Les AfricaTech Awards se sont tenus à Paris, en marge de Viva Technology. Trois start-up ont été primées sur les 45 retenues qui sont en compétition depuis le 2 mai dernier.
Weee Centre, Chefaa et Click2sure ont remporté, samedi 18 juin à Paris, la première édition des AfricaTech Awards respectivement dans les catégories climate tech, healthtech et fintech. L’événement a été soutenu cette année par Proparco, une branche de l’Agence française de développement (AFD), et par la Société financière internationale (IFC), une institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents et membre du Groupe de la Banque mondiale. Les différentes catégories ont par ailleurs été sponsorisées par New Energy Nexus, Cassava Technologies et le groupe Orange.
Makhtar Diop, directeur général de l’IFC, explique que « l'Afrique regorge de solutions technologiques innovantes qui peuvent aider à lutter contre le changement climatique, promouvoir la sécurité alimentaire et étendre l'inclusion financière ». Et il poursuit : « pourtant, plus de 80 % des start-up africaines signalent des difficultés d'accès au financement. Des initiatives telles que les AfricaTech Awards, qui réunissent des entrepreneurs, des gouvernements et des investisseurs, sont essentielles pour attirer les ressources et le soutien dont les start-ups technologiques ont besoin pour développer leurs innovations à travers le continent et au-delà ».
Weee Centre, lauréat de la catégorie climate tech, est une start-up kényane, fondée en 2012. Elle fournit des services de gestion des déchets électroniques et mène des opérations écologiques « sûres » dans le but de protéger l’environnement et la santé humaine.
Chefaa est une start-up égyptienne fondée en 2018. Lauréate dans la catégorie healthtech, elle met à la disposition des patients atteints de maladies chroniques une plateforme où ils peuvent commander et renouveler leurs ordonnances et tous les besoins pharmaceutiques. Chefaa intègre un GPS pour faciliter la tâche à ces personnes et aide également au suivi des traitements.
En ce qui concerne la catégorie fintech, c’est le sud-africain Click2Sure qui est choisi. La start-up, fondée en 2015, a mis en place un logiciel en tant que service (SaaS) basé sur le cloud pour faciliter la vie aux entreprises opérant dans le secteur des assurances.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : L’Angleterre débloque 3,6 millions $ pour le développement de diagnostics numériques de santé dans 7 pays d’Afrique
Au cours des dix dernières années, le Maroc est devenu un marché technologique dynamique sur le continent. Au-delà d'un environnement politique et économique favorable, plusieurs acteurs y multiplient les investissements pour tirer aussi profit de l'écosystème de plus en plus innovant.
BCG Digital Ventures a annoncé, mercredi 15 juin, l'ouverture d’un nouveau centre d’innovation au Maroc. La branche du cabinet de conseil américain Boston Consulting Group, dédiée à l'incubation et à l'innovation pour de nouvelles activités en early stage, veut à travers cette nouvelle infrastructure se positionner en Afrique. Elle a choisi à cet effet le Maroc qui est actuellement l’un des écosystèmes du continent à croissance rapide en matière de technologies pionnières, d’intelligence artificielle (IA), et de création de start-up.
Hamid Maher, directeur général et partenaire de BCG et nouveau responsable du Digital Ventures Casablanca Center, estime que « l’Afrique offre de nombreuses opportunités aux innovateurs dans le domaine du digital pour utiliser l’IA et d’autres nouvelles technologies, afin d’améliorer l’accès à l’éducation, aux services financiers, à la santé, et à l’énergie. En tirant parti des technologies innovantes, BCG Digital Ventures est en mesure de booster le potentiel de nos clients et créer un impact extraordinaire dans la région ».
L’ouverture du BCG Digital Ventures à Casablanca vient étoffer le réseau construit par Boston Consulting Group dans le pays. La société y a déployé en 2019 BCG Gamma, sa branche spécialisée dans les solutions avancées de science des données, y compris l'intelligence artificielle, l'apprentissage automatique et l'apprentissage en profondeur.BCG Platinion — qui fournit des services de conseil et de technologie dans l'architecture informatique, les données à grande échelle et la mise en œuvre de systèmes et de solutions — a suivi en 2021.
« Nous recherchons des endroits où nous pouvons avoir un impact significatif sur les individus, les technologies et la société dans son ensemble, c’est pourquoi nous sommes particulièrement ravis par les opportunités qui nous sont offertes pour conduire un réel changement avec nos nouveaux sites », a expliqué Stefan Gross-Selbeck, directeur mondial associé de BCG Digital Ventures.
Le lancement du centre marocain porte la présence mondiale des BCG Digital Ventures dans 12 pays, avec 16 centres à Berlin, Chicago, Dubaï, Londres, Los Angeles, Mumbai, New Delhi, New York, Paris, Riyad, Shanghai, Shenzhen, Singapour, Sydney, Tokyo et Casablanca.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Le Maroc lance un incubateur de start-up spécialisées dans le commerce électronique
Au plus fort de la crise avec Twitter, le Nigeria voulait obliger les réseaux sociaux à avoir des représentants physiques sur son territoire. Le projet avait finalement été reporté aux calendes grecques après l’accalmie entre les deux parties.
Au Nigeria, les autorités obligeront les réseaux sociaux et les plateformes à ouvrir des bureaux locaux et à demander des licences pour leur activité dans la République fédérale. Selon les autorités, cela sera rendu possible par le nouveau projet de réglementation des plateformes connectées. Le texte a également pour but de réduire les abus en ligne et la désinformation.
Une partie de la loi a été présentée à la presse le 13 juin par l’agence nationale de développement des technologies de l’information (NIDTA). Selon l’institution, Twitter, Facebook et Tiktok, entre autres plateformes, seront tenues de s'enregistrer, d'ouvrir des bureaux au Nigeria et de désigner des personnes chargées de rester en contact avec le gouvernement. Les plateformes concernées par la nouvelle loi devront également fournir obligatoirement des rapports annuels mentionnant leur nombre d'utilisateurs.
D’après les autorités, le règlement a été élaboré avec la participation de Twitter, Facebook, WhatsApp, Instagram, Google et TikTok.
Malgré tout, le texte pourrait poser des problèmes à certaines plateformes. Si Twitter avait déjà convenu avec les autorités nigérianes d’ouvrir un bureau dans le pays, des plateformes comme TikTok et Facebook pourraient y voir un inconvénient. Si la maison-mère du réseau social de Mark Zuckerberg était présente sur le territoire, le réseau social aurait, par exemple, eu à donner des explications pour avoir laissé les séparatistes biafrais diffuser leurs messages sur la plateforme.
Par ailleurs, Netflix et les autres plateformes de vidéo à la demande n’ont pas pour habitude de révéler le nombre d’abonnés par pays. Le leader mondial du streaming et de la vidéo à la demande pourrait être réticent à fournir cette donnée stratégique.
Servan Ahougnon
Le faible plateau technique des centres de santé de plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire rallonge encore le temps de prise en charge efficace des populations. Mais le numérique a le pouvoir de relever ce défi en améliorant la base de toute intervention médicale : le diagnostic médical.
Le National Institute of Health Research (NIHR), une agence gouvernementale qui finance la recherche sur la santé en Angleterre, a débloqué un financement de 3 millions de livres sterling (3,6 millions $) pour soutenir le développement de diagnostics numériques dans les systèmes de santé de sept pays africains. L’Imperial College de Londres, qui a dévoilé l’information le mardi 14 juin, a expliqué que l’argent a été mis à la disposition de ses chercheurs et de 13 institutions collaboratrices au Burkina Faso, en Gambie, au Ghana, au Kenya, aux Pays-Bas, au Soudan, en Ouganda, au Royaume-Uni et en Zambie.
Le Dr Aubrey Cunnington, chef de section des maladies infectieuses pédiatriques à l’Imperial College de Londres, qui dirigera le programme de recherche, a expliqué que « nous évaluerons le potentiel de la technologie de diagnostic numérique pour s'attaquer aux problèmes courants, notamment le paludisme et d'autres infections infantiles. Les chercheurs du projet possèdent un large éventail d'expertises, allant de l'ingénierie électronique et de conception à la médecine clinique, en passant par la recherche sur les systèmes de santé et à la modélisation mathématique ».
Il a par ailleurs souligné que le projet répond à un énorme besoin non satisfait d'accès à des diagnostics précis dans les pays à revenu faible et intermédiaire. « À l'heure actuelle, moins de la moitié de la population africaine a accès à des diagnostics essentiels et précis. Il est donc difficile d'identifier et d'administrer les traitements appropriés et de cibler la prévention des maladies là où elle est le plus nécessaire », a-t-il souligné.
Le financement du NIHR rentre dans le cadre de son programme Global Health Research Group (GHRG) qui finance la recherche, soutient des partenariats de recherche entre les chercheurs et les institutions du Royaume-Uni et ceux des pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). Le GHRG vise à générer les preuves scientifiques qui peuvent améliorer les résultats de santé pour les personnes à faibles ressources en améliorant les pratiques et en informant les politiques. Il renforce aussi la recherche pour soutenir sa durabilité future dans les pays partenaires.
Le financement permettra au GHRG de développer et d'évaluer des diagnostics numériques de prochaine génération pour les maladies infectieuses au cours des quatre prochaines années. Ces diagnostics numériques utiliseront un appareil électronique portatif développé par une équipe de chercheurs de l'Imperial College de Londres. Dénommé Lacewing, il détecte les acides nucléiques tels que l'ADN à la surface d'une micropuce.
D’après les experts, les tests ont une précision similaire à celle des grandes machines de laboratoire, mais sont rapides, peu coûteux et portables. Les résultats sont envoyés à un smartphone qui permet la transmission de données pour surveiller la détection en temps réel de différentes maladies à différents endroits.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi :
Lancé pendant la crise de la Covid-19, le fonds de capital-risque Launch Africa a investi dans plus d’une centaine de start-up à travers le continent. Aujourd’hui, elle fait face à une situation qui n’était pas initialement prévue.
Launch Africa, un fonds de capital-risque axé sur les start-up africaines, a annoncé le mardi 14 juin la clôture de son fonds sur un montant de 36,3 millions $. Les fonds ont principalement été investis dans 108 jeunes pousses business-to-business et business-to-business-to-customer dans près de 21 pays du continent.
George Zachariah, associé directeur de Launch Africa, explique que son entité a fait le choix d’investir dans un plus grand nombre de start-up plutôt que de s’occuper du suivi comme le font les autres capital-risqueurs. « Si nous devions réserver une partie importante de notre fonds pour les suivis comme le font de nombreux autres fonds, nous ne serions pas en mesure de couvrir l'ensemble du continent et de multiples régions et produits ».
Avec plus de 238 investisseurs particuliers et institutionnels originaires de 40 pays, Janade du Plessis, chef du financement chez Launch Africa, a déclaré que « l’équipe travaillait avec les fondateurs et des conseillers experts pour accélérer les opportunités de sortie pour les investisseurs ». Et il poursuit : « la fourniture de notre stratégie de sortie en ces temps difficiles inspire la confiance des investisseurs et apporte des avantages significatifs à l'écosystème technologique africain ».
Il faut noter que plus de 38 % des investissements ont été effectués dans des start-up appartenant au secteur de la fintech, 16 % au commerce électronique et aux places de marché, 13 % aux technologies de la santé, 12 % à la logistique et la mobilité, 11% à l'analyse de données/l’intelligence artificielle (IA) et 7 % à l'edtech.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Nigeria : Sproutly, une solution pour aider les adolescents à mieux gérer leur budget
Après le développement de la connectivité et la numérisation des services, l’autre défi de la transformation numérique de l’Afrique concerne les ressources humaines qualifiées. Préparer dès à présent les nouvelles générations aux exigences du monde connecté est une décision stratégique.
Le gouvernement du Kenya a officiellement lancé un programme d’enseignement du codage et de la programmation informatique destiné aux écoles primaires et secondaires publiques, la semaine dernière. Le contenu du programme a été élaboré en partenariat avec Kodris Africa, une société d’édition en ligne qui se concentre sur la préparation des apprenants aux compétences numériques.
Le ministre des TIC, de l'Innovation et de la Jeunesse, Joe Mucheru, a déclaré que « le monde change et tout le monde passe au numérique. Le Kenya ne sera pas laissé pour compte alors que le monde passe au numérique ».
Présent à la cérémonie de lancement du programme d’apprentissage à la programmation informatique, George Kinoti, le directeur des enquêtes criminelles, a indiqué que « doter nos enfants de compétences informatiques dans les écoles est très important, car dans le monde d'aujourd'hui, même la police doit être bien formée aux technologies informatiques pour lutter contre les criminels qui sont désormais férus de technologie ».
C’est le 19 avril 2022 que l’Institut kényan de développement des programmes d'études (KICD) a approuvé le contenu du programme proposé par Kodris Africa. Il rentre en droite ligne avec le programme d’alphabétisation numérique du président Uhuru Kenyatta, lancé en 2016, et le plan directeur national du numérique (2022-2032) qui prévoit l’amélioration des compétences numériques du pays.
Le programme qui couvrira à la fois le primaire et le secondaire comprendra des leçons pratiques qui aideront les jeunes à développer leurs compétences en résolution de problèmes. Le président-directeur général de Kodris Africa, Mugumo Munene, a souligné que la formation au codage mettrait les étudiants kényans sur un pied d’égalité avec ceux des pays développés. Il leur permettra plus tard « de devenir des producteurs à l’ère numérique plutôt que de simple consommateur de ce qui est créé par d’autres ».
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Le Kenya s’appuiera sur les outils numériques de l’agritech Agrvision pour améliorer la production nationale
Ces dix dernières années, le Cameroun s’est engagé dans l’e-gouvernement. Alors que plusieurs administrations ne montrent aucun progrès véritable dans l’adoption du numérique, d’autres par contre multiplient les investissements pour être à la pointe des exigences d'un monde toujours plus connecté.
Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) du Cameroun a signé, lundi 13 juin, un protocole d’accord avec la Cameroon telecommunications (Camtel), l’opérateur historique. Il vise principalement à assurer à l’administration publique la haute disponibilité de ses services fournis aux usagers en ligne et la sécurisation de ses données.
Le ministre de la Fonction publique, Joseph Le (photo, à gauche), a déclaré que Camtel, à travers ses connexions sécurisées et redondantes à l’Internet, l’interconnexion haut débit par liaison spécialisée en fibre optique ou radio, facilitera, entre autres, aux fonctionnaires la consultation des dossiers en ligne, l’inscription en ligne du public aux concours administratifs, le fonctionnement optimal du système informatique de gestion intégrée des personnels de l'État et de la solde (SIGIPES) en région, la certification des actes de carrière en région.
Pour ce qui est de la sécurisation des données du ministère, la directrice générale de Camtel, Judith Yah Sunday (photo, à droite), a expliqué que cela se fera à travers « l’accès aux services du data center » de l’entreprise télécoms.
La signature du protocole d’accord entre le Minfopra et Camtel était en gestation depuis le 4 mai 2021, date à laquelle le ministre Joseph Le a effectué une visite guidée du centre de données de Zamengoé. C’était à l’invitation de la directrice générale de l’opérateur historique, dans la perspective de la mise en œuvre du nouveau système informatique de gestion intégrée des personnels de l'État et de la solde.
Le Minfopra est l’une des administrations publiques, qui, au cours des cinq dernières années, a accéléré sa transformation numérique pour améliorer les prestations offertes au public. Ses actions sont conformes au Plan stratégique « Cameroun numérique » dont l’un des objectifs est la modernisation de l’administration publique.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi :
Par le passé, plusieurs acteurs intervenaient dans les projets de numérisation engagés par l’État. Une situation qui a freiné l’avancée de la stratégie nationale de transformation numérique. Aujourd’hui, plus que nécessaire pour le développement, de l’ordre a été mis dans l’action gouvernementale.
Le gouvernement de Madagascar s’est doté d’une unité spéciale dont la mission est la mise en œuvre des politiques de transformation numérique élaborées par l’État. Dénommée Unité de gestion digitale (UGD), le décret qui la crée a été adopté au cours du Conseil des ministres du mercredi 8 juin. L’UGD est un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle de la présidence de la République et du ministère du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et Télécommunications (MNDPT).
Selon Andry Rasoanaivo (photo, à gauche), le secrétaire général du MNDPT, l’UGD sera « le bras armé de l’État dans sa stratégie de digitalisation ». C’est elle qui se chargera de la concrétisation pratique des divers projets numériques en gestation, notamment la numérisation des services publics ; l’interopérabilité des administrations publiques, la mise en œuvre du Projet de gouvernance digitale et de gestion de l’identité malgache (Prodigy), dont l’objectif est de doter chaque Malgache d’un identifiant unique et ainsi créer un registre d’état civil numérique unique accessible par tous les services publics d’ici fin 2022.
2021 a vu Madagascar accorder une attention plus soutenue à la transformation numérique de l’État, de l’administration publique et de la société, au regard de son importance dans la reprise économique post-Covid. Plusieurs partenaires internationaux à l’instar de la Banque mondiale soutiennent financièrement les nouveaux investissements que consacre l’État à la modernisation de l’administration publique, à la lutte contre la corruption, au développement économique, à l’inclusion sociale et financière en s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication.
L’Unité de gestion digitale contribuera à une action stratégique et financière cohérente de l’État dans ses projets de numérisation. Elle favorisera aussi une gestion efficiente des ressources humaines spécialisées sur les différents projets de numérisation publique.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Le Royaume-Uni propose à Madagascar son expertise technique dans la transformation numérique
Depuis 2020, le groupe télécoms Orange a accéléré la réalisation de son ambition de devenir un opérateur numérique et multiservices en Afrique. Il a investi à cet effet dans de nombreuses expertises spécialisées qui contribuent à enrichir progressivement son offre de service.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange Côte d’Ivoire lance sa plateforme d’e-santé ce lundi 13 juin dans le pays. Baptisée Orange Santé, le service a été développé en partenariat avec DabaDoc, une start-up marocaine dans laquelle Orange a investi en juin 2021.
La solution numérique permettra la prise de rendez-vous en ligne. D’autres services innovants tels que le paiement des consultations à distance par la diaspora, le dossier médical numérisé ou la téléconsultation s’ajouteront progressivement d’ici 2023.
Orange Santé s’adresse tout particulièrement aux établissements de soins ivoiriens, puisqu’elle leur permet d’être référencés sur la plateforme et de numériser la gestion de leur centre de soins, depuis la prise de rendez-vous en ligne jusqu’à la création du dossier médical digitalisé du patient. La plateforme permet ainsi d’assurer, aux professionnels de santé adhérents, de la visibilité, une meilleure gestion du flux et d'optimiser leur organisation.
Le lancement d’Orange Santé en Côte d’Ivoire s’inscrit dans la stratégie du groupe Orange à devenir un opérateur digital de référence et un acteur clé de l'e-santé en Afrique et au Moyen-Orient. DabaDoc, qui fait ses preuves au Maghreb depuis 8 ans et qui a apporté une réponse à la problématique d’accès limité et inégal à la santé pour les populations africaines, a convaincu Orange de son expertise pour pallier le déficit de médecins qui perdure sur le continent (1 médecin pour 1 000 habitants) et touche plus durement les régions rurales.
Après la Côte d’Ivoire, la plateforme Orange Santé sera lancée dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne d’ici 2023. Le service est déjà disponible au Maroc, en Tunisie et en Algérie depuis plusieurs années.
Muriel Edjo
Lire aussi : DabaDoc et Orange lancent DabaDoc Consult, un service de vidéo-consultation sur l’Afrique
Les changements climatiques et les habitudes agricoles traditionnelles sont aujourd’hui des freins à la croissance du rendement agricole au Kenya. Apporter la bonne information aux agriculteurs devient essentiel. Les TIC ont démontré leur importance dans ce sens.
La direction des enquêtes sur les ressources et de la télédétection (DRSRS) du Kenya, agence gouvernementale qui s’occupe de la télédétection, des systèmes d'information géographique (SIG) et de la collecte de données sur l'environnement et les ressources naturelles, a signé un protocole d’accord avec l’Agritech kényane Agrvision le jeudi 9 juin à Nairobi. Ensemble, elles développeront une plateforme spécialisée sur la surveillance des cultures et la prévision des rendements, alimentée par l'imagerie satellitaire et l'intelligence artificielle.
Le directeur adjoint du DRSRS, Charles Situma, a justifié la collaboration avec Agrvision par la nécessité de s’appuyer sur « de bons outils numériques et l'utilisation de technologies avancées de collecte et d'analyse de données qui peuvent aider le secteur agricole et les décideurs du pays à avoir une visibilité totale et à prendre des décisions fondées qui améliorent les programmes de sécurité alimentaire ».
Pour Oscar Mwai, le directeur des opérations d'Agrvision, l'agriculture devrait être non seulement une industrie intelligente, mais aussi une industrie durable. « Nous nous engageons à simplifier la technologie d'agriculture de précision basée sur la télédétection, en la rendant universellement accessible et pratique, en utilisant des modèles et des algorithmes AI/ML de pointe pour analyser les grandes données agricoles qui sont collectées et fournir des informations très précises sur les champs, les cultures et les forêts », a-t-il affirmé.
L’agriculture constitue l'un des plus importants secteurs de l'économie kényane, avec une contribution d'environ 30 % au produit intérieur brut (PIB). Mais ce secteur, qui est également la principale source de subsistance pour la majorité des Kényans, est de plus en plus confronté aux aléas climatiques qui se traduisent entre autres par la hausse des températures, la modification des régimes de précipitations et des événements météorologiques extrêmes. Il y a aussi les mauvaises pratiques agricoles, des intrants de mauvaise qualité et un manque d'accès aux connaissances qui nuisent à l’agriculture.
Charles Situma a souligné « qu’une transformation complète du secteur agricole est nécessaire, et les données joueront un rôle majeur dans l'obtention de connaissances meilleures, plus opportunes et exploitables ».
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Le Kenya opte pour la télémédecine afin d’améliorer l’accès des populations à des soins de santé de qualité
Plus de 1,3 million de kilomètres de câbles de télécommunications sous-marins parcourent les océans du monde. Ils seront remplacés ou renforcés progressivement par un plus grand nombre d’ici 2030. L’UIT veut capitaliser sur ces infrastructures pour mieux protéger le climat.
La prochaine génération de câbles sous-marins de fibres optiques surveillera les océans en plus d’assurer les besoins de télécommunications en parallèle. Ces nouvelles infrastructures contribueront à fournir des alertes précoces précises sur les tsunamis et des données pour la science du climat. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), deux nouvelles normes sont en cours d'élaboration à cet effet.
« Les câbles SMART comprennent des capteurs éprouvés de surveillance de l'environnement et des dangers dans des répéteurs de câble, qui abritent des dispositifs amplifiant les signaux de communication optique à intervalles le long d'un câble sous-marin », explique l’UIT.
« Trois capteurs mesurent la température du fond de l'océan comme indicateur des tendances climatiques ; la pression pour l'élévation du niveau de la mer, les courants océaniques, les tsunamis ; et l'accélération sismique pour la détection des tremblements de terre et les alertes aux tsunamis. Les capteurs doivent être opérationnels à tout moment et toutes les données détectées seront transmises aux stations d'atterrissage du câble à la vitesse de la lumière », précise l’Union.
Les efforts de normalisation que mène l’UIT s'appuient sur les exigences minimales établies par le groupe de travail conjoint sur les systèmes de câbles intelligents, qui a été formé en 2012 avec le soutien de la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO (UNESCO-COI) et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Les nouvelles normes devraient être achevées d’ici 2024.
Le système de câble transatlantique Brésil-Portugal, connu sous le nom d'EllaLink, a été le premier à dédier une fibre d'un câble de télécommunications commercial à la détection environnementale, entre l'île de Madère et le câble principal. Il illustre, d’une autre manière, comment la technologie télécoms peut être mise au service du développement.
Muriel Edjo
Lire aussi : Internet en Afrique : dix ans d’évolution, d’impact sur la vie de millions de personnes, mais aussi des défis
En Afrique, le faible taux de pénétration d’Internet s’explique en partie par la cherté des outils de communications. Alors que l’inclusion numérique reste faible sur le continent, des investisseurs français et malien ont décidé de s’attaquer à cet obstacle.
Danew Talla Electronics, la coentreprise de droit malien formée par la société française Danew et l’entreprise malienne Talla télécom, installera une usine d’assemblage d’ordinateurs et de tablettes électroniques à Bamako au Mali. Le président du groupe, Renaud Amiel, l’a dévoilé le lundi 6 juin à la sortie de l’audience que lui a accordée le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.
Renaud Amiel a indiqué que cette usine permettra de fournir le marché malien et ouest-africain. Choguel Kokalla Maïga, qui a garanti à ce futur investisseur « l’accompagnement total » du gouvernement, estime que les différents produits réalisés contribueront à terme à réduire la fracture numérique et créer des opportunités d’emplois pour la jeunesse. En Afrique, la cherté des appareils électroniques est l’un des obstacles à l’accès à Internet et au développement du numérique.
Danew Talla Electronics veut proposer des ordinateurs portables et tablettes de type « Notebook » d’une qualité durable avec un coût moyen de 65 000 FCFA (106,3 USD) avec des modèles allant jusqu’à 100 000 FCFA. La capacité de production de l’usine est estimée à 600 000 ordinateurs et tablettes par an.
Le début de la production est annoncé d’ici septembre 2022. L’entreprise compte créer au moins 200 emplois directs, et à terme jusqu’à 1 000 emplois indirects. Le président de Danew Talla Electronics a expliqué que la société, à cet effet, formera 1 000 jeunes Maliens sur une période de deux mois pour la maintenance.
« Nous allons créer un réseau national de réparateurs d’environ 1 000 personnes dotées de tablettes avec tous les logiciels et les outils nécessaires pour la réparation et la maintenance de nos produits », a souligné Renaud Amiel.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Internet en Afrique : dix ans d’évolution, d’impact sur la vie de millions de personnes, mais aussi des défis
Répondre avec efficacité aux crises sanitaires requiert une action intelligente préalable de la population avant toute intervention des agences publiques. L’Éthiopie qui l’a compris a décidé d’accentuer l'éducation de ses citoyens afin qu’ils prennent les bonnes décisions au moment opportun.
L’Institut éthiopien de la santé publique (EPHI) a officiellement lancé la version numérique multilingue du Centre national de contact d’urgence de santé publique, le 8335, mardi 7 juin. Développée par le ministère de l’Innovation et de la Technologie et la Mastercard Foundation, elle fournit aux populations des informations sanitaires essentielles, notamment sur la Covid-19, la fièvre jaune, le choléra, le ver de Guinée et la toute récente épidémie de variole du singe.
« En plus de fournir des informations sur la santé, cette technologie numérique répond aux questions fréquemment posées grâce à la réponse vocale interactive (IVR). Cela réduit considérablement le temps que prendraient les professionnels de la santé du centre de contact pour répondre aux demandes de renseignements. Le fait que le système reçoive et délivre rapidement des messages permet de fournir des informations de manière plus efficace et plus simple », a déclaré Huria Ali, la ministre d'État chargée de l'Innovation et de la Technologie.
La version numérique du Centre national de contact d'urgence de santé publique fournit également des informations fiables d'alerte précoce, de détection et de surveillance. La plateforme fournit et reçoit des informations de santé publique du portail Covid-19 et du système d'information sanitaire de district 2 (DHIS-2), ainsi que d'autres systèmes de données pertinents. L'Institut éthiopien de santé publique, en collaboration avec le ministère de la Santé et ses partenaires, a indiqué qu’ils continueront à améliorer la plateforme pour garantir des informations d'urgence de santé publique fiables et en temps opportun.
« Grâce à ce nouveau service numérique, le public pourra prendre des décisions plus éclairées concernant sa santé. En outre, les leçons tirées de cette plateforme numérique contribueront davantage à notre travail numérique dans divers portefeuilles. En tirant parti de la puissance de la technologie, nous atteindrons une efficacité et une connectivité accrues dans toute l'Éthiopie », a expliqué Samuel Yalew Adela, le responsable national de Mastercard Foundation.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : Le Maroc veut un système national intégré pour un accès égal des citoyens aux services de santé en ligne
La transformation numérique du Ghana avance de plus en plus. Plusieurs services publics sont déjà accessibles en ligne. Mais ils demeurent encore largement adressés aux populations urbaines. Dans un souci d’inclusion, mettre fin à la faible couverture télécoms de l’arrière-pays est nécessaire.
Au Ghana, le gouvernement s’est engagé à améliorer l’accès des populations des zones rurales à la connectivité à haut débit. Pour y parvenir, il s’est engagé à investir la somme de 155 millions €. C’est Ursula Owusu-Ekuful, la ministre des Communications et de l’Économie numérique, qui l’a affirmé, mardi 7 juin, en marge de la Conférence mondiale de développement des télécommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui se tient du 6 au 16 juin à Kigali au Rwanda.
Ce sont 3 millions de Ghanéens des zones rurales que le gouvernement veut connecter à Internet d’ici 2023 grâce à ce nouvel investissement. 6 000 villages sont ciblés. 2 016 sites télécoms ont déjà été bâtis jusqu’ici dans l’optique d’atteindre cet objectif. Des mesures réglementaires ont également déjà été prises pour garantir la réalisation avec succès de ce projet de connectivité rurale, notamment le partage d’infrastructures et « l'itinérance nationale permettant à tout utilisateur d'accéder aux services d'appel d'urgence et à large bande dans nos communautés rurales, non desservies et mal desservies, quel que soit leur fournisseur de services », a déclaré Ursula Owusu-Ekuful.
La connectivité rurale que va développer le gouvernement contribuera à l’inclusion numérique. Un plus grand nombre de personnes pourront accéder aux services publics en ligne depuis leur téléphone mobile, ainsi que saisir des opportunités qu’offrent l’e-commerce, le transfert d’argent en ligne. Les populations jusqu’ici privées de connectivité Internet de qualité pourront s’informer aisément sur des offres d’emploi ou tout autre sujet d'intérêt, s’éduquer, etc.
Selon l’UIT, un accroissement de 10 % du taux de pénétration du haut débit en Afrique entraînerait une augmentation de 2,5 % du PIB par habitant. Pour le Ghana, le projet de connectivité rurale est également porteur de nombreux enjeux économiques.
Selon le Digital Report 2022 de We Are Social et Hootsuite, la population totale du Ghana était de 32,06 millions de personnes en janvier 2022, pour une population urbaine de 58,6 % contre 41,4 % de ruraux. 16,99 millions d'internautes étaient enregistrés dans le pays pour un taux de pénétration d'Internet de 53,0 %.
Hormis l’amélioration de l’accès à Internet pour les populations, Ursula Owusu-Ekuful a par ailleurs réitéré l'engagement du Ghana à améliorer leurs compétences numériques pour leur permettre d'utiliser les services et solutions numériques publics et privés qui se multiplient.
Muriel Edjo
Lire aussi : Sénégal : Orange met le téléport de Gandoul au cœur de sa fourniture du haut débit par satellite en Afrique