Les pays africains veulent migrer vers le visa électronique. Ils voient en ce système une solution d’efficacité dans la gestion administrative et financière des titres de voyage.
Le Cameroun lancera la délivrance des visas électroniques (e-visa), dans les missions diplomatiques, les postes consulaires, les aéroports internationaux et aux frontières aériennes, terrestres et maritimes d’ici la fin du mois de juillet 2022.
C’est à l’entreprise Impact Palmarès R&D SAS qu’a été confié ce chantier à travers un contrat de dix ans. Selon le ministère des Relations extérieures (Minrex), le projet e-visa a plusieurs objectifs parmi lesquels la centralisation et la protection des données enregistrées sur la plateforme numérique ; le contrôle des flux des entrées et des sorties sur le territoire.
« Il permettra aussi la réduction des distances à parcourir et les files d’attente dans les ambassades. Ces problèmes font partie des griefs dénoncés notamment par la diaspora et les étrangers désireux de séjourner au Cameroun », a-t-il précisé. Selon le ministre, l’e-visa permettra aussi de mieux sécuriser les recettes de l’État grâce au paiement qui se fera désormais par voie électronique.
Le lundi 27 juin, le Cameroun a d’ailleurs réceptionné les équipements informatiques dédiés à ce projet, dont le cadre juridique devrait être adapté dans les prochains jours à travers l’adoption du projet de loi portant mise à jour de la loi de janvier 1997 sur les conditions d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers au Cameroun. Le projet de loi a été déposé à l’Assemblée nationale le 2 juillet.
Ntaribo Ashu, le directeur du protocole et des affaires consulaires du Minrex, a déclaré « qu'à ce jour, tous les développements informatiques ont été réalisés. Le matériel a été acheminé au Cameroun. Il sera déployé dans les représentations diplomatiques [...] les travaux dans les aéroports ont démarré et seront réceptionnés. Impact Palmarès est aujourd’hui prêt à démarrer les opérations d’enrôlement et de délivrance des visas en ligne ».
Samira Njoya
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Les technologies de l’information et de la communication intègrent des possibilités pour transformer et améliorer les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil en Afrique. Elles apportent plus d’efficacité dans l’établissement de statistiques complètes et actualisées sur les populations.
Le projet d'identification numérique pour le développement du Nigeria (ID4D) va travailler conjointement avec la Commission nationale de la population (NPC) pour la numérisation de son processus d'enregistrement civil. Le coordinateur du projet ID4D, Musa Odole Solomon, l’a révélé lors d'une visite de courtoisie au président de la NPC, Alhaji Isa Kwarra, effectuée le jeudi 7 juillet au siège de l’agence publique à Abuja.
Au terme de la rencontre, Musa Odole Solomon a exprimé la détermination de l’ID4D « à investir dans le système d'état civil pour renforcer l'écosystème d'identification fondamental en fournissant des numéros d'identité nationaux à la naissance, dans le cadre du processus d'enregistrement des naissances via des liens avec l'état civil numérisé ».
Selon lui, « le projet est conçu selon un modèle d'écosystème et ne se limite pas à une seule organisation. Il implique donc différentes agences gouvernementales, le secteur privé et la société civile. Le projet avait depuis identifié la Commission nationale de la population comme un partenaire important de l'écosystème », a expliqué le coordinateur du projet.
Le projet d'identification numérique pour le développement du Nigeria a reçu en 2020 un financement de 430 millions $ de la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement et l'Agence française de développement. Il doit construire un système d'identification de base efficace qui permettra un meilleur accès des populations aux services essentiels. Le projet a comme ambition de porter la couverture de la carte d'identité nationale biométrique au Nigeria de 40 millions à 148 millions de personnes d'ici 2024.
Pour le président de la Commission nationale de la population, la collaboration avec ID4D va être utile à plus d’un titre. « Nous sommes également impliqués dans la couverture de l'identité nationale. Nous essayons de moderniser nos systèmes d'état civil. Nous enregistrons les naissances et les décès. Nous sommes censés enregistrer les mariages et les divorces, etc. La modernisation et la numérisation de nos processus sont très importantes », a-t-il affirmé.
Samira Njoya
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Dans un contexte de transformation numérique du continent, les États se pressent pour rejoindre les premiers rangs. Au-delà de la connectivité, l’employabilité est aussi devenue un enjeu de croissance socioéconomique.
L’île Maurice compte développer l’employabilité dans le domaine des technologies de l’information et de la communication afin d’attirer davantage d’investisseurs. Au cours des deux prochaines années, ce sont 2 000 emplois supplémentaires que le gouvernement vise. Le Premier ministre Pravind Jugnauth (photo) l’a déclaré le jeudi 7 juillet, lors de la célébration des 20 ans de présence de la société française Accenture à Maurice.
« Actuellement nous travaillons pour ramener d’autres géants de la technologie à Maurice. Si l'on se base sur le pipeline des projets facilités par l’Economic Development Board, il y aura, si tout va bien, dans les deux prochaines années, 2 000 emplois qui seront créés dans le domaine des TIC. Sont concernés les métiers de programmation, traitement des réclamations, support client, cybersécurité et analyse de données », a déclaré le chef du gouvernement mauricien.
Selon Pravind Jugnauth, le secteur des TIC affiche 6,5 % de croissance et est le seul secteur qui n’a pas été impacté par la crise sanitaire mondiale. Il a révélé que près de 30 000 personnes, réparties dans 900 entreprises, y travaillent déjà. Entre 2020 et 2021, plus de 3 000 nouveaux emplois ont vu le jour dans les TIC.
Pour renforcer l’employabilité dans le secteur des TIC, Maurice envisage surtout d’accélérer le développement de compétences au sein de la population mauricienne, notamment à travers la mise sur pied de plusieurs autres projets y relatifs, dont la création d’une Digital Industry’s Academy portée par la Landscope Mauritius. Le chef de gouvernement prévoit d’ailleurs à cet effet la formation de 1 000 personnes en intelligence artificielle, cybersécurité et cloud computing dès juillet 2022.
Samira Njoya
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Plusieurs analystes, cabinets, etc. estiment que les start-up contribueront au rayonnement économique de l’Afrique. Mais encore faut-il qu’un cadre de croissance adéquat soit mis à leur disposition. Quelques pays l’ont fait et ne cessent d’en récolter les bénéfices.
L’Afrique du Sud demeure l’écosystème start-up le plus dynamique d’Afrique australe. C'est le pays de la zone dont les jeunes pousses technologiques ont attiré le plus de financement depuis 2019. Soit 1,7 milliard $ représentant 95 % de la totalité des fonds mobilisés dans la sous-région, selon la plateforme Africa : The Big Deal.
« Au cours des trois dernières années, les financements levés par les start-up en Afrique du Sud ont affiché une tendance forte et régulière : en croissance de 3,7 fois entre 2019 et 2020, et 3,1 entre 2020 et 2021 », révèle la plateforme.
« Pour le semestre 2022, les chiffres correspondent à peu près à ceux de l'année dernière (394 millions $ au premier semestre 2021 ; 392 millions $ au premier semestre 2022 ; -1 % en glissement annuel). Aucun autre marché ne peut réellement concurrencer l'Afrique du Sud à ce stade », indique-t-elle.
Bien que l’Afrique du Sud soit la championne d’Afrique australe, la sous-région en elle-même n’est que le troisième écosystème start-up le plus performant d’Afrique en matière de levée de capitaux. Elle est derrière l’Afrique de l’Ouest (4,2 milliards $ mobilisés), l’Afrique de l’Est (plus de 2,3 milliards $ mobilisés), mais devant l’Afrique du Nord (près de 1,5 milliard $ mobilisé). Depuis 2019, l’Afrique australe ne représente que 17 % de l’ensemble des financements attirés par le continent.
Après l’Afrique du Sud, la Zambie est le second pays qui a enregistré une industrie start-up assez dynamique au cours des trois dernières années. La Zambie, comparée à l’Afrique du Sud, c’est 46 fois moins de fonds levés (37 millions $) avec 22 fois moins de transactions de 100 000 $ et plus (12 contre plus de 263).
« La Namibie et le Zimbabwe viennent ensuite, mais aucun autre marché que la Zambie ne peut revendiquer plus de dix contrats de plus de 100 000 $ depuis 2019 », souligne Africa : The Big Deal.
Muriel Edjo
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Faciliter les démarches d’obtention de visa, tel est le rôle primordial des visas en ligne. Si plusieurs pays tardent à se lancer, d’autres voient dans ce service un moyen efficace de rendre leur pays plus attractif.
La République togolaise a annoncé le lundi 11 juillet la mise à jour et la relance de « Togo Voyage », son système électronique de délivrance de visas. Contrairement à l’ancienne version lancée en août 2020, la nouvelle intègre désormais le processus d'immigration de demande de visa en ligne et les formalités sanitaires liées à la Covid-19, facilitant ainsi considérablement les formalités de demande de titre de voyages pour les visiteurs.
« Je suis satisfait de la plateforme Togo Voyage car elle a révolutionné nos méthodes de travail. Aujourd'hui, nous avons accès à une base de données unique et virtuelle des voyageurs entrant et sortant du pays, ce qui rend le traitement cent fois plus rapide et permet à nos services de sécurité nationale d'agir plus efficacement », a déclaré Yark Damehame, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
La plateforme disponible en français et en anglais offre aussi la possibilité au voyageur de conserver ses données personnelles grâce à un compte individuel sécurisé par un mot de passe. Il enregistre toutes les informations personnelles dans le but d’éviter de les ressaisir à chaque voyage.
Le paiement du nouveau visa a également été digitalisé. Il peut se faire par carte bancaire ou par paiement mobile. « Le paiement en espèce n'est pas autorisé », peut-on lire sur la page d’accueil du site.
La numérisation du visa est l’une des multiples réformes prévues par le gouvernement togolais d’ici 2025. Il y a quelques mois, le gouvernement avait annoncé la numérisation de tous les services publics dans le but d'améliorer la facilité de faire des affaires pour les investisseurs locaux et internationaux, ainsi que de fournir des services gouvernementaux efficaces à ses citoyens.
La nouvelle version de la plateforme Togo Voyage, portée par l'Agence Togo Digital (ATD), créée par le gouvernement pour piloter l’ensemble du processus de transformation numérique de l'administration publique du pays, sera étendue aux frontières terrestres et maritimes au cours de l’année.
Samira Njoya
L'identification des individus est un réel problème à l’échelle du continent. Selon les estimations de 2018 de la Banque mondiale, 45% des personnes vivant en Afrique subsaharienne ne sont pas en mesure de prouver leur identité ; il s'agit d'environ 500 millions de personnes.
Les mairies du département de Dakar sont désormais connectées aux espaces Sénégal Services. Sénégal Numérique SA a signé, le jeudi 7 juillet 2022, une convention de partenariat avec les maires des 19 communes du département de Dakar.
Sénégal Numérique à travers cette signature veut faciliter l’accès des documents administratifs aux citoyens. « Ce partenariat va permettre à ce que les services des actes de l’état civil qui sont délivrés dans les mairies de Dakar puissent être disponibles dans le réseau des espaces Sénégal Services et dans le portail du guichet unique de l’État, ceci pour faciliter l’accès facile à tous ceux qui se trouve sur le territoire national sans avoir besoin de se déplacer », a déclaré Cheikh Bakhoum (photo, à gauche), directeur général de Sénégal Numérique.
La digitalisation des services d’état civil au Sénégal ne concerne pas uniquement la ville de Dakar. L’État du Sénégal avec l’appui de l’Union européenne a lancé récemment le programme Nekkal, qui consiste à interconnecter les centres d’état civil et permettre la numérisation des registres.
« Nous avons commencé le processus de numérisation et allons numériser 15 millions d’actes, indexer 30 millions d’actes et construire 34 centres dans les 14 régions, former 3 000 officiers et managers d’état civil, mais aussi et surtout former 600 archivistes, car nous avons constaté que la question d’archivage n’est pas prise en compte dans la gestion des faits d’état civil », a déclaré Aliou Ousmane Sall, le directeur de l'état civil.
La digitalisation des services d’état civil va permettre une meilleure traçabilité des naissances et une fiabilité des données. Jusqu’ici, seuls 62 % des enfants âgés de 0 à 5 ans sont enregistrés à la naissance au Sénégal. Pour ceux qui sont enregistrés, plusieurs problèmes sont évoqués comme la multiplication du numéro d’extrait, la perte des identifications due à la détérioration des fichiers.
Samira Njoya
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L’une des réformes importantes mises en oeuvre par les États africains cette dernière décennie est la biométrisation des documents d’identités. Ce nouveau système permet la vérification de l'identité d'un individu en utilisant des caractéristiques physiques.
Le gouvernement béninois va mettre fin à l’établissement des cartes d’identité nationales non biométriques. C’est l’une des décisions prises au cours du Conseil des ministres tenu le mercredi 6 juillet 2022 à Cotonou. La nouvelle carte sera établie par l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) selon les modalités définies par le décret n° 2020-396 du 29 juillet 2020.
Mettant en application ledit décret, « l’Agence nationale d’Identification des personnes s’est, depuis lors, évertuée à prendre les dispositions appropriées pour assurer avec efficacité et diligence, le service de l’identité nationale. De fait, le délai de traitement des demandes a été réduit à une semaine », a précisé le communiqué du Conseil des ministres.
En se basant sur les résultats satisfaisants de l’Agence nationale d’Identification des personnes, le gouvernement a décidé « de mettre définitivement un terme à l’établissement des cartes d’identité non biométriques, lesquelles ne sont, du reste, plus conformes aux standards internationaux ».
La carte nationale d’identité biométrique à la différence de la simple carte nationale est plus petite avec le format d'une carte Visa. Elle comporte une puce présentée comme infalsifiable, des données biométriques comme des empreintes digitales dont la prise sera obligatoire. Elle comporte également un code à scanner pour lire une signature numérisée et un dispositif holographique qui protège la photo, empêche sa falsification et permet de l'authentifier.
Il convient de signaler que cette décision de biométrisation de la carte n’est pas la seule prise lors du Conseil des ministres. Le gouvernement béninois a également décidé d’installer entre autres un nouveau système intégré qui permettra la gestion des opérations douanières et de maintenance évolutive du Guichet unique de commerce extérieur appelé Customs Webb.
Samira Njoya
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Parmi les secteurs d’activités qui suscitent de plus en plus l’intérêt des consommateurs en Afrique figure celui de la mobilité. Le développement de la connectivité et le changement des habitudes de consommation de la data transforment progressivement le marché, qui attire de plus en plus d’investisseurs.
L’entreprise estonienne de mobilité partagée Bolt, qui gère l'application mobile éponyme permettant de commander un chauffeur depuis son smartphone, annonce l’ouverture d’un quartier général régional à Nairobi au Kenya. L’installation qui accueillera les cadres supérieurs exécutant des opérations en Afrique, servira de base opérationnelle pour piloter le développement des activités de l’entreprise dans la sous-région Afrique de l’Est.
Le directeur régional de Bolt, Paddy Partridge, a justifié le choix de Nairobi au regard de « son emplacement stratégique dans la région ». Selon lui, « l'infrastructure disponible nous a permis de nous développer énormément sur le marché de l’Afrique de l'Est et nous pensons que nous pouvons en tirer parti pour en faire encore plus sur l'ensemble du continent ».
Il a affirmé que « ce n’est que le début. Nous espérons qu'il [le quartier général, Ndlr] nous permettra de développer un modèle cohérent d'engagement pour les villes durables, qui contribuera à améliorer les services municipaux et les transports urbains pour les millions de personnes de la région ».
Bolt est actuellement opérationnel dans sept pays africains : le Kenya, l'Ouganda, la Tanzanie, le Nigeria, le Ghana, l'Afrique du Sud et la Tunisie. Il y a quelques mois, la société a révélé des difficultés opérationnelles en Tanzanie. En avril 2022, elle évoquait même l’éventualité d’une interruption d’activités dans ce pays où Uber a déjà suspendu ses opérations en raison de l'environnement réglementaire difficile.
Nairobi confirme à travers ce nouvel investissement étranger la maturité de son écosystème économique propice aux affaires. La ville accueille déjà un studio d'innovation de la société américaine de services financiers Visa, un centre de recherche et de développement de Microsoft. En avril dernier, Google annonçait l’installation dans la ville de son tout premier centre de développement du continent.
Bolt ambitionne d’exploiter la pénétration croissante des smartphones en Afrique de l’Est, le développement de la demande en connectivité suscitée par la Covid-19, la croissance de l’industrie du paiement mobile, pour se renforcer dans la sous-région et s'étendre sur tout le continent.
Samira Njoya
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La cryptomonnaie est au centre des discussions financières mondiales. En Afrique, elle suscite beaucoup de passions. Si plusieurs banques centrales ont interdit toutes activités autour, la réglementation n’étant pas encore adaptée, certains pays gardent l’esprit ouvert.
Changpeng Zhao (photo, à droite), fondateur et PDG de Binance (la plateforme mondiale d’achat, de vente et de stockage de cryptomonnaie), s'est récemment rendu en Côte d'Ivoire et au Sénégal. C’était dans le cadre de sa tournée mondiale pour se connecter et collaborer avec les décideurs politiques, a révélé l’entreprise le jeudi 7 juillet. Lors de son séjour dans les deux pays, Changpeng Zhao, a rencontré les présidents Alassane Dramane Ouattara (photo, à gauche) et Macky Sall.
« Nous avons discuté essentiellement des questions économiques et financières, surtout à l’accès à la cryptomonnaie qui aujourd’hui fait partie des activités économiques des différents pays du monde. Nous comptons sur l’appui et le soutien du gouvernement ivoirien pour nous permettre d’être présents dans les échanges commerciaux à venir », a expliqué Changpeng Zhao. Il a ajouté que « l'Afrique est prête pour l'adoption de la cryptographie, car la blockchain offre une accessibilité financière qui n'est actuellement pas disponible pour de nombreux Africains ».
Le président-directeur général de Binance a aussi annoncé la signature, au cours de la visite de travail à Dakar, d’un partenariat avec JokkoLabs, un espace de collaboration dédié à l’innovation, à la mise en réseau et à la recherche. Binance s’appuiera sur cette coopération pour mener des activités de sensibilisation et d’éducation à la blockchain dans les communautés d'Afrique francophone. Le but est d'accroître l'alphabétisation et les compétences en matière de blockchain.
Depuis l’année dernière, Binance multiplie les actions en Afrique pour mieux préparer le continent aux enjeux et usages de la cryptomonnaie et des actifs crypto. Sa dernière activité, Crypto Académie, un programme mensuel de formation sur la crypto et le trading, a été lancée en mars dernier au Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire et Togo.
Changpeng Zhao est certain qu’avec les différents partenariats qui se tissent en Afrique, il est possible de faire du continent l’un des leaders mondiaux de la cryptomonnaie, d'aider les passionnés à créer des solutions de blockchain et à résoudre des problèmes du monde réel. « Ensemble, nous renforcerons la région en tant que plaque tournante de l'innovation et de l'entrepreneuriat blockchain », a-t-il affirmé.
Samira Njoya
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L’industrie des objets connectés s’est développée à travers le monde au cours des dix dernières années. Avec la 5G, elle va croître davantage. C’est une opportunité d’emplois en Afrique où la main-d'œuvre qualifiée dans des secteurs technologiques de pointe fait encore défaut.
Les universités virtuelles du Mali, du Sénégal et de la Tunisie, en partenariat avec le groupe français d'écoles d'ingénieurs INSA, à travers son service commun dédié à l’ingénierie pédagogique (OpenINSA), lancent un cursus académique de trois ans orienté sur l’Internet des objets (IoT) en septembre 2022. Les quatre partenaires l’ont dévoilé le jeudi 23 juin.
La formation en ligne intègre entre autres des cours sur la sécurité et l’architecture des objets connectés, la maintenabilité et la fiabilité d’une architecture d’objets connectés, la création d'applications informatiques liées à des objets connectés et les bases de la data science.
« Les ressources conçues dans le cadre de ce partenariat sont placées sous licence Creative Commons. Elles sont mises à disposition dans un espace ressource de tous les enseignants-chercheurs des établissements partenaires du projet. C’est toute la force de ce projet. Avoir fédéré autour de lui une solide communauté », a déclaré Jean-Yves Plantec, le directeur d’OpenINSA.
C'est depuis 2019, dans le cadre du programme d’Appui au développement de l’enseignement supérieur français en Afrique (ADESFA), que les universités virtuelles du Mali, du Sénégal et de Tunisie et le Groupe INSA préparent ce cursus IoT. De début 2020 à mai 2022, ils sont entrés dans une nouvelle phase de leur collaboration en se concentrant sur l’élaboration d’une formation en ligne, accessible en priorité à des étudiantes et étudiants de deuxième année de licence, mais aussi à des personnes en reconversion et des salariés, dans le cadre de la formation tout au long de la vie.
Au sortir de cette formation virtuelle, l’Afrique pourra compter sur cette main-d’œuvre hautement qualifiée dans ce secteur innovant. Au cours des dix dernières années, l’industrie des objets connectés a connu une croissance rapide. Bracelets, montres, enceintes et autres outils connectés s'immiscent dans le quotidien. Rien qu'entre 2018 et 2019, 2,5 milliards d’objets connectés ont été vendus dans le monde selon la Banque des Territoires.
Samira Njoya
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Le nombre d’abonnés aux services financiers sur mobile a progressé en Afrique au cours des dix dernières années. Il avoisine déjà 200 millions selon la GSMA. Le coût des services qui a parfois freiné leur adoption est en train de chuter avec l’arrivée de nouveaux acteurs très ambitieux.
Wave Mobile Money S.A. a obtenu un financement de 90 millions d’euros d’un groupe d’investisseurs menés par la Société financière internationale (SFI). La branche de la Banque mondiale dédiée à l’investissement dans le secteur privé a apporté 25 millions d'euros dans l’opération. Des prêts d’un montant total de 41 millions d’euros ont été mobilisés par Symbiotics, Blue Orchard, responsAbility et Lendable, alors que des prêts parallèles d’une valeur totale de 24 millions d’euros ont été octroyés par Finnfund et Norfund. L’argent servira au développement des activités de l’entreprise au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Selon la fintech qui a dévoilé l’information le mercredi 6 juillet, « outre le financement des opérations des deux sociétés [Wave Côte d'Ivoire et Wave Sénégal], le soutien de la SFI favorisera la mise en place d'un environnement propice au développement des services de mobile money dans la région grâce à l’offre de service de Wave, caractérisée par une grille tarifaire plus simple et des coûts de transaction réduits. Cela devrait permettre d’accroître la fréquence et la valeur des transactions et favoriser de nouvelles formes d’utilisation, en particulier parmi les clients à faible revenu ».
L’investissement de la SFI dans Wave Mobile Money S.A. intervient après celui de 5 millions $ (4,9 millions d'euros) effectué en septembre 2021 dans Wave Mobile Money Holdings Inc. dans le cadre d’un co-investissement avec Partech Africa.
« La vision de Wave, qui consiste à faire de l’Afrique le premier continent "cashless", en proposant des solutions abordables et orientées vers les utilisateurs, correspond aux ambitions d’IFC en matière d’inclusion financière universelle », a déclaré Coura Sène, la directrice régionale de Wave Mobile Money pour la zone couvrant l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Pour Aliou Maïga, le directeur régional de la SFI pour l'Afrique de l’Ouest et centrale, cet investissement de l’institution et de ses partenaires du jour « va nous aider à offrir une variété de produits financiers, ce qui encouragera les utilisateurs à rester dans le secteur financier formel et favorisera l’inclusion financière dans la région ».
« Notre investissement dans Wave va non seulement promouvoir un secteur financier plus inclusif, mais il va aussi grandement contribuer à favoriser l’essor des solutions numériques en Afrique de l'Ouest », a-t-il souligné.
Muriel Edjo
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Ce nouveau modèle innovant et inclusif va permettre d’élargir l'accès à une éducation numérique de qualité et d’offrir des opportunités de travail aux porteurs de projets innovants au Sénégal.
C’est la ville de Dakar qui a été choisie pour le lancement et l’implantation de la toute première zone d’intelligence collective portée par l’agence de talents panafricaine « 01Talent Africa » en partenariat avec Atos, un leader international de la transformation digitale. Le nouveau centre d’intelligence collective appelé Zone01 a été lancé le lundi 4 juillet 2022 dans les locaux d'Atos Africa, qui accueilleront en septembre prochain 120 futurs jeunes talents originaires du Sénégal.
Lors de la cérémonie du lancement, Alpha Barry, directeur Afrique d'Atos, a donné les raisons pour lesquelles l’Afrique est le continent idéal pour le développement dudit projet. Il explique « qu’avec une moyenne d'âge de 19 ans, l'Afrique est le continent le plus jeune du monde et représentera 40 % de la population mondiale d'ici la fin du siècle. En travaillant avec 01Talent en Afrique, nous offrons à cette jeunesse l’opportunité de libérer son potentiel créatif afin qu’elle contribue à l’innovation et à la transformation digitale du continent ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique qui a pour but d’accélérer la transformation digitale en Afrique, en permettant de massifier les compétences numériques de niveau international par une offre de formation d’excellence, innovante et inclusive sur le continent.
« Cette initiative stratégique confirme l’engagement de 01Talent et d’Atos dans la création d’un écosystème technologique africain renforcé par la formation de talents de niveau international essentiels à la réalisation de la transition digitale du continent. C’est une opportunité énorme de création d’emplois pour les jeunes et de valeur pour les entreprises locales. Tous deviennent acteurs du changement », a précisé Karim Sy, le directeur stratégique de 01Talent Africa.
Au terme de cette première expérience qui débutera en septembre 2022, les résultats attendus sont, entre autres, la création d’une force collective qui accélèrera la transformation digitale de l’Afrique, la transformation digitale des territoires et des entreprises du Sénégal et l’autonomisation de la première cuvée d’apprenants.
Après Dakar, Atos et 01Talent développeront leur partenariat avec l’ouverture de nouvelles Zone01 sur le continent africain, notamment en Égypte, au Maroc et en Mauritanie.
Samira Njoya
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L’infrastructure financière unifiée a été développée et peaufinée au cours des trois dernières années par le gouvernement avec l’expertise technique de la société nigériane eTransact. Elle traduit la volonté des pouvoirs publics d’accroître l’inclusion numérique.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a officiellement lancé la plateforme nationale d’agrégation des moyens de paiement électronique (NPSI), mardi 5 juillet à Yaoundé. Accessible via le code USSD #237#, cette initiative du gouvernement camerounais a comme objectifs une meilleure traçabilité des flux financiers numériques dans le contexte actuel de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et de promotion de l’économie numérique.
Selon Pierre Kaldadak, le directeur général de la Cameroon Postal Services (Campost), l'entité publique chargée de l’hébergement et de la gestion de cette infrastructure financière pour le compte de l’État, l’avantage qu’offre ce service réside dans « l’équité d’accès à l’interconnexion, la réduction des coûts d’accès aux services à valeur ajoutée, la visibilité et la traçabilité de toutes les transactions non bancaires, bancaires et extra-bancaires ». Il certifiera le traitement des transactions financières de tout instrument électronique de paiement (carte, porte-monnaie électronique, transfert de fonds, etc.).
Le DG de Campost a indiqué qu’actuellement « tous les opérateurs télécoms sont agrégés à la plateforme ainsi qu’une quarantaine d’entreprises, et un bon nombre d’entreprises sont en attente de connexion ».
En gestation depuis 2018, la plateforme nationale d’agrégation des paiements électroniques est une infrastructure qui permet aux prestataires de services financiers traditionnels d’offrir leurs services via un téléphone mobile ou via Internet à travers un code USSD unique ; elle a été inaugurée le 30 juin 2020. Sa réalisation avait bénéficié de l’expertise technique de l’entreprise nigériane eTranzact.
Pour Minette Libom Li Likeng, la NPSI contribuera entre autres à la réduction de la dépendance des consommateurs au cash, au renforcement de l’inclusion financière ; elle stimulera l’innovation à travers le développement d'applications publiques et privées, ainsi que la promotion des start-up. Cette infrastructure numérique « constitue l’utilitaire central, partagé, des systèmes numériques et de paiement du Cameroun », avait-elle affirmé.
Samira Njoya
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Il y a cinq ans, la Banque mondiale s’est engagée à soutenir financièrement le gouvernement ougandais dans l’acquisition d’infrastructures télécoms de qualité. Avec plus d’un demi-milliard de dollars de financement décaissé, le pays s’est doté de moyens techniques pour l’économie numérique.
Le gouvernement ougandais, à travers l’Autorité nationale des technologies de l’information (NITA-U), s’est réjoui des nombreuses réalisations accomplies par le Programme régional d'infrastructures de communication (RCIP) qui arrive à son terme le 16 août prochain.
Lors d’une conférence de presse, organisée le mercredi 29 juin à Kampala, Hatwib Mugasa (photo), le directeur exécutif de la NITA-U, a dévoilé quelques-uns des succès enregistrés par cette initiative, notamment l’amélioration de l’accès à Internet grâce aux 1 606 km du réseau national de fibre optique, les 300 points Wi-Fi déployés à travers les villes principales du pays. Il y a aussi la dématérialisation des services publics, la mise en place des services d’identification numérique et de signature électroniques (Ug-Pass).
Hatwib Mugasa déclare qu’en cinq ans, le RCIP enregistre un taux d'achèvement de 100 % sur toutes ses composantes. Selon lui, c'est grâce à ce programme que le gouvernement a pu réduire ses dépenses dans les capacités data internationales. La facture mensuelle de bande passante de l'État est ainsi passée de 300 $ par mégabit par seconde (Mbps) en 2016 à 70 $ actuellement. Il a révélé qu’un total de 725 ministères, départements et agences publics, ainsi que des sites gouvernementaux locaux et des groupes d'utilisateurs cibles ont pu être connectés au réseau national de fibre optique.
Le RCIP a été lancé en 2016 en Ouganda. Il a été financé à hauteur de 775 millions $ par la Banque mondiale avec plusieurs objectifs, dont l’amélioration de l’accès à Internet, la mise en oeuvre d’un environnement propice à l’e-gouvernement.
Avec les succès acquis au cours des cinq dernières années, l’Ouganda s’est doté de moyens pour entamer sa transformation numérique. Aujourd’hui, le gouvernement peut proposer aux populations plusieurs services innovants, notamment l’e-santé, l’éducation à distance, le paiement des taxes en ligne et bien d’autres.
Samira Njoya
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