Après des années marquées par un accès limité au financement et une baisse des levées de fonds, les start-up du continent bénéficient désormais d’une attention renforcée. Des initiatives panafricaines émergent pour stimuler l’innovation, l’entrepreneuriat et renforcer l’écosystème numérique régional.
Le ministre algérien du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig (photo, à gauche), a annoncé, le mardi 21 octobre, la mobilisation d’un milliard de dollars pour financer les start-up et les jeunes innovateurs africains. Ce programme s’inscrit dans le cadre du Fonds de financement des start-up et des jeunes innovateurs à l’échelle africaine, lancé en septembre dernier par le président Abdelmadjid Tebboune.
Selon Kamel Rezig, ce fonds vise à soutenir des projets à fort impact dans des domaines stratégiques tels que la technologie, l’éducation, la santé ou encore l’aide humanitaire. L’objectif affiché est de stimuler la créativité africaine et de renforcer les échanges économiques régionaux en offrant aux jeunes porteurs de projets des mécanismes de financement adaptés.
Le lancement du fonds intervient dans un contexte marqué par un net ralentissement du financement des start-up africaines. Selon Partech Africa, après un pic à 6,5 milliards USD en 2022, les levées de fonds des start-up africaines ont baissé à 3,5 milliards en 2023, puis se sont stabilisées autour de 3,2 milliards en 2024. Cette résilience du secteur technologique africain, malgré le recul mondial du capital-risque, souligne la nécessité de développer des mécanismes de financement internes et durables.
Sur le plan national, Alger s’appuie déjà sur un écosystème entrepreneurial en pleine expansion. En juin dernier, le gouvernement faisait état de 1600 microentreprises, 130 start-up, 1175 projets labellisés « innovants » ainsi que 2800 brevets déposés. L’objectif visé est de porter à 20 000 le nombre de start-up à l’horizon 2029. Des structures telles qu’Algeria Venture et le Fonds national des start-up accompagnent ce dynamisme en facilitant l’accès au capital, le mentorat et la mise en réseau régionale.
Le fonds panafricain est appelé à prolonger cette dynamique en connectant les entrepreneurs algériens et africains dans des secteurs stratégiques comme la fintech, la santé numérique, l’agritech ou les énergies renouvelables. À terme, ces ressources pourraient contribuer à structurer un réseau d’innovation africain intégré, capable de créer des emplois qualifiés, d’accélérer la transformation numérique et de renforcer la résilience économique du continent.
Samira Njoya
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L’idée de cette jeune pousse est née du fait que la majorité des systèmes d'IA sont entraînés sur des langues dominantes comme l’anglais, le français le chinois, ignorant ainsi des centaines de langues parlées par des millions de personnes à travers le monde, en l’occurrence en Afrique.
OneNine est une start-up fondée par Doudou Ba, un entrepreneur sénégalais installé en Suède, et Duc Anh Tran, un ingénieur tcheco-vietnamien. Elle construit une infrastructure d'intelligence artificielle axée sur la communication en langues africaines, en collectant, triant, annotant et validant des données vocales et textuelles.
#OneNine is the Data Supply Chain for AI.
— Doudou BA (@doudou_onenine) October 23, 2025
We provide production ready dataset to AI labs like @OpenAI @Meta @Google @AnthropicAI @xai @netflix @YouTube saving them 70-80 % FTE.
We are highly specialized in low resource languages and mission to make AI understand everyone.… pic.twitter.com/FxVt4aUHqN
Sa plateforme lancée en août 2025 repose sur un réseau de plus de 160 contributeurs natifs du continent africain, à l'expertise desquels elle ajoute un systeme d'automatisation intelligente. Elle alimente déjà des projets pilotes avec plusieurs entreprises spécialisées dans les données et études linguistiques. « Beaucoup de gens ne savent pas lire ou écrire, mais ils savent parler, peut-être pas en anglais, mais dans leur langue maternelle. Nous voulons que l’IA les entende » explique Doudou Ba.
Pour lui, l’Afrique a un rôle central à jouer dans le futur de l'IA qui « ne dépendra pas seulement de modèles plus puissants, mais de données plus riches et plus diverses. L’Afrique, avec ses centaines de langues, est la plus grande ressource de données inexploitées au monde ».
OneNine se rêve en leader mondial des données linguistiques issues de langues sous-représentées, avec un pipeline en cours de préparation estimé à plus de 500 000 heures de données. La jeune pousse a intégré le programme Google for Startups et participé à la Norrsken Africa Week, un sommet dédié à l’entrepreneuriat, la technologie et l’investissement en Afrique.
À court terme, elle vise des collaborations avec de grands laboratoires d’IA, et entend, à long terme, poser les bases d’une IA véritablement inclusive.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Au cours de l'année écoulée, l'intelligence artificielle (IA) et son potentiel transformateur ont retenu l'attention du monde entier. Le potentiel de l'IA pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030 est désormais bien établi. En Afrique, il devient urgent de s’approprier pleinement la technologie.
L’Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA) s’est alliée aux six sociétés de téléphonie mobile majeures d’Afrique (Airtel, Axian Telecom, Ethio Telecom, MTN, Orange, Vodacom) pour lancer une collaboration panafricaine ambitieuse. Baptisée « AI Language Models in Africa, By Africa, For Africa », cette initiative, dévoilée le mardi 21 octobre à Kigali, au Rwanda, en marge du Mobile World Congress, a pour mission de développer des modèles de langage inclusifs, conçus pour et par le continent. Objectif : garantir que les langues, les cultures et les savoirs africains trouvent leur juste place dans l’avenir numérique mondial.
Angela Wamola, responsable Afrique chez GSMA, a déclaré que « la diversité linguistique et culturelle de l'Afrique est l'une de nos plus grandes forces, mais elle a trop souvent été négligée dans le développement des systèmes d'IA mondiaux. Cette initiative vise à transformer ce défi en opportunité : renforcer les capacités africaines en matière d'IA, favoriser l'innovation dans les industries locales et veiller à ce que l'Afrique façonne l'avenir numérique selon ses propres conditions. En travaillant ensemble, nous pouvons rendre l'IA plus inclusive, plus pertinente et plus représentative du monde dans lequel nous vivons ».
Orange, qui devance la coalition sur cette problématique, jouera un rôle déterminant dans les travaux. Le 27 novembre 2024, la société française avait signé un partenariat avec OpenAI et Meta pour développer des intelligences artificielles capables de reconnaître et d’interagir avec les langues africaines. Les fruits de cette collaboration devaient non seulement permettre à Orange d’améliorer son service client en langues maternelles africaines, rendant ainsi l’expérience utilisateur plus fluide et accessible, mais aussi contribuer à des projets non commerciaux, notamment dans les secteurs de la santé publique et de l’éducation.
Combler le fossé linguistique numérique
La coalition formée par GSMA, qui réunit également des acteurs du numérique ainsi que des laboratoires de recherche et des start-up innovantes comme African Population for Health Research Center (APHRC), Cassava Technologies, Masakhane African Languages Hub, The World Sandbox Alliance, Lelapa AI, Pawa AI, Qhala, entend combler un fossé critique en matière de données, de puissance de calcul, de talents et de politiques publiques.
La grande majorité des modèles de langage dominants sont aujourd'hui entraînés sur un nombre restreint de langues dites globales, laissant la riche diversité linguistique de l'Afrique – avec ses milliers de langues – gravement sous-représentée. Ce « fossé linguistique » actuel de l'IA marginalise des milliards d'utilisateurs potentiels. Sans modèles adaptés, les populations africaines ne peuvent pas bénéficier pleinement des avancées de l'IA dans des domaines essentiels comme l'éducation, la santé, l'agriculture ou les services publics.
Une proportion croissante de la population est connectée et utilise l'Internet mobile, et le taux de pénétration des smartphones devrait atteindre 88 % d'ici 2030, créant ainsi de nouvelles opportunités pour l'inclusion numérique et l'utilisation de services basés sur l'IA. L'Afrique ne représente que 2,5 % du marché mondial de l'IA, mais selon des estimations récentes, l'IA pourrait faire progresser l'économie africaine de 2900 milliards de dollars d'ici 2030, soit l'équivalent d'une augmentation de 3 % de la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB).
Une étude de faisabilité menée par la GSMA et ses partenaires a confirmé la viabilité technique et économique de modèles de langage conçus localement. La clé du succès réside dans la coordination des efforts pour éviter la dispersion des énergies. La coalition s'organisera donc en groupes de travail thématiques – données, calcul, talents, politiques – et rendra publics ses progrès lors des prochains événements de la GSMA.
Un enjeu de souveraineté et de pertinence locale
Au-delà du symbole, cette initiative représente un enjeu stratégique pour le développement et la souveraineté numérique du continent. Maîtriser les données, les modèles de base et les normes techniques est essentiel pour réduire la dépendance aux plateformes et technologies externes.
Surtout, des modèles entraînés sur des données africaines permettront le développement d'applications ancrées dans les réalités locales. On peut ainsi imaginer des assistants vocaux comprenant le wolof, le swahili ou l'amharique, des outils de triage médical adaptés aux contextes locaux, des contenus pédagogiques contextualisés ou des agents de service public accessibles à tous, y compris dans les langues les plus parlées. GSMA déplore le fait « qu'en Afrique, plus de 2000 langues sont parlées, mais seule une fraction d'entre elles sont prises en charge par les systèmes numériques ou les modèles d'IA. Ce manque d'inclusion risque d'aggraver les fractures numériques et économiques existantes ».
Quatre chantiers prioritaires pour un développement durable
Le plan de cette alliance repose sur quatre chantiers essentiels, avec des défis à chaque niveau. D'abord, les données : il s'agit de rassembler des millions de mots et de phrases dans nos langues africaines, dans le respect strict du consentement et de l'anonymisation, en incluant aussi bien les langues principales que les dialectes locaux et même la langue parlée, sans favoriser uniquement les villes ou les élites. Ensuite, la puissance informatique : entraîner ces intelligences artificielles demande des ordinateurs extrêmement puissants et coûteux ; l'idée est donc que les partenaires mettent leurs ressources en commun pour réduire les coûts et garantir la sécurité des informations. Le troisième défi est celui des talents : il faut former des experts africains en intelligence artificielle et leur offrir des carrières suffisamment attractives pour qu'ils restent sur le continent et fassent grandir cette nouvelle industrie, au-delà des simples projets tests. Enfin, les règles du jeu : les gouvernements doivent aider en créant un cadre juridique clair qui encourage l'innovation et les investissements, tout en protégeant les données des citoyens et en s'assurant que ces nouvelles technologies profitent à tous.
Une feuille de route claire et un appel à la collaboration
Les effets attendus sont structurés dans le temps : des prototypes et benchmarks spécifiques à court terme, des applications sectorielles concrètes à moyen terme (bots clients, outils pour créateurs), et, à long terme, l'émergence d'une capacité africaine autonome en IA, capable de porter des champions locaux et d’irriguer tout l’écosystème.
Les conditions de réussite identifiées incluent une gouvernance transparente, des financements allant au-delà du stade du prototype, une forte interopérabilité technique pour éviter des initiatives isolées et une transparence absolue sur les performances et les biais des modèles.
La coalition lance un appel solennel à l'ensemble de l'écosystème – start-up, universités, industries créatives, société civile, bailleurs de fonds et grandes entreprises technologiques – pour contribuer à cet effort collectif par des données, de la puissance de calcul, des compétences, des cas d'usage ou un soutien financier.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les pays africains multiplient les investissements dans le numérique. Une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google prédit que l’économie numérique en Afrique vaudra au moins 712 milliards $ en 2050, soit 8,5 % du PIB continental.
Le ministère gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation a révélé un budget de 82 milliards de francs CFA (145 millions de dollars) pour l’année 2026, soit une hausse de 156,2 % par rapport aux 32 milliards FCFA de 2025. Ce budget a été présenté le dimanche 19 octobre 2025 devant l’Assemblée nationale de la transition par le ministre Mark-Alexandre Doumba (photo, à gauche).
Dans un communiqué publié le mardi 21 octobre, le ministère a déclaré que « cette hausse traduit la volonté du gouvernement d’accélérer la transformation numérique du pays, à travers le renforcement de l’écosystème entrepreneurial numérique, le déploiement des infrastructures digitales et la promotion d’une véritable acculturation au numérique sur l’ensemble du territoire ».
Si le communiqué ne précise pas les projets prévus pour 2026, on sait que le gouvernement a engagé ces derniers mois plusieurs initiatives en faveur du développement de l’infrastructure numérique. Par exemple, un accord a été signé avec une société technologique américaine pour la construction d’un centre de données national. D’autres partenaires privés tels que Cisco, Tech 41, Visa, Huawei, Moov Africa Gabon Telecom et Afrastructure SAS ont également été approchés. Les discussions ont notamment porté sur l’extension du réseau national de fibre optique, le renforcement du service universel, le partage d’infrastructures télécoms, le déploiement de la 5G ainsi que la connexion du pays à un nouveau câble sous-marin.
En matière de transformation digitale, le gouvernement a récemment pris une ordonnance qui impose aux administrations publiques de digitaliser leurs services, de s’interconnecter et d’intégrer pleinement le secteur privé national afin de matérialiser la souveraineté numérique.
Pour rappel, le Gabon est classé à la 121e place sur 193 pays à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies. Le pays a enregistré un score de 0,5741 sur 1, au-dessus des moyennes en Afrique centrale (0,3354) et en Afrique (0,4247), mais en dessous de la moyenne mondiale (0,6382). Il a obtenu son score le plus bas dans l’indicateur des services en ligne, soit 0,3188 sur 1. Son score le plus élevé est dans l’indicateur des infrastructures télécoms, avec un score de 0,8263. Ce résultat est confirmé par l’Indice de développement des TIC 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), où le Gabon a obtenu un score de 76,1 sur 100, se classant 11e sur 42 pays africains.
Par ailleurs, l’UIT a classé le Gabon dans la quatrième et avant-dernière catégorie (Tier 4) de son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Le pays obtient de très bons résultats dans le pilier des mesures légales, avec le score maximal de 20. Toutefois, des progrès restent à faire dans les domaines des mesures techniques, organisationnelles et de coopération. Le pays a obtenu un score global de 39,86 sur 100.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Gabon fait un pari fort sur le numérique pour sa jeunesse. Face aux défis de la fracture numérique, du développement des compétences et de la connectivité, le pays mise sur les TIC pour préparer une génération capable de relever les défis de l’économie numérique et de l’innovation technologique.
Le président de la République du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema (photo, au centre), a lancé samedi 18 octobre le programme « Un étudiant, un ordinateur », qui prévoit la distribution de 10 000 ordinateurs portables aux étudiants. L’objectif est de fournir aux jeunes les outils nécessaires pour évoluer dans un environnement académique et professionnel de plus en plus numérique.
« L’avenir du Gabon repose sur une jeunesse éduquée, équipée et déterminée à relever les défis du monde moderne. Le numérique est une chance pour chacun de vous, une opportunité d’apprendre, d’innover et de créer pour bâtir un Gabon plus fort et plus prospère », a déclaré le chef de l’État lors de la cérémonie de lancement.
Porté par le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, le programme s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la fracture numérique et à renforcer l’inclusion technologique. L’initiative va au-delà de la simple distribution de matériel : elle constitue un levier pour une jeunesse appelée à jouer un rôle central dans la transformation digitale du pays.
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Gabon a fait de nombreux efforts pour placer le numérique au cœur de ses projets de développement. Ces efforts ont permis au pays d’obtenir un score de 76,1 sur 100, le classant leader en Afrique centrale devant des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire.
Cependant, la préparation des talents en intelligence artificielle reste à la traîne. Selon le « AI Talent Readiness Index for Africa 2025 », le Gabon occupe la 32ᵉ place sur 54 pays africains. Ce classement reflète des progrès, mais souligne également la nécessité de renforcer les formations spécialisées et l’écosystème numérique pour rattraper les leaders régionaux.
En dotant ses étudiants d’ordinateurs, le Gabon fait un pas concret vers la démocratisation de l’accès au numérique. Toutefois, pour que cette initiative porte pleinement ses fruits, le gouvernement devra également mettre en place des mesures d’accompagnement, notamment l’amélioration de la connectivité dans toutes les zones du pays, des formations accessibles, voire gratuites, aux compétences numériques avancées, incluant l’intelligence artificielle, le codage, la robotique et d’autres technologies émergentes.
À terme, cette démarche pourrait non seulement stimuler la recherche universitaire et encourager l’innovation locale, mais aussi préparer une génération capable de s’imposer dans l’économie numérique africaine et mondiale, prête à exploiter les outils technologiques pour créer de nouvelles opportunités économiques et scientifiques.
Samira Njoya
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Alors que l’enseignement supérieur s’adapte à l’ère numérique, l’Algérie accélère sa transition vers un modèle éducatif plus connecté et inclusif. En investissant dans la numérisation des savoirs, le pays entend stimuler la recherche et valoriser son potentiel scientifique.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari (photo), a lancé lundi 20 octobre à Alger la Bibliothèque numérique universitaire algérienne, une initiative de l’Office des publications universitaires (OPU) destinée à accélérer la transformation numérique du secteur universitaire.
La plateforme donne accès à plus de 110 990 ressources électroniques, dont 4154 ouvrages de l’OPU, 90 794 thèses de doctorat, 380 ouvrages en arabe fournis par le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA), 124 ouvrages sur l’histoire du mouvement national et de la Révolution du 1er novembre 1954, ainsi que 15 546 brevets nationaux et internationaux intégrés en partenariat avec l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI). Dès novembre, les résidents à l’étranger pourront acheter les ouvrages en ligne via la plateforme.
Cette initiative s’inscrit dans les efforts stratégiques du ministère pour promouvoir la transformation numérique de l’enseignement supérieur et développer un environnement académique numérisé, facilitant l’accès des étudiants, chercheurs et enseignants aux connaissances et aux sources académiques.
Le ministère prévoit d’atteindre 500 000 documents électroniques d’ici 2027, consolidant ainsi un système universitaire moderne et connecté. Le lancement de cette bibliothèque s’accompagne également de partenariats avec le HCLA, le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique, le Centre national d’études sur le mouvement national et l’INAPI pour enrichir les contenus disponibles.
La numérisation de ces ressources devrait améliorer la gestion administrative et pédagogique du système universitaire, en facilitant l’accès aux données sur les étudiants, le personnel et les infrastructures, tout en soutenant la recherche et la diffusion du savoir. Toutefois, cette transition pourrait rencontrer plusieurs obstacles, notamment l’insuffisance des infrastructures technologiques dans certaines régions reculées, l’accès limité pour les étudiants ne disposant pas d’appareils adéquats, ou encore les risques liés à la cybersécurité, tels que les pertes de données, les accès non autorisés à des informations sensibles ou les pannes techniques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La formation aux compétences numériques constitue l’un des axes majeurs de la stratégie « Digital Morocco 2030 ». Le royaume poursuit ses efforts pour renforcer l’inclusion digitale et préparer l’ensemble de la population à l’économie du futur.
Le gouvernement marocain a procédé, lundi 20 octobre, au lancement officiel d’un programme national visant à initier 200 000 enfants aux domaines du numérique et de l’intelligence artificielle. Cette initiative vise à permettre aux jeunes générations d’acquérir les compétences de l’avenir, de promouvoir la culture technologique et de réduire la fracture numérique.
Le projet découle d’un partenariat signé en mars dernier entre plusieurs ministères, notamment les ministères de la Transition numérique, de la Jeunesse, de l’Économie et des Finances, ainsi que le Centre international d’intelligence artificielle du Maroc – AI Movement, relevant de l’Université Mohammed VI Polytechnique et placé sous la supervision de l’UNESCO. La première phase du programme a été lancée simultanément dans douze villes du royaume, mobilisant une équipe de 65 encadrants représentant les centres de jeunesse participants. À l’issue de cette phase pilote, le programme sera progressivement étendu à l’ensemble du territoire national.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Digital Morocco 2030 », qui vise à faire du royaume un hub numérique inclusif et compétitif. La stratégie prévoit notamment la formation de 100 000 jeunes par an dans les métiers du numérique, contre 14 000 en 2022, ainsi que la création d’écoles spécialisées et le soutien à l’innovation dans les technologies émergentes.
En formant 200 000 enfants aux compétences numériques et à l’intelligence artificielle, le Maroc vise à préparer une nouvelle génération de citoyens numériques, capables de contribuer activement à la transformation digitale du pays. Ce programme pourrait également renforcer la souveraineté technologique du royaume et affirmer sa position de pionnier de l’innovation en Afrique.
Samira Njoya
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L’accélération de la transformation en Afrique s’accompagne d’une explosion de la demande en compétences numériques. Selon la Banque mondiale, 230 millions de métiers en Afrique subsaharienne nécessiteront ces compétences à l'horizon 2030.
L’École des Métiers du Numérique du Bénin (EMN) veut former des jeunes dans le cadre du projet D-CLIC, porté par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’appel à candidatures lancé à cet effet le mardi 14 octobre est ouvert jusqu’au 27 octobre. Il cible les personnes âgées de 18 à 35 ans et vise à renforcer leur employabilité.
#Gouvbenin | #Wasexo | #FormationProfessionnelle | #BeninNumerique |
— Gouvernement du Bénin 🇧🇯 (@gouvbenin) October 18, 2025
🚨 Appel à candidatures aux formations aux métiers du numérique dans le cadre du projet « D-CLIC, formez-vous au numérique avec l’OIF »
L’École des Métiers du Numérique (EMN) opérateur de mise en œuvre du… pic.twitter.com/aYXWIViIKZ
L’institution entend attribuer 280 bourses complètes dans les options suivantes : technicien télécoms, option fibre optique ; technicien en maintenance des équipements électroniques ; marketing digital ; développement web mobile. « Cette initiative vise à permettre à des jeunes passionnés par le digital d’acquérir des compétences techniques et professionnelles dans des domaines clés du numérique, favorisant ainsi leur insertion socioprofessionnelle et leur autonomie », a déclaré l’EMN dans un communiqué.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté des autorités béninoises de faire de la transformation numérique un levier de développement socioéconomique. Celle-ci nécessite une main-d’œuvre disposant de compétences numériques, aussi bien dans le secteur privé que dans le public. Ce besoin est généralisé en Afrique subsaharienne, où la Banque mondiale estime à 230 millions le nombre d’emplois qui nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Elle fait écho au programme LEARN (Levier d’Apprentissage pour la Reconversion dans le Numérique), lancé en juin 2021 par le gouvernement béninois en partenariat avec EPITECH. Il vise à offrir chaque année à des jeunes béninois âgés de 18 à 35 ans, recrutés sur toute l’étendue du territoire national, des bourses de formation dans le domaine du numérique. Le programme consiste en une formation intensive de six mois, suivie d’un stage d’une durée allant de quatre semaines à six mois. Il porte chaque année sur un métier précis.
Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du Numérique, avait déclaré que le lancement du programme faisait suite au constat selon lequel les start-up, et plus largement les grandes entreprises du Bénin, se plaignaient souvent de manquer de ressources humaines immédiatement opérationnelles dans le secteur du numérique. Par ailleurs, l’opérateur télécoms MTN a également mis en place l’initiative « Tita Digital Skills », qui forme gratuitement les jeunes aux compétences numériques pour renforcer leur employabilité et leur insertion professionnelle.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que la poursuite de la transformation numérique du secteur agricole au Bénin devrait créer 82 000 emplois supplémentaires d’ici 2028. Cette transformation implique l’adoption de technologies comme l’agriculture de précision. Elle devrait apporter une valeur ajoutée de 197 milliards de francs CFA (350,36 millions de dollars) et 33 milliards de francs CFA de taxes supplémentaires. Par ailleurs, 77 000 emplois sont attendus dans le secteur manufacturier, 27 000 dans celui des transports et 18 000 dans le commerce, avec une plus-value totale de 247 milliards de francs CFA d’ici 2028 dans ces trois secteurs.
Selon les données de DataReportal, le Bénin comptait 14,6 millions d’habitants au début de l’année 2025, dont 27,6 % avaient entre 18 et 34 ans. L’âge médian de la population est de 18 ans, ce qui confirme la jeunesse du pays. Une enquête réalisée par Afrobarometer révèle que près de 47 % des jeunes béninois (âgés de 18 à 35 ans) ont un niveau d’études secondaires ou postsecondaires. Toutefois, 29 % d’entre eux déclarent ne pas avoir d’emploi et être à la recherche d’un travail, tandis que seuls 7 % occupent un emploi à temps plein ou à temps partiel.
« De plus, 65 % des jeunes répondants indiquent ne pas être employés ni en recherche d’emploi, dont 5 % qui se déclarent étudiants. Cela suggère qu’une part importante des jeunes béninois restent en dehors du marché du travail formel en raison de la poursuite de leurs études, du manque d’opportunités ou d’autres facteurs », peut-on lire dans la dépêche « Les jeunes du Bénin progressent en éducation mais font face à des défis économiques persistants » d’Afrobarometer, publiée en avril 2025.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Lancée en février, la plateforme WanGov centralise divers services publics sierra-léonais, tels que l’enregistrement des entreprises, les prêts étudiants ou le règlement des contraventions.
Le ministère sierra-léonais de la Communication, de la Technologie et de l'Innovation a annoncé jeudi 16 octobre le déploiement réussi de la plateforme WanGov au poste frontière de Gbalamuya, à la frontière avec la Guinée. Cette initiative, menée en collaboration avec l’Autorité de sécurité routière de Sierra Leone (SLRSA) et la société Korlie Ltd, vise à moderniser les opérations frontalières en numérisant les services publics et en simplifiant la collecte des recettes.
Grâce à WanGov, les citoyens peuvent désormais régler en ligne les services gouvernementaux sierra-léonais, tels que l'enregistrement des entreprises, les permis, les licences et autres documents officiels, y compris depuis Conakry, en Guinée. Les documents sont traités avant l’arrivée à la frontière, permettant un retrait rapide et simplifié, ce qui fluidifie et accélère les échanges transfrontaliers.
Cette avancée s’inscrit dans une stratégie régionale visant à renforcer l’intégration numérique en Afrique de l’Ouest et à faciliter le commerce entre les États membres. Selon la Banque africaine d’import-export, les échanges commerciaux intra-africains ont atteint 52,8 milliards de dollars en Afrique de l’Ouest en 2024, ce qui souligne l’importance de telles initiatives pour stimuler le commerce régional.
En numérisant les services gouvernementaux, la plateforme devrait contribuer à réduire les délais et les coûts administratifs, tout en renforçant la transparence et en limitant les risques de corruption. Elle sécurise les transactions, centralise les données et facilite le suivi des opérations commerciales transfrontalières. Les autorités prévoient d’étendre prochainement WanGov au poste frontière de Jendema, entre le Liberia et la Sierra Leone, afin d’étendre ses bénéfices à d’autres corridors régionaux.
Samira Njoya
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Les pays africains multiplient leurs efforts pour former les jeunes aux métiers du numérique. La Banque mondiale estime que 230 millions de postes sur le continent nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Le gouvernement ghanéen envisage de collaborer avec la société technologique américaine Cisco dans le cadre de son programme « One Million Coders », visant à former les jeunes aux compétences numériques. Une délégation de l’entreprise a proposé un partenariat au ministre de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation, Samuel Nartey George (photo, au centre), lors d’une rencontre tenue la semaine dernière.
Si les détails du partenariat envisagé n’ont pas encore été précisés, on sait que Cisco dispose de sa propre académie mondiale de formation, appelée Cisco Networking Academy (NetAcad), créée en 1997. Elle propose des cours gratuits ou subventionnés, en ligne et en présentiel, dans des domaines tels que les réseaux informatiques, la cybersécurité, la programmation, l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT) et le cloud computing. La Cisco Networking Academy collabore avec des gouvernements, des universités et des organisations internationales pour certifier les apprenants selon des normes reconnues mondialement, comme la certification CCNA (Cisco Certified Network Associate).
Au cours de la rencontre, le ministre a rappelé que le programme « One Million Coders » vise à former des professionnels certifiés à l’international dans des domaines tels que l’intelligence artificielle (IA), la cybersécurité, la science des données judiciaires et le cloud computing. Il a également annoncé des plans pour créer des centres numériques dans les 276 circonscriptions du pays, chacun équipé d’environ 50 ordinateurs, afin de garantir aux jeunes des zones rurales l’accès aux équipements et à la connectivité Internet nécessaires à leur formation.
Selon M. George, les autorités misent sur des partenariats avec de grandes entreprises technologiques telles que Google, Huawei, Microsoft et AWS. En juin dernier, le gouvernement s’était déjà rapproché de TikTok. En septembre, l’exécutif avait également initié une collaboration avec Code Racoon, une entreprise soutenue par des partenaires allemands, pour former 350 000 jeunes. Le gouvernement a aussi engagé des discussions avec la société technologique locale TECHAiDE en vue d’intégrer le dispositif sans fil « Asanka » au programme de formation. Il s’agit d’un système local de gestion de l’apprentissage (LMS) fonctionnant hors ligne.
Lancé en avril dernier, le programme « One Million Coders » s’inscrit dans le plan global du gouvernement visant à bâtir une main-d’œuvre numériquement compétente, capable d’accompagner la transition du Ghana vers une économie axée sur l’innovation. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) estime que la poursuite de la transformation numérique dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des transports devrait créer 340 000 emplois supplémentaires d’ici 2027, générant une valeur ajoutée totale de 34,9 milliards de cedis (3,24 milliards de dollars).
Il convient toutefois de rappeler que le partenariat n’est pas encore acté. M. George a invité Cisco à soumettre une proposition formelle et une lettre d’intention pour officialiser le partenariat. Aucun calendrier n’a toutefois été précisé à cet effet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour dynamiser son économie et réduire sa dépendance extérieure, le Burkina Faso mise sur l’innovation locale et l’ingéniosité de ses talents. Le gouvernement multiplie les initiatives pour transformer les idées et projets scientifiques et techniques en véritables moteurs de croissance industrielle.
Le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré (photo, au centre), a annoncé le vendredi 17 octobre le lancement de « Faso Andubè », une plateforme numérique dédiée à la valorisation des talents burkinabè dans les domaines scientifiques, techniques et technologiques. L’objectif est de permettre aux inventeurs et innovateurs, qu’ils résident au Burkina Faso ou dans la diaspora, de présenter leurs projets et d’accéder à un accompagnement vers la fabrication locale de machines « made in Burkina ».
« Nous allons lancer une plateforme numérique qui doit permettre à tout un chacun ayant des talents, des diplômes scientifiques, techniques, technologiques, de s’inscrire, et nous allons les guider vers un incubateur qui est en train d’être construit pour permettre au Burkina de fabriquer ses machines », a déclaré le chef de l’État.
La plateforme Faso Andubè, accessible à https://fasoandube.bf/, se présente comme une vitrine pour l’innovation et l’expertise nationale. Elle offre la possibilité aux Burkinabè de s’inscrire et de valoriser leurs compétences dans un cadre structuré. Les utilisateurs bénéficient d’un suivi personnalisé de leurs projets, peuvent se connecter avec d’autres talents et participer à des initiatives industrielles et technologiques concrètes.
L’initiative s’inscrit dans la volonté du Président du Faso de valoriser l’expertise locale et de mobiliser les compétences afin de renforcer la souveraineté nationale. Elle intervient dans un contexte où le pays cherche à consolider sa base industrielle et à réduire sa dépendance aux importations. Selon les données de la Banque mondiale, la valeur ajoutée de l’industrie représentait 29,6 % du PIB en 2024, tandis que le secteur manufacturier ne représentait que 9,9 %.
La mise en place de Faso Andubè pourrait servir de catalyseur pour l’écosystème des innovateurs technologiques burkinabè. En offrant un espace numérique de visibilité et d’interconnexion, la plateforme vise à identifier, accompagner et fédérer les talents issus des milieux scientifiques et techniques, qu’ils résident au Burkina Faso ou à l’étranger. Elle pourrait ainsi stimuler la création de prototypes, d’outils agricoles intelligents ou d’équipements industriels conçus localement.
À travers ce dispositif, le gouvernement entend poser les bases d’une véritable économie de l’innovation, capable de renforcer la souveraineté technologique du Burkina Faso tout en favorisant la création d’emplois qualifiés et la montée en compétence des jeunes ingénieurs et techniciens.
Samira Njoya
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Le gouvernement mozambicain a récemment lancé l’initiative « Internet Para Todos » pour démocratiser l’accès à Internet d’ici 2030. D’autres projets émergent à travers des partenariats internationaux, renforçant la stratégie numérique du pays et son intégration dans l’économie digitale régionale.
L’Union européenne a annoncé le mardi 14 octobre la signature d’un partenariat numérique avec le Mozambique. L’accord, paraphé par Américo Muchanga (photo, à droite), ministre de la Communication et de la Transformation numérique, et Myriam Ferran (photo, à gauche), directrice générale adjointe des partenariats internationaux à la Commission européenne, vise à renforcer la coopération bilatérale autour des technologies et du développement durable.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du programme Global Gateway de l’Union européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’ici 2027 pour financer des infrastructures intelligentes et résilientes dans le monde. Pour le Mozambique, il s’agit d’un levier pour stimuler la connectivité, soutenir l’économie numérique et favoriser la transition verte. Les deux parties entendent coopérer dans des domaines clés tels que la cybersécurité, les compétences numériques, l’interopérabilité des systèmes et l’intégration régionale des réseaux numériques d’Afrique australe.
La démarche vient appuyer la stratégie nationale de transformation numérique du Mozambique, intégrée au programme gouvernemental 2025–2029. Ce plan quinquennal mise sur le développement des infrastructures de télécommunication, la modernisation des services publics et l’inclusion numérique des populations. L’exécutif mozambicain cherche notamment à accroître la couverture en haut débit, à promouvoir l’entrepreneuriat technologique et à renforcer les capacités locales dans les métiers du numérique.
Le futur partenariat pourrait permettre au Mozambique d’uniformiser ses plateformes de services publics, de renforcer la sécurité de ses infrastructures critiques et d’ouvrir l’accès à de nouvelles technologies de gestion des données. En intégrant ses réseaux au sein d’un écosystème numérique régional, le pays disposerait des fondations nécessaires à la création de services interopérables et à la mise en œuvre d’outils d’analyse avancée des données pour l’administration et le secteur privé.
Samira Njoya
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L’Algérie a déjà numérisé une partie de ses services publics, déjà accessibles en ligne. Afin d’en améliorer la cohérence et l’efficacité, le gouvernement s’apprête à les regrouper au sein d’une plateforme unifiée.
L’Algérie finalise la mise en place de « Dzair Services », une plateforme nationale destinée à centraliser l’ensemble des services publics numériques. L’annonce a été faite le mercredi 16 octobre 2025 par Meriem Benmouloud (photo), Haut-commissaire à la numérisation occupant un rang ministériel, lors de l’ouverture du Salon du e-commerce et des services en ligne (Ecsel Expo) à Alger. Ce lancement marque une étape majeure dans la politique de digitalisation engagée par le gouvernement depuis plusieurs années.
Conçue comme un guichet unique, Dzair Services regroupe sur un même espace l’ensemble des services publics numériques existants. L’objectif est de simplifier les démarches, d’assurer la traçabilité des opérations et de réduire les redondances entre institutions. L’État entend ainsi moderniser son fonctionnement tout en rapprochant les services des citoyens et des entreprises. Elle est appelée à devenir l’interface centrale de l’administration en ligne algérienne.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la Stratégie nationale de transformation numérique 2025–2030, dévoilée en mai 2025. Ce plan, structuré autour de sept axes majeurs, vise notamment à développer les infrastructures numériques, renforcer la cybersécurité et consolider la souveraineté technologique du pays. Il ambitionne également de faire du numérique un levier de croissance économique, en soutenant la formation, l’innovation et la création d’emplois qualifiés.
Dans cette dynamique, plusieurs chantiers structurants sont déjà en cours. Le gouvernement a raccordé 46 ministères et organismes publics à la fibre optique et mis en service le data center national d’El Mohammedia, tandis qu’un second centre à Blida est en cours d’achèvement. Les autorités préparent aussi la création d’un cloud souverain destiné à héberger les données publiques et, à terme, à offrir des solutions d’hébergement aux entreprises locales.
Techniquement, Dzair Services reposera sur un système d’interopérabilité permettant aux administrations d’échanger automatiquement des données vérifiées. Cette architecture devrait permettre de réduire la duplication des informations, automatiser les vérifications croisées et accélérer le traitement des dossiers. À l’échelle du territoire national, cette interconnexion devrait favoriser la production d’indicateurs fiables, faciliter la planification publique et constituer un socle pour le déploiement futur d’applications d’intelligence artificielle dans la gestion de l’État.
Samira Njoya
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Début 2025, la République du Congo comptait 2,46 millions d’utilisateurs d’Internet, selon les données de DataReportal. Cela représente 38,4 % de la population.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo), a annoncé le lundi 13 octobre la mise en service de 20 sites de connectivité haut débit dans les zones rurales. L’initiative, annoncée lors de la visite d’une délégation de la Banque mondiale pour la Région Afrique à Brazzaville, vise à démocratiser l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire et à réduire la fracture numérique.
« À la date d'aujourd'hui, soixante-seize sites de connectivité ont été construits et équipés à travers le pays. Dans ce nombre, vingt sont déjà connectés à l'internet haut débit, pour permettre à la population de l'hinterland de se connecter en temps réel », a déclaré le ministre.
Ce déploiement s’inscrit dans le cadre du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN) et dans le cadre plus large de la stratégie numérique 2030. Cofinancé par la Banque mondiale et l’Union européenne à hauteur de 100 millions de dollars, le PATN représente l’un des investissements les plus importants jamais réalisés dans le secteur numérique congolais. Le gouvernement a également mobilisé 3 millions de dollars supplémentaires pour moderniser les infrastructures, en privilégiant la technologie 4G afin de garantir une connexion stable et performante.
Dans ce contexte, le gouvernement s'est donné pour objectif de connecter 76 sites en 4G d’ici la fin de l’année, tout en ouvrant de nouvelles opportunités économiques et sociales pour les communautés rurales, notamment dans le e-commerce, l’e-learning et l’e-gouvernement.
Au-delà de la simple infrastructure, cette initiative vise à réduire la fracture numérique entre zones urbaines et rurales et à renforcer les capacités de l’État à fournir des services numériques performants. Toutefois, le gouvernement doit relever des défis persistants, en particulier l’accès limité à l’électricité. Selon la Banque mondiale, 67 % de la population urbaine dispose d’électricité contre seulement 12,4 % dans les zones rurales.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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