emploi à l'ère numérique.
Samira Njoya
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Huawei lance une formation en cybersécurité pour les fonctionnaires zimbabwéens
Avec l’accélération numérique en Afrique, la cybersécurité est devenue l’une des composantes essentielles pour les pays du continent. Ils font le nécessaire pour ne pas s’exposer et exposer leurs cadres.
L’entreprise technologique chinoise Huawei a lancé, le lundi 19 août, à Harare une formation en cybersécurité destinée aux fonctionnaires zimbabwéens. L’objectif est de renforcer leur défense contre les menaces cybernétiques.
La formation, d’une durée de quatre jours, regroupe 100 fonctionnaires de divers ministères. Les tendances mondiales en cybersécurité et la gouvernance de la sécurité des données feront partie des sujets à aborder au cours de la formation.
« Huawei prend la cybersécurité au sérieux et en a fait une priorité absolue dans toutes ses opérations et dans le développement de ses produits. Huawei investit massivement dans la recherche et le développement pour s'assurer que nos technologies sont sûres et résilientes face à l'évolution des cybermenaces », a indiqué Yang Shengwan, directeur général de Huawei Zimbabwe.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique sur le continent. Selon l’indice de développement des technologies de l’information et de la communication de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Zimbabwe se classe à la 24e place avec un score de 47,7 sur 100 en 2024. Le pays a progressé de deux places en comparaison à 2023 où il affichait un score de 42,7. Par ailleurs, en ce qui concerne son indice global de cybersécurité, Harare s’est établi en 2020 à la 17e place avec un score de 36,49, d’après l’UIT.
Adoni Conrad Quenum
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Au Nigeria, l'inclusion financière reste un défi, avec 36 % de la population exclue des services bancaires. Des initiatives sont en cours pour élargir l'accès aux services financiers et faire en sorte que l'ensemble de la population puisse tirer parti des progrès technologiques et financiers.
L’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu a lancé le lundi 19 août à Lagos les activités de la nouvelle banque de microfinance numérique, UCEE Microfinance Bank. Cette institution est une filiale de United Capital Group, une importante banque d’investissement, et vise à exploiter la synergie entre technologie et finance pour atteindre les personnes financièrement exclues au Nigeria.
UCEE Bank is a 100% subsidiary of United Capital Plc and becomes the 7th brand of United Capital – Asset Management, Investment Banking, Securities Trading, Trustees, Wealth Management and Consumer Finance. pic.twitter.com/X2CDvAPAni
— Tony O. Elumelu, CFR (@TonyOElumelu) August 19, 2024
Lors du lancement, le PDG du groupe United Capital, Peter Ashade, a salué le modèle hybride de la UCEE Microfinance Bank, qui allie microfinance traditionnelle et innovations numériques. « Sur le marché actuel, il est essentiel de fournir des solutions qui s'adressent à la fois aux clients férus de technologie et à ceux qui préfèrent les services bancaires traditionnels. L'UCEE est bien placée pour répondre à ces divers besoins », a-t-il déclaré.
UCEE Microfinance Bank propose une application mobile permettant aux utilisateurs de gérer leurs comptes, d'accéder aux prêts et d'effectuer des transactions en toute simplicité, où qu'ils se trouvent. Un code USSD sera également lancé pour les clients en zones rurales et ceux ne disposant pas de smartphones.
Le lancement de la UCEE, la septième filiale du groupe, marque une étape importante dans l'élargissement de l'accès aux services financiers pour tous, notamment les populations marginalisées. Cette initiative devrait non seulement soutenir les particuliers et les entreprises dans la réalisation de leurs objectifs financiers, mais aussi contribuer à réduire l'écart d'inclusion financière au Nigeria.
Selon un rapport de l’EFInA, une organisation qui promeut la finance inclusive au Nigeria, l'inclusion financière dans le pays a connu une croissance significative, passant de 56 % en 2020 à 64 % en 2023, témoignant des efforts continus pour rendre les services financiers plus accessibles à tous.
Samira Njoya
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Les pays africains ont entamé un vaste processus de dématérialisation des services administratifs. Pour permettre à leurs citoyens de bénéficier pleinement de ces avancées, la mise en place de systèmes d'identification robustes devient essentielle.
TECH5, une société technologique internationale, a annoncé dans un communiqué de presse le jeudi 15 août avoir collaboré avec le gouvernement mauritanien et l'intégrateur local SmartMS pour mettre en œuvre la phase pilote d'une solution d’identification numérique en Mauritanie. Financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ce projet vise à moderniser l’infrastructure d’identité numérique du pays.
« Nous sommes fiers de participer à ce projet qui contribue à la transformation technologique du pays. La Mauritanie semble en bonne voie pour devenir l'un des premiers pays à adopter un système entièrement numérique et biométriquement lié à son détenteur », a déclaré Ameya Bhagwat, directeur des revenus chez TECH5.
Pour cette phase pilote, une solution logicielle a été développée pour faciliter l'intégration numérique et la vérification des citoyens. Testée par plus de 70 personnes, cette solution utilise les normes du NIST (National Institute of Standards and Technology) pour la vérification d'identité et intègre une vérification biométrique via les flux OpenID Connect. Cela permet une connexion sans mot de passe au portail de l'e-gouvernement mauritanien. L'utilisateur est vérifié par l'application en prenant un selfie, qui est comparé à son identité numérique obtenue à partir de son passeport ou de sa carte d'identité.
La réussite du projet pilote a conduit au récent lancement de l’application « Houwiyeti », une solution innovante qui combine fonctionnalité et sécurité, en s'appuyant sur des technologies open source et numériques. Cette initiative s'inscrit pleinement dans les projets du gouvernement mauritanien et de ses partenaires, visant à promouvoir une transformation numérique inclusive et respectueuse des droits. Elle rejoint également une tendance plus large en Afrique, où la biométrie joue un rôle de plus en plus crucial.
Selon le rapport « Biometrics - Global Market Trajectory & Analytics 2020 » publié par le cabinet de recherche américain Global Industry Analysts, le marché de la biométrie en Afrique et au Moyen-Orient devrait croître à un taux annuel de 21 %, tandis que l'industrie mondiale de la biométrie pourrait atteindre 82 milliards de dollars d'ici 2027. Cette dynamique illustre l'importance croissante des technologies biométriques dans le développement numérique à l'échelle globale et leur potentiel pour transformer les systèmes de gouvernance et les services publics.
L'implémentation de ce système d'identité numérique en Mauritanie représente une avancée significative vers la modernisation et l'efficacité des services publics. En offrant un accès sécurisé et simplifié aux services gouvernementaux via une application mobile basée sur la biométrie, ce système améliore non seulement la facilité d'accès pour les citoyens, mais renforce également la sécurité des transactions numériques.
Samira Njoya
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La transition énergétique est une priorité pour le groupe télécoms Orange, qui s’est fixé des objectifs ambitieux pour réduire l’impact environnemental et climatique de ses activités. Sur ses 17 marchés en Afrique et au Moyen-Orient, diverses initiatives sont en cours pour les atteindre.
Orange Middle East and Africa (OMEA) a déjà converti 10 000 sites télécoms et une vingtaine de centres de données à l’énergie solaire. Cette transition s'inscrit dans une stratégie visant à renforcer la résilience de ses infrastructures télécoms face à l'instabilité énergétique, tout en assurant la continuité du service pour garantir une rentabilité soutenue.
Jean-Michel Canto, Chief Climate Officer d’OMEA, souligne que « la solarisation fait désormais partie des configurations standard pour les nouveaux sites, avec une augmentation de 11 % du nombre de sites solaires chaque année ». Au Liberia, où le taux d'électrification est de 12 %, Jabateh Dweh Charles, Power Manager Operations chez Orange Liberia, indique que « grâce à la solarisation de 77 % de nos sites, nous avons réduit notre empreinte carbone et notre consommation de carburant de 25 % en 2023 par rapport à 2022 ».
Dans son rapport de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) 2023 intitulé « Graines du changement », OMEA affirme avoir intensifié ses efforts, augmentant de plus de 70 % l’utilisation des énergies renouvelables dans ses opérations par rapport à 2022. Cela a permis de porter la part des énergies renouvelables à 32,8 % de sa consommation énergétique totale, marquant une hausse de 6 points par rapport à l’année précédente.
OMEA privilégie autant que possible la solarisation de ses sites et collabore étroitement avec ses partenaires énergétiques (ESCO – Energy Service Company), une approche bénéfique pour son capital opérationnel. En 2022, Alioune Ndiaye, président du conseil d’administration d’OMEA, notait que l'alimentation en énergie solaire permet à l’entreprise d’économiser jusqu’à 55 millions de litres de carburant par an, un volume qui croît en même temps que la solarisation de ses infrastructures télécoms.
Les investissements d’OMEA dans l’énergie solaire s’inscrivent dans les ambitions de ses plans stratégiques « Lead the Future » et « Net Zéro Carbone » à l’horizon 2040. L’entreprise vise à réduire sa consommation d’énergie et à augmenter l’usage des énergies renouvelables pour faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2025, avec un objectif de réduction de 45 % d’ici 2030.
Dorothée Vignalou, directrice financière d’OMEA, réaffirme cet engagement : « nous avons toujours placé les enjeux environnementaux et énergétiques au cœur de notre stratégie régionale, reconnaissant leur importance cruciale. Les crises récentes ont renforcé notre détermination à assurer une gestion durable tout en répondant aux défis spécifiques des communautés locales ».
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La transformation numérique est cruciale pour le développement socio-économique du pays. Le gouvernement intensifie ses efforts pour mener à bien les projets en cours, visant à améliorer le bien-être des citoyens à travers l'accès à des services numériques efficaces et inclusifs.
Le ministère burkinabè de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, conduit par Aminata Zerbo/Sabane (photo), a enregistré une performance notable de 55 % au titre du premier semestre 2024, selon l'évaluation du contrat d'objectifs récemment menée par le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla. Ce résultat traduit l'engagement du ministère à atteindre les objectifs fixés dans sa feuille de route.
D’après le communiqué du ministère chargé du Numérique, les acquis majeurs qui ont permis l’atteinte de ce résultat sont entre autres : « le renforcement du cadre juridique du domaine du numérique, la dématérialisation de certains services administratifs, l’acquisition de matériels pour renforcer et sécuriser le réseau numérique et le rétablissement des services de communication électronique dans certaines localités à haut défi sécuritaire ».
Toutefois, bien que le taux de réalisation soit jugé « satisfaisant », certains projets ont subi des retards notables. Les initiatives de réhabilitation des infrastructures existantes et l'extension des services numériques dans les zones rurales ont été entravées par des défis sécuritaires aggravés par l'instabilité politique, impactant la capacité du ministère à respecter son calendrier initial.
Pour le second semestre, le ministère prévoit d'intensifier les projets en cours, y compris la dématérialisation d'au moins 100 procédures administratives, la création de maisons des citoyens pour faciliter l'accès aux services en ligne, et la mise en œuvre du Projet d'accélération de la transformation digitale. Ces efforts s'inscrivent dans une stratégie plus vaste, visant à positionner le Burkina Faso comme un leader africain dans l'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture.
Malgré ces progrès, le pays accuse un retard significatif. Selon le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » publié en juin par l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Burkina Faso occupe le 43e rang sur 47 pays africains en termes de développement des TIC. Ce classement souligne l'ampleur des défis à surmonter pour que le pays puisse pleinement tirer parti des technologies numériques et améliorer les conditions de vie de ses citoyens.
Samira Njoya
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La demande en main-d'œuvre qualifiée augmente à mesure que s'accélère la transformation numérique. En Côte d’Ivoire, le gouvernement collabore avec le secteur privé pour s'assurer que tous les citoyens soient formés afin d'y contribuer.
Le centre de formation numérique DigiFemmes a annoncé son ambition de former 1 000 Ivoiriennes aux compétences numériques, au leadership et à l'utilisation responsable du numérique. Ce projet résulte d'un protocole d'accord signé le mercredi 14 août entre Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, et DigiFemmes, lors du lancement officiel du programme DigiFemmes Caravane.
« A travers cette caravane, nous offrirons une variété de formations, d’ateliers, et de ressources pour accompagner les femmes dans leur développement personnel et contribuer au progrès de notre nation. Ce programme permettra à des milliers de femmes d'acquérir des compétences numériques essentielles à leur épanouissement dans tous les aspects de leur vie », a déclaré Nassénéba Touré.
Cette initiative s'inscrit dans la mission de DigiFemmes, visant à combler le fossé numérique en dotant les femmes ivoiriennes des compétences nécessaires pour prospérer dans un monde de plus en plus connecté. Elle rejoint également les objectifs du gouvernement ivoirien qui considère le numérique comme un levier essentiel pour l'employabilité et l'autonomisation des femmes.
En 2019, selon l’Autorité de protection des données à caractère personnel de Côte d'Ivoire (le régulateur télécoms ARTCI), les femmes représentaient 38 % des effectifs du secteur des TIC, dont 30 % étaient des cadres. Depuis 2015, des programmes tels que les Maisons Digitales de la Fondation Orange contribuent à la formation des femmes dans le numérique. A ce jour, 4 738 femmes ont été formées, ce qui souligne l'ampleur des efforts encore nécessaires pour atteindre pleinement l'autonomisation économique des femmes en Côte d'Ivoire.
Le partenariat avec DigiFemmes apportera des bénéfices significatifs en offrant aux femmes une meilleure intégration dans l'économie numérique, en stimulant leur leadership et en renforçant leur autonomie. Ce programme aidera non seulement à réduire l'écart de compétences numériques entre les genres, mais il encouragera également l'innovation et la créativité, contribuant ainsi au développement socio-économique global du pays.
Samira Njoya
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La technologie satellitaire a pris de l’essor en Afrique au cours des dix dernières années. Au-delà du secteur télécoms, celui de l’observation de la Terre gagne progressivement en valeur. De plus en plus d’Etats désirent en effet mieux surveiller leur territoire.
Après trois mois de retard sur le calendrier prévu, le tout premier satellite sénégalais, GAINDESAT-1A, a rejoint l’espace le vendredi 16 août. Son lancement a été effectué depuis la base militaire de Vandenberg en Californie aux Etats-Unis à 18h56, sur la fusée Falcon 9 de SpaceX lors de la mission Transporter 11. Le nanosatellite a été construit par des ingénieurs et techniciens sénégalais formés par le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM), dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement sénégalais.
Se réjouissant de l’aboutissement du projet, fruit de cinq années de travail, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé sa fierté en déclarant que « le Sénégal entre aujourd’hui dans une nouvelle ère avec le lancement réussi de notre premier satellite […] cette avancée marque un pas majeur vers notre souveraineté technologique ».
La construction et la mise en orbite de GAINDESAT constituent la première étape du programme spatial national sénégalais dénommé « SenSAT ». Il vise à faire du secteur un véritable levier pour le développement socio-économique du pays, à travers la conception et l’exploitation d’outils dans l’espace. Le but est de satisfaire les besoins nationaux en produits et services spatiaux, et de devenir « un hub spatial pour la sous-région », dévoilait Moussa Baldé, alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le 23 octobre 2023. C’était lors de la cérémonie de réception officielle du Centre de réception et de contrôle des données du programme spatial SenSat à Diamniadio.
GAINDESAT-1A est un satellite d’observation de la Terre. Il contribuera à la collecte et à l’analyse de données qui servirons à diverses finalités, notamment la prise de décision pour la gestion des ressources naturelles et des territoires, la prévention des catastrophes naturelles, l’agriculture, etc.
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La demande croissante en connectivité, stockage et traitement de données en Afrique illustre l'accélération de la transformation numérique sur le continent. Pour répondre aux besoins des entreprises et des gouvernements, des investissements majeurs dans les infrastructures numériques sont en cours.
Open Access Data Centres (OADC), filiale du fournisseur d’infrastructure numérique WIOCC spécialisée dans les centres de données, a procédé le mercredi 14 août à la mise en service de sa première installation en RDC, en partenariat avec la société locale Texaf. OADC Texaf Digital - Kinshasa est un centre de données Tier 3 à accès ouvert neutre vis-à-vis des opérateurs. Il est équipé d’une capacité informatique de 2 MW et d’un espace blanc de 1 500 m2 pour plus de 550 racks.
« OADC Texaf Digital - Kinshasa est essentiel pour stimuler de nombreux secteurs de l’économie de la RDC, créer des écosystèmes numériques riches et dynamiques, et fournir aux réseaux de distribution de contenu et aux fournisseurs de contenu cloud l’accès à un emplacement de peering de qualité dans le pays », a déclaré Mohammed Bouhelal, directeur général d’OADC Texaf Digital.
C’est en juillet 2023 que WIOCC et Texaf ont signé un pacte d’actionnaires pour la construction d’un centre de données à Kinshasa. L’initiative cadre avec l’expansion de l’infrastructure numérique de WIOCC en Afrique. L’entreprise exploite déjà six centres de données de base à travers le continent et plus de 30 centres de données Edge (petites installations de périphérie) en Afrique du Sud. Elle revendique également 200 000 km de systèmes de fibre sous-marins et 75 000 km de fibre terrestre. En juin dernier, elle a obtenu un financement de 41 millions $ pour soutenir ses investissements.
Cette nouvelle installation vient renforcer l’infrastructure numérique du pays. Elle répondra aux besoins actuels et futurs des points d’échange Internet, des fournisseurs de contenu, des opérateurs de cloud, des transporteurs de données, des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs d’accès Internet (FAI) en RDC. Elle intervient dans un contexte marqué par une forte demande en services numériques et en connectivité à haut débit de la part des particuliers, des entreprises et des administrations.
Isaac K. Kassouwi
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Les paiements transfrontaliers en Afrique sont confrontés à plusieurs défis qui entravent l'efficacité des transactions. Des solutions innovantes sont cruciales pour surmonter ces obstacles et favoriser l'intégration économique du continent.
Conduit, une plateforme de paiement transfrontalier interentreprises basée en Amérique latine, a annoncé le lundi 12 août la clôture réussie d’un tour de table d'expansion de 6 millions $ mené par Helios Digital Ventures, la branche de capital-risque d’Helios Investment Partners. Ces fonds permettront à la fintech d’étendre ses services à travers l’Afrique.
« Cette expansion marque une étape importante pour Conduit, car nous apportons nos solutions de paiement transfrontalier éprouvées aux entreprises africaines, en relevant des défis réels tels que les coûts élevés, les délais de transaction lents et les conversions de devises complexes », a déclaré l’entreprise dans un communiqué.
Conduit, qui entame sa troisième année d’exercice, prévoit de s'associer à des solutions locales pour offrir des transactions plus rapides et transparentes, répondant ainsi aux divers besoins des entreprises sur le continent. La plateforme a déjà amorcé son expansion au Kenya et au Nigeria en décembre dernier, enregistrant des résultats impressionnants. Le volume des transactions annualisées de Conduit est passé de quelques centaines de millions de dollars à plus de 5 milliards de dollars, dont 20 % proviennent des entreprises kényanes et nigérianes.
Forte de ces résultats, l’entreprise envisage une expansion imminente sur d'autres marchés africains, notamment le Ghana et l'Afrique du Sud. Cette initiative intervient dans un contexte où les coûts de transfert de fonds en Afrique restent élevés. Selon la Banque mondiale, l'Afrique subsaharienne demeure la région où les frais d’envoi de fonds sont les plus onéreux, avec une moyenne de 7,9 % pour envoyer 200 dollars en 2023.
L'expansion de Conduit en Afrique va permettre de répondre à des besoins critiques en matière de paiements transfrontaliers pour les entreprises du continent. En offrant des solutions qui réduisent les coûts, accélèrent les délais de transaction, et simplifient les conversions de devises, Conduit pourrait devenir un acteur clé dans l'amélioration de l'efficacité financière des entreprises africaines.
Samira Njoya
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Les pays africains reconnaissent désormais les bénéfices des collaborations interétatiques pour atteindre leurs objectifs numériques. De nombreuses initiatives voient le jour, renforçant les efforts conjoints pour accélérer la transformation numérique du continent.
La Guinée et la Sierra Leone entendent intensifier leur coopération dans le domaine du numérique. Cette ambition commune englobe l’interconnexion des réseaux, le partage d’expériences et d’infrastructures et la mise en place des projets conjoints pour stimuler la croissance du secteur numérique. Une délégation conduite par la ministre sierra-léonaise des Communications, de la Technologie et de l'Innovation, Salima Manorma Bah (photo, à droite), a été reçue à cet effet le vendredi 9 août à Conakry par la ministre guinéenne des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à gauche).
Conakry, 09 Août 2024 - Une rencontre fructueuse s'est tenue au siège du MPTEN, 𝑴𝒂𝒅𝒂𝒎𝒆 𝑺𝒂𝒍𝒊𝒎𝒂 𝑴𝒂𝒏𝒐𝒓𝒎𝒂 𝑩𝒂𝒉, Ministre des Communications, de la Technologie et de l'Innovation et moi. pic.twitter.com/osgL1teLgt
— Rose Pola Pricemou (@rppola) August 9, 2024
« L’objectif de cette initiative est de traduire en actions concrètes la volonté partagée par la Guinée et la Sierra Leone de construire un écosystème numérique dynamique et inclusif dans la région », a indiqué le ministère guinéen chargé de l’Economie numérique. A en croire ce département ministériel, une rencontre entre les acteurs privés des deux pays est prévue prochainement afin de définir les modalités techniques de mise en œuvre de ce partenariat renforcé.
Cette potentielle coopération pourrait s’inscrire dans la dynamique de numérisation que les gouvernements guinéens et sierra-léonais ont entrepris pour faire du numérique un instrument de transformation de la société afin d’accélérer le développement socioéconomique. La rencontre de Conakry intervient dans la foulée de l'annonce par Rose Pola Pricemou d'une possible interconnexion entre les deux nations lors du Sommet Chine-Afrique sur le numérique, le 29 juillet à Pékin.
Si ce partenariat venait à se concrétiser, il pourrait considérablement améliorer la qualité et l’étendue des services de connectivité, tout en réduisant les coûts associés. Par ailleurs, l’amélioration et la généralisation de l’accès à Internet et le partage d’expériences contribueraient à accélérer la réalisation de leurs ambitions communes en matière de transformation numérique, tout en favorisant l'inclusion numérique de leurs populations respectives.
Samira Njoya
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Les autorités algériennes veulent doter la population de compétences numériques. Elles commencent par équiper les écoles primaires en outils dédiés.
Abdelhakim Belaabed (photo), ministre algérien de l’Education nationale, compte doter 1 700 écoles primaires supplémentaires du pays de tablettes numériques. L’annonce a été faite le jeudi 8 août lors de la conférence nationale de mise en œuvre du plan opérationnel de la prochaine rentrée scolaire 2024-2025 dans la ville de Mostaganem.
« Cette année verra la dotation de 1 700 écoles primaires en tablettes numériques et le nombre d’écoles équipées en ce genre de matériel au niveau national atteindra 5 000 écoles primaires », a déclaré Abdelhakim Belaabed.
Dès son investiture en 2019, le président Abdelmadjid Tebboune a fait du numérique l’un des leviers du développement du pays. Avec la crise de la Covid-19, l'Algérie a accéléré sa transformation numérique. D’après le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » de l’Union internationale des télécommunications publié en juin dernier, l’indice de développement des TIC de l’Algérie s’est établi à 80,9 sur 100. Le pays se classe ainsi à la 6e place en Afrique.
La dotation des populations, en l’occurrence les élèves du primaire, en compétences numériques s’inscrit dans ce cadre. Les tablettes numériques permettront, entre autres, de développer les compétences numériques des élèves, de favoriser l'éducation inclusive pour les élèves ayant des besoins spécifiques ou encore de suivre en temps réel les progrès des élèves, facilitant ainsi l’évaluation continue et l'adaptation de l'enseignement.
Adoni Conrad Quenum
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