Des entrepreneurs africains et moyen-orientaux, porteurs de projets novateurs, sont à l'honneur pour des solutions qui allient impact social et transformation numérique. En mettant en avant ces start-up, le Prix Orange de l'entrepreneur social célèbre l'ingéniosité au service des défis régionaux.
Les grands lauréats internationaux du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM) sont connus. Il s'agit de la start-up marocaine SAVEY, de la tunisienne WeFix, et de l'ivoirienne Cocoa Shield. Elles ont été officiellement dévoilées au public, le mardi 12 novembre, lors d’une cérémonie internationale organisée à Casablanca au Maroc.
Selon le communiqué d'Orange, ces lauréats se sont distingués parmi 1600 candidats issus de 17 pays. Les projets primés dans cette 14e édition du POESAM couvrent divers domaines, notamment l'éducation, la santé, l'e-commerce, l'agriculture et l'environnement.
🥇La startup 🇲🇦#Savey remporte le Grand Prix International du #POESAM2024 en présence de @younessekkouri Ministre de l’Inclusion Economique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, de @Cheydema et @jerome_henique d'@orange
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) November 12, 2024
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Pour le Grand Prix international, la première place a été attribuée à la start-up marocaine SAVEY, qui propose une solution numérique et logistique pour réduire le gaspillage alimentaire, en proposant des produits alimentaires invendus ou proches de la date limite de consommation. Elle remporte un financement de 25 000 €.
La deuxième place est obtenue par la start-up tunisienne WeFix, qui met en avant une solution numérique visant à accompagner les particuliers et entreprises dans la gestion durable de leurs appareils électroniques et électroménagers. Cette start-up reçoit un financement de 15 000 €.
A la troisième place se trouve la start-up ivoirienne Cocoa Shield, une solution combinant IA et IoT pour surveiller et suivre les cultures de cacao et lutter contre les maladies qui les affectent. La start-up remporte un prix de 10 000 €.
Le Prix féminin international, récompensant une start-up dirigée par une femme avec un fort impact, a été attribué à MyTindy (Maroc). Il s'agit d'une plateforme en ligne reliant des artisans à des clients internationaux, permettant ainsi la vente directe et autonome de leurs produits. Elle reçoit un financement de 20 000 €.
Enfin, le prix coup de cœur a été décerné à Intella, une start-up égyptienne développant une solution de réduction du fossé entre les avancées de l'intelligence artificielle et le monde arabophone, via un moteur de transcription multi-dialecte arabe de la parole au texte, parmi les plus précis au monde.
En plus de ces distinctions, les gagnants nationaux du POESAM 2024, présents dans les 17 marchés d’Orange Middle East and Africa, bénéficieront d'un accompagnement au sein des Orange Digital Centers, leur offrant ainsi la possibilité de développer leurs activités au-delà de leurs frontières nationales, à travers ce réseau présent en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe.
Samira Njoya
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L'accès à l'Internet mobile en Afrique connaît une évolution rapide, mais des disparités de vitesse demeurent. Alors que certains pays enregistrent des vitesses de connexion performantes, d'autres peinent à suivre le rythme en raison de défis infrastructurels et technologiques.
L'Afrique du Sud domine le continent africain en matière de vitesse de téléchargement mobile, avec une moyenne de 34,5 Mbps, selon un rapport publié par la société d’analyse de données mobiles Opensignal, le lundi 11 novembre. Cette performance dépasse de 50 % celle du Zimbabwe, classé deuxième, et est quatre fois supérieure à celle de l’Angola, en dernière position.
Le rapport, intitulé « L'état de l'expérience des réseaux mobiles en Afrique » et réalisé dans 27 pays du continent, attribue ces disparités aux différences dans les investissements en infrastructures de réseau et dans la gestion du spectre. En Afrique du Sud, les efforts soutenus pour moderniser les infrastructures et l’adoption rapide des technologies 4G et 5G favorisent une connectivité plus rapide et fiable. A l'inverse, l'Angola reste dépendant de technologies plus anciennes comme la 2G, qui limitent les vitesses et la capacité d'utiliser des applications modernes. Ce problème affecte aussi d'autres pays tels que le Zimbabwe et le Mali, où les infrastructures restent à moderniser.
En matière de Qualité Cohérente (CQ), qui mesure la stabilité nécessaire pour des services comme les appels vidéo, l’Afrique du Sud et la Tunisie affichent de bons résultats, avec des scores de CQ de 58,6 % et 57,6 %, respectivement. Cependant, dans plus de la moitié des pays africains analysés, les scores de CQ restent en dessous de 30 %, ce qui signifie que la connectivité y est souvent instable et limite l'expérience utilisateur, en particulier dans des pays comme le Mali, la Guinée et le Cameroun.
Pour combler ces disparités, Opensignal estime que les gouvernements doivent « investir dans les infrastructures, assurer une allocation efficace du spectre, créer des cadres réglementaires de soutien, améliorer les compétences numériques, remédier au caractère abordable des appareils et promouvoir une adoption plus large des technologies 4G et 5G ».
Selon une étude de la GSMA, une augmentation de l'usage de l'Internet mobile pourrait ajouter environ 795 milliards de dollars au PIB africain entre 2023 et 2030, soulignant ainsi l’impact économique potentiel d’une connectivité améliorée sur le continent.
Samira Njoya
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Dans un monde de plus en plus numérisé, l’accès aux technologies devient un pilier essentiel du développement. Les initiatives visant à renforcer les compétences locales et à démocratiser l'accès aux outils numériques sont cruciales pour construire un avenir plus inclusif et prospère.
Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a inauguré le dimanche 10 novembre à Mamou la première unité d’assemblage d’ordinateurs portables fabriqués en Guinée. Elle est située au sein de l’Institut Supérieur de Technologie (IST). Ce projet, réalisé en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur, l’entreprise chinoise Green View et le partenaire local Guinea Technologie Innovation (GTI), marque un tournant dans l’ambition des autorités, visant à positionner la Guinée comme un acteur technologique majeur en Afrique de l’Ouest.
« La Guinée a besoin d’être un acteur de la technologie. Nous ne devons pas seulement consommer des téléphones et des ordinateurs portables, mais les fabriquer nous-mêmes. Nous avons des ressources, une vision, et il nous incombe de former les compétences qui concrétiseront cette vision », a déclaré le Premier ministre.
Ce projet s’inscrit dans la vision « Simandou 2040 », portée par le président de la transition, Mamadi Doumbouya, qui a pour objectif de moderniser et diversifier l’économie guinéenne. En parallèle, le gouvernement ambitionne de transformer Mamou en un pôle technologique régional, baptisé « Mamou Valley », où institutions académiques et entreprises collaboreront pour promouvoir l’innovation. Plusieurs initiatives sont déjà en cours, comme la construction d’universités régionales, la création de la Cité des sciences et de l’innovation, et la refonte des programmes de formation technologique.
Avec 4,87 millions d’internautes en janvier 2024, selon DataReportal, et un taux de pénétration d’Internet que le gouvernement guinéen estimait à 52 % en mai, le pays peut améliorer davantage l'inclusion numérique de la population. Mais le coût d'accès aux ordinateurs et smartphones demeure un défi. Ce projet d'assemblages d'ordinateurs portables devrait contribuer à franchir cet obstacle en rendant les technologies plus accessibles. En parallèle, il est attendu que cette initiative stimule le marché de l'emploi numérique tout en soutenant la transformation économique nationale.
Samira Njoya
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La modernisation du service postal en Afrique est devenue une nécessité à l’ère numérique. Dans un contexte où les modes de communication et de livraison évoluent rapidement, les services postaux doivent s'adapter pour répondre aux besoins changeants de la société.
Le Burkina Faso a entamé un ambitieux processus de transformation numérique de La Poste BF, son opérateur public de services postaux. Mardi 5 novembre, la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo), a présidé la présentation de nouvelles solutions numériques développées pour améliorer les services postaux et financiers du pays.
Parmi ces initiatives, Poste Money, une application mobile de services financiers qui permet l’envoi et la réception d’argent, les paiements marchands et la gestion de comptes. La plateforme propose également une fonction semi-offline pour servir les zones à faible connectivité. Cashless PDI est une autre plateforme innovante, conçue pour répondre aux besoins des personnes déplacées internes (PDI) du Burkina Faso. Cette solution numérique assure une distribution sécurisée et transparente des fonds d’aide, garantissant un accès direct aux bénéficiaires.
Pour améliorer ses services de base, La Poste a également développé DBOX (Delivery Box), une solution de distribution automatique du courrier. Elle permet de répondre à la demande croissante de services postaux rapides et sécurisés. En complément, des machines automatiques de dépôt seront installées, permettant aux clients de déposer de l’argent en libre-service.
Parmi les projets futurs, La Poste projette de lancer la Boîte de messagerie électronique postale (BMEP), une plateforme numérique dédiée aux échanges professionnels et personnels. En outre, l’institution prévoit de déployer « Poste Mobile » pour étendre les services financiers jusque dans les zones rurales et isolées.
Ces initiatives s’inscrivent dans les efforts du gouvernement burkinabé pour moderniser le service postal, conformément au plan national de numérisation et aux directives de l’Union postale universelle (UPU), dont le Burkina Faso est membre. Selon l'indice intégré pour le développement postal (2IPD) de 2023 de l'UPU, le pays affiche un niveau de développement postal faible, avec un score de seulement deux sur dix, soulignant l’urgence d’une modernisation de l’institution.
Samira Njoya
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La transformation numérique a le potentiel de révolutionner l'agriculture en Afrique. L'adoption de technologies innovantes peut améliorer la productivité et la compétitivité des agriculteurs à travers le continent.
L'Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que l'accès à la technologie et l'utilisation d'outils comme les mégadonnées, le GPS et les drones pourra augmenter les rendements des cultures en Afrique de 10,5 % à 20 % en cinq ans.
Dans son rapport « Driving Digital Transformation of African Economies », publié en mai 2024, l’organisation souligne par ailleurs que vulgariser les TIC dans l’agriculture africaine pourrait entraîner une hausse des profits de 23 % en cinq ans. La GSMA exprime ainsi la nécessité pour les Etats africains d’investir judicieusement dans le numérique, dont l’impact peut être une source de croissance dans divers secteurs stratégiques de l’économie.
Selon la GSMA, l'agriculture est un moteur important de la croissance et de l'emploi en Afrique. Les progrès récents permettent déjà de fournir une large gamme de services plus efficaces aux agriculteurs. « Par exemple, Aerobotics en Afrique du Sud fournit des services d'analyse de données et d'apprentissage automatique pour traiter l'imagerie aérienne provenant de drones et de satellites, fournissant des informations en temps réel sur la performance des cultures, les parasites, la santé des plantes, les niveaux d'irrigation ».
« Des technologies numériques encore plus simples peuvent améliorer l'efficacité des chaînes d'approvisionnement agricole grâce à une meilleure information et à une meilleure formation. Il a été constaté que les messages SMS envoyés aux petits exploitants de canne à sucre pour leur indiquer quand effectuer des tâches agricoles spécifiques augmentaient les rendements de 11,5 % », renseigne encore l’Association.
« En outre, la technologie peut relier les agriculteurs aux marchés de manière beaucoup plus efficace grâce à de nouveaux modèles d'agrégation, de logistique et de gestion de la chaîne d'approvisionnement. Par exemple, l'Ethiopian Commodity Exchange peut désormais mieux différencier la qualité du café ; sa technologie de traçage permet même à un petit agriculteur d'entrer directement en contact avec des acheteurs mondiaux », note la GSMA.
En Afrique, l'agriculture est un moteur clé de la croissance économique et de la sécurité alimentaire. De nombreuses organisations internationales comme les Nations unies appellent à sa transformation numérique pour améliorer la qualité des produits et les rendements. Cet intérêt pour le numérique dans l’agriculture explique la poursuite des investissements dans les start-up agritech au cours des cinq dernières années, même pendant la crise du financement des start-up de 2023, selon le rapport « State of AgTech Investment in Africa 2024 » de Briter Bridges.
En 2020, le secteur agricole représentait 13 % du financement total et 5 % du nombre total de levées de fonds. Même si le secteur ne représentait plus que 6 % du financement total et 6 % du nombre total de levées de fonds en 2023 selon Partech, le rapport « Agriculture in Africa 2023 » publié par Oxford Business Group en partenariat avec le groupe OCP présente des perspectives enthousiasmantes pour le secteur, avec une croissance annuelle de 44 % du secteur agritech africain entre 2023 et 2028.
Cependant, pour que les agriculteurs africains puissent pleinement bénéficier du potentiel transformateur du numérique, il est crucial d'étendre la couverture réseau, d'améliorer l'accès aux appareils mobiles et de rendre accessible le coût d’accès à Internet. Adresser ces préoccupations permettrait à un plus grand nombre d'agriculteurs de s'intégrer à l'économie numérique.
Selon le rapport « The State of Mobile Internet Connectivity 2024 » de GSMA, augmenter l'utilisation de l'Internet mobile pourrait ajouter 795 milliards de dollars au PIB africain entre 2023 et 2030.
Samira Njoya
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Dans le but d’aider les populations à économiser de l’argent, un tech entrepreneur a mis en place une solution sur mesure. Il a pour ambition de s’étendre à plusieurs pays dans les mois à venir.
Chumz est une solution fintech développée par une jeune pousse kényane. Elle permet aux utilisateurs d’épargner et d’investir de l’argent en leur envoyant des messages basés sur le comportement et les dépôts d’argent. La start-up, basée dans la ville de Nairobi, a été fondée en 2019 par Samuel Njuguna.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois, d’après les données de Play Store. L’utilisateur, après téléchargement de l’application, se crée un compte puis accède aux divers services proposés par Chumz. Il peut ensuite créer des objectifs d’épargne et d’investissement à atteindre puis passer à l’action dès que possible. Les objectifs peuvent être individuels ou collectifs.
Ainsi, au sein de l’application, l’utilisateur peut ajouter ses amis ou les membres de sa famille pour mettre en place des objectifs d’épargne ou d’investissement communs. Chumz permet d’épargner à partir de 5 shillings kényans (environ 0,04 $). Depuis l’application, il est possible de suivre l’évolution de l’épargne et d’obtenir des rapports au fil du temps.
« Par exemple, si un utilisateur dépense de l'argent dans un pub [un bar, Ndlr], l'application lui suggère d'investir une partie de cet argent au lieu de tout dépenser. De même, si un utilisateur reçoit de l'argent mobile, l'application lui propose d'en épargner une partie. Notre application offre aux utilisateurs un moyen facile, pratique et accessible d'épargner et d'investir, ce qui les aide à atteindre leurs objectifs financiers », a indiqué Samuel Njuguna.
La start-up a des ambitions d’expansion. Après avoir passé la barre des 200 000 utilisateurs, elle veut investir le marché rwandais. La Tanzanie, l’Ouganda et le Botswana font partie du plan d’extension de la jeune pousse dans les mois à venir. En 2026, Chumz a pour objectif d’atteindre le million d'utilisateurs sur son marché local, le Kenya.
Adoni Conrad Quenum
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La coopération numérique est un levier clé pour soutenir la transformation technologique des nations. Elle permet aux pays partenaires de surmonter ensemble les défis du numérique et d'encourager l'innovation pour favoriser la croissance économique.
Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Kibassa Maliba (photo), effectue actuellement une visite officielle à Varsovie, en Pologne, dans le but de renforcer la coopération numérique entre les deux nations. Cette visite, amorcée le jeudi 7 novembre, vise à finaliser des protocoles d’accord portant sur des projets essentiels pour le développement numérique de la RDC.
Son Excellence Augustin Kibassa Maliba est arrivé ce jeudi 07 novembre, à Varsovie pour une visite officielle dans le cadre de la coopération #numérique RDC-Pologne. Son agenda prévoit la signature des protocoles d'accords pour des projets d'infrastructures numériques en #RDC. pic.twitter.com/Q66dMY4c2r
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 7, 2024
Selon un communiqué du ministère congolais chargé des TIC, les accords prévoient une coopération dans plusieurs domaines numériques clés, notamment la modernisation des infrastructures avec le développement de réseaux à haut débit et la création de centres de données pour renforcer la connectivité. La cybersécurité occupe également une place centrale, avec des initiatives visant à renforcer les capacités de défense contre les cyberattaques.
Un autre volet vise à soutenir l'e-gouvernement en numérisant les services publics pour accroître l’efficacité et l’accessibilité des services aux citoyens. Par ailleurs, la création de centres de formation en TIC fait également partie de l’accord, avec l’objectif de former de jeunes talents dans le secteur numérique et de stimuler l’innovation, notamment en appuyant les start-up technologiques.
Cette démarche s'inscrit dans le Plan national du numérique « Horizon 2025 », lancé pour répondre aux objectifs de transformation numérique de la RDC. Elle fait suite à une récente rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue polonais Andrzej Duda, qui a eu lieu en marge de la 79ᵉ session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York en septembre. Les deux chefs d’Etat avaient annoncé de futurs partenariats dans les domaines de la transformation numérique ainsi que de la défense.
Dans le cadre de cette collaboration, la Pologne mettrait à disposition son expertise, notamment en matière d’infrastructures de connectivité. Actuellement, avec un réseau à très haute capacité couvrant 81,1 % des ménages, la Pologne se distingue dans le domaine de la fibre optique, un modèle dont la RDC pourrait s’inspirer pour atteindre ses propres objectifs de connectivité d’ici 2050. En s’appuyant sur cette expertise, la RDC aspire à atteindre plus de 50 % de couverture en fibre optique et à connecter plus de 90 % de sa population au réseau mobile à l’horizon 2050, permettant ainsi une transformation numérique en profondeur et un développement économique inclusif.
Samira Njoya
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Le gouvernement zimbabwéen veut protéger les données personnelles des citoyens dans un contexte marqué par l’adoption croissante des plateformes de réseaux sociaux. En 2023, le gouvernement avait déjà criminalisé la diffusion de contenus intimes de personnes sans leur consentement.
Au Zimbabwe, les administrateurs de groupes WhatsApp à des fins professionnelles sont désormais tenus d’obtenir une licence de protection des données. La mesure a été annoncée le mercredi 6 novembre par Tatenda Mavetera, ministre des TIC, lors d’un déjeuner de travail réunissant les parties prenantes du secteur sur la mise en œuvre de la loi et des règlements relatifs à la cyberprotection et à la protection des données que prévoit cette licence.
Les licences sont classées par catégories (de 1 à 4) en fonction du nombre de personnes concernées par les données collectées. Le nombre de membres dans un groupe WhatsApp étant limité à 1024, les licences pour les administrateurs relèvent des catégories 1 et 2, couvrant respectivement de 50 à 1000 membres et de 1001 à 100 000 membres. Les frais pour la licence de catégorie 1 sont de 50 $, contre 300 $ pour la licence de catégorie 2. La licence est valable pour 12 mois, renouvelables.
Les administrateurs de groupes WhatsApp ont six mois après la promulgation de la loi et des règlements sur la cyberprotection et la protection des données pour se mettre en conformité. Passé ce délai, les contrevenants s’exposent à une amende de niveau 11 (1000 $), une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans ou aux deux sanctions. Le non-renouvellement de la licence est également passible de ces sanctions.
Cette initiative du gouvernement zimbabwéen devrait contribuer à renforcer la sécurité des données personnelles dans un contexte de prolifération des échanges numériques et de multiplication des cybermenaces. Par exemple, en 2023, l’exécutif a criminalisé la diffusion de photos ou de vidéos intimes de personnes sans leur consentement sur des plateformes de réseaux sociaux telles que WhatsApp et Twitter. La sanction prévue va jusqu’à 5 ans de prison.
Isaac K. Kassouwi
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L'intégration des technologies numériques dans la valorisation du patrimoine immatériel est une approche innovante pour préserver les cultures et les traditions. En Afrique, plusieurs pays utilisent ces outils pour renforcer la visibilité de leur patrimoine et stimuler le développement économique.
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye (photo), considère l’intégration des technologies numériques dans la préservation et la valorisation du patrimoine immatériel comme une véritable opportunité pour le Sénégal. Lors de la cérémonie d’ouverture de la 15ᵉ Biennale de l'art africain contemporain de Dakar, le jeudi 7 novembre, il a encouragé les acteurs culturels à exploiter les outils numériques pour enrichir et diffuser l’héritage culturel du pays à une échelle mondiale.
« Les technologies numériques ont transformé la chaîne de valeur culturelle, si bien que l’économie culturelle est de plus en plus numérique. Le numérique offre une opportunité à saisir dans la valorisation de notre riche patrimoine immatériel. Le secteur culturel national devra davantage saisir et exploiter les potentialités considérables offertes par le numérique », a déclaré le président Faye.
Cet appel à l’action s’inscrit dans le contexte de la Biennale, un événement majeur qui, au-delà de sa fonction artistique, s’efforce de placer la culture au centre des enjeux contemporains. Il rejoint ainsi les recommandations du rapport de 2018 de l’UNESCO, intitulé « Repenser les politiques culturelles : la créativité au cœur du développement ». Ce rapport met en lumière la transformation de la chaîne de valeur culturelle, soulignant le rôle central du numérique dans l’évolution de l’économie culturelle.
L’impact de cette vision pour le Sénégal est considérable. En intégrant pleinement les technologies numériques, le pays pourrait non seulement préserver et valoriser son patrimoine culturel immatériel, mais aussi stimuler son économie créative, créant de nouvelles sources d’emploi pour les jeunes et les femmes. La transformation numérique facilitera la gestion des données culturelles, l’archivage, l’accessibilité des œuvres, ouvrant ainsi la voie à une redéfinition du rôle du Sénégal sur la scène culturelle mondiale.
Samira Njoya
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Depuis le début de l’année, les véhicules d’investissement se constituent sur le continent pour financer l’écosystème start-up. Plusieurs entreprises se sont associées pour lancer une nouvelle initiative dans ce sens.
Mara Group, un conglomérat fondé par le britannique Ashish Thakkar, a annoncé la création d’un véhicule d’investissement d’un montant de 250 millions $ pour soutenir les start-up africaines. L’accord a été signé en marge de l’édition 2024 de la Future Investment Initiative qui s’est déroulée la semaine dernière à Riyad, en Arabie saoudite.
Mara Group s’est associé à l'accélérateur technologique Startupbootcamp et à Blend Financial Services, une société d’investissement indienne, pour mener à bien ce projet. Le futur fonds se consacrera aux start-up en phase de croissance et aux financements de pré-introduction en bourse. Il se focalisera sur l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, la Côte d'Ivoire et l’Egypte.
Outre la Côte d’Ivoire, les quatre autres pays ciblés représentent les écosystèmes start-up les plus attractifs en matière de financement sur le continent. Selon les données de Partech Africa, les jeunes entreprises du « Big Four », Afrique du Sud, Nigeria, Kenya et Egypte, ont attiré en 2023 près de 79 % du volume total de financements en capital-investissement, soit 1,79 milliard $. En 2022, elles avaient capté 72 % des financements, pour un montant de 3,5 milliards $. Les start-up ivoiriennes, quant à elles, ont levé 33 millions $ en 2022 et 21 millions $ en 2023, faisant de la Côte d’Ivoire le seul pays francophone inclus dans ce projet.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de raréfaction des capitaux dans l’écosystème technologique africain depuis 2023, une année marquée par une baisse significative des levées de fonds pour les start-up. Selon les données d'Africa: The Big Deal, les start-up africaines ont levé 1,7 milliard $ depuis le début de l’année, soit une baisse de 32 % par rapport à la même période en 2023.
Adoni Conrad Quenum
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Dans un contexte de croissance urbaine rapide, les solutions de mobilité intelligente deviennent essentielles pour améliorer la sécurité et la fluidité du trafic. Ce type de système connecté optimise les réseaux routiers et répond aux défis de l’urbanisation.
Les axes routiers de Dakar seront bientôt dotés d’un système de transport intelligent et connecté, développé par Huawei dans le cadre d’un partenariat entre le Sénégal et la Chine. Ce système novateur a été présenté le mercredi 6 novembre par l’entreprise technologique chinoise aux membres du gouvernement sénégalais.
Ce mercredi 6 novembre j’ai co-présidé avec mon homologue du Ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et Aériens, Monsieur El Malick Ndiaye, une session de présentation du système de transports intelligents et connectés, développé par HUAWEI.
— SALL Alioune (@SALLAlioune20) November 6, 2024
Ce projet… pic.twitter.com/wf7SYA5hBm
« Ce projet structurant d’envergure nationale, avec une forte composante numérique, constitue une illustration parfaite de l’exigence de coordination des initiatives numériques de l’Etat du Sénégal. Cette démarche concertée s’inscrit dans une logique d’impulsion d’une gouvernance harmonisée du numérique », a déclaré Alioune Sall (photo, à gauche), ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
Le projet prévoit d'équiper la ville de Dakar de technologies intelligentes visant à optimiser la mobilité et renforcer la sécurité routière. Les dispositifs envisagés incluent : un système de vidéo-verbalisation pour repérer et sanctionner les infractions ; des panneaux à messages variables (PMV) permettant de diffuser des informations en temps réel aux conducteurs ; ainsi qu'un centre de contrôle urbain doté de technologies de pointe pour superviser le trafic. De plus, des points de contrôle seront installés afin de détecter les excès de vitesse et autres comportements à risque, contribuant ainsi à une gestion plus sécurisée et fluide de la circulation dans la capitale.
Cette initiative s’inscrit dans les ambitions du gouvernement de sécuriser les infrastructures critiques et de bâtir des villes intelligentes et sûres, gages de souveraineté et de développement de l’économie numérique, tel que prévu dans l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ».
La région de Dakar, avec une population de plus de 4 millions d’habitants selon le recensement national de 2023, fait face à des défis croissants en matière de transport, notamment les embouteillages, la pollution et l’insécurité routière. Une étude du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD), partagée par son directeur général Thierno Birahim Aw, révèle que les externalités négatives du transport dans la capitale engendrent une perte annuelle de près de 900 milliards FCFA (1,4 milliard de dollars) pour l’économie sénégalaise, soit environ 6 % du PIB national.
Le nouveau système de transport intelligent, une fois déployé, devrait apporter des améliorations significatives en matière de sécurité et de gestion du trafic. Grâce au dispositif de vidéo-verbalisation, les infractions seront détectées en temps réel, augmentant ainsi les recettes pénales et incitant à une meilleure discipline des usagers de la route. En cas d’incidents, le centre de contrôle équipé de technologies de pointe facilitera une intervention rapide, assurant une meilleure coordination avec les services d’urgence.
Samira Njoya
Alors que les échanges mondiaux évoluent rapidement vers des écosystèmes numériques, les collaborations internationales dans ce domaine deviennent essentielles pour renforcer l’innovation et une inclusion numérique plus large.
L’Afrique du Sud et l’Inde vont renforcer leur collaboration dans le numérique. Une réunion stratégique à cet effet s’est tenue le mardi 5 novembre entre le haut-commissaire de l'Inde en Afrique du Sud, Shri Prabhat Kumar (photo, à gauche), et le ministre sud-africain des Communications et des Technologies numériques, Solomon Solly Malatsi (photo, à droite).
Cet échange visait à approfondir les partenariats bilatéraux dans les domaines des technologies numériques et de la connectivité, en se concentrant sur des secteurs clés tels que l’informatique, les plateformes de paiement numériques et la cybersécurité. « Il est essentiel de doter les fonctionnaires de compétences numériques pour que l’Afrique du Sud puisse prospérer aux côtés des leaders mondiaux de la technologie », a déclaré Solomon Solly Malatsi.
Cet échange s'inscrit dans le cadre d'un mémorandum d'accord signé entre les deux pays, qui met l'accent sur des objectifs stratégiques, notamment l'expansion de la connectivité à large bande et le renforcement des mesures de cybersécurité. Une évaluation des progrès réalisés dans ce partenariat est prévue pour début 2025, avant le sommet du G20 qui se tiendra en Afrique du Sud, afin de réajuster les priorités et d’aligner les stratégies sur les besoins futurs.
L’Inde, riche de son expérience dans le numérique, peut offrir une expertise précieuse à l'Afrique du Sud. Dans le domaine des paiements numériques, son interface de paiement unifiée (UPI), lancée en 2016, a rencontré un franc succès. La plateforme a enregistré plus de 100 milliards de transactions pour l'année 2023 seulement. En cybersécurité, l'Inde se démarque également avec des initiatives telles que la création, en octobre dernier, d'une unité de 5000 cyber-commandos dédiés à la protection des infrastructures informatiques et à la réponse aux incidents de cybersécurité.
Pour l'Inde, cette collaboration pourra offrir des opportunités significatives pour étendre son influence technologique et économique en Afrique. De plus, cette coopération pourrait contribuer à renforcer l’image de l’Inde en tant que partenaire technologique clé dans le développement numérique global, en particulier à un moment où le continent africain connaît une forte demande de services numériques et de connectivité.
Samira Njoya
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Les citoyens tchadiens se plaignent souvent de la mauvaise qualité des services télécoms en particulier l’Internet. La dernière grosse panne est intervenue le 15 octobre et a duré environ 24 heures.
Boukar Michel (photo), ministre tchadien des Communications, de l’Economie numérique et de la Digitalisation de l’administration, a annoncé plusieurs projets pour moderniser le réseau télécoms national et réduire les coûts des services pour les consommateurs. Il s’est exprimé le mardi 5 novembre devant le Conseil national de transition, à l’occasion de l’adoption d’une loi modifiant l’article 13 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Bientôt un nouvel opérateur mobile sur le marché
Les initiatives comprennent la mise en service prochaine du réseau de Salam, filiale de l’opérateur historique Sotel. Cela viendra mettre fin au duopole Airtel - Moov Africa. Au troisième trimestre 2024, Moov Africa Tchad, filiale de Groupe Maroc Telecom, a déclaré 6,7 millions d’abonnés. Fin septembre 2023, la société revendiquait déjà une part de marché 55 %, faisant de lui le leader du marché.
L’arrivée de Salam devrait renforcer la concurrence sur le marché des télécoms, au bénéfice des consommateurs tchadiens en quête de services de qualité à des prix abordables.
Par ailleurs, le gouvernement cherche à ouvrir 60 % du capital de Sotel à un investisseur privé pour apporter les ressources techniques et financières nécessaires à sa revitalisation et renforcer sa compétitivité face à Airtel et Moov Africa. L’opérateur historique a vu son nombre d’abonnés fixes et mobiles décroître pendant sept ans pour atteindre 23 907 en 2020, selon l’ARCEP.
Une infrastructure télécoms renforcée
Boukar Michel a également annoncé le déploiement de 200 sites télécoms équipés de technologies 3G et 4G, pour améliorer la couverture nationale. D’après la plateforme de données DataHub de l’Union internationale des télécommunications (UIT), les réseaux 3G et 4G couvraient respectivement 68 % et 36 % de la population en 2022. La 2G couvrait 86,8 % de la population tchadienne, tandis que la 5G n’a pas encore été déployée.
Cette initiative vise également à moderniser le réseau pour améliorer la qualité du service dans un contexte de dégradation de la disponibilité des services télécoms constatée ces derniers mois. La dernière grosse panne est intervenue le 15 octobre et a duré environ 24 heures. Dix jours plus tard, Airtel Tchad a connu une interruption de ses services voix, SMS et Internet pendant plusieurs heures.
Le déploiement de ces infrastructures s’inscrit dans la stratégie du gouvernement pour renforcer le réseau numérique, notamment à travers le projet de la Dorsale transsaharienne de fibre optique. Ce projet doit interconnecter le Tchad à ses voisins et offrir un accès indirect aux câbles sous-marins via des pays côtiers comme le Nigeria, le Bénin et l’Algérie, qui disposent chacun de connexions à plusieurs câbles sous-marins. La finalisation du projet est prévue pour la fin de l’année ou début 2025.
Ces nouvelles capacités devraient améliorer la qualité d’Internet au Tchad, un pays enclavé qui dépend actuellement du Cameroun et du Soudan pour sa connexion au réseau international.
L’arrivée de Starlink
Le ministre a également révélé que des discussions sont en cours avec le fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink. Le gouvernement espère que l’arrivée de la filiale de l'américain SpaceX contribuera à réduire le coût d’Internet.
Starlink prévoit de démarrer ses activités commerciales au Tchad en 2025, sous réserve d’obtention des autorisations réglementaires. Les tarifs pour le Tchad ne sont pas encore connus. Par exemple, au Bénin, où Starlink est présent depuis novembre 2023, l’abonnement mensuel coûte 30 000 francs CFA (environ 50 $), avec un terminal vendu à 400 000 FCFA.
Isaac K. Kassouwi
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Le pays poursuit la mise en œuvre de sa stratégie spatiale nationale lancée en 2018. Son premier satellite a été lancé en novembre 2022.
Zimsat-2, le deuxième satellite d’observation de la Terre du Zimbabwe, a été lancé le mardi 5 novembre par Glavkosmos, filiale de l’agence spatiale russe Roskosmos. Le nanosatellite est le fruit d’une collaboration entre l’Agence nationale géospatiale et spatiale du Zimbabwe (ZINGSA) et une université publique russe basée dans la ville de Koursk.
Ce lancement fait suite à celui de Zimsat-1, le premier satellite zimbabwéen, en novembre 2022 qui est devenu opérationnel au premier trimestre 2023. Lors de son lancement, les autorités zimbabwéennes avaient annoncé que les données collectées par ce nanosatellite pourraient notamment aider le pays à mieux gérer ses ressources naturelles, à se prémunir contre les catastrophes naturelles et à surveiller les changements climatiques.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du programme spatial zimbabwéen, lancé en 2018 avec la création de la ZINGSA. Cette agence vise à exploiter le « potentiel illimité » de l’espace pour répondre à des défis pressants et explorer de nouvelles perspectives en matière de connaissances et d’opportunités. Elle ambitionne également de rendre la technologie spatiale accessible à tous les segments de la société zimbabwéenne. La ZINGSA collabore déjà avec des partenaires pour développer de nouveaux satellites.
Zimsat-2 devrait faciliter la prise de décision dans plusieurs secteurs de l’économie zimbabwéenne, dont l’agriculture. « Les données recueillies dans le cadre de cette mission seront utiles pour l’investigation et la surveillance de la santé des cultures, la prévision des rendements, la détection des carences en nutriments des plantes, la classification des types de végétation et le calcul de l’indice de végétation par différence normalisée (NDVI) », a déclaré Painos Gweme, coordinateur de la ZINGSA, dans une interview accordée au média local The Sunday Mail.
Isaac K. Kassouwi
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