La pénurie de main-d'œuvre dans le secteur du numérique en Afrique représente un risque majeur pour le développement du continent. Combler ce vide au cours des cinq prochaines années constitue un double enjeu : réduire le chômage d’une population majoritairement jeune et contribuer à la croissance économique.
Alors que l'Afrique connaît une transformation numérique sans précédent, portée par une jeunesse connectée et des innovations locales, certains métiers tech émergent comme incontournables pour les prochaines années. En effet, si la contribution potentielle projetée de l'économie Internet en Afrique pourrait atteindre 712 milliards de dollars d'ici 2050, Google et la Société financière internationale (SFI) indiquent toutefois qu’elle ne pourra se concrétiser qu’avec une main-d’œuvre locale dotée des compétences de haute qualité et de classe mondiale. Mais l’Afrique en manque encore. D'ici 2030, des compétences professionnelles seront fortement recherchées dans divers domaines numériques pour matérialiser cette croissance.
Développement de logiciels et d'applications
Avec l'explosion des start-up et des plateformes numériques, ainsi que l’adoption progressive du numérique par les entreprises en Afrique, la demande en développeurs augmente. Que ce soit pour créer des applications mobiles, des logiciels de gestion ou des solutions sur mesure dans divers secteurs (santé, commerce, finances, transport, etc.), leur expertise est cruciale. Dans son étude « Africa Developer Ecosystem 2021 » publiée en février 2022, la société américaine Google indiquait une hausse du nombre de développeurs professionnels à 716 000 en 2021 contre 690 000 l'année précédente. Soit une progression de 3,8 % représentant 0,4 % de la main-d'œuvre non agricole du continent. La crise de la Covid-19, qui a accéléré la transformation numérique de l’Afrique et accentué le besoin de développeurs, a suscité des opportunités dans ce secteur.
Cybersécurité
Sans sécurité dans les systèmes électroniques qui servent à communiquer, payer, travailler, pas de confiance dans l’économie numérique. Dans son rapport « Interpol african cyberthreat assessment report 2024 Outlook by the african cybercrime operations desk », l’organisation intergouvernementale de police estime que le nombre d'attaques cybercriminelles continue d'augmenter sur le continent africain. En 2023, le nombre moyen de cyberattaques hebdomadaires par organisation en Afrique a augmenté de 23 % d'une année sur l'autre. Cette moyenne était la plus élevée au monde. Pour Kaspersky, société de cybersécurité, qui dit menace croissante accentuée avec l’usage de l’intelligence artificielle, dit opportunités d’emploi pour des millions de jeunes Africains dans diverses spécialisations.
Intelligence artificielle (IA)
L'IA révolutionne progressivement des secteurs clés comme l'agriculture, la santé et la finance. Les professionnels capables de concevoir des algorithmes et des systèmes intelligents sont de plus en plus demandés. C’est la raison pour laquelle plusieurs pays d’Afrique se dotent depuis 2023 d’une stratégie d’IA. D’autres, plus ambitieux, comme le Rwanda ou encore le Kenya songent déjà à introduire l’IA dans divers services publics. Les initiatives de formations voient également le jour un peu partout. Un ensemble d’actions qui laissent transparaître l’importance que l’IA aura sur la croissance socio-économique. Un avis que partage la Banque africaine de développement (BAD). Au-delà des ingénieurs et des spécialités propres au domaine, l’IA aura aussi une influence sur la création de nombreux métiers dans d’autres domaines comme la création graphique.
Data Sciences et Data Analysis
A l’ère du numérique, les données sont les nouvelles ressources précieuses. Avec un nombre croissant de jeunes Africains qui adoptent Internet, les réseaux, les services numériques, c’est un volume important d’informations diverses qui est produit chaque jour en ligne. Des données qui intéressent aussi bien les entreprises que les Etats. Le cabinet-conseil BearingPoint estime qu’à l'horizon 2030, les revenus générés directement par le Big Data en Afrique atteindront 10 milliards de dollars soit plus de dix fois le niveau enregistré en 2019. Mais pour cela, il faut des spécialistes qui sachent analyser et interpréter ces informations pour les transformer en valeur au travers de prises de décisions éclairées aussi bien dans le marketing, le commerce, l’économie ou encore la défense. Ce sont aussi de nouvelles spécialités professionnelles en perspectives, notamment des juristes spécialisés dans la protection des données.
Expérience et interface utilisateurs (UX/UI)
L'expérience utilisateur est au cœur des applications et des plateformes numériques. Les concepteurs UX/UI, qui créent des interfaces intuitives et attractives, sont de plus en plus essentiels pour répondre aux attentes de satisfaction des utilisateurs. Le cabinet d’intelligence économique Mordor Intelligence indique que la taille du marché mondial de l’UI/UX est estimée à 2,20 milliards $ en 2025 et devrait atteindre 9,28 milliards $ d'ici 2030. Bien que l’Afrique soit une zone où la demande restera moins importante, comparativement aux autres régions du monde, en raison de sa faible vitesse de transformation numérique, il n’en demeure pas moins que le continent sera un marché en croissance pour ce secteur professionnel.
E-commerce
Le commerce en ligne explose en Afrique, avec une concurrence qui se renforce au fil des années. Au-delà des acteurs exclusivement locaux, des acteurs internationaux comme Jumia, Takealot, Temu ou encore Alibaba investissent pour développer leur présence et leur activité. Au-delà de l’activité d’e-commerçant, des profils en gestion de plateformes, logistique et marketing digital sont des spécialités connexes que l’activité va développer. C’est tout un écosystème que plusieurs acteurs comme MasterCard, l’Organisation mondiale du Commerce ou encore la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) cherchent à organiser et développer. La taille du marché africain du commerce électronique devrait passer de 55 à 112,73 milliards de dollars entre 2024 en 2029, enregistrant ainsi une croissance de 105% sur une période de cinq ans, estime le cabinet de conseil en économie numérique TechCabal Insights.
Blockchain et fintech
La blockchain et les technologies financières transforment les services bancaires et sécurisent les transactions. Depuis la Covid-19, la plupart des grandes banques africaines ont entamé la numérisation de leurs services financiers pour plus de sécurité et de commodité, mais également pour faire face à la concurrence des fintech qui se multiplient sur le continent. Ces dix dernières années, la Fintech est demeurée le secteur qui enregistre le plus de start-up et qui attire le plus de financement en Afrique. Avec 1,034 milliard USD levés en 2024, les start-up opérant dans la technologie financière ont capté 47% des capitaux investis dans l’écosystème tech du continent, contre 42% en 2023. C’est un secteur en croissance où le besoin en main-d’œuvre s’annonce croissant au regard des initiatives d’inclusion financières qui se multiplient.
Cloud computing
Selon le cabinet-conseil McKinsey, l’adoption du Cloud computing progresse rapidement en Afrique. Les entreprises, dans plusieurs secteurs comme la Banque, les télécommunications, le pétrole font ce choix pour optimiser leurs coûts informatiques et réduire les charges opérationnelles. Cette tendance séduit et suscite depuis quelques années des investissements conséquents dans le cloud. Des acteurs internationaux comme Amazon, Google, Equinix, Huawei, Oracle se déploient aux côtés de plusieurs acteurs locaux comme Africa Data Centre, Raxio Group ou encore Wingu. Le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) révèle que 12% des entreprises africaines ont opéré une migration totale vers le Cloud alors que 38% ont adopté la technologie dans la plupart de leurs opérations. 32% des entreprises actives en Afrique ont également commencé à déplacer certaines de leurs opérations vers le cloud, et 19% sont en train de l’explorer. Mais PwC voit dans la pénurie de compétences un obstacle à l’accélération de cette migration. Le secteur du Cloud computing abrite une diversité de profils qu’il faudra développer pour concrétiser les prévisions de croissance qui estiment que le marché devrait voir ses revenus passer d’environ 20 milliards $ en 2025 à près de 45 milliards $ d’ici 2031, selon le cabinet 6W Research.
Marketing digital
Avec plus de 400 millions d'utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en Afrique (Digital Report 2025), les spécialistes du marketing digital sont une ressource dont la demande est amenée à croître au cours des prochaines années. Professionnels clés pour les campagnes en ligne, ils sont devenus des outils incontournables pour atteindre les consommateurs. Pour les marques et les agences de communications, ce sont des atouts précieux qui font aujourd’hui des réseaux sociaux des espaces commerciaux de choix. Raison pour laquelle certains pays, conscients que c’est une niche d’emploi et de richesse, réfléchissent à un moyen de les taxer. Au Kenya, les autorités ont annoncé au dernier trimestre 2023 l'institution d'une taxe de 15% pour les créateurs de contenus et les influenceurs.
Energie numérique et solutions vertes
La transition vers les énergies renouvelables et les solutions numériques pour la gestion de l'énergie sont aujourd’hui au cœur des préoccupations de nombreux acteurs du développement, notamment l’Agence française de développement (AFD). Les hackatons qu’ils multiplient sur ces questions témoignent de l’importance de profils adaptés à ces préoccupations pour les prochaines années et du besoin de les identifier déjà. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) souligne l'importance de ces technologies pour moderniser le secteur énergétique mondial, notamment africain.
Ces domaines numériques et les différents nouveaux métiers technologiques qu’ils englobent représentent une opportunité majeure pour la jeunesse africaine, qui représente 60 % de la population du continent. Dans son rapport 2025 « Future of Jobs », le World Economic Forum (WEF) explique que les compétences technologiques devraient gagner en importance plus rapidement que tout autre type de compétences. Parmi celles-ci, l'IA et le Big Data figurent en tête des compétences affichant la croissance la plus rapide. En complément de ces compétences technologiques, la pensée créative et deux attitudes socio-émotionnelles - la résilience, la flexibilité et l'agilité, ainsi que la curiosité et l'apprentissage tout au long de la vie – gagneront aussi en importance. Cependant, pour saisir ces opportunités, il est essentiel d'investir dès maintenant dans l'éducation et la formation. Les gouvernements, les entreprises et les institutions éducatives doivent travailler ensemble pour préparer la main-d'œuvre de demain.
Muriel EDJO
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L’intelligence artificielle (IA) redéfinit les économies et les sociétés, transformant les services publics, l’industrie, l’innovation, entre autres. En investissant dans cette technologie, le Maroc ambitionne de renforcer sa compétitivité et sa souveraineté numérique.
Le Maroc et les États-Unis intensifient leur coopération dans le domaine du numérique et de l’intelligence artificielle (IA). Ces enjeux ont été au centre des discussions entre Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Steve Lang, ambassadeur itinérant des États-Unis pour le cyberespace et la politique numérique, lors de sa visite officielle à Washington le lundi 17 mars.
(1)Minister @AmalElfallah held today, at the U.S. Department of State, in Washington, D.C., discussions with Ambassador Steve Lang, Chief of Cyberspace and Digital Policy, in the presence of Mr. Youssef Amrani, Ambassador of the Kingdom of Morocco to the USA. pic.twitter.com/4J725UHY0C
— Ministère Délégué auprès du CG chargé de la TN&RA (@Ministere_TNRA) March 17, 2025
La ministre a également échangé avec Leila Elmergawi, directrice de la Stratégie et de la Politique mondiale en matière d’IA au Département d'État américain. Les discussions ont porté sur la feuille de route ambitieuse du Maroc pour l’IA et le Plan Maroc Numérique 2030, réaffirmant l’engagement des deux nations à promouvoir l’innovation et la transformation numérique.
« Nous avons réaffirmé le solide partenariat maroco-américain, faisant progresser la coopération en matière de transformation numérique et d’intelligence artificielle afin de favoriser l'innovation et une prospérité partagée », a déclaré Youssef Amrani, ambassadeur du Maroc aux États-Unis.
Minister Amal El Fallah also held a productive meeting at the @StateDept with Ms. Leila Elmergawi, Director for Strategy and Global AI Policy. They discussed Morocco’s ambitious AI Roadmap and the Digital Morocco 2030 plan, reaffirming their commitment to advancing AI development… pic.twitter.com/7XJQRj9vK1
— Youssef Amrani (@youamrani) March 17, 2025
Cette collaboration s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale « Digital Maroc 2030 », qui ambitionne de faire du pays un hub technologique en Afrique. L’IA y joue un rôle clé, notamment dans la modernisation des services publics. Le Maroc prévoit d’intégrer des solutions basées sur l’IA pour automatiser les procédures administratives, analyser les données et améliorer la qualité des services, avec l’objectif de passer de la 90e à la 50e place dans l’Indice des services en ligne des Nations unies d’ici 2030.
Selon le classement du Stanford Institute for Human-Centered AI (HAI), l’AI Index, les États-Unis, leaders mondiaux de l’IA, excellent dans la recherche, le développement et l’économie de cette technologie. Le pays surpasse largement la Chine en investissement privé (67,2 milliards de dollars contre 7,8 milliards de dollars) et en nombre de modèles d’apprentissage automatique créés (61 contre 15).
En s’appuyant sur l’expertise et les meilleures pratiques américaines, le Maroc entend accélérer sa transformation numérique et renforcer sa compétitivité sur la scène internationale. La coopération avec les États-Unis pourrait notamment permettre au pays d’accéder à des technologies de pointe, de développer des infrastructures numériques avancées et d’attirer davantage d’investissements dans le secteur de l’IA. Grâce au partage d’expériences et aux transferts de savoir-faire, le Maroc pourrait également renforcer ses capacités en recherche et en innovation, tout en stimulant l’émergence d’un écosystème local d’IA dynamique et compétitif.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, investir dans les infrastructures et la connectivité est devenu un impératif pour réduire la fracture numérique. L’essor du numérique représente aussi une opportunité pour renforcer l’inclusion économique dans les régions les plus reculées.
Le secteur numérique en République démocratique du Congo est marqué par des défis structurels, notamment une couverture réseau inégale, un accès limité à Internet, ainsi qu’un manque d’infrastructures adaptées. Ces contraintes freinent le développement économique et l’inclusion numérique du pays. Selon les chiffres officiels, la RDC compte 59,7 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 30,7 millions d’abonnés à l’Internet mobile sur une population estimée à 95,2 millions au 30 juin 2024.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que 40 millions de Congolais ne sont pas connectés à l’Internet mobile. De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) évalue la couverture de la population en 3G à 55 %, contre 45 % pour la 2G.
Pour répondre à ces enjeux, un projet cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale, à hauteur de 500 millions de dollars, prévoit d’améliorer l’accès à Internet pour 30 millions de Congolais. L’accord officialisant cette initiative a été signé le vendredi 14 mars entre le ministre des Finances de la RDC, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi (photo, à droite), et l’ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux (photo, à gauche).
#RDC : signature de deux conventions de prêt de 500 millions de dollars entre la République démocratique du Congo et l'Agence française de développement (#AFD), pour accompagner la transformation numérique et le programme multisectoriel de développement durable de la ville de… pic.twitter.com/R9zXlo7zcd
— acp.cd (@acprdcongo) March 17, 2025
Le projet prévoit d’étendre la connectivité à l’échelle nationale et de rendre Internet plus accessible en réduisant les coûts et en améliorant la couverture réseau notamment dans les zones les moins desservies. En parallèle, une partie du financement sera dédiée à la modernisation de la ville de Boma, où la crise économique liée au ralentissement des activités portuaires a fortement affecté la population.
La signature de cet accord s’inscrit dans une volonté plus large de modernisation du secteur numérique et de démocratisation de l’accès aux technologies. En renforçant l’infrastructure numérique du pays, cette initiative devrait permettre de répondre aux défis immédiats d’accessibilité et de connectivité, tout en ouvrant la voie à de nouvelles opportunités économiques et sociales.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, la transformation numérique accélère l’émergence de start-up innovantes qui utilisent la technologie pour répondre aux besoins des populations. Cependant, ces jeunes entreprises font face à plusieurs défis.
En Angola, l'Institut national de soutien aux petites et moyennes entreprises (INAPEM) et l'Institut national pour la promotion de la société de l'information (INFOSI) ont signé un protocole d’accord le vendredi 14 mars. Cet accord a pour objectif de jeter les bases d’une collaboration destinée à soutenir le développement des start-up.
Plus spécifiquement, la collaboration vise à accompagner le programme d’incubation DIGITAL.AO, une initiative supervisée par l’INFOSI. Les parties s’engagent à mener des actions conjointes pour soutenir les start-up et les entrepreneurs du numérique en Angola, favorisant ainsi la croissance de l’écosystème de l’innovation. L’INAPEM aura notamment pour mission d’apporter un appui institutionnel et technique à DIGITAL.AO.
« Parmi les objectifs du partenariat figurent l’identification et la sélection des start-up et entrepreneurs participant au programme, la mise à disposition d’espaces physiques pour l’incubation, l’organisation de formations et d’ateliers de renforcement des capacités, l’offre de services de mentorat et de conseil spécialisé, ainsi que la facilitation de l’accès aux réseaux d’investisseurs et de partenaires potentiels », a déclaré l’INAPEM dans un communiqué.
Une « Évaluation de l’écosystème angolais des start-up » de la Société financière internationale (IFC) publiée en novembre 2023 montre que l'écosystème en est encore à ses tout premiers stades de développement. Ce stade est caractérisé, apprend-on, par un faible nombre de start-up (environ 125) et des contraintes en termes de ressources. L’institution de Bretton Woods indique que l'Angola n'a pas encore connu de start-up ayant réalisé un événement de sortie.
L’IFC estime d’ailleurs qu’en soutenant les start-up et en favorisant l'innovation ainsi que l'entrepreneuriat, l'Angola peut davantage diversifier son économie dépendante du pétrole et créer plus d'emplois, notamment pour les jeunes et les femmes.
Toutefois, l’IFC recommande aux autorités angolaises de prioriser et de mettre en œuvre une loi sur les start-up afin d'améliorer l’environnement politique des jeunes entreprises dans plusieurs domaines. Cela comprend notamment le renforcement du financement des phases précoces, en impliquant directement le gouvernement dans la création, l’investissement et le maintien de mécanismes de financement pour les start-up en phase de démarrage. Par ailleurs, l’institution financière insiste sur l'intégration de l'entrepreneuriat, du numérique et du codage dans l’éducation nationale, ainsi que sur la création de davantage d’écoles de formation professionnelle pour renforcer le vivier de talents.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités malgaches veulent accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un pilier de l’économie. Cela concerne tous les secteurs, y compris celui de la santé.
Le gouvernement malgache a officiellement lancé le projet de digitalisation des hôpitaux. Le ministère de la Santé publique et le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications (MDNPT) ont signé une convention de partenariat le vendredi 14 mars pour ce projet qui vise à établir la bonne gouvernance et la transparence au sein des hôpitaux publics et à rapprocher les services de santé de la population.
« Plusieurs étapes sont prévues dans ce projet, mais l'optimisation du parcours patient ainsi que la prise en charge des patients ont été définies comme priorités car ayant des impacts directs au quotidien de la population Malagasy », a déclaré le MDNPT dans un communiqué sur sa page Facebook. Zely Arivelony Randriamanantany (photo, à droite), ministre de la Santé publique, a ajouté qu’une fois les outils et systèmes numériques déployés, l'encadrement des patients et les mouvements financiers pourront être suivis de façon adéquate.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement malgache de mettre le numérique au service du développement national, conformément au Plan stratégique quinquennal du numérique 2023-2028 qui vise à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique. Dans le domaine de la santé, l’exécutif veut investir dans le capital humain et la bonne gouvernance, améliorer l’accès aux soins et renforcer la confiance dans le système de santé national.
Le programme peut contribuer à améliorer les services de santé et optimiser les décisions grâce à la collecte, le stockage et l’analyse en temps réel des données, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans son rapport « Health Data Digitalization in Africa Unlocking the potential », publié en 2024, l’organisation déclare : « Cette approche axée sur les données aide les professionnels de santé à choisir les traitements appropriés et soutient les décideurs politiques dans l’élaboration de politiques de santé impactantes ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Algérie souhaite que l’IA contribue à hauteur de 7 % à son PIB d’ici 2027. Pour atteindre cet objectif, le pays investit dans des infrastructures de pointe.
Le dimanche 16 mars, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a procédé à Oran à la pose de la première pierre du premier centre de calcul haute performance dédié à l’IA en Algérie. Cette infrastructure, considérée comme une avancée stratégique vers la souveraineté numérique, vise à doter le pays d’une capacité de calcul intensif essentielle au développement des technologies d’IA.
Lors de son intervention, le ministre a souligné que ce centre s’inscrit dans la vision du président de la République Abdelmadjid Tebboune visant à positionner l’Algérie comme un acteur majeur de l’innovation et du numérique en Afrique. Il a mis en avant les opportunités qu’offrira cette infrastructure aux chercheurs, start-up et institutions académiques, en leur donnant accès à des ressources technologiques avancées. Grâce à ses processeurs graphiques (GPU) de dernière génération, elle fournira la puissance nécessaire à la conception d’applications stratégiques dans des domaines tels que la santé, l’industrie, la cybersécurité et les smart cities.
Ce projet s’insère dans la stratégie nationale d’IA récemment dévoilée, qui repose sur plusieurs axes parmi lesquels le renforcement des infrastructures de calcul avec des centres de données et des solutions cloud optimisées, le développement de la formation et de la recherche en collaboration avec les universités et les centres spécialisés, ainsi que la valorisation industrielle pour accompagner les start-up et entreprises dans la conception de solutions basées sur l’IA.
Avec ce centre, l’Algérie franchit une nouvelle étape vers l’autonomie technologique. Le calcul haute performance joue un rôle clé dans l’optimisation des modèles d’IA et la simulation de systèmes complexes dans des secteurs critiques comme l’agriculture de précision, la gestion des ressources énergétiques et la modélisation climatique. En offrant un accès direct à ces capacités de calcul avancées, le pays réduit sa dépendance aux infrastructures étrangères et diminue les coûts liés à l’externalisation. Ce projet contribue à renforcer l’indépendance technologique de l’Algérie tout en encourageant l’innovation dans des secteurs stratégiques.
Une fois terminé, ce centre devrait permettre à l’Algérie de renforcer ses capacités en matière de calcul haute performance et d’accélérer le développement des applications d’IA dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture de précision, la gestion des ressources énergétiques et la modélisation climatique. Il offrira aux chercheurs et entreprises locales l’opportunité d’accéder à des ressources technologiques avancées, réduisant ainsi la dépendance aux infrastructures étrangères. Cette initiative pourrait jouer un rôle clé dans l’émergence d’un écosystème IA dynamique et compétitif en Afrique du Nord.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Burkina Faso mise sur l'IA pour renforcer son développement technologique
À l’instar de nombreux pays africains, le gouvernement burkinabé considère le numérique comme un levier essentiel de développement socioéconomique. Il mise sur la connectivité des administrations publiques pour optimiser les services offerts aux citoyens.
Le gouvernement burkinabé a engagé plus de 18 milliards FCFA (30 millions de dollars) dans le développement des infrastructures numériques. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo (photo, à gauche), lors de son discours devant l’Assemblée législative de transition le vendredi 14 mars. Ces investissements ont permis des avancées notables, notamment dans le secteur des télécommunications.
Selon le Premier ministre, plus de 3 milliards FCFA ont été engagés par l’État pour accompagner les opérateurs à rétablir les réseaux dans les zones jadis touchées par l'insécurité. Cela a permis l’extension des réseaux de communication électronique à 44 nouvelles localités en zones blanches, améliorant ainsi l’accès à Internet et aux services télécoms.
Du côté de l’administration, 104 nouveaux bâtiments ont été connectés au Réseau informatique national de l'administration publique (RESINA), portant le nombre total de bâtiments publics interconnectés à 2947. En matière d’hébergement des données, le gouvernement s’est engagé, au nom de la souveraineté numérique et pour renforcer les capacités nationales, dans un processus de construction de deux mini datacenters pour une valeur totale de plus de 15 milliards FCFA.
Sur la période 2023-2024, 169 plateformes de procédures administratives ont été dématérialisées, dont 77 sont déjà opérationnelles et 92 autres en cours de déploiement. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus vaste, visant à positionner le Burkina Faso comme un acteur clé de l'intégration des TIC en Afrique de l’Ouest. Cependant, malgré ces avancées, le pays fait face à des défis majeurs. Selon le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 », publié en juin 2024 par l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Burkina Faso occupe le 43e rang sur 47 pays africains en termes de développement des TIC, avec un score de 30,1 sur 100.
Une fois que l’ensemble de ces travaux sera achevé, ces investissements devraient permettre au Burkina Faso d’améliorer significativement son accès aux services numériques et de renforcer son autonomie technologique. Le pays pourrait ainsi poser les bases d’un écosystème numérique plus performant et inclusif, en phase avec ses ambitions de modernisation et de développement socioéconomique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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BurkinaFaso : 55 % des objectifs numériques atteints au premier semestre
Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du digital en Afrique, ainsi que leurs implications.
Le Sénégal s’engage pour l’éducation numérique avec Sonatel
Le mardi 11 mars 2025, le ministère de l’Éducation nationale du Sénégal et la Fondation Sonatel ont signé un protocole d'accord pour moderniser les infrastructures scolaires et promouvoir l'éducation numérique. Ce partenariat inclut le programme « Écoles Numériques » pour 120 écoles élémentaires et la formation de 500 femmes au marketing digital dans 7 Maisons digitales, renforçant ainsi l'inclusion numérique et l'égalité des chances.
Le Sénégal s’engage pour l’éducation numérique avec Sonatel
La Côte d'Ivoire crée un Comité de labellisation des start-up numériques
La Côte d’Ivoire a mis en place un comité de labellisation des start-up numériques pour favoriser leur structuration et leur croissance. Cette initiative vise à offrir aux jeunes entreprises innovantes un cadre officiel, des avantages fiscaux et un accès facilité aux financements, contribuant ainsi à dynamiser l’écosystème tech du pays.
La Côte d'Ivoire crée un Comité de labellisation des start-up numériques
Cameroun : l’UE finance des projets numériques à hauteur de 2,1 millions de dollars
L’Union européenne finance des projets numériques au Cameroun à hauteur de 2,1 millions de dollars. Cette initiative vise à soutenir l'innovation technologique et la modernisation des services publics. Les fonds serviront notamment à renforcer l'infrastructure numérique et à améliorer l'accès aux services digitaux, contribuant ainsi à l’inclusion numérique et au développement économique du pays.
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Le Burkina Faso mise sur l'IA pour renforcer son développement technologique
Le Burkina Faso intègre l’intelligence artificielle dans sa stratégie de développement technologique. Le pays prévoit d’exploiter l’IA pour moderniser divers secteurs, notamment l’éducation, la santé et l’agriculture. Cette initiative vise à renforcer l'innovation, améliorer l'efficacité des services publics et stimuler la transformation numérique pour un développement socio-économique durable.
Le Burkina Faso mise sur l'IA pour renforcer son développement technologique
La Côte d’Ivoire dévoile sa stratégie de l’IA et de la gouvernance des données
La Côte d'Ivoire a présenté sa stratégie nationale sur l'intelligence artificielle et la gouvernance des données. Ce plan vise à encadrer l'usage de l'IA, renforcer la gestion des données et favoriser l’innovation technologique. L’initiative s'inscrit dans la volonté du pays de stimuler son économie numérique et d'améliorer l’efficacité des services publics.
La Côte d’Ivoire dévoile sa stratégie de l’IA et de la gouvernance des données
L'IA offre à l'Afrique une opportunité majeure pour surmonter ses défis de développement grâce à des solutions innovantes. Des pays comme la Côte d'Ivoire, parmi les plus avertis, mettent en place des initiatives stratégiques pour tirer parti de cette technologie émergente.
La Côte d'Ivoire a présenté le jeudi 13 mars, sa stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (IA) et la gouvernance des données. Après huit mois de préparation, le document a été officiellement remis au Premier ministre Beugré Mambé (photo, au centre), en vue de son adoption par le gouvernement et de son lancement prochain. Cette initiative marque un tournant dans la politique numérique du pays.
« Ce lancement marque un jalon important dans notre démarche dynamique et consciencieuse pour la transformation numérique de notre belle Côte d’Ivoire, à l’ère de la quatrième révolution industrielle marquée par des technologies émergentes dont l’intelligence artificielle », a souligné le Robert Beugré Mambé.
Les piliers fondamentaux et un plan d’action ambitieux sur cinq ans
La Stratégie nationale de l’intelligence artificielle de la Côte d'Ivoire repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier axe porte sur l'investissement dans les compétences et les infrastructures, notamment par la construction de datacenters et de systèmes de cloud souverains, afin d’héberger et de sécuriser les données locales. Le deuxième pilier est l'inclusion régionale et sociale, visant à garantir que toutes les villes du pays et toutes les couches sociales bénéficient de la transformation numérique. Enfin, le troisième pilier concerne la gouvernance, avec pour objectif d’instaurer un cadre légal et éthique pour le développement de l'IA, afin de garantir des conditions de développement optimales et responsables.
La mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’IA s’étendra sur une période de cinq ans. Parmi les premières actions figurent la création d’un Comité national pour l’IA et la gouvernance des données, qui aura pour mission de superviser les projets concrets visant à évaluer l'impact de l'IA sur des secteurs clés comme l’agriculture, la santé et l’éducation. Un autre projet majeur est la création d’un hub dédié à l’IA, qui comprendra un incubateur pour les start-up et un centre de formation spécialisé dans ce domaine.
Un élément clé de cette stratégie est l'introduction d’un label « Safe IA », destiné à établir un cadre légal et éthique pour le développement des solutions IA en Côte d'Ivoire. De plus, une cartographie des ressources en IA du pays, couvrant aussi bien les infrastructures que les compétences, sera mise en place pour suivre l'évolution du secteur.
La gouvernance des données : un pilier complémentaire
La gouvernance des données constitue un volet complémentaire essentiel de la stratégie, avec un focus sur plusieurs axes clés, à savoir la culture des données, l’éthique, la sécurité et l’interopérabilité des systèmes. La création de datacenters et le renforcement de la connectivité à l’échelle nationale sont au cœur de cette stratégie, visant à assurer une gestion efficace et sécurisée des données. L’objectif est de valoriser les données tout en garantissant un cadre sécurisé pour leur gestion.
À travers cette double stratégie, la Côte d'Ivoire ambitionne de devenir un modèle d'IA inclusive, éthique et responsable, en accélérant sa transformation numérique pour bâtir une nation unie et prospère d’ici 2030. Bien que le montant des investissements nécessaires pour la mise en œuvre de cette stratégie n’ait pas encore été révélé, il est évident que le pays est déterminé à investir dans cette nouvelle technologie pour stimuler son développement.
Une fois mise en œuvre, la Côte d'Ivoire rejoindra le cercle restreint des pays africains ayant lancé une stratégie nationale pour l'intelligence artificielle, parmi lesquels figurent le Bénin, l’Égypte, le Maroc, ainsi que d’autres nations comme le Rwanda, le Sénégal et le Nigéria, qui ont déjà annoncé des préparatifs en vue de l'adoption de l'IA.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Côte d'Ivoire crée un Comité de labellisation des start-up numériques
L’UNESCO a déjà soutenu la numérisation de l’éducation dans plusieurs pays africains depuis 2015 par le biais de ce programme. Il s’agit, entre autres, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Ghana.
Le gouvernement namibien s’est associé à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) afin de numériser l’éducation. L’initiative vise à intégrer les technologies numériques dans le système éducatif national afin de l’améliorer.
Officiellement lancée le mercredi 12 mars, elle s’inscrit dans la troisième phase du programme « ICT Transforming Education in Africa – Phase III », initié en 2015 par l’UNESCO en partenariat avec le Korean Funds-in-Trust (KFIT). Ce programme exploite les TIC pour le développement de l’éducation en Afrique subsaharienne.
En Namibie, le projet sera mis en œuvre par l’Institut national de développement de l’éducation (NIED). Il comprend la création d’une plateforme numérique nationale avec des contenus alignés sur le programme scolaire, la formation aux compétences numériques pour les enseignants et les apprenants, ainsi que l’élaboration d’une politique globale sur l’usage des TIC dans l’éducation.
Le gouvernement namibien considère les TIC comme un levier clé de transformation de l’éducation, identifié dans le projet de charte 2023-2030 issu de la conférence nationale sur l'éducation de 2022. Une évaluation des besoins, menée entre juin et août 2024, a révélé plusieurs défis à relever, notamment l’accessibilité aux ressources d’apprentissage numériques, les compétences numériques des enseignants et le cadre réglementaire encadrant l’usage des TIC dans les écoles.
« La nature dynamique de la technologie exige une adaptation et une innovation constantes. Pour exploiter pleinement le potentiel des TIC dans l'enseignement et l'apprentissage, nous devons nous appuyer sur nos acquis et combler les lacunes existantes. Ce projet nous offre une occasion unique d’accélérer la transformation numérique de l’éducation », a déclaré Anna Nghipondoka, ministre de l’Éducation, des Arts et de la Culture.
Cependant, la numérisation de l’éducation repose sur un accès généralisé à Internet, aussi bien dans les établissements scolaires qu’au domicile des élèves et des enseignants. Actuellement, 62,2 % de la population namibienne estimée à environ 2,9 millions dispose d’une connexion Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). L’organisation précise que 63,2 % des foyers sont connectés. Néanmoins, ce chiffre peut inclure des ménages où un seul membre dispose d’un abonnement, y compris mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Congo souhaite construire une société plus avancée numériquement. Pour y parvenir, il doit moderniser des secteurs clés tels que les télécommunications. Dans cette démarche, le pays cherche à renforcer sa coopération avec des partenaires afin d’accéder à des technologies et des compétences avancées.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo, à droite), a reçu en audience le jeudi 13 mars l'ambassadeur de Turquie au Congo, Hilmi Ege Türemen (photo, à gauche). Cette rencontre a permis d'explorer de nouvelles opportunités de coopération dans les domaines des postes, des télécommunications et de l'économie numérique.
« Nous avons abordé les moyens de coopération dans le domaine postal, où un accord est déjà en négociation. La Turquie s'est rapidement adaptée à ces négociations pour finaliser cet accord dans un délai très court. La coopération avec la Turquie représente une opportunité majeure pour notre pays d'accéder à des expertises et des technologies de pointe dans le secteur numérique », a déclaré le ministre Ibombo à l’issue de l’entretien.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, marqué par de récents échanges entre le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdoğan. Pour la future collaboration, les deux pays ont convenu de mettre l'accent sur la modernisation du secteur postal, le renforcement des capacités techniques et humaines, ainsi que la coopération en matière de technologies émergentes. L’ambassadeur turc a notamment exprimé l’intérêt de son pays pour l’accueil de stagiaires congolais dans le domaine des télécommunications et le transfert de savoir-faire technologique.
Si les deux pays parviennent à concrétiser des accords, ils devraient permettre d’accélérer la transformation numérique du Congo, en facilitant l’accès à des infrastructures modernes et à des solutions technologiques adaptées aux défis du pays. La Turquie, bien avancée dans le domaine du numérique, a investi massivement dans le développement de l’e-commerce et les services postaux.
En 2022, les transactions en ligne en Turquie ont atteint environ 800 milliards de livres turques (21,86 milliards de dollars), marquant une hausse de 488% par rapport à 2019. Cette croissance est alimentée par une pénétration élevée d'Internet. Selon Datareportal, au début de cette année, 88,3% de la population turque utilisait Internet, tandis que 92,1% des habitants étaient connectés via des appareils mobiles.
En termes de gouvernance numérique, la Turquie occupe la 27e place mondiale selon le classement des Nations unies, avec un indice de 0,8913 sur 1, ce qui démontre un haut niveau de développement dans les services publics dématérialisés. En outre, le pays se distingue par son expertise en cybersécurité et en intelligence artificielle, domaines dans lesquels il est prêt à partager son savoir-faire avec le Congo.
Samira Njoya
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Le gouvernement camerounais souhaite accélérer sa transformation numérique, un processus qui nécessite des investissements. Par exemple, l’exécutif a lancé en 2023 le Projet d’accélération de la transformation numérique, financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions $.
Dans le cadre du projet Promotion de la recherche, de l’innovation et de la culture numérique en Afrique centrale (PRICNAC), l’Union européenne (UE) a investi 1,93 million d’euros (2,09 millions $) pour financer 12 micro-projets au Cameroun sur quatre ans. C’est ce qui ressort de l’atelier de capitalisation du projet, organisé du 10 au 14 mars 2025 à Douala, selon _Investir au Cameroun_.
« Il s’agit d’évaluer ce projet sur les plans quantitatif et qualitatif afin de concevoir un plan de pérennisation permettant à ce type d’initiative de perdurer », a déclaré Alain Kiyindou, directeur régional de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour l’Afrique centrale et les Grands Lacs.
Avec un coût global d’environ 5 millions d’euros pour 17 mini-projets répartis dans 8 pays d’Afrique centrale, le PRICNAC a été financé à 15 % par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et à 85 % par l’UE, via le fonds ACP pour l’innovation et son programme de recherche et innovation.
Le projet, qui s’est déroulé de janvier 2021 à janvier 2025, vise à renforcer les capacités en recherche et innovation dans les pays d’Afrique centrale. Il entend consolider les écosystèmes d’innovation et créer des synergies entre l’entrepreneuriat, le numérique et les politiques d’innovation pour favoriser le développement durable et réduire la pauvreté.
Le Cameroun a concentré 70 % des 17 mini-projets du PRICNAC et consommé 60,48 % de son budget. Parmi les projets financés figure Synerime, porté par l’ingénieur camerounais Flavien Kouatcha. Ce projet vise à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes en favorisant les synergies entre les écosystèmes de la recherche, de l’innovation et les entreprises.
Ce projet, financé à hauteur de 150 000 euros, a été mis en œuvre dans trois pays : le Congo, le Cameroun et le Gabon. « Nous avons formé des jeunes entrepreneurs et innovateurs étudiants à enregistrer un brevet, à proposer une solution à une entreprise et à rédiger des contrats avec des entreprises privées, afin que ces dernières puissent adopter leurs solutions », explique Flavien Kouatcha.
Frédéric Nonos
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L'agriculture joue un rôle central dans l'économie du Sénégal, représentant un secteur clé pour une grande partie de la population rurale. Pour répondre aux défis d'efficacité et de transparence dans la gestion des subventions agricoles, le pays s’oriente vers la numérisation.
Le mardi 11 mars, la Société financière internationale (IFC), la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé sa collaboration avec le gouvernement sénégalais pour un projet ambitieux de numérisation des subventions agricoles. Ce programme, porté par le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, vise à améliorer la transparence et l'efficacité de la distribution des aides dans des filières stratégiques comme l’arachide, le maïs, le niébé et le riz.
Le projet repose principalement sur l’assistance technique de l’IFC, qui travaille avec le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage et ses partenaires pour concevoir et mettre en œuvre un plan de numérisation. L’objectif est de mieux structurer la distribution des intrants agricoles, garantissant une gestion plus efficace et transparente des subventions.
Doté d’un budget estimé à 500 000 dollars, ce projet, approuvé le 29 juillet, vise à renforcer la contribution du secteur agricole aux objectifs de souveraineté alimentaire du Sénégal. La numérisation des paiements sera cruciale pour assurer une distribution rapide et traçable des subventions, apportant un soutien concret aux agriculteurs et stimulant la productivité des filières clés.
En Afrique, les petits exploitants produisent plus de 70 % de l’alimentation et soutiennent des millions de ménages ruraux, selon la Banque africaine de développement. Pourtant, ces exploitants font face à des défis majeurs : accès limité aux intrants abordables, mécanismes de financement insuffisants, services de conseil rares et asymétries d’information sur le marché.
En ligne avec les objectifs de transparence et de modernisation, cette initiative devrait transformer le secteur agricole sénégalais. La numérisation des paiements favorisera une distribution rapide des subventions agricoles, tout en respectant les calendriers culturaux et en améliorant les conditions de vie des petits exploitants agricoles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
L’écosystème des start-up est en pleine expansion à l’échelle mondiale. En Côte d'Ivoire, le gouvernement veut exploiter cette dynamique pour favoriser l’émergence de start-up innovantes et renforcer l’économie numérique.
Lors du Conseil des ministres du mercredi 12 mars, le gouvernement ivoirien a annoncé la création d’un Comité de labellisation des start-up numériques, sous l’égide du ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation. Cette initiative vise à soutenir les jeunes entreprises technologiques en leur attribuant un label officiel tout en renforçant l’écosystème numérique du pays.
Le Comité de labellisation, selon un communiqué du ministère, aura pour mission d’évaluer et d’attribuer un label aux start-up numériques, sur la base de critères tels que l’innovation, la viabilité économique et leur impact sur l’économie locale. Le comité supervisera également une plateforme numérique destinée à faciliter l’accès des start-up aux services et dispositifs de soutien.
Une fois labellisées, les entreprises seront suivies et contrôlées pour garantir leur conformité avec les exigences du label. Par ailleurs, le comité proposera des ajustements réglementaires afin de faire évoluer le cadre juridique en phase avec les avancées du secteur.
Ce comité s’inscrit dans les efforts du gouvernement ivoirien pour promouvoir les start-up numériques. Selon Partech Africa, les start-up ivoiriennes ont levé 17 millions USD en 2021, 33 millions USD en 2022, 21 millions USD en 2023, et 33 millions USD en 2024. Malgré cette dynamique, elles font face à des défis récurrents tels que l’accès limité aux financements structurés, des difficultés d’accès aux marchés et l’absence d’un cadre normatif clair.
En offrant aux start-up ivoiriennes une meilleure visibilité et un environnement structuré, cette initiative devrait contribuer à renforcer leur compétitivité. À terme, elle vise à développer une économie numérique robuste, créatrice d’emplois et génératrice de valeur ajoutée pour la Côte d’Ivoire.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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