A travers les technologies de l’information et de la communication, l’accès au savoir peut s’améliorer rapidement en Afrique. Les autorités marocaines qui en sont conscientes ont décidé de capitaliser dessus pour développer le goût de la lecture chez les citoyens.
Le ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a annoncé, lundi 25 avril, la mise en place d’une bibliothèque numérique qui permet aux lecteurs du royaume d’accéder gratuitement à près de 36 000 livres. À travers ce service, il s’agit de « diversifier les services numériques des médiathèques, contribuer à la diffusion de nouvelles pratiques liées aux applications des technologies de l’information dans le domaine de l’édition et de la lecture », explique le ministère.
À travers cette plateforme numérique, le gouvernement encourage un large segment de la population à lire, à s’instruire, à développer leurs connaissances. Un identifiant et un mot de passe seront mis à la disposition des adhérents des médiathèques et des bibliothèques des centres culturels placés sous la tutelle du ministère, pour leur permettre d’avoir accès au service. La bibliothèque numérique sera également accessible pour ceux qui aiment le lire dans le confort de leur domicile.
Le lancement de la bibliothèque numérique coïncide avec la célébration de la journée mondiale du livre, le 23 avril de chaque année, et la journée nationale de la lecture au Maroc prévue le 10 mai. Les statistiques 2019 du Haut-commissariat au plan (HCP) révèlent que seul 0,3 % de la population marocaine pratique la lecture au quotidien, et les Marocains ne consacrent que deux minutes par jour à la lecture. Le HCP note également que 55 % des jeunes n’ont jamais pratiqué la lecture, 33,8 % le font de temps en temps et seulement 11,2 % lisent régulièrement.
L'offre de lecture numérique développée par le ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication s'appuiera sur un panel de plus de 400 éditeurs, avec une mise à jour hebdomadaire du catalogue afin d’enrichir le contenu et l’améliorer. Le bilan encyclopédique de la bibliothèque est structuré en fonction de classes d’âge et du type de contenu.
Ruben Tchounyabe
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Le financement des start-up enregistre une augmentation croissante en Afrique depuis le début de l'année. La question du genre est de plus en plus au centre des préoccupations de nombreux partenaires au développement.
L’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We-Fi : Women Entrepreneurs Finance Initiative) hébergée par le groupe de la Banque mondiale a annoncé, mardi 26 avril, le lancement d’un nouveau cycle de financement d’un montant de 54,8 millions de dollars. Une partie de ce montant, précisément 15 millions de dollars, sera mise à la disposition de la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (ADFI) de la Banque africaine de développement (BAD) et servira à développer et étendre les solutions financières numériques au profit des femmes détentrices de PME au Cameroun, en Égypte, au Kenya, au Mozambique et au Nigeria.
« Je suis heureuse de voir nos partenaires opérationnels préparer des propositions aussi solides pour soutenir les entreprises détenues par des femmes. L’accès à la technologie et au financement sera essentiel pour libérer le potentiel des femmes entrepreneures », a affirmé Bärbel Kofler, parlementaire et secrétaire d’État du ministère allemand de la Coopération économique et du Développement. Stefan Nalletamby, directeur du département du développement du secteur financier du Groupe de la Banque africaine de développement souligne que « les solutions financières numériques sont indispensables pour améliorer la qualité de vie des populations en Afrique et réduire l’écart entre les sexes en matière d’accès au financement ».
Selon Bärbel Kofler, ce quatrième cycle de financement de la We-Fi arrive dans un contexte critique, marqué par de nombreuses difficultés, que connaît l’autonomisation économique des femmes en raison des conflits et de l’insécurité, de la hausse des prix et des effets persistants de la pandémie de Covid dans le monde. Stefan Nalletamby précise par ailleurs que ce financement vient en complément du programme Discrimination positive en matière de financement pour les femmes d’Afrique (Afawa).
L’initiative We-Fi est un partenariat entre 14 gouvernements, huit banques multilatérales de développement et différentes parties prenantes des secteurs public et privé. La BAD est une partenaire d’exécution. L’ADFI, lancée en 2019, est une initiative panafricaine créée pour dynamiser l’inclusion financière numérique en Afrique. « L’objectif est d’assurer l’accès à l’économie formelle à 332 millions d’Africains supplémentaires, dont 60 % de femmes, d’ici 2030. »
Selon la BAD, près de 69 000 femmes entrepreneures dans les économies en développement ayant accès aux technologies du numérique et à la finance seront bénéficiaires. Lesdits fonds permettront à la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes visant à améliorer l’accès numérique au financement pour ces femmes entrepreneures. Il s’agit de réduire le déficit de financement de 42 milliards de dollars, auquel les femmes entrepreneures en Afrique font face, et d’améliorer leur efficacité opérationnelle, ce qui leur permettra de mieux se reconstruire après la crise provoquée par la pandémie de Covid-19.
Ruben Tchounyabe
Au cours des dix dernières années, le royaume chérifien a investi dans la transformation numérique de ses différents secteurs d'activité. Avec l’expérience et l’expertise de nouveaux partenaires, il prévoit de combler les lacunes qui demeurent.
L’Organisation de la coopération numérique (DCO) basée à Riyad en Arabie saoudite a annoncé, mardi 26 avril, l'adhésion du Maroc. L’ambassadeur du royaume en Arabie saoudite, Mustapha Mansouri (photo), a signé l’acte constitutif de l’organisation multilatérale, faisant du pays son 9e membre aux côtés du Bahreïn, Koweït, Nigeria, Sultanat d’Oman, Pakistan, Jordanie, Rwanda et Arabie saoudite.
Dima Al-Yahya, la secrétaire générale de l’Organisation, a indiqué que le Maroc a réalisé des progrès remarquables dans l’élaboration de son agenda numérique et offre aujourd’hui à ses citoyens l’opportunité de prospérer sous l’égide de l’économie numérique. Elle a souligné que la DCO aidera le Maroc à accélérer sa transformation numérique, gage d’une plus grande inclusion des populations.
L’adhésion du Maroc à la DCO s’inscrit dans le cadre de la volonté du pays de répondre aux nouveaux défis socioéconomiques, contribuer à l’amélioration du climat des affaires et élargir les initiatives en matière d’autonomisation des femmes, des jeunes et des entrepreneurs.
La Banque mondiale indique que la numérisation de l’économie des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) pourrait augmenter le produit intérieur brut (PIB) par habitant de plus de 40 %, les recettes du secteur manufacturier, par unité de facteur de production, pourraient augmenter de 37 %, l’emploi dans ce secteur pourrait augmenter de 7 % et le nombre de touristes étrangers pourrait croître de 70 %, créant ainsi des emplois dans le secteur hôtelier.
La Banque mondiale indique qu’avec la numérisation, les taux de chômage de longue durée pourraient tomber à des niveaux négligeables et le taux d’activité des femmes pourrait doubler pour atteindre plus de 40 %.
Ruben Tchounyabe
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Depuis la semaine dernière, de nombreux pays d’Afrique centrale expriment leur intérêt pour les cryptomonnaies. Ces actifs sont perçus comme une source supplémentaire de création de valeur.
La République centrafricaine a officiellement adopté un cadre réglementaire pour les cryptomonnaies et choisi le Bitcoin comme monnaie de référence. Le président de la République, Faustin-Archange Touadera (photo), s’est réjoui, mardi 26 avril, de cette décision qui découle de l’adoption le 22 avril par l’Assemblée nationale du projet de loi n°22 régissant la cryptomonnaie dans le pays. Il indique que l’instauration de la cryptomonnaie dans le pays représente un pas décisif vers l’ouverture de nouvelles opportunités.
Selon la loi, tout agent économique est désormais tenu d’accepter les cryptomonnaies comme forme de paiement lorsqu’elles sont proposées pour l’achat ou la vente d’un bien ou d’un service. Les contributions fiscales peuvent être payées à travers les plateformes reconnues et autorisées par le gouvernement. Le taux de change entre les cryptomonnaies et le FCFA est librement déterminé par le marché. Les échanges financiers à travers ces nouvelles devises ne sont pas soumis à l’impôt.
Les mineurs de cryptomonnaies, considérés comme des acteurs indépendants dont l’activité est assurée par voie réglementaire, sont tenus de déclarer leurs gains en monnaie ayant cours légal en République centrafricaine. Pour des besoins de comptabilité, le gouvernement indique que le FCFA est considéré comme monnaie de référence.
Afin d’assurer le contrôle et la régulation des transactions en cryptomonnaie, le gouvernement a créé l’Agence nationale de régulation des transactions électroniques (ANTE) qui est également chargée de contrôler et gérer tous les guichets automatiques (ATM) publics installés par l’État sur le territoire national.
Pour divers analystes, l’adoption de la cryptomonnaie par la Centrafrique qui cherche divers moyens de relancer son économie semble prématurée tant plusieurs préalables ne sont pas réglés. Déjà sur l’aspect de la sécurité des réseaux, l’Union internationale des télécommunications (UIT) déplorait encore en 2020 la faible capacité légale et technique du pays. Une réalité actuelle puisque le gouvernement indique, dans l’article 18 de la loi qui est entrée en vigueur, qu’une réglementation sur la cybersécurité et une autre sur la protection des données à caractères personnelles seront adoptées et promulguées, ainsi que la création des organes y relatifs.
Qu’à cela ne tienne, le ministre d’État Obed Namsio, directeur de cabinet de la présidence de la République, soutient que l’adoption de la cryptomonnaie marque une nouvelle phase du « plan de redressement économique et de consolidation de la paix » en cohérence avec l’agenda gouvernemental « qui prévoit une croissance forte et inclusive au bénéfice du développement et de la performance économique ».
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ne s’est pas encore prononcée officiellement sur la décision du gouvernement centrafricain qui dit garantir la convertibilité automatique et instantanée des cryptomonnaies en monnaie ayant cours légal au niveau de la banque centrale par la création d’un Trust.
Muriel Edjo
La transformation numérique est au cœur des ambitions d’efficacité administrative et financière de l'administration publique camerounaise. Plusieurs chantiers ont été engagés à cet effet au cours des cinq dernières années.
La digitalisation du système de paiements à l’entrée du port autonome de Douala (PAD), au Cameroun, a permis de multiplier par quatre les revenus de ce segment. Ils sont passés d’environ 250 millions FCFA (près de 410 000 $) lors des années précédentes à plus de 1 milliard FCFA actuellement, d’après le lieutenant-colonel Bertrand Mekinda, directeur adjoint de Douala Port Security, la société chargée des missions de sécurité du PAD.
Lors d’un échange avec la presse locale, vendredi 15 avril, il a indiqué qu’il a été instauré un badge d’accès pour les personnes physiques, usagers et acteurs de la place portuaire. Doté d’un code QR et coûtant 1500 FCFA pour une validité d’une journée, ce nouveau système permet de mieux sécuriser les recettes que l’ancien adossé sur des tickets en papier.
« Lorsque vous achetez votre titre d’accès, toutes vos données sont stockées dans le serveur. Et après une période, il y a une comparaison entre les entrées et les recettes », a expliqué Bertrand Mekinda.
Ces cinq dernières années, le PAD a engagé une série de mesures pour la sécurisation de ses opérations à travers divers chantiers tournés vers sa transformation numérique. Parmi ceux-ci figurent entre autres l’installation de plus de 400 caméras HD, la construction de la Task Force Building, un bâtiment qui abrite notamment un centre de données et une salle de vidéosurveillance.
L’entreprise a aussi prévu d’acquérir un progiciel de gestion portuaire qui permettra de numériser l’ensemble des services délivrés par le port. Dix départements sont concernés par ledit projet, notamment ceux des relations clients, du suivi de la performance, de l’accueil des navires ou encore du suivi marchandise.
Pour ce qui est de la sécurisation des recettes d’entrée, le lieutenant-colonel Bertrand Mekinda estime que la valeur pourrait augmenter à 2 milliards FCFA d’ici la fin de l’année, lorsque de nouvelles guérites seront opérationnelles.
Ruben Tchounyabe
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Les monnaies digitales suscitent de plus en plus d’engouement en Afrique. La valeur des paiements via ces devises a explosé entre 2020 et 2021. De nombreux acteurs du secteur se positionnent déjà pour bénéficier des opportunités qui se multiplient.
Les Ivoiriens peuvent désormais acheter et vendre de la cryptomonnaie depuis Yellow Card. La plateforme panafricaine annonce le démarrage officiel de ses activités dans le pays qui devient ainsi le seizième à l’accueillir sur le continent, depuis son lancement initial en 2018 au Nigeria. Sylvio Contayon (photo), le directeur général de Yellow Card Côte d’Ivoire, voit dans ce nouveau marché de nombreuses opportunités à saisir, notamment devenir leader.
« Ce qui nous excite est que le domaine de la cryptomonnaie est nouveau et inexploré sur le marché ivoirien. Nous avons la possibilité d’être le leader sur le marché en apportant quelque chose de nouveau et d’innovant. On estime à 343 000 le nombre de détenteurs de cryptomonnaies en Côte d’Ivoire et si nous faisons les choses correctement, nous pourrions augmenter les statistiques, monopoliser le marché », estime Sylvio Contayon.
L’installation de Yellow Card en Côte d’Ivoire intervient sept mois après la levée de fonds réalisée par l’entreprise en septembre dernier auprès de Blockchain.com Ventures, Coinbase Ventures, Polychain Capital, BlockFi, Fabric Ventures et Square Inc, au cours d’une opération menée par Valar Ventures, Third Prime et Castle Island Ventures. Le financement de série A d’un montant de 15 millions $ obtenu était destiné au développement de son équipe, au lancement de nouveaux produits ainsi qu’à la poursuite de son expansion africaine.
La cryptomonnaie suscite actuellement un vif intérêt en Afrique où la réglementation s’adapte progressivement. Bien que le continent ne reçoive encore que 2 % de la valeur mondiale de toutes les cryptomonnaies, la plateforme de données blockchain Chainalysis indique qu'entre juillet 2020 et juin 2021, les Africains ont reçu 105,6 milliards $ de paiements en cryptomonnaies. Soit une augmentation de 1 200 % en un an.
Pour assurer le succès de ses opérations en Côte d’Ivoire et garantir l’engouement des Ivoiriens, Yellow Card prévoit de mener des activités d’éducation financière en parallèle à celles de trading.
Muriel Edjo
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La formation de la jeunesse est une question essentielle au cœur du développement de l’Afrique. Trace a décidé de capitaliser sur sa notoriété sur le continent pour contribuer à la multiplication du nombre de têtes bien faites.
Le groupe de médias français Trace a lancé Trace Academia, une application mobile dédiée à la formation gratuite des jeunes en Afrique, jeudi 21 avril.
Présentée officiellement à la presse à Johannesburg, l’application proposera des cours techniques dans 15 industries différentes - y compris des cours sur l'énergie, la beauté, la mode, le bricolage, le marketing numérique, l'hôtellerie, les arts créatifs, le journalisme, le cinéma et la technologie - ainsi que des cours « transversaux », comme l'entrepreneuriat, la prise de parole en public et le bien-être personnel.
Olivier Laouchez, co-fondateur et président exécutif de Trace, explique que « pour construire Trace Academia, nous avons combiné notre expertise et notre expérience dans le divertissement avec des approches d’apprentissage de pointe adaptées aux réalités et aux cultures de l’Afrique … Nous pensons que Trace Academia a le potentiel d’avoir un impact positif sur la vie de millions de jeunes en Afrique du Sud et sur tout le continent ».
#EgalitédesChances | @Orange s’associe à Trace pour proposer 10 modules d’ #orientation aux métiers du numérique sur @traceacademia, application 100% gratuite qui accompagne les jeunes dans leur orientation. 👉 https://t.co/q3iCbbXsqI @orangejobs_fr pic.twitter.com/tJL7OlRj4s
— Orange RSE (@OrangeRSE) April 21, 2022
Dans son « rapport sur l’emploi en Afrique (Re-Afrique). Relever le défi de l’emploi des jeunes » publié en 2020, l’Organisation internationale du travail (OIT) indique les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentaient moins d’un quart (23,6 %) de la population mondiale en âge de travailler, mais plus d’un tiers (34,2 %) dans cette région du monde, la seule où la population active jeune augmente rapidement.
L’OIT soulignait que près de 34 millions de personnes étaient au chômage en Afrique, dont 12,2 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, soit 6,4 millions de plus qu’en 2010. 53,5 millions de personnes quatre fois plus) appartenaient à la catégorie des jeunes sans emploi, qui ne suivent ni études, ni formation. Le taux de chômage de la région (6,8 %) était nettement supérieur à la moyenne mondiale (5 %).
A travers son application mobile téléchargeable sur l’Apple store et Google Play store, Trace cible la formation de 26 millions d’Africains d’ici 2025. Les cours mis à la disposition des jeunes sont développés avec plusieurs partenaires internationaux.
Sur la plateforme, les cours déjà disponibles portent sur l’Entrepreneuriat développé par Valued Citizens et l’Université de Johannesburg ; Devenir Dj est développé par Trace ; Introduction au métier d’électricien par Schneider Electric ; Le bricolage par Leroy Merlin ; Tech the Power par MasterCard ; le bien-être sexuel par Durex et Introduction au marketing numérique par Google. Orange est également partenaire du projet et proposera dix modules pour découvrir les métiers du numérique au Sénégal, Cameroun, Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo.
Ruben Tchounyabe
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Fruit d’un processus démarré en 2021, le choix du code-barres ouvre la voie à une maximisation des recettes publiques. C’est l’un des 52 projets du Programme de transformation numérique du pays à l'horizon 2023.
Le gouvernement de la RDC a élaboré une stratégie nationale pour la traçabilité des produits et échanges commerciaux par la technologie du code-barres. Un atelier organisé par le ministère du Numérique, du 18 au 20 avril derniers à Kinshasa, a permis de la valider.
Selon le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, cette stratégie est l’engagement du gouvernement à « construire un Etat fort, prospère et uni. Cela passe par la maîtrise de sa production locale, les statistiques liées à toutes les importations et exportations, la lutte contre la contrefaçon ».
L’adoption de la stratégie fait suite à l’obtention par la RDC de son préfixe international 605 pour la codification et la traçabilité des produits. Lors de la 34e réunion du Conseil des ministres, le 24 décembre 2021, le ministre du Numérique, Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, avait porté l'acquisition de cette ressource à la connaissance du gouvernement.
« Avec le 605 comme préfixe de tous les produits made in RDC, nous aurons souverainement choisi d'intégrer le grand réseau mondial reconnu dans la production des code-barres. Nous avons permis à notre pays de retrouver sa place de choix dans les statistiques mondiales des exportations, en vue de créer un environnement propice dans l'économie numérique », a estimé Jean-Michel Sama Lukonde.
Pour lui, la réussite de la stratégie adoptée entraînera plusieurs impacts majeurs, notamment la conformité aux normes internationales sur la sécurité et la traçabilité des produits, la compétitivité des produits made in RDC sur le marché national, régional et international.
Ruben Tchounyabe
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La Covid-19 a révélé la nécessité d’Internet en Afrique. Alors que la demande va croissante, des millions de personnes ne peuvent cependant pas encore jouir des avantages qu’offre cette nouvelle ressource. Les prix demeurent une source d’exclusion.
A travers le monde, Internet est aujourd’hui perçu comme un produit de première nécessité au même titre que l’eau courante et l’électricité. Avec un taux de pénétration de 51% en 2020, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), soit 4 milliards d’internautes, World Data Lab a identifié le Nigeria comme le pays qui enregistre le plus grand nombre d’exclus d’Internet au niveau mondial en 2022.
L’entreprise de données dont le conseil consultatif comprend des représentants de la Banque mondiale, de la Brookings Institution et du milieu universitaire, désigne par « pauvres d’Internet » le nombre de personnes qui ne peuvent pas se permettre un forfait minimum d'Internet mobile. Cette pauvreté repose sur trois piliers supposés : l'abordabilité, la quantité et la qualité. L’abordabilité est mesurée sur le pourcentage de dépenses individuelles totales supposées, la quantité sur 1 GB par mois supposé, la qualité sur une vitesse de téléchargement de 10 Mbps supposée.
Au Nigeria, World Data Lab estime que 103 015 076 personnes sont des « pauvres d’Internet » sur une population estimée à 217 366 695 habitants. L’Inde et la Chine viennent juste après. Par contre, en Afrique subsaharienne où le taux de pénétration d’Internet avoisinait 30% en 2020 d’après GSMA, soit près de 300 millions de personnes, World Data Lab révèle que proportionnellement à sa population, c’est le Burundi qui enregistre le plus grand nombre de « pauvres d’Internet » en 2022. 96,6% d’une population estimée à 12 026 248 habitants.
Selon les dernières données de l’Alliance for Affordable Internet (A4AI) sur l’abordabilité de l’Internet à haut débit en Afrique, seuls dix pays d’Afrique offre 1GB en dessous de 3$. Dix-sept le proposent en dessous de 5$. L’Alliance estime le coût d’internet à haut débit abordable lorsqu’il représente 2% ou moins du revenu moyen mensuel par habitant.
L'exclusion que suscite encore la cherté des forfaits Internet mobile en Afrique met en danger la participation de millions de personnes à la transformation numérique qui est une nécessité sur le continent au regard des opportunités socioéconomiques qu'elle charrie. La Société financière Internationale et Google estiment que l'économie numérique dont Internet est le socle peut contribuer à générer jusqu'à 180 milliards $ dans le Produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique d'ici 2035.
Muriel Edjo
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Les investissements des grandes firmes américaines de l’informatique et de l’Internet se multiplient au Kenya. Après Microsoft il y a quelques jours, c’est au tour de Google de faire du pays sa base pour l’amélioration de l’expérience utilisateur de ses produits et services sur le continent.
Google a annoncé, mardi 19 avril, l'ouverture de son premier Centre africain de développement de produits basé à Nairobi au Kenya. Pour permettre à cet investissement de contribuer pleinement à l’innovation sur le continent, la société américaine de services Internet a lancé le recrutement d'ingénieurs, notamment : responsable ingénierie, chef de produit, ingénieur logiciel, ingénieur relations développeurs, concepteur UX confirmé ou chercheur UX. Les candidats doivent se manifester par ce lien.
« Nous recherchons des personnes talentueuses, créatives et collaboratives, capables de trouver des solutions à des défis techniques difficiles et importants, par exemple pour améliorer l’expérience utilisateur sur les smartphones des personnes en Afrique, ou pour créer des produits qui vont favoriser la collaboration et permettre à chacun de progresser ensemble », indique Google.
Lors de l’événement Google pour l'Afrique, organisé en octobre 2021, Sundar Pichai (photo), le président-directeur général de Google, avait dévoilé un plan d'investissement de 1 milliard $ au cours des cinq prochaines années. Il indiquait qu’il servirait à financer des projets visant à fournir un accès Internet rapide, fiable et abordable sur tout le continent, à créer des produits locaux utiles et à accompagner les entrepreneurs et les petites entreprises qui soutiennent les économies africaines. Le centre africain de développement de produits de Nairobi rentre dans cette optique dont le but est de soutenir la transformation numérique de l'Afrique.
À l’attention des ingénieurs intéressés à rejoindre le Centre africain de développement de produits de Nairobi, Google indique « qu’outre d’excellentes connaissances techniques et une passion pour la résolution de problèmes difficiles en collaboration avec d’autres personnes, vous devrez comprendre comment les habitants de ce continent utilisent leurs téléphones au quotidien et les défis auxquels ils sont confrontés ».
Muriel Edjo
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Les jeux vidéo sont un secteur qui enregistre progressivement de la croissance en Afrique. Le domaine de l’e-sport offre aujourd’hui des opportunités de carrière à de millions de jeunes passionnés. Explorer ce nouveau territoire est l’objectif que le gouvernement du Bénin s’est fixé le 24 novembre 2021.
L'Africa Gaming Cup, une compétition internationale regroupant les adeptes de jeux vidéo en Afrique, se déroulera dans les prochains jours au Bénin. Les contours de l’événement qui réunira plusieurs communautés de gamers du Bénin et du continent ont été dévoilés, mercredi 13 avril, au cours d’une conférence de presse donnée par les organisateurs, Mike Hessabi (photo, à droite), fondateur Nicecactus Gamer, et Médard Djékété (photo, à gauche), président d’Africa Gamers.
« La bonne nouvelle, c’est que la compétition sera lancée officiellement le 23 avril », a déclaré Mike Hessabi. Trois jeux animent cette première édition de l’Africa Gaming Cup qui se déroule en trois phases, selon Médard Djékété. Il s’agit notamment de Clash royal, le jeu mobile e-sport le plus joué au Bénin, Tekken 7, un jeu de référence parmi les jeux de combat, et Battlegrounds Mobile, l’e-sport mobile qui compte parmi les plus répandus à travers le monde.
Après les phases qualificatives régionales et les finales régionales, la finale continentale qui rassemble les meilleures équipes d’Afrique se déroulera en juillet 2022 au Palais des congrès de Cotonou lors d’un week-end de show et d’animations pour consacrer le champion.
Faire du Bénin la plaque tournante de l’e-sport en Afrique. C’est en quelque sorte le leitmotiv des organisateurs de Africa Gaming Cup, exprimé lors d'une sortie médiatique en présence de la ministre du Numérique et de la Digitalisation. L’organisation a reçu l’autorisation du Conseil des ministres pour tenir ce rassemblement d’envergure le 24 novembre 2021.
Le Bénin, avec sa communauté de joueurs qui s’affirment sur le continent africain, dispose des potentialités pour avoir de bons résultats lors de ces rencontres, affirme Mike Hessabi. « Nous avons fait une prospection sur le terrain et nous savons qu’il y a beaucoup de communautés actives au Bénin », a indiqué le directeur de Nicecactus Gamer. Plusieurs jeunes Béninois participent déjà aux gaming cup et glanent des médailles. La plateforme qu’il a fondée prend en charge les jeux sur PC, consoles et appareils mobiles et est capable d’accueillir plus de 2 000 tournois en ligne par mois.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 2020, le gouvernement nigérian s’est fixé comme objectif d’atteindre un taux de pénétration du haut débit de 70% en 2025. Il multiplie, à cet effet, les contacts avec les acteurs à même de contribuer à une entrée sans heurts des populations dans la quatrième révolution industrielle.
La Commission des communications du Nigeria (NCC) et Google Global Services Nigeria se disent déterminés à travailler ensemble pour un accès au haut débit en permanence. L’annonce a été faite lors d'une visite de courtoisie d’une délégation de l’entreprise de services Internet dans les locaux du régulateur télécoms, jeudi 14 avril à Abuja. L’objectif était d’échanger sur les possibles actions communes susceptibles de propulser la transformation numérique à travers le pays et l’Afrique.
Le vice-président exécutif et directeur général de la NCC, Umar Garba Danbatta, a souligné l’importance d’une telle synergie et la nécessité de rendre les initiatives des deux parties plus percutantes via une coopération renforcée pour un impact quantifiable et remarquable. La directrice de Google Afrique de l’Ouest, Juliet Ehimuan, s’est pour sa part réjouie de l’approche consultative qu’a toujours adopté le régulateur télécoms, dans la formulation de politiques pour la fourniture optimale de services de télécommunications qui auront un impact sur le numérique et la dynamique économique du pays.
La visite de Google Global Services Nigeria chez la NCC est intervenue quelques jours après la rencontre du 7 avril avec le ministre des Communications et de l’Économie numérique, Isa Ali Pantami, en prélude à l’atterrissement du câble sous-marin de fibre optique Equiano d’ici fin avril. À travers cette infrastructure télécoms à haut débit, Googles Global Services Nigeria veut garantir à la forte population nigériane un accès à une connectivité data de haute qualité en ligne avec les ambitions du gouvernement de porter le taux de pénétration du haut débit à 70 % d’ici 2025, et de garantir l’inclusion numérique de tous.
Umar Garba Danbatta s’est dit optimiste sur le fait que cet investissement de Google au Nigeria aura un impact sur le développement socioéconomique du pays. Il a d’ailleurs émis le vœu qu’Equiano dispose de points d’atterrissage supplémentaires dans l’arrière-pays, grâce à des efforts de collaboration avec les sociétés d’infrastructure agréées, pour réduire considérablement les coûts des données et compléter ainsi les efforts de la Commission visant à garantir la disponibilité de l’Internet haut débit partout.
Ruben Tchounyabe
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En 2018, l’AFD s’était déjà engagée aux côtés de l’industrie sud-africaine des contenus audiovisuels innovants et créatifs. Cette fois, elle se tourne vers un segment de l’industrie numérique africaine qui affiche un fort potentiel de croissance.
Le hub numérique de l’université du Witwatersrand basée à Johannesburg, Tshimologong Digital Innovation Precinct, a vu son contrat avec l’Agence française de développement et l’Institut français d’Afrique du Sud renouvelé pour la seconde fois, vendredi 8 avril. Il porte sur le soutien à la croissance des industries créatives et culturelles à hauteur de 450 000 euros. Le financement fourni par les partenaires français contribuera à la mise en œuvre d’un incubateur de studios de jeux vidéo au sein du Tshimologong Digital Innovation Precinct, et à réaliser d’autres projets et programmes.
Selon Lesley Williams, la présidente-directrice générale du Tshimologong Digital Innovation Precinct, l'Afrique du Sud doit répondre à la demande dans un secteur en croissance, où la créativité et le numérique se rencontrent. « Il y a une demande massive d'esthétique africaine dans la créativité, le monde réclame du contenu numérique en provenance d'Afrique et nous devons répondre à cette demande », a-t-elle souligné.
Selon Drake Star Partners, une banque d'investissement spécialisée dans le financement du secteur, l'industrie mondiale du jeu attire de plus en plus de capitaux. 150 milliards $ (139 milliards €) de nouveaux investissements y sont attendus cette année. L'Afrique a une opportunité à saisir dans ce grand marché.
En 2018, lors du premier accord de partenariat d’une valeur de 14 millions de rands (près de 872 000 $) entre les trois parties, Tshimologong Digital Innovation Precinct s’était doté d’un incubateur de contenus audiovisuels innovants et créatifs. Ce partenariat initial avait alors ouvert une connexion entre des experts français et africains de l'industrie de l'animation, de la vidéo, du jeu, de la réalité virtuelle, des arts numériques et de la musique.
À travers l’incubateur de studios de jeux vidéo, Tshimologong Digital Innovation Precinct, l’AFD et l’Institut français veulent favoriser l’émergence de jeunes talents dans ce secteur numérique à fort potentiel de création d’emplois et de richesses. L’incubateur permettra aux studios en phase de lancement d’accéder à une formation qui les aidera à créer des produits prêts à la commercialisation, ainsi qu’à développer leurs compétences entrepreneuriales et techniques.
Ruben Tchounyabe
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Du fait de la méconnaissance de leurs compétences par la majorité des usagers, les adouls ne sont pas toujours sollicités à bon escient. Mais cette situation est en passe de changer avec les réformes entreprises par leur administration de tutelle.
Depuis la semaine dernière, l’Agence nationale de conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) du Maroc a entamé la numérisation des services proposés par les adouls, les notaires de droit islamique.
La plateforme électronique à travers laquelle les usagers peuvent accéder à ces services a été présentée le mercredi 13 avril. Encore dans sa phase pilote, elle regroupe déjà 25 adouls pour des prestations comme la consultation et le retrait du certificat de propriété, le retrait du plan cadastral ou encore le paiement en ligne des droits de conservation foncière.
Mohamed Sassioui (photo), le président de l’Ordre national des adouls, a indiqué dans un entretien accordé à la presse marocaine que le nombre d’adouls enregistré sur la plateforme sera agrandie progressivement jusqu’à les rassembler tous.
La dématérialisation des services des adouls rentre dans le cadre du programme de développement de l’ANCFCC mis en œuvre depuis 2016 par Karim Tajmouati, après sa nomination à la tête de cet établissement public. Cette recherche de performance pour l’Agence et ses services connexes est d’ailleurs alignée sur la politique de transformation numérique de l’État conduite depuis dix ans par le gouvernement.
Au-delà de faciliter l’accès aux services des adouls, Mohamed Sassioui a souligné que la numérisation contribuera également à mettre en exergue tous leurs champs de compétences. « Dans la culture populaire marocaine, les compétences des adouls sont limités aux actes de mariage et de divorces, aux affaires de successions, etc. Or les adouls sont généralement spécialisés en droit immobilier puisqu’ils établissent les contrats de vente, de donation, etc. C’est justement après avoir constaté le nombre important d’actes émanant des adouls que la conservation foncière a lancé cette initiative qui sera bientôt généralisée », a-t-il affirmé.
Muriel Edjo
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