Dans sa nouvelle stratégie numérique, le Sénégal place la santé numérique parmi ses priorités. L’adoption de nouvelles orientations politiques vise à renforcer et structurer les initiatives déjà engagées. 

Le Sénégal dispose désormais d’un cadre politique de santé numérique, destiné à structurer la numérisation du secteur médical. Validé le lundi 28 avril par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, ce document vise à intégrer les technologies numériques dans les services de santé, tout en améliorant leur gouvernance et leur efficacité. 

S’exprimant sur ce nouveau cadre, le ministre a insisté sur la nécessité de mieux coordonner les multiples initiatives numériques déjà en cours, souvent mises en œuvre de manière dispersée. L’un des objectifs majeurs est d’éviter les chevauchements et d’optimiser les efforts. Il a également souligné l’urgence d’un cadre juridique robuste, indispensable pour garantir la sécurité et la confidentialité des données de santé des citoyens. 

Dans cette dynamique, un projet de loi sur la santé numérique est en cours de finalisation. Il sera prochainement soumis au Secrétariat général du gouvernement. Ce texte vise à encadrer formellement l’usage des technologies dans le système de santé, en définissant des règles claires pour la collecte, le stockage et l’exploitation des données médicales. 

Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique (PAEN), financé par la Banque mondiale à hauteur de 150 millions de dollars jusqu’en 2028. Le PAEN vise notamment à renforcer la connectivité haut débit, résiliente face aux aléas climatiques, et à encourager l’adoption des services publics en ligne, dont le Dossier patient informatisé (DPI). 

Le programme prévoit, dès cette année, l’extension du Dossier patient informatisé (DPI) à six régions supplémentaires, après une phase pilote menée dans plusieurs établissements de Dakar, dont les hôpitaux Abass Ndao et Thierno Birahim Ndao, ainsi que le centre de santé Khadim Rassoul et le poste de santé HLM Fass. 

Malgré ces avancées, plusieurs défis demeurent. L’un des enjeux majeurs sera d’éviter que la numérisation n’accentue les inégalités d’accès aux soins, notamment dans les zones rurales ou mal connectées. La démocratisation des outils numériques, l’inclusion des populations les plus vulnérables et la formation du personnel de santé seront déterminants pour réussir cette transition. 

La réussite de cette transformation devrait aussi s'appuyer sur une gouvernance rigoureuse des données de santé, afin de préserver la confiance des citoyens dans ces nouveaux systèmes. Son succès dépendra ainsi de sa capacité à allier innovation, équité et sécurité. 

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 30 avril 2025 12:27 Written by

La Tanzanie et l’Estonie collaborent déjà dans le domaine numérique, notamment à travers le projet Digital4Tanzania (D4T). Lancé en octobre 2023, il est financé à hauteur de 2 millions d’euros par l’Union européenne. 

Le gouvernement tanzanien veut renforcer son partenariat avec l’Estonie dans le domaine de la transformation numérique. La question était au cœur des discussions le lundi 28 avril lors de la visite d’une délégation estonienne au ministère tanzanien des Affaires étrangères et de la Coopération avec l’Afrique de l’Est. 

Les discussions entre les deux parties ont notamment porté sur le renforcement de la gouvernance électronique, des technologies de l’information et de la communication, de la cybersécurité, de l’éducation et de la formation numériques, ainsi que de la technologie agricole. Il a également été question de stimuler l’innovation chez les entrepreneurs tanzaniens. 

Ce rapprochement s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement tanzanien d’accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un des leviers du développement socioéconomique au cours des prochaines années. L’Estonie collabore déjà avec la Tanzanie dans le cadre du projet Digital4Tanzania (D4T), lancé en octobre 2023 et financé à hauteur de 2 millions d'euros (environ 22,3 millions de dollars) par l'Union européenne. Il vise à soutenir la transformation numérique de la Tanzanie en coopérant à la réforme de l'administration en ligne et à la connectivité. 

Pour le moment, la Tanzanie est classée à la 153e place mondiale à l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies avec un score de 0,4327, en dessous de la moyenne mondiale. L’Union internationale des télécommunications considère la Tanzanie comme un modèle à suivre en matière de cybersécurité, mais le pays doit encore faire des efforts en ce qui concerne les mesures techniques et le développement des capacités. De son côté, l’Estonie est classée deuxième au monde en matière de développement de l’e-gouvernement, avec un score de 0,9727 sur 1. L’organisation considère également le pays balte comme l’un des modèles à suivre en matière de cybersécurité. 

« L’Estonie, bien qu’étant un petit pays en développement, s’est forgée une réputation mondiale en matière d’innovation numérique, notamment dans la gouvernance électronique, les services numériques et la cybersécurité. Grâce à son partenariat avec la Tanzanie, elle a consolidé la gouvernance numérique et promu la diplomatie économique via les plateformes digitales, contribuant ainsi au développement de la société », a déclaré Krist Karelsohn, directrice du département Asie, Pacifique, Moyen-Orient et Afrique en Estonie. 

Toutefois, il est important de souligner que les projets évoqués dans le cadre du renforcement de la coopération entre la Tanzanie et l’Estonie restent à l’état de discussions préliminaires. Aucun accord n’a encore été signé ni même officiellement annoncé. Par ailleurs, aucun calendrier de mise en œuvre n’a été communiqué. Il convient donc d’attendre une concrétisation du partenariat avant de se prononcer sur ses perspectives et son impact potentiel. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 30 avril 2025 10:08 Written by

À l’heure où les transactions en ligne connaissent une expansion fulgurante en Afrique, la Tanzanie s’engage dans un processus d’adaptation de sa fiscalité numérique. L’objectif est de capter les revenus générés par les plateformes, qu’elles soient locales ou étrangères. 

Entre juillet 2024 et mars 2025, le gouvernement tanzanien a collecté 192,78 milliards de shillings tanzaniens (environ 71,5 millions de dollars) de recettes fiscales auprès de 1820 entreprises opérant en ligne, principalement dans le secteur des paris numériques. Ces chiffres ont été partagés au Parlement le mercredi 29 avril par le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Exaud Kigahe (photo). 

À cette même occasion, le responsable gouvernemental a annoncé que la Tanzanie finalise actuellement une stratégie nationale de commerce électronique. Cette feuille de route vise à adapter le cadre réglementaire aux évolutions du marché numérique et à maximiser les recettes fiscales générées par ce secteur en plein essor. 

Parmi les mesures clés, la stratégie prévoit de renforcer les infrastructures des technologies de l'information et de la communication, de réviser les politiques publiques et les réglementations en vigueur, ainsi que d’améliorer les services de communication, de transport et de logistique. Elle met également l’accent sur la sécurisation des transactions en ligne et la sensibilisation du public à l’adoption des plateformes numériques. 

Cette stratégie viendra s’articuler avec le dispositif fiscal déjà en place pour encadrer les services numériques. Depuis juillet 2022, la Tanzanie applique une taxe sur les services numériques (DST) de 2 % aux fournisseurs non-résidents de services électroniques, en plus d’une retenue à la source de 3 % pour les plateformes facilitant les échanges. Ces services sont également soumis à la TVA à un taux de 18 %. Ce cadre vise à assurer que les revenus générés localement, notamment par des acteurs étrangers, soient imposés équitablement. 

En misant sur cette stratégie, les autorités espèrent stimuler l’usage du commerce en ligne, renforcer la collecte fiscale et lutter contre les activités numériques non déclarées. L’enjeu pour les autorités sera désormais de consolider cette croissance tout en encadrant les risques associés au secteur numérique, en particulier dans des domaines sensibles tels que les jeux d’argent en ligne. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 30 avril 2025 09:01 Written by

Avec ce partenariat stratégique, le Sénégal se donne les moyens de transformer ses zones industrielles en centres de compétitivité numérique. L’objectif est d’intégrer des solutions innovantes et durables pour renforcer la productivité, l’efficacité énergétique et l’attractivité du secteur industriel. 

Le pays ambitionne de faire de ses zones industrielles des moteurs de transformation numérique. Le lundi 28 avril 2025, l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI) et Orange Business Sénégal, filiale B2B du groupe SONATEL, ont signé une convention de partenariat stratégique visant à équiper les pôles industriels du pays de services digitaux de nouvelle génération. 

L’alliance vise à transformer les sites industriels en plateformes intelligentes, connectées, durables et compétitives, à même de répondre aux exigences de l’industrie 4.0. Orange Business apportera son expertise sur des volets clés comme la fibre optique, les réseaux privés, les services cloud et la cybersécurité. Cet accord va encore plus loin. Il prévoit également le déploiement de solutions de gestion énergétique intelligente, d’éclairage public connecté, de sécurité et de mobilité au sein des sites industriels. 

Le partenariat inclut aussi un accompagnement des entreprises dans leur transition numérique. Des cas d’usage concrets autour de l’Internet des Objets (IoT), de la blockchain, de l’intelligence artificielle (IA) ou encore de la maintenance prédictive seront proposés pour moderniser les outils de production. Un comité stratégique ainsi qu’un dispositif de suivi-évaluation seront mis en place pour assurer la bonne exécution des projets. 

Ce chantier s’inscrit dans la dynamique de l’Agenda de Transformation Économique Sénégal 2050, qui place le numérique au cœur des leviers de croissance et de compétitivité du pays. Il répond également à un contexte régional marqué par une concurrence accrue entre les pays d’Afrique de l’Ouest pour attirer les investissements industriels. Dans cette bataille stratégique, le développement de zones industrielles connectées et performantes pourrait offrir au Sénégal un avantage déterminant. 

Le secteur industriel pèse environ 25 % du PIB sénégalais. En l’outillant avec des technologies de pointe, le pays espère améliorer sa productivité, fluidifier la logistique, optimiser la consommation énergétique et renforcer la traçabilité des chaînes de valeur. Le numérique devient ainsi un levier stratégique pour bâtir une industrie plus résiliente, plus compétitive et tournée vers l’avenir. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 29 avril 2025 13:01 Written by

Le gouvernement algérien multiplie les initiatives en faveur de la numérisation de l’éducation. Pour l’année scolaire 2024-2025, l’exécutif avait prévu de doter 1700 écoles primaires de tablettes. 

Le gouvernement algérien veut doter la moitié des écoles primaires du pays en tablettes électroniques avant le début de la prochaine rentrée scolaire de septembre 2025. Le projet a été révélé le samedi 26 avril par Amara Ghalem, directeur des systèmes d'information au ministère de l'Éducation nationale. C’était en marge de la conférence nationale sur l'évaluation de la transition numérique dans le secteur de l’éducation. 

Ainsi, environ 10 000 établissements sont ciblés par cette initiative puisque l’Algérie compte environ 20 000 écoles primaires. À ce jour, 3270 écoles ont été équipées de tablettes électroniques à l'échelle nationale, selon M. Ghalem. 

La distribution de tablettes numériques dans les écoles s’inscrit dans le cadre de la numérisation du secteur, qui fait partie de l’ambition du gouvernement de développer la « société de l’information » à travers les infrastructures, les moyens de télécommunications et l’utilisation généralisée des TIC dans tous les secteurs de l’économie. L’exécutif veut faire de l’école algérienne un modèle de modernisation et d’innovation grâce aux outils numériques. Des plateformes numériques ont été déployées, notamment pour les enseignants, les parents d’élèves, l’évaluation des acquis et la prise de rendez-vous pour l'authentification des diplômes. 

Les tablettes pourraient être utilisées dans la gestion des écoles. Elles permettront également aux élèves et aux enseignants des écoles primaires d’accéder à des ressources éducatives en ligne, d’effectuer des recherches, d’apprendre et de communiquer. Cette initiative pourrait améliorer la qualité de l’éducation et les performances scolaires à l’échelle nationale. 

Malgré les opportunités offertes par la numérisation, il faudrait que le gouvernement algérien soit en mesure de distribuer les tablettes dans le délai imparti. Par exemple, pour l’année scolaire 2024-2025 en cours, l’exécutif avait prévu de distribuer des tablettes à 1700 écoles primaires afin de porter le nombre d’établissements équipés à 5000. À ce jour, 3270 écoles ont été couvertes. Par ailleurs, certaines écoles restent encore exclues du programme. Une seule tablette par établissement peut s’avérer insuffisante pour répondre aux besoins pédagogiques. L’efficacité de cette initiative dépend également de la disponibilité d’une connexion Internet fiable dans les établissements, ainsi que des compétences numériques des enseignants et des élèves pour exploiter pleinement ces outils. 

D’ailleurs, au cours de la conférence nationale sur l'évaluation de la transition numérique dans le secteur de l’éducation, plusieurs défis ont été soulignés. Les participants ont notamment souligné qu’il fallait sensibiliser « aux risques de cybersécurité pour garantir un environnement numérique sûr au sein des établissements éducatifs et développer une nouvelle version du système d'information du secteur en adéquation avec les exigences de la transformation numérique du pays et les aspirations de la communauté éducative », a relayé Algérie Presse Service (APS).

Isaac K. Kassouwi

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Posted On mardi, 29 avril 2025 12:09 Written by

Parmi les chantiers stratégiques engagés par le Sénégal, la santé numérique s’impose comme une priorité. Un an après le lancement du PAENS, les résultats sont jugés encourageants avec plusieurs projets déjà opérationnels. 

Le Sénégal a lancé six projets majeurs pour accélérer la numérisation de son système de santé, a annoncé, lundi 28 avril, Ibrahima Khaliloulah Dia, directeur de la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de la santé (CSSDOS). Cette initiative vise à transformer la gouvernance sanitaire du pays en s’appuyant sur des solutions technologiques innovantes. 

Les projets concernent la mise en œuvre du dossier patient informatisé, le développement de la télémédecine, la création d’un Système d’information hospitalier (SIH), d’un Système d’information géographique en santé (SIGS), ainsi que la numérisation de la gestion des médicaments et des activités communautaires. Un sixième axe, consacré à la gouvernance numérique, vient structurer l’ensemble. 

« À ce jour, deux hôpitaux, un centre de santé et un poste de santé utilisent le dossier patient numérique, totalisant plus de 127 000 patients enregistrés, plus de 355 000 prestations financières et plus de 66 000 actes médicaux », a précisé Ibrahima Khaliloulah Dia. 

Ces avancées s’inscrivent dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique au Sénégal (PAENS), en cohérence avec la stratégie numérique nationale, le New Deal Technologique. La santé y occupe une place centrale, au même titre que l’éducation et l’administration. L’objectif est double : renforcer l’accès équitable aux soins et positionner le pays comme un leader régional en matière de santé numérique. 

À l’horizon 2034, les autorités visent notamment une couverture santé entièrement numérisée, un recours accru à la télémédecine pour limiter les évacuations coûteuses, ainsi qu’une prise de décision fondée sur des données fiables et en temps réel. Selon les objectifs fixés par la CSSDOS, d’ici la fin de l’année, 20 % des centres de santé devront adopter le dossier médical numérique, 30 % des structures sanitaires seront connectées à Internet, et 1,5 million de Sénégalais, dont 50 % de femmes, disposeront d’un espace de santé numérique sécurisé. Par ailleurs, 2000 actes de télémédecine réglementés devront être réalisés. 

Samira Njoya

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Posted On mardi, 29 avril 2025 08:57 Written by

Cotonou, capitale économique du Bénin, s'apprête à devenir l'épicentre de la cybersécurité et de la transformation numérique en Afrique, en accueillant l'édition 2025 du Cyber Africa Forum (CAF). Fort de quatre éditions ayant rassemblé plus de 6 000 participants venus de plus de 54 pays, dont des hauts dirigeants, CEO, RSSI et DSI, le CAF confirme sa position de plateforme d’affaires et d'échanges sur les enjeux cruciaux du numérique en Afrique. Ce choix stratégique, de délocaliser l'événement après quatre éditions réussies en Côte d’Ivoire, illustre une ambition panafricaine grandissante et une volonté délibérée de renforcer les collaborations régionales.

A Cotonou, l'Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) du Bénin, le Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) et l'Association Club des Décideurs des Systèmes d'Information (Club DSI) du Bénin, appellent à de nouvelles coopérations transnationales. Ils encouragent l’exploration de nouvelles approches pour renforcer la cybersécurité, accélérer le développement du secteur du numérique et promouvoir l’intelligence artificielle à l’échelle régionale. Dans cet élan, ils donnent rendez-vous aux leaders technologiques, startups, banques et investisseurs les 24 et 25 juin à Cotonou pour échanger lors de la 5e édition du Cyber Africa Forum (CAF).

Dans un contexte où la digitalisation des services publics devient un levier essentiel de performance des États, de transparence et de proximité avec les citoyens, le Bénin se positionne comme l’un des pays les plus dynamiques sur le continent. Classé parmi les dix nations africaines les plus engagées dans le domaine numérique, le pays affiche aujourd’hui un taux de digitalisation des services publics supérieur à 70 %.

Cette dynamique est le fruit du travail de plusieurs acteurs. Elle repose notamment sur l’action déterminante de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), qui pilote depuis plusieurs années des projets structurants touchant aussi bien aux infrastructures numériques, à la cybersécurité qu’aux services publics dématérialisés. Plus de 1000 services sont aujourd’hui accessibles via le Portail National des Services Publics dont 220 totalement dématérialisés, facilitant ainsi les démarches administratives des citoyens et des entreprises.

Marc-André LOKO, Directeur Général de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), réaffirme clairement l’ambition du Bénin de s’imposer comme un acteur clé du numérique en Afrique, en s’appuyant sur une transformation technologique résolument collaborative. « Le pays s’impose progressivement comme l’un des hubs technologiques les plus prometteurs du continent. Le CAF 2025 représente une opportunité unique de connecter les acteurs stratégiques qui façonneront l’Afrique numérique de demain, et nous avons hâte d’échanger avec eux », a-t-il déclaré.

Cybersécurité, IA et souveraineté numérique : l’Afrique à l’heure du basculement

Quatre ans après les premières mobilisations continentales, les cybermenaces continuent de s’intensifier en Afrique, avec une progression annuelle estimée à près de 40 % et des pertes évaluées à 4 milliards de dollars rien qu’en 2023. Malgré les efforts engagés, les réponses actuelles peinent à contenir la montée en puissance des attaques, alors même que le numérique devient un pilier de la transformation des économies africaines.

Parallèlement, l’essor rapide de l’intelligence artificielle reconfigure en profondeur le paysage technologique du continent. Si cette révolution ouvre des perspectives inédites en matière de santé, d’éducation, de gouvernance ou de productivité, elle introduit également de nouveaux risques systémiques. Vulnérabilités des données, asymétrie technologique, dépendances numériques : les menaces évoluent plus vite que les capacités de défense. Face à cette réalité, un constat s’impose : les approches fragmentées et réactives ont atteint leurs limites.

Pour sa cinquième édition, le Cyber Africa Forum (CAF) lance un appel clair : il est temps d’opérer un changement de paradigme, fondé sur des stratégies de cybersécurité structurées, mutualisées et pleinement intégrées aux politiques de développement. Car il ne s’agit plus seulement de se protéger, mais de garantir les conditions d’un numérique africain souverain, inclusif et durable.

Ce défi est d’autant plus pressant que, selon Cybersecurity Ventures, les pertes mondiales liées à la cybercriminalité pourraient atteindre 10,5 trillions de dollars par an d’ici la fin de l’année 2025. L’Afrique ne peut rester à l’écart de cette mobilisation globale. Elle a aujourd’hui la responsabilité de faire de la cybersécurité non pas un frein, mais un catalyseur de développement économique et de souveraineté numérique.

M. Ouanilo Medegan FAGLA, Directeur Général du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN), a déclaré : “Face à l’essor numérique africain, la cybersécurité n’est plus une option, mais la pierre angulaire de notre souveraineté. Ignorer ce défi, c’est brader notre avenir digital avant même qu’il n’éclose.”

Investir dans le numérique africain : une priorité toujours aussi stratégique

Sur un continent où l’économie numérique est en pleine croissance — avec des projections estimant sa valeur à 712 milliards de dollars d’ici 2050 — l’enjeu du financement devient central. Infrastructures, formation, innovation technologique : les besoins sont considérables et exigent une mobilisation sans précédent des ressources publiques et privées. Le renforcement des investissements n’est plus une option, mais un impératif stratégique.

Fabrice DAKO, Président du Club DSI Bénin a déclaré : “ Les modèles actuels montrent leurs limites face à des risques de plus en plus systémiques : cybermenaces, dépendances technologiques, instabilités géopolitiques ou encore crises climatiques. Pour bâtir une résilience numérique durable en Afrique, nous devons investir dès maintenant dans des infrastructures robustes, une formation adaptée et des solutions technologiques souveraines. Cela passe inévitablement par un engagement fort en matière de financement.”

Avec plus de 1 000 participants attendus, le Cyber Africa Forum 2025 se positionne comme une plateforme stratégique de haut niveau, propice aux échanges décisifs, aux négociations et à la structuration de projets d’envergure. Des thématiques majeures y seront débattues. En rassemblant décideurs politiques, partenaires financiers et acteurs du numérique, le forum entend contribuer activement à la création d’un écosystème robuste, capable de porter l’Afrique vers une nouvelle ère de souveraineté et de compétitivité numérique.

À propos du Cyber Africa Forum (CAF)

Fondé en 2020 par Franck Kié, Président de Ciberobs – Make Africa Safe - et Managing Partner de Ciberobs Consulting, le Cyber Africa Forum (CAF) est la plateforme d’influence et d’affaires des leaders et hauts dirigeants du secteur numérique en Afrique. En 4 ans, le CAF a réuni plus de 6 000 participants et plus de 100 partenaires et sponsors. Plus de 50 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie ont été représentés et plus de 500 rendez-vous d’affaires ont été organisés. Pour en savoir plus : https://www.cyberafricaforum.com/

Retrouvez les actualités du Cyber Africa Forum (CAF) sur les réseaux sociaux :

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Posted On mardi, 29 avril 2025 07:57 Written by

Le gouvernement congolais accorde une attention particulière à la cybersécurité dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique. À cet égard, un budget de 1,3 million de dollars a été attribué à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information pour l’année 2025. 

L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE) a signé un protocole d’accord avec l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) le vendredi 25 avril. Les deux parties entendent conjuguer leurs efforts pour renforcer la sécurité des réseaux et du cyberespace national. 

Ce protocole vise à optimiser la gestion des incidents de cybersécurité et à encourager le partage d’informations entre les deux institutions. Il inclut notamment l’échange sécurisé d’informations sur les incidents et menaces émergentes, la coordination des actions face aux incidents touchant les opérateurs télécoms, la création d’un comité paritaire pour une concertation continue, ainsi que le renforcement des capacités techniques et le développement de protocoles d’intervention conjoints. 

« Ce partenariat s’est inscrit dans une vision plus large : celle d’un Congo numérique, résilient et souverain. Il a témoigné de notre engagement commun à construire un espace numérique de confiance, condition sine qua non du développement de notre économie numérique », a déclaré Louis-Marc Sakala (photo, à droite), directeur général de l’ARPCE. C’est d’ailleurs dans cette optique que le gouvernement a attribué un budget de 1,3 million de dollars aux activités de l’ANSSI en 2025. En octobre 2024, l’exécutif avait déjà organisé un séminaire de formation sur la cybersécurité à l’endroit des corps judiciaires et de répression. 

Pour le moment, le Congo est classé comme un pays de quatrième zone en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». La catégorie Tier 4 regroupe des « pays ayant obtenu un score global d’au moins 20/100, montrant un engagement de base en matière de cybersécurité ». Le pays se débrouille bien dans les volets de cadre législatif et de coopération. Toutefois, il doit redoubler d’efforts en ce qui concerne les mesures techniques, l’organisation et le développement des capacités, avec des scores respectifs de 0,3/20, 3,9/20 et 0,72/20. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 29 avril 2025 06:41 Written by

Pour répondre aux nouveaux enjeux de cybersécurité, le gouvernement ivoirien a entrepris une réforme de son arsenal juridique numérique, marquée par une redéfinition des compétences en matière de sécurité des systèmes d’information. 

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le jeudi 24 avril, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2024-950 du 30 octobre 2024 relative à la sécurisation de l’espace numérique. Présenté par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté, ce texte modernise le cadre juridique des échanges électroniques et renforce les dispositifs de cybersécurité en Côte d’Ivoire. 

Le changement principal porte sur l’abrogation de l’article 50 de la loi n°2013-546, qui confiait à l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC (ARTCI) la responsabilité de la sécurité des réseaux, de l’audit et de la certification des systèmes d’information, ainsi que de la délivrance des certificats électroniques. Désormais, ces prérogatives sont transférées à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), organisme spécialisé dans la cybersécurité. 

En parallèle, les articles 3 et 17 de l’ordonnance n°2017-500, relatifs aux échanges électroniques entre les citoyens et les administrations, sont modifiés pour remplacer les références à l’ARTCI par celles à « l’organisme compétent », désignant l’ANSSI. 

L’ANSSI est désormais chargée d’assurer la protection des réseaux et des systèmes d’information de l’État et des infrastructures critiques, de coordonner les réponses aux incidents de cybersécurité, de réaliser des audits de sécurité, de certifier les systèmes d’information, ainsi que de délivrer des certificats électroniques aux acteurs établis en Côte d’Ivoire. Elle a également pour mission de sensibiliser les administrations et les opérateurs économiques aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité.  

Ce transfert de responsabilités vise à mieux protéger l’espace numérique ivoirien en s’appuyant sur un acteur dédié et techniquement spécialisé. Il s’agit également d’assurer une meilleure interconnexion des systèmes d’information publics, dans un cadre garantissant la transparence, la neutralité technologique et la sécurité. La ratification de cette ordonnance ouvre ainsi la voie à la mise en œuvre de politiques publiques numériques renforcées, dans un environnement juridique plus cohérent et aligné sur les standards internationaux en matière de cybersécurité. 

Samira Njoya

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Côte d’Ivoire : le VITIB recherche 311 millions $ pour accélérer son développement 

Posted On lundi, 28 avril 2025 09:48 Written by

Depuis sa création en 2004, le VITIB poursuit son ambition de faire de la Côte d'Ivoire un acteur majeur dans l'innovation technologique. Aujourd'hui, il intensifie ses efforts pour attirer des investissements stratégiques et devenir un véritable pôle technologique en Afrique de l'Ouest. 

Le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), installé à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, intensifie ses démarches pour lever 180 milliards de francs CFA, soit 311 millions de dollars, destinés à financer son plan de développement à l’horizon 2028. L’objectif est de transformer sa zone franche en un hub technologique intégré, moteur d’innovation et de croissance en Afrique de l’Ouest. 

Dans cette perspective, une délégation du VITIB s’est récemment rendue en Inde pour rencontrer investisseurs et partenaires potentiels. Les échanges ont porté sur les opportunités d’investissement dans le parc, l’extension des infrastructures, les modalités de partenariat industriel et financier, ainsi que l’intégration de solutions technologiques innovantes. Parmi les acteurs rencontrés figurent notamment AXL, OKAYA Group et des représentants de l’Exim Bank of India. 

« L’Inde occupe une place particulière dans l’histoire du VITIB. Peu après sa création, le premier parc technologique de la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un soutien financier déterminant grâce à un prêt de l’Exim Bank of India, qui a permis la construction d’infrastructures clés. En hommage à ce partenariat, une partie du parc technologique a été baptisée Mahatma Gandhi », rappelle le VITIB dans un communiqué.  

S’étendant sur plus de 600 hectares, le VITIB est structuré en trois zones : production, administration et résidentielle. Il accueille des entreprises innovantes dans les secteurs des technologies de l’information et de la biotechnologie. Il offre un environnement fiscal attractif, avec une exonération d’impôts durant les cinq premières années d’activité, suivie d’un taux réduit, ainsi que des infrastructures modernes telles que des datacenters, une connexion en fibre optique et un guichet unique facilitant l’implantation des entreprises. 

Son plan stratégique vise à créer 40 000 emplois qualifiés et à attirer 1000 milliards de francs CFA d’investissements directs étrangers. Le VITIB aspire ainsi à positionner la Côte d’Ivoire comme la vitrine technologique de l’Afrique de l’Ouest, en développant un écosystème favorable à l’innovation et à la compétitivité. 

Ce roadshow en Inde s’inscrit dans une démarche plus large visant à promouvoir le parc technologique, à attirer de nouveaux acteurs des secteurs technologique et biotechnologique, et à explorer de nouveaux mécanismes de financement. En s’appuyant sur son partenariat historique avec l’Inde, le VITIB cherche à donner une nouvelle impulsion à son projet et à faire de Grand-Bassam un centre d’innovation incontournable en Afrique. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Côte d’Ivoire : ST DIGITAL pose la première pierre d’un datacenter à Grand-Bassam

Posted On lundi, 28 avril 2025 06:25 Written by
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