Le gouvernement nigérien multiplie les actions fortes pour faire des TIC un moteur du développement. Dans son parcours de transformation numérique, il bénéficie de l’accompagnement de partenaires internationaux qui déploient des outils en faveur de diverses couches de la population.
Le ministre de l’Élevage du Niger a décidé de mettre l’innovation numérique à la disposition des agriculteurs et éleveurs pour améliorer leur production et garantir leur croissance. Samedi 28 mai, il a lancé à cet effet le projet d’innovations digitales pour les agro-pasteurs (IDAN). 35 000 exploitants agricoles et pastoraux, dont 15 % de femmes et de jeunes des régions de Dosso, Tahoua et Tillabéri, sont visés. Pendant trois ans, ils s’appuieront sur une offre intégrée de solutions numériques pour augmenter leurs revenus de 10 %.
Le projet IDAN aidera les agro-pasteurs à la prise de décision éclairée quotidienne pour assurer leur subsistance. « Il s’agit du choix d’acheter des intrants ou pas, du prix auquel vendre leurs lait, peaux, bétail, céréales et légumes, mais aussi des décisions quand et vers où migrer avec leurs troupeaux », a déclaré Paul Tholen, l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Niger.
Selon le diplomate, les besoins d’information des agro-pasteurs trouveront des réponses à travers deux innovations. Un marché virtuel où proposer leurs produits et un centre d’appel où obtenir des données géo-satellitaires et des conseils sur leur production.
Le projet IDAN est mis en œuvre depuis le 1er avril 2021 par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV). Il est financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Niger à hauteur de plus de 3 milliards FCFA (4,9 millions $). Son lancement fait suite à la validation en mars 2022 de trois études commandées pour jauger son impact économique et social sur les populations cibles.
Tidjani Idrissa Abdoulkadri (photo), le ministre de l’Élevage, s’est réjoui du lancement de cette initiative qui soutient les efforts du gouvernement nigérien dans sa lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Ruben Tchounyabe
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Les technologies de l’information et de la communication ont démontré leur pouvoir transformateur dans plusieurs secteurs stratégiques en Afrique. La Santé en fait partie. Les nouvelles technologies, plus pointues, offrent aux populations l’opportunité d’anticiper des maux encore latents.
La HealthTech 54gene, spécialisée dans la biotechnologie, va aider le Sénégal à mettre en oeuvre la médecine génomique pour une meilleure compréhension des maladies héréditaires et un meilleur suivi médical des populations. Un protocole d’accord a été signé à cet effet, mardi 24 mai, à Dakar avec l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS), le service de génétique humaine de la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odonto-stomatologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Ce partenariat débutera par l’étude SEN-GENOME qui a pour objectif de caractériser la diversité génétique des populations sénégalaises. Cette étude innovante recrutera des participants appartenant aux principaux groupes ethnolinguistiques du pays. SEN-GENOME permettra de retracer l’histoire des populations sénégalaises et d’identifier des facteurs génétiques de risque aux maladies telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, certaines maladies infectieuses et les maladies génétiques rares. Elle débutera en juillet 2022 avec les premiers résultats attendus en décembre 2023.
Selon le professeur Aynina Cisse, représentant de l’ANSTS, l’idée de SEN-GENOME « a germé, suite à la constatation faite par les chercheurs que la séquence de référence du “génome humain” actuellement utilisée ne reflète pas la diversité génétique des populations africaines en général et sénégalaises en particulier ».
Pour le professeur Rokhaya Ndiaye Diallo, chef du service de génétique humaine, « la médecine du futur dépendra du patrimoine génétique (ADN) de chaque individu. Le projet SEN-GENOME, premier du genre en Afrique noire francophone, a pour but d’initier un plan de médecine génomique au Sénégal ».
L’objectif de SEN-GENOME est d’établir un génome de référence sénégalais reflétant la diversité génétique des populations. Ce génome sera utilisé pour asseoir une médecine personnalisée afin d’améliorer le diagnostic, le pronostic, le traitement et la prévention des maladies les plus courantes. Ce qui permettra également aux anthropologues de mieux cerner l’histoire socio-culturelle des communautés.
Le docteur Abasi Ene-Obong, président-directeur général de 54gene, a affirmé que « les Africains représentent la population la plus diversifiée sur le plan génétique, mais sont faiblement représentés dans les bases de données génomiques internationales. SEN-GENOME participera à combler ce gap et permettra au Sénégal de faire progresser la pratique de la médecine de précision ».
Muriel Edjo
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Le carnet médical en papier n’en a plus pour longtemps dans les centres de santé au Rwanda. Le gouvernement qui a entamé la modernisation des hôpitaux pour améliorer la prise en charge des patients est déterminé à l’achever au plus tôt.
Le Rwanda s’engage à numériser entièrement son système de santé d’ici 2024. Le projet y relatif a été annoncé par le secrétaire permanent du ministère de la Santé, Zachee Iyakaremye (photo), à l’ouverture de la deuxième édition du Symposium sur la recherche et les politiques en santé, qui s’est tenue du mardi 26 au mercredi 27 mai sous le thème « Solutions numériques et pratiques innovantes pour une meilleure santé ». L’objectif est d’avoir une identité pour chaque patient.
« Le plan d’action est d’avoir toutes les informations sur les patients en un seul endroit et de les numériser, afin que nous supprimions complètement la paperasse », a expliqué Zachee Iyakaremye. La numérisation se fera en combinant l’identification nationale personnelle avec l’identification médicale afin qu’un patient puisse avoir un numéro d’identification, qu’il peut utiliser pour obtenir un traitement dans n’importe quel établissement de santé du pays. Le projet, dans sa phase initiale, s’élève à 12 millions $. Le coût total est estimé à 35 milliards de francs rwandais (34,3 millions $).
Le projet de numérisation du système de santé s’aligne sur le plan stratégique One Health II (2019-2024). Au Rwanda, les patients qui se rendent dans les centres de santé sont encore tenus de se munir d’un carnet médical en papier, alors que plus de 400 établissements de santé sur les 513 disposent d’ordinateurs à même d’entrer les données des patients. Le gouvernement a certes lancé le processus de saisie des données médicales des patients au niveau des hôpitaux de district, régionaux et de référence, mais les installations de stockage débordent de carnets médicaux en attente de numérisation.
Selon Jean Baptiste Byiringiro, directeur du numérique au ministère de la Santé, le passage au numérique rencontre quelques difficultés, précisément dans la transmission des données de santé aux services de santé de base, mais la dynamique numérique résoudra certains problèmes actuels. Il a annoncé l’arrivée prochaine de l’infrastructure qui devra opérer la numérisation, ainsi que la construction d’un cloud de données et l’installation d’équipements, de même que la formation du personnel.
Ruben Tchounyabe
Les deux pays ont l’ambition d’améliorer les conditions de vie de leurs populations respectives grâce au haut débit à petit prix qui offre de multiples opportunités économiques et sociales. C’est l’engagement pris lors du démarrage de ce chantier en 2020.
Le Congo et le Cameroun sont officiellement interconnectés par fibre optique. Le réseau qui matérialise cette collaboration numérique des deux États a été réceptionné le jeudi 26 mai à Ouesso, à 870 kilomètres au nord de Brazzaville, par le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo, Léon Juste Ibombo (photo, au centre).
Il a expliqué que la fibre optique Congo-Cameroun dispensera les deux pays d’un emprunt futur des routes numériques internationales pour accéder à Internet. C’est de l’argent qui sera économisé par les pouvoirs publics pour un débit Internet plus rapide grâce au trafic qui demeure au niveau local. Le coût de la connectivité à haut débit sera également plus abordable pour les populations.
Grâce à une connectivité plus rapide et à petit prix, les populations congolaises et camerounaises pourront accéder aux différentes opportunités qu’offre le haut débit, notamment les services publics en ligne, l’accès à plus d’information et de connaissances, etc. Ce sont des millions de personnes qui ne seront plus exclues numériquement et pourront prendre part à la nouvelle économie.
Le réseau d’interconnexion par fibre optique Congo-Cameroun, long de 347 km et d’un coût de plus de 6,7 milliards FCFA (11 millions USD), est une composante du projet Central Africa Backbone (CAB) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont objectif est la création d’un environnement propice à l’éclosion de l’économie numérique dans la sous-région. Il a été financé par la Banque africaine de développement (BAD).
Après le Cameroun, le Congo prépare la finalisation de son interconnexion par fibre optique avec la Centrafrique lancée en même temps que le chantier le reliant au Cameroun. Elle est intégrée dans le budget 2022 adopté en mars dernier par la coordination du projet CAB au Congo.
Ruben Tchounyabe
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La pandémie de Covid-19 a nui à l’apprentissage pendant plusieurs mois en Afrique. La faible préparation des systèmes locaux d’enseignement y a contribué pour beaucoup. Les initiatives se multiplient pour que pareille situation ne survienne plus en cas de nouvelle crise.
La South African Broadband Education Networks (SABEN) annonce la connexion de 256 campus de collèges d’enseignement technique et professionnel (TVET) au haut débit en Afrique du Sud. À travers cette initiative démarrée en 2020 dans le cadre du « The TVET Campus Connection Programme (TCCP) », l’organisation non gouvernementale a doté lesdits établissements d’apprentissage d’une bande passante atteignant 200 mégabits par seconde.
Helga Watkin, la cheffe du projet chez SABEN, a expliqué que « la connectivité Internet à haut débit est essentielle pour l'enseignement et l'apprentissage ». Elle a affirmé que la connectivité a déjà permis à plusieurs établissements de proposer plus facilement des cours en ligne à leurs apprenants et de réduire leurs dépenses mensuelles.
C’est au total 283 campus de 48 collèges d’enseignement technique et professionnel que SABEN doit connecter à la dorsale du Réseau national sud-africain de recherche et d'éducation (SANReN) d'ici la fin de l'année.
En plus de leur fournir de la connectivité, l’ONG se chargera également de la maintenance et du soutien des systèmes de gestion de l'apprentissage, de la voix sur IP et de la vidéoconférence dans les campus de certaines des régions les plus reculées d'Afrique du Sud.
En Afrique du Sud, de nombreux collèges d’enseignement technique et professionnel sont fréquentés par des jeunes souvent confrontés à de nombreux défis sociaux et d'apprentissage. Lors de la pandémie de Covid-19, ces apprenants ont souffert des mesures restrictives imposées par le gouvernement et n’ont pu continuer à suivre leurs cours régulièrement. De plus, dans les quelques établissements qui ont pu se connecter, l'apprentissage en ligne s’est souvent heurté aux limites d’une connectivité qui ne supporte pas la connexion simultanée d’un grand nombre d’élèves.
Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science et de l'Innovation, Dr Blade Nzimande, a lui-même reconnu il y a quelques jours que les problèmes de connectivité Internet et de lenteur de l'accès aux ressources d'apprentissage font partie des principaux défis qui ont compromis la qualité de l'éducation pendant la pandémie.
Ruben Tchounyabe
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La cybercriminalité a pris des proportions inquiétantes au Cameroun. Les actes répréhensibles perpétrés sur le territoire national ne sont pas toujours du fait de criminels locaux. Les autorités ont décidé d’aborder ce défi sous un angle mondial.
Le président de la République du Cameroun Paul Biya a signé, lundi 23 mai, un décret autorisant l’adhésion du Cameroun à la Convention de Budapest (Hongrie) sur la cybercriminalité. Ce traité international rédigé par le Conseil de l’Europe, signé en novembre 2001 et entré en vigueur le 1er juillet 2004, est consacré à la lutte contre les crimes informatiques et les crimes sur Internet, y compris la pornographie infantile, l'atteinte au droit d'auteur et le discours de haine.
Il vient surtout consacrer la coopération internationale en matière de lutte contre les nouvelles menaces qui se multiplient sur les systèmes d’information et Internet. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), 3 105 plaintes relatives à la cybercriminalité, plus de 5 000 faux comptes sur les réseaux sociaux et sept attaques sur les sites web des administrations publiques ont été enregistrés en 2021 au Cameroun. La même année, l’Antic a évalué à 12,2 milliards FCFA (20 000 000 $) les pertes financières dues aux intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées.
L’autorisation d’adhésion signée par le chef de l’État intervient après l’adoption par l’Assemblée nationale du Cameroun, le 27 avril dernier, d’une loi l’autorisant à le faire. Les questions de sécurité sur les réseaux et la protection des données à caractère personnel sont au cœur d’une réflexion sur le continent. De nombreuses rencontres internationales se sont déjà tenues sur ces deux sujets depuis le début de l’année et d’autres sont annoncées. La mobilisation continue des secteurs public et privé qui s’observe témoigne de l’importance de la question, alors que l’Afrique a repris sa transformation numérique de plus belle.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (photo), a affirmé que l’adhésion du Cameroun à cette convention permettra au pays de renforcer son dispositif légal de protection de son cyberespace qui s’est enrichi, le 12 décembre 2010, de la loi relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Elle a ajouté que la convention contribuera à la mise en œuvre d’un cadre répressif plus ferme et aidera les juges à mieux identifier et sanctionner les actes de cybercriminalité.
Ruben Tchounyabe
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Jabu, une entreprise namibienne de commerce en ligne et de livraison du dernier kilomètre a levé 15 millions $ auprès d’un consortium d’investisseurs emmenés par l’américain Tiger Global. Ce financement de série A avait été clôturé en mars dernier, mais n’a été divulgué que récemment. Les financements levés serviront à renforcer la présence de Jabu sur son marché local mais aussi dans la sous-région d’Afrique australe.
La levée de fonds qui a connu la participation d’anciens et nouveaux investisseurs, intervient quatre mois après la dernière mobilisation de fonds réalisée au profit de Jabu.
La plateforme qui relie des détaillants à des fournisseurs locaux et étrangers de biens de grande consommation, avait obtenu, en janvier dernier, un financement de 3,2 millions $, pour étendre ses activités sur les marchés namibien et zambien, rappelle l’Agence Ecofin.
Le récent tour de série A permettra à Jabu de renforcer sa présence en Afrique australe et de poursuivre son expansion dans de nouveaux marchés comme le Botswana et Eswatini, au courant de l’année.
Jabu, qui a été mis sur pied en 2010 dans le but de corriger les inefficacités de la chaine de distribution et d’approvisionnement en Namibie, comptait plus de 6000 marchands actifs sur sa plateforme, en janvier dernier. Ce nombre a progressé de 50 %, ces quatre derniers mois, selon l’entreprise.
En Namibie, de nombreux détaillants et commerçants de biens de consommation courante connaissent des difficultés de livraison de produits commandés auprès de grossistes et distributeurs. Jabu qui s’engage dans ce secteur, a développé des canaux de distribution pour améliorer la livraison au dernier kilomètre.
Chamberline MOKO
La 5G prend progressivement ses marques sur le continent. Il lui est attribué de nouveaux usages révolutionnaires en matière de débit. De nombreux acteurs aussi bien publics que privés réfléchissent déjà sur la préparation de la jeunesse africaine aux innovations adaptées à cette technologie.
Le nouvel incubateur d’entreprises camerounais Boris Bison Youth Empowerment Business Incubator (BB Incubator) a annoncé, mardi 24 mai, la signature d’un protocole d'accord avec l’éditeur panafricain de jeux vidéo Ludique Works et le réseau finlandais d'accélérateurs d'apprentissage technologique Start North. Ensemble, ils ont l’ambition de déployer des espaces technologiques 5G d'apprentissage baptisés « 5G Mokki Tech Spaces » à travers l’Afrique.
« Notre objectif est un réseau spatial technologique panafricain qui relie le continent africain à l’Europe et au reste du monde, favorisant l’apprentissage et l’adoption de la technologie, le travail à distance et l’entrepreneuriat. En plus de promouvoir l’éducation, l’emploi et le développement économique des régions, le réseau vise également à freiner le changement climatique en utilisant les dernières technologies », a expliqué Boris Ngala (photo, à droite), fondateur et président-directeur général de BB Incubator.
La 5G s'installe progressivement en Afrique depuis 2020. Moins de dix pays ont déjà procédé à son lancement effectif. Elle est présentée comme la technologie qui soutiendra les prochains usages du monde numérique, notamment la réalité virtuelle, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle, les objets autonomes. Donner à la jeunesse africaine l’opportunité de l’expérimenter dans le développement d’applications et solutions technologiques est l'un des nombreux moyens engagés par les acteurs privés pour préparer le continent aux grands enjeux inhérents à cette technologie.
Les « 5G Mokki Tech Spaces » sont développés par Start North. Le concept est né d’un programme académique de création d’applications 5G lancé en partenariat avec l’université finlandaise d’Aalto, une des meilleures institutions de recherche et d’enseignement du pays sur la technologie. Start North, qui est chargé du déploiement du réseau d’espaces technologiques, a déjà engagé des concertations avec l’université d’Addis Abeba, en Éthiopie, et l’African School of Economics, qui possède des campus au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Bénin, pour accueillir des « 5G Mokki Tech Spaces ». En Zambie, il est prévu la mise en place d’un centre technologique 5G en zone rurale pour soutenir l’apprentissage et la recherche en agriculture.
Douglas Ogeto, co-fondateur et président-directeur général de Ludique Works, a affirmé que « le réseau 5G Mokki Tech Spaces a la capacité de servir les entreprises internationales et locales, de fournir des emplois basés sur l’économie créative et la technologie et de promouvoir l’entrepreneuriat basé sur l’apprentissage des dernières technologies et des projets pratiques qui servent les conditions locales ».
Ruben Tchounyabe
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Au lendemain de la crise de Covid-19, le marché des services financiers sur mobile s’est fait plus agressif en Afrique avec une forte diversification des offres. La concurrence ne s’est plus limitée aux prestataires de services de même nature. Les nouveaux besoins des consommateurs ont donné lieu à une bataille générale sur un marché riche d’opportunités.
Les dix dernières années ont été les témoins d’un développement conséquent du Mobile Money en Afrique. Ils étaient moins de 80 services lancés à travers le continent en 2012. En 2021, leur nombre avait atteint 173 pour 621 millions de compte enregistrés et un volume de 36,7 milliards $ de transactions financières, en croissance de 23% comparé à 2020. Même la valeur des opérations financières effectuées par Mobile Money a augmenté de 39%, comparée à l’année dernière, pour atteindre 701,4 milliards $. C’est la santé croissante du secteur au fil des années qui a suscité l’éclosion rapide de nouveaux acteurs que sont les fintechs.
Au cours des cinq dernières années, les start-up financières ont enregistré un fort dynamisme sur le continent. Celles spécialisées dans les paiements, le transfert et retrait de fonds ont vu leur nombre croître, tout comme le volume de financements mobilisés. Certaines ont pu progressivement se renforcer sur leur marché d’origine ou se développer sur plusieurs territoires.
En 2020, les smartphones représentaient moins de la moitié du nombre total de connexions mobiles.
Aujourd’hui, le marché financier en Afrique assiste à une concurrence croissante entre opérateurs Mobile Money et fintech. Une bataille qui s’annonce longue et qui traduit l’affrontement de deux modèles économiques avec leurs forces et faiblesses.
L’investissement
Depuis le lancement du Mobile Money en Afrique en 2007, les opérateurs télécoms ont consenti d’importants investissements. Plusieurs millions de dollars ont été mobilisés au fil des ans pour étendre et moderniser le réseau mobile sans lequel le service financier n’est pas accessible, déployer un réseau d’agents pour gérer les opérations financières, développer des logiciels, base de données et système financier efficaces et sécurisés pour garantir l’effectivité des transactions financières aussi bien sur mobile qu’en ligne pour ceux qui ont finalement basculé sur le numérique.
Contrairement aux opérateurs mobiles, les fintechs qui n’ont pas de réseau télécoms à bâtir et à entretenir régulièrement.
Du côté des fintech, l’investissement consenti jusqu’ici a été significatif bien qu’il puisse être considéré moindre par rapport au Mobile Money. En effet, tout comme les opérateurs télécoms, les fintechs ont investi dans le développement des systèmes informatiques qui soutiennent leur activité. Elles ont aussi investi dans un réseau d’agents et de partenariats. Cependant, contrairement aux opérateurs mobiles, les fintechs qui n’ont pas de réseau télécoms à bâtir et à entretenir régulièrement, ont davantage de marge de manœuvre. Toutefois, les opérations effectuées en ligne nécessitent d’investir dans de grandes capacités de connectivité pour le suivi en temps réel des opérations financières.
Les offres
Les fintechs ont proliféré parce qu’elles ont identifié des besoins mal desservis ou bien de nouveaux marchés liés à de nouveaux usages comme le micro-crédit. Pour Said Bourjij, expert en financements et développement (Afrique francophone et bassin méditerranéen) et directeur général d’Epargne Sans Frontière, « la fintech a deux particularités : elle s’appuie sur la maîtrise du numérique, mais surtout, elle place le client au cœur de ses modèles en cherchant à répondre à ses nouveaux usages. La dynamique des offres y est forte mais aucune n’a l’objectif de couvrir l’ensemble des pans du secteur financier ».
De son côté, le Mobile Money a évolué avec le temps. Il n’a rien à envier aux fintechs puisqu’il peut leur tenir tête en proposant aux consommateurs des solutions de valeur similaire.
Au-delà de l’envoi et du retrait de fonds, ils ont su ajouter à leur service une diversité d’options, notamment le paiement marchand, le règlement de factures, le transfert international, la micro-épargne, le micro-crédit, etc. et même à offrir l’ensemble sur une plateforme numérique très fonctionnelle.
On peut l’observer avec des services comme le M-Pesa de Safaricom, Orange Money ou encore MTN MoMo dans certains pays. Au-delà de l’envoi et du retrait de fonds, ils ont su ajouter à leur service une diversité d’options, notamment le paiement marchand, le règlement de factures, le transfert international, la micro-épargne, le micro-crédit, etc. et même à offrir l’ensemble sur une plateforme numérique très fonctionnelle. C’est cette conjonction des offres et du numérique qui explique la puissance de M-Pesa, qui est devenu en 2021 le principal moteur de la croissance financière de Safaricom Kenya. M-Pesa a représenté 38,3 % du revenu annuel de l’opérateur télécom estimé à 2,5 milliards $.
L’accès aux services
Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), le taux de pénétration de l’Internet mobile était de 28% en Afrique subsaharienne en 2020 contre un taux de pénétration du mobile de 46%.
Dans son rapport « L’Economie Mobile Afrique Subsaharienne 2021 », l’Association explique que sur les 1084 millions de personnes recensées dans la région, 303 millions (28%) étaient connectés, 206 millions n’étaient pas du tout couvertes par un réseau mobile (19%) et 575 millions de personnes (53%) vivaient dans des zones couvertes par des réseaux de haut débit mobile mais n’utilisaient pas encore les services de l’Internet mobile. Toujours selon GSMA, les smartphones représentaient moins de la moitié du nombre total de connexions mobiles. Par contre, l'Afrique subsaharienne affichait le pourcentage le plus élevé de connexions mobiles sur téléphones basiques. Soit 45% de toutes les connexions mobiles.
Les opérateurs Mobile Money, par contre, grâce à la technologie USSD qu’ils proposent en parallèle au numérique, ont leurs services financiers sur mobile accessibles aussi bien en ville que dans les villages. Un atout qui garantit une longueur d’avance sur les rivaux numériques.
Les populations rurales d'Afrique subsaharienne étaient 60% moins susceptibles d'utiliser l'Internet mobile que celles des zones urbaines. Conséquence, les fintechs dont les services sont essentiellement accessibles par Internet ne peuvent satisfaire qu’aux besoins des populations des zones urbaines. Les opérateurs Mobile Money, par contre, grâce à la technologie USSD qu’ils proposent en parallèle au numérique, ont leurs services financiers sur mobile accessibles aussi bien en ville que dans les villages. Un atout qui garantit une longueur d’avance sur les rivaux numériques.
45% du marché reste inaccessible pour les Fintechs.
Par son accessibilité par USSD, le « Mobile Money joue le rôle de catalyseur pour un large éventail d’autres services qui pourraient contribuer à résoudre des problèmes socio-économiques et environnementaux majeurs, comme l'accès aux services de première nécessité, le maintien des moyens de subsistance des petits exploitants agricoles et la distribution rapide d'une aide monétaire aux populations vulnérables », soutient GSMA.
Les tarifs
Les opérateurs Mobile Money et les fintechs sont quasiment déjà aux prises sur les mêmes offres, bien qu’ils n’adressent pas encore totalement les mêmes niches de marché. C’est d’ailleurs conscientes des opportunités ratées au niveau de la population rurale que certaines fintechs ont fait de la guerre tarifaire un axe essentiel de leur conquête du marché urbain. Une stratégie que déplorent les opérateurs de Mobile Money mais qui a tout de même, au final, contribué à la création de valeur pour les consommateurs. Dans certains pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, il est indéniable que l’action des fintechs a entrainé une baisse des prix des services Mobile Money.
C’est d’ailleurs conscientes des opportunités ratées au niveau de la population rurale que certaines fintechs ont fait de la guerre tarifaire un axe essentiel de leur conquête du marché urbain.
En 2020, GSMA qui redoutait déjà que cette stratégie tarifaire agressive soit largement adoptée par les fintechs interpellait les acteurs du Mobile Money sur la nécessité de diversifier leurs modèles de revenus pour devenir plus résilients et ne plus dépendre essentiellement des frais payés par les clients. En juin 2020, les prestataires interrogés dans le cadre de l'enquête sur l'adoption des services de Mobile Money dans le monde indiquaient qu'en moyenne, 87 % de leurs revenus provenaient des frais payés par les clients.
L’Association estimait que cette forte dépendance à cette catégorie de frais aurait pour conséquence une exposition accrue aux chocs de court terme qui pourraient se produire à l’avenir. Elle soutenait qu’en « plus de protéger les prestataires de services de Mobile money des chocs de demande à court terme, la diversification vers des segments à plus forte valeur ajoutée peut également se révéler avantageuse pour les utilisateurs, en permettant de proposer des services à des tarifs plus compétitif ».
Le cadre règlementaire
Dans certains marchés, les opérateurs télécoms ont été contraints par le cadre règlementaire en vigueur de séparer leurs activités mobiles de leurs activités Mobile Money. Les nouvelles filiales se sont ainsi soumises à un cadre légale strict édicté par les banques centrales des pays ou régions économiques dans lesquels elles opèrent. En fonction des types de services offerts, des exigences légales préalables ont été définies, notamment l’obtention d’une licence d’exploitation qui définit clairement le champ d’opération. Idem pour les fintechs qui souhaitent fournir les mêmes types de services. Dans l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (Uemoa), la BCEAO ne transige pas dessus. Pour les opérateurs Mobile Money, cette séparation des activités mobiles et financières donne l’opportunité d’adopter la même stratégie opérationnelle que les fintechs et de se débarrasser des coûts liés à la maintenance du réseau télécoms. Se concentrer uniquement sur le service et batailler à coup d’innovations et de valeur ajoutée pour être leader.
Au final, que la concurrence s’intensifie entre les différents acteurs du Mobile Money et de la fintech et que leurs modèles économiques s’entrechoquent avec leurs forces et faiblesses, GSMA se réjouit de l’impact que ces différentes interactions ont sur le développement de l’inclusion financière des populations africaines. L’Association encourage d’ailleurs ces différents acteurs du secteur financier sur mobile et en ligne à plus d’engagement en faveur des consommateurs dont seule la décision déterminera leur rentabilité.
Muriel Edjo
Depuis plusieurs années, la protection de la propriété intellectuelle en Afrique s’est retrouvée au cœur des débats. Malgré la présence d'organisations dédiées, la contrefaçon est légion sur le continent. Le Nigeria a décidé de se tourner vers la technologie pour offrir une solution à ses créateurs.
Le gouvernement nigérian a signé un accord exclusif de 3 ans avec Developing Africa Group (DAG), une organisation de commercialisation des droits de propriété intellectuelle (DPI) basée au Royaume-Uni, apprend-on d’un communiqué paru le lundi 23 mai. L’objectif est de lancer un portail national qui permettra la commercialisation internationale de toutes les formes de propriété intellectuelle créées et enregistrées dans le pays.
La plateforme sera basée sur la blockchain d’Algorand, une infrastructure blockchain publique et open source, et le système de paiement intégré sera mis en place par Koibanx, une société spécialisée dans la fourniture de plateformes et de produits financiers basés sur la blockchain.
Ben Oguntala (photo), président-directeur général de DAG, justifie le choix d’Algorand en expliquant que « son protocole fournit non seulement les performances, l'évolutivité, la sécurité et les fonctionnalités requises pour mettre en œuvre un projet d'une telle envergure, mais qu'il est également respectueux de l'environnement, ce qui est important pour le gouvernement et correspond parfaitement à la philosophie de l'économie des créateurs que nous ciblons ici ».
Bien que le Nigeria ne figure pas parmi les pays de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (l’OAPI), un regroupement de 17 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale dont le siège est à Yaoundé (Cameroun), le pays ne ménage pas ses efforts dans le secteur. Selon des études menées par l'Union européenne, les petites et moyennes entreprises possédant des droits de propriété intellectuelle génèrent jusqu'à 68 % de revenus plus que celles qui n'en possèdent pas.
Les Nigérians pourront profiter de la plateforme dès cette année, puisqu’elle devrait être lancée avant janvier 2023. Les marques, les brevets et toutes les formes de droits d'auteur tels que les chansons, les paroles, les vidéos, les émissions, les conférences, les podcasts et toutes les formes de contenu diffusable pourront être échangés et vendus contre redevances sur le portail.
Adoni Conrad Quenum
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Malgré la présence de nombreux concurrents, le marché des véhicules d’occasion continue à enregistrer de la croissance en Égypte. Sylndr compte séduire davantage de clients. La confiance reçue des investisseurs crédibilise son modèle économique.
L’autotech égyptienne Sylndr, spécialisée dans la vente et l’achat de véhicules d’occasion, a levé 12,6 millions $ auprès d’un groupe d’investisseurs conduit par la société saoudienne de capital-risque Algebra Ventures. L’annonce a été faite le lundi 23 mai par Omar El Defrawy, cofondateur et président-directeur général de la start-up.
À travers ce financement, l’entreprise vise la mise à l’échelle de sa capacité opérationnelle, le développement de son infrastructure technologique, la croissance des stocks et la construction de ses canaux de vente au détail pour les clients. Sylndr envisage de doubler la taille de son équipe d'ici la fin de l'année et de s'ouvrir aux acheteurs au quatrième trimestre ou au premier trimestre 2023.
Omar El Defrawy a déclaré que la vision de l’entreprise est de devenir rapidement le détaillant de voitures d’occasion le plus fiable en Égypte et au Moyen-Orient. « Le principal problème que nous essayons de résoudre en Égypte est une méfiance totale entre les acheteurs et les vendeurs de voitures d’occasion sur les marchés […] imaginez que vous permettez le financement et rendiez les voitures beaucoup plus abordables pour les gens, c’est une proposition de valeur fondamentale que nous voulons également offrir », a-t-il expliqué.
Depuis 2020, l’Égypte est l’un des pays où le marché des véhicules d’occasion enregistre de la croissance selon Ken Research. L’une des raisons est le coût élevé des voitures neuves. Les modèles de voitures populaires coûtent environ 15 000 $ dollars en moyenne et sont hors de portée pour de nombreux Égyptiens, surtout dans un système qui finance difficilement l’achat. Des start-up comme Cazoo, Cars 24 ou encore Spinny ont décelé le potentiel du marché et mettent également en oeuvre des stratégies pour le conquérir.
La start-up compte tirer ses revenus des ventes au détail, des ventes aux enchères, des concessionnaires et des ventes B2B. D’autres revenus seront issus des intérêts des financements, l’assurance, les frais d’assistance routière et d’autres services à valeur ajoutée, prévoit le PDG.
Ruben Tchounyabe
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Dans le cadre de son programme de soutien aux incubateurs angolais, initié en 2021, la SFI s’est engagée à soutenir l’incubateur de start-up Acelera Angola, en vue d’accompagner la croissance d’entreprises technologiques innovantes, et faciliter leur essor.
La Société financière internationale (SFI), filiale du groupe de la Banque mondiale, chargée du secteur privé dans des pays en développement, a récemment annoncé la conclusion d’un partenariat avec l’accélérateur et incubateur angolais de start-up, Acelera Angola. Dans ce cadre, la SFI s’est engagée à financer et apporter une assistance technique ainsi qu’une aide matérielle à des entreprises technologiques et innovantes angolaises.
« Grâce à ce partenariat, la SFI travaillera avec un acteur clé de l'écosystème entrepreneurial angolais, et soutiendra directement les start-up pour les aider à évoluer, innover et créer des emplois », a déclaré Carlos Katsuya (photo, à gauche), directeur de la SFI pour l'Angola.
Cette collaboration fait partie d’un programme de soutien aux incubateurs en Angola, lancé en novembre 2021 par la SFI avec le soutien de l'Union européenne. L’initiative vise à aider les incubateurs et accélérateurs à étendre leur couverture et leur impact dans le pays, et à surmonter les obstacles juridiques et réglementaires qui freinent le développement des start-up.
Les ressources permettront à Acelera Angola de soutenir directement des entreprises à différentes étapes de croissance, à travers des programmes d’accélération, de mentorat et de coaching, ainsi que des conseils stratégiques pour améliorer leur capacité opérationnelle, et faciliter les partenariats stratégiques avec d'autres parties prenantes. En outre, la SFI aidera ces entreprises à accéder à des marchés pour proposer leurs produits, mais aussi à attirer des investisseurs qui apporteront les capitaux nécessaires pour soutenir leur développement.
En Angola, les entreprises technologiques et innovantes ont souvent du mal à accéder à un soutien financier et matériel alors qu’elles disposent d’un potentiel important, et participent à l’essor des secteurs clés de l’économie. En 2021, les start-up du pays ont été moins dynamiques, en termes de levées de fonds par rapport à leurs homologues de la même région.
Chamberline MOKO
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Lors du sommet sur la cybersécurité de Lomé, en mars dernier, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a encore appelé les nations africaines à collaborer pour protéger leur cyberspace. Une action indispensable pour barrer la route à toute forme d’exploitation numérique.
L’Assemblée Nationale de la République du Niger a entériné une série de projets de lois de ratification lundi 23 mai. Réunis en séance plénière, les députés ont donné leur accord pour la ratification entre autres de la Convention de l'Union Africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel adoptée le 27 Juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale).
L’accord des députés intervient après celui du gouvernement, intervenu en conseil des ministres le 13 janvier dernier. Dans le document qui dresse la liste des pays ayant déjà ratifié la convention, la Commission de l’Union Africaine considère d'aileurs la convention ratifiée par le Niger depuis février dernier. L’acte de l’Assemblée Nationale mène la procédure législative à son terme. Au total, 13 pays ont déjà ratifié la convention. Il ne manque plus que deux pour atteindre le quota requis à son entrée en vigueur sur le continent.
Selon Youssouf Mohamed Elmouctar (photo), le commissaire du gouvernement, par ailleurs ministre délégué auprès du ministre d’État chargé des Affaires étrangères et de la Coopération, la ratification de la convention de l’Union africaine permettra au Niger de définir ses objectifs et grandes orientations en matière de société de l'information. Elle lui permettra aussi de renforcer sa législation en matière de technologie de l'information et de la communication (TIC) en cohérence avec la vision continentale.
Depuis la Covid-19, de nombreux pays ont accéléré leur transformation numérique à travers l’amélioration de la connectivité. Plusieurs ont également fait de la sécurité de leurs systèmes d’information et des données à caractère personnel une priorité, conscients de la crédibilité qu’acquièrent un réseau imperméable aux intrusions et un marché qui protège les informations des consommateurs de toute exploitation abusive. Les rencontres internationales sur ces deux questions se multiplient d’ailleurs depuis janvier 2022 sur le continent.
Au Niger, la ratification de la convention de l’Union africaine cadre avec la volonté du gouvernement de faire du numérique un vecteur de croissance et de développement national. La protection des systèmes d’information et des données personnelles revêt des enjeux de sécurité nationale, de développement économique et social.
Muriel Edjo
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Depuis 2018, le gouvernement kényan a engagé un plan quinquennal d’amélioration du plateau sanitaire à travers le développement de l’infrastructure et l’augmentation du nombre de professionnels. Face aux défis qui demeurent hors des zones urbaines, la technologie est perçue comme une solution adéquate.
Le gouvernement du Kenya s’apprête à lancer un programme de télémédecine dans tout le pays. Il mettra l’accent sur les zones reculées afin d’améliorer l’accès du plus grand nombre aux soins de santé de qualité. À travers l’Autorité des communications, 600 millions de shillings (5,1 millions $) ont déjà été mobilisés pour introduire la télémédecine dans 20 établissements de santé publics.
D’après le Dr Joseph Sitienei, responsable du département de gestion des services de santé au ministère kényan de la Santé, la télémédecine « est la direction à suivre pour qu'aucune partie du pays ne se sente laissée pour compte dans la fourniture de services de santé de qualité, et surtout pour réduire le coût de la recherche de soins de santé pour les patients ».
Dans son rapport statistique de 2020, coïncidant avec le rapport d’examen à mi-parcours du plan stratégique et d'investissement du secteur de la santé 2018-2023, le ministère kényan de la Santé indique que le seuil de densité de base des agents de santé (docteurs, infirmières et agent cliniciens) requis pour une prestation de services efficace a augmenté sensiblement depuis 2018. Bien qu’il fût toujours inférieur au seuil de 23 pour 10 000 habitants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’objectif national de 24,4/10 000, il est tout de même passé à plus de 20,6 pour 10 000 habitants enregistrés en 2018.
En 2019, l’évaluation harmonisée des établissements de santé relevait déjà que le pays a atteint l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2 pour 10 000 habitants en affichant une densité nationale de 2,2 pour 10 000 habitants. Cependant, 14 comtés (30 %) étaient encore en dessous de l'objectif.
Cependant, l’accès aux spécialistes installés dans les grandes villes pose toujours problème, notamment pour les populations rurales qui ont plus accès à des centres de santé et dispensaires qu’à des hôpitaux de référence. La télémédecine viendra répondre à ce besoin pour des diagnostics plus poussés. Le programme de télémédecine a déjà été engagé en phase pilote dans les hôpitaux publics de Kenyatta et d’Isiolo.
« Si nous ne pouvons pas fournir suffisamment de personnel qualifié dans tous nos établissements de santé, nous pouvons certainement emmener le personnel qualifié dans les zones rurales grâce à la télémédecine », estime le Dr Joseph Sitienei.
Muriel Edjo
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