La transformation numérique s’impose comme un moteur clé du développement économique et social à l’échelle mondiale. En Afrique de l’Ouest, elle représente désormais un vecteur clé pour renforcer la gouvernance, améliorer les services publics et promouvoir l’inclusion numérique.
La Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) veut faire de la transformation numérique un levier stratégique pour le développement inclusif et durable de ses États membres. À travers le Projet Régional d’Intégration Numérique en Afrique de l’Ouest (WARDIP), financé par la Banque mondiale, elle s'engage à accélérer cette dynamique. Cette volonté a été mise en lumière lors du Forum des experts de la CEDEAO sur l'e-gouvernement, tenu le jeudi 6 et le vendredi 7 février en Gambie. L'événement a réuni des experts des pays membres et des représentants des Nations unies pour débattre des progrès et des perspectives de l'e-gouvernement dans la région.
Forum des experts de la CEDEAO sur l'e-Gouvernement : La CEDEAO accompagne les États membres dans leur transformation numérique à travers le projet Régional d'Intégration Numérique en Afrique de l'Ouest (WARDIP) financé par la Banque mondiale https://t.co/40nedmb3nv
— Ecowas - Cedeao (@ecowas_cedeao) February 7, 2025
Au cœur des discussions, l'analyse des conclusions de l'enquête 2024 des Nations unies sur l'e-gouvernement et le renforcement des capacités des experts en matière de gouvernance des données a été effectuée. Les participants ont exploré des thématiques clés telles que l'identification numérique, l'interopérabilité des systèmes, la gestion des données, ainsi que le développement de contenus numériques adaptés aux besoins des citoyens.
Cette initiative s'inscrit dans la Vision 2050 de la CEDEAO et dans le cadre stratégique communautaire 2023-2027, qui ambitionnent de promouvoir un développement inclusif et durable. La Commission entend positionner les TIC comme des leviers essentiels de croissance économique et d'inclusion sociale. L'objectif est de bâtir un marché numérique unique en Afrique de l’Ouest, propice à la prospérité partagée, tout en stimulant des secteurs stratégiques tels que l’e-commerce, l’e-santé, l'agriculture connectée et l'éducation en ligne.
Cependant, la réalisation de ces ambitions se heurte à plusieurs défis majeurs. Les pays de la CEDEAO doivent surmonter des obstacles liés au déficit de coordination entre les institutions gouvernementales, à l'insuffisance des infrastructures numériques, au manque de compétences spécialisées dans le numérique, ainsi qu'à des préoccupations croissantes en matière de protection des données et de cybersécurité. Face à ces enjeux, la Commission plaide pour un engagement renforcé des acteurs de l'écosystème numérique, une coopération régionale accrue et des investissements soutenus pour garantir une transition numérique réussie et durable dans la région.
Samira Njoya
Avec la généralisation de l’Internet et du numérique, le gouvernement algérien veut assurer la protection des citoyens sur le cyberspace national. Cela inclut les enfants qui sont de plus en plus connectés.
Sid Ali Zerrouki (photo, à gauche), ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, a lancé, le samedi 8 février, une campagne nationale de sensibilisation visant à protéger les enfants des dangers liés à une mauvaise utilisation d’Internet. Cette initiative couvre notamment les risques associés aux jeux en ligne, à la navigation sur le web et aux réseaux sociaux. Elle se poursuivra jusqu’au 14 février.
« Cette initiative citoyenne vise à sensibiliser les enfants, les parents et les éducateurs aux bonnes pratiques contribuant à assurer une navigation sécurisée sur Internet. Elle a également pour objectif de les informer sur les moyens et méthodes permettant de détecter et d’éviter les dangers cachés du cyberespace, tout en leur fournissant des conseils, des recommandations et des pratiques exemplaires pour l’utilisation des différents outils numériques », a déclaré le ministère de la Poste et des Télécommunications dans un communiqué.
Selon M. Zerrouki, le programme répond à la montée en puissance des risques numériques, qui exigent une approche préventive et proactive pour assurer la protection des citoyens, en particulier des groupes vulnérables comme les enfants. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) estime, par exemple, que plus d'un tiers des jeunes dans 30 pays à travers le monde ont été victimes de cyberintimidation, et qu'un sur cinq a déjà manqué l'école pour cette raison. L’organisation alerte également sur d’autres dangers, tels que les discours haineux, les contenus violents, le marketing ciblé, l’addiction aux écrans, ainsi que l’exploitation et les abus sexuels en ligne.
L’initiative devrait donc permettre de mettre en place un cadre idéal permettant aux enfants de profiter des avantages d’être connectés. « Grandir en ligne offre des possibilités illimitées. Grâce aux ordinateurs, aux smartphones, aux consoles de jeux et aux télévisions, les enfants apprennent, imaginent et développent leurs réseaux sociaux. Utilisé à bon escient et accessible à tous, l'internet a le potentiel d'élargir les horizons et de stimuler la créativité dans le monde entier », explique l’UNICEF.
Pour rappel, le nombre d’abonnements Internet en Algérie est passé de 39,8 millions au 2e trimestre 2019 à 54,9 millions au 2e trimestre 2024, selon les statistiques officielles. Le nombre d’enfants ayant accès à Internet n’a pas été précisé par le régulateur télécoms. Toutefois, 35,2 % des 45,95 millions d’habitants recensés par la plateforme de données DataReportal au début de l’année 2024 avaient entre 0 et 17 ans. L’UNICEF indique par ailleurs qu’un enfant se connecte pour la première fois à Internet toutes les demi-secondes dans le monde.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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De nombreux pays africains placent la transformation numérique au cœur de leur stratégie de développement socioéconomique. Pour réaliser leurs ambitions, ils misent sur des partenariats à l’échelle régionale et internationale.
Le Togo et la Côte d’Ivoire veulent renforcer leur coopération dans le domaine de la transformation numérique. La question était au cœur des discussions le jeudi 6 février lors d’une rencontre entre Cina Lawson, ministre togolaise de la Transition numérique et de la Digitalisation, et Kalil Konaté, son homologue ivoirien, qui était en visite de travail à Lomé.
Les discussions ont notamment porté sur la régulation des communications électroniques, l’innovation numérique, l’amélioration des infrastructures digitales, la cybersécurité, la résilience numérique et la protection des infrastructures numériques critiques.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’ambition du Togo et de la Côte d’Ivoire en matière de transformation numérique. Par exemple, la « Stratégie Togo Digital » vise à faire du Togo un hub digital de référence, tout en améliorant la qualité de vie des citoyens grâce au numérique. De son côté, le gouvernement ivoirien s’est fixé comme objectif de soutenir la croissance de l’économie nationale à travers une transformation digitale, garantissant la fourniture de services publics numériques pour faciliter la vie des populations.
Pour rappel, une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google prédit que l’économie numérique en Afrique vaudra au moins 712 milliards de dollars en 2050, soit 8,5 % du produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique. Pour la Côte d’Ivoire spécifiquement, la Banque mondiale estime que l’économie numérique rapportera plus de 20 milliards de dollars d’ici 2050, si le gouvernement et le secteur privé renforcent leurs investissements dans les cinq piliers fondamentaux de l’économie numérique.
Pour le moment, le Togo affiche un score de 0,3920 sur 1 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 des Nations unies, en dessous des moyennes d’Afrique de l’Ouest (0,3957), d’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382). La Côte d’Ivoire pointe à la 124e place mondiale avec un score de 0,5587, au-dessus des moyennes sous-régionales et africaines, mais en dessous de la moyenne mondiale. En matière de cybersécurité, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le Togo et la Côte d’Ivoire respectivement dans les catégories (Tier) 2 et 3 sur 5 dans son « Global Security Index 2024 ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La numérisation des services publics est en cours dans plusieurs pays africains. Au Mali, les autorités ont lancé en janvier une plateforme numérique pour faciliter l’accès aux services judiciaires. En février, elles prennent une nouvelle initiative toujours dans cette optique.
Les autorités maliennes ont décidé de créer une Agence nationale de sécurisation des actes d’état civil afin de faciliter leur numérisation et renforcer leur fiabilité. Les projets de textes relatifs à cette initiative ont été adoptés lors du Conseil des ministres du mercredi 5 février. Ils seront soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale avant d’être éventuellement promulgués et mis en œuvre.
Selon le communiqué officiel, la nouvelle agence aura pour mission de renforcer la protection des documents d’état civil en mettant en place des solutions électroniques pour leur conception, production, identification et authentification. Elle appuiera également le Centre de traitement des données de l’état civil, confronté à certains défis, dont le manque de coordination entre les acteurs et une faible sécurisation des actes.
L’initiative s’inscrit dans la stratégie des dirigeants maliens visant à faire du numérique un levier de modernisation et de croissance économique. Dans cette optique, plusieurs projets sont prévus pour 2025, notamment l’extension du réseau intranet de l’administration à 15 nouvelles régions, le développement et le déploiement d’applications-métiers, et le lancement d’une plateforme numérique d’alphabétisation.
En janvier, les autorités ont aussi lancé une plateforme numérique pour faciliter l’accès aux services judiciaires. La réussite de nouveau projet dépendra toutefois de leur capacité à mobiliser les ressources nécessaires et à surmonter les défis d’infrastructure numérique et de formation des agents administratifs.
Isaac K. Kassouwi
Edité par : Feriol Bewa
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L'Afrique francophone, forte de son potentiel économique, émerge comme un pôle d'attraction pour les entreprises en quête de nouvelles opportunités. Avec un environnement dynamique et en constante évolution, cette région est encore très peu exploitée par des start-up internationales.
Startbutton, une fintech panafricaine qui aide les entreprises à se développer à l’étranger sans avoir besoin de bureaux physiques, a annoncé le vendredi 7 février son expansion à sept nouveaux pays francophones : le Bénin, le Togo, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Cameroun. Cette décision marque une étape significative pour la start-up, qui consolide ainsi sa présence sur 15 marchés africains au total.
🌍 Exciting news for African businesses! 🎉
— Startbutton Africa (@StartbuttonHQ) February 7, 2025
We're now live in 7 new Francophone countries: Benin, Togo, Senegal, Mali, Burkina Faso, Guinea Conakry, and Cameroon! Expanding our coverage to 15 African countries! #Africa #Expansion #Startbutton #FrancophoneAfrica #MoR… pic.twitter.com/u5EP4h3ogT
S’exprimant sur le bien-fondé de cette expansion, Malick Bolakale, co-fondateur de Startbutton, a déclaré que : « l’Afrique francophone entretient des relations commerciales étroites avec l’Europe, en particulier la France, créant des paiements uniques et des opportunités d’expansion des entreprises. La région est moins saturée que l’Afrique anglophone mais possède un important potentiel économique ». Cette analyse sous-tend la stratégie de la start-up, qui mise sur cette région à fort potentiel pour sa croissance.
L’expansion de Startbutton s’inscrit dans l’objectif plus large de l’entreprise de devenir un fournisseur clé d’infrastructure pour les entreprises opérant sur tout le continent africain. Avec plus de 300 millions de personnes, l'Afrique francophone représente une destination stratégique pour les entreprises désireuses de se développer. Aujourd'hui, Startbutton traite plus de 5 millions de dollars par mois, générant des revenus grâce à des commissions de 0,5 à 1 % sur chaque transaction. Avec cette expansion, l’entreprise prévoit une augmentation de 2 millions de dollars supplémentaires en volume de transactions sur les marchés francophones.
Malgré les défis persistants liés aux paiements transfrontaliers et à la réglementation, Startbutton ambitionne de se positionner comme un acteur central de la transformation du commerce en Afrique. En offrant des solutions de paiement en monnaie locale tout en assurant la conformité avec les réglementations locales.
Cette expansion représente un atout majeur pour les entreprises de paiement souhaitant s’installer en Afrique francophone sans avoir à établir de bureaux physiques, réduisant les coûts opérationnels liés à l’établissement de bureaux et en assurant une conformité réglementaire. La start-up dessert déjà plus de 100 entreprises dans 20 pays, principalement dans les secteurs de l’aviation, des jeux et du commerce électronique, facilitant leur développement transfrontalier avec des solutions de paiement adaptées.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités béninoises ont fait du numérique un des piliers du développement socioéconomique du pays. L’exécutif s’est récemment lancé à la recherche d’un expert pour renforcer l’environnement de développement des services publics numériques.
Le gouvernement béninois veut utiliser la technologie spatiale de Starlink pour améliorer l’accès à Internet dans les zones mal couvertes et renforcer l’inclusion numérique. La question est l’un des trois axes de coopération discutés le mercredi 5 février lors d’une rencontre entre Romuald Wadagni (photo, au centre), ministre d'État chargé de l'Économie et des Finances, et des représentants de la société américaine SpaceX d’Elon Musk, qui exploite le fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink.
Les discussions entre les deux parties ont également porté sur le développement de solutions numériques innovantes pour l’e-éducation et l’e-santé, véritables moteurs de transformation sociale, ainsi que pour le renforcement de la connectivité pour une surveillance plus efficace des frontières. « L’inclusion numérique est un levier clé pour relever les défis de demain. Ce partenariat illustre notre engagement à moderniser le pays et à réduire la fracture numérique pour un développement plus inclusif et durable », a déclaré M. Wadagni.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la vision du gouvernement de faire « du Bénin la plateforme numérique de l’Afrique de l’Ouest » et de la transformation numérique un levier d’action important pour accélérer la croissance économique. Toutefois, l’adoption des services télécoms, en particulier de l’Internet, reste limitée.
Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP), le Bénin comptait 8,5 millions d’abonnés uniques à la téléphonie mobile pour un taux de pénétration de 67%. L’ARCEP estime que le nombre d’utilisateurs Internet uniques à la fin de 2023 était de 7,0 millions, ce qui représente 55,4 % de la population totale. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie estime à 3,8 millions le nombre de Béninois qui accédaient à Internet régulièrement via leurs téléphones portables à fin 2023, soit 28% de la population totale.
Combler cette fracture numérique regorge plusieurs avantages pour la population. « L’adoption des technologies numériques permet d’ouvrir de nouvelles voies de développement, que ce soit en augmentant la valeur ajoutée des ressources agricoles existantes, en facilitant l’accès aux chaînes de valeur mondiales, en améliorant l’éducation et les soins de santé, en réduisant les coûts de transaction ou en favorisant l’efficacité, la transparence et la gouvernance des services gouvernementaux en faveur des citoyens et des entreprises », a déclaré la GSMA dans son rapport « La transformation numérique de l’économie du Bénin ».
Cependant, il est important de souligner que les discussions entre le gouvernement béninois et Starlink en matière d’inclusion numérique en sont encore à leurs prémices, bien que la société ait démarré ses activités commerciales dans le pays à la fin de l’année 2023. Aucun accord n’a encore été signé ou annoncé entre les deux parties. Par ailleurs, il demeure incertain de quelle manière les populations des zones mal desservies bénéficieront concrètement de ce partenariat.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L'éducation dans de nombreux pays fait face à des défis majeurs, tels que l'accès limité, les inégalités territoriales, et les crises sociales ou sécuritaires. Pour relever ces défis, des solutions innovantes, comme l'enseignement à distance, sont cruciales afin d'assurer une éducation inclusive.
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé le mercredi 5 février la signature d'un arrêté historique encadrant l'enseignement à distance pour les niveaux primaire, secondaire et technique. Cette initiative s'inscrit dans la volonté de moderniser le système éducatif congolais, en le rendant plus inclusif et accessible à tous, conformément à la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans un communiqué officiel, le ministère a précisé : « grâce à un modèle multimodal, combinant plateformes numériques, radio, télévision et supports embarqués, cet arrêté permet à tous les élèves, y compris ceux vivant dans des zones à faible connectivité, de poursuivre leur apprentissage. C’est un pas décisif vers l’équité éducative et la réduction des inégalités territoriales ». Cette approche a pour objectif de garantir la continuité pédagogique, même dans des contextes difficiles, marqués par des défis sécuritaires ou des infrastructures limitées.
Cette décision intervient dans un contexte où l'Est du pays fait face à d'importants défis sécuritaires, notamment des conflits armés qui entravent l'accès à l'éducation pour de nombreux enfants. Par ailleurs, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), environ 7 millions d'enfants n'ont pas repris le chemin de l'école pour la rentrée 2023-2024, une situation due à des facteurs tels que la pauvreté, le manque d'infrastructures, le travail des enfants et, dans certaines régions, l’instabilité sécuritaire.
L'adoption de l'enseignement à distance se présente ainsi comme une réponse stratégique pour garantir la poursuite des apprentissages malgré ces obstacles. De plus, cette approche permettra de préparer la jeunesse congolaise aux défis du XXIᵉ siècle, en développant des compétences essentielles telles que l'autonomie dans l'apprentissage et la maîtrise des technologies numériques. L'UNESCO souligne que les stratégies d'apprentissage à distance renforcent la résilience du secteur de l'éducation, offrant des opportunités pour combler le fossé entre les populations rurales et urbaines.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La production agricole en Afrique se heurte encore à de nombreux défis qui entravent l'auto-suffisance alimentaire tant recherchée sur le continent. Comme la mécanisation à l'époque de la révolution industrielle, le numérique à l'ère de l'actuelle révolution 4.0 présente un fort potentiel pour transformer ce secteur. L'Ethiopie a décidé de se lancer, à travers un ambitieuse stratégie.
En Éthiopie, le gouvernement a officiellement lancé le mardi 4 février, le Digital Agriculture Roadmap (DAR), un plan national visant à accélérer la digitalisation du secteur agricole. Élaborée par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’Institut de Transformation Agricole (ATI), cette feuille de route sera mise en œuvre sur la période 2025-2032.
L’ambition affichée par les autorités est d’améliorer la productivité agricole grâce à des solutions numériques inclusives, accessibles et durables. D’après Girma Amente (photo), ministre de l’Agriculture, cette stratégie est prévue pour faciliter l’accès aux services de vulgarisation agricole via les smartphones, renforcer la disponibilité des intrants, améliorer l’offre de services financiers (prêts et assurances agricoles) et favoriser une meilleure coordination des acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation.
Dans le cadre de ces ambitions, le déploiement du DAR se déroulera en deux phases. La première, prévue entre 2025 et 2029, se concentrera sur la mise en place des infrastructures numériques de base et le développement des services prioritaires pour l’agriculture. La seconde, couvrant la période 2030-2032, visera à étendre et diversifier l’écosystème numérique à l’ensemble du secteur.
Selon les autorités, la digitalisation de l’agriculture en Éthiopie se heurte à des défis majeurs, notamment un faible accès à la connectivité et le manque de compétences numériques, ce qui pourrait freiner l’adoption des technologies numériques dans le secteur.
Dans un rapport intitulé « Driving Digital Transformation of the Economy in Ethiopia: Opportunities, Policy Reforms and the Role of Mobile » publié en octobre 2024, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) indique que 76 % de la population éthiopienne n’utilise toujours pas l’Internet mobile.
La GSMA estime par ailleurs le taux de pénétration des smartphones, outils essentiels dans le Digital Agriculture Roadmap (DAR), à 36 % en Éthiopie. De plus, l’association évalue à un score de 41 sur 100 le niveau de maîtrise des compétences numériques de base par la population.
Stéphanas Assocle
Édité par Wilfried ASSOGBA
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Les premiers pas de l’e-gouvernement au Maroc remonte en 2013 à travers le Plan Maroc Numérique. Le processus évolue en 2020 avec la Stratégie Maroc Digitale. D’ici 2030, l’Etat entend bien accélérer tout le processus. Objectif : une administration plus efficace.
Selon des informations relayées par la presse locale, le Maroc prévoit de lancer le 14 février 2025 son portail numérique des services publics, dénommé « e-services ». L’annonce est attribuée à Amal El Fallah Seghrouchni, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, qui s’exprimait le mardi 4 février devant la Commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants.
Le portail en ligne centralise selon elle déjà environ 600 services publics, dont plus de 300 destinés aux citoyens, environ 200 aux entreprises, et près d’une centaine aux administrations publiques. Le but est d’améliorer l'accès aux services administratifs en simplifiant les procédures et en réduisant les délais de traitement.
Ceci s'inscrit dans le cadre de la stratégie de transition numérique « Digital Maroc 2030 » dévoilée en septembre 2024. Selon les Nations unies, le royaume chérifien affiche un score de 0,5618 sur 1 à l’indice de développement des services en ligne, l’une des composantes de l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI). Il occupe la 100e place mondiale, la 11e africaine, et vise à l’horizon 2030 le Top 50 mondial.
Le lancement du portail facilitera les interactions entre la population et l'administration, l'accès aux services essentiels, contribuant ainsi à une meilleure gouvernance numérique. Les délais de traitement des requêtes devraient être réduit de 50% selon le document de stratégie « Maroc Digital 2030 ».
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Selon Google et la SFI, le marché numérique africain devrait représenter 5,2 % du PIB du continent d’ici 2025. Si ces perspectives attirent certains leaders technologiques, d’autres choisissent au contraire de se retirer stratégiquement du marché.
IBM, géant technologique américain spécialisé dans les solutions informatiques, a annoncé la fin de ses activités au Nigeria, au Ghana et sur d’autres marchés africains clés. À partir du 1er avril, ses fonctions régionales seront transférées à MIBB, une filiale de Midis Group, un conglomérat multinational opérant dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Ce transfert affectera également 34 autres pays africains où IBM était présent.
« IBM s’associe à MIBB pour lancer un autre modèle opérationnel et est toujours déterminé à faire des affaires en Afrique. Ce nouveau modèle opérationnel montre qu'IBM s'est fermement engagé en Afrique. IBM continuera d’investir et d’innover en Afrique, y compris en continuant à développer la technologie d’intelligence artificielle et d’informatique en nuage hybride la plus avancée de l’industrie pour assurer le succès de nos clients », a déclaré IBM dans un communiqué.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une réorganisation stratégique mondiale pour IBM. Présente au Nigeria depuis plus de 50 ans, l’entreprise a joué un rôle clé dans le secteur technologique, en offrant des services d’infrastructure et de conseil à des industries cruciales telles que la banque, les télécommunications, le pétrole, le gaz et le gouvernement. La concurrence croissante de sociétés comme Dell et Huawei, combinée à des défis financiers mondiaux, a conduit à ce repositionnement.
En 2024, IBM a enregistré une baisse de 2 % de son chiffre d'affaires dans le secteur du conseil, qui a atteint 5,18 milliards de dollars, tandis que les ventes d’infrastructures ont chuté de 8 %. Toutefois, l’entreprise a affiché une hausse globale de 1 % de son chiffre d’affaires, qui s’est élevé à 17,55 milliards de dollars, soutenue par une croissance de 10 % des ventes de logiciels, qui ont atteint 7,92 milliards de dollars.
La sortie d’IBM des marchés africains intervient alors même que l’adoption du cloud se développe rapidement sur le continent. Selon une étude de Telecom Advisory Services commandée par AWS, l’utilisation du cloud au Nigeria devrait tripler au cours de la prochaine décennie, contribuant potentiellement à 30 200 milliards de dollars à l’économie du pays d’ici 2033. Cette croissance survient malgré les difficultés financières mondiales de l’entreprise. Bien qu’IBM ait enregistré une légère augmentation de ses revenus globaux en 2024, ses activités dans le conseil et les infrastructures ont continué de baisser.
Le partenariat avec MIBB pourrait toutefois stimuler l'innovation en Afrique. MIBB prendra en charge les opérations, l’assistance et les relations avec les clients locaux, tout en commercialisant les produits et services d’IBM, notamment les logiciels, le matériel, le cloud et le conseil.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La coopération internationale dans le domaine spatial connaît un essor croissant, favorisant le partage de technologies, de données et d’expertises. Avec l’aide du Kazakhstan, le Congo souhaite renforcer ses capacités technologiques et améliorer la gestion de ses ressources.
La République du Congo a officialisé, le mardi 4 février, un accord d’investissement avec le Kazakhstan pour le développement et la mise en œuvre d’un système spatial de télédétection terrestre à haute résolution. La cérémonie de signature s’est tenue au ministère du Développement numérique, des Innovations et de l’Industrie aérospatiale du Kazakhstan, en présence des représentants de JSC NC Kazakhstan Gharysh Sapary, la société chargée de la gestion spatiale au Kazakhstan, et d’une délégation congolaise.
« En plus de la plateforme satellitaire, le Kazakhstan offre une solution complète, incluant la formation et le transfert de compétences. Le pays renforce ainsi sa position en tant que centre de développement technologique, et nos solutions gagnent la confiance de partenaires internationaux. Il s’agit déjà de notre deuxième exportation réussie, preuve du haut niveau de l'industrie spatiale nationale », a déclaré Zhaslan Madiyev, ministre kazakh du Développement numérique, de l'Innovation et de l’Aérospatiale.
Cet accord s'inscrit dans la stratégie de diversification des partenariats technologiques du Congo, qui cherche à exploiter le potentiel des technologies spatiales pour répondre à des enjeux cruciaux tels que la sécurité nationale, la gestion des ressources naturelles, le suivi de l’agriculture, la protection de l’environnement et la planification urbaine. Il fait suite à la signature d’une feuille de route conjointe, le 2 août dernier, qui avait défini les priorités stratégiques de cette coopération.
Grâce à cet accord, la République du Congo rejoint un réseau international de satellites d’observation terrestre, aux côtés de pays comme la Mongolie. Une fois mis en orbite, le satellite permettra d’améliorer considérablement la surveillance des forêts, la gestion des risques naturels, le suivi des activités agricoles et la planification des infrastructures urbaines. Par ailleurs, l’échange de données et la coopération scientifique qui en résulteront favoriseront le développement d’initiatives technologiques innovantes, renforçant ainsi la souveraineté numérique du Congo dans un secteur stratégique en pleine expansion.
Selon les données de Mordor Intelligence, la taille du marché des satellites de télédétection est estimée à 43,36 milliards USD en 2024 et devrait atteindre 76,88 milliards USD d'ici 2029, avec une croissance de 12,14 % au cours de la période de prévision (2024-2029).
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La blockchain, technologie innovante et décentralisée, ouvre de vastes perspectives pour l'Afrique, notamment dans la sécurisation des transactions et l'amélioration de la transparence. L'exploration de cette technologie revêt une importance stratégique pour le développement du continent.
Rose Pola Pricemou (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu le lundi 3 février, une délégation de la société de cryptomonnaies Tether Limited. Cette rencontre visait à jeter les bases d'une future collaboration destinée à stimuler l'innovation et le développement technologique en Guinée.
𝗠𝗣𝗧𝗘𝗡 - 𝗧𝗘𝗧𝗛𝗘𝗥 : 𝗨𝗻 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗲𝗻𝗮𝗿𝗶𝗮𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗖𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲𝘀 𝗦𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹’𝗜𝗻𝗻𝗼𝘃𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻
— Rose Pola Pricemou (@rppola) February 4, 2025
Le lundi 3 février 2025, j'ai reçu une délégation de la société Tether, dans le cadre d’un partenariat autour de la Cité des Sciences et de… pic.twitter.com/Zc9iE8H2Pl
Au cours de cet échange, plusieurs axes clés ont été abordés, notamment le développement de solutions technologiques innovantes, la promotion de la formation en blockchain, ainsi que la mise en place de programmes de sensibilisation à cette technologie à travers les hubs numériques. Le projet ambitionne de créer un environnement propice à l'innovation et de renforcer les synergies entre les acteurs du secteur numérique.
Cette collaboration s'inscrit dans un contexte de transformation numérique accélérée en Guinée, avec le lancement imminent de la Cité des sciences et de l'Innovation de Guinée (CSIG). En cours de construction depuis juillet dernier, la CSIG ambitionne de devenir un pôle d'excellence de l’innovation en Afrique de l'Ouest. Le partenariat avec Tether a pour objectif de renforcer la compréhension de la blockchain et de promouvoir cette technologie auprès des entrepreneurs, des start-up et des institutions locales.
La blockchain, en tant qu'innovation de rupture, représente une opportunité stratégique pour les économies émergentes. Selon un rapport récent du cabinet d’études Fortune Business Insights, la taille du marché mondial de la blockchain était évaluée à 17,57 milliards USD en 2023 et devrait atteindre 825,93 milliards USD d’ici 2032, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 52,8 %. Cet essor met en évidence le potentiel énorme de la blockchain, et la Guinée pourrait en bénéficier à travers des partenariats solides et des investissements dans ce secteur en pleine expansion.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités djiboutiennes multiplient les initiatives pour faire du pays un hub numérique d'ici à 2035. Cela comprend l’exploration du soutien d’autres pays et d’organisations internationales.
Djibouti intensifie les efforts de coopération internationale pour la mise en œuvre de la feuille de route de la transformation numérique. Mariam Hamadou Ali, ministre de l'Économie numérique et de l'Innovation de Djibouti a rencontré, à cet effet, des représentants de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (ESCWA), lors d’un atelier le lundi 3 février.
Au cours des derniers mois, Djibouti s’était déjà rapproché de plusieurs pays et organisations internationales. Il s’agit notamment de l’Union européenne, de l’Union internationale des télécommunications (UIT), de l’Inde et du Qatar. Avec ce dernier pays, les discussions ont tourné autour des moyens de développer et de renforcer le partenariat dans le domaine de la cybersécurité.
Le gouvernement djiboutien ambitionne notamment de faire du pays un hub technologique d'ici à 2035, grâce à la promotion des services numériques, la généralisation de l’utilisation des TIC et la mise en place d’un environnement propice pour les investissements du secteur privé dans les TIC.
En attendant, l’UIT a classé Djibouti au 17e rang africain sur 47 pays en matière de développement des TIC, avec un score de 61,6 sur 100. Le pays a perdu une place par rapport à 2023 où il occupait la 16e place avec un score de 63,6. De plus, l’Organisation des Nations unies (ONU) classe Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1. En matière de cybersécurité, l’UIT classe Djibouti dans la quatrième catégorie (Tier 4) sur 5 avec d’autres pays « témoignant d’un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions impulsées par le gouvernement ».
La coopération internationale offre à Djibouti l'opportunité de tirer parti de l'expérience des pays plus avancés en matière de transformation numérique. Cependant, il est important de souligner que, dans la plupart des cas, les échanges en sont encore au stade préliminaire. Il faudrait donc attendre pour voir si les discussions aboutissent à des accords spécifiques.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’ère du numérique, l’IA s’impose comme un moteur essentiel de croissance pour les entreprises. Pour rester compétitives, les petites et moyennes entreprises doivent adopter ces nouvelles technologies, améliorant ainsi leur capacité d’innovation et leur efficacité opérationnelle.
La Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a annoncé le mardi 4 février le lancement du programme « Génération AI : Booster 1000 PME Marocaines », en partenariat avec la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et le réseau social professionnel LinkedIn. Cette initiative vise à accompagner 1000 petites et moyennes entreprises marocaines dans l’adoption de l’IA en leur offrant un accès exclusif à des formations spécialisées.
@CGEM_MA launches the “Generation AI: Boosting 1000 Moroccan SMEs” initiative in partnership with @EBRD & @LinkedIn ! The 🎯: to help 1,000 #Moroccan SMEs adopt #AI and boost their competitiveness. #AFEM & @Technopark are also involved to maximize its impact on the global level pic.twitter.com/MPWLFOq0lz
— Morocco in Sweden (@MoroccoinSweden) February 4, 2025
À travers ce programme, les entrepreneurs bénéficieront de licences d’apprentissage sur LinkedIn, leur permettant d’acquérir des compétences essentielles en IA et d’exploiter pleinement les opportunités qu’elle offre. En complément, plusieurs modules de formation seront mis à leur disposition, couvrant des thématiques stratégiques, comme l’innovation, le développement durable, et la transformation digitale. Les licences, individuelles et non transmissibles, seront valables jusqu’en septembre 2025.
Cette initiative intervient dans un contexte où la transformation numérique est devenue un levier essentiel de compétitivité pour les entreprises marocaines. Un rapport publié le 30 mai dernier par le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) révèle que 27 % des chefs d’entreprise africains interrogés déclarent que leur société a déjà adopté l’IA générative, contre une moyenne mondiale de 32 %. L’étude, menée dans 105 pays, s’appuie sur une enquête réalisée auprès de 380 dirigeants africains, soulignant ainsi un retard relatif du continent dans l’adoption de cette technologie.
Par le renforcement des compétences des entrepreneurs, « Génération AI » veut répondre à un besoin croissant d’accélération numérique au sein de l’écosystème économique marocain. Avec le soutien de l’Association des Femmes entrepreneurs du Maroc (AFEM) et du Technopark, ce programme ambitionne d’avoir un impact significatif sur le tissu entrepreneurial. En facilitant l’adoption de l’IA et en accompagnant les PME dans leur montée en compétences, cette initiative pourrait contribuer à une intégration plus efficace des technologies émergentes, favorisant ainsi la croissance et la compétitivité des entreprises marocaines à l’ère du numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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