Absent du Startup Ranking mondial en 2020, l’Algérie figure aujourd’hui dans le top 20 des nations avec le plus grand nombre de jeunes tech entrepreneurs. En Afrique, le pays vient en deuxième position juste après le Nigeria.
En Algérie, le gouvernement poursuit son soutien en faveur de l’innovation numérique. Pour l’année 2025, de nouvelles incitations fiscales viennent s’ajouter aux nombreuses déjà mises en œuvre au cours des cinq dernières années. Il s’agit de l’exonération du droit de mutation sur les acquisitions immobilières au profit des start-up ou des incubateurs, pour encourager la création d’activités industrielles ; la prorogation de deux ans des exonérations en matière d’impôt sur le revenu global (IRG) ou d’impôt sur le bénéfice des sociétés accordées aux incubateurs, sous réserve du renouvellement de leur label.
Il est également introduit l’exonération des droits d’enregistrement sur les actes de constitution de sociétés, au profit des détenteurs du label « projets innovants ». Pour promouvoir l’activité de recherche et développement, l’État algérien a introduit dans la loi des finances 2025 un abattement au titre des dépenses engagées dans les activités de recherche et développement réalisées au sein de l’entreprise et celles engagées dans les programmes d’innovation ouverte contractés avec les start-up ou les incubateurs.
« Cet abattement est applicable, pour la détermination du bénéfice imposable, à concurrence de 30 % du montant du bénéfice comptable et dans la limite d’un plafond de 200 000 000 Dinars (1,4 million €). Dans le cas où ces dépenses concernent simultanément la recherche et développement et l’innovation ouverte, le montant de l’abattement ne peut excéder 30 % du montant du bénéfice comptable, ni dépasser le plafond susmentionné », précise la loi de finances 2025.
Depuis 2020, l’Algérie a fait de l’innovation numérique un levier fort de sa stratégie de développement économique. Le gouvernement, conscient de son apport dans la création d’emploi et de richesses, a créé le poste dédié de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Économie de la connaissance et des start-up. Par la suite, le programme national « Algeria Disrupt » a permis l’avènement d’un cadre réglementaire encourageant pour l’innovation, notamment un volet lié à la labélisation d’entreprise numérique innovante.
L’Algerian Startup Fund, mécanisme public de financement conçu pour être à la fois un fonds d’investissement et de capital-risque destiné à des projets d’innovation à fort potentiel de croissance, a également vu le jour en 2021. L’Algerian Innovation Fund a été créé en 2023, fruit de la collaboration entre l’accélérateur public de start-up Algeria-Venture et le fonds international Small Enterprise Assistance Funds (SEAF).
Dans une allocution prononcée jeudi 19 janvier 2023, lors de la rencontre Gouvernement-Walis, Yacine El Mahdi Oualid, alors ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, avait révélé que l’Algérie enregistrait déjà « plus de 5000 start-up recensées au niveau du ministère, dont 1100 ayant obtenu le label “Start-up” ou celui de “Projet innovant” ». Le nombre d’incubateurs avait « grimpé de 14 à 60 entre 2020 et 2023 à travers tout le territoire national ».
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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