Les pays africains multiplient leurs efforts pour former les jeunes aux métiers du numérique. La Banque mondiale estime que 230 millions de postes sur le continent nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Le gouvernement ghanéen envisage de collaborer avec la société technologique américaine Cisco dans le cadre de son programme « One Million Coders », visant à former les jeunes aux compétences numériques. Une délégation de l’entreprise a proposé un partenariat au ministre de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation, Samuel Nartey George (photo, au centre), lors d’une rencontre tenue la semaine dernière.
Si les détails du partenariat envisagé n’ont pas encore été précisés, on sait que Cisco dispose de sa propre académie mondiale de formation, appelée Cisco Networking Academy (NetAcad), créée en 1997. Elle propose des cours gratuits ou subventionnés, en ligne et en présentiel, dans des domaines tels que les réseaux informatiques, la cybersécurité, la programmation, l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT) et le cloud computing. La Cisco Networking Academy collabore avec des gouvernements, des universités et des organisations internationales pour certifier les apprenants selon des normes reconnues mondialement, comme la certification CCNA (Cisco Certified Network Associate).
Au cours de la rencontre, le ministre a rappelé que le programme « One Million Coders » vise à former des professionnels certifiés à l’international dans des domaines tels que l’intelligence artificielle (IA), la cybersécurité, la science des données judiciaires et le cloud computing. Il a également annoncé des plans pour créer des centres numériques dans les 276 circonscriptions du pays, chacun équipé d’environ 50 ordinateurs, afin de garantir aux jeunes des zones rurales l’accès aux équipements et à la connectivité Internet nécessaires à leur formation.
Selon M. George, les autorités misent sur des partenariats avec de grandes entreprises technologiques telles que Google, Huawei, Microsoft et AWS. En juin dernier, le gouvernement s’était déjà rapproché de TikTok. En septembre, l’exécutif avait également initié une collaboration avec Code Racoon, une entreprise soutenue par des partenaires allemands, pour former 350 000 jeunes. Le gouvernement a aussi engagé des discussions avec la société technologique locale TECHAiDE en vue d’intégrer le dispositif sans fil « Asanka » au programme de formation. Il s’agit d’un système local de gestion de l’apprentissage (LMS) fonctionnant hors ligne.
Lancé en avril dernier, le programme « One Million Coders » s’inscrit dans le plan global du gouvernement visant à bâtir une main-d’œuvre numériquement compétente, capable d’accompagner la transition du Ghana vers une économie axée sur l’innovation. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) estime que la poursuite de la transformation numérique dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des transports devrait créer 340 000 emplois supplémentaires d’ici 2027, générant une valeur ajoutée totale de 34,9 milliards de cedis (3,24 milliards de dollars).
Il convient toutefois de rappeler que le partenariat n’est pas encore acté. M. George a invité Cisco à soumettre une proposition formelle et une lettre d’intention pour officialiser le partenariat. Aucun calendrier n’a toutefois été précisé à cet effet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour dynamiser son économie et réduire sa dépendance extérieure, le Burkina Faso mise sur l’innovation locale et l’ingéniosité de ses talents. Le gouvernement multiplie les initiatives pour transformer les idées et projets scientifiques et techniques en véritables moteurs de croissance industrielle.
Le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré (photo, au centre), a annoncé le vendredi 17 octobre le lancement de « Faso Andubè », une plateforme numérique dédiée à la valorisation des talents burkinabè dans les domaines scientifiques, techniques et technologiques. L’objectif est de permettre aux inventeurs et innovateurs, qu’ils résident au Burkina Faso ou dans la diaspora, de présenter leurs projets et d’accéder à un accompagnement vers la fabrication locale de machines « made in Burkina ».
« Nous allons lancer une plateforme numérique qui doit permettre à tout un chacun ayant des talents, des diplômes scientifiques, techniques, technologiques, de s’inscrire, et nous allons les guider vers un incubateur qui est en train d’être construit pour permettre au Burkina de fabriquer ses machines », a déclaré le chef de l’État.
La plateforme Faso Andubè, accessible à https://fasoandube.bf/, se présente comme une vitrine pour l’innovation et l’expertise nationale. Elle offre la possibilité aux Burkinabè de s’inscrire et de valoriser leurs compétences dans un cadre structuré. Les utilisateurs bénéficient d’un suivi personnalisé de leurs projets, peuvent se connecter avec d’autres talents et participer à des initiatives industrielles et technologiques concrètes.
L’initiative s’inscrit dans la volonté du Président du Faso de valoriser l’expertise locale et de mobiliser les compétences afin de renforcer la souveraineté nationale. Elle intervient dans un contexte où le pays cherche à consolider sa base industrielle et à réduire sa dépendance aux importations. Selon les données de la Banque mondiale, la valeur ajoutée de l’industrie représentait 29,6 % du PIB en 2024, tandis que le secteur manufacturier ne représentait que 9,9 %.
La mise en place de Faso Andubè pourrait servir de catalyseur pour l’écosystème des innovateurs technologiques burkinabè. En offrant un espace numérique de visibilité et d’interconnexion, la plateforme vise à identifier, accompagner et fédérer les talents issus des milieux scientifiques et techniques, qu’ils résident au Burkina Faso ou à l’étranger. Elle pourrait ainsi stimuler la création de prototypes, d’outils agricoles intelligents ou d’équipements industriels conçus localement.
À travers ce dispositif, le gouvernement entend poser les bases d’une véritable économie de l’innovation, capable de renforcer la souveraineté technologique du Burkina Faso tout en favorisant la création d’emplois qualifiés et la montée en compétence des jeunes ingénieurs et techniciens.
Samira Njoya
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Le gouvernement mozambicain a récemment lancé l’initiative « Internet Para Todos » pour démocratiser l’accès à Internet d’ici 2030. D’autres projets émergent à travers des partenariats internationaux, renforçant la stratégie numérique du pays et son intégration dans l’économie digitale régionale.
L’Union européenne a annoncé le mardi 14 octobre la signature d’un partenariat numérique avec le Mozambique. L’accord, paraphé par Américo Muchanga (photo, à droite), ministre de la Communication et de la Transformation numérique, et Myriam Ferran (photo, à gauche), directrice générale adjointe des partenariats internationaux à la Commission européenne, vise à renforcer la coopération bilatérale autour des technologies et du développement durable.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du programme Global Gateway de l’Union européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’ici 2027 pour financer des infrastructures intelligentes et résilientes dans le monde. Pour le Mozambique, il s’agit d’un levier pour stimuler la connectivité, soutenir l’économie numérique et favoriser la transition verte. Les deux parties entendent coopérer dans des domaines clés tels que la cybersécurité, les compétences numériques, l’interopérabilité des systèmes et l’intégration régionale des réseaux numériques d’Afrique australe.
La démarche vient appuyer la stratégie nationale de transformation numérique du Mozambique, intégrée au programme gouvernemental 2025–2029. Ce plan quinquennal mise sur le développement des infrastructures de télécommunication, la modernisation des services publics et l’inclusion numérique des populations. L’exécutif mozambicain cherche notamment à accroître la couverture en haut débit, à promouvoir l’entrepreneuriat technologique et à renforcer les capacités locales dans les métiers du numérique.
Le futur partenariat pourrait permettre au Mozambique d’uniformiser ses plateformes de services publics, de renforcer la sécurité de ses infrastructures critiques et d’ouvrir l’accès à de nouvelles technologies de gestion des données. En intégrant ses réseaux au sein d’un écosystème numérique régional, le pays disposerait des fondations nécessaires à la création de services interopérables et à la mise en œuvre d’outils d’analyse avancée des données pour l’administration et le secteur privé.
Samira Njoya
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L’Algérie a déjà numérisé une partie de ses services publics, déjà accessibles en ligne. Afin d’en améliorer la cohérence et l’efficacité, le gouvernement s’apprête à les regrouper au sein d’une plateforme unifiée.
L’Algérie finalise la mise en place de « Dzair Services », une plateforme nationale destinée à centraliser l’ensemble des services publics numériques. L’annonce a été faite le mercredi 16 octobre 2025 par Meriem Benmouloud (photo), Haut-commissaire à la numérisation occupant un rang ministériel, lors de l’ouverture du Salon du e-commerce et des services en ligne (Ecsel Expo) à Alger. Ce lancement marque une étape majeure dans la politique de digitalisation engagée par le gouvernement depuis plusieurs années.
Conçue comme un guichet unique, Dzair Services regroupe sur un même espace l’ensemble des services publics numériques existants. L’objectif est de simplifier les démarches, d’assurer la traçabilité des opérations et de réduire les redondances entre institutions. L’État entend ainsi moderniser son fonctionnement tout en rapprochant les services des citoyens et des entreprises. Elle est appelée à devenir l’interface centrale de l’administration en ligne algérienne.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la Stratégie nationale de transformation numérique 2025–2030, dévoilée en mai 2025. Ce plan, structuré autour de sept axes majeurs, vise notamment à développer les infrastructures numériques, renforcer la cybersécurité et consolider la souveraineté technologique du pays. Il ambitionne également de faire du numérique un levier de croissance économique, en soutenant la formation, l’innovation et la création d’emplois qualifiés.
Dans cette dynamique, plusieurs chantiers structurants sont déjà en cours. Le gouvernement a raccordé 46 ministères et organismes publics à la fibre optique et mis en service le data center national d’El Mohammedia, tandis qu’un second centre à Blida est en cours d’achèvement. Les autorités préparent aussi la création d’un cloud souverain destiné à héberger les données publiques et, à terme, à offrir des solutions d’hébergement aux entreprises locales.
Techniquement, Dzair Services reposera sur un système d’interopérabilité permettant aux administrations d’échanger automatiquement des données vérifiées. Cette architecture devrait permettre de réduire la duplication des informations, automatiser les vérifications croisées et accélérer le traitement des dossiers. À l’échelle du territoire national, cette interconnexion devrait favoriser la production d’indicateurs fiables, faciliter la planification publique et constituer un socle pour le déploiement futur d’applications d’intelligence artificielle dans la gestion de l’État.
Samira Njoya
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Début 2025, la République du Congo comptait 2,46 millions d’utilisateurs d’Internet, selon les données de DataReportal. Cela représente 38,4 % de la population.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo), a annoncé le lundi 13 octobre la mise en service de 20 sites de connectivité haut débit dans les zones rurales. L’initiative, annoncée lors de la visite d’une délégation de la Banque mondiale pour la Région Afrique à Brazzaville, vise à démocratiser l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire et à réduire la fracture numérique.
« À la date d'aujourd'hui, soixante-seize sites de connectivité ont été construits et équipés à travers le pays. Dans ce nombre, vingt sont déjà connectés à l'internet haut débit, pour permettre à la population de l'hinterland de se connecter en temps réel », a déclaré le ministre.
Ce déploiement s’inscrit dans le cadre du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN) et dans le cadre plus large de la stratégie numérique 2030. Cofinancé par la Banque mondiale et l’Union européenne à hauteur de 100 millions de dollars, le PATN représente l’un des investissements les plus importants jamais réalisés dans le secteur numérique congolais. Le gouvernement a également mobilisé 3 millions de dollars supplémentaires pour moderniser les infrastructures, en privilégiant la technologie 4G afin de garantir une connexion stable et performante.
Dans ce contexte, le gouvernement s'est donné pour objectif de connecter 76 sites en 4G d’ici la fin de l’année, tout en ouvrant de nouvelles opportunités économiques et sociales pour les communautés rurales, notamment dans le e-commerce, l’e-learning et l’e-gouvernement.
Au-delà de la simple infrastructure, cette initiative vise à réduire la fracture numérique entre zones urbaines et rurales et à renforcer les capacités de l’État à fournir des services numériques performants. Toutefois, le gouvernement doit relever des défis persistants, en particulier l’accès limité à l’électricité. Selon la Banque mondiale, 67 % de la population urbaine dispose d’électricité contre seulement 12,4 % dans les zones rurales.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Accélérer la digitalisation du système fiscal demeure une priorité pour la Tunisie. En imposant la facturation électronique aux établissements de restauration, le gouvernement entend renforcer la transparence, lutter contre l’évasion fiscale et aligner les recettes de l’État sur la réalité économique du secteur.
Le ministère des Finances tunisien a publié, dans le Journal officiel du mardi 14 octobre, une mesure obligeant certains établissements de restauration et de consommation sur place à enregistrer toutes leurs opérations au moyen de la facturation électronique. L’initiative vise à numériser les services offerts aux clients et à mettre en place un système fiscal basé sur les revenus réels de chaque établissement, dans le respect du principe d’équité.
Ce dispositif s’applique aux restaurants, cafés, salons de thé et établissements similaires offrant des repas ou des boissons à consommer sur place. Il s’appuie sur l’article 59 du Code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, qui encadre les obligations fiscales de ces acteurs.
La mise en conformité se fera progressivement : à partir du 1er novembre 2025 pour les personnes morales opérant dans les établissements touristiques, cafés et salons de thé de deuxième et troisième catégorie ; à partir du 1er juillet 2026 pour les autres personnes morales de consommation sur place ; du 1er juillet 2027 pour les personnes physiques soumises au régime réel avec déclaration mensuelle ; et du 1er juillet 2028 pour les autres personnes physiques exerçant ces activités.
Cette réforme s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique et de modernisation de l’administration fiscale, dans un contexte où l’évasion fiscale coûterait près de 3 milliards de dinars par an (environ 1 milliard de dollars) au budget de l’État. Elle fait suite à une première mesure, publiée en juin dernier, enjoignant les entreprises tunisiennes non encore inscrites au système national de facturation électronique de régulariser leur situation.
La mise en œuvre effective de ce dispositif devrait renforcer la transparence fiscale, réduire les sous-déclarations, aligner les recettes de l’État sur l’activité réelle des établissements et moderniser les outils de gestion utilisés par les restaurateurs, cafés et salons de thé. Elle devrait également favoriser une concurrence plus équitable au sein du secteur.
Samira Njoya
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Depuis quelques années, le gouvernement congolais a placé le numérique au cœur de ses priorités. Si des progrès notables ont été accomplis, de nombreux défis restent encore à relever.
Le Congo prépare activement la mise en œuvre de sa stratégie numérique 2030. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo, au centre), a annoncé, le lundi 13 octobre, que le document, finalisé avec l’appui financier de la Banque mondiale, est actuellement examiné par le secrétariat général du gouvernement avant transmission au chef de l’État pour approbation par décret.
Le texte fixe les grandes orientations pour la décennie à venir : numérisation des services publics, extension de la connectivité, formation des jeunes aux métiers du numérique, cybersécurité, intelligence artificielle et renforcement de la souveraineté numérique. La feuille de route 2030 reprend et élargit les ambitions de la Congo Digital 2025, en plaçant l’accès large au numérique au cœur de la politique de développement.
Arrivée à échéance, la stratégie Congo Digital 2025 a permis des avancées mesurables. Le nombre d’internautes est passé d’environ 1,53 million en 2020 à 2,46 millions début 2025, soit une pénétration estimée à 38,4 % de la population, selon DataReportal. Le pays a par ailleurs amorcé le déploiement de la 5G, la construction d’un centre national de données est bien engagée, et plusieurs services publics ont été numérisés, fournissant une base opérationnelle pour la feuille de route 2030.
Pourtant, des obstacles structurels continuent de freiner l’impact des avancées. En matière de gouvernance électronique, le Congo reste à la traîne. Selon l’Indice de développement du gouvernement électronique (EGDI) des Nations unies, qui évalue la numérisation des services publics, les infrastructures de télécommunication et le capital humain, le pays obtient un score de 0,3391 sur 1, se classant 166ᵉ au niveau mondial, contre 161ᵉ en 2022. Par ailleurs, avec un score de 49,6 sur 100 à l’Indice de développement des TIC, le Congo demeure en dessous de la moyenne africaine (56), signe d’un développement encore partiel des infrastructures et des usages numériques.
La stratégie numérique 2030 entend corriger ces insuffisances en traduisant les ambitions en priorités concrètes. Elle prévoit d’accélérer la couverture nationale en 4G et 5G, d’étendre le réseau de fibre optique et de renforcer la numérisation des services publics essentiels et des services administratifs. Le texte met également l’accent sur la formation des jeunes et des fonctionnaires aux compétences numériques, afin de créer un vivier local de talents capables de soutenir la transformation du pays.
Samira Njoya
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Lancé en 2012, le projet Konza Technopolis est en voie de devenir une smart city et constitue un pilier de la Vision 2030 du Kenya. La première phase est déjà opérationnelle, ce qui marque un pas concret vers la réalisation de cette ambition.
Le gouvernement kényan a lancé le lundi 13 octobre la première phase de Konza Technopolis, un parc scientifique et technologique développé dans le cadre du projet de ville intelligente le plus ambitieux d’Afrique de l’Est. Appelée « Silicon Savannah », elle vise à devenir un pôle régional de recherche, d’innovation et de services numériques.
The Konza Technopolis is steadily taking shape as a thriving hub of technology, research, and enterprise that will power Kenya’s transition to a digital economy and a first-world nation.
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) October 13, 2025
Commissioned Phase One of Konza’s state-of-the-art infrastructure, including 40km of modern… pic.twitter.com/ezdBIovhOL
Lors de la cérémonie de lancement, le président William Samoei Ruto a réaffirmé la place de Konza dans la stratégie de transformation économique du pays. « Konza Technopolis représente l’esprit de notre nouveau Kenya, innovant, tourné vers l’avenir et compétitif à l’échelle mondiale. Les investissements que nous voyons ici témoignent de notre ambition de transformer le Kenya en une puissance numérique », a-t-il déclaré.
La première phase mise en service comprend 40 km de routes intelligentes, 170 km de réseaux d’eau et de drainage, 6 km de tunnels de services publics abritant des fibres optiques, ainsi qu’une sous-station électrique intelligente de 120 MW (gaz isolé). S’y ajoutent des installations avancées de traitement et de récupération de l’eau, le premier système de collecte des déchets solides sous vide d’Afrique de l’Est et centrale, ainsi que le centre d’opérations Smart City, le centre d’expérience et le centre national de données Tier 3.
Konza Technopolis s’inscrit dans la Vision 2030 du Kenya et dans le programme gouvernemental BETA (Bottom-Up Economic Transformation Agenda), qui vise à créer des emplois qualifiés et à renforcer l’inclusion numérique. En tant que zone économique spéciale, Konza bénéficie d’avantages fiscaux destinés à attirer les investisseurs dans les secteurs technologiques et industriels.
À terme, Konza Technopolis devrait contribuer à au moins 2 % du PIB national, créer plusieurs milliers d’emplois qualifiés et renforcer la position du Kenya comme l’un des principaux pôles d’innovation en Afrique de l’Est. Présentée comme un modèle de ville verte et connectée, elle illustre la volonté du pays de faire de la technologie un moteur durable de croissance économique et sociale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il y a dix ans, Microsoft lançait son nouveau système d’exploitation pour succéder à Windows 7, Windows 8 et Windows 8.1. En 2020, le logiciel était déjà installé sur plus d’un milliard d'appareils dans le monde, incluant les ordinateurs fixes et portables, les consoles Xbox One et les casques HoloLens.
Depuis le mardi 14 octobre, le support technique pour Windows 10 a pris fin. Cela signifie la fin des mises à jour logicielles gratuites via Windows Update, de l’assistance technique et des correctifs de sécurité automatiques. Microsoft oriente désormais les utilisateurs vers Windows 11, une version présentée comme plus sécurisée, plus simple à prendre en main et plus rapide.
Pour les utilisateurs ayant déjà effectué la migration, rien ne change. En revanche, ceux qui n'ont pas encore franchi le pas s'exposent à des risques accrus, notamment des cyberattaques, comme l’a alerté l’Agence nigérienne des systèmes d’information (ANSI) dès le dimanche 12 octobre 2025, en recommandant vivement la migration aux administrations publiques, aux entreprises et aux citoyens.
Pour effectuer le passage vers Windows 11, Microsoft impose une configuration matérielle minimale : un processeur compatible 64 bits avec au moins 2 cœurs et une fréquence de 1 GHz ; 4 Go de RAM ; 64 Go d’espace de stockage ; une carte graphique compatible DirectX 12 avec un pilote WDDM 2.0. Pour les personnes moins à l’aise avec l’informatique, Microsoft propose un outil gratuit, PC Health Check (Contrôle d’intégrité du PC), qui effectue cette vérification automatiquement.
La procédure est simple. Il faut télécharger et installer l’application depuis le site officiel de Microsoft (recherchez « télécharger PC Health Check » sur un moteur de recherche). Puis lancez l’application et exécutez le test de compatibilité. L’outil indiquera clairement si la machine peut exécuter Windows 11. En cas d’incompatibilité, il précisera quel critère n’est pas respecté.
Si l’ordinateur est compatible, la mise à jour vers Windows 11 est recommandée. Si ce n’est pas le cas, tout n’est pas perdu. Microsoft propose un programme payant nommé « Extended Security Updates » (ESU), qui constitue un filet de sécurité jusqu’en 2028. Toutefois, comme le précise l’ANSI, ce programme permet uniquement de recevoir les correctifs de sécurité critiques et importants, et seulement pour les appareils sous licence valide. Il est aussi possible de rester sur Windows 10 sans souscrire au programme ESU, mais cette option comporte des risques.
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La Somalie compte sur le numérique pour diversifier son économie d’ici cinq ans. Une nouvelle feuille de route est jugée indispensable pour consolider les acquis, développer les compétences locales et aligner toutes les initiatives numériques du pays.
Le gouvernement fédéral de Somalie peaufine actuellement sa Stratégie de transformation numérique 2025–2030. Une consultation nationale de deux jours a été lancée à cet effet le dimanche 12 octobre afin de recueillir les contributions des parties prenantes et de finaliser le cadre stratégique.
Selon Mohamed Adam Moalim Ali (photo, à gauche), ministre des Communications et de la Technologie, cette stratégie servira de cadre global pour aligner toutes les initiatives numériques et garantir que la Somalie tire pleinement parti de la révolution digitale. « L’objectif est de renforcer la cohérence des projets numériques, d’améliorer les services publics et de stimuler la croissance économique, tout en préparant le pays à jouer un rôle régional dans l’économie numérique », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle stratégie s’inscrit dans la continuité de la Politique et stratégie nationale des TIC 2019–2024, qui avait jeté les bases du développement numérique du pays. La politique précédente mettait l’accent sur l’accès et le coût de la connectivité, le développement des ressources humaines (alphabétisation numérique, compétences en TIC, e-éducation, R&D), ainsi que sur le contenu numérique, avec le soutien aux médias locaux en ligne et aux applications et services financiers.
Arrivée à échéance, cette dernière a permis au pays de réaliser certaines avancées notables, notamment la mise en place récente d’un e-visa pour faciliter l’administration, l’adoption d’un système universel de paiement par QR Code et l’amélioration de l’accès à Internet. Selon DataReportal, au début de l’année 2025, la Somalie comptait environ 10,7 millions d’internautes, soit une pénétration d’Internet de 55,2 % de la population. Le lancement officiel du service Starlink en août 2025 devrait également renforcer la connectivité à l’échelle nationale.
Néanmoins, beaucoup reste à faire. La numérisation des services publics affiche encore un taux faible. Selon l’Indice de développement du gouvernement électronique de l’ONU, la Somalie se classe au 191e rang mondial avec un score de 0,1468 sur 1, bien en dessous de la moyenne africaine de 0,4247. De même, pour le développement des TIC, le pays figure parmi les moins avancés d’Afrique avec un score de 33,7 sur 100, selon le rapport de l’Union internationale des télécommunications publié en juillet 2025.
La nouvelle Stratégie de transformation numérique 2025–2030 entend consolider les acquis des précédentes initiatives tout en renforçant les infrastructures numériques, en améliorant l’accès et la qualité des services publics en ligne, et en stimulant l’innovation locale. Elle vise également à favoriser l’inclusion numérique dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et les services financiers, à formaliser les cadres réglementaires, à attirer des investissements et à créer de nouveaux emplois dans le secteur du numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Au Sénégal, le secteur des marchés publics représente une part majeure de l’économie. La modernisation de ce segment pourrait améliorer l’efficacité des procédures et soutenir la compétitivité des entreprises locales.
L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) lance ce mardi 14 octobre, la phase pilote de la plateforme APPEL (Achats Publics en Procédures Électroniques). Cette initiative vise à numériser l’ensemble des procédures de passation des marchés publics au Sénégal afin d’en renforcer la transparence, d’améliorer la traçabilité des opérations et d’accélérer le traitement des dossiers.
« C’est une réforme qui nous mobilise depuis un an. Chaque semaine, nous consacrons une réunion technique à la plateforme numérique. Nous voulons disposer d’indicateurs fiables, concernant les délais dans lesquels les appels d’offres sont traités, les économies réalisées, le taux de participation des entreprises et le niveau de satisfaction des acteurs de la commande publique », a déclaré Moustapha Djitté, directeur général de l’ARCOP.
La nouvelle plateforme numérique permet de numériser l’ensemble du cycle de la commande publique, de la publication des avis d’appel d’offres à l’attribution des marchés. Modulaire, sécurisée et conforme aux normes internationales, elle s’inspire des meilleures pratiques observées au Maroc, au Rwanda et à l’île Maurice. L’ARCOP prévoit déjà son interconnexion avec d’autres bases de données publiques, notamment celles du Trésor, du fisc et du registre du commerce, afin de renforcer la transparence, la traçabilité et la gouvernance du processus.
Ce projet s’inscrit dans la dynamique du New Deal technologique, la stratégie numérique nationale qui vise à dématérialiser 90 % des services publics d’ici 2034. Le secteur de la commande publique, qui représente entre 15 et 20 % du PIB national, constitue un levier majeur de la dépense publique et requiert une gestion modernisée pour consolider la crédibilité du Sénégal auprès des investisseurs.
La mise en œuvre complète de la plateforme est prévue pour janvier 2026. À terme, cette innovation devrait accroître la visibilité, la prévisibilité et la rapidité des marchés publics. Elle devrait également contribuer à réduire les délais de traitement, limiter les fraudes, stimuler la concurrence entre entreprises et générer des économies substantielles pour l’État, tout en renforçant la confiance des investisseurs et la bonne gouvernance dans le secteur public.
Samira Njoya
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Les autorités nigériennes ont fait des TIC un pilier du développement socio-économique pour les prochaines années. La sécurisation du cyberespace est considérée comme une condition sine qua non pour réussir cette transformation.
Le gouvernement nigérien a décidé de mettre en place un Centre national de cybersécurité (CNAC), renforçant ainsi ses efforts pour assurer la sécurité du cyberespace national. Deux projets de décrets ont été adoptés lors du Conseil des ministres du samedi 11 octobre, portant respectivement sur la création de l’institution et l’approbation de ses statuts.
« Le Centre national de cybersécurité a pour mission principale de coordonner la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurisation et de défense des systèmes d’information, ainsi que des infrastructures sensibles et critiques, en vue de promouvoir au Niger un environnement numérique sécurisé et résilient, favorable à son développement économique et social », indique le compte rendu du Conseil des ministres.
La création du CNAC s’inscrit dans les dispositions de la Stratégie nationale de cybersécurité adoptée en décembre 2022. Cette stratégie vise à « assurer au Niger une transformation numérique durable et efficace » et à « consolider la confiance des investisseurs et du public dans les technologies de l’information et de la communication ». Les autorités considèrent les TIC comme un véritable catalyseur du développement socio-économique, une approche partagée par de nombreux pays à travers le monde. L’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne qu’une cybersécurité robuste demeure indispensable pour permettre aux pays de tirer pleinement parti des opportunités offertes par ces technologies.
Cette attention portée à la cybersécurité intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des cyberattaques, conséquence de l’accélération de l’adoption et de la généralisation des services numériques. Dans une interview accordée en août 2024 à Africa Cybersecurity Magazine, Aïssata Chanoussi, directrice de la sécurité des systèmes d’information à l’Agence nationale pour la société de l’information, a indiqué que l’impact financier des cyberattaques variait entre 70 % et 400 % depuis 2022. Entre 2019 et 2025, le nombre d’abonnés mobiles au Niger est passé de 9,81 millions à 12,09 millions en 2022, puis à 16,5 millions en 2025, selon DataReportal. Sur la même période, le nombre d’abonnés Internet a augmenté de 2,33 millions à 3,72 millions, puis à 6,37 millions.
Pour rappel, le Niger se classe dans la quatrième catégorie (T4) sur 5 du « Global Cybersecurity Index 2024 » de l’UIT. Le pays affiche des performances relativement bonnes en matière de cadre réglementaire. Toutefois, des efforts restent nécessaires concernant les mesures techniques et organisationnelles, le développement des capacités et la coopération. Par ailleurs, dans son interview, Mme Chanoussi expliquait que les principaux défis de la cybersécurité dans le pays sont la sensibilisation de la population et la formation des talents dans le domaine.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le sport électronique est en pleine croissance en Afrique, porté par la jeunesse connectée et la démocratisation des technologies numériques. Cette tendance regorge d’opportunités économiques aussi bien pour les joueurs que pour les États.
La Guinée dispose désormais d’une Fédération e-sport, encadrant la pratique du sport électronique dans le pays. Rose Pola Pricemou (photo, à droite), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a assisté le samedi 11 octobre à la cérémonie officielle de lancement de cette nouvelle structure, aux côtés de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que d’acteurs du numérique, du sport et de la culture.
« Cette initiative marque une étape importante dans la reconnaissance de l’e-sport comme secteur d’avenir, alliant inclusion numérique, innovation, créativité et opportunités économiques pour la jeunesse guinéenne », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Le lancement de cette fédération intervient environ trois mois après la première édition du tournoi national « FIFA Champions Guinée 2025 », organisée les 27 et 28 juin au Chapiteau By Issa. Par ailleurs, l’opérateur de télécommunications Orange Guinée prévoit d’organiser, du 25 au 26 octobre, le tournoi « Orange FC Championship 2025 », destiné à désigner le meilleur joueur guinéen d’EA FC 26. Le vainqueur représentera la Guinée lors d’une grande finale au Maroc, réunissant les champions issus de 16 autres filiales d’Orange Moyen-Orient et Afrique, à l’issue de tournois similaires organisés dans la région.
Dans son intervention lors de la cérémonie de lancement, Mme Pricemou a souligné l’importance de soutenir ces dynamiques émergentes, de mobiliser les partenaires et sponsors, et d’encourager la jeunesse guinéenne à saisir pleinement ces opportunités. Selon un rapport de l’éditeur africain de jeux vidéo Carry1st et du cabinet d’étude de marché spécialisé Newzoo, le marché du jeu vidéo sur le continent africain a atteint 1,8 milliard USD en 2024, enregistrant une hausse de 12,4 % par rapport à l’année précédente. À l’échelle mondiale, la progression a été plus modérée, avec une croissance de 2,1 % sur la même période.
Isaac K. Kassouwi
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Chaque année, les fraudes liées aux médicaments psychotropes coûtent cher à l’Algérie, tant en termes de santé publique que de dépenses publiques. Le passage à l’ordonnance numérique pourrait sécuriser la chaîne de prescription et limiter le détournement de ces substances sensibles.
Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) relance son appel pour la mise en place d’un système d’ordonnance numérique, visant à encadrer la prescription et la dispensation des médicaments psychotropes. Selon le porte-parole du syndicat, Karim Merghemi, cette mesure s’impose pour sécuriser le travail des pharmaciens et lutter contre le trafic de substances sensibles.
« La numérisation du système de prescription est indispensable », a déclaré M. Merghemi lors d’une rencontre organisée à Alger par l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (Adpha). Il a souligné que l’ordonnance papier reste vulnérable aux fraudes, certains patients obtenant plusieurs prescriptions auprès de différents médecins pour alimenter le marché noir.
Le projet d’ordonnance électronique s’appuie sur la loi 23-05 de 2023, qui prévoit la création d’un répertoire national électronique des ordonnances pour les stupéfiants et psychotropes, accessible aux services de santé et aux autorités de contrôle. Le Snapo indique que la partie dédiée aux officines est finalisée, tandis que l’intégration côté médecins est encore en attente d’autorisations nécessaires pour sécuriser les données personnelles.
Parallèlement, le gouvernement avait annoncé l’an dernier son intention de créer une plateforme numérique nationale pour la gestion des pharmacies d’officine. Si cette initiative reste en cours, elle vise à offrir un suivi global des officines, de la disponibilité des médicaments et de la traçabilité des psychotropes et des antibiotiques, complétant ainsi les efforts pour moderniser le secteur pharmaceutique.
Si ces initiatives venaient à se concrétiser, elles pourraient transformer significativement le secteur pharmaceutique en Algérie. Le Snapo estime que l’ordonnance électronique représente un levier clé pour fiabiliser le circuit des médicaments et protéger les pharmaciens. La mise en œuvre rapide de ce dispositif pourrait réduire les risques de trafic, notamment de psychotropes comme l’ecstasy, et renforcer la conformité réglementaire, tout en garantissant que seuls les patients ayant réellement besoin de ces traitements y aient accès.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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