Les travaux de la composante tchadienne de la Dorsale transsaharienne à fibre optique ont été lancés en mai 2023. Le projet, confié au Groupement CGPS/LORYNE, devait initialement durer dix mois.
Le gouvernement tchadien demande aux entreprises concernées d’accélérer les travaux de la composante tchadienne du projet DTS, tout en veillant à ne pas compromettre la qualité des installations. Selon les autorités, l’infrastructure accuse un retard significatif, n’étant réalisée qu’à hauteur de 32 %.
Boukar Michel, ministre des Télécommunications, a constaté l’état d’avancement des travaux le jeudi 6 mars, lors d’une visite sur le terrain. Il était accompagné de ses collaborateurs et de responsables des entités sous tutelle, notamment l'Agence de développement des TIC (ADETIC) et l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Cet appel intervient après une intervention de M. Boukar Michel en mai 2024, où il avait déploré la lenteur des travaux et annoncé qu'une « décision drastique » serait prise. Lors d’une autre visite en octobre, le ministre, accompagné de représentants de l’Union européenne (UE) et de la Banque africaine de développement (BAD), avait souligné des progrès, bien que modérés, tout en affirmant que les travaux prendraient fin fin 2024 ou au début de 2025.
La composante tchadienne de la DTS est un élément clé de la stratégie de désenclavement numérique du Tchad. Ne disposant pas d'accès direct à la mer ni à des câbles sous-marins, le pays s’appuie sur ses voisins, notamment le Cameroun et le Soudan, pour son accès à l’Internet international. Cette infrastructure devrait aussi faciliter l’interconnexion avec des pays tels que le Niger, le Mali, le Nigeria, la Mauritanie et l’Algérie. Des discussions officielles avec l’Égypte ont également été lancées en décembre 2024, ouvrant la voie à d’autres collaborations.
« Pour une communication électronique dynamique, il faut une route pour le trafic des données numériques, et cette route, la plus appropriée de nos jours, n’est autre que la fibre optique. C’est pourquoi le Gouvernement se déploie avec l’appui de ses partenaires à développer les technologies de l’information et de la communication (TIC) », a déclaré le ministère des Télécommunications dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L'authentification de l'identité constitue un enjeu majeur de sécurité, essentiel pour les transactions en ligne, les services publics et la protection des données. Face à l'évolution rapide des techniques de fraude, amplifiée par les avancées technologiques, les États africains sont appelés à renforcer d'urgence leurs systèmes.
L’intelligence artificielle (IA) générative, technologie en plein essor, est en train de révolutionner de nombreux secteurs. Mais en Afrique, comme ailleurs, elle est également exploitée à des fins malveillantes. Les fraudeurs utilisent désormais ces outils pour créer de faux documents, des voix synthétiques et des images hyperréalistes, facilitant ainsi des escroqueries sophistiquées et des crimes financiers. Cette nouvelle vague de fraudes, alimentée par l’IA, pose des défis majeurs en matière de sécurité et de vérification d’identité, indique la société Smile ID dans son rapport « 2025 Digital Identity : Fraud in Africa Report Trends, tactics and key solutions to tackle fraud effectively ».
Une explosion des fraudes biométriques
L’un des aspects les plus préoccupants de cette tendance est l’augmentation des attaques de fraude biométrique. Grâce à la disponibilité d’outils d’IA gratuits ou peu coûteux, les fraudeurs peuvent désormais produire des deepfakes (fausses vidéos ou enregistrements audio) et de faux selfies de haute qualité. Selon les données récentes, les incidents liés aux deepfakes ont été multipliés par sept entre le deuxième et le quatrième trimestre de l’année dernière. Les anomalies de selfie, utilisées pour contourner les systèmes de vérification, représentent désormais 34 % des cas émergents de fraude biométrique.
Ces techniques permettent aux criminels de créer de fausses identités ou de manipuler des données biométriques existantes, rendant les systèmes de sécurité traditionnels de plus en plus vulnérables. L'Afrique de l'Ouest a enregistré la plus forte hausse du nombre de cas de fraude biométrique en 2024. Les cas d'usurpation d'identité ont augmenté dans la région, représentant 15 % des cas de fraude biométrique, contre moins de 5 % en 2023.
La fin des méthodes traditionnelles de vérification ?
Face à ces avancées technologiques, les méthodes traditionnelles de vérification d’identité semblent de plus en plus dépassées. L’IA générative permet aux fraudeurs d’imiter des individus en temps réel, avec un réalisme troublant. Les systèmes de sécurité basés sur la reconnaissance faciale ou la vérification de documents sont désormais vulnérables à des falsifications de haute qualité.
Les experts soulignent que l’accès facile aux outils d’IA générative a ouvert la voie à une industrialisation de la fraude. Les criminels peuvent produire en masse de faux documents, photos et vidéos, exposant ainsi des failles majeures dans les systèmes de protection actuels. Parmi les exemples les plus frappants de cette nouvelle ère de fraude. OnlyFake, une plateforme clandestine qui utilise des réseaux neuronaux avancés pour produire de faux documents d’identité d’une qualité impressionnante. Pour seulement 15 dollars par pièce, les utilisateurs peuvent générer des documents convaincants, capables de tromper les systèmes de vérification numérique. OnlyFake illustre parfaitement comment l’IA générative a supprimé les obstacles techniques autrefois réservés aux experts en falsification.
Au-delà du recours à l’IA dont l’usage croît dans la fraude biométrique, Smile ID indique que d’autres techniques sont aussi mises en œuvre notamment la fraude documentaire et la culture d’identité. La première méthode porte sur la manipulation ou falsification de documents d'identité. Cela inclut la contrefaçon, l'altération de documents authentiques et l'obscurcissement d'informations essentielles. Les techniques émergentes comprennent la manipulation de documents sur écran, les anomalies de portrait, la soumission de photocopies ou de documents numérisés altérés. Pour ce qui est de la culture d’identité, elle consiste à collecter de grandes quantités d'informations personnelles, souvent par des moyens illégaux, pour faciliter la fraude. Ces données sont utilisées pour créer des identités synthétiques, prendre le contrôle de comptes existants ou ouvrir des comptes frauduleux.
Des pertes financières croissantes
L’ensemble de techniques de fraude à l’identité qui se développent en Afrique n’a pas été sans conséquence. Malgré les améliorations des processus KYC (Know Your Customer, consiste à vérifier l'identité et l'intégrité des clients), les pertes financières dues à la fraude ont augmenté sur les principaux marchés. Au Nigeria, les banques ont signalé 42,6 milliards de nairas (28,2 millions $) en pertes dues à la fraude au deuxième trimestre 2024 seulement, dépassant ainsi le total des pertes de 9,4 milliards de nairas pour toute l'année 2023. Des tendances similaires ont été observées en Afrique du Sud, au Ghana, en Zambie et sur d'autres marchés africains clés.
L'Afrique de l'Est a enregistré le plus fort taux de signalement de tentatives de fraude biométrique et documentaire combinée en Afrique, soit 27 % en 2024. Ce phénomène, Smile ID explique qu’il est principalement dû à des documents d'identité obsolètes, incohérents et de mauvaise qualité dans des pays comme la Zambie, le Rwanda et le Soudan, qui continuent d'entraver les processus de vérification. L'Afrique de l'Ouest a connu une augmentation significative de son taux de 12 % en 2023 à 22 % en 2024, en raison de l'augmentation des tentatives de fraude biométrique. Les régions centrale et australe de l'Afrique affichent un taux respectif de 22% et 21%.
Les banques numériques ont enregistré un pic de tentatives de fraude à 35 % de toutes les vérifications biométriques et documentaires en 2024, suivies par la microfinance à 30 %. Ces institutions restent des cibles privilégiées pour les stratagèmes sophistiqués combinant l'identité, la prise de contrôle de comptes et le blanchiment d'argent. Les cartes d'identité nationale ont enregistré le taux de fraude le plus élevé en Afrique en 2024, à 27 %, ce qui reflète leur utilisation généralisée comme principale forme d'identification. Les permis de conduire ont suivi à 24 %, en raison de leur utilisation fréquente dans des contextes formels et informels, ce qui augmente leur exposition à une utilisation abusive. Pour les passeports, c’est 20%.
Une course contre la montre
Pour faire face à cette menace, les gouvernements, les institutions financières et les entreprises technologiques doivent redoubler d’efforts. Des solutions innovantes, comme l’intégration de l’IA pour détecter les deepfakes ou renforcer les systèmes de vérification biométrique, sont déjà à l’étude. Cependant, la rapidité avec laquelle les fraudeurs adaptent leurs techniques rend cette course contre la montre particulièrement complexe.
En Afrique, où les systèmes de sécurité numérique sont encore en développement dans de nombreux pays, l’impact de ces fraudes pourrait être dévastateur. Une collaboration internationale et un investissement accru dans les technologies de détection seront essentiels pour contrer cette menace grandissante, souligne Smile ID. L’IA générative, bien que prometteuse dans de nombreux domaines, représente donc un double défi pour le continent : exploiter son potentiel tout en se protégeant de ses usages malveillants.
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Porté par une croissance rapide du numérique, une population jeune et connectée, et des investissements massifs dans les infrastructures télécoms, le marché de l’Internet mobile se développe rapidement en Afrique.
D’ici 2030, le trafic mensuel de données par connexion mobile devrait presque quadrupler en Afrique subsaharienne, augmentant de près de 6 gigaoctets (Go). Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), cette croissance sera favorisée par plusieurs facteurs, notamment l'extension de la couverture des réseaux de téléphonie mobile à haut débit, la demande croissante de contenus à forte intensité de données, tels que les jeux et le streaming vidéo.
La croissance du trafic mensuel de données mobile sera particulièrement forte au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Elle devrait être multipliée par six. Les pays comme l’Angola, le Tchad ou encore la Guinée équatoriale verraient le trafic de données mobile décupler. Toutefois, la consommation de données mobile dans la région devrait rester inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui atteindra 8 Go, en raison d'une plus faible pénétration de la 4G et de la 5G.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est la région d’Afrique subsaharienne où le trafic de données mobile devrait être le plus élevé d’ici 2030 (10,1 Go).
La croissance du trafic de données mobile en Afrique subsaharienne sera portée aussi par une plus grande utilisation des smartphones, indique GSMA. L’Association estime que le taux d’adoption du smartphone devrait passer de 51% en 2023 à 81% en 2030. La CEDEAO, une fois de plus, sera la région la plus dynamique du fait de sa réactivité à mettre en œuvre les actions nécessaires au développement du secteur télécoms. Son taux d’adoption du smartphone de 54%, enregistré en 2023, devrait passer à 83% en 2030.
A cet horizon, les cinq premiers marchés de l'Afrique subsaharienne pour les smartphones devraient être le Nigéria (230 millions de connexions), l'Afrique du Sud (140 millions), l'Éthiopie (97 millions), la Tanzanie (92 millions) et le Kenya (72 millions).
Taux d’adoption du smartphone
Région |
2023 |
2030 |
CEEAC |
42% |
69% |
CEDEAO |
54% |
83% |
SADC |
53% |
81% |
CEA |
40% |
76% |
Ethiopie |
36% |
80% |
Le nombre de consommateurs des services de téléphonie mobile sera également le plus élevé dans la région CEDEAO.
Pénétration en % du nombre d’abonnés
Région |
2023 |
2030 |
CEEAC |
36% |
46% |
CEDEAO |
48% |
57% |
SADC |
43% |
51% |
CEA |
40% |
49% |
Ethiopie |
40% |
50% |
« D'ici 2030, la contribution économique des télécommunications mobiles atteindra 170 milliards de dollars en Afrique subsaharienne. Cette croissance proviendra principalement de l'expansion continue de l'écosystème du mobile et de ses retombées dans les autres secteurs d’activité, à mesure que ceux-ci bénéficient de plus en plus largement des gains de productivité et d'efficacité découlant de l'adoption des services mobiles », a soutenu GSMA. En 2023, la téléphonie mobile avait contribué à hauteur de 140 milliards $ à l’économie de l’Afrique subsaharienne.
Toutefois, pour que toutes les prévisions de la GSMA se concrétisent, les différents gouvernements d’Afrique subsaharienne devront prendre les mesures adéquates pour encourager l’investissement des opérateurs télécoms dans les réseaux. Dans le cas contraire, le volume d’argent consacré aux réseaux de téléphonie mobile connaîtra une courbe décroissante dès 2027, malgré des revenus relativement croissants.
Une attention particulière devra également être accordée à l’accessibilité du smartphone pour favoriser son adoption et faciliter l’accès des populations à Internet. GSMA recommande à cet effet d’éliminer les droits d'accises propres au secteur qui s'appliquent aux services de téléphonie mobile, notamment les droits de douane sur les téléphones portables, réduire les taux de TVA. Supprimer également les taxes forfaitaires à la consommation (taxes d'activation ou de numérotation, par exemple) qui contribuent à rendre ces services moins abordables.
Muriel Edjo
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Les autorités nigérianes misent sur le numérique pour améliorer la qualité des services publics. Par exemple, l’exécutif veut numériser 75 % des services publics d’ici 2027.
Le gouvernement nigérian veut simplifier l’accès des citoyens aux services numériques publics. L’exécutif a dévoilé cette semaine un cadre d’infrastructure publique numérique pour accompagner efficacement les citoyens tout au long de leurs vies grâce à une plateforme assurant l’interopérabilité entre tous les services publics.
« Il [le cadre, Ndlr] garantira également que les applications technologiques utilisées par l’administration soient conçues et exploitées sans cloisonnement, tout en respectant les responsabilités et mandats des différents ministères, départements et agences à tous les niveaux de gouvernement au Nigeria », a déclaré Bosun Tijani, ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique, dans une publication sur X, le mardi 4 mars. Il a ajouté que cette « approche gouvernementale intégrée » tire parti des capacités du secteur privé pour développer des services destinés au public.
Cette initiative devrait contribuer à accélérer la transformation numérique du Nigeria. En effet, la Banque mondiale considère la DPI (identité numérique, paiements numériques, partage de données) comme intermédiaire entre l’infrastructure physique et les applications sectorielles. L’institution de Bretton Woods estime que les pays disposant d’une bonne infrastructure publique numérique peuvent également maintenir le fonctionnement des services publics, du commerce, des hôpitaux, des écoles et d’autres activités grâce aux canaux en ligne.
Le développement du cadre intervient alors que le gouvernement nigérian ambitionne de numériser 75 % des services publics d’ici 2027. En attendant, les Nations unies ont classé le pays 144e mondial sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) en 2024 avec un score de 0,4815 sur 1. Bien que le pays soit au-dessus des moyennes en Afrique de l’Ouest (0,3957) et en Afrique (0,4247), il est en dessous de la moyenne mondiale. Pour le volet des services en ligne, le pays a un score de 0,5372.
Il convient toutefois de rappeler que le gouvernement nigérian n’a pas encore précisé le calendrier de mise en œuvre du cadre DPI. Par ailleurs, la mise en œuvre effective de ce cadre dépendra fortement de l’infrastructure numérique physique en place dans le pays, y compris la connectivité Internet, les appareils, les serveurs, les centres de données, le cloud, les routeurs... Pour le volet « infrastructure de télécommunications » de l’EGDI, le Nigeria a obtenu un score de 0,4836 sur 1.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le continent fait face à une hausse alarmante des cyberattaques qui menacent ses économies et ses infrastructures numériques. Face à cette menace croissante, la coopération devient essentielle.
Kaspersky, une entreprise mondiale spécialisée en cybersécurité et pionnière dans la lutte contre les cybermenaces, a signé le mercredi 5 mars un protocole d’accord stratégique de trois ans avec Smart Africa, une alliance regroupant plus de 40 pays africains engagés dans la transformation numérique du continent. Ce partenariat vise à renforcer la cybersécurité en Afrique à travers le développement des compétences, l’harmonisation des politiques et le renforcement des infrastructures essentielles.
« Ce protocole d’accord marque une étape clé dans notre mission de sécuriser l’avenir numérique de l’Afrique. En unissant nos forces avec Kaspersky, nous ne nous contentons pas de renforcer les compétences en cybersécurité et de combler les écarts de genre, mais nous jetons également les bases d’une coopération régionale solide et d’infrastructures cybernétiques de pointe », a déclaré Lacina Koné (photo, à droite), directeur général de Smart Africa.
L'initiative s’inscrit dans une dynamique plus large visant à améliorer la résilience numérique des pays africains. La Commission économique africaine des Nations unies indique que le faible niveau de préparation en cybersécurité coûte aux États africains en moyenne 10 % de leur PIB, soit près de 4 milliards de dollars par an, exclusivement dus à la cybercriminalité. Le Réseau Africain des Autorités de Cybersécurité (ANCA), récemment lancé par Smart Africa, représente un premier pas vers une coopération intergouvernementale plus efficace en matière de cybersécurité.
Grâce à cet accord, l’Afrique bénéficiera de formations de pointe via la Kaspersky Academy, d’un accompagnement pour l’élaboration de cadres réglementaires adaptés et du développement de centres d’opérations de sécurité (SOC). En intégrant la cybersécurité dans les priorités de la transformation numérique du continent, cette collaboration vise à assurer un espace numérique plus sûr, inclusif et résilient pour les années à venir.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le marché des paiements mobiles connaît une croissance rapide en Afrique, révolutionnant l'accès aux services financiers. Des acteurs majeurs comme Orange Money sont au cœur de cette transformation numérique, en proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins des populations.
Le mercredi 5 mars, lors du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) à Barcelone, Orange Money Burkina Faso a annoncé la mise à niveau de sa plateforme de services financiers mobiles avec Mobiquity® Pay X, une solution de nouvelle génération développée par Comviva. Cette évolution vise à renforcer l’innovation et à offrir une expérience utilisateur améliorée aux clients d’Orange Money dans le pays.
« Orange Money est l'un de nos principaux moteurs de croissance, contribuant de manière significative au développement économique et social au Burkina Faso. Nous sommes particulièrement impressionnés par l'architecture en microservices, la conception ouverte et la philosophie API-first de Mobiquity® Pay X, qui nous permettront d’étendre considérablement l’écosystème Orange Money dans la région et de fournir des services innovants à nos clients », a déclaré Christophe Baziemo, directeur général d'Orange Money Burkina Faso.
En Afrique de l'Ouest, le marché des services financiers mobiles connaît une forte expansion, portée par l’essor des paiements numériques et les initiatives des opérateurs pour renforcer l’inclusion financière. Selon les résultats financiers du Groupe Orange Côte d'Ivoire, dont fait partie Orange Burkina Faso, le groupe a terminé l'année 2024 avec un chiffre d'affaires consolidé de 1084,1 milliards FCFA (1,8 milliard $), en croissance de 6,6%. Cette performance est principalement alimentée par des secteurs clés, tels que la data mobile, Orange Money et la fibre, illustrant ainsi la demande croissante pour les services financiers mobiles dans la région.
La nouvelle plateforme, basée sur l'informatique en nuage, représente une solution de pointe offrant une suite complète de services de gestion de l'information, notamment pour l'argent numérique, les portefeuilles et les paiements. Son architecture robuste et évolutive garantit une expérience sécurisée et conviviale, tandis que la modularité améliorée permet une mise sur le marché accélérée de nouveaux services.
Avec plus de dix ans d’expertise dans les paiements numériques, Comviva a déployé sa plateforme Mobiquity® Pay dans plus de 60 projets répartis sur 45 pays. Cette modernisation devrait permettre à Orange Money Burkina Faso de lancer de nouveaux services plus rapidement, d’améliorer l’interopérabilité avec d’autres systèmes financiers et de renforcer la sécurité des transactions. À terme, l’initiative contribuera à dynamiser l’écosystème des paiements mobiles et à favoriser une inclusion financière accrue dans le pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange s’associe à Eutelsat pour fournir l’Internet par satellite en Afrique
La transformation numérique mondiale révolutionne divers secteurs, y compris l’automobile, avec l’intégration des TIC dans les véhicules. En réponse à cette évolution, la Tunisie se positionne pour tirer parti des nouvelles technologies, notamment les véhicules électriques et intelligents.
Le marché des véhicules intelligents, alimenté par des technologies avancées telles que l’intelligence artificielle, la connectivité et la conduite autonome, connaît une expansion rapide. Selon une étude du cabinet Modor Intelligence, le marché de l’intelligence artificielle automobile, évalué à 2,3 milliards de dollars en 2024, devrait atteindre 16,2 milliards de dollars d’ici 2026, soutenu par la forte demande des consommateurs et les initiatives gouvernementales visant à réduire les émissions de carbone.
La Tunisie, consciente de ces dynamiques mondiales, ambitionne de devenir un acteur clé de cette révolution technologique. C’est ce qui ressort de la deuxième réunion du comité de pilotage du projet « Automotive Smart City », tenue le mardi 4 mars. Cette initiative vise à créer une ville intelligente dédiée à l’industrie des véhicules électriques et intelligents, faisant du pays un centre névralgique et renforçant sa compétitivité sur la scène internationale.
Selon la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub (photo, au centre), le projet s’inscrit pleinement dans les grandes orientations de la stratégie nationale pour l’industrie et l’innovation, ainsi que dans le cadre du Pacte pour la compétitivité du secteur de la fabrication des équipements et composants automobiles à l’horizon 2027. Il prévoit, à terme, de porter la valeur des exportations à 13,5 milliards de dinars (4,4 milliards USD) d’ici 2027, tout en générant 150 000 nouveaux emplois dans les années à venir.
Ce projet s'inscrit également dans une dynamique de renforcement du secteur automobile tunisien, qui affiche déjà des performances notables. Les exportations tunisiennes de composants automobiles ont permis au pays d’occuper le deuxième rang à l’échelle africaine, témoignant du potentiel du secteur et de son rôle croissant dans l'économie nationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Tunisie discute de coopération avec l’Italie dans les TIC
Comme de nombreux pays africains, la Tunisie mise sur la coopération internationale pour développer un secteur du numérique en pleine croissance. C’est dans cette optique que la Tunisie s’est récemment rapprochée de l’Inde et de la France.
La Tunisie veut renforcer sa coopération avec l’Italie dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. La question a fait l’objet de discussions lors d’une rencontre le lundi 3 mars entre Sofiene Hemissi (photo, à droite), ministre tunisien des Technologies de la communication, et Alessandro Prunas (photo, à droite), ambassadeur d’Italie en Tunisie.
Au cours des discussions, les deux parties ont notamment mis l’accent sur les domaines liés à la promotion de l’innovation, du soutien à l’entrepreneuriat et au développement des start-up.
Cette potentielle coopération pourrait aider le gouvernement dans son ambition de transformation numérique, dont il a fait un pilier du développement socioéconomique. En 2024, la Tunisie s’est classée à la 87e place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le pays a affiché un score de 0,6935 sur 1, surclassant les moyennes africaines et mondiale. En matière de cybersécurité, la Tunisie a également été classée dans la troisième catégorie sur cinq par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays a de gros efforts à faire dans les mesures organisationnelles, le développement des capacités et la coopération.
De son côté, l’Italie est classée parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité. Selon l’UIT, cela démontre « un engagement fort en matière de cybersécurité à travers des actions coordonnées et pilotées par le gouvernement. Cela inclut l'évaluation, l'établissement et la mise en œuvre de certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées sur l'ensemble des cinq piliers ou jusqu'à tous les indicateurs ». Le pays affiche également un EGDI de 0,8355 sur 1 et se positionne à la 51e place mondiale.
Il convient de noter que les discussions entre les deux parties n’en sont qu’à leur début. Les contours exacts de la potentielle collaboration n’ont pas encore été définis, et aucun accord officiel n’a, pour l’instant, été annoncé. Il faudra donc suivre l’évolution des négociations pour en savoir davantage sur les orientations et les implications éventuelles.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L'Afrique, avec ses vastes territoires et sa population croissante, fait face à un besoin urgent de connectivité numérique. En dépit des progrès réalisés, de nombreuses régions restent exclues de l'accès à Internet, freinant ainsi leur inclusion économique et sociale dans un monde de plus en plus numérique.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) et Eutelsat, une société française de satellites, ont annoncé le mardi 3 mars la signature d’un partenariat visant à accélérer le déploiement de l’Internet par satellite en Afrique et au Moyen-Orient. L’objectif est de réduire la fracture numérique dans ces régions en fournissant un accès haut débit fiable et abordable, notamment dans les zones blanches privées de connectivité.
[PR] @orangeafrica and @EutelsatGroup announce a strategic partnership to accelerate the deployment of satellite Internet in Africa and the Middle East: https://t.co/ZnrQ4h46Al#MWC25 @orange pic.twitter.com/5vg8ckAPg9
— Orange Group Press Office (@OrangeGroupPR) March 4, 2025
« Ce partenariat illustre notre engagement à connecter tous les territoires et à réduire la fracture numérique en Afrique et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, Orange sert plus de 160 millions de clients dans la région et poursuit son ambition de permettre l’accès au numérique pour tous », a déclaré Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Ce partenariat repose sur l'utilisation du satellite Eutelsat Konnect, une technologie avancée permettant des débits allant jusqu’à 100 Mbps en téléchargement. Les premiers déploiements concerneront des pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la République démocratique du Congo, avec l’objectif de s'étendre progressivement à l’ensemble de la région. Cette initiative devrait permettre de combler l’écart de connectivité dans des régions reculées, en fournissant des solutions adaptées aux besoins des particuliers et des entreprises.
Cet accord s'inscrit dans une volonté commune de réduire la fracture numérique, en offrant un accès haut débit aux régions qui en sont actuellement privées. Selon le rapport « The Mobile Economy Sub-Saharan Africa 2024 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’Afrique subsaharienne est la région la moins connectée au monde où seulement 27 % de la population utilise des services d'internet mobile, ce qui laisse un écart de couverture de 13 % et un déficit d'utilisation de 60 %.
En combinant l’expertise d’Orange dans les télécommunications et l’innovation technologique d’Eutelsat dans le domaine du satellite, ce partenariat devrait permettre de proposer des offres adaptées aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, garantissant ainsi une connectivité sécurisée, fiable et performante. La complémentarité des offres de technologies fixes, mobiles et satellitaires permettra de connecter les territoires isolés et de répondre aux besoins croissants en accès Internet dans la région.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La montée des faux diplômes, facilitée par les outils technologiques, représente une menace croissante pour l'intégrité des systèmes éducatifs mondiaux. Cependant, les nouvelles technologies, telles que la blockchain, offrent des solutions innovantes pour lutter contre ce phénomène.
Une enquête de l’association tunisienne de lutte contre la corruption, rendue publique en 2023, a révélé que 120 000 à 200 000 fonctionnaires auraient été recrutés entre 2011 et 2021 sur la base de faux diplômes. Face à cette prolifération de documents falsifiés, le gouvernement tunisien a lancé, le vendredi 28 février, une initiative majeure : l’adoption du système arabe unifié de vérification de l’authenticité des diplômes basé sur la blockchain dans tous les établissements d’enseignement supérieur.
Ce système repose sur la technologie blockchain, qui permet de stocker chaque diplôme sous la forme d’un bloc unique, sécurisé et inaltérable. Cette caractéristique garantit que les dossiers académiques sont protégés contre la falsification, la fraude et les modifications non autorisées. Les établissements, les employeurs et les différentes parties prenantes pourront ainsi vérifier l’authenticité des diplômes instantanément, sans dépendre de processus administratifs longs et parfois inefficaces.
Un marché en pleine expansion
L’utilisation de la blockchain dans l’enseignement supérieur n’est pas une première mondiale. Dès 2017, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) a mis en place un programme de diplômes numériques sécurisés sur blockchain. En Afrique, des initiatives similaires émergent. Par exemple, au Nigeria, certaines universités expérimentent l’enregistrement des diplômes sur blockchain afin de garantir leur authenticité et de simplifier leur vérification.
Selon une étude de Market Research Future, le marché de la blockchain appliquée à l’éducation pourrait atteindre 1,3 milliard de dollars d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel estimé à 33,7 %. Cette progression témoigne de l’adoption croissante de cette technologie par les institutions éducatives, qui y voient une solution efficace pour sécuriser et simplifier la gestion des diplômes.
Un projet stratégique pour la Tunisie
En Tunisie, le projet s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il vise non seulement à garantir l’intégrité des diplômes, mais aussi à développer les compétences numériques, et à moderniser le secteur éducatif. L’initiative découle d’un accord de coopération signé en novembre 2024 entre la Tunisie et l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO). Un projet pilote mené dans trois établissements tunisiens a déjà prouvé l’efficacité de cette solution, ouvrant ainsi la voie à une généralisation à l’échelle nationale.
Au-delà de la lutte contre la fraude, cette innovation devrait faciliter la mobilité académique et professionnelle, en assurant une reconnaissance immédiate et incontestable des diplômes, aussi bien au niveau national qu’international. Elle constitue également une avancée stratégique pour le système éducatif tunisien, renforçant la crédibilité et la compétitivité de ses universités sur la scène mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour réussir la transformation numérique, il est essentiel d’identifier les défis et de mettre en œuvre des solutions adaptées. À Madagascar, l'accès limité aux infrastructures, le coût élevé de la connectivité et la pénurie de compétences numériques constituent des obstacles majeurs à surmonter.
Madagascar souhaite mettre en place une stratégie efficace pour s'intégrer pleinement dans l'économie numérique. Dans cette optique, le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a lancé, le jeudi 27 février à Antsirabe, une évaluation de l'état de préparation numérique ou Digital Readiness Assessment (DRA). Ce dispositif a pour but de dresser un diagnostic complet du secteur et d’identifier les actions prioritaires pour combler les retards.
Des défis liés à la couverture Internet et à la connectivité
Ces dernières années, Madagascar a fait des progrès significatifs, notamment grâce au développement du mobile money et à l’essor des start-up technologiques locales. Cependant, plusieurs défis demeurent. Le pays continue de faire face à des obstacles structurels majeurs tels que l’accès limité aux infrastructures numériques, un coût de la connectivité élevé et une fracture numérique en termes de compétences.
Selon les données de DataReportal, en janvier 2024, le taux de pénétration d'Internet à Madagascar était de 20,6 %, avec 6,31 millions d’utilisateurs pour une population totale de 30,68 millions. Toutefois, cette couverture reste inégale, particulièrement dans les zones rurales. En ce qui concerne le coût de la connectivité, le gouvernement malgache a annoncé en octobre dernier son intention de réduire les tarifs des services de télécommunications afin d’améliorer l’accès de la population à Internet. Malgré ces efforts, le coût de l’accès à Internet mobile représente encore 15,5 % du revenu national brut (RNB) mensuel par habitant, bien au-delà de la recommandation de l'Union internationale des télécommunications (UIT), qui préconise un seuil de 2 % du RNB mensuel par habitant.
La fracture numérique en termes de compétences constitue également un frein majeur. Le Plan stratégique du numérique 2023-2028 souligne qu’il manque environ 40 000 techniciens spécialisés pour permettre une transformation numérique effective du pays. Dans ce contexte, le ministère du Développement numérique a lancé un programme visant à former 6000 personnes aux métiers émergents du numérique sur les trois prochaines années, afin de répondre à ce besoin urgent.
Une feuille de route pour accélérer la transformation numérique
Pour relever ces défis, la DRA représente une première étape fondamentale. Cette évaluation repose sur cinq piliers clés : la connectivité, pour renforcer les infrastructures et réduire la fracture numérique ; la gouvernance, afin d'améliorer la coordination entre les acteurs du secteur ; la réglementation, pour créer un cadre juridique adapté à l’économie numérique ; les entreprises, pour encourager l’innovation et l’entrepreneuriat technologique ; et le capital humain, un investissement dans la formation aux compétences numériques.
La DRA ne se limite pas à une simple évaluation de la situation. Il constitue également la base d’une feuille de route stratégique, alignée sur les priorités de développement durable de Madagascar. Grâce à cette évaluation, le pays espère définir une vision numérique cohérente, qui non seulement accélérera sa transformation, mais contribuera également à réduire les inégalités d’accès aux opportunités offertes par le numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
La transformation numérique est une priorité du gouvernement congolais. Pour atteindre ces objectifs dans ce domaine, l’exécutif veut renforcer son infrastructure télécoms national.
Le nouveau centre de données national de la République du Congo devrait être inauguré en novembre prochain, selon le gouvernement. Les travaux de construction de l’infrastructure lancée au début de l’année 2024 sont déjà exécutés à hauteur de 80%.
Visite du chantier du Data Center National : Un projet stratégique pour la transformation numérique du Congo https://t.co/VoUH6Ii6ey
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) March 1, 2025
Léon Juste Ibombo (photo, à droite), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a révélé cela, le jeudi 28 février, lors d’une visite du chantier. Il était accompagné de Solomane Koné (photo, au centre), directeur général adjoint pour la région Afrique centrale de la Banque africaine de développement (BAD). L’institution panafricaine finance le projet à hauteur de 13 millions $.
Les spécificités et les caractéristiques du datacenter n’ont pas encore été révélées au public. Toutefois, on sait qu’il sera installé dans un bâtiment de trois niveaux extensibles, avec un sous-sol. L’infrastructure comprendra des salles dédiées aux serveurs, au contrôle et à la supervision, ainsi que des espaces de réunion et de conférence. Des zones seront également réservées aux équipements d’alimentation énergétique et de climatisation, garantissant le bon fonctionnement du centre de données.
Alors que le gouvernement congolais veut accélérer sa transformation numérique et en faire un pilier du développement socioéconomique, la mise en service du datacenter peut contribuer à renforcer l’infrastructure télécoms nationale. En 2024, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) a attribué au pays un score de 0,2776 sur 1 à l’indice de l’infrastructure télécoms qui fait partie de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI). Pour cet indicateur, le Congo affiche un score de 0,3391 sur 1, se positionnant à la 166e place mondiale sur 193. Son score est en dessous des moyennes en Afrique centrale (0,3354), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
L’infrastructure devrait également contribuer à la souveraineté numérique du Congo, selon les autorités. « Toutes les données qui vont être produites au Congo doivent être stockées quelque part. Actuellement, ces données sont stockées à l’étranger si bien qu’on a des noms de domaines de chez nous qui se terminent souvent par ".fr" ou ".com", alors que le nom de domaine du Congo est ".cg". Dorénavant, nous pourrons héberger toutes les données publiques au niveau du datacenter, ainsi que celles des opérateurs de télécommunications, des banques, des compagnies d’assurance et des autres sociétés privées qui veulent les faire héberger ici, y compris les sauvegardes des sites de stockage primaires éventuels qu’ils utilisent », avait déclaré Michel Ngakala, coordonnateur du Projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (CAB), composante du Congo, en 2024 au lancement des travaux.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Favoriser une zone de libre-échange entre les pays africains est au cœur des initiatives gouvernementales visant à renforcer l'intégration économique du continent. Cela passe par la mise en place de projets qui facilitent les échanges commerciaux et les transactions transfrontalières.
Le Global Finance & Technology Network (GFTN), une organisation fondée par l'Autorité monétaire de Singapour (MAS), a établi un partenariat avec les banques centrales du Ghana et du Rwanda pour lancer le projet Africa's Next-Gen Digital Payment Infrastructure, également connu sous le nom de « Project 54 ». L’initiative vise à déployer une infrastructure de paiement numérique de nouvelle génération, facilitant les transactions transfrontalières instantanées, sécurisées et à faible coût en Afrique. Le projet a été présenté le mardi 25 février lors du Forum Inclusive Fintech (IFF) à Kigali.
« En tant que gardiens du système financier, nous devons rester inébranlables dans notre mission de supprimer les barrières, d’autonomiser les entreprises et de créer des opportunités inclusives pour tous. Grâce à des initiatives comme celle-ci, nous façonnons l’avenir du paysage financier de l’Afrique », a déclaré John Rwangombwa, gouverneur de la Banque nationale du Rwanda.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui ambitionne de créer un marché unique à l’échelle du continent. Cependant, les coûts de transaction élevés et la lenteur des transferts de fonds constituent des freins majeurs. Selon un rapport de l'Institut d'étude de sécurité, en 2022, les envois de fonds vers l’Afrique ont atteint environ 100 milliards de dollars. Sur ce montant, 19,4 milliards de dollars ont été transférés en Afrique, ce qui souligne l'importance des flux financiers intracontinentaux.
Project 54 vise entre autres à faciliter les services de transferts d'argent entre les pays africains. L'initiative s’articule autour de trois piliers, à savoir : une infrastructure d'identité fiable qui garantit des identités numériques sûres, vérifiables et universelles qui facilitent les transactions financières transparentes ; un système de paiement interopérable qui crée une infrastructure normalisée permettant des transactions transfrontalières en temps réel au sein de l'écosystème financier africain ; et un cadre de passeports pour les licences des fintechs, permettant aux entreprises agréées dans l’un des deux pays d’opérer dans l’autre avec des exigences réglementaires allégées. Un accord a d'ailleurs été signé entre le Ghana et le Rwanda à cet effet.
Dans les prochains mois, les promoteurs du projet finaliseront la feuille de route, harmoniseront les approches réglementaires et lanceront des déploiements pilotes avant une adoption à grande échelle. Un modèle de tarification adapté aux transactions de différentes valeurs sera mis en place pour garantir la viabilité financière du système. De plus, les régulateurs, institutions financières, fintech et investisseurs seront impliqués dans la co-création d’un écosystème de paiement numérique durable.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’instar de nombreux pays africains, le Niger veut exploiter le numérique pour dynamiser son développement. Le gouvernement a mis en place à cet effet une feuille de route ambitieuse visant à moderniser l’administration, renforcer les infrastructures et élargir l’accès aux services.
Le Niger travaille actuellement à la mise en place d’une politique nationale de développement du secteur numérique. Le ministre de la Communication, des Postes et de l'Économie numérique, Sidi Mohamed Raliou (photo), a annoncé le mercredi 26 février, lors de son intervention sur les antennes de la Radio Télévision du Niger (RTN), que ce document, dont l’adoption est prévue dans le mois à venir, vise à structurer et accélérer la transformation numérique du pays. L’objectif est d’en faire un moteur de croissance et de modernisation.
Selon le ministre, cette politique nationale concernera l’ensemble des secteurs et des administrations du pays. Le but est de numériser l’administration afin d’éliminer progressivement les documents papier et d’optimiser la gestion des services publics. Elle sera accompagnée d’infrastructures de connectivité, notamment la fibre optique qui sera déployée pour interconnecter les différentes régions du pays.
L’initiative annoncée par le ministre fait partie d’un ensemble de projets stratégiques visant à renforcer le secteur numérique nigérien. Parmi ces projets, figure le déploiement de trois satellites, dont les missions couvriront les communications, la télédétection et la surveillance de l’espace aérien, et la construction d’un datacenter national pour sécuriser et centraliser les données numériques du pays.
En parallèle, il est prévu la création d’une Agence nationale de cybersécurité pour encadrer la protection des systèmes informatiques, lutter contre les cybermenaces et sensibiliser les citoyens aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité. De plus, le gouvernement prévoit d’améliorer l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones rurales.
Cette politique s’inscrit dans une volonté de modernisation des services numériques et d’attraction d’investissements dans le secteur des télécommunications. En 2024, le Niger affichait un score de 0,1578 sur 1 à l’indice des infrastructures télécoms (TII), un niveau bien inférieur à la moyenne africaine qui s’établit à 0,4534, selon les Nations Unies. En matière de gouvernance électronique, le pays se classe 187e sur 193 avec un indice de 0,2116 sur 1. Ces chiffres démontrent l’ampleur des efforts nécessaires pour améliorer la transformation numérique du pays.
Une fois adoptée, la politique nationale du numérique devrait, entre autres, transformer l’écosystème numérique du Niger en renforçant les infrastructures, en élargissant l’accès aux services en ligne et en améliorant la sécurité numérique. Le développement du haut débit et l’extension de la couverture Internet favoriseront une plus grande inclusion numérique, permettant aux citoyens et aux entreprises de bénéficier d’outils modernes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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