En République démocratique du Congo (RDC), la numérisation des secteurs clés est au cœur du Plan national du numérique, qui arrive à échéance fin 2025. Le secteur électrique, pilier du développement socio-économique, n’échappe pas à cette dynamique de transformation.
La Société nationale d’électricité (SNEL), entreprise publique en charge de la production, de la transmission et de la distribution de l’électricité en RDC, a signé, le jeudi 10 avril à Kinshasa, un protocole d’accord avec la firme technologique chinoise Huawei. Cet accord vise la transformation numérique des services électriques du pays.
#RDC: Un protocole d'accord,a été signé, jeudi,entre la Société nationale d'électricité (SNEL) et la Société technologique chinoise Huawei pour la transformation numérique des services électriques en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué de l'opérateur… pic.twitter.com/gNZbH4iDHf
— acp.cd (@acprdcongo) April 11, 2025
Selon l'Agence congolaise de presse, le partenariat repose sur quatre axes principaux. Le premier concerne l’extension de la capacité et de la couverture du réseau de fibre optique, afin de garantir une interconnexion plus fluide sur l’ensemble du territoire. Le deuxième axe porte sur la modernisation des infrastructures de distribution électrique, avec l’introduction de compteurs intelligents, de points de vente digitalisés et de systèmes de communication pour les équipes d’intervention sur le terrain.
Le troisième pilier prévoit le développement de centres de données performants et la mise en place d’un système de surveillance des lignes de transport ainsi que des postes de transformation. Enfin, le projet intègre des sous-stations intelligentes et des cabines de distribution innovantes, assorties de services numériques à forte valeur ajoutée.
Ce partenariat s’inscrit dans la vision du président Félix Antoine Tshisekedi de moderniser les infrastructures stratégiques du pays. Il répond également aux objectifs du Plan national du numérique horizon 2025, qui vise à renforcer les capacités techniques et numériques du secteur public congolais. À l’approche de la fin de ce plan, les autorités redoublent d’efforts pour numériser les entreprises publiques, améliorer la qualité des services et renforcer la transparence. Ce partenariat reflète l’intérêt croissant des entreprises technologiques, notamment chinoises, pour le marché congolais, où Huawei renforce progressivement sa présence à travers des projets structurants.
En misant sur l’extension du réseau de fibre optique, l’introduction de compteurs intelligents et le développement d’infrastructures numériques comme les centres de données, l’initiative ouvre la voie à une gestion plus intelligente et plus efficace de l’électricité. Elle pourrait également faciliter la prise de décision en temps réel, améliorer la transparence des services et jeter les bases d’un écosystème énergétique plus connecté.
Samira Njoya
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Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
Le Bénin numérise la commande publique dans un souci de bonne gouvernance
Le gouvernement béninois a validé la mise en place d’un système dématérialisé pour la commande publique, visant à renforcer la transparence, rationaliser les processus et réduire les risques de pratiques opaques. Cette initiative s'inscrit dans un contexte de transformation numérique, avec plus de 1000 services publics déjà numérisés depuis 2016. Le ministère du Numérique prévoit un budget de 29,03 milliards FCFA pour 2025 afin de soutenir ces efforts.
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Éducation coranique numérique : le Sénégal initie un partenariat avec Alef Education
Le Sénégal a officialisé un partenariat avec Alef Education, entreprise basée à Abou Dhabi, pour numériser l'enseignement dans les daaras, écoles coraniques traditionnelles. Ce projet, nommé « Sénégal Daara Digital Transformation », prévoit dès octobre 2025 le déploiement d'une plateforme d'apprentissage personnalisée, alimentée par l'intelligence artificielle, pour plus de 10 000 apprenants. Les matières concernées incluent l'arabe, les mathématiques et l'instruction islamique. Cette initiative s'inscrit dans la volonté du gouvernement sénégalais de moderniser l'éducation tout en respectant les valeurs culturelles et spirituelles du pays.
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E-gouvernance : le Cameroun renforce son programme de numérisation des archives
Le Cameroun intensifie la numérisation de ses archives publiques pour moderniser la gestion documentaire et améliorer l'accès à l'information. Un groupe de travail interministériel, coordonné par le ministère de la Culture, a été créé pour superviser ce processus, visant à renforcer la souveraineté numérique et l'efficacité des services publics.
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L’Afrique crée un Conseil pour une IA éthique et structurée
Lors de la 20ᵉ session du comité de pilotage de Smart Africa à Kigali, l'alliance regroupant 40 pays africains a annoncé la création du Conseil africain de l'intelligence artificielle. Ce nouvel organe vise à coordonner le développement de l'IA sur le continent en établissant des cadres de gouvernance, en facilitant les collaborations public-privé et en veillant à une adoption éthique et inclusive. Il ambitionne également de renforcer les infrastructures numériques, de développer les compétences locales et de stimuler les investissements dans des secteurs clés tels que l'agriculture, la santé et l'éducation. Cette initiative intervient alors que l'IA pourrait ajouter jusqu'à 2900 milliards USD au PIB africain d'ici 2030, selon la GSMA.
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Gestion foncière : le Ghana mise sur le numérique
Le Ghana a annoncé un projet de numérisation de sa gestion foncière, estimé à 165 millions USD. Actuellement, 90% des opérations de la Commission des terres sont effectuées manuellement, ce qui entraîne lenteur et inefficacité. Cette initiative vise à accélérer les processus d'arpentage et de cartographie, à faciliter la localisation des terrains, à réduire la paperasse et à améliorer la mobilisation des recettes de l'État. Soutenue par la FAO, cette transformation numérique devrait également renforcer la transparence et l'égalité entre les acteurs, tout en stimulant la croissance économique. Cependant, des défis financiers subsistent pour mobiliser les fonds nécessaires.
Gestion foncière : le Ghana mise sur le numérique
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
Samsung, un des leaders mondiaux du smartphone, a déployé un nouveau service de financement au Maroc pour renforcer sa croissance sur ce marché stratégique.
La filiale marocaine de Samsung Electronics a annoncé le lancement d’une solution de crédit à la consommation pour faciliter l’accès à ses produits dans le pays, notamment les smartphones. Baptisée « Samsung Finance+ », elle a été développée en partenariat avec Sofac, une entité spécialisée.
Dans le détail, Samsung souhaite rendre ses produits plus accessibles aux consommateurs marocains en proposant des paiements échelonnés, avec des mensualités à partir de 110 dirhams (environ 12 $) et des durées de financement pouvant aller jusqu'à 36 mois. Le service est disponible directement en magasin, via une application dédiée. En moins de 30 minutes, avec l’assistance d’un conseiller, le client peut demander un financement à Sofac. Si la requête est approuvée, il peut repartir avec le smartphone Samsung de son choix.
« Nous sommes heureux de lancer Samsung Finance+ au Maroc, en partenariat avec Sofac. [...] Ce service va permettre à un plus grand nombre de consommateurs marocains d’accéder à nos produits innovants. Il s’agit d’une étape importante pour rendre la technologie Samsung plus accessible » a déclaré Hyun Joong Kim, président de Samsung Electronics Maghreb Arab (Semag).
Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à renforcer la présence de Samsung sur le marché marocain, tout en s’adaptant au pouvoir d’achat des consommateurs. Le recours à un acteur local comme Sofac permet également de s’appuyer sur une expertise nationale en matière de crédit à la consommation.
Le marché africain des smartphones montre des signes de repli. Selon le cabinet Canalys, les exportations de smartphones Samsung vers le continent ont reculé de 17% au quatrième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 3,5 millions d’unités. Avec ses 17% de parts de marché sur cette période, derrière les 49% de la firme chinoise Transsion, Samsung cherche à préserver sa compétitivité dans un contexte de contraction de la demande.
Cette initiative pourrait à terme, se répéter sur d’autres marchés africains où Samsung cherche à soutenir sa croissance. Le Maroc servirait alors de terrain d’expérimentation pour ce modèle de distribution, dans un contexte où le paiement comptant reste un obstacle majeur.
Toutefois, l’accès au crédit reste conditionné à l’évaluation du profil financier du client par Sofac, ce qui exclut une partie des consommateurs, notamment ceux évoluant dans l’informel ou sans historique bancaire. Un filtre qui pourrait freiner l’ambition d’inclusion portée par ce type de solution.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Face à l’urbanisation rapide des villes africaines, le transport durable devient une priorité. La mobilité verte, portée par l'innovation numérique, est un levier clé pour répondre aux défis environnementaux et sociaux du continent.
La Poste de Côte d'Ivoire, opérateur national des services postaux, et la société chinoise Caftrade, spécialisée dans les solutions logistiques numériques, ont signé, le mardi 8 avril, un partenariat autour de GO'POST, une solution intégrée de mobilité et de logistique verte. Présentée lors d’une cérémonie présidée par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Ibrahim Konaté (photo, au centre), cette initiative combine VTC électriques, livraison express écologique et services numériques pour moderniser le transport urbain tout en répondant aux défis environnementaux.
### 🚀 La Poste de Côte d’Ivoire et CafTrade lancent GO’POST : une révolution verte dans la mobilité et la logistique !
— La Poste de Côte d'Ivoire (@posteciv) April 9, 2025
Ce mardi 8 avril 2025, sous l’impulsion du Ministre de la Transition Numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, La Poste de Côte d’Ivoire a… pic.twitter.com/BNmXmAh7EC
« Le lancement de GO'POST illustre la volonté du gouvernement de faire du numérique un levier de modernisation de l’administration, d’inclusion économique et sociale, mais aussi un moteur de croissance pour les jeunes entrepreneures. Nous mettons en œuvre les directives du président de la République concernant la modernisation de la Poste, afin de proposer des services qui contribuent à l’inclusion numérique, comme en témoigne cette initiative », a déclaré Kalil Ibrahim Konaté.
Le projet s'articule autour de trois axes principaux : un service de transport de passagers via des VTC électriques, une offre de livraison express écologique à destination des particuliers et des professionnels, ainsi qu’une solution de paiement mobile interopérable. La phase pilote prévoit le déploiement de 100 voitures et 200 motos électriques, en prélude à une extension nationale.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de transition énergétique et numérique croissantes sur le continent. En Afrique, le marché des véhicules électriques est en pleine expansion. Selon une étude de Mordor Intelligence, il est estimé à 15,8 milliards USD en 2024 et pourrait atteindre 25,4 milliards USD d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 10,2 %. Ce dynamisme reflète une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux, mais aussi une volonté d’investir dans des solutions durables et intelligentes, notamment en matière de transport urbain et de services connectés.
Le lancement de GO'POST pourrait avoir un impact significatif sur le paysage économique et social ivoirien. En plus de contribuer à la réduction des émissions polluantes, le projet devrait générer de nouveaux emplois dits « verts », favoriser l’essor de l’entrepreneuriat numérique, et renforcer l’inclusion financière grâce à des solutions de paiement mobile accessibles. En intégrant des outils technologiques à la mobilité, cette initiative ouvre la voie à un écosystème plus résilient, durable et inclusif.
Samira Njoya
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Les autorités zimbabwéennes veulent combler le déficit en compétences TIC dans un contexte de transformation numérique accélérée. En 2024, elles s’étaient déjà rapprochées de LinkedIn.
Le gouvernement zimbabwéen a lancé, le jeudi 10 avril, un programme visant à former 1,5 million de citoyens à la programmation, avec le soutien des Émirats arabes unis. L’exécutif veut ainsi poser « les bases d'une main-d’œuvre zimbabwéenne tournée vers l’avenir et maîtrisant les technologies de pointe ».
Les participants au « Zimbabwe Digital Skills Program » acquerront des compétences clés, notamment en science des données, programmation, développement Android en Kotlin et intelligence artificielle.
Cette initiative intervient alors que le gouvernement zimbabwéen a fait du développement des compétences et du renforcement des capacités numériques un des trois piliers de sa stratégie de transformation numérique à l’horizon 2030. Dans le cadre de l’élaboration du plan, l’exécutif avait identifié, parmi les défis du secteur des technologies de l’information et de la communication, les compétences TIC insuffisantes et le faible niveau de maîtrise du numérique.
« Le Zimbabwe affiche un haut niveau d'alphabétisation et devrait tirer parti de cet atout pour devenir un pôle de développement de logiciels et de matériel informatique. Le gouvernement zimbabwéen entend stimuler l’innovation en encourageant le développement d’applications axées sur les contenus locaux, le patrimoine et la culture », peut-on lire dans le document du plan directeur.
Dans ce contexte, le gouvernement zimbabwéen a pris l'initiative, en août 2024, de nouer des liens avec le réseau social professionnel LinkedIn. Les axes de collaboration envisagés portent principalement sur l'acquisition de compétences numériques pour les fonctionnaires et les jeunes, notamment par le biais de la plateforme « LinkedIn Learning ».
Ces différentes initiatives devraient contribuer à lutter contre le chômage des jeunes, qui constitue un enjeu majeur pour le pays. Selon la Banque mondiale, le Zimbabwe est une nation jeune, avec environ 61 % de sa population âgée de moins de 25 ans. Toutefois, le pays fait face à un taux élevé de chômage et de sous-emploi, particulièrement parmi les jeunes, dont le taux de chômage s'élevait à 35 % en 2021. L’institution de Bretton Woods estime d’ailleurs que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La modernisation des secteurs d'activité clés est au cœur du New Deal Technologique, la stratégie numérique du Sénégal. L’ouverture aux données géospatiales s’inscrit dans cette dynamique, visant à renforcer la gestion des ressources, l’innovation et l’efficacité des politiques publiques.
Le gouvernement sénégalais a officiellement lancé, le mardi 8 avril à Dakar, le Géoportail national. La nouvelle plateforme vise à rendre les données géospatiales accessibles à tous dans le but d’assurer une meilleure gouvernance des territoires, favoriser la transparence, l’innovation et l’inclusivité dans la gestion des données publiques.
« La transformation numérique n’est plus un choix, c’est une exigence. Les données géospatiales doivent désormais être accessibles en temps réel, non seulement aux communautés d’experts, mais aussi aux citoyens et aux entrepreneurs dans leurs activités quotidiennes. En intégrant pleinement les données géospatiales à la dynamique numérique, l’État bâtit une administration plus agile, plus efficace et résolument tournée vers les citoyens », a déclaré Isidore Diouf, directeur général de Sénégal Numérique SA.
La plateforme, accessible via www.geosenegal.gouv.sn, a été conçue dans le cadre du Plan National de Géomatique (PNG) et du projet SEN Spatial. Elle bénéficie du soutien de partenaires techniques, dont l’Ambassade de France. Le portail met à disposition des données géospatiales sur plusieurs secteurs clés, tels que l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’économie bleue, les services sociaux de base, l’environnement et la biodiversité, ainsi que les infrastructures et l’aménagement du territoire. Il propose également des informations sur les activités et formations dans le domaine de la géomatique.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, la stratégie numérique qui place la modernisation du système d’information public au cœur de ses priorités. Dans ce cadre, Sénégal Numérique SA, en tant qu’acteur principal dans la mise en œuvre de la politique numérique nationale, a mobilisé son infrastructure technique pour assurer la résilience, la disponibilité et la sécurisation des données de la plateforme GéoSénégal.
À travers cette démarche, le Sénégal entend poser les bases d’une gouvernance numérique intégrée, où les données territoriales jouent un rôle structurant aux côtés d’autres référentiels stratégiques comme l’identité numérique. Cette initiative fait écho au lancement récent du tout premier satellite sénégalais, GAINDESAT-1A, dont la mission est d'observer la Terre et d'enrichir les capacités de gestion territoriale du pays. L’objectif global est de renforcer la coordination interinstitutionnelle et d’accélérer la numérisation des services publics.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement ghanéen cherche à accélérer la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. En décembre 2024, l’exécutif a entamé une révision de sa politique des TIC dans l’éducation afin de l’actualiser et de répondre aux nouveaux défis du secteur.
La numérisation de la gestion des ressources foncières est essentielle pour plus d’efficacité. C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Armah-Kofi Buah (photo), ministre des Terres et des Ressources naturelles, le mardi 8 avril, lors d’une visite à la Commission des terres. Le processus, estimé à 165 millions $, vise à transformer un système jugé trop lent, complexe et vulnérable.
« Lors de mes échanges […] avec la direction de la Commission, j’ai appris que 90 % des activités de la Commission sont encore réalisées manuellement. Le système actuel est trop lent, complexe et vulnérable. Je suis convaincu que la numérisation accélérera les processus d’arpentage et de cartographie, facilitera la localisation des terrains, réduira la paperasse et, au final, favorisera la mobilisation des recettes de l’État », a déclaré le ministre.
Cette démarche est appuyée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que la transformation numérique des systèmes d’administration foncière peut apporter des avantages considérables lorsqu’elle est menée de manière responsable. Elle pourrait dynamiser les marchés fonciers, améliorer les recettes gouvernementales liées aux terrains et stimuler la croissance économique grâce à l’innovation. Elle renforcerait également la transparence et l’égalité entre les acteurs, limitant ainsi les risques de corruption.
La numérisation des ressources foncières fait partie des ambitions du gouvernement ghanéen, qui cherche à exploiter les technologies numériques pour soutenir la croissance économique, moderniser les services publics et garantir un accès équitable aux outils numériques. Des projets de numérisation, notamment dans le secteur éducatif, sont également en cours.
Cependant, la mise en œuvre de cette transformation pourrait être freinée par des défis financiers liés à la mobilisation des 165 millions $ nécessaires. « L’infrastructure peut être largement invisible, considérée comme acquise, ou simplement mal comprise par les décideurs clés. Pour être entretenus sur le long terme, les LAS [systèmes d’administration foncière, Ndlr] nécessitent des plans systématiques et unifiés alignés sur les priorités nationales », souligne le rapport « Funding digital transformation of land administration » publié par la FAO en 2022.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les marchés publics en Afrique sont souvent entachés par l’opacité, les retards et la corruption. Le numérique constitue une solution efficace en automatisant les procédures, en renforçant la transparence et en facilitant l’accès équitable aux appels d’offres.
Réuni en Conseil des ministres le mercredi 9 avril, le gouvernement béninois a validé la mise en place d’un système dématérialisé pour la commande publique. Cette décision vise à simplifier les procédures, accroître l’efficience de la passation des marchés et garantir une meilleure transparence dans l’attribution des contrats publics. Pour ce faire, les textes encadrant les marchés publics ont été révisés, et les ministres concernés sont chargés de veiller à leur application effective.
Selon le Conseil des ministres, « au-delà de l’évolution technologique dont les avantages sont irréfutables, la digitalisation de la commande publique va générer d’importants gains et progrès profitables tant aux soumissionnaires qu’aux autorités contractantes ».
Cette mesure s’inscrit dans un contexte où le Bénin intensifie ses efforts en matière de transformation numérique. Depuis 2016, plus de 1000 services publics ont été numérisés, dont 210 entièrement dématérialisés, permettant aux citoyens d’effectuer diverses démarches administratives en ligne. Par ailleurs, le ministère du Numérique et de la Digitalisation prévoit un budget de 29,03 milliards FCFA (environ 48,6 millions de dollars) pour l’année 2025, soit une augmentation de 19,3 % par rapport à 2024, destiné à soutenir ces initiatives de modernisation. D’autres secteurs devraient être modernisés dans les mois à venir.
La numérisation de la commande publique devrait permettre au Bénin de renforcer la transparence, de rationaliser les processus et de réduire les risques de pratiques opaques. En automatisant les procédures et en centralisant les données, elle facilitera l’accès des soumissionnaires à l’information, améliorera l’égalité de traitement entre les candidats et limitera les marges d’interprétation dans l’analyse des offres. Cette approche pourra également contribuer à raccourcir les délais de passation, à améliorer la traçabilité des décisions et à générer des économies budgétaires. À terme, elle devrait renforcer la redevabilité des autorités contractantes et créer un climat de confiance propice aux investissements et à la compétitivité.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique est au cœur des priorités du nouveau gouvernement sénégalais, qui ambitionne de moderniser l’ensemble des secteurs, y compris le domaine religieux. Les daaras, lieux emblématiques de la transmission du savoir islamique, pourraient bientôt entrer dans l’ère du numérique.
Le Sénégal prévoit de numériser ses daaras, écoles coraniques traditionnelles qui dispensent un enseignement religieux à des milliers d’enfants à travers le pays, avec le soutien des Émirats arabes unis. Dans cette optique, une rencontre s’est tenue le lundi 7 avril à Dakar entre le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, et une délégation d’Alef Education, une entreprise basée à Abou Dhabi et spécialisée dans l’éducation numérique.
« Des discussions fructueuses ont permis de poser les premières bases d’un partenariat solide, avec une phase pilote prévue pour démarrer en octobre 2025. L’objectif est clair : bâtir un modèle éducatif numérique, ancré dans nos valeurs culturelles et spirituelles, et capable d’offrir aux daaras les outils pédagogiques du XXIᵉ siècle », indique le communiqué du ministère de l’Éducation nationale.
Cette initiative fait suite à la visite du président Bassirou Diomaye Faye aux Émirats arabes unis, où il s’était rendu au siège d’Alef Education pour établir les bases de cette collaboration prometteuse. Elle s’inscrit dans le cadre du projet gouvernemental « Sénégal Daara Digital Transformation », qui vise dans sa première phase à déployer une plateforme d’apprentissage personnalisée, alimentée par l’intelligence artificielle, à destination de plus de 10 000 apprenants. Les matières concernées incluent l’arabe, les mathématiques et l’instruction islamique.
Au Sénégal, les daaras représentent une composante essentielle du système éducatif. Selon une cartographie réalisée en 2018 par l’ONG Global Solidarity Initiative (GSI), on en dénombre plus de 2000 à travers le pays. Ce partenariat pourrait ouvrir de nouvelles perspectives éducatives. Reconnue pour son expertise dans les technologies éducatives, Alef Education jouerait un rôle clé dans cette transformation en fournissant aux apprenants des outils numériques modernes tout en respectant les spécificités culturelles et spirituelles des daaras.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique des services publics est l’une des priorités du gouvernement algérien. Tous les secteurs sont concernés, notamment l’enseignement supérieur, où les efforts de modernisation avancent rapidement.
Le ministre algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a procédé, le mardi 8 avril à Alger, au lancement officiel de la plateforme « Study in Algeria ». Destinée aux étudiants étrangers souhaitant poursuivre leurs études en Algérie, cette interface numérique s’inscrit dans une démarche de modernisation du système universitaire et de renforcement de son ouverture à l’international.
« Nous lançons aujourd’hui une nouvelle étape dans le processus de modernisation de l’enseignement supérieur et de son ouverture sur le monde. L’Algérie est aujourd’hui perçue comme une destination attractive pour les étudiants étrangers, grâce à la dynamique internationale que nous avons enclenchée, mais aussi aux efforts engagés pour moderniser notre système d’enseignement et en améliorer la qualité », a déclaré Kamel Baddari.
Accessible à l’adresse https://studyinalgeria.mesrs.dz, la plateforme permet aux étudiants étrangers de consulter l’ensemble de l’offre de formation disponible en Algérie, de s’informer sur les conditions d’admission, de soumettre leur dossier en ligne et de suivre en temps réel l’état de leur candidature. Elle regroupe également des informations pratiques sur les démarches administratives, les conditions de vie dans le pays, ainsi qu’une présentation des établissements universitaires et centres de recherche. Des rubriques spécifiques ont été prévues pour les ambassades, les services de coopération, ainsi que pour les étudiants déjà inscrits dans le système universitaire algérien.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du décret présidentiel de février, qui fixe les modalités d’admission des étudiants étrangers dans les établissements algériens, et du plan d’action quinquennal (2024 - 2029) pour le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce plan met l’accent sur la numérisation de l’enseignement supérieur et sur le développement de la coopération académique à l’échelle régionale et internationale.
Le lancement de la plateforme « Study in Algeria » marque une avancée décisive dans la numérisation de l’enseignement supérieur en Algérie. Elle vise à renforcer l’attractivité académique du pays, à faciliter les échanges entre institutions et à positionner l’Algérie comme une destination universitaire de référence. En offrant un accès transparent et centralisé aux services universitaires, elle contribuera à accroître la visibilité des universités algériennes.
Samira Njoya
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La modernisation des services publics est au cœur du programme gouvernemental de la Mauritanie. Des initiatives émergent pour renforcer l’efficience des administrations et rapprocher les citoyens des services numériques.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, accompagné de ses homologues des ministères de la Transformation numérique et des Transports, a présidé, lundi 7 avril à Nouakchott, la cérémonie de lancement d’un système numérisé de gestion du trafic routier. Ce dispositif, désormais interconnecté à l’application gouvernementale « Khadamaty », vise à simplifier le suivi des infractions, le paiement des amendes et le dépôt des réclamations en ligne.
S’exprimant sur les avantages de cette innovation, le ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration a souligné que ce système réduira les contraintes administratives, éliminera les injustices et offrira aux citoyens plus de flexibilité. Grâce à des applications intelligentes, ils pourront consulter facilement les infractions commises par leurs véhicules et régler les amendes, sans subir de longues interruptions ou immobilisations de leurs véhicules.
Le système est le fruit d’une collaboration entre la direction générale de la sûreté nationale et le ministère de la Transformation numérique. Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative présidentielle « Mon Ambition pour la Patrie », portée par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cette initiative vise à établir une administration moderne, fondée sur les technologies numériques, l’ouverture et la transparence, tout en plaçant le citoyen au centre des préoccupations de l’État. Parmi les actions déjà réalisées figure le lancement récent du paiement des casiers judiciaires en ligne.
Cette réforme intervient à un moment crucial où les indicateurs mondiaux montrent que la Mauritanie accuse encore un retard important. En 2024, le pays occupait le 165ᵉ rang dans l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,3491 sur 1, bien en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382). Concernant les services en ligne, la Mauritanie reste à un stade embryonnaire, avec un score de 0,1688, loin des moyennes africaine (0,3862) et mondiale (0,5754).
Au-delà de la simplification administrative, ce système devrait aussi contribuer à une meilleure prévention des accidents, à responsabiliser les conducteurs et à améliorer la gestion des services publics liés à la circulation. Le dispositif repose sur une plateforme numérique avancée, couplée à des caméras de surveillance, offrant un contrôle renforcé du trafic et une discipline routière accrue.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’instar de nombreux pays africains, le Cameroun a lancé la numérisation de ses archives nationales. Ce projet, qui progresse à un rythme modéré, devrait connaître un nouvel élan grâce à des initiatives récentes visant à accélérer cette transition numérique essentielle pour la gestion publique.
Le Cameroun poursuit son programme de numérisation des archives publiques, une initiative lancée il y a plusieurs années pour moderniser la gestion documentaire et faciliter l'accès à l'information. Dans ce cadre, un groupe de travail interministériel sur l'e-government a récemment été constitué pour coordonner et accélérer les efforts de numérisation au sein de l'administration publique. Cette annonce a été faite lors d'une réunion tenue le mercredi 2 avril à Yaoundé.
Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, souligne que cette initiative reflète « la volonté ferme du gouvernement d’opérer une transition numérique sécurisée, structurée et stratégique de l’administration publique ». Elle insiste sur l'importance de l'archivage numérique comme levier pour renforcer la souveraineté nationale sur les données et améliorer l'efficacité des services publics.
Le groupe de travail interministériel sur l'e-government, récemment créé, rassemble une trentaine d’administrations et d’experts chargés de superviser la numérisation des archives nationales. Sous la coordination du ministère de la Culture, ce groupe a pour mission de conduire des enquêtes de terrain, de définir les lignes directrices pour l'archivage numérique et de structurer une base de données accessible et sécurisée. Il devra également assurer l’interopérabilité des systèmes et garantir que la gestion des archives soit conforme aux standards internationaux de gouvernance électronique.
L'initiative s'inscrit dans une dynamique de réforme ambitieuse, visant à transformer l'administration publique pour qu'elle soit plus réactive, transparente et mieux à même de répondre aux besoins des citoyens. Elle s'intègre également dans un effort plus large pour optimiser la gestion de l’information et garantir une meilleure sécurité des données, des éléments essentiels pour la bonne gouvernance et le développement du pays.
L’archivage numérique des dossiers de l’État devrait offrir de nombreux avantages, notamment une meilleure transparence des administrations publiques au Cameroun, une réduction des risques liés à la perte de données et un accès facilité aux informations publiques pour les citoyens. De plus, une gestion efficace des archives devrait permettre une meilleure traçabilité des décisions administratives, renforçant la responsabilité de l’État tout en réduisant les coûts de gestion liés aux archives physiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle transforme le monde du sport à grande vitesse. En Afrique, elle ouvre des perspectives inédites pour moderniser le secteur, améliorer les performances des acteurs et stimuler l’économie, notamment à l’approche de grands événements continentaux.
L’Afrique se prépare à accueillir plusieurs compétitions majeures dans les prochaines années : la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc, les Jeux olympiques de la jeunesse 2026 au Sénégal et la Coupe du monde 2030, organisée en partie au Maroc. Ces événements d’envergure internationale ne sont pas uniquement des vitrines sportives ; ils représentent également des opportunités stratégiques de développement économique et technologique.
Dans son rapport publié en mars 2025, intitulé « Intelligence artificielle et sport en Afrique », la multinationale de conseil en gestion et technologie BearingPoint met en lumière le rôle croissant de l’IA dans l’organisation et la valorisation des événements sportifs sur le continent. L’IA s’impose comme un outil d’optimisation, de modernisation et de création de valeur à grande échelle.
Une organisation optimisée grâce à l’IA
Selon le rapport, l’intelligence artificielle peut révolutionner la gestion des événements sportifs en Afrique, en optimisant plusieurs aspects clés. Elle facilite la planification logistique, la gestion des foules et la sécurité, tout en améliorant la billetterie et la prévision des flux de visiteurs. Pour les athlètes, l’IA optimise les performances grâce à l’analyse des données de jeu, à la prévention des blessures, à la personnalisation des entraînements et au suivi de la condition physique. Du côté des spectateurs, elle améliore l’expérience en personnalisant les offres, en optimisant la diffusion des contenus et en proposant des solutions d’accessibilité renforcées.
L’intégration de ces technologies à chaque étape de l’organisation des événements sportifs permettrait de dynamiser l’économie locale, d’optimiser la gestion des ressources et de renforcer l’attractivité internationale du continent.
Des retombées économiques mesurables
Les retombées économiques des événements sportifs sont également stratégiques. L’exemple de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, ayant généré environ 130 000 emplois et rapporté 385 millions de dollars, ou celui de la CAN 2019 en Égypte avec 83 millions de dollars de recettes, illustre le potentiel de ces événements. L’IA pourrait maximiser ces retombées en affinant les prévisions de demande et en optimisant l’efficacité des services.
Cette tendance s’inscrit dans une dynamique mondiale. D’après une étude de Mordor Intelligence, le marché de l’IA dans l’industrie du sport devrait croître de 5,93 milliards de dollars en 2024 à 20,94 milliards de dollars en 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 28,69 %. Cette progression témoigne de l’intérêt croissant pour ces technologies au sein de l’industrie sportive.
En Afrique, un écosystème dynamique lié à la SportsTech émerge, à la croisée du sport et de l’innovation. En 2023, les investissements dans ce domaine ont atteint 5,3 millions de dollars sur le continent. L’IA y est exploitée pour la détection de talents, l’amélioration des performances, la prévention des blessures et la gestion des infrastructures. Ce mouvement, porté par des start-up, des incubateurs et des institutions sportives, pourrait devenir un levier de croissance durable.
Des défis à ne pas négliger
Toutefois, des défis subsistent, freinant l’exploitation complète de l’IA dans le secteur sportif en Afrique. Le manque d’infrastructures numériques solides, les investissements insuffisants, la pénurie de compétences spécialisées et l’absence de cadre réglementaire clair pour la gestion des données personnelles constituent des obstacles majeurs. Pour que l’IA puisse atteindre son plein potentiel sur le continent, une collaboration renforcée entre les secteurs public et privé est indispensable. Cela inclut la mise en place d’infrastructures adaptées, le développement des compétences locales et l’élaboration de politiques réglementaires adaptées.
En intégrant l’IA à chaque étape de la préparation et de l’organisation, les événements sportifs en Afrique peuvent devenir des catalyseurs de transformation numérique. Plus qu’un simple outil technique, l’intelligence artificielle se positionne comme un levier stratégique de modernisation et d’attractivité pour le continent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle (IA) offre à l’Afrique une opportunité unique d’accélérer sa transformation numérique et de dynamiser des secteurs clés. Bien exploitée, elle pourrait stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité et générer des milliards de dollars pour l’économie africaine.
Smart Africa, une alliance regroupant 40 pays africains chargés de piloter l’agenda numérique du continent, a annoncé, le jeudi 3 avril, la création du Conseil africain de l’intelligence artificielle. Cette décision, prise lors de la 20ᵉ session du comité de pilotage de l’organisation à Kigali, vise à structurer le développement de l’IA en instaurant des cadres de gouvernance et en stimulant les investissements.
« Dans une décision historique, le comité de pilotage a approuvé en principe la création du Conseil Africain de l'Intelligence Artificielle, un organe dédié qui conduira la coordination continentale sur les piliers critiques de l'IA, y compris l’infrastructure informatique, la gestion des données, le développement des compétences, les applications industrielles et la gouvernance », indique le communiqué final de la réunion.
Ce conseil accompagnera les États africains en définissant des cadres communs pour l’IA, en facilitant les collaborations public-privé et en veillant à une adoption éthique et inclusive. Il devra également accélérer la mise en place d’infrastructures numériques et la formation de talents locaux, afin de maximiser les retombées économiques et sociales de cette technologie. À terme, l’IA pourrait transformer des secteurs clés tels que l’agriculture, la santé et l’éducation, où des solutions basées sur l’apprentissage automatique et le traitement des données commencent à émerger.
Cette initiative intervient alors que les pays africains cherchent à exploiter l’IA pour stimuler leur croissance. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’IA pourrait ajouter jusqu’à 2900 milliards de dollars au PIB du continent d’ici 2030, soit une augmentation moyenne de 3 % par an. Cependant, le développement de l’IA en Afrique reste limité par un manque de coordination, des infrastructures insuffisantes et une réglementation encore émergente.
Le Conseil africain de l’IA ambitionne de combler ces lacunes en établissant un cadre commun pour attirer les investissements et favoriser des solutions adaptées aux réalités locales. Il devra aussi aider les pays à relever des défis majeurs tels que l’insuffisance des infrastructures de calcul, le déficit de compétences spécialisées et les questions éthiques liées à l’utilisation de l’IA.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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