Réduire les lenteurs administratives contribue à améliorer la facilité des affaires. Dans le secteur de l’agriculture, l’Afrique du Sud s’est appuyée sur le numérique pour franchir une nouvelle étape dans l’efficacité du commerce international.
Le ministère sud-africain de l’Agriculture, de la Réforme foncière et du Développement rural a procédé le lundi 9 mai au lancement officiel du certificat phytosanitaire électronique (ePhyto). Sous sa nouvelle forme, ce document indispensable pour toute exportation de produits agricoles est délivré plus rapidement. Sur le continent, l’Afrique du Sud est le 2e pays à l’adopter après le Maroc en 2020.
Il garantit non seulement la crédibilité de l’inspection réalisée par les agents de l’Organisation nationale de la protection des végétaux (NPPOZA), mais instaure en plus la confiance avec des agences de certification étrangères, notamment celles des principaux marchés européens qui ont adopté la même approche.
À travers le système de certification électronique, toutes les demandes sont entièrement gérées en ligne, la réponse est automatisée lorsque la demande est complétée et traitée, les clients peuvent suivre l’évolution de leur demande et les activités frauduleuses liées aux certificats phytosanitaires sont réduites.
« Nous sommes ravis d'avoir franchi cette étape en peu de temps et nous devons également l'existence de ce système à notre industrie. Nous avons eu des consultations intensives avec les parties prenantes et nous nous sommes assurés qu'il y avait une prise de conscience et, par conséquent, une meilleure opportunité de mettre en œuvre facilement » ce processus, a déclaré Thokozile Didiza, la ministre de l’Agriculture.
Avec le certificat – qui est envoyé aux exportateurs par mail, que ceux-ci partagent de la même façon avec leurs partenaires commerciaux qui les envoient aux organisations nationales de la protection des végétaux des pays d’exportation pour vérification sur la plateforme de la convention internationale de protection des végétaux –, les exportateurs sud-africains n’auront plus à se heurter aux doutes sur leurs produits. Cette situation donnait parfois lieu à des vérifications supplémentaires qui retardaient l’entrée en possession de la marchandise par le client.
La mise en œuvre du certificat phytosanitaire électronique est le fruit de la collaboration entre le gouvernement sud-africain et néerlandais. Elle a commencé par l'exportation de raisins à partir de novembre 2019, suivie par celle d'agrumes et d'autres produits végétaux en avril 2020, avant d'être entièrement dématérialisée en avril 2021.
Thokozile Didiza pense déjà à la prochaine étape. « Nous souhaitons et prévoyons de collaborer davantage avec les Pays-Bas sur l'exportation et l'importation de plantes, d'animaux et de leurs produits ». Elle souhaite également partager son expérience avec d’autres pays africains afin qu’il adopte l’e-certification qui contribuera à une amélioration des échanges commerciaux dans le cadre de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf).
Muriel Edjo
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Au cours des cinq dernières années, l’innovation technologique s’est accentuée dans plusieurs pays africains. Le nombre de licornes a d’ailleurs augmenté sur le continent. De nouvelles opportunités se multiplient et suscitent un intérêt croissant de divers investisseurs.
Africa Innovation & Healthcare Fund VCC (AHF2), le second fonds d’investissement dédié aux start-up d’Afrique de la société AAIC Investment, est lancé. Soutenu par Asahi Intecc Co., Ltd., Eisai Inc., Ohara Pharmaceuticals ainsi que d'autres sociétés commerciales japonaises de premier plan, il fonctionnera pendant dix ans. Dédié aux HealthTech, le nouveau fonds est encore ouvert aux souscriptions jusqu'à l’atteinte de son objectif de mobiliser 150 millions $.
Selon Hiroki Ishida (photo), directeur d'AAIC Investment et représentant du bureau du Kenya, « le fait que les hôpitaux en Afrique manquent encore d'infrastructures de base souligne l'importance plus grande du rôle de la technologie dans les pays en développement que dans les économies développées ». Il a exprimé son impatience de voir comment la technologie dans la santé contribuera au développement en Afrique au cours des dix prochaines années.
AAIC Investment a lancé son premier fonds axé sur l'Afrique, l'Africa Healthcare Fund (AHF1), en 2017. Le fonds a levé un total de 47 millions de dollars et a investi et soutenu la croissance de 30 start-up. L'une de ces start-up, Chipper Cash, une société de paiements transfrontaliers, est d’ailleurs devenue une licorne en 2021 après une levée de 150 millions $ dans le cadre d’un cycle d’extension de série C qui a porté sa valorisation à 2 milliards $.
L’industrie start-up africaine connaît une forte croissance depuis cinq ans, accentuée par la Covid-19 qui a mis en exergue l’utilité des solutions et services numériques sur le continent. Le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Égypte sont les marchés qui enregistrent actuellement le plus fort intérêt des investisseurs, tant leur écosystème est propice à l’innovation. Selon Partech, ces pays ont capturé près de 74 % de tous les investissements dans les start-up africaines en 2021.
AAIC Investment qui a déjà des bureaux au Nigeria et en Afrique du Sud, ouvert respectivement en décembre 2020 et mars 2022, a prévu d'étendre encore son empreinte opérationnelle avec le lancement d'AHF2 afin de couvrir toutes les régions d'Afrique.
Muriel Edjo
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La distanciation sociale que la Covid-19 a suscitée pendant plusieurs mois a contraint le monde à orienter la majorité des interactions sociales et professionnelles vers les réseaux sociaux. Cette période difficile a été un catalyseur d’évolutions pour plusieurs plateformes sociales.
Le réseau social WhatsApp a apporté des nouveautés à ses utilisateurs. Il a annoncé, jeudi 5 mai, que sa fonction « groupe » peut désormais accueillir jusqu’à 512 membres. Soit le double de ce qui était possible jusqu’alors. L’autre amélioration, c’est l’augmentation de la taille des fichiers à envoyer en une fois. De 100 MB avant, elle est passée à 2 GB permettant aux utilisateurs de WhatsApp de partager l’équivalent d'une petite bibliothèque numérique compressée, des vidéos plus longues, des créations graphiques.
En Afrique, les dernières récentes innovations de WhatsApp sont une aubaine pour divers acteurs, notamment les entreprises de commerce en ligne, les établissements scolaires, les regroupements professionnels, les syndicats, les ONG, les partis politiques.
La plateforme a expliqué que ces nouvelles améliorations cadrent avec son engagement « à offrir aux organisations, entreprises et autres groupes particulièrement soudés la possibilité de communiquer en toute sécurité et de s'organiser sur WhatsApp ».
Depuis le début de l’année 2022, WhatsApp a déjà effectué plusieurs améliorations sur la plateforme afin de la rendre plus utile aux utilisateurs. En mars, le réseau social a introduit de nouvelles options sur les messages vocaux. Il est désormais possible, entre autres, de lire un message vocal en dehors de la discussion, de mettre en pause l’enregistrement d’un message vocal ou d’écouter son message vocal avant de l’envoyer. En avril, c’est l’option « Communauté » qui a été introduite. L’idée derrière c’est de rassembler plusieurs groupes au sein d’un super-groupe.
Plusieurs innovations sont actuellement en gestation au niveau de WhatsApp qui veut devenir une plateforme de référence des échanges dans le monde. Le réseau social met en application les nombreuses demandes, suggestions et remarques exprimées par les utilisateurs durant la crise de Covid-19 qui y a impacté une grande partie des interactions sociales et professionnelles.
Muriel Edjo
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Se déplacer dans les grandes villes du continent n’est pas une sinécure. Avec la révolution technologique en cours, des solutions numériques émergent pour proposer des alternatives intéressantes.
GoMetro, une start-up sud-africaine spécialisée dans la gestion de la mobilité, a réussi un tour de table de 1 million $ auprès de Kalon Venture Partners, Hlayisani Capital et d’autres investisseurs. L’information a été dévoilée, jeudi 5 mai, par Kalon Venture Partners. L’objectif est d’élargir son équipe commerciale et de renforcer sa présence sur les marchés sud-africain, britannique et américain.
Selon Justin Coetzee (photo), PDG de la jeune pousse, « en utilisant notre plateforme de gestion de la mobilité et en numérisant l'intégralité de leur flotte, les opérateurs peuvent économiser jusqu'à 30 % sur leurs coûts d'exploitation en augmentant l'utilisation globale des véhicules, en contrôlant le kilométrage excessif et en gérant les coûts de back-office. Nous avons également vu nos clients augmenter de 50 % la certitude et la précision de leurs fenêtres de livraison ».
La start-up, fondée en 2011 par Justin Coetzee, aide à gérer les flottes de bus et de voitures. Elle contribue ainsi à l’acheminement des personnes et des biens vers leurs destinations de manière prévisible, sûre et efficace en numérisant les opérations de transports. Contrairement au transport à la demande, avec cette start-up, les utilisateurs doivent se rendre à des points précis pour profiter des services.
GoMetro montre sur une carte tous les points de ramassage, tous les itinéraires, tous les emplacements voire les horaires des différentes navettes opérant dans les grandes villes des pays où elle opère. Les utilisateurs, en fonction de l’heure et de leur localisation, peuvent se rendre à des endroits stratégiques pour ne pas perdre du temps.
GoMetro dispose d’une application, disponible sur Android et sur iOS, qui permet de profiter de la solution au quotidien. Après téléchargement, il faut s’y inscrire en renseignant certaines informations. Elle intègre un portefeuille qui permet de payer les courses. Outre l’application des utilisateurs, il existe une autre application pour les conducteurs. Ils pourront afficher les tâches, voir leur score de conduite et effectuer des inspections de véhicules dans l'application.
Adoni Conrad Quenum
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L’Afrique est la région qui enregistre la plus grande population jeune. Elle est également celle où le taux de chômage est le plus élevé. Si l’entrepreneuriat innovant peut contribuer à répondre à la question de l’emploi, il est indispensable que les États prennent des mesures favorables conséquentes.
Avec le temps, un plus grand nombre de pays d’Afrique ont rejoint le groupe des 100 meilleurs écosystèmes propices à l’éclosion des start-up dans le monde. En une année, des changements ont été enregistrés sur le continent qui a vu son nombre de représentants passer de onze en 2020 à quatorze en 2021, selon le Global Startup Ecosystem Index 2021 de StartupBlink.
Bien que cette progression puisse être considérée comme minime au regard du faible nombre de pays qui ont rejoint le club des champions, elle reflète cependant l’investissement conséquent engagé par ces diverses nations pour offrir à leur jeunesse un cadre entrepreneurial innovant adéquat.
Plusieurs pays africains ont en effet compris que les start-up représentent un pilier sur lequel le continent peut et pourra s’appuyer pour améliorer l’accès des populations à divers services publics et privés – de base comme l’électricité et l’eau ou avancés comme l’assurance ou encore la finance – et à l’emploi dans un contexte de numérisation accélérée.
L'Afrique centrale n'est toujours pas représentée dans le classement, tandis que l'Afrique de l'Est est passée de 4 à 6 pays dans le top 100 mondial. L'Afrique du Nord a conservé ses trois représentants, mais deux de ces trois nations (la Tunisie et le Maroc) ont perdu du terrain.
En Afrique australe, non seulement l'Afrique du Sud a rejoint le top 50 mondial, mais un deuxième pays (la Namibie) a rejoint le classement. Enfin, l'Afrique de l'Ouest a connu une bonne année, tous les pays classés (Nigeria, Ghana et Cap-Vert) ont amélioré leur classement.
Pour figurer parmi les 100 meilleurs du monde pour 2021, les 14 pays africains ont présenté un écosystème start-up favorable en matière de quantité (nombre de start-up, d'espaces de coworking, d'accélérateurs, de rencontres liées aux start-up, d’organismes de financement, etc.) ; de qualité (nombre d'employés par start-up, présence de licornes, de succursales et de centres de R&D de sociétés technologiques internationales, succursales de sociétés multinationales, événements mondiaux pour les start-up…).
La qualité de l’environnement des affaires (facilité à créer une entreprise, débit Internet, liberté de l'Internet, investissement en R&D, disponibilité de divers services technologiques comme l’e-paiement, etc.) est le troisième critère qu’ont remplir les 14 pays.
Bien que leurs pays ne figurent pas dans le top 100 des meilleurs écosystèmes start-up du monde, plusieurs villes africaines sont toutefois considérées par StartupBlink comme des endroits où l’innovation n’est plus à négliger. Raison pour laquelle elles figurent dans le top 1000 des villes propices à l’éclosion des entreprises innovantes. S’y retrouvent Luanda, Dakar, Douala, Buea et Yaoundé ; Kinshasa, Cotonou, Alger, Ouagadougou, Bamako, Conakry.
Tableau récapitulatif des meilleurs écosystèmes start-up d'Afrique en 2021
Muriel Edjo
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Alors que Zuku, Safaricom et Jamii Telecom contrôlent déjà 85,1 % du marché d’Internet fixe dans le pays, Kenya Power a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure pour mieux desservir les zones rurales.
Le fournisseur kényan d’électricité Kenya Power a annoncé, jeudi 28 avril, qu'elle se lancera dans la distribution d’Internet fixe. La compagnie proposera une connexion haut débit via un forfait Internet/électricité pour combler la demande dans le pays. Le déploiement de la nouvelle entreprise se fera la semaine prochaine avec la mise en œuvre du projet de fibre optique dans la capitale Nairobi à titre pilote.
La compagnie possède plus de 7 000 kilomètres de fibre optique noire (fibre optique brute installée, mais qui n'est pas encore activée) et le surplus est loué à 23 fournisseurs de services Internet dans le pays. L’objectif est de fournir de l'Internet aux foyers, en l’occurrence ceux des zones rurales, en utilisant comme base les lignes d’électricité. Kenya Power s’est donné trois ans pour atteindre son objectif.
Avec la transformation numérique en cours sur le continent, l'Internet est devenu un outil indispensable pour les Africains. Les nombreuses solutions numériques qui émergent sur le continent fonctionnent grâce à cet outil et il s’impose de plus en plus comme une nécessité plutôt qu’un besoin. Que ce soit pour les plateformes d’éducation en ligne, les solutions de télémédecine ou les super applications qui facilitent la vie quotidienne des populations, l'Internet joue un rôle capital de nos jours. Selon les objectifs du développement durable adoptés par les États membres de l’Organisation des Nations unies en 2015, l’accès à un Internet abordable d’ici 2030 est une priorité.
La Kenya Power fera face à la concurrence des fournisseurs comme Zuku, Safaricom ou encore Jamii Telecom qui détiennent près de 85,1% du marché d’Internet fixe dans le pays. Elle devra proposer des forfaits compétitifs pour bien se positionner sur le marché kényan.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la crise de la Covid-19, la transformation numérique s’est accélérée partout dans le monde. En Afrique, près de 230 millions d’emplois nécessitent des compétences dans le numérique d’après une étude de la Société financière internationale.
L’organisation panafricaine Power Learn Project (PLP) a annoncé, jeudi 28 avril, le lancement du programme « un million de développeurs pour l’Afrique ». L’objectif est de former un million de jeunes africains en développement de logiciels d’ici 2025. Pour cette année, la première phase du programme vise à former plus de 10 000 apprenants dans six pays, en l’occurrence au Kenya, en Ouganda, au Rwanda, en Tanzanie, au Burundi et en Zambie.
Selon Mme Mumbi Ndung'u, directrice de la croissance et des opérations de PLP, « l’objectif est d'apporter un changement transformateur à la jeunesse africaine par le biais de la formation technologique. Le programme offrira une formation en ligne en développement de logiciels pour les jeunes, comprenant des langages de programmation courants ainsi qu'une composante de compétences générales en matière d'employabilité et d'entrepreneuriat, afin de permettre aux apprenants d'obtenir des emplois de premier échelon dans le domaine des technologies intelligentes ».
Avec la crise de la Covid-19, la transformation numérique se retrouve au cœur de tous les secteurs d’activité sur le continent. Les formations dans les diverses branches de technologie peuvent devenir un tremplin pour les jeunes Africains. Environ 70 % de la population du continent est âgée de 18 à 35 ans et 60 % de ce groupe est sous-employé ou au chômage. John Kamara, président du conseil d'administration de PLP explique que son organisation « travaille à la réalisation du rêve panafricain de renforcement des capacités pertinentes pour tirer profit de la quatrième révolution industrielle ».
La formation sera couverte par une bourse complète grâce au soutien de divers partenaires et va durer 16 semaines. Elle comprendra des cours tels que la programmation en Python, la programmation en Dart avec le framework Flutter, l’introduction aux technologies blockchain, la technologie Web (PHP, HTML, JAVA), les bases de données (programmation SQL) et les compétences en emploi et entrepreneuriat.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis 2020, le président de la République préconise une numérisation accélérée des différents ministères. L’objectif est d’accroître leur efficacité dans le travail et permettre au gouvernement d’acquérir plus aisément un ensemble de données indispensables à la prise de décision éclairée.
Le ministère algérien de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a introduit sur son site Internet officiel une plateforme numérique dédiée au suivi de l’état d’avancement des projets publics d’habitats. L’annonce a été faite, dimanche 24 avril à Alger, par Mohamed Tarek Belaribi (photo), le ministre, lors d’une réunion avec ses collaborateurs au cours de laquelle le bilan du secteur pour le 1er trimestre a été dressé.
Sur la plateforme numérique, tous les acteurs décisionnaires impliqués dans un projet d’habitat ou de développement urbain devront introduire toutes les données indispensables sur l’actualité dudit projet, son état d’avancement. La plateforme numérique constitue donc un répertoire des différents projets urbains lancés, relancés ou achevés — en cours de réalisation ou à l’arrêt.
L’adoption de cet outil numérique s’inscrit dans le cadre de la mission de suivi et évaluation des programmes d’habitat confiée aux cadres du secteur, aux directeurs de l’habitat et des organismes de gestion immobilière et aux maîtres d’ouvrage délégués.
Mohamed Tarek Belaribi a souligné que cette démarche découle des instructions du président de la République sur l’accélération de la numérisation des établissements sous tutelle, la mise à jour du fichier national du logement et son actualisation, afin de mieux orienter les aides et les logements selon les besoins.
Le ministre a souligné l’importance pour le gouvernement d’obtenir des informations de qualité pour prendre des décisions efficaces en temps opportun. Des instructions ont été données afin que des groupes de contacts soient formés pour que l’information exacte attendue sur les différents projets soit disponible rapidement sur la plateforme numérique.
Ruben Tchounyabe
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79 % du commerce de détail a été réalisé en ligne au Ghana durant la période de confinement qui s’est étalée de fin mars au 20 avril 2020. Mais la croissance suscitée par les nouvelles habitudes de consommation des populations dans ce secteur est menacée.
La Commission ghanéenne de régulation des services postaux et de messagerie (PCSRC), une agence sous tutelle du ministère des Communications et de la Numérisation, a annoncé le mercredi 27 avril l’identification numérique imminente et gratuite des opérateurs d’e-commerce. L’objectif est de les doter d’un profil sécurisé qui contribuera à éradiquer la fraude et l’abus des consommateurs dans ce segment en plein essor dans le pays.
Selon Hamdaratu Zakaria (photo), secrétaire exécutive du PCSRC, un portail électronique gratuit a déjà été développé pour mettre à disposition du public des informations sur tous les opérateurs d’e-commerce et entreprises de logistique, y compris les services de messagerie, en règle avec la PCSRC. Ces informations pourront aider à mieux choisir sur quelles plateformes effectuer ses achats et quels prestataires retenir pour se faire livrer.
La mesure réglementaire annoncée par la PCSRC (qui enregistre depuis plusieurs mois des plaintes de consommateurs sur des cas d’escroquerie et de fraudes perpétrées par de supposées plateformes de commerce en ligne) est intervenue après une enquête de The Fourth Estate sur l’ampleur du phénomène dans le pays. Selon ce site de journalisme d'investigation à but non lucratif, d'intérêt public et de responsabilisation de la Fondation des médias pour l'Afrique de l'Ouest (MFWA), des escrocs falsifient des documents d’entreprises dûment enregistrées, détournent plusieurs millions de marchandises, à cause de l’incapacité des consommateurs à vérifier l’authenticité de leurs interlocuteurs.
Alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) libéralisent davantage les échanges commerciaux par Internet, la PCSRC estime qu’une identification des opérateurs d’e-commerce et de services de logistique contribuera à assainir un marché en croissance rapide. Selon des estimations prudentes de l’Association d'e-commerce du Ghana, la valeur du marché du commerce électronique passera de 481 millions $ en 2021 à 674 millions $ en 2025, avec plus de 11 millions d'utilisateurs.
Afin d’éviter que des consommateurs étrangers se fassent également escroquer par de supposées plateformes d’e-commerce et entreprises de logistiques basées au Ghana, la PCSRC a souligné que sa plateforme d’identification est intégrée au système de la Zlecaf. Hamdaratu Zakaria a indiqué que l’agence travaillera à l’avenir avec d'autres organisations au Ghana et à l’étranger pour éradiquer les fraudeurs numériques, quel que soit l'endroit où ils opèrent.
Ruben Tchounyabe
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Le Ghana a amorcé sa transformation numérique depuis le début des années 2010. La pandémie de la Covid-19 a permis d’accélérer le processus et des initiatives parallèles naissent dans le but de soutenir la quatrième révolution industrielle.
L’université du Ghana (UG) a lancé, mercredi 20 avril, un projet de numérisation dans le but d’améliorer les conditions d’études de ses étudiants. Initié par la professeur Nana Aba Appiah Amfo (photo), vice-rectrice de l’UG, et d’un montant de 7 millions $, le projet portera sur la modernisation des salles de classe, l’initiative « Un étudiant, un ordinateur portable » et la création de zones d’accès sans fil pour une connectivité Internet rapide. La cérémonie s’est déroulée sur le campus, entre autres en présence de Yaw Osei Adutwum, ministre de l’Éducation, et de Sophia Akuffo, présidente du conseil universitaire.
Selon Nana Aba Appiah Amfo, « l’UG a du mal à maintenir l’infrastructure des salles de classe en raison de la dépendance à l’égard du gouvernement qui a surchargé le Ghana Education Trust Fund (GETFUND) à cause du nombre d’universités publiques ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme de numérisation du gouvernement ghanéen piloté par le vice-président de la République, Mahamudu Bawumia. Pendant la pandémie, les cours à distance ont été un moyen d’acquisition des connaissances dans de nombreuses universités. La mise à niveau des infrastructures, couplée à la mise à disposition d’une connexion Internet fiable sur le campus et d’un ordinateur portable pour chaque étudiant, permettra assurément d’améliorer les conditions d’étude.
« L’UG s’est engagée à adopter cette nouvelle réalité et les projets lancés visent à améliorer l’expérience de nos étudiants et d’autres parties prenantes clés. Le conseil de l’université adhère pleinement au programme de numérisation et soutiendra la direction de l’université pour assurer son succès total », a indiqué Sophia Akuffo.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis 2020, l’attention de la majorité des gouvernements africains est focalisée sur la numérisation d’un certain nombre de secteurs stratégiques, notamment l’administration publique. En deux ans, le Ghana a mobilisé 315 millions $ à cet effet.
La Banque mondiale a attribué un prêt de 200 millions $ au gouvernement de la République du Ghana, jeudi 28 avril. Le financement permettra d’accélérer la transformation numérique à travers l’amélioration de l’accès au haut débit pour les populations, l’amélioration de l'efficacité et de la qualité de certains services publics numériques, le renforcement de l'écosystème d'innovation numérique au Ghana afin de contribuer à la création de meilleurs emplois et opportunités économiques.
Pierre Laporte (photo), le directeur de la Banque mondiale pour le Ghana, le Liberia et la Sierra Leone, estime que « l'élargissement de l'accès et de l'adoption du numérique, l'amélioration de la prestation de services publics numériques et la promotion de l'innovation fondée sur le numérique sont essentiels pour la transformation numérique du Ghana, qui contribuera à une reprise robuste après la Covid-19 ».
Pour Maria Claudia Pachon, spécialiste principale du développement numérique de la Banque mondiale et chef du projet, la numérisation des services gouvernementaux permettra « de réaliser d'importantes économies en raison de la diminution des temps de déplacement et de traitement pour obtenir des services, ainsi que des coûts de transaction tels que les erreurs de saisie manuelle, la fraude et la corruption ».
Le projet d'accélération numérique du Ghana rentre dans la continuité du projet e-Transform Ghana en cours, qui a permis au pays de devenir l’un des environnements africains les plus propices à l’économie numérique. Dans son dernier rapport sur l’indice de développement de l’e-gouvernement qui jauge la qualité des infrastructures télécoms, le niveau de développement des services en ligne, le niveau de développement humain, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays d’Afrique de l'Ouest parmi les plus avancés du continent. Le Ghana occupe la 5e place en Afrique. Au plan mondial, sur 193 pays, il est passé de la 143e place en 2004 à la 101e place en 2020.
Le projet d'accélération numérique du Ghana nouvellement approuvé soutient un changement de réglementation visant à créer un environnement favorable à l’accès de 6 millions de personnes à l'Internet mobile et aux services à haut débit, en particulier en zones rurales mal desservies ; à l'inclusion numérique des femmes, des personnes handicapées. Il doit contribuer aussi à renforcer l'écosystème local de l'entrepreneuriat numérique et à améliorer le taux de survie et de croissance des start-up ; à faciliter l'engagement des petits exploitants dans l'agriculture numérique axée sur les données ; à promouvoir les compétences avancées en matière d'innovation numérique.
Muriel Edjo
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La jeune entreprise qui a déjà convaincu plusieurs investisseurs au regard de son modèle innovant, couve encore de grandes ambitions. De nouveaux marchés sont dans son viseur avec des millions de jeunes africains qui désirent se préparer à l’économie numérique.
La start-up malgache Sayna a réussi une levée de fonds de 600 000 $ jeudi 28 avril. Grâce à ce financement obtenu auprès d'Orange Ventures, Launch Africa Ventures et MAIC Investors Club, elle compte poursuivre son développement.
La jeune entreprise qui a développé Sayna Academy, une plateforme numérique de formation aux compétences informatiques, et Sayna Works, une plateforme de micro-tâches en rapport avec l’informatique, souhaite finaliser ses solutions afin d’enregistrer 257 000 micro-tâches informatiques sur sa plateforme, plus de 3000 abonnés actifs à ces micro-tâches, 12 000 apprenants d'ici 2024. L’année dernière, elle dévoilait son ambition d’étendre ses activités en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Sénégal.
Pour la jeune entrepreneure franco-malgache Matina Razafimahefa, fondatrice de SAYNA, « cette levée de fonds est à la fois une étape cruciale pour le développement international de SAYNA et un symbole fort pour la scène tech malgache. Notre équipe est aujourd'hui composée de 25 personnes réparties entre la France et Madagascar ».
« C'est aussi un signe d'espoir pour des centaines de milliers de jeunes talents africains qui, jusqu'à présent, n'ont pas eu l'opportunité de devenir professionnels pour profiter de la quatrième révolution industrielle en cours sur le continent », souligne-t-elle.
SAYNA a vu le jour en 2018. Très vite, son modèle a rencontré le succès à Madagascar où de nombreux jeunes, parfois sans formation, aspirent à de meilleures conditions de vie.
En 2021, la start-up obtient un financement de plus de 105 000 $ de I&P Accélération Technologies, un programme de financement et d’accompagnement de start-ups digitales en Afrique subsaharienne, soutenu par l’Agence française de développement (AFD) à travers l’initiative Digital Africa. La startup revendique à ce jour la formation de 450 étudiants et avoir servi plus de 60 entreprises partenaires et clientes.
Zach George, associé directeur de Launch Africa Ventures, estime que « SAYNA, avec son accent sur la formation en compétences non techniques, le mentorat et un environnement d'apprentissage entre pairs, a de bonnes chances de devenir une passerelle directe vers des projets, de l'expérience et des revenus pour les jeunes à travers le continent africain ».
Muriel Edjo
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Ces derniers mois, sur les réseaux sociaux, la contestation a fleuri dans plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’Ouest, contre l’instauration par les gouvernements de taxes sur le Mobile Money. C’est un signe parmi tant d’autres de la place qu’occupent aujourd’hui les transferts d’argent et paiement mobiles dans la vie de centaines de millions d’Africains qui l’utilisent au quotidien. Alors que le segment couve encore un grand potentiel, We Are Tech vous propose un tour d’horizon de son impact sur le développement en Afrique.
Le Mobile Money est l’une des plus grandes success-stories technologiques africaines. Lancé au Kenya en 2007 avec la solution M-PESA du géant britannique Vodafone (à travers sa filiale locale Safaricom), ce service initialement dédié au transfert d’argent entre abonnés d’un même réseau de téléphonie mobile a tôt fait de se diversifier et de gagner tout le continent. 15 ans après, l’Afrique est ainsi devenue le leader du Mobile Money dans le monde avec des chiffres en progression constante, d'une année à l'autre, et des opérateurs toujours plus nombreux. Selon le rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2022 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), le continent hébergeait en 2021 plus de la moitié des comptes Mobile Money actifs dans le monde. 184 millions d’abonnés contre 161 millions l’année précédente. Cela entraîne un volume de transactions assez élevé, estimé à 36,7 milliards pour une valeur de 701,4 milliards $, en hausse de 39 % en glissement annuel. Cela représente plus des deux tiers du montant financier total qui a transité par tous les comptes Mobile Money la même année (1 000 milliards $).
Plusieurs raisons expliquent ce succès en Afrique, mais l’un des plus importants reste le faible accès des populations aux services bancaires traditionnels, particulièrement dans la région subsaharienne qui représente 97 % des 621 millions de comptes enregistrés l’année dernière sur le continent. Dans la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEMAC) et dans l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) par exemple, le taux de bancarisation reste inférieur à 20 %, selon des sources concordantes. Alors que la création d’un compte bancaire nécessite souvent la constitution d’un dossier, il suffit d’une simple pièce d’identité pour obtenir un compte Mobile Money. L’utilisation de ce service représente même un point d’entrée dans l’univers bancaire puisque les opérateurs proposent de plus en plus l’interopérabilité avec les institutions financières traditionnelles. Les acteurs du Mobile Money prennent même d’assaut les activités historiques des institutions financières avec des services d’épargne et de crédit.
Au Rwanda et au Kenya, deux places fortes du Mobile Money en Afrique, le crédit est l’un des services les plus utilisés par les consommateurs. Notamment au Kenya, 36 % des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête de la GSMA affirment utiliser le Mobile Money pour accéder au crédit. Au Sénégal par exemple, Orange s’est associé à Baobab, un groupe de finance digitale, en mars 2022 pour proposer de l’épargne rémunérée à 6 % et du crédit par mobile aux consommateurs. Au Rwanda, MTN s’appuie déjà sur le Mobile Money, en collaboration avec la banque NCBA, pour proposer un service « tout en un » comprenant l’épargne, les prêts à court terme et l’assurance, au profit des agriculteurs.
Toujours plus d’impact
Réservé uniquement aux envois et retraits de fonds à ses débuts, le Mobile Money a accéléré sa diversification ces dernières années pour embarquer toujours plus de nouveaux services dans divers secteurs économiques. Au cours des deux dernières années, les paiements mobiles se sont par exemple davantage développés, dans un contexte de réduction des interactions sociales et d’incitations des gouvernements à y recourir pour limiter la propagation du coronavirus.
« Après une année déjà exceptionnelle en 2020, les paiements marchands ont presque doublé en 2021, atteignant près de 5,5 milliards de dollars par mois en moyenne et représentant 21 % des montants en circulation dans le système du mobile money », indique le rapport de la GSMA.
Il faut noter que ces paiements concernent aussi bien le secteur public que les acteurs privés. Dans le processus de dématérialisation des services publics que mènent plusieurs États africains, le Mobile Money permet en effet aux populations de payer des factures d’eau et d’électricité par exemple, ou de s’acquitter des impôts et des taxes. Cela réduit les contacts entre administrés et agents de l’État, limitant notamment les risques de corruption. L’État utilise aussi le Mobile Money pour voler au secours des populations, comme a pu le démontrer le Togo avec deux programmes phares.
Le premier, AgriPME, a « révolutionné la distribution des subventions des engrais agricoles en faisant du téléphone mobile des agriculteurs un véritable porte-monnaie électronique », selon le gouvernement. En fournissant leurs numéros de téléphone, quelque 250 000 agriculteurs en difficulté ont obtenu la création d’un porte-monnaie électronique auprès des distributeurs agréés d’engrais. La subvention a été versée sur ce compte et il leur a fallu effectuer ensuite le complément, soit de façon numérique, soit en espèces, pour obtenir la quantité d’engrais nécessaire à leurs besoins. Non seulement ce dispositif a sans doute permis d’améliorer le rendement agricole, mais la méthode choisie a évité aussi le détournement des fonds à d’autres fins par les bénéficiaires.
« Le projet est une réussite que le gouvernement entend étendre au secteur de l'énergie, en vue de fournir des kits d'électricité solaire à la population rurale. Les Togolais sont si fiers du succès du porte-monnaie électronique », assure à ce propos Serge N’Guessan, représentant-résident de la Banque africaine de développement (BAD), dont l’institution a soutenu l’initiative.
Lancé en pleine pandémie de Covid-19 pour soutenir les populations les plus vulnérables à la crise, le programme togolais Novissi s’est aussi appuyé sur le Mobile Money. Deux fois par mois, ces derniers ont en effet pu bénéficier d’un virement de l’État togolais sur leurs comptes détenus auprès des opérateurs télécoms. La première phase, mise en œuvre entre avril et juin 2020, a permis de distribuer 11,3 milliards FCFA (18,5 millions $) à quelques 567 002 Togolais. Au Bénin, c’est plutôt une initiative de micro-crédit, le programme Alafia, qui s’est appuyé sur le Mobile Money. Le gouvernement a mis à disposition tous les systèmes financiers décentralisés présents sur le territoire national au profit de l’autonomisation des femmes. Pour y avoir accès, ces dernières doivent s’enregistrer avec un numéro de téléphone affilié à l’un des deux opérateurs de téléphonie du pays. Elles reçoivent ensuite le montant prévu sur les comptes Mobile Money et le remboursent de la même manière.
Enfin, le paiement mobile est également intéressant à plusieurs égards chez les commerçants, car il représente une alternative moins difficile à implémenter que le paiement par carte bancaire tout en apportant certains de ses avantages comme la possibilité de ne pas garder sur soi des sommes trop importantes. De plus, l’interopérabilité avec les banques assure ensuite le transfert des fonds. Le potentiel de croissance du marché du Mobile Money est encore grand en Afrique où plusieurs millions de personnes ne sont toujours pas couvertes par un réseau mobile, particulièrement dans les zones rurales.
Les défis
Malgré une adoption unique dans le monde et des chiffres qui augmentent chaque année, les services de Mobile Money en Afrique peuvent encore s’améliorer sur plusieurs plans. Si le coût des transactions a longtemps été l’un des principaux griefs des populations contre les opérateurs, l’arrivée des fintech dans le secteur a désormais instauré une concurrence qui profite aux consommateurs avec une diminution drastique des frais de transfert ou de retrait d’argent. L’exemple de la fintech Wave au Sénégal, dont l’arrivée a obligé Orange Money à baisser de 80 % ses prix en juin 2021, illustre assez bien cette situation, même si elle s’accompagne malheureusement d’une réduction des commissions des agents. Bis repetita en Côte d’Ivoire, où MTN a dû s’aligner sur les tarifs pratiqués par ce nouveau concurrent pour ne perdre des clients.
Mais la principale menace pour les opérateurs pourrait bien provenir des États qui veulent profiter aussi de la manne financière générée par ce secteur pour accroître les recettes fiscales. Suivant l’Ouganda et la Tanzanie, des pays comme le Ghana, le Cameroun ou encore le Kenya envisagent ou mettent déjà en place des taxes sur les retraits et les transferts d’argent via le Mobile Money. Une erreur selon Rebecca Enonchong, une entrepreneuse tech camerounaise, pour qui la taxe « frappera particulièrement les segments les plus pauvres et non bancarisés de la société », pour qui le Mobile Money est déjà le principal, sinon le seul moyen d’avoir accès aux services financiers.
Emiliano Toussou
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Les fintech sont actuellement les start-up qui attirent le plus d’investissement en Afrique. Et cette tendance n’est pas près de s’arrêter tant de nouvelles solutions financières voient le jour et suscitent l’intérêt de nouveaux investisseurs.
Le capital investisseur Techstars a annoncé, mardi 26 avril, le lancement de son programme d’accélération ARM Labs Lagos Techstars au Nigeria. Il est le fruit de sa collaboration avec le programme d'innovation pour start-up fintech, ARM Labs, développé depuis 2019 par Asset and Resource Management Holding Company (ARM) et Ventures Platform. Ce programme se concentrera sur l'investissement dans des start-up fintech et proptech en phase de démarrage en Afrique.
Justifiant le choix de Lagos pour accueillir le programme d’innovation, Nancy Wolff, directrice générale de Techstars, a expliqué que la ville « a construit un écosystème de start-up prospère qui mérite une exposition, des investissements et des ressources plus mondiaux, et nous voyons un potentiel extraordinaire sur le marché ». Techstar considère Lagos comme l'un des écosystèmes à la croissance la plus rapide au monde, surclassant Nairobi au titre de première ville africaine de l’indice mondial de l’écosystème de démarrage en 2021.
ARM Labs Lagos Techstars sera le 2e programme d’accélération hébergé par Techstars sur le continent après celui d’Afrique du Sud lancé en 2016. La société opère en Afrique depuis plus de dix ans, avec ses programmes d'investissement et de mentorat lancés dès 2011. L’entreprise a déjà investi dans plus de 50 start-up au Nigeria, au Ghana, en Afrique du Sud, en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie.
Les candidatures pour intégrer l’accélérateur sont attendues de juin à août. 12 start-up seront sélectionnées chaque année pour participer au programme et bénéficier d'un financement pouvant atteindre 120 000 $, d’une accélération et d'un accès au vaste réseau de Techstars de plus de 7 000 mentors, plus de 20 000 investisseurs. La classe inaugurale du programme débutera en décembre 2022 et se terminera par une journée de démonstration en mars 2023.
Le programme d'accélération ARM Labs Lagos Techstars est une opportunité pour les entreprises partenaires de puiser dans le dynamique secteur fintech de l'Afrique. Selon la plateforme de suivi des investissements Partech, 63 % (3,28 milliards de dollars) du financement total levé par les start-up en Afrique a été capté par les fintech en 2021.
Jumoke Ogundare (photo), la PDG d'ARM estime que le programme d’accélération a pour but de propulser le continent africain au statut de future capitale mondiale de la fintech et de transformer la façon dont les Africains accèdent aux services financiers.
Ruben Tchounyabe
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