Les autorités burundaises intensifient leurs efforts pour développer les TIC et accélérer la transformation numérique. Cette dynamique touche désormais tous les secteurs, y compris l’administration foncière, qui s’engage résolument vers la dématérialisation de ses services.
La société burundaise Mediabox a annoncé, mardi 17 juin, la mise en service d’un Système de gestion électronique des documents (EDRMS) au sein de la Direction des titres fonciers et du cadastre national (DTFCN). Financé par la Banque mondiale, ce système numérique vise à améliorer la gestion interne des opérations foncières en facilitant l’accès aux documents, l’archivage sécurisé, la traçabilité des actions et la transparence administrative.
📣 Transformation numérique de l’administration foncière au #Burundi : Mediabox déploie un Système de Gestion Électronique des Documents (EDRMS)
— Mediabox, Entreprise de Services Numériques (@mediabox16) June 17, 2025
Dans le cadre de la modernisation des services publics, #Mediabox est fière d’avoir accompagnée la Direction des Titres Fonciers et du… pic.twitter.com/C1QbHaQCIN
L’EDRMS, à la différence d’un portail public, est un outil exclusivement réservé aux agents de l’administration foncière. Il permet une consultation rapide et structurée des dossiers, tout en garantissant une traçabilité complète des opérations réalisées par les services compétents. L’objectif est de rationaliser les processus internes, de réduire les délais de traitement et de sécuriser les informations relatives à la propriété foncière.
La solution développée par Mediabox est interconnectée avec deux autres plateformes utilisées par la DTFCN : le Building Permit System (BPS), chargé de gérer les demandes de permis de construire et la délivrance des premiers titres de propriété, ainsi que le Property Management System (PMS), qui prend en charge les mises à jour des titres existants, qu’il s’agisse de transferts, de corrections ou d’hypothèques. L’ensemble constitue un écosystème numérique intégré, garantissant la continuité et la fiabilité des opérations foncières, de la demande initiale à la gestion post-délivrance.
Ce projet s’inscrit dans un contexte marqué par des défis persistants dans le secteur foncier burundais : lourdeurs administratives, absence de centralisation des archives, insécurité juridique des titres et lenteur dans la délivrance des documents. L’initiative vise à remédier à ces défis en outillant les agents publics pour qu’ils puissent travailler plus efficacement et avec davantage de transparence.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui aux Fondations de l’Économie Numérique (PAFEN), financé à hauteur de 92 millions de dollars par la Banque mondiale. Le programme vise notamment à étendre l’accès au haut débit dans les zones rurales, développer les compétences numériques et promouvoir la numérisation des services publics. Selon l’Indice de développement de l’E-Gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, le Burundi se positionne au 183e rang sur 193 pays, ce qui témoigne de défis importants.
La réussite du projet dépendra donc de la capacité à renforcer l’infrastructure numérique interne, à former les agents aux nouveaux outils technologiques, à instaurer une culture numérique au sein de l’administration et à assurer la sécurité des données sensibles liées au foncier. Il s’agira également de garantir la maintenance continue du système et d’assurer son évolutivité afin qu’il puisse répondre durablement aux besoins croissants de l’administration foncière.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités algériennes se mobilisent pour les campagnes de dons de sang. Elles ont décidé de se tourner vers la technologie pour mettre en place un système innovant, afin de mieux gérer ces activités.
Le ministère algérien de la Santé a annoncé le lancement d’une plateforme numérique destinée à faciliter le don de sang à travers tout le territoire national. L’outil, accessible via le site officiel du ministère, vise à renforcer la coordination entre les donneurs et les structures de transfusion sanguine, tout en centralisant les données relatives aux besoins en sang.
Dans le détail, la plateforme permet aux citoyens de s’inscrire comme donneurs, d’être informés en temps réel des campagnes de collecte, et de localiser les centres de don les plus proches. Les responsables des centres eux, peuvent mieux planifier les campagnes et actualiser les stocks en fonction des besoins recensés. Ce dispositif numérique s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à moderniser le système national de collecte.
L’initiative survient dans un contexte de constante augmentation de la demande en produits sanguins. Elle fait suite à la deuxième édition de l’opération « Banque de la vie » lancée en octobre 2024 par la Radio algérienne. Parallèlement, l’Association nationale des pharmaciens algériens a initié en juin 2025 une campagne de sensibilisation sur le don de sang, mobilisant les officines comme relais d’information.
Au premier semestre de l'année 2024, plus de 354 000 poches de sang avaient été collectées à travers 256 centres de transfusion sanguine répartis sur tout le territoire, soit une hausse de 5,49% par rapport à la même période en 2023. En combinant approche numérique et mobilisation citoyenne, les autorités espèrent pérenniser les efforts de collecte tout au long de l’année, au-delà des traditionnels pics de solidarité observés durant certaines périodes de l’année.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Les autorités kényanes veulent intégrer le numérique dans tous les secteurs de l’économie, notamment la justice, afin de renforcer l’efficacité et de rapprocher les services publics des citoyens. Par exemple, il est prévu la connexion de 74 000 institutions publiques à Internet en deux ans.
Le gouvernement kényan a lancé le vendredi 13 juin un projet visant à connecter 42 tribunaux du pays à l’Internet à haut débit. D’un coût de 250 millions de shillings kényans (1,9 million de dollars américains), l’initiative vise selon les autorités à accélérer la transformation numérique du système judiciaire et à rapprocher les services de la population. Elle cible 6,5 millions de personnes.
A strategic partnership between CA & @Kenyajudiciary has connected 42 Law Courts through Local Area Network, enabling virtual court hearings, bringing justice closer to 6.5 million Kenyans across 28 Counties. The KSh. 250 million project is funded thru the Universal Service Fund. pic.twitter.com/R5NOos7t4B
— Communications Authority of Kenya (CA) (@CA_Kenya) June 15, 2025
Le projet est mis en œuvre par l’Autorité des communications (CA) en collaboration avec le pouvoir judiciaire. Selon le régulateur télécoms, la numérisation du système judiciaire permettra la tenue d’audiences virtuelles, la gestion des affaires à distance et l’accès en temps réel aux données. Cela permettra de réduire la dépendance à la présence physique dans les tribunaux tout en facilitant l’accès à la justice.
« En numérisant la justice, nous améliorons directement la qualité des services, renforçons la transparence et la redevabilité dans l’ensemble du système judiciaire. C’est précisément ce type d’impact que nous recherchons à travers la stratégie nationale de transformation numérique », a déclaré Stephen Isaboke, secrétaire principal du département d'État à la radiodiffusion et aux télécommunications au sein du ministère des TIC.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition de transformation numérique qui veut faire des TIC un pilier du développement socio-économique. La numérisation du secteur de la justice est soutenue notamment par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’organisme explique que les outils numériques peuvent améliorer l’efficacité, la transparence et l’accès à la justice. « Lorsqu’elle est mise en œuvre de manière stratégique, la justice numérique peut faire progresser l’État de droit et protéger les droits de l’homme, tout en renforçant l’efficacité des systèmes et institutions judiciaires », a ajouté le PNUD.
Le PNUD alerte cependant sur les risques liés à la numérisation. Les systèmes numériques peuvent exposer les données personnelles et judiciaires à des abus, notamment des atteintes à la vie privée, du piratage, la vente de données ou l’utilisation de données biaisées dans des outils prédictifs. À cela s’ajoutent des obstacles d’accès liés à la faible couverture Internet, au manque d’équipements compatibles, au coût des services numériques ou encore à l’insuffisance des compétences nécessaires pour les utiliser. Par exemple, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que 35 millions de Kényans n’ont pas du tout accès à l’Internet mobile, alors que la population du pays est estimée à 55,1 millions par la Banque mondiale.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La blockchain peut offrir de nouvelles perspectives économiques aux jeunes. Cependant, les inégalités d’accès aux compétences numériques restent un frein pour une grande partie de la jeunesse, en particulier les filles.
La plateforme d’échange mondiale de cryptomonnaies Bitget a annoncé, le lundi 16 juin, un partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) Luxembourg visant à former 300 000 jeunes aux compétences numériques, notamment à la blockchain, d’ici 2025. Cette initiative cible huit pays, dont deux en Afrique : le Maroc et l’Afrique du Sud.
La blockchain est une technologie de registre numérique sécurisé et décentralisé, qui permet de stocker et de transférer des informations de manière transparente et infalsifiable. Elle est au cœur des cryptomonnaies, mais trouve aussi des applications dans des domaines variés comme l’éducation, la santé ou la gestion des données.
Ce programme de trois ans mobilise la Bitget Academy, branche éducative de la plateforme, en partenariat avec le Bureau de l’innovation de l’UNICEF. Il prévoit le développement du premier module pédagogique interactif de l’UNICEF dédié à la blockchain. Ce contenu combinera formations en ligne et en présentiel, tout en intégrant des jeux vidéo pour renforcer l’apprentissage des jeunes et des éducateurs.
L’initiative se concentre particulièrement sur les filles, ainsi que leurs parents et enseignants, afin de réduire les inégalités de genre dans l’accès aux technologies. Elle vise à améliorer l’éducation dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques (STEAM), avec pour ambition d’atteindre 1,1 million de filles d’ici 2027 via la coalition Game Changers pilotée par l’UNICEF.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la coalition plus large des Game Changers qui vise à réduire l’écart entre les sexes dans l’éducation numérique. Ces disparités d’accès au numérique coûtent chaque année jusqu’à 15 milliards de dollars en opportunités économiques aux jeunes femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire, selon l’UNICEF.
En ciblant le Maroc et l’Afrique du Sud, deux pays engagés dans la transformation numérique de leur système éducatif, cette initiative pourrait contribuer à la montée en compétences des jeunes, particulièrement des filles, et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs du numérique en Afrique dans un secteur en forte croissance.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique est, selon les autorités, un levier essentiel du développement socioéconomique du Liberia. Elle s’applique à plusieurs domaines de la gouvernance publique, dont l’administration fiscale.
L’Autorité fiscale du Liberia (LRA) intensifie ses efforts pour accélérer sa transformation numérique. La semaine dernière, elle a mené un examen approfondi des procédures opérationnelles standard (SOP) au sein du Département des impôts intérieurs, en vue de les adapter aux réalités actuelles, notamment les avancées technologiques. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de numérisation de l’administration fiscale.
Selon James Dorbor Jallah, commissaire général de la LRA, la numérisation des processus fiscaux est indispensable pour améliorer l’efficacité et réduire les redondances. « Nous avançons vers l’automatisation. Nos processus et nos SOP doivent être alignés en conséquence. Il est crucial d’investir davantage dans les technologies de l’information pour réduire le gaspillage et éliminer les redondances, y compris dans les audits manuels. Des pays comme la Zambie tirent déjà profit de la numérisation, et nous devons leur emboîter le pas », a-t-il déclaré.
En mai dernier, la LRA a annoncé l’installation d’un nouveau système intelligent de surveillance des recettes, conçu par la société technologique internationale N-Soft. Ce dispositif a pour objectif d’améliorer la transparence et l’efficacité de la collecte des recettes fiscales. Le même mois, l’institution a également renforcé sa collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) autour de trois axes prioritaires : la mobilisation des ressources nationales, la transformation numérique et le renforcement des capacités institutionnelles. En septembre 2024, un système automatisé de gestion des performances (APMS) a été lancé, avec une mise en service prévue en 2025.
Parallèlement, la LRA met à disposition une plateforme numérique intégrée comprenant notamment le Liberia Integrated Tax System (LITAS), un système complet de gestion des processus fiscaux. Cette plateforme offre des services variés, dont le paiement électronique (par virement bancaire ou carte Visa), des outils en ligne pour le calcul et la vérification des taxes, ainsi que la délivrance de certificats de conformité fiscale et de numéros d’identification fiscale.
Cette approche est validée par l'Organisation de coopération et de développement (OCDE), qui estime que le but de la transformation numérique de l'administration fiscale est de rendre l'imposition plus facile et moins coûteuse pour les contribuables. « S'il est fastidieux de payer l'impôt, cela entraînera des coûts plus élevés en temps et en argent pour les particuliers et les entreprises. Lorsque l'impact de ces contraintes sur les particuliers et les entreprises est étendu à l'ensemble de l'économie, les sommes en jeu peuvent être énormes, tant en termes de coûts directs que de baisse de la productivité », explique l’OCDE.
Il convient toutefois de rappeler que la numérisation de l’administration fiscale au Liberia est encore en cours et n’a pas encore atteint son plein déploiement. Pour en garantir l’efficacité, il sera nécessaire d’équiper les bâtiments de l’administration fiscale d’une connexion Internet fiable, d’équipements adaptés, ainsi que d’un accès stable à l’électricité. Par ailleurs, les agents fiscaux devront être formés pour acquérir les compétences numériques indispensables à l’utilisation optimale de ces nouveaux outils.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Maroc s’impose comme une destination stratégique pour les investissements technologiques grâce à sa position géographique, ses infrastructures numériques en développement et son engagement en faveur des énergies renouvelables. Le pays attire de plus en plus d’acteurs mondiaux du numérique.
Le groupe technologique sud-coréen Naver a annoncé, vendredi 13 juin, la création d’un centre de données d’intelligence artificielle (IA) de nouvelle génération au Maroc, en partenariat avec Nvidia, Nexus Core Systems et l’investisseur Lloyds Capital. Alimenté par des énergies renouvelables, le site vise une capacité de 500 MW pour répondre à la demande croissante en services d’IA souverains dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique).
« Cette collaboration sera un tournant important pour la technologie de l'informatique en nuage et de l'IA de Naver afin de s'étendre au-delà du Japon, de l'Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient au marché européen », a déclaré Chae Sun-joo (photo, au centre), PDG des activités stratégiques de Naver.
La première phase du chantier est prévue pour le quatrième trimestre avec l’installation d’un supercalculateur de 40 MW, équipé des tout derniers GPU Blackwell (GB200) de Nvidia. À terme, l’infrastructure devrait s’étendre progressivement à 500 MW, grâce à un accord conclu avec l’énergéticien TAQA pour garantir un approvisionnement stable en électricité verte.
Pour Naver, le choix du Maroc repose sur plusieurs atouts, notamment sa proximité géographique avec l’Europe (à seulement 15 km via le détroit de Gibraltar), son réseau de câbles sous-marins à fibres optiques et un environnement énergétique compétitif. Le royaume ambitionne d’atteindre 52 % de son mix énergétique à partir de sources renouvelables d’ici 2030 et dispose de projets d’envergure comme le complexe solaire Noor à Ouarzazate (580 MW installés).
Ce projet s’inscrit dans une dynamique régionale porteuse. Ces dernières années, le Maroc a renforcé son positionnement comme hub numérique en Afrique du Nord, attirant plusieurs investissements dans les data centers et les infrastructures cloud. Le pays a récemment été choisi pour accueillir un autre projet de méga data center de 386 MW à Tétouan.
Au-delà de son impact technologique, ce futur centre de données devrait avoir des retombées positives sur l’économie locale : création d’emplois qualifiés, transfert de compétences, développement de l’écosystème numérique et renforcement de la souveraineté numérique nationale. Il pourrait également attirer d’autres investissements internationaux dans les secteurs du cloud, de l’IA et des télécommunications, contribuant ainsi à positionner durablement le Maroc comme un carrefour stratégique de l’économie numérique en Afrique.
Samira Njoya
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Le numérique s’impose comme un levier de développement, et les partenariats entre acteurs publics et privés se multiplient pour réduire la fracture numérique, stimuler l’innovation locale et améliorer l’accès aux services essentiels en Afrique.
Le groupe télécom Orange et l’Agence française de développement ont signé, jeudi 12 juin en marge de VivaTech 2025, un accord-cadre de trois ans pour renforcer leur coopération dans le domaine du numérique, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. L’accord fait d’Orange un partenaire clé de la transformation numérique dans 17 pays de la région MEA.
« Ce partenariat stratégique avec le groupe AFD marque une étape importante de notre collaboration. Je me réjouis de poursuivre cette dynamique de coopération internationale pour un numérique plus inclusif et plus durable », a déclaré Christel Heydemann, directrice générale d’Orange.
Le partenariat vise à favoriser l’accès aux services numériques de base et à promouvoir des solutions numériques durables à fort impact. Il couvre plusieurs domaines prioritaires, à savoir le déploiement d’infrastructures stratégiques — backbones, câbles sous-marins —, l’accès aux e-services — éducation, santé, agriculture —, la formation des jeunes, l’entrepreneuriat numérique, ainsi que la réduction de l’empreinte environnementale du secteur. Les deux partenaires prévoient également d’aborder des thématiques émergentes telles que l’éthique des données et l’intelligence artificielle appliquée au développement.
Cet accord intervient dans un contexte où la demande pour les services numériques est en forte croissance sur le continent, portée par une jeunesse connectée mais encore confrontée à d'importantes disparités d'accès. D’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), seuls 38 % des Africains avaient accès à Internet en 2024, contre 68 % à l’échelle mondiale. L’écart est encore plus marqué entre zones urbaines (57 % de couverture) et rurales (23 %), illustrant l’ampleur de la fracture numérique.
En s’unissant, Orange et l’AFD veulent notamment renforcer la souveraineté numérique des pays partenaires et contribuer à l’atteinte des Objectifs de développement durable à travers des initiatives locales, inclusives et responsables. Le nouveau cadre de coopération permettra également de consolider les projets en cours, comme les 16 Orange Digital Centers présents en Afrique ou les programmes de formation soutenus par les Fondations Orange en Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar et Tunisie, tout en lançant de nouvelles initiatives dans des zones rurales et vulnérables.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange MEA facilite l’implantation des start-up africaines en France avec risingSUD
Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
Le Sénégal pose les bases de sa première constellation de satellites
Le Sénégal lance sa première constellation de nanosatellites dans le cadre d’un accord entre l’État-major des Armées et l’Agence spatiale nationale. Le but est de renforcer la souveraineté technologique, améliorer la sécurité, surveiller le territoire et soutenir le développement. Le projet, soutenu par Prométhée Earth Intelligence, s’inscrit dans le programme spatial « SenSAT ».
Global Digital Forum : le Congo plaide pour une coopération numérique russo-africaine
Lors du Global Digital Forum 2025 en Russie, le ministre congolais Léon Juste Ibombo a appelé à une coopération numérique renforcée entre l’Afrique et la Russie. Il a proposé six axes de collaboration, incluant intelligence artificielle, cybersécurité et gouvernance des données. Ce partenariat vise à promouvoir une souveraineté numérique partagée et durable, en alternative aux modèles occidentaux.
Orange MEA facilite l’implantation des start-up africaines en France avec risingSUD
Orange Afrique et Moyen-Orient s’associent à risingSUD pour faciliter l’implantation de start-up africaines en France, via un accompagnement sur mesure dans la région PACA. Ce partenariat de trois ans vise à renforcer les synergies entre écosystèmes d’innovation et à promouvoir l’entrepreneuriat africain à l’international, dans le cadre du réseau des Orange Digital Centers.
Le Mali dévoile deux nouvelles solutions pour renforcer l’e-gouvernement
Le Mali va lancer deux plateformes numériques pour moderniser son administration : une pour la gestion de l’état civil, l’autre pour les ressources humaines des agents publics. Ces outils visent à améliorer l’efficacité, la transparence et l’accessibilité des services. Ils s’inscrivent dans une stratégie nationale de transformation numérique portée par les plus hautes autorités.
Le Togo veut former 15 000 étudiants aux compétences numériques en 2025
Le Togo lance un programme de formation gratuit en programmation et intelligence artificielle pour 15 000 étudiants des universités publiques, avec l’objectif d’en former 50 000 par an. Portée par un partenariat avec Kira Learning, l’initiative vise à renforcer l’employabilité des jeunes, malgré des défis d’accessibilité liés au numérique et l’exclusion des établissements privés.
La transformation numérique a bouleversé l’ensemble des secteurs, y compris le marché du travail. D’ici 2030, plus de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques.
Le gouvernement togolais prévoit de former 15 000 étudiants des universités publiques à la programmation informatique et à l’intelligence artificielle cette année. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme lancé plus tôt ce mois-ci, en partenariat avec la start-up américaine Kira Learning, avec pour objectif final de former 50 000 étudiants chaque année. Ce programme vise à améliorer l’employabilité des jeunes.
Outre l’apprentissage de la programmation Python et de l’IA, le programme inclut également des compétences pratiques en anglais appliqué au numérique. Entièrement gratuit et accessible en ligne, il combine des cours interactifs, des vidéos explicatives et des exercices pratiques. Il est appuyé par un tuteur virtuel basé sur l’IA, capable d’offrir un accompagnement personnalisé aux apprenants.
« La formation ouvre la voie à des opportunités professionnelles concrètes, y compris pour les étudiants non issus de filières scientifiques. En trois mois, un étudiant en lettres ou en sciences humaines pourra prétendre à des postes comme technicien support informatique, assistant de projet digital, webmaster débutant, modérateur de contenus ou annotateur de données pour l’IA », a expliqué le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, dans un communiqué.
Cette initiative intervient dans un contexte de transformation numérique où les compétences numériques deviennent une nécessité sur le marché du travail. Par exemple, la Société financière internationale estime que plus de 230 millions de métiers en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Au Togo, l’on dénombre environ 100 000 étudiants inscrits dans les universités publiques de Lomé et Kara. Le pays compte une population jeune : selon la Banque mondiale, 60 % de ses 8 millions d’habitants ont moins de 25 ans. L’institution de Bretton Woods estime que le taux de chômage officiel dans le pays n’est que de 1,7 %, mais la proportion élevée de travailleurs sous-employés contribue au manque de stabilité financière des ménages. Elle ajoute que le sous-emploi visible, à savoir des emplois de moins de 35 heures par semaine, touche 60 % de la population active.
Cependant, certaines limites doivent être soulignées. Le fait que le programme cible uniquement les universités publiques exclut de fait des milliers d’étudiants issus des établissements privés. De plus, malgré sa gratuité, l’accessibilité à la formation peut être entravée par des contraintes telles que le coût de la connexion Internet ou l’absence d’équipements adéquats — ordinateurs, tablettes, smartphones.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Mali lance un accélérateur pour dynamiser l’écosystème numérique
La transformation numérique est un levier stratégique pour moderniser l’administration malienne. En repensant ses services publics, le gouvernement entend renforcer la performance de l’État et faciliter l’accès des citoyens aux prestations essentielles.
Le Mali s’apprête à déployer deux nouvelles plateformes numériques pour moderniser son administration publique : un logiciel de gestion de l’état civil et un système intégré de gestion des ressources humaines. Les solutions ont été présentées le mardi 10 juin au comité de pilotage de la digitalisation de l’administration, dans le cadre du processus de transformation numérique impulsé par les plus hautes autorités du pays.
Le logiciel de gestion de l’état civil, développé par l’Agence nationale de sécurisation des actes d’état civil en collaboration avec le Centre de traitement des données de l’état civil, vise à faciliter l’enregistrement, la vérification et l’authentification des actes de naissance, de mariage et de décès. Accessible sur ordinateur et mobile, l’outil va permettre aux citoyens de consulter leurs documents à distance, allégeant ainsi les démarches administratives souvent longues et complexes.
Quant au système intégré de gestion des ressources humaines, il a pour objectif de centraliser les données des agents publics des services de l’État et des collectivités territoriales, afin de renforcer la maîtrise des effectifs, la transparence dans la gestion des carrières et la planification des ressources humaines.
Ces deux plateformes s’inscrivent dans une dynamique plus large portée par le président de la Transition, le général Assimi Goïta, pour rendre l’administration plus efficace et accessible. Elles viennent compléter une série d’outils déjà lancés ou en cours d’expérimentation, tels que le système intégré de gestion des opérations du commerce extérieur, le mécanisme de refinancement des systèmes financiers décentralisés baptisé « N’GNA SÔRÔ ! », ou encore la plateforme de gestion des certificats de jaugeage des camions-citernes conçue pour l’Agence malienne de métrologie.
À travers cette transformation numérique progressive, le Mali ambitionne non seulement de simplifier les interactions entre l’administration et les citoyens, mais aussi de renforcer la gouvernance, de lutter contre la fraude documentaire et de mieux piloter ses politiques publiques. Selon l’édition 2024 de l’indice des Nations unies sur le développement de l’e-gouvernement, le pays se positionne désormais à la 141e place sur 193, affichant des progrès notables par rapport aux années précédentes. Ces initiatives traduisent ainsi une volonté politique affirmée de combler le retard accumulé et de repositionner le pays parmi les administrations africaines les plus connectées.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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LeMalilance un accélérateur pour dynamiser l’écosystème numérique
LeMalilancedeuxplateformesnumériquespourlespaiements et le foncier
Avec l’innovation technologique, l’Égypte cherche à renforcer son attractivité, améliorer l’accueil des voyageurs et soutenir ses ambitions économiques d’ici 2030.
L’Égypte va entamer à la mi-juin une phase pilote de son nouveau système de visa numérique à l’arrivée à l’aéroport international du Caire. Ce dispositif constitue une avancée majeure dans la stratégie du pays, qui mise sur les technologies numériques pour moderniser les procédures d’immigration et renforcer son attractivité touristique.
Conçu pour fluidifier l’arrivée des voyageurs internationaux, le système repose sur l’installation de bornes en libre-service au sein des terminaux et sur une application mobile dédiée. Les visiteurs pourront obtenir un visa d’urgence en quelques minutes, via un processus dématérialisé utilisant des QR codes et des paiements électroniques. Ce nouveau service permet de réduire les files d’attente, d’éliminer la paperasse et d’accélérer le passage aux frontières.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale du tourisme durable à l’horizon 2030, qui vise à accueillir 30 millions de touristes par an d’ici 2028. L’aéroport du Caire, principal point d’entrée du pays, servira de laboratoire pour ce programme, qui pourrait être étendu à d’autres plateformes comme Sharm el-Sheikh, Hurghada ou Louxor si les résultats sont jugés concluants.
En plus d’améliorer l’expérience des voyageurs, l’initiative vise à positionner l’Égypte au même niveau que d’autres destinations qui misent sur la transformation numérique pour dynamiser leur secteur touristique. Le gouvernement compte aussi sur ce dispositif pour attirer plus de devises étrangères et renforcer un secteur qui représente environ 12 % du PIB national.
À noter que le système devrait dans un premier temps cibler les voyageurs issus des pays déjà éligibles au visa électronique, notamment en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Égypte veut renforcer l’intégration des TIC dans l’éducation
Portées par une dynamique d’innovation, les jeunes start-up africaines cherchent à s’implanter au-delà du continent. En France, la région Sud s’affirme comme un hub stratégique, qui peut offrir aux start-up africaines un cadre favorable à leur expansion et à leur rayonnement international.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a annoncé, mercredi 11 juin en marge du salon Viva Technology à Paris, la signature d’un partenariat stratégique avec risingSUD, l’agence d’attractivité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). L’initiative vise à accompagner l’implantation de start-up africaines en France.
« Ce partenariat avec risingSUD marque une étape clé dans notre ambition de faire rayonner l’innovation africaine à l’échelle internationale. En facilitant leur implantation et leur accélération en France, notamment dans la région Sud, nous donnons aux jeunes entreprises africaines les moyens d’accélérer leur croissance », a déclaré Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Ce partenariat de trois ans vise à renforcer les synergies entre les écosystèmes d’innovation d’Afrique, du Moyen-Orient et du sud de la France. Les start-up issues du réseau des Orange Digital Centers (ODC) bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour développer leurs activités en France, notamment à travers un appui dans le montage de projet, l’accès aux financements et la mise en réseau avec des partenaires économiques locaux.
Déjà forte de plus de 500 000 entreprises, la région PACA souhaite ainsi renforcer son rôle de passerelle naturelle entre l’Europe et l’Afrique. En 2024, risingSUD a déjà facilité l’implantation de 14 entreprises africaines dans le sud de la France, dont Guépard, une start-up tunisienne incubée par l’ODC de Tunis, désormais présente à Marseille.
Ce partenariat s’inscrit dans la continuité des initiatives d’OMEA en faveur de l’entrepreneuriat numérique africain. Présent dans 17 pays en Afrique et au Moyen-Orient, le réseau des ODC propose un accès gratuit à des services allant de la formation numérique à l’incubation, en passant par l’accélération et le financement de projets innovants.
À terme, cette collaboration devrait contribuer aussi à renforcer les liens économiques et technologiques entre les deux rives de la Méditerranée, tout en dynamisant la compétitivité des écosystèmes d’innovation africains à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange et l’IFC s’engagent pour une connectivité inclusive en Afrique
Le gouvernement djiboutien ambitionne de faire du pays un hub régional d’innovation en IA dans les prochaines années. Dans ce cadre, un appel à candidatures est lancé pour recruter un expert national chargé d’élaborer la future stratégie nationale de l’intelligence artificielle.
Le ministère de l’Économie numérique et de l’Innovation de Djibouti (MDENI), en partenariat avec la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO/UNESCWA), a annoncé le dimanche 8 juin l’ouverture des candidatures pour le poste d’expert national en intelligence artificielle. Ce recrutement s’intègre dans le processus de définition de la stratégie nationale de l’IA.
📢 #Annonce_officielle–Une opportunité nationale unique pour contribuer à l’avenir de l’AI à Djibouti
— MDENI (@MENIDjib) June 8, 2025
Le @MENIDjib,en collaboration avec @UNESCWA,annonce l’ouverture des candidatures pour le poste d’expert national,dans le cadre de l’élaboration de la Stratégie nationale de l’AI pic.twitter.com/1khYz2317v
L’expert recruté sera chargé de contribuer à la conception de la stratégie en fournissant une expertise technique et analytique. Ses missions incluent notamment l’évaluation de l’état actuel des capacités en IA à Djibouti, l’identification des secteurs prioritaires pour son application, la conduite de consultations avec les parties prenantes locales, ainsi que la formulation de recommandations alignées sur les bonnes pratiques internationales.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de doter le pays d’une stratégie claire et structurée en matière d’intelligence artificielle. Elle a pour objectif de structurer le développement et l’usage de cette technologie dans les secteurs clés, en veillant à son application éthique, inclusive et sécurisée. La future stratégie nationale de l’IA devra également tenir compte des enjeux liés à l’éducation, à la recherche, à la gouvernance des données et à l’innovation.
Le poste est ouvert aux spécialistes djiboutiens qualifiés dans les domaines de l’intelligence artificielle, des politiques numériques, de l’innovation technologique ou des technologies de l’information. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au lundi 23 juin. Les candidatures sont à soumettre via la plateforme officielle des Nations unies à l’adresse : careers.un.org/jobSearchDescription/259195
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les Nations unies considèrent l’Internet comme un service de base essentiel au même titre que l’électricité et l’eau potable. Conscient de son impact sur le développement économique et social de l’Afrique, un appel à la mobilisation générale a été lancée pour accentuer l’investissement.
La pénétration d’Internet en Afrique connaît une croissance remarquable, deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, selon les dernières données publiées par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Depuis 2005, le taux moyen de croissance annuel s’élève à 16,7 %, contre 8 % à l’échelle mondiale. Même si la cadence a ralenti au cours de la dernière décennie – atteignant une moyenne de 10,7 % par an contre 6,1 % dans le reste du monde, le continent continue de progresser à un rythme soutenu. Cette croissance rapide souligne une volonté d’intégration numérique qui se heurte toutefois encore à de profondes fractures, en comparaison avec le reste du monde.
Source : UIT
En 2024, seulement 38 % de la population africaine était connectée à Internet, contre une moyenne mondiale de 68 %. L’Afrique demeure ainsi la région la moins connectée de la planète. Cette situation met en lumière les défis structurels et économiques que doivent encore surmonter de nombreux pays africains pour garantir un accès équitable et généralisé aux technologies numériques.
Genre
L’une des inégalités les plus marquantes observées dans la région est la fracture numérique de genre. En 2024, 43 % d'hommes utilisaient Internet contre seulement 31 % de femmes en Afrique. Ce déséquilibre se traduit par un indice de parité entre les sexes (Gender Parity Score – GPS) de 0,72, bien en deçà de la moyenne mondiale qui s’établit à 0,94.
Source : UIT
Toutefois, des signes d’amélioration se font jour : le GPS a progressé au cours des cinq dernières années, passant de 0,69 à 0,72. Cette évolution reste encourageante, même si elle demeure insuffisante à court terme pour inverser la tendance structurelle de sous-représentation des femmes dans l’espace numérique.
Âge
La fracture numérique en Afrique ne se limite pas aux disparités de genre. Elle touche aussi les générations. En 2024, 53 % des jeunes Africains âgés de 15 à 24 ans étaient connectés à Internet, contre 34 % pour le reste de la population.
Source : UIT
Ce fossé générationnel est plus prononcé que la moyenne mondiale, bien qu’il tende à se réduire lentement au fil du temps. Selon l’UIT, l’engouement des jeunes pour les outils numériques est un atout majeur pour la transformation digitale du continent, mais il souligne également l’urgence d’élargir l’accès aux populations plus âgées et marginalisées pour assurer une inclusion numérique véritablement universelle.
Géographie
La répartition géographique des connexions constitue un autre facteur de fragmentation numérique majeur. En 2024, 57 % des habitants des zones urbaines en Afrique utilisaient Internet, contre seulement 23 % dans les zones rurales. Cet écart de 34 points de pourcentage est comparable à la moyenne mondiale, qui s’établit autour de 35 points entre les milieux urbain (83 %) et rural (48 %).
Source : UIT
Dans plusieurs pays africains pour lesquels les données sont disponibles selon le lieu de résidence, une tendance claire émerge : plus le taux global de pénétration est élevé, plus l’écart entre zones rurales et urbaines tend à se réduire. Cela montre que les progrès en matière d’infrastructures et de politiques publiques peuvent atténuer les inégalités géographiques, à condition d’être ciblés et soutenus.
Un appel à l’action
Face à cette mosaïque de disparités, il devient évident que l’Afrique ne pourra combler son retard numérique sans une mobilisation collective et coordonnée. Les investissements dans les infrastructures, notamment en zones rurales et isolées, sont essentiels pour garantir un accès plus équitable aux outils numériques. De même, des politiques publiques inclusives, qui tiennent compte des dimensions de genre, d’âge et de localisation, doivent être mises en œuvre de manière systématique pour bâtir une société numérique plus juste.
Le rôle des gouvernements, des opérateurs télécoms, des ONG et des partenaires au développement est fondamental pour combler les multiples fractures numériques du continent. Si l’Afrique continue d’afficher une croissance supérieure à la moyenne mondiale en matière d’accès à Internet, cette dynamique doit être accompagnée de mesures structurelles pour garantir qu’elle profite à tous les segments de la population, sans exception. Dans un monde de plus en plus numérisé, l’exclusion numérique équivaut à une forme de marginalisation sociale. Pour que l’Afrique puisse tirer pleinement profit des opportunités offertes par la transformation digitale, il est donc impératif d’accélérer les efforts d’inclusion numérique à tous les niveaux.
Muriel EDJO
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