Les autorités malgaches veulent accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un pilier de l’économie. Cela concerne tous les secteurs, y compris celui de la santé.
Le gouvernement malgache a officiellement lancé le projet de digitalisation des hôpitaux. Le ministère de la Santé publique et le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications (MDNPT) ont signé une convention de partenariat le vendredi 14 mars pour ce projet qui vise à établir la bonne gouvernance et la transparence au sein des hôpitaux publics et à rapprocher les services de santé de la population.
« Plusieurs étapes sont prévues dans ce projet, mais l'optimisation du parcours patient ainsi que la prise en charge des patients ont été définies comme priorités car ayant des impacts directs au quotidien de la population Malagasy », a déclaré le MDNPT dans un communiqué sur sa page Facebook. Zely Arivelony Randriamanantany (photo, à droite), ministre de la Santé publique, a ajouté qu’une fois les outils et systèmes numériques déployés, l'encadrement des patients et les mouvements financiers pourront être suivis de façon adéquate.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement malgache de mettre le numérique au service du développement national, conformément au Plan stratégique quinquennal du numérique 2023-2028 qui vise à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique. Dans le domaine de la santé, l’exécutif veut investir dans le capital humain et la bonne gouvernance, améliorer l’accès aux soins et renforcer la confiance dans le système de santé national.
Le programme peut contribuer à améliorer les services de santé et optimiser les décisions grâce à la collecte, le stockage et l’analyse en temps réel des données, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans son rapport « Health Data Digitalization in Africa Unlocking the potential », publié en 2024, l’organisation déclare : « Cette approche axée sur les données aide les professionnels de santé à choisir les traitements appropriés et soutient les décideurs politiques dans l’élaboration de politiques de santé impactantes ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’essor d’Internet en Afrique accélère le développement d’infrastructures numériques adaptées aux évolutions technologiques. Cette transformation favorise l’e-santé, en améliorant l’accès aux soins et en optimisant la gestion des services médicaux.
Dans le cadre de l’Initiative Présidentielle pour la Santé (IPS), le Burkina Faso prévoit de déployer un système d’information hospitalier. Ce projet a été au cœur des discussions entre la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), et son homologue de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou (photo, à gauche), lors d’une réunion tenue le lundi 10 mars. L’objectif principal était de faire le point sur les travaux en cours et de valider les orientations du plan numérique lié au projet.
« Ce volet numérique est une priorité pour le gouvernement, qui entend renforcer la souveraineté nationale dans le domaine du numérique et améliorer l’efficacité du système de santé », ont souligné les ministres à l’issue des discussions. Ils ont également salué l’avancement du projet et félicité les équipes techniques pour leurs progrès. Ils ont encouragé la poursuite des efforts pour accélérer la modernisation des infrastructures sanitaires grâce aux solutions numériques.
Le déploiement du système d’information hospitalier inclut plusieurs volets essentiels : le raccordement des établissements de santé au Réseau informatique national (RESINA), la mise en place de réseaux locaux, l’équipement en matériel informatique, le choix d’une plateforme de gestion adaptée et la sécurisation des données médicales. Cette initiative vise à optimiser la coordination entre les établissements de santé et à améliorer l’efficacité du suivi médical des patients.
Dans un contexte où le Burkina Faso fait face à des défis majeurs en matière d’accès aux soins, la numérisation du secteur de la santé apparaît comme une solution clé. Parmi les enjeux principaux figure la gestion du dossier médical électronique. En centralisant les informations de santé des patients, cet outil permet un suivi plus précis, une meilleure prise en charge et une réduction des erreurs médicales. Toutefois, sa mise en œuvre exige des infrastructures fiables, un cadre réglementaire rigoureux pour assurer la confidentialité des données et une formation adaptée des professionnels de santé.
Ainsi, à travers ce projet, le Burkina Faso entend poser les bases d’un écosystème e-santé performant, capable de répondre aux besoins de sa population tout en s’inscrivant dans les tendances numériques qui transforment le secteur médical à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Cette solution révolutionnaire aspire à transformer la gestion des maladies cardiovasculaires en Afrique, en offrant un suivi continu et un accès facilité aux professionnels de santé.
LeevLong est une solution de télésurveillance médicale développée par une jeune pousse camerounaise. Elle vise à améliorer la qualité de vie des patients, notamment ceux souffrant de maladies cardiovasculaires. Le service lancé en 2024 est dirigé par Haoua Dally.
Le kit de la healthtech combine des dispositifs connectés à des applications mobiles et web pour assurer un suivi en temps réel des signes vitaux et faciliter la communication entre patients et professionnels de santé. Elle se compose ainsi de trois supports (bracelet, brassard et débardeur) et d'un dispositif connecté. Celui-ci permet la collecte en temps réel des signes vitaux du patient (la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la température corporelle, etc.), avec transfert des données via Wi-Fi, Bluetooth ou GSM. Des alertes sont émises en cas de dépassement des seuils critiques.
L’application mobile pour les patients, de son côté, offre aux patients la possibilité de visualiser leurs paramètres vitaux en temps réel, de recevoir des notifications et des recommandations en cas d'anomalie, de bénéficier d'une assistance médicale via téléconsultation et forums, ainsi que de planifier la prise de médicaments et les rendez-vous médicaux.
Les plateformes web et mobile pour les médecins permettent aux professionnels de santé d'accéder en temps réel aux données de santé de leurs patients, d'effectuer des téléconsultations selon leurs disponibilités, de recommander des actions en cas d'anomalie des signes vitaux, et de communiquer via des forums ou une messagerie dédiée.
Pour accéder aux services de LeevLong, il faut, dans un premier temps, acquérir le kit puis souscrire à un abonnement. L’abonnement de base inclut la visualisation des paramètres en temps réel, l'accès à un forum de discussion et l'historique des paramètres. Le standard comprend les services de l'abonnement de base, avec en plus des alertes en cas d'anomalie et la possibilité de téléconsultation et le premium offre tous les avantages de l'abonnement standard, avec en supplément un assistant virtuel et la planification des médicaments et des rendez-vous.
En février dernier, lors de l’Orange Summer Challenge, le concours international d’Orange dédié à l'entrepreneuriat responsable en Afrique et au Moyen-Orient, la solution camerounaise a fini sur la 3e marche du podium. Elle bénéficiera, en plus du soutien d’Orange, de celui de Nokia qui compte attribuer une dotation de 40 000 € (environ 41 630 $) pour financer la préincubation et l'incubation des projets.
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
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Dans un contexte où la transformation numérique devient un levier clé pour l'amélioration des services de santé, SehaLink se positionne comme une solution innovante pour le parcours médical des patients au Maroc.
SehaLink est une solution numérique développée par une jeune pousse marocaine pour faciliter l'accès aux soins en centralisant les dossiers médicaux des patients pour des échanges plus efficaces avec tous les professionnels de santé. La start-up basée à Casablanca a été fondée en 2020 par Meryem Reneja, sous le nom initial de ta7alil.ma.
« Après avoir vécu à l’étranger, j’ai constaté à quel point la santé était digitalisée dans d’autres pays, et je voulais apporter cette avancée à mon propre pays. Mon désir de contribuer à ce domaine s’est renforcé lorsque je suis tombée enceinte et qu’il m’était difficile de gérer toutes mes analyses et ordonnances en format papier » a indiqué la fondatrice dans une interview accordée en septembre 2023 à Le Monde Féminin.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android. L’utilisateur se crée un compte sur la plateforme et a la possibilité de prendre rendez-vous en ligne un médecin généraliste ou un spécialiste ou encore d'accéder à l'historique médical.
L’un des principaux atouts de SehaLink réside dans sa capacité à connecter les différents acteurs du système de santé : médecins, laboratoires, pharmacies et patients. Cette interconnexion garantit un suivi médical personnalisé, réduit les risques liés à la perte d’informations et optimise la prise en charge des patients. Elle permet également d’améliorer l’accès aux soins de santé, notamment pour les patients dans les régions reculées ou encore de réduire les délais d’attente grâce à la prise de rendez-vous en ligne.
« Nous prévoyons de continuer à développer notre application de santé ta7alil.ma, en ajoutant de nouvelles fonctionnalités pour offrir un soutien encore plus complet aux patients marocains. De plus, nous explorons des opportunités de collaboration avec des professionnels de la santé pour renforcer notre impact. Ensuite, nous avons l’intention de nous lancer dans une expansion internationale dans d’autres pays en Afrique » a ajouté Meryem Renaja.
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
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Avec ses kiosques, Telemedan veut faciliter l’accès aux soins de santé au Tchad et en Afrique
Dans le but de fournir aux populations des zones reculées en Afrique un accès aux soins sanitaires, Abakar Mahamat a mis en place une solution d’e-santé soutenue par diverses instances, dont le ministère tchadien de la Santé et la Banque mondiale.
Telemedan est une solution d’e-santé développée par une jeune pousse tchadienne. Elle vise à améliorer l'accès aux soins de santé dans les régions reculées et mal desservies du pays. La start-up basée dans la capitale N’Djamena a été fondée en 2021 par Abakar Mahamat. Telemedan et est appuyée par diverses entités, dont le ministère de la Santé, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ou encore la Banque mondiale.
La healthtech déploie des kiosques de télémédecine alimentés à l'énergie solaire et équipés d'outils de diagnostic tels que des électrocardiogrammes (ECG), des stéthoscopes, des oxymètres et des sondes à ultrasons. De quoi permettre aux patients des zones rurales de bénéficier de téléconsultations avec des professionnels de la santé situés dans des régions mieux équipées.
« Notre objectif est de rendre les soins de santé abordables, accessibles et évolutifs, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte, en particulier dans les zones où les infrastructures sont limitées » a déclaré Abakar Mahamat à Disrupt Africa.
Pour accéder aux soins, il faut passer par l’application mobile de la solution accessible sur iOS et sur Android. La jeune pousse a également mis en place un code USSD pour les personnes sans accès à Internet. Il faut souligner que le taux de pénétration d’Internet au Tchad était de 22,5% en janvier 2024, selon les données de DataReportal.
Depuis son lancement, Telemedan a servi à plus de 2000 utilisateurs et réalisé près de 10 000 consultations. L'entreprise prévoit d'étendre ses opérations à d'autres pays d'Afrique subsaharienne, avec pour objectif de déployer 100 kiosques et de toucher 1 million de personnes au cours des trois prochaines années, d’après les propos d’Abakar Mahamat.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Après avoir terminé ses études en Europe, il retourne en Algérie avec la volonté de mettre ses compétences au service de son pays. En tant qu'entrepreneur, il met la technologie au service de la santé pour en faciliter l'accès à tous.
Amine Babou (photo), diplômé d’une école de commerce, est un entrepreneur technologique algérien. Il est cofondateur et président-directeur général de Beesiha, une entreprise spécialisée dans la santé numérique.
Fondée en 2019, Beesiha est une plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne visant à améliorer l’accès aux soins et à simplifier l’expérience des patients en Tunisie. Entièrement gratuit, son service est accessible via une application mobile et un site internet. Pour les médecins, Beesiha propose un agenda en ligne synchronisé avec les rendez-vous de leurs patients, leur permettant ainsi de mieux organiser les consultations et de fluidifier la gestion des salles d’attente.
« Beesiha répond à une problématique que nous avons tous subie. Trouver un médecin, son adresse, se déplacer pour un rendez-vous, revenir pour la consultation, attendre parfois durant des heures dans la salle d’attente, toutes ces contraintes que nous subissons tous peuvent être résolues avec une meilleure organisation. Notre application est conçue pour rendre l’accès aux soins plus simple », explique Hambli Charef, chargé des relations publiques de la start-up entre 2020 et 2021.
En 2022, Amine Babou a également cofondé DKS, une agence de communication et d’image dédiée aux athlètes de très haut niveau. Il est diplômé de l’ESSEC Business School, en France, où il a étudié l’entrepreneuriat, la finance et l’économie.
Sa carrière professionnelle a débuté en 2014 à Junior ESSEC Conseil, une junior entreprise européenne, où il a exercé en tant qu’analyste et géomètre. En 2015, il a travaillé comme vendeur chez Mercer Maurice Energy Solutions Limited, une entreprise commerciale basée au Royaume-Uni. Entre 2017 et 2019, il a occupé le poste de consultant en gestion de projet chez Atos Consulting, une société spécialisée dans la transformation digitale.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La collaboration entre start-up est un levier essentiel pour stimuler l’innovation et accélérer la croissance. En mutualisant les ressources, les compétences et les réseaux, elles surmontent plus facilement les défis liés au financement, à l’expansion et à l’accès aux marchés.
Le programme « Digital Tunisia » a récemment lancé sa première phase, dédiée au secteur de l’agritech. Ce projet, porté par le cabinet de conseil STECIA International en partenariat avec le programme Qawafe d’appui aux start-up tunisiennes, a pour objectif de faciliter l’accès des entreprises tunisiennes opérant dans les secteurs de l’agritech, de la healthtech et de l’edtech aux marchés du Sénégal et de la Mauritanie.
Dans cette phase initiale, cinq entreprises tunisiennes innovantes auront l’opportunité de bénéficier d’un accompagnement sur mesure, comprenant des formations spécifiques et des conseils stratégiques pour faciliter leur pénétration sur le marché sénégalais. Une mission de prospection est programmée pour mai 2025, offrant ainsi aux entreprises participantes la possibilité de rencontrer des partenaires locaux et de découvrir des opportunités de collaboration.
La deuxième phase du programme mettra l’accent sur les secteurs de la healthtech et de l’edtech. Six entreprises tunisiennes évoluant dans ces domaines seront sélectionnées pour se préparer à une incursion sur le marché mauritanien. Une mission de prospection et des rencontres B2B y seront organisées en octobre 2025, offrant aux participants l’occasion d’explorer les opportunités d’exportation et de coopération.
Ce programme, financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France, s’inscrit dans un cadre de coopération régionale visant à renforcer les échanges commerciaux et technologiques entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. L’objectif est de dynamiser l’innovation et de renforcer les capacités des entrepreneurs de la région. Ce projet s’aligne ainsi avec les objectifs du programme Qawafel, qui soutient les initiatives de développement économique dans les pays du Maghreb et d'Afrique de l’Ouest.
À terme, le projet devrait permettre de renforcer les synergies entre les acteurs économiques des trois pays, de positionner les entreprises tunisiennes comme des partenaires clés dans l’écosystème entrepreneurial régional, et d’ouvrir la voie à de futures collaborations dans d’autres secteurs stratégiques, stimulant ainsi la coopération interrégionale et le développement de solutions technologiques adaptées aux besoins du marché africain.
Samira Njoya
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Le secteur de la santé est d'une grande importance pour la Tunisie, où l'efficacité et la transparence sont essentielles. Pour répondre aux besoins croissants de la population et améliorer les services, le pays s'est engagé pleinement dans la numérisation du secteur.
Le ministre tunisien de la Santé, Mustapha Ferjani (photo, à droite), a procédé le mercredi 22 janvier à l’inauguration d’une plateforme numérique dédiée à la gestion des médicaments et des produits de santé. Développée par l’Agence nationale des médicaments et des produits de santé (ANMPS), cette initiative marque un tournant dans la transformation numérique du secteur pharmaceutique tunisien.
« Cette initiative permettra à la Tunisie de rejoindre les rangs des pays développés qui s’appuient sur l’industrie pharmaceutique et l’exportation des médicaments », a affirmé M. Ferjani. Il a également souligné que cette innovation contribuera à améliorer le classement de la Tunisie dans les standards sanitaires mondiaux en visant le niveau GBT3 établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La plateforme numérique permettra entre autres de simplifier et accélérer les procédures administratives, notamment pour la délivrance des autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments et des licences de promotion. Elle renforcera également la traçabilité des médicaments, tout en rendant les services administratifs accessibles en ligne pour les citoyens.
Ce projet, réalisé par une équipe de plus de 100 experts tunisiens avec le soutien des États-Unis, s’inscrit dans un vaste programme de numérisation des services en Tunisie, visant à moderniser plusieurs secteurs stratégiques. Les efforts déjà entrepris dans ce domaine ont permis au pays de se hisser à la première place en Afrique du Nord et à la troisième place sur le continent dans l’administration électronique, selon le rapport « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » des Nations unies (UN DESA). Avec un indice de développement de l'administration en ligne de 0,6935 sur 1, la Tunisie dépasse largement la moyenne africaine de 0,4247.
En plus de moderniser l’administration pharmaceutique, cette initiative promet de renforcer la transparence, d’attirer des investissements et d’améliorer l’interconnexion entre les administrations. Avec cette avancée, la Tunisie confirme son rôle de leader régional dans la transformation numérique, tout en consolidant sa souveraineté sanitaire et en s’alignant sur les meilleures pratiques mondiales.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités malgaches veulent accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un pilier de l’économie. Cela touche tous les secteurs, dont la santé.
Le gouvernement malgache se prépare pour la numérisation des hôpitaux du pays. Stéphanie Delmotte, ministre du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, a tenu une réunion avec les responsables du ministère de la Santé publique fin de la semaine dernière. La rencontre a notamment permis de choisir deux sites pilotes pour démarrer le programme.
« Ce programme a pour objectif de moderniser les hôpitaux publics grâce au numérique, avec des priorités comme la gestion des flux de patients, la traçabilité des dossiers médicaux et la transparence des services », a déclaré le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications dans une publication sur Facebook le lundi 20 janvier.
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des ambitions du gouvernement malgache « de mettre le numérique au service du développement national », conformément au Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023-2028 qui vise à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique. Dans le domaine de la santé, l’exécutif veut investir dans le capital humain et la bonne gouvernance, améliorer l’accès aux soins, renforcer la confiance dans le système de santé national.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’en Afrique, la numérisation des données de santé peut améliorer les services de santé et optimiser les décisions grâce à la collecte, le stockage et l’analyse en temps réel des données. Dans son rapport « Health Data Digitalization in Africa Unlocking the potential » publié en 2024, l’organisation déclare : « cette approche axée sur les données aide les professionnels de santé à choisir les traitements appropriés et soutient les décideurs politiques dans l’élaboration de politiques de santé impactantes ».
Cependant, l’OMS souligne que les efforts visant à améliorer les services de santé en Afrique grâce au numérique sont souvent entravés par la fragmentation des systèmes de santé et d’information sanitaire, l’absence de standards pour les données, ainsi que par des infrastructures insuffisantes et un manque de compétences numériques. De plus, l’accès limité des hôpitaux à une connexion Internet haut débit et leur faible interconnexion constituent également des obstacles majeurs.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il est un ingénieur en informatique doté de plusieurs années d’expérience dans le développement de solutions technologiques et la gestion de projets informatiques. Il se distingue par son esprit d’innovation, notamment dans des domaines tels que la santé.
Hachi Bilal (photo) est un entrepreneur technologique et un informaticien algérien. Il est le fondateur d’eSiha, une plateforme numérique médicale multiservice visant à devenir un partenaire de santé incontournable pour les Algériens.
Créée en 2019, eSiha propose une application mobile permettant aux utilisateurs d’accéder à divers services de santé. Elle offre la possibilité de rechercher et de géolocaliser des médecins, et permet aux professionnels de santé de gérer leurs cabinets et centres médicaux, de réaliser des téléconsultations et de créer des dossiers médicaux en ligne.
L’application répertorie des médecins, dentistes, sages-femmes, centres médicaux, laboratoires d’analyses, centres de radiologie et pharmacies. Elle facilite la recherche de centres d’optique, de services d’ambulance, de soins à domicile et la prise de rendez-vous en ligne. À ce jour, la plateforme compte 10 850 praticiens inscrits, 77 000 utilisateurs et enregistre 4000 connexions quotidiennes.
eSiha est développée par hachITech, une société de services et de technologies de l’information fondée par Hachi Bilal en 2016 et basée en France. L'entreprise accompagne ses clients en leur proposant des missions d’audit et de conseil pour optimiser leurs systèmes d’information. Elle conçoit et intègre des solutions informatiques et offre une assistance technique adaptée.
Par ailleurs, Hachi Bilal est cofondateur et responsable du développement des applications de GroupBees, une communauté d’informaticiens fondée sur la compétence, le partage et le savoir-être.
Côté académique, Hachi Bilal est diplômé de l’Institut National Polytechnique de Toulouse, où il a obtenu en 2011 un master en informatique automatique. La même année, il a suivi une formation de quatre mois en programmation et gestion de projets informatiques à l’Institut supérieur spécialisé dans les métiers de l’informatique (ISSMI) en France. Entre 2009 et 2012, il a également entrepris un doctorat à la Faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella en Algérie.
Sur le plan professionnel, Hachi Bilal a été professeur remplaçant à l’université Grenoble Alpes entre 2011 et 2013. En 2013, il a intégré Safran, une entreprise spécialisée dans les domaines aéronautique et spatial, en tant qu’ingénieur full stack. En 2015, il est devenu responsable technique chez Air France, avant de rejoindre Enedis en 2016 comme ingénieur full stack. En 2017, il a été nommé responsable technique au sein du Groupement Les Mousquetaires, une entreprise européenne de commerce. Enfin, entre 2021 et 2022, il a occupé le poste d’architecte cloud chez Artcurial, une maison de ventes aux enchères basée en France.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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