Face aux défis d’accès aux ressources éducatives et à la modernisation de l’enseignement, certains pays investissent dans le numérique. L’intégration des technologies vise à améliorer l’apprentissage, à renforcer les compétences et à favoriser l’innovation, essentielle à la compétitivité économique.
Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a officiellement remis, le lundi 3 février, 1000 ordinateurs portables aux étudiants des universités publiques du pays. Cette initiative, soutenue par la société MouNa Group Technologies en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, vise à renforcer l’accès des étudiants aux outils numériques et à favoriser le développement technologique du secteur éducatif guinéen.
Conakry, le 3 janvier 2025 - Le @PMGUINEE17, Chef du Gouvernement, Amadou Oury BAH a présidé la cérémonie de distribution de 1 000 ordinateurs portables aux étudiants des universités publiques du pays.
— Primature de la République de Guinée (@PrimatureGN) February 3, 2025
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« La transformation amorcée aujourd’hui doit s’accompagner d’un changement de mentalité. Nos étudiants doivent exploiter ces outils pour acquérir du savoir, et non uniquement pour du divertissement. L’avenir de notre pays repose sur sa capacité à former des talents adaptés aux évolutions technologiques mondiales. C’est pourquoi nous allons accélérer le développement de l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou, avec l’ambition de produire localement des ordinateurs et d’assurer notre autonomie numérique », a déclaré le Premier ministre.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme Simandou Academy, un volet du projet Simandou 2040 lancé par le président de la République, Mamadi Doumbouya. Ce programme ambitionne de faire de la Guinée un centre d’excellence en recherche et innovation, répondant aux défis du développement durable et de la souveraineté technologique. Selon Amadou Oury Bah, 2200 écoles primaires du pays intégreront bientôt des outils numériques dans leur pédagogie. Dès le primaire, les élèves utiliseront des tablettes pour accéder à des enseignements leur permettant de ne pas être en décalage avec les standards éducatifs internationaux.
En investissant dans l’éducation numérique, la Guinée pose ainsi les bases d’un système éducatif plus moderne et inclusif, tout en préparant ses jeunes à devenir des acteurs compétitifs dans l’économie numérique. Ce soutien concret à l’innovation et aux compétences numériques constitue un atout stratégique pour le développement durable et la compétitivité du pays à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, les restrictions d’accès à Internet et aux réseaux sociaux sont devenues une pratique récurrente, en période de tensions politiques ou sociales. Ces coupures, justifiées par des raisons de sécurité, soulèvent des préoccupations sur la liberté d'expression et leurs effets économiques.
Depuis le samedi 1ᵉʳ février, les habitants de plusieurs villes congolaises rencontrent des difficultés pour accéder à certaines plateformes sociales, notamment TikTok et X. Bien qu’aucune annonce officielle n’ait confirmé ces restrictions, de nombreux observateurs estiment qu'il s'agit d'une mesure visant à limiter la diffusion d'informations en lien avec la situation tendue dans l'est du pays.
Les perturbations ont été signalées dans plusieurs grandes villes, notamment Kinshasa, Goma, Bukavu et Lubumbashi. De nombreux internautes ont rapporté ne plus pouvoir se connecter à leurs applications, tandis que d'autres ont pu contourner ces restrictions grâce à des réseaux privés virtuels (VPN). Selon l'organisation NetBlocks, spécialisée dans la surveillance de l'Internet, les données indiquent une restriction ciblée sur les réseaux sociaux ainsi que sur les plateformes de téléchargement d'applications, rendant l'accès aux VPN plus difficile.
Cette restriction intervient dans un contexte de tensions accrues en RDC. Alors que le gouvernement accuse certains acteurs d'exploiter les réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations ou attiser les tensions, plusieurs organisations de la société civile dénoncent une atteinte à la liberté d'expression.
À l’instar de la RDC, plusieurs gouvernements africains ont recours aux restrictions d’Internet en période de crise politique ou sécuritaire. Selon le rapport Global Cost of Internet Shutdowns, publié en janvier dernier par la plateforme britannique Top10VPN, l'Afrique subsaharienne aurait perdu près de 1,5 milliard de dollars en 2024 en raison des coupures d’Internet, du blocage des réseaux sociaux et de la réduction du débit. Au-delà des pertes économiques directes pour les entreprises numériques et les travailleurs indépendants, ces restrictions freinent les transactions en ligne, perturbent les chaînes d’approvisionnement et affectent des secteurs clés comme le commerce électronique et les services numériques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays mise sur la transformation numérique pour son développement socioéconomique. Le gouvernement multiplie les initiatives pour exploiter le numérique afin d’améliorer l’accès aux services, renforcer la transparence et stimuler l’innovation.
Abdourahmane Sarr, ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a inauguré la semaine dernière une plateforme numérique dédiée à l’obtention du Numéro d'identification nationale des entreprises et des associations (NINEA). Cette initiative pourrait contribuer à simplifier et accélérer les démarches administratives pour l’enregistrement des entreprises et associations.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique du Sénégal, le « New Deal Technologique », qui vise à positionner le pays comme un leader régional de l’innovation. Le gouvernement met un accent particulier sur la numérisation des services publics et privés afin d’améliorer l’efficacité administrative, l’inclusion numérique et la transparence.
« L’immatriculation au NINEA englobe les entreprises exerçant une activité au Sénégal, les associations nationales ou étrangères régulièrement déclarées ou autorisées, les syndicats professionnels, les administrations publiques centrales, les établissements publics, les collectivités locales et les partis politiques, les opérateurs occasionnels, les propriétaires fonciers, les organisations non gouvernementales (ONG), etc. », explique l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dans son rapport pour le troisième trimestre 2023.
Toutefois, il convient de rappeler que l’utilisation de la plateforme dépendra de l’accès de la population à l’Internet. Selon la plateforme DataReportal, le Sénégal comptait 10,79 millions d’abonnés Internet pour un taux de pénétration de 60%.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans le cadre de son plan pour le domaine du numérique baptisé « New deal technologique », le Sénégal a des objectifs clés à atteindre d’ici 2034. Le pays qui cherche à devenir un hub technologique majeur en Afrique, a l’accompagnement de partenaires stratégiques d’envergure.
Après une audience avec le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye le jeudi 30 janvier, la PDG du groupe télécoms français Orange Christel Heydemann (photo, à gauche) a affirmé l'engagement de l’opérateur à soutenir le « New Deal technologique ». Cette initiative stratégique vise à moderniser les infrastructures numériques et à améliorer la connectivité au dans le pays.
Honorée d'avoir rencontré le Président @PR_Diomaye, un grand merci pour ce partenariat et la qualité de nos échanges.
— Christel Heydemann (@Cheydema) January 30, 2025
Chez @orange, nous sommes convaincus que la technologie doit être une force d'émancipation et de progrès pour tous. Aux côtés de @GroupeSonatel, nous… https://t.co/vLYibPT2Ac
« Chez Orange, nous sommes convaincus que la technologie doit être une force d'émancipation et de progrès pour tous. Aux côtés du Groupe Sonatel [filiale sénégalaise du Groupe Orange, Ndlr], nous continuerons d'investir pour rendre cette ambition concrète » a-t-elle indiqué.
La rencontre répond à la volonté du Sénégal d'accélérer sa transition numérique en collaborant avec des acteurs majeurs du secteur technologique. Orange est l’une des plus importantes entreprises de télécommunications du pays et peut s’avérer un partenaire stratégique pour soutenir les efforts du gouvernement dans le processus.
Selon les données de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), l’opérateur domine le marché sénégalais avec 12,8 millions d’abonnés au 31 mars 2024, soit 56,02% de part de marché. Suivent Free (24%), Expresso (16,6%), Promobile (3%) et Hayo (0,1%).
L'engagement d'Orange pourrait se traduire par des investissements dans les infrastructures numériques, élargissant ainsi l'accès aux services digitaux et favorisant l'innovation. Cette collaboration pourrait également ouvrir la voie des projets pour soutenir l'économie numérique sénégalaise. Pour rappel, le taux de pénétration de l’Internet mobile au Sénégal était de 99,06% au 31 mars 2024, d’après les données de l’ARTP.
Les solutions digitales augmentent la célérité des services publics, améliorent leur transparence et facilite l’accès des citoyens à une administration plus moderne et performante.
Le jeudi 30 janvier, la Côte d'Ivoire a franchi une nouvelle étape dans la modernisation de son administration publique avec le lancement officiel de la plateforme e-Justice. Destinée à simplifier l’accès aux services judiciaires, cette initiative permet désormais aux citoyens de Yopougon et Dabou de lancer en ligne leurs demandes de certificat de nationalité.
La plateforme permet notamment l’attribution d’un numéro unique à chaque demandeur, l’utilisation d’un cachet électronique visible (CEV) et un système d’authentification via l’application VERIF de l’Office national de l'état civil et de l'Identification (ONECI). Les utilisateurs peuvent suivre l’évolution de leur dossier en temps réel, réduisant ainsi les contraintes administratives.
« La justice doit être un service accessible, fluide et transparent pour tous. Aujourd’hui, c’est un jalon fondamental que nous posons sur le chemin d’une Côte d’Ivoire plus moderne. Cette plateforme est un symbole de transformation et de progrès, au service de chaque Ivoirien » a déclaré le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Jean Sansan Kambile.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique visant à améliorer l’efficacité des services publics. Selon le dernier rapport des Nations unies sur l’e-gouvernance, la Côte d’Ivoire occupe la 124ᵉ place sur 193 pays à l’indice de développement de l’administration en ligne, avec un score de 0,5587 sur 1. Si le pays progresse, notamment grâce à des initiatives comme e-Justice, ce classement montre qu’il reste des efforts à faire pour atteindre les standards des administrations numériques les plus avancées.
Cette plateforme marque le début d’une transformation numérique pour le secteur judiciaire. Dans quelques mois, le projet sera étendu à d’autres juridictions et à de nouveaux services, notamment la gestion des casiers judiciaires. À terme, l’initiative vise à harmoniser et moderniser l’ensemble du système judiciaire ivoirien, offrant ainsi à tous les citoyens un accès simplifié, sécurisé et plus efficace aux services de justice.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
Dans un contexte de transformation numérique profonde, le Gabon adopte des solutions technologiques de pointe pour moderniser ses services publics. L'objectif est de consolider sa position de leader en matière de e-gouvernance, tout en modernisant les infrastructures urbaines essentielles.
Le ministre gabonais des Transports et de la Marine marchande, Jonathan Ignoumba (photo, au centre), a signé, le mercredi 29 janvier, un mémorandum d’entente avec la société DSD, spécialisée dans la numérisation. Cette initiative vise à moderniser les documents de transport, tels que les permis de conduire et les cartes grises, tout en améliorant les infrastructures urbaines de Libreville grâce à des solutions innovantes, comme les parkings rotatifs et l’installation de feux tricolores intelligents.
Djemory Doumbouya, directeur général de DSD, a souligné que son entreprise, déjà active en Guinée, en Ouganda et au Libéria, mobilisera rapidement les ressources nécessaires pour mener les études de faisabilité. « Après cette signature, nous devrons élaborer un business plan, définir un calendrier d’exécution et soumettre ces éléments aux autorités gabonaises pour validation avant la signature du contrat définitif », a-t-il précisé.
L’initiative peut s’inscrire dans le cadre du programme « Gabon Digital » dont l’une des priorités est la modernisation des services publics et la simplification des procédures administratives. Une plateforme sera mise en œuvre à cet effet au cours de l’année selon le Comité de pilotage (Copil) dudit projet démarré en novembre dernier.
Si les parties parviennent à s’entendre sur les modalités de mise en œuvre, le projet devrait permettre d’améliorer la gestion du trafic dans une capitale de près de 1 million d’habitants, soit environ 50 % de la population gabonaise. Libreville, confrontée à une congestion routière croissante, pourrait ainsi bénéficier de solutions concrètes pour réduire les embouteillages, améliorer la sécurité routière et optimiser l’utilisation de l’espace urbain.
En parallèle, la numérisation des documents de transport devrait offrir de nombreux avantages, notamment une réduction des fraudes, une meilleure traçabilité des informations, une simplification des démarches administratives pour les citoyens et une plus grande efficacité dans la gestion des infrastructures publiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La collaboration entre start-up est un levier essentiel pour stimuler l’innovation et accélérer la croissance. En mutualisant les ressources, les compétences et les réseaux, elles surmontent plus facilement les défis liés au financement, à l’expansion et à l’accès aux marchés.
Le programme « Digital Tunisia » a récemment lancé sa première phase, dédiée au secteur de l’agritech. Ce projet, porté par le cabinet de conseil STECIA International en partenariat avec le programme Qawafe d’appui aux start-up tunisiennes, a pour objectif de faciliter l’accès des entreprises tunisiennes opérant dans les secteurs de l’agritech, de la healthtech et de l’edtech aux marchés du Sénégal et de la Mauritanie.
Dans cette phase initiale, cinq entreprises tunisiennes innovantes auront l’opportunité de bénéficier d’un accompagnement sur mesure, comprenant des formations spécifiques et des conseils stratégiques pour faciliter leur pénétration sur le marché sénégalais. Une mission de prospection est programmée pour mai 2025, offrant ainsi aux entreprises participantes la possibilité de rencontrer des partenaires locaux et de découvrir des opportunités de collaboration.
La deuxième phase du programme mettra l’accent sur les secteurs de la healthtech et de l’edtech. Six entreprises tunisiennes évoluant dans ces domaines seront sélectionnées pour se préparer à une incursion sur le marché mauritanien. Une mission de prospection et des rencontres B2B y seront organisées en octobre 2025, offrant aux participants l’occasion d’explorer les opportunités d’exportation et de coopération.
Ce programme, financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France, s’inscrit dans un cadre de coopération régionale visant à renforcer les échanges commerciaux et technologiques entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. L’objectif est de dynamiser l’innovation et de renforcer les capacités des entrepreneurs de la région. Ce projet s’aligne ainsi avec les objectifs du programme Qawafel, qui soutient les initiatives de développement économique dans les pays du Maghreb et d'Afrique de l’Ouest.
À terme, le projet devrait permettre de renforcer les synergies entre les acteurs économiques des trois pays, de positionner les entreprises tunisiennes comme des partenaires clés dans l’écosystème entrepreneurial régional, et d’ouvrir la voie à de futures collaborations dans d’autres secteurs stratégiques, stimulant ainsi la coopération interrégionale et le développement de solutions technologiques adaptées aux besoins du marché africain.
Samira Njoya
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Le gouvernement italien ambitionne de faire du pays un hub numérique et d’innovation en Afrique de l’Est. Le pays mise sur la coopération internationale pour atteindre cet objectif.
Ahmed Shide, ministre éthiopien des Finances, a signé en début de semaine un accord de subvention de 4,5 millions d’euros (4,6 millions de dollars) avec Anna Maria Bernini, ministre des Universités et de la Recherche d’Italie. Cette collaboration vise notamment à favoriser l’émergence des start-up et à accélérer l’adoption des services numériques en Éthiopie.
Plus précisément, ce partenariat prévoit la mise en place d’un centre de services électroniques et d’incubation de start-up, ainsi que la création d’un centre de formation et d’un pôle de développement des talents en haute technologie. Il inclut également l’ouverture d’un Fab Lab (Fabrication Laboratory) équipé d’outils de pointe pour la fabrication et le prototypage.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan « Digital Ethiopia 2025 », qui vise à exploiter les opportunités du numérique pour propulser le pays vers une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. L’Éthiopie s’est déjà associée au Global Innovation Initiative Group (GIIG) pour soutenir l’innovation en développant l’écosystème des start-up à l’échelle nationale. Le pays a également lancé une initiative visant à former cinq millions de codeurs d’ici 2026.
Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), les investissements dans les technologies mobiles et la numérisation devraient dynamiser des secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services publics. Ces initiatives devraient également permettre la création de plus d’un million de nouveaux emplois, tout en générant 57 milliards de birrs (environ 446,4 millions $) en recettes fiscales. Par ailleurs, l’essor du numérique pourrait stimuler la croissance dans tous les secteurs, avec une contribution estimée à 140 milliards de birrs pour l’agriculture et 114 milliards de birrs pour l’industrie manufacturière d’ici 2028.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, les start-up jouent un rôle croissant dans le développement technologique, stimulant l’innovation, favorisant la création d’emplois et attirant les investissements. Leur essor nécessite un cadre propice pour maximiser leur impact et renforcer leur contribution à l’économie numérique.
Le cadre légal pour la création et la promotion des start-up au Sénégal prend une nouvelle dimension. Le gouvernement a adopté, lors du Conseil des ministres du mercredi 29 janvier, le décret d’application de la loi n° 2020-01 du 6 janvier 2020, portant sur la création et la promotion des start-up. Ce décret, tant attendu, après plusieurs années de discussions, établit un cadre réglementaire clair et des incitations pour soutenir les jeunes entreprises innovantes.
Cette loi a pour objectif de stimuler la création et le développement des start-up au Sénégal, en mettant l’accent sur des principes clés tels que la créativité, l'innovation, l’utilisation des nouvelles technologies et la compétitivité tant au niveau national qu’international. Pour être éligibles à ce statut, les start-up doivent être implantées au Sénégal et avoir au moins un tiers de leur capital détenu par des Sénégalais, résidents ou expatriés. Les entreprises existantes qui répondent aux critères définis par la loi pourront également bénéficier de ce statut, avec des avantages tels que des mesures de facilitation, des régimes douaniers privilégiés, des programmes de formation et de renforcement des capacités, des incitations fiscales spécifiques, ainsi que des opportunités de financement.
L’adoption de ce projet de loi s’inscrit dans le cadre d’une transformation numérique plus large du Sénégal. En février prochain, le pays lancera le « New Deal Technologique », un programme ambitieux visant à transformer l’économie sénégalaise autour de quatre axes majeurs, dont l’innovation et l’entrepreneuriat technologique. Un protocole d’accord a déjà été signé avec la firme américaine Google, afin de fournir des solutions d’intelligence artificielle et des outils numériques pour accélérer la croissance des start-up et des PME sénégalaises.
L’entrée en vigueur de cette loi marque une avancée significative pour le Sénégal. En créant un environnement favorable à l’émergence de start-up, elle ouvre la voie à un dynamisme entrepreneurial renforcé, à une compétitivité accrue sur les marchés internationaux et à une accélération de la transformation numérique du pays. Ce cadre juridique structuré devrait également attirer davantage d’investisseurs et stimuler la croissance du secteur technologique, faisant du Sénégal un pôle d’innovation incontournable en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Maroc mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le royaume chérifien s’est déjà rapproché de pays comme l’Arabie saoudite, le Portugal et l’Estonie.
Le royaume explore les moyens de renforcer sa coopération avec la Finlande en ce qui concerne la transformation numérique. La question a été au cœur des échanges lors d’une rencontre entre Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite), ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Lulu Ranne (photo, à gauche), ministre finlandaise des Transports et des Communications, le mardi 28 janvier lors de la visite d'une délégation marocaine en Finlande.
Les échanges entre les deux parties ont notamment porté sur les domaines de la recherche, de l’innovation technologique, des infrastructures numériques et des données. Selon le communiqué du ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Mme El Fallah Seghrouchni a souligné « l’importance de tirer parti de l’expérience finlandaise en intelligence artificielle et en technologies avancées, tout en insistant sur la nécessité de partager les meilleures pratiques pour renforcer l’expertise marocaine dans ces domaines ». Elle a également rencontré des acteurs finlandais du secteur des technologies comme Nokia.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement marocain pour la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie de transformation numérique, « Digital Maroc 2030 », lancée officiellement en septembre. Un protocole d’accord a déjà été signé en décembre avec l’Arabie saoudite pour renforcer la coopération en ce qui concerne l’e-gouvernement. Le royaume chérifien s’était également rapproché de l’Arabie saoudite, du Portugal et de l’Estonie, ce dernier étant considéré comme l’un des champions mondiaux en matière de transformation numérique.
Actuellement, le Maroc occupe la 4e place en Afrique et la 90e au niveau mondial selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 des Nations unies. Avec un score de 0,6841 sur 1, le royaume dépasse les moyennes de l’Afrique du Nord (0,5776), de l’Afrique (0,4247) et même du monde (0,6382). Cependant, des efforts restent nécessaires, notamment pour renforcer le développement du capital humain et améliorer les services en ligne. En matière de cybersécurité, le Maroc se distingue également comme un modèle à suivre. Cependant, il doit intensifier ses actions en matière de renforcement des mesures et de développement des capacités.
De son côté, la Finlande est 9e mondiale en matière d’e-gouvernement. Le pays est également classé parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) ayant validé tous les piliers avec le score maximal (20/20) : mesures législatives, mesures techniques, mesures organisationnelles, mesures de développement des capacités et mesures de coopération.
Les efforts de coopération du gouvernement marocain pourraient accélérer la réalisation de l’ambition des autorités de faire du numérique un des piliers du développement socioéconomique, avec une contribution de 100 milliards de dirhams marocains (environ 10 milliards $) d’ici 2030. Toutefois, il est important de souligner que les discussions avec la Finlande en sont encore à un stade préliminaire. Aucun accord n’a été signé ou même annoncé entre les deux parties.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Cyber Africa Forum (CAF) tiendra sa 5e édition à Cotonou, au Bénin, les 24 et 25 juin 2025, marquant un tournant après ses précédentes éditions à Abidjan. Cette plateforme dédiée aux enjeux du numérique et de la cybersécurité en Afrique, bénéficie du soutien du Ministère de l’Économie et des Finances et du Ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin.
Avec plus de 1000 participants attendus, cette édition ambitionne « d’accélérer la transformation numérique du continent, de lutter contre les cybermenaces et d’exploiter les opportunités liées à l’intelligence artificielle (IA). »
Les tables rondes et conférences aborderont des thématiques clés comme le cadre réglementaire, les infrastructures numériques, la greentech, le développement des talents locaux, la cybersécurité et la e-gouvernance. L’inclusion sera également au cœur des discussions avec le programme Cyber Africa Women, visant à promouvoir la participation des femmes dans le numérique.
L'événement proposera des initiatives interactives comme un hackathon et un exercice de gestion de crise, renforçant l'engagement envers l’innovation et la cybersécurité. Le CAF CIO CISO CLUB réunira des experts pour partager les meilleures pratiques du secteur.
Selon Franck Kié, Commissaire Général du CAF, cette édition est « une opportunité de renforcer la coopération panafricaine et de positionner l’Afrique comme un acteur majeur du numérique ».
Depuis sa création en 2020, le CAF a réuni plus de 6000 participants et 100 partenaires, consolidant son rôle de plateforme de référence pour les décideurs du numérique sur le continent.
Face aux défis de la mobilisation des ressources, plusieurs nations africaines optent pour des outils numériques innovants. Ces solutions modernisent la gestion fiscale, renforcent la transparence et soutiennent les efforts de développement en rendant les administrations plus efficaces et accessibles.
La République centrafricaine (RCA) a adopté l’e-Tax, un outil numérique destiné à simplifier et améliorer la collecte des impôts et des taxes. Le lundi 27 janvier, un atelier d’information et de formation s'est ouvert à Bangui pour initier les agents de la Direction générale des impôts et des domaines (DGID) ainsi que les contribuables à l’utilisation de cette plateforme.
La #RCA se transforme avec e-Taxe, un outil numérique au service des impôts et douanes.
— Union européenne en République Centrafricaine (@EU_Centrafrique) January 27, 2025
✔️ Avantages : rapidité, efficacité, réduction des coûts et lutte contre la fraude.
Une avancée pour financer le développement et attirer les investisseurs ! 🌟 #Innovation #eTaxe pic.twitter.com/EuZBtTtGBF
L'initiative soutenue par l'Union européenne, vise à améliorer l'efficacité, la transparence, et à réduire les coûts liés à la gestion fiscale. « La modernisation de l’administration fiscale par les soins de la digitalisation est un levier essentiel pour améliorer la collecte des re
La #RCA se transforme avec e-Taxe, un outil numérique au service des impôts et douanes.
— Union européenne en République Centrafricaine (@EU_Centrafrique) January 27, 2025
✔️ Avantages : rapidité, efficacité, réduction des coûts et lutte contre la fraude.
Une avancée pour financer le développement et attirer les investisseurs ! 🌟 #Innovation #eTaxe pic.twitter.com/EuZBtTtGBF
cettes publiques, garantir la transparence, et renforcer la lutte contre la fraude fiscale », a souligné Jean Marc Dewerpe, chef de la coopération de l’Union européenne en RCA.
L’adoption de l’e-Tax reflète la volonté du gouvernement centrafricain de moderniser ses services publics et de renforcer l’autonomie financière du pays. À ce jour, 301 grandes entreprises et 325 moyennes entreprises ont déjà été immatriculées sur la plateforme, et de nombreux contribuables commencent à bénéficier des avantages qu’elle offre. La plateforme introduit des fonctionnalités telles que la télédéclaration et le télépaiement des impôts.
La mise en œuvre réussie de l’e-Tax devrait permettre d’améliorer significativement la collecte des impôts, de renforcer le civisme fiscal des citoyens et de garantir davantage de transparence dans la gestion publique. Avec cette initiative, le pays ambitionne également de combler son retard dans l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), où il occupe actuellement la 182e place mondiale avec un score de 0,0947 sur 1, selon les Nations unies.
Samira Njoya
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Avec la transformation numérique qui prend de l’ampleur en Afrique, le marché de l’hébergement et du stockage de données se développe rapidement. Une bonne nouvelle pour de nombreux investisseurs qui dénichent de nouveau marchés pour le déploiement d’infrastructures stratégiques.
L’opérateur panafricain de centres de données PAIX Data Centres a annoncé le lundi 27 janvier le début des travaux de construction d’une nouvelle installation à Dakar, au Sénégal. L’entreprise poursuit ainsi son expansion en Afrique, où elle est déjà opérationnelle à Accra, au Ghana, à Nairobi, au Kenya et à Djibouti, selon son communiqué.
« La construction de ce nouveau centre de données à Dakar démontre notre engagement envers le développement des infrastructures numériques en Afrique de l’Ouest. Nous sommes impatients de fournir aux entreprises locales et internationales des services de colocation et de connectivité de classe mondiale, facilitant leur transformation numérique », a déclaré Boubacar Fall Sy, directeur général de PAIX Data Centres Sénégal.
Le centre de données de PAIX à Dakar sera doté à terme d’une charge informatique de 1,2 MW pour garantir une alimentation électrique stable et suffisante pour les opérations critiques, de 900 m² d’espace de colocation et de 330 baies (racks). La première phase du projet devrait être opérationnelle d’ici 2026.
Le lancement des travaux de construction du centre de données de Dakar intervient dans un contexte marqué par une demande croissante d’infrastructures numériques sur le continent. Selon le rapport « Data Centres in Africa Focus Report 2024 » d’Oxford Business Group, en collaboration avec l’Africa Data Centres Association (ADCA), l’Afrique a besoin de 700 nouveaux centres de données et d’une capacité totale de 1000 MW pour répondre à ses besoins.
Le rapport « Africa Data Center Market Size - Industry Report on Share, Growth Trends & Forecasts Analysis Up to 2029 » de la société d’étude de marché Mordor Intelligence indique que la taille du marché africain des centres de données devrait passer de 740,24 millions USD en 2024 à 1,7 milliard USD en 2029, soit un taux de croissance annuel composé de 17,9 %.
Malgré les opportunités offertes par le marché, PAIX Data Centres devra affronter une concurrence de plus en plus intense. Microsoft, par exemple, prévoit d’investir 80 milliards de dollars en 2025 dans des centres de données dédiés à l’intelligence artificielle sur plusieurs marchés, y compris en Afrique. Parmi les autres acteurs présents figurent Raxio, Wingu, Africa Data Centres, Teraco, Equinix, Onix Data Centres, OADC (WIOCC) et IXAfrica. À cela s’ajoutent les opérateurs télécoms comme MTN et Airtel Africa, ainsi que les gouvernements.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour la nouvelle année, les ambitions du gouvernement en matière d’économie numérique sont grandes. Améliorer et étendre la connectivité à haut débit est l’un de ses objectifs prioritaires. Au-delà de la fibre optique, l’adoption d’autres technologies n’est pas exclu pour y parvenir.
La Guinée se rapproche d’un projet ambitieux visant à renforcer sa souveraineté numérique et ses capacités technologiques. Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu le vendredi 24 janvier une délégation du groupe AirSAT Technologie, une entreprise chinoise spécialisée dans les solutions satellitaires commerciales. Les échanges ont porté sur une potentielle collaboration pour le lancement d’un satellite dédié à l’amélioration des infrastructures numériques guinéennes.
𝐌𝐏𝐓𝐄𝐍 / 𝐔𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢𝐭𝐞 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧 - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐀𝐢𝐫𝐬𝐚𝐭.
— Rose Pola Pricemou (@rppola) January 25, 2025
𝑪𝒐𝒏𝒂𝒌𝒓𝒚, 24 𝒋𝒂𝒏𝒗𝒊𝒆𝒓 2025, j'ai reçu en audience une délégation du groupe 𝐀𝐢𝐫𝐒𝐀𝐓 𝐓𝐞𝐜𝐡𝐧𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞, conduite par 𝑫𝒓 𝑨𝒏𝒕𝒐𝒊𝒏𝒆… pic.twitter.com/UbgHzOgDNt
Selon un communiqué du ministère des Postes, ce projet de satellite ambitionne de faciliter la transmission de données à grande échelle, tout en jetant les bases d’un transfert de compétences technologiques dans le domaine de l’aéronautique. En outre, il est prévu de former des ingénieurs locaux afin qu’ils soient en mesure de gérer les différents processus liés à l’exploitation et à la maintenance des technologies satellitaires.
Cette initiative s’inscrit dans la perspective de la souveraineté numérique. Un tel projet pourrait marquer un tournant pour la Guinée, en la dotant d’un outil essentiel pour moderniser ses télécommunications et réduire sa dépendance vis-à-vis des infrastructures étrangères. D’après le Rapport Annuel 2023 de Space in Africa sur l’industrie spatiale africaine, cette dernière représentait une valeur de 19,49 milliards de dollars en 2021, avec une projection de croissance de 16 % d’ici 2026, pour atteindre 22,64 milliards de dollars.
En poursuivant cette ambition, la Guinée pourrait rejoindre les pays africains qui misent sur les technologies spatiales pour soutenir leur développement. À ce jour, près de quinze pays africains ont déjà investi plus de 4,71 milliards de dollars dans 58 projets de satellites. Des nations comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya utilisent déjà leurs capacités satellitaires pour améliorer la connectivité Internet, suivre les changements climatiques, ou encore optimiser la gestion des ressources naturelles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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