Face à la montée de l’insécurité urbaine, de plus en plus de pays africains investissent dans des systèmes de vidéosurveillance intelligents. Selon Mordor Intelligence, ce marché mondial pourrait atteindre 145,38 milliards USD d’ici 2029.
Le projet de modernisation sécuritaire de la capitale tchadienne N’Djamena amorce une nouvelle phase de réflexion. Le jeudi 17 avril, les autorités du ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration ont reçu une délégation d’experts internationaux, venus partager leur vision d’un système de vidéoprotection intelligent adapté aux enjeux urbains de N’Djamena.
Au cœur des échanges, un dispositif de surveillance intelligent reposant sur des caméras de dernière génération, dotées de capteurs haute définition et d’une vision nocturne infrarouge. Ces équipements détectent les mouvements inhabituels et utilisent des logiciels d’analyse comportementale pour identifier toute anomalie. Interconnectés par un réseau de fibre optique, ils reposent sur une infrastructure robuste incluant des mâts de support, des coffrets techniques, des onduleurs pour garantir leur autonomie, ainsi que des systèmes de stockage redondants pour préserver les données sensibles.
Cette initiative intervient dans un contexte de recrudescence de l’insécurité à N’Djamena, où les actes de délinquance urbaine ont augmenté depuis le début de l’année 2025. Le gouvernement cherche ainsi à anticiper les risques et à se doter de moyens technologiques capables de transformer en profondeur les pratiques d’intervention des forces de l’ordre et de prévention.
Pour N'Djamena, la mise en œuvre d'un tel système pourrait ainsi contribuer à la lutte contre les actes de grand banditisme et le terrorisme, tout en assurant une couverture sécuritaire efficace des édifices publics. Toutefois, la mise en place de ce projet repose sur plusieurs conditions essentielles : une connexion Internet fiable et rapide, l’adhésion des populations concernées, et le respect des droits fondamentaux pour prévenir toute dérive liée à une surveillance excessive.
Si le Tchad parvenait à concrétiser ce projet, il rejoindrait plusieurs autres pays africains déjà engagés dans des démarches similaires. Le Cameroun voisin, par exemple, a déjà déployé plus de 3000 caméras dans le cadre de son projet « Ville intelligente » et prévoit d’étendre ce système à 5000 caméras sur l’ensemble du pays. Le Nigéria, le Kenya, le Maroc et d’autres nations africaines ont également lancé des projets similaires ces dernières années, renforçant ainsi la sécurité dans leurs principales villes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Maroc : la ville de Rabat dotée de 4000 caméras intelligentes d'ici la fin de l'année