À la veille des élections de 2021 en Ouganda, le gouvernement a suspendu l’ensemble des plateformes de réseaux sociaux, affirmant vouloir limiter la propagation de la désinformation en ligne. Si la plupart de ces plateformes ont depuis été rétablies, Facebook reste, lui, inaccessible.
Suspendue depuis janvier 2021, la plateforme de réseau social Facebook pourrait bientôt être restaurée en Ouganda. Chris Baryomunsi (photo), ministre des Technologies de l'information et de l'Orientation nationale, a révélé mardi 11 février que les discussions engagées avec la société américaine Meta à cet effet sont sur le point d’aboutir.
Le ministre s’exprimait lors du « CEO-Consumer Forum » organisé par la Commission des communications de l'Ouganda (UCC) à Kampala, où il a rencontré l’équipe de Facebook. Il a déclaré qu’il ne devrait plus y avoir de problème majeur une fois que les deux parties auront trouvé un accord. Toutefois, Facebook devra s’abstenir de se mêler à la politique partisane locale et se contenter de fournir ses services.
« Le problème avec Facebook est survenu lors de la dernière période électorale, lorsque la plateforme a adopté une position partisane dans notre politique locale. […] Une plateforme comme Facebook ne devrait pas prendre parti dans notre politique locale. Lorsqu’ils ont commencé à supprimer les comptes des membres du parti au pouvoir tout en semblant soutenir l’opposition, cela n’était pas acceptable », soutient M. Baryomunsi.
Jusque-là, la situation entre les deux parties n’avait pas beaucoup évolué. En décembre 2022, le président Yoweri Museveni avait déjà déclaré que le gouvernement restaurerait l’accès à Facebook lorsqu’il arrêterait de « jouer des jeux ». « Facebook est arrogant. Ils étaient utilisés pour nous attaquer. Quand nos propres gens ont essayé de répondre, ils nous ont réduits au silence. Cela fait deux ans que Facebook a été chassé de l'Ouganda. Quand j'ai vérifié, les boda-bodas [taxi-motos, Ndlr] et les taxis circulaient toujours ; même les matooke et le lait continuaient d'arriver. J'espère que Facebook sait maintenant qui est aux commandes de l'Ouganda ! », avait-il déclaré.
La restauration de l’accès à Facebook devrait être un soulagement aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. En décembre 2023, l’avocat d’un groupe de PME avait déclaré que la fermeture de Facebook a fait perdre 17,5 millions $ aux entreprises locales. Le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux dans le pays est passé de 3,4 millions en 2021 à 2,4 millions en 2025, selon DataReportal. Par ailleurs, la restauration devrait renforcer la sécurité des populations ougandaises en ligne, étant donné que l’utilisation des VPN pour accéder à la plateforme les expose à des risques de cyberattaques, entre autres.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Alors que l’Afrique se lance dans l’ère du numérique, sa main-d’œuvre qualifiée dans ce domaine demeure faible dans plusieurs segments. Bien que plusieurs initiatives publiques tentent d’y remédier, elles se heurtent parfois aux contraintes budgétaires des États, offrant ainsi une aubaine au secteur privé.
Les autorités de la République du Congo ont reçu, le lundi 10 mars, Thione Niang, un expert sénégalais en intelligence artificielle et promoteur du programme de formation en compétences numériques Give1project. Il faisait partie de la délégation conduite par Adama-Dian Barri, représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Congo.
Le but de la visite était d’intégrer le pays d’Afrique centrale au Give1project, qui prévoit de former 25 000 jeunes Africains aux compétences numériques, notamment en cybersécurité et en intelligence artificielle. L’initiative est soutenue, entre autres, par le PNUD, la firme technologique américaine Microsoft et la France.
« De plus en plus, le monde sera connecté, et de plus en plus, on va dématérialiser. Les procédures administratives seront facilitées. L’État gagnerait avec des ressources qui seront rationalisées, car on n’utilisera plus les moyens que nous avions avant, et c’est une avancée extraordinaire. On a besoin de renforcer les capacités, de former les jeunes afin qu’ils puissent s’approprier ces infrastructures numériques », a indiqué Léon Juste Ibombo, ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique Vision Congo Digital 2025 et du projet d’accélération de la transformation numérique, financé à hauteur de 100 millions $ par la Banque mondiale. Les autorités locales cherchent à renforcer les compétences numériques de la population, et Give1project intervient dans ce contexte. Il faut souligner que le Centre africain de recherche en intelligence artificielle (CARIA) fera partie de cette collaboration.
Selon les Nations unies, la République du Congo affichait, en 2024, un score de 0,4637 sur 1 à l’indice du capital humain (HCI), une des composantes de l’indice de développement de l’administration en ligne. Cet indicateur évalue la capacité des citoyens à utiliser les services d’e-gouvernement. Rappelons que le score du Congo est légèrement au-dessus de la moyenne africaine, qui est de 0,4346, mais en dessous de la moyenne mondiale, qui s’est de son côté établie à 0,6494.
Adoni Conrad Quenum
Édité par Feriol Bewa
Lire aussi:
Un nouveau cycle de transformation du marché télécoms africain est en cours. Sous une pression croissante, seuls les opérateurs les plus décisifs et porteurs d’une vision ambitieuse pourront en tirer parti, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de croissance.
L’intelligence artificielle (IA) suscite un intérêt croissant dans divers secteurs d’activité en Afrique. La société américaine Google estime que son adoption pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars à l’économie du continent d’ici 2030. Dans le secteur des télécommunications en particulier, elle a le potentiel d’agir comme un catalyseur de croissance, un outil clé pour relever de nombreux défis et ouvrir de nouvelles perspectives. Ceci intervient dans un contexte de transformation profonde du marché, marqué par des défis opérationnels croissants (coûts de maintenance des réseaux, de l’énergie, des services marketing et commerciaux) et des mutations technologiques rapides.
Au cours des quinze dernières années, le marché a été le théâtre d’une consolidation accrue et de multiples cessions, reflétant les repositionnements stratégiques nécessaires des acteurs face à une concurrence féroce, une pression sur les marges et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. En 2014, Etisalat a réorganisé sa présence en cédant ses filiales à Maroc Telecom. En 2016, Orange a acquis la filiale de Millicom (Tigo) en République démocratique du Congo, ainsi que les filiales de Bharti Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone, tout en se retirant du Kenya. En 2021, la cession de ses activités à l’État ghanéen a marqué la sortie totale de Millicom d’Afrique. Plusieurs opérations d’acquisitions, de cessions et de faillites se sont ainsi succédé au fil des ans, comme la vente des activités ghanéennes de Vodafone à Telecel Group en 2023 et le retrait de MTN Group de Guinée et de Guinée-Bissau en 2024.
Un tournant décisif
Aujourd’hui, l’IA est perçue par plusieurs acteurs des télécoms en Afrique comme une opportunité à exploiter pleinement. Elle promet une plus grande efficacité et une réduction des coûts. Lors du Northern Africa OTF organisé par Huawei lors du Mobile World Congress 2025 à Barcelone, en Espagne, Bruce Xun, président du service technique mondial de Huawei, a identifié l’IA comme un point d’inflexion majeur. Selon lui, elle permettra d’optimiser les opérations, d’améliorer la prise de décision et de créer de nouvelles sources de valeur, ouvrant la voie à des solutions télécoms innovantes et performantes à l’ère du numérique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’entreprise technologique chinoise soutient depuis plusieurs années la recherche et l’intégration de l’IA dans ses nouveaux services et infrastructures, notamment les tours télécoms qui adaptent leurs capacités à l’évolution du trafic télécoms.
Bruce Xun, President of Huawei Global Technical Service Department
Huawei n’est pas le seul à avoir perçu le potentiel transformateur de l’IA. Dans un entretien accordé à CIO Mag en 2024, Jocelyn Karakula, directeur de l’innovation technologique chez Orange Afrique Moyen-Orient (OMEA), a souligné que l’entreprise avait déjà adopté l’IA pour divers usages. « L’IA constitue un enjeu stratégique à part entière pour Orange, de par la capacité de ces technologies à accélérer la création de valeur et améliorer la performance dans de multiples domaines. Sur le plan des réseaux, essentiellement mobiles en Afrique, nous devons gérer des technologies multiples et de plus en plus complexes (2G, 3G, 4G et aujourd’hui 5G), dans des contextes énergétiques tendus dans de nombreux pays. Afin de garantir un fonctionnement optimal de ces réseaux, l’IA apporte des possibilités complémentaires qui permettent de garantir la qualité de service et d’expérience de nos clients », a-t-il expliqué.
Une étude publiée en 2024 par Nvidia révèle que près de 90 % des entreprises de télécommunications dans le monde utilisent l’IA, dont 48 % en phase pilote et 41 % en déploiement actif.
Un large panel d’usages
Dans plusieurs pays, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, MTN Group a fait de l’IA un pilier essentiel de son service client. Grâce au chatbot Zigi et à des assistants virtuels, l’entreprise a réduit le temps de traitement des demandes des clients et amélioré leur niveau de satisfaction. Vodacom, en collaboration avec Nvidia, développe une plateforme de gestion de réseau virtuel qui utilise l’IA pour faciliter les décisions relatives à l’amélioration des performances du réseau. Au Kenya, Safaricom a déployé le logiciel d’efficacité énergétique AVA de Nokia, qui utilise l’IA et des algorithmes d’apprentissage automatique pour automatiser l’arrêt des équipements inactifs pendant les périodes de faible utilisation, réduisant ainsi sa consommation d’énergie et ses coûts. Hicham Ennoure, vice-président directeur général de Moov Money Gabon, a récemment révélé à Barcelone que la modernisation rapide de la plateforme, associée à des stratégies marketing ciblées basées sur l’analyse des données, a permis à l’entreprise d’augmenter son nombre d’utilisateurs de 84 % et son chiffre d’affaires de 85 % en 2024.
Efficacité opérationnelle
Les grands cabinets de conseil en stratégie sont également optimistes quant à l’impact positif de l’IA dans les télécoms. McKinsey cite l’exemple d’un opérateur de télécommunications européen qui a augmenté les taux de conversion de ses campagnes marketing de 40 % tout en réduisant les coûts, grâce à l’utilisation de l’IA générative pour personnaliser le contenu. Un autre exemple est celui d’un opérateur latino-américain qui a augmenté la productivité de son service client de 25 % et amélioré la qualité de l’expérience client, avec l’espoir de réduire ses coûts de 15 à 20 %. « Notre expérience avec les clients indique que les opérateurs de télécommunications peuvent avoir un impact significatif sur l’EBITDA grâce à l’IA générative. Dans certains cas, les estimations montrent que les marges différentielles pourraient augmenter de 3 à 4 points de pourcentage en deux ans, et jusqu’à 8 à 10 points de pourcentage en cinq ans, en augmentant les revenus grâce à une meilleure gestion du cycle de vie client et en réduisant considérablement les coûts dans tous les domaines », affirme McKinsey.
Des défis à surmonter
Si l’IA offre des opportunités considérables, son adoption en Afrique n’est pas sans obstacle. IBM souligne que l’intégration de toute nouvelle technologie nécessite des investissements. Pour l’IA moderne, ces investissements sont coûteux, même s’ils promettent une rentabilité à long terme. Cependant, tous les opérateurs ne disposent pas de la capacité financière nécessaire pour opérer cette mutation. La société américaine note également que l’adoption de l’IA transforme les entreprises de multiples façons, exigeant que de nombreux employés, voire tous, acquièrent de nouvelles compétences pour intégrer les outils d’IA dans leur travail. Or, l’Afrique souffre encore d’une pénurie de techniciens spécialisés dans les technologies de pointe. Par ailleurs, les questions éthiques et réglementaires liées à l’utilisation de l’IA, notamment en matière de protection des données et de respect de la vie privée, nécessitent une attention particulière.
Pour surmonter ces défis, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) recommande une collaboration étroite entre les gouvernements, les opérateurs et les acteurs technologiques. Les pouvoirs publics doivent mettre en place des politiques favorisant l’innovation et l’investissement dans l’IA, tout en garantissant un cadre réglementaire équilibré. Les opérateurs, de leur côté, doivent investir dans la formation et le développement des compétences locales pour maximiser les bénéfices de cette technologie.
Muriel EDJO
Lire aussi:
L’intelligence artificielle : un nouvel atout pour les fraudeurs d’identité en Afrique ...
Les autorités éthiopiennes veulent accélérer le développement du secteur spatial national et le mettre au service du développement socioéconomique. Il est prévu que dix satellites soient lancés d’ici 2035.
L’Éthiopie prévoit de lancer son troisième satellite d’observation de la Terre, dénommé Ethiopian Remote Sensing Satellite-2 (ETRSS-2), en 2026. C’est ce qu’a révélé l’Institut éthiopien des sciences spatiales et de la géomatique (ESSGI) cette semaine.
Développé en partenariat avec la Chine, ce nouveau satellite aura une durée de vie de cinq ans et une résolution de 0,5 mètre. Il est censé offrir des images de haute résolution et des capacités de surveillance améliorées par rapport à ses prédécesseurs, l’ETRSS-1 et l’ET-SMART-RSS, lancés respectivement en décembre 2019 et décembre 2020.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique spatiale nationale lancée en décembre 2018. La feuille de route traduit l’ambition du gouvernement d’exploiter les technologies spatiales pour relever les défis socioéconomiques du pays. Par exemple, dix nouveaux satellites devraient être lancés d’ici 2035.
Une fois lancé et mis en service, le satellite pourrait faciliter la prise de décision dans plusieurs secteurs, dont l’agriculture, en fournissant des données précises. En effet, le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (BAS-NU) estime que la technologie spatiale est devenue un catalyseur clé dans le secteur agricole.
« L'imagerie satellite, les données des systèmes mondiaux de navigation par satellite et leurs applications intégrées sont désormais des outils essentiels pour l'agriculture. Ils permettent aux acteurs, des agriculteurs locaux aux décideurs internationaux, de surveiller la santé des cultures, de gérer les ressources en eau, de détecter et contrôler les ravageurs, et d’anticiper les aléas météorologiques, entre autres applications », explique le rapport _« Leverage Space Technology for Agricultural Development and Food Security »_, publié en janvier 2025.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Éthiopie : l’Etat engage un plan sur 8 ans pour numériser l’agriculture
L’essor d’Internet en Afrique accélère le développement d’infrastructures numériques adaptées aux évolutions technologiques. Cette transformation favorise l’e-santé, en améliorant l’accès aux soins et en optimisant la gestion des services médicaux.
Dans le cadre de l’Initiative Présidentielle pour la Santé (IPS), le Burkina Faso prévoit de déployer un système d’information hospitalier. Ce projet a été au cœur des discussions entre la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), et son homologue de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou (photo, à gauche), lors d’une réunion tenue le lundi 10 mars. L’objectif principal était de faire le point sur les travaux en cours et de valider les orientations du plan numérique lié au projet.
« Ce volet numérique est une priorité pour le gouvernement, qui entend renforcer la souveraineté nationale dans le domaine du numérique et améliorer l’efficacité du système de santé », ont souligné les ministres à l’issue des discussions. Ils ont également salué l’avancement du projet et félicité les équipes techniques pour leurs progrès. Ils ont encouragé la poursuite des efforts pour accélérer la modernisation des infrastructures sanitaires grâce aux solutions numériques.
Le déploiement du système d’information hospitalier inclut plusieurs volets essentiels : le raccordement des établissements de santé au Réseau informatique national (RESINA), la mise en place de réseaux locaux, l’équipement en matériel informatique, le choix d’une plateforme de gestion adaptée et la sécurisation des données médicales. Cette initiative vise à optimiser la coordination entre les établissements de santé et à améliorer l’efficacité du suivi médical des patients.
Dans un contexte où le Burkina Faso fait face à des défis majeurs en matière d’accès aux soins, la numérisation du secteur de la santé apparaît comme une solution clé. Parmi les enjeux principaux figure la gestion du dossier médical électronique. En centralisant les informations de santé des patients, cet outil permet un suivi plus précis, une meilleure prise en charge et une réduction des erreurs médicales. Toutefois, sa mise en œuvre exige des infrastructures fiables, un cadre réglementaire rigoureux pour assurer la confidentialité des données et une formation adaptée des professionnels de santé.
Ainsi, à travers ce projet, le Burkina Faso entend poser les bases d’un écosystème e-santé performant, capable de répondre aux besoins de sa population tout en s’inscrivant dans les tendances numériques qui transforment le secteur médical à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
L’intégration du numérique transforme l’éducation en la rendant plus accessible, interactive et adaptée aux défis du 21ᵉ siècle. Le Sénégal s’engage pleinement dans cette démarche : un investissement stratégique susceptible de propulser le pays sur la scène internationale dans les années à venir.
Dans un nouvel élan pour moderniser et renforcer le système éducatif sénégalais, le ministère de l’Éducation nationale et la Fondation Sonatel ont signé, le mardi 11 mars, un protocole d'accord visant à soutenir l'amélioration des infrastructures scolaires, à promouvoir l’éducation numérique et à offrir des opportunités d’égalité des chances et d’excellence pour tous.
« Ce partenariat est une occasion unique pour Sonatel de continuer à contribuer activement au développement du pays en mettant à profit son expertise et ses ressources dans le domaine éducatif. Nous sommes convaincus que l’éducation est la clé de l’avenir, et c’est pourquoi nous nous engageons aux côtés du gouvernement pour offrir un avenir meilleur aux générations futures », a déclaré Sékou Dramé (photo, à droite), président du Conseil de la Fondation Sonatel.
Le partenariat prévoit plusieurs initiatives numériques stratégiques. Parmi elles, le programme « Écoles Numériques », qui bénéficiera à 120 écoles élémentaires, fournissant des équipements technologiques modernes et des contenus éducatifs numériques. Cette initiative vise à renforcer l’accès des élèves à l’apprentissage numérique dès le plus jeune âge, en mettant un accent particulier sur les technologies de l'information. Parallèlement, 500 femmes seront formées gratuitement au marketing digital et à la gestion de projets dans 7 Maisons digitales, facilitant ainsi leur insertion dans l’économie numérique. Le programme prévoit également de renforcer l’employabilité des jeunes.
Ce partenariat s'inscrit pleinement dans la mission de la Fondation Sonatel, dédiée à la promotion de l'excellence, de l'égalité des chances et de l'inclusion. Il reflète également la vision du ministère de l’Éducation nationale, qui œuvre pour transformer le système éducatif sénégalais en une société éducative moderne et technologiquement avancée. Le pays travaille également sur une stratégie dotée de 206 millions de dollars visant à moderniser les infrastructures éducatives et intégrer des technologies de pointe.
Ce partenariat fait également écho au « New Deal Technologique », la stratégie numérique du gouvernement, récemment lancée. Celle-ci prévoit la formation de 100 000 diplômés dans le domaine numérique et l’intégration des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) dans tous les cycles éducatifs. La stratégie encourage l’apprentissage par la pratique, avec un accent sur des disciplines comme la robotique, le codage et l'intelligence artificielle (IA).
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
France — Sénégal : vers une coopération renforcée dans l’entrepreneuriat numérique
L’Afrique pourrait profiter pleinement de l’IA si elle développait les infrastructures adéquates. Le Burkina Faso souhaite exploiter cette technologie pour impulser son développement, notamment dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation, avec une vision d’innovation durable et souveraine.
Le gouvernement burkinabè considère l’intelligence artificielle (IA) comme un levier stratégique pour accélérer le développement numérique et économique national. Le mardi 11 mars, Aminata Zerbo/Sabane, ministre de la Transition numérique, des Postes et des Communications électroniques, a présenté à l’Assemblée législative de Transition (ALT) les progrès réalisés et les actions en cours pour faire de l’IA un pilier du développement technologique.
« Nous travaillons à tirer le maximum de bénéfices de l'IA tout en minimisant les risques. Notre vision est claire : faire du Burkina Faso un hub d'innovation souveraine en IA, développer des solutions adaptées à nos réalités et former une génération de spécialistes capables de rivaliser à l’échelle sous-régionale. Le pays possède les atouts nécessaires pour devenir une référence en matière d’IA dans la sous-région », a déclaré la ministre.
Dans cette optique, plusieurs initiatives concrètes ont été mises en place. Le gouvernement a créé le Secrétariat permanent de l’innovation et de la veille sur les technologies émergentes du numérique (SPIVTEN), un organe chargé d’encadrer et de réguler le développement de l'IA au Burkina Faso. En matière d’infrastructures, le pays a déployé le backbone national et un G-Cloud, assurant l’hébergement sécurisé des données et le calcul haute performance pour les applications d'IA.
Le Burkina Faso mise également sur des solutions numériques intégrant l’IA pour moderniser ses services publics. La plateforme DJAM et des chatbots réglementaires ont été lancés afin d’améliorer l’accès aux services numériques et d’automatiser certaines tâches administratives. Un plan d’action spécifique à l’IA est en cours d’élaboration et sera intégré à la stratégie nationale du numérique, afin de structurer l’essor de cette technologie dans le pays.
Le gouvernement prévoit aussi un volet majeur dédié à la formation et au renforcement des capacités. Grâce au Projet d'Accélération de la Transformation Digitale (PACDIGITAL), un financement important a été mobilisé pour mettre en place des pôles d'excellence en IA et octroyer des bourses d'études pour former une nouvelle génération de spécialistes. Une opération spéciale de recrutement de 100 ingénieurs sera lancée dans les semaines à venir pour une formation intensive en IA et cybersécurité, un élément clé pour développer une expertise locale et renforcer la souveraineté numérique du pays.
D’après une étude de PwC, l’IA pourrait générer 1200 milliards de dollars pour l’Afrique d’ici 2030, augmentant de 5,6 % son PIB en améliorant la productivité dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, la finance et l’éducation. Pour le Burkina Faso, ces avancées visent à positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA en Afrique de l’Ouest, en développant des solutions locales adaptées aux réalités du continent et en stimulant un écosystème numérique compétitif.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
L’Algérie mise sur l’IA pour générer 7 % de son PIB d’ici 2027.
Le lancement officiel du Conseil africain de l’IA annoncé pour avril
Depuis quelques années, les jeunes pousses africaines attirent de moins en moins de capitaux. Les initiatives se multiplient pour permettre à ces entreprises de trouver des financements pour leurs différents projets.
Helios Investment Partners, une société britannique de capital-investissement axée sur l'Afrique, a obtenu le soutien de la Société financière internationale (IFC) et de la Banque européenne d’investissement (EIB) pour lancer son nouveau fonds de 750 millions USD dédié à l’innovation technologique sur le continent.
« Le fonds vise à lever des engagements totaux de 750 millions USD pour investir dans 10 à 12 entreprises, avec un ticket moyen de 70 à 80 millions USD (à l'exclusion des montants de co-investissement) » a indiqué l’IFC.
Baptisé Helios V, ce fonds bénéficie d’un investissement de 75 millions USD de l’EIB. L’IFC a également injecté 75 millions USD, tout en réservant une enveloppe supplémentaire de 50 millions USD. Cette somme lui permettra d’investir directement dans certaines entreprises ciblées par Helios V, en complément de l’investissement réalisé par le fonds lui-même.
Sont principalement ciblées les jeunes pousses opérant sur les segments des infrastructures numériques (centres de données, réseaux de fibre optique et tours de télécommunication), des technologies financières ou encore des services commerciaux basés sur la technologie tels que les solutions cloud, la santé numérique ou encore la logistique.
Bien que cet investissement renforce l’écosystème entrepreneurial africain, son impact dépendra de la sélection des entreprises bénéficiaires et de leur capacité à générer une croissance durable dans un environnement économique parfois instable.
Pour rappel, les start-up africaines captent de moins en moins de fonds depuis plusieurs années. En 2024, elles ont levé 2,2 milliards USD en fonds propres, dettes et subventions (hors sorties), selon les données publiées d’Africa: The Big Deal, une base de données répertoriant les financements supérieurs à 100 000 USD. Cette performance est en baisse de 25% par rapport à 2023, où 2,9 milliards USD avaient été levés.
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
Lire aussi:
La SFI investit 5 millions $ dans la technologie climatique en Afrique
Ces dernières années, l'accélération du processus de numérisation est devenue une priorité pour l'État algérien. Dans ce contexte, la fiscalité entièrement numérique se profile comme une solution pour simplifier et sécuriser les démarches fiscales.
Le président de la République d’Algérie, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions fermes pour accélérer le projet d'interconnexion numérique des données fiscales nationales avec la base de données numérique nationale. Cette directive a été formulée lors du Conseil des ministres qu'il a présidé dimanche 9 mars, mettant ainsi en avant la volonté des autorités d'éliminer toute intervention humaine dans la gestion des données fiscales et d'améliorer la transparence et l'efficacité du système fiscal.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, « cette directive vise à faciliter les démarches des investisseurs tout en assurant la transparence dans le recouvrement, le suivi et la régularisation fiscale, grâce à un processus entièrement numérisé ».
L'enjeu de cette numérisation et interconnexion des données fiscales est multiple. Tout d'abord, elle simplifiera les procédures fiscales pour les contribuables, notamment les investisseurs, en leur offrant un accès plus fluide et rapide aux services fiscaux. Ensuite, elle renforcera la transparence et la traçabilité des transactions fiscales, réduisant ainsi les risques de fraude, d'évasion fiscale et d'incivisme fiscal. Par ailleurs, cette transformation numérique devrait optimiser la mobilisation des ressources fiscales et améliorer l'évaluation des biens fonciers.
Ce projet s'inscrit dans un contexte plus large de modernisation de l'administration fiscale et de numérisation des services publics en Algérie. Depuis le début de l'année 2023, plusieurs secteurs prioritaires, notamment les Douanes et les Domaines, ont entamé un processus de transformation numérique complète.
L'administration fiscale a progressé avec le déploiement de plateformes numériques dans différentes structures et centres fiscaux du pays. Parmi ces outils, les plateformes « Djibayatic » et « Moussahamatic » permettent aux contribuables d'effectuer des téléprocédures, des télédéclarations et des paiements d'impôts en ligne.
Cependant, pour que cette réforme porte pleinement ses fruits, il est essentiel d'assurer l'interopérabilité des plateformes fiscales avec celles d'autres administrations et secteurs économiques. C'est dans cette optique que neuf interfaces essentielles doivent être mises en place, notamment avec le ministère de l'Intérieur, les Douanes, les Domaines, le Centre national du registre du commerce (CNRC) et l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI). Ces interconnexions devraient permettre d'affiner l'identification des contribuables et de simplifier les procédures fiscales.
L'accélération de ce projet répond ainsi à une double exigence : moderniser l'administration fiscale pour mieux servir les citoyens et optimiser la collecte de l'impôt afin de renforcer les finances publiques. La réussite de cette transformation numérique repose sur la mise en place rapide et efficace des infrastructures nécessaires, la formation des agents fiscaux aux nouveaux outils digitaux et une sensibilisation accrue des contribuables aux avantages de la numérisation fiscale. Grâce à ces mesures, l'Algérie s'engage résolument vers une administration fiscale moderne, transparente et performante.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Algérie : le gouvernement déploie des centres pour former les jeunes aux TIC
Les coopérations Nord-Sud jouent un rôle clé dans le développement de l’innovation en Afrique. Ces coopérations favorisent le transfert de technologies, le financement et l’accompagnement des entrepreneurs, stimulant ainsi l’émergence de start-up locales et renforçant la compétitivité du continent.
Le Sénégal et la France souhaitent approfondir leur coopération dans le numérique. À cet effet, le ministre délégué français à la Francophonie et aux Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, a réalisé une visite officielle le lundi 10 mars à la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) au Sénégal. Cette rencontre visait à faire le point sur les initiatives en cours et à explorer de nouvelles opportunités de collaboration dans le numérique et l’innovation. L’objectif affiché est de renforcer le soutien aux jeunes entrepreneurs sénégalais et d’accélérer le développement des start-up évoluant dans les secteurs technologiques.
« Nous sommes au Sénégal pour nourrir le partenariat entre la France et le Sénégal. Un partenariat gagnant-gagnant et je suis très fier de voir ici que l’Agence française de développement (AFD) et d’autres opérateurs, notamment la Banque africaine de développement (BAD), contribuent à promouvoir ces projets si importants et novateurs pour la jeunesse sénégalaise. La France tient à avoir ce nouvel agenda de partenariat respectueux de nos liens historiques », a déclaré Thani Mohamed-Soilihi.
Par ailleurs, cette visite s’inscrit dans un contexte de coopération renforcée entre la France et le Sénégal en faveur de l’innovation et de l’entrepreneuriat. À travers des initiatives comme Choose Africa 2, la France soutient activement les jeunes entrepreneurs africains. La DER/FJ, en partenariat avec l’AFD et d’autres acteurs, a déjà permis la création de 74 000 emplois et accompagné 10 000 initiatives entrepreneuriales, dont 40 start-up en collaboration avec HEC Paris. Ces initiatives sont illustrées par des projets comme le Game Hub Sénégal et l’Anim’Lab, qui fournissent aux jeunes talents des opportunités de formation et d’expérimentation en création numérique.
Au-delà de ces initiatives, cette visite pourrait également marquer une avancée décisive avec la possible signature de la deuxième phase du Programme d’appui à la valorisation de l’innovation (PAVI 2) par l’AFD, qui vise à renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs en leur offrant un meilleur accès au financement et à l’accompagnement technique.
Plus largement, ces futurs partenariats viendront accompagner le Sénégal dans l’atteinte des objectifs fixés par le New Deal Technologique, la nouvelle stratégie nationale de transformation numérique. Ce programme ambitieux prévoit, d’ici 2034, la labellisation de 500 start-up technologiques et la création de 150 000 emplois directs. Un axe stratégique qui fait de l’innovation un levier central de croissance et de compétitivité pour l’économie sénégalaise.
Lire aussi:
Sénégal : vers la mise en place d’un Comité de gouvernance du numérique
Les autorités marocaines accordent une importance particulière au renforcement des compétences numériques des citoyens. Une convention d’accord a été signée fin février dernier pour la création d’une école spécialisée en codage dans la région de Fès-Meknès.
Le gouvernement marocain a décidé de former les enfants aux compétences numériques et à l’intelligence artificielle. Une convention d’accord a été signée samedi 8 mars entre les différentes parties prenantes, sous la supervision de la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah-Seghrouchni.
Le partenariat inclut également le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le ministère de l’Économie et des Finances ainsi que l’Université Mohammed VI Polytechnique.
« Ce programme national vise à initier les enfants aux technologies numériques et à l’intelligence artificielle à travers des ateliers de formation, tout en leur inculquant une utilisation responsable et sécurisée des outils digitaux. Adoptant une approche inclusive, cette initiative ambitionne d’accompagner les jeunes talents numériques à travers tout le Royaume, afin de les intégrer dans la dynamique de transformation digitale du pays », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition du Maroc de « développer un vivier de talents de qualité dans le domaine du numérique », affichée dans la stratégie « Digital Maroc 2030 ». De plus, le royaume veut monter en gamme et renforcer son positionnement dans les secteurs de l'outsourcing et de l'exportation numérique. C’est dans ce cadre qu’une convention d’accord a été signée fin février pour la création d’une école spécialisée en programmation et en codage dans la région de Fès-Meknès.
Le programme peut contribuer à préparer les enfants marocains au marché du travail en pleine mutation en raison de la transformation numérique accélérée. À titre d’exemple, la Banque mondiale estime que d’ici 2030, près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques. Bien que le Maroc ne fasse pas partie de cette région, cette projection souligne l’importance stratégique de la formation aux compétences numériques pour accompagner la transition digitale des pays africains.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Maroc : vers la création d'une école de codage dans la région de Fès-Meknès
Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine africain du numérique, ainsi que leurs implications.
Niger : vers la mise en œuvre d’une politique de développement du numérique
Le Niger élabore une politique nationale de développement du numérique visant à moderniser l'administration, renforcer les infrastructures et élargir l'accès aux services numériques. Annoncée par le ministre de la Communication, des Postes et de l'Économie numérique, Sidi Mohamed Raliou, cette initiative prévoit la numérisation des administrations pour réduire l'utilisation du papier, le déploiement de la fibre optique pour interconnecter les régions, le lancement de trois satellites dédiés aux communications et à la surveillance, la construction d'un datacenter national, la création d'une Agence nationale de cybersécurité et l'amélioration de l'accès à Internet, notamment en zones rurales.
Niger : vers la mise en œuvre d’une politique de développement du numérique
Diplômes universitaires : la Tunisie mise sur la blockchain pour contrer la fraude
La Tunisie a adopté le vendredi 28 février le Système arabe unifié de vérification de l’authenticité des diplômes, basé sur la technologie blockchain, pour lutter contre la fraude aux diplômes universitaires. Cette initiative fait suite à une enquête révélant que 120 000 à 200 000 fonctionnaires auraient été recrutés entre 2011 et 2021 sur la base de faux diplômes. La blockchain garantit l'intégrité des diplômes en les rendant infalsifiables et facilement vérifiables par les employeurs et les institutions. Ce projet s'inscrit dans la stratégie de transformation numérique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, visant à moderniser le secteur éducatif tunisien.
Diplômes universitaires : la Tunisie mise sur la blockchain pour contrer la fraude
Orange s’associe à Eutelsat pour fournir l’Internet par satellite en Afrique
Orange Afrique et Moyen-Orient s'est associé à Eutelsat pour accélérer le déploiement de l'Internet par satellite en Afrique et au Moyen-Orient, visant à réduire la fracture numérique dans ces régions. Ce partenariat repose sur l'utilisation du satellite Eutelsat Konnect, offrant des débits jusqu'à 100 Mbps. Les premiers déploiements cibleront la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la République démocratique du Congo, avec une extension progressive prévue. Cette initiative vise à fournir un accès haut débit fiable et abordable, notamment dans les zones non couvertes, en combinant l'expertise d'Orange en télécommunications et l'innovation technologique d'Eutelsat.
Orange s’associe à Eutelsat pour fournir l’Internet par satellite en Afrique
Kaspersky et Smart Africa s’allient pour renforcer la cybersécurité en Afrique
Le mercredi 5 mars, Kaspersky, entreprise mondiale de cybersécurité, a signé un protocole d'accord de trois ans avec Smart Africa, alliance de plus de 40 pays africains engagés dans la transformation numérique du continent. Ce partenariat vise à renforcer la cybersécurité en Afrique en développant les compétences, en harmonisant les politiques et en renforçant les infrastructures essentielles. Les initiatives incluent des formations via la Kaspersky Academy, l'élaboration de cadres réglementaires adaptés et le développement de centres d'opérations de sécurité. Cette collaboration répond à la hausse des cyberattaques menaçant les économies africaines et leurs infrastructures numériques.
Kaspersky et Smart Africa s’allient pour renforcer la cybersécurité en Afrique
Burkina Faso : Orange renforce sa plateforme Mobile Money avec l'appui de Comviva
Le mercredi 5 mars, lors du Mobile World Congress à Barcelone, Orange Money Burkina Faso a annoncé la mise à niveau de sa plateforme de services financiers mobiles en adoptant Mobiquity® Pay X, une solution de nouvelle génération développée par Comviva. Cette initiative vise à renforcer l'innovation et à améliorer l'expérience utilisateur pour les clients d'Orange Money au Burkina Faso. Christophe Baziemo, directeur général d'Orange Money Burkina Faso, a souligné que cette modernisation permettra d'étendre l'écosystème Orange Money dans la région et de fournir des services innovants aux clients.
Burkina Faso : Orange renforce sa plateforme Mobile Money avec l'appui de Comviva
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
Les travaux de la composante tchadienne de la Dorsale transsaharienne à fibre optique ont été lancés en mai 2023. Le projet, confié au Groupement CGPS/LORYNE, devait initialement durer dix mois.
Le gouvernement tchadien demande aux entreprises concernées d’accélérer les travaux de la composante tchadienne du projet DTS, tout en veillant à ne pas compromettre la qualité des installations. Selon les autorités, l’infrastructure accuse un retard significatif, n’étant réalisée qu’à hauteur de 32 %.
Boukar Michel, ministre des Télécommunications, a constaté l’état d’avancement des travaux le jeudi 6 mars, lors d’une visite sur le terrain. Il était accompagné de ses collaborateurs et de responsables des entités sous tutelle, notamment l'Agence de développement des TIC (ADETIC) et l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Cet appel intervient après une intervention de M. Boukar Michel en mai 2024, où il avait déploré la lenteur des travaux et annoncé qu'une « décision drastique » serait prise. Lors d’une autre visite en octobre, le ministre, accompagné de représentants de l’Union européenne (UE) et de la Banque africaine de développement (BAD), avait souligné des progrès, bien que modérés, tout en affirmant que les travaux prendraient fin fin 2024 ou au début de 2025.
La composante tchadienne de la DTS est un élément clé de la stratégie de désenclavement numérique du Tchad. Ne disposant pas d'accès direct à la mer ni à des câbles sous-marins, le pays s’appuie sur ses voisins, notamment le Cameroun et le Soudan, pour son accès à l’Internet international. Cette infrastructure devrait aussi faciliter l’interconnexion avec des pays tels que le Niger, le Mali, le Nigeria, la Mauritanie et l’Algérie. Des discussions officielles avec l’Égypte ont également été lancées en décembre 2024, ouvrant la voie à d’autres collaborations.
« Pour une communication électronique dynamique, il faut une route pour le trafic des données numériques, et cette route, la plus appropriée de nos jours, n’est autre que la fibre optique. C’est pourquoi le Gouvernement se déploie avec l’appui de ses partenaires à développer les technologies de l’information et de la communication (TIC) », a déclaré le ministère des Télécommunications dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Tchad : un centre d’apprentissage numérique inauguré à Abéché
Le Tchad explore un partenariat avec l’Inde dans le numérique
L'authentification de l'identité constitue un enjeu majeur de sécurité, essentiel pour les transactions en ligne, les services publics et la protection des données. Face à l'évolution rapide des techniques de fraude, amplifiée par les avancées technologiques, les États africains sont appelés à renforcer d'urgence leurs systèmes.
L’intelligence artificielle (IA) générative, technologie en plein essor, est en train de révolutionner de nombreux secteurs. Mais en Afrique, comme ailleurs, elle est également exploitée à des fins malveillantes. Les fraudeurs utilisent désormais ces outils pour créer de faux documents, des voix synthétiques et des images hyperréalistes, facilitant ainsi des escroqueries sophistiquées et des crimes financiers. Cette nouvelle vague de fraudes, alimentée par l’IA, pose des défis majeurs en matière de sécurité et de vérification d’identité, indique la société Smile ID dans son rapport « 2025 Digital Identity : Fraud in Africa Report Trends, tactics and key solutions to tackle fraud effectively ».
Une explosion des fraudes biométriques
L’un des aspects les plus préoccupants de cette tendance est l’augmentation des attaques de fraude biométrique. Grâce à la disponibilité d’outils d’IA gratuits ou peu coûteux, les fraudeurs peuvent désormais produire des deepfakes (fausses vidéos ou enregistrements audio) et de faux selfies de haute qualité. Selon les données récentes, les incidents liés aux deepfakes ont été multipliés par sept entre le deuxième et le quatrième trimestre de l’année dernière. Les anomalies de selfie, utilisées pour contourner les systèmes de vérification, représentent désormais 34 % des cas émergents de fraude biométrique.
Ces techniques permettent aux criminels de créer de fausses identités ou de manipuler des données biométriques existantes, rendant les systèmes de sécurité traditionnels de plus en plus vulnérables. L'Afrique de l'Ouest a enregistré la plus forte hausse du nombre de cas de fraude biométrique en 2024. Les cas d'usurpation d'identité ont augmenté dans la région, représentant 15 % des cas de fraude biométrique, contre moins de 5 % en 2023.
La fin des méthodes traditionnelles de vérification ?
Face à ces avancées technologiques, les méthodes traditionnelles de vérification d’identité semblent de plus en plus dépassées. L’IA générative permet aux fraudeurs d’imiter des individus en temps réel, avec un réalisme troublant. Les systèmes de sécurité basés sur la reconnaissance faciale ou la vérification de documents sont désormais vulnérables à des falsifications de haute qualité.
Les experts soulignent que l’accès facile aux outils d’IA générative a ouvert la voie à une industrialisation de la fraude. Les criminels peuvent produire en masse de faux documents, photos et vidéos, exposant ainsi des failles majeures dans les systèmes de protection actuels. Parmi les exemples les plus frappants de cette nouvelle ère de fraude. OnlyFake, une plateforme clandestine qui utilise des réseaux neuronaux avancés pour produire de faux documents d’identité d’une qualité impressionnante. Pour seulement 15 dollars par pièce, les utilisateurs peuvent générer des documents convaincants, capables de tromper les systèmes de vérification numérique. OnlyFake illustre parfaitement comment l’IA générative a supprimé les obstacles techniques autrefois réservés aux experts en falsification.
Au-delà du recours à l’IA dont l’usage croît dans la fraude biométrique, Smile ID indique que d’autres techniques sont aussi mises en œuvre notamment la fraude documentaire et la culture d’identité. La première méthode porte sur la manipulation ou falsification de documents d'identité. Cela inclut la contrefaçon, l'altération de documents authentiques et l'obscurcissement d'informations essentielles. Les techniques émergentes comprennent la manipulation de documents sur écran, les anomalies de portrait, la soumission de photocopies ou de documents numérisés altérés. Pour ce qui est de la culture d’identité, elle consiste à collecter de grandes quantités d'informations personnelles, souvent par des moyens illégaux, pour faciliter la fraude. Ces données sont utilisées pour créer des identités synthétiques, prendre le contrôle de comptes existants ou ouvrir des comptes frauduleux.
Des pertes financières croissantes
L’ensemble de techniques de fraude à l’identité qui se développent en Afrique n’a pas été sans conséquence. Malgré les améliorations des processus KYC (Know Your Customer, consiste à vérifier l'identité et l'intégrité des clients), les pertes financières dues à la fraude ont augmenté sur les principaux marchés. Au Nigeria, les banques ont signalé 42,6 milliards de nairas (28,2 millions $) en pertes dues à la fraude au deuxième trimestre 2024 seulement, dépassant ainsi le total des pertes de 9,4 milliards de nairas pour toute l'année 2023. Des tendances similaires ont été observées en Afrique du Sud, au Ghana, en Zambie et sur d'autres marchés africains clés.
L'Afrique de l'Est a enregistré le plus fort taux de signalement de tentatives de fraude biométrique et documentaire combinée en Afrique, soit 27 % en 2024. Ce phénomène, Smile ID explique qu’il est principalement dû à des documents d'identité obsolètes, incohérents et de mauvaise qualité dans des pays comme la Zambie, le Rwanda et le Soudan, qui continuent d'entraver les processus de vérification. L'Afrique de l'Ouest a connu une augmentation significative de son taux de 12 % en 2023 à 22 % en 2024, en raison de l'augmentation des tentatives de fraude biométrique. Les régions centrale et australe de l'Afrique affichent un taux respectif de 22% et 21%.
Les banques numériques ont enregistré un pic de tentatives de fraude à 35 % de toutes les vérifications biométriques et documentaires en 2024, suivies par la microfinance à 30 %. Ces institutions restent des cibles privilégiées pour les stratagèmes sophistiqués combinant l'identité, la prise de contrôle de comptes et le blanchiment d'argent. Les cartes d'identité nationale ont enregistré le taux de fraude le plus élevé en Afrique en 2024, à 27 %, ce qui reflète leur utilisation généralisée comme principale forme d'identification. Les permis de conduire ont suivi à 24 %, en raison de leur utilisation fréquente dans des contextes formels et informels, ce qui augmente leur exposition à une utilisation abusive. Pour les passeports, c’est 20%.
Une course contre la montre
Pour faire face à cette menace, les gouvernements, les institutions financières et les entreprises technologiques doivent redoubler d’efforts. Des solutions innovantes, comme l’intégration de l’IA pour détecter les deepfakes ou renforcer les systèmes de vérification biométrique, sont déjà à l’étude. Cependant, la rapidité avec laquelle les fraudeurs adaptent leurs techniques rend cette course contre la montre particulièrement complexe.
En Afrique, où les systèmes de sécurité numérique sont encore en développement dans de nombreux pays, l’impact de ces fraudes pourrait être dévastateur. Une collaboration internationale et un investissement accru dans les technologies de détection seront essentiels pour contrer cette menace grandissante, souligne Smile ID. L’IA générative, bien que prometteuse dans de nombreux domaines, représente donc un double défi pour le continent : exploiter son potentiel tout en se protégeant de ses usages malveillants.
Lire aussi:
Cameroun : la nouvelle CNI ouvre la voie à l’identité numérique
La RDC déploie un système national d’identité numérique avec Trident Digital Tech