Les autorités mauritaniennes souhaitent intégrer les technologies de l'information et de la communication afin d'améliorer le système éducatif national. Une stratégie de transformation numérique du secteur est actuellement en cours d'élaboration.

Le gouvernement mauritanien a lancé le mardi 1er juillet un service numérique dédié aux parents d’élèves. Il s’agit d’une nouvelle étape de franchie dans le cadre de la transformation numérique du secteur éducatif national.

Dénommé « Siraj », le service est disponible sur le portail gouvernemental de services numériques « Khidmati ». Couvrant environ 1,2 million d’élèves, Siraj permet aux parents de consulter la liste des manuels scolaires requis pour leur enfant, de suivre la présence ou les absences enregistrées, de consulter les moyennes annuelles de l’élève à chaque étape de sa scolarité, de soumettre une demande de transfert vers un autre établissement et de localiser l’école sur une carte géographique interactive.

En début d’année, les acteurs du secteur éducatif ont lancé l’élaboration d’une feuille de route pour la transformation numérique du système éducatif national. Parallèlement, les autorités travaillent sur un dispositif innovant de numérisation des diplômes, afin de moderniser leur délivrance et d’en renforcer l’authenticité. Elles envisagent également de mettre en place une plateforme numérique dédiée à la formation continue des enseignants du cycle fondamental, équivalent du primaire. En octobre 2024, la Mauritanie avait déjà annoncé l’introduction des manuels scolaires numériques.

Selon les autorités, le service Siraj vise à impliquer activement les parents dans le suivi du parcours scolaire de leurs enfants, afin de renforcer le rôle de la famille dans l’amélioration des performances scolaires. Cette ambition est confirmée par l’UNESCO dans son rapport « Edtech And Parental Engagement » publié en 2023. L’organisation onusienne estime qu’il y a un fort potentiel pour que les technologies éducatives soient progressivement utilisées afin d’aider les parents à s’impliquer dans l’apprentissage de leurs enfants. Le rapport explique que cela est associé à la fois à une meilleure préparation à l’école et à de meilleurs résultats académiques.

Toutefois, une étude de l’UNESCO montre que plusieurs défis sont apparus lors de la planification et de la mise en œuvre des interventions technologiques visant à impliquer les parents au Kenya. Il s’agit notamment du manque d’implication, du manque de compétences numériques chez les parents et de l’insuffisance des infrastructures numériques. Par exemple, il faudra que les parents d’élèves disposent d’appareils pouvant accéder à Internet (smartphones, tablettes, ordinateurs…) et qu’ils puissent acheter les forfaits pour se connecter, à condition qu’ils résident dans une zone couverte par le réseau. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime le taux de pénétration de l’Internet en Mauritanie à 37,4 % en 2023.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La Mauritanie prépare une feuille de route pour l'éducation numérique

Posted On jeudi, 03 juillet 2025 13:41 Written by

L’intégration des technologies numériques dans les systèmes éducatifs africains est souvent présentée comme une solution miracle pour remédier aux fragilités structurelles du secteur. La CEDEAO veut en faire un levier stratégique au service de sa jeunesse.

Réunis à Dakar depuis le 30 juin, les députés du Parlement de la CEDEAO participent à une session conjointe de la Commission mixte Éducation, Science et Culture / Santé / Télécommunications et Technologie de l’information, autour du thème « Prioriser les technologies de l’éducation et l’innovation dans l’espace CEDEAO ». L’objectif est d’accélérer l’intégration du numérique dans les systèmes éducatifs ouest-africains, afin de répondre aux défis d’une jeunesse majoritaire et de préparer les compétences du 21ᵉ siècle.

Au cœur des échanges, une proposition majeure a été mise en avant : la création d’un Pacte ouest-africain pour une intelligence artificielle éducative, éthique et souveraine. Inspirée des lignes directrices de l’Union africaine, cette initiative vise à garantir une utilisation responsable de l’IA dans l’éducation, à promouvoir des contenus numériques multilingues et inclusifs, et à renforcer la formation des enseignants par le biais d’un réseau régional de laboratoires EdTech.

Par ailleurs, pour dynamiser la numérisation de l’éducation dans l’ensemble de la région, les députés ont insisté sur la nécessité d’améliorer l’accès à l’électricité et à Internet dans les établissements scolaires, de recenser les plateformes numériques existantes, d’encourager l’innovation locale au sein des écoles et universités, ainsi que de renforcer la coopération régionale afin de faciliter un partage efficace des ressources numériques.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large de la Stratégie numérique 2024–2029 de la CEDEAO, adoptée en octobre 2024, qui fait des TIC et de l’éducation numérique des leviers centraux de croissance, d’inclusion et de souveraineté régionales. Elle est également portée par le projet régional WARDIP (West Africa Regional Digital Integration Project), financé à hauteur de 10,5 millions de dollars par la Banque mondiale, qui ambitionne d’améliorer la connectivité, de favoriser un marché numérique intégré et de soutenir le développement des services publics en ligne.

Sur le terrain, plusieurs pays membres, notamment le Sénégal et le Nigeria, ont déjà lancé des plateformes d’apprentissage en ligne et distribué des tablettes dans les zones rurales, conformément aux recommandations de l’Union africaine pour une éducation numérique inclusive. La CEDEAO entend désormais élargir ces efforts à l’échelle régionale, à travers des programmes transnationaux d’e-apprentissage et la mise en place d’un fonds dédié à la réduction de la fracture numérique éducative.

Avec environ 63 % de sa population âgée de moins de 25 ans, selon des données régionales de 2019, l’espace CEDEAO est confronté à un impératif démographique qui renforce la nécessité de développer dès aujourd’hui les compétences numériques adaptées au marché du travail de demain. L’Union africaine, dans sa Stratégie de l’éducation numérique publiée en 2023, estime que 60 millions de dollars seront nécessaires sur les cinq prochaines années pour financer des programmes structurants d’éducation numérique à l’échelle régionale.

Ces investissements doivent non seulement améliorer l’employabilité des jeunes et stimuler l’innovation EdTech, mais aussi contribuer à réduire les inégalités, favoriser la mobilité académique et renforcer la souveraineté technologique de l’espace CEDEAO.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La CEDEAO s'engage pour gouvernance numérique efficace en Afrique de l’Ouest 

Posted On jeudi, 03 juillet 2025 12:40 Written by

Depuis l’adoption de sa stratégie numérique, le Sénégal multiplie les partenariats visant à accélérer sa transformation numérique. L’engagement récent de Visa illustre la volonté du pays de renforcer son écosystème financier et d’innover pour une inclusion numérique.

Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a reçu en audience le mercredi 2 juillet une délégation de la société Visa, conduite par Ismahill Diaby, vice-président et directeur général pour l’Afrique de l’Ouest, centrale francophone et lusophone. Cette rencontre marque une étape supplémentaire dans les relations entre le Sénégal et la société mondiale des technologies de paiement.

Au cœur des échanges figuraient les opportunités de renforcement de l’infrastructure de paiement numérique au Sénégal, le soutien à la digitalisation des services publics, ainsi que l’élargissement de l’accès aux solutions de paiement modernes comme le sans contact ou les paiements mobiles. Les deux parties ont convenu de la création d’un groupe de travail conjoint chargé d’identifier des projets prioritaires et de lancer des initiatives pilotes à fort impact économique et social.

Cette collaboration s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, une stratégie numérique ambitieuse lancée par le gouvernement sénégalais en février dernier, avec pour objectif de faire du pays un pôle d’innovation numérique en Afrique.

Présente au Sénégal depuis 2001, Visa travaille déjà avec les banques, les opérateurs télécoms, les fintechs et les autorités pour moderniser les systèmes de paiement et promouvoir l’inclusion financière. L’entreprise ambitionne aujourd’hui d’accélérer cette dynamique, en soutenant notamment la numérisation des paiements publics et en collaborant avec des start-up locales pour concevoir des solutions adaptées au marché sénégalais.

À travers ce partenariat, le Sénégal entend tirer parti de l’expertise technologique de Visa pour accroître ses recettes publiques, réduire l’informalité, stimuler l’économie numérique et renforcer sa souveraineté financière. Autant d’objectifs qui rejoignent les axes stratégiques du New Deal Technologique, notamment en matière de transformation numérique de l’administration, de développement de l’économie numérique locale et de modernisation des infrastructures de paiement.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

 Le Sénégal numérise l’accès aux intrants agricoles pour les producteurs 

Posted On jeudi, 03 juillet 2025 08:52 Written by

Au Maroc, l’agriculture occupe une place importante dans l’économie. Elle représente près de 12 % du produit intérieur brut et emploie environ 30 % de la population active. Le pays privilégie désormais la technologie pour transformer l’organisation de ce secteur.

La semaine dernière, le ministère marocain de l’Agriculture a conclu un accord d’investissement de 22 millions USD avec Jungnong, filiale hongkongaise de China Agricultural Development Group. L’objectif est de déployer des outils d’agriculture de précision dans les régions semi-arides du pays, particulièrement touchées par la sécheresse et les défis liés à la gestion de l’eau.

Le projet prévoit l’implantation de plateformes numériques pour la gestion de la nutrition des sols, des systèmes de surveillance à distance et des solutions d’optimisation en temps réel de l’irrigation et de la fertilisation des cultures. Selon les simulations communiquées par Jungnong, ces technologies pourraient permettre d’augmenter les rendements agricoles de plus de 20 % par hectare. Cette estimation devra toutefois être confirmée par des essais sur le terrain et des évaluations indépendantes, une exigence régulièrement soulignée par les experts du secteur.

Au-delà de la technologie, le partenariat prévoit la création d’un centre de formation dédié à l’agriculture intelligente. L’objectif est de former plusieurs centaines de travailleurs marocains aux nouveaux métiers de la technologie agricole, dans un secteur où 70 % des exploitations sont de type familial, selon le Conseil économique, social et environnemental du Maroc.

Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale « Génération Green 2020–2030 », qui fait de la digitalisation et de la montée en compétences des acteurs ruraux des axes majeurs de transformation. Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, décrit cette initiative comme « un modèle de développement intégré qui fusionne la technologie et l’impact social ».

Si le modèle marocain s’avère concluant, il pourrait inspirer d’autres pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) confrontés aux mêmes défis de productivité, de gestion de l’eau et de résilience climatique. Cependant, la réussite du projet dépendra toutefois de la capacité de Jungnong à adapter ses solutions aux contraintes locales, à garantir un transfert de compétences effectif et à assurer un impact mesurable sur les rendements et la sécurité alimentaire.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Numérique : le Maroc séduit de plus en plus les investisseurs internationaux

Posted On mercredi, 02 juillet 2025 11:37 Written by

L’accélération de la transformation numérique s’accompagne d’une augmentation significative des risques. À titre d’exemple, l’Algérie a enregistré plus de 70 millions de cyberattaques en 2024, selon le rapport de Kaspersky.

L’Algérie doit moderniser son cadre réglementaire afin de l'adapter aux évolutions technologiques et d'assurer la répression de la cybercriminalité, notamment. C’est ce qu’a déclaré Brahim Boughali (photo), président de l'Assemblée populaire nationale (APN), le lundi 30 juin lors d’une journée parlementaire consacrée à la responsabilité juridique dans la cybercriminalité et l’intelligence artificielle.

Selon M. Boughali, l’évolution rapide du cyberespace impose une révision sérieuse des mécanismes législatifs pour mieux faire face aux nouvelles menaces numériques. Il a souligné l’importance d’un équilibre entre la protection des droits et libertés des citoyens et la nécessité de lutter efficacement contre la cybercriminalité. Il a également insisté sur la nécessité d’un cadre juridique flexible, capable d’anticiper les défis futurs liés à l’IA, tout en respectant les principes constitutionnels et les standards internationaux en matière de protection des données et de souveraineté numérique.

Ce besoin d’adapter les textes législatifs va de pair avec les efforts de l’exécutif pour renforcer la sécurité du cyberespace national. L’Algérie souhaite notamment renforcer sa coopération avec la Corée du Sud, reconnue comme un modèle en cybersécurité selon les critères de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays s’est aussi rapproché de la Russie pour avancer dans ce domaine. Par ailleurs, l’Algérie élabore une stratégie nationale de cybersécurité. Une école dédiée à la cybersécurité a été créée en 2024, et cette thématique est désormais intégrée aux formations en TIC destinées aux jeunes, notamment à travers les « Skills Centers » déployés à travers le pays.

L’UIT indique pourtant que l’Algérie a un cadre légal bien en place, ayant attribué un score de 19,18 sur 20 au pays dans ce pilier de l’indice global de cybersécurité. Il reste encore des progrès à faire pour renforcer les moyens techniques, structurer les institutions, former les compétences et développer les partenariats nécessaires pour une cybersécurité efficace. Le pays a eu un score global de 65,87 sur 100, ce qui lui a permis d’être classée dans la troisième catégorie sur cinq.

Isaac K. Kassouwi

Lire aussi:

19/06/2025 - L’Algérie intensifie ses efforts en faveur de la cybersécurité

Posted On mercredi, 02 juillet 2025 10:07 Written by

A l’instar de plusieurs pays africains engagés dans la transition numérique, le Burundi renforce sa cybersécurité. Dans ce contexte, le recours à une expertise de premier plan s’avère indispensable.

Le gouvernement du Burundi, à travers le Secrétariat Exécutif des Technologies de l’Information et de la Communication (SETIC), a lancé le lundi 30 juin un appel à candidatures pour le recrutement d’un expert-consultant international spécialiste en cybersécurité. L’initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui aux Fondations de l’Économie Numérique (PAFEN), financé par l’Association internationale de développement (IDA) à hauteur de 92 millions de dollars.

L’expert recruté accompagnera le SETIC dans la mise en œuvre de projets stratégiques de numérisation des services publics, avec un accent particulier sur la sécurité des infrastructures TIC gouvernementales. Il apportera un appui technique et stratégique dans la conception, le déploiement et la migration des systèmes d’information, tout en veillant au respect des normes internationales en matière de cybersécurité.

Parmi ses missions principales figurent l’élaboration d’un plan stratégique de sécurisation des infrastructures, la réalisation d’audits de sécurité, l’évaluation des risques, ainsi que le renforcement des capacités des équipes techniques du gouvernement. Il devra également contribuer à la mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité, en coordination avec les parties prenantes concernées.

Ce poste, d’une durée de douze mois à temps plein, avec possibilité de télétravail, est ouvert aux professionnels justifiant d’au moins dix ans d’expérience dans le domaine, dont cinq en contexte gouvernemental. Les candidats doivent posséder un diplôme de niveau master en cybersécurité, sécurité de l'information, technologies et systèmes d'information ou domaine équivalent, ainsi qu’au moins une certification reconnue (CISSP, CISM, ISO 27001, etc.).

Le consultant produira plusieurs livrables clés, dont un rapport d’évaluation de la posture sécuritaire du SETIC, une feuille de route pour la cybersécurité, des politiques de sécurité actualisées et des modules de formation destinés aux agents publics.

Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel du projet : www.pafen.gov.bi.

Samira Njoya

Lire aussi:

Djibouti recherche un expert pour piloter l’élaboration de sastratégie IA

Posted On mercredi, 02 juillet 2025 09:44 Written by

Dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique, le Bénin mise sur des partenariats stratégiques. L’objectif est de renforcer la cybersécurité, stimuler l’innovation et former les talents de demain.

En marge de la cinquième édition du Cyber Africa Forum (CAF), tenue à Cotonou la semaine dernière, l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), bras opérationnel du gouvernement béninois dans le secteur du numérique, a signé trois accords majeurs visant à renforcer l’écosystème technologique national.

« Le CAF 2025 était le cadre parfait pour signer ces trois partenariats. Le Bénin, à l’image des autres pays africains, s’engage vraiment dans une dynamique pour devenir producteur de technologie. Nous ne voulons plus être de simples consommateurs de technologie », a déclaré Marc-André Loko (photo), directeur général de l’ASIN.

Deux premiers protocoles ont été conclus respectivement avec l’entreprise sénégalaise Orbus Digital Services (ODS) et la société béninoise Quality Corporate. Ces partenariats visent à consolider l’environnement de la confiance numérique, à travers le renforcement de la cybersécurité, la gouvernance des données et la conformité réglementaire. Une démarche stratégique alors que l’Afrique de l’Ouest enregistre une recrudescence inquiétante des cyberattaques, touchant aussi bien les institutions publiques que les acteurs privés et les citoyens.

Le troisième accord, signé avec l’Institute for Inclusive Digital Africa (IIDiA), soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates, prévoit la création d’un laboratoire d’innovation numérique. Il vise à stimuler l’innovation, à former les talents locaux et à moderniser les services publics, dans une optique d’inclusion numérique et de renforcement des compétences.

Ces accords s’inscrivent dans la stratégie numérique ambitieuse du gouvernement béninois, qui entend faire du digital un levier de croissance inclusive. Selon la GSMA, la numérisation de l’économie béninoise pourrait générer jusqu’à 1 200 milliards FCFA (près de 2,2 milliards USD) de contribution supplémentaire au PIB national d’ici 2028, avec à la clé la création potentielle de plus de 300 000 emplois et une hausse significative des recettes fiscales.

Dans cette perspective, les partenariats récemment signés viennent concrétiser cette ambition, en jetant les bases d’un écosystème numérique plus résilient, innovant et inclusif. Avec ces nouvelles alliances, le Bénin renforce ainsi sa position d’acteur dynamique de l’innovation technologique en Afrique de l’Ouest, en misant sur la confiance numérique, l’inclusion et la montée en compétences locales pour asseoir une souveraineté numérique durable.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

 Le Mali renforce son système de protection de l’enfance grâce à une technologie de l’UNICEF

Posted On mercredi, 02 juillet 2025 07:26 Written by

La transformation numérique gagne tous les pans de l’économie sénégalaise, y compris l’agriculture, où une expérimentation est en cours sur un segment précis de la chaîne de production.

Dans le cadre de sa stratégie de modernisation de l’agriculture, le Sénégal a lancé dans la ville de Tivaouane la phase pilote d’un projet de numérisation de la distribution des intrants. L’initiative, qui s’étend également à la ville de Nioro, a déjà permis l’enrôlement de 50 000 producteurs sur les 200 000 visés dans cette première phase.

« Pour la phase test de cette année, 10 000 personnes étaient visées, mais aujourd’hui, nous avons 50 000 producteurs enrôlés. [...] Ce processus a permis de sortir du réseau beaucoup de faux producteurs qui profitaient de l’ancien cadre de travail » a indiqué Alpha Ba, Secrétaire d'État aux Coopératives et à l'encadrement paysan.

L’objectif est d’assurer une distribution plus transparente et efficace des engrais et semences subventionnés, en s’appuyant sur des outils digitaux pour, entre autres, identifier les bénéficiaires et éviter les fraudes. Il s’agit aussi de mieux adapter les quantités distribuées aux besoins réels des exploitants. Dans les villes sélectionnées, les autorités locales et les producteurs eux-mêmes ont été sensibilisés à l’importance de cette réforme.

L’initiative survient quelques mois après l’annonce d’une collaboration entre le gouvernement sénégalais et la Société financière internationale (IFC), la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, pour la numérisation des subventions agricoles. Comme d’autres secteurs de l’économie du pays, l’agriculture se digitalise, dans le cadre du « New deal technologique », la stratégie nationale visant à faire du numérique un moteur de transformation sociale et économique.

Cette phase pilote devrait être suivie d’un déploiement au niveau national, dans le but de renforcer la sécurité alimentaire, d’améliorer les rendements, et de soutenir la transformation digitale du secteur agricole sénégalais.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

Lire aussi:

15/03/2023 - Sénégal : la SFI octroie 7 millions $ pour améliorer l’accès au financement dans la filière rizicole

Posted On mardi, 01 juillet 2025 18:23 Written by

Cybastion avait déjà signé un protocole d’accord avec les autorités angolaises en mars dernier, en marge du Mobile World Congress 2025 à Barcelone. L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Digital Fast Track initiative » de la société.

Le gouvernement angolais s’est associé à la société technologique américaine Cybastion pour renforcer ses capacités en cybersécurité. L’entreprise s’est engagée à investir 25 millions de dollars dans ce domaine.

Cette initiative constitue la première phase d’un programme d’investissement plus large, d’un montant total de 170 millions de dollars, annoncé la semaine dernière en partenariat avec l’opérateur public Angola Telecom. Le programme prévoit notamment la création d’une agence nationale de cybersécurité ainsi que la formation d’une nouvelle génération de professionnels, en collaboration avec la Cisco Networking Academy.

Ces efforts s’inscrivent dans la stratégie nationale de transformation numérique, qui ambitionne de faire des technologies de l’information et de la communication (TIC) un levier du développement socio-économique. La cybersécurité est, à ce titre, considérée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) comme un facteur clé de succès pour toute transformation numérique durable.

En 2024, l’Angola figurait dans la catégorie « Tier 4 » de l’indice mondial de cybersécurité établi par l’UIT, soit l’avant-dernier niveau sur une échelle de cinq. Ce classement reflète un engagement encore limité, marqué par quelques avancées sur le plan réglementaire et dans la coopération internationale. En revanche, des efforts importants restent nécessaires pour renforcer les capacités techniques (outils de détection, réponse aux incidents), les mécanismes organisationnels, ainsi que la formation et la sensibilisation des différents acteurs.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Numérisation des services publics : l’Angola s’appuie sur le modèle indien

Posted On lundi, 30 juin 2025 11:22 Written by

Face aux défis croissants de sécurité et d’efficacité administrative, le Niger engage une modernisation ambitieuse de ses systèmes d’identification, s’appuyant sur les technologies biométriques pour mieux servir ses citoyens.

Le ministre d’État nigérien chargé de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba (photo, à droite), a signé, le vendredi 27 juin à Niamey, deux mémorandums d’entente avec Wissal Samtali (photo, à gauche), directrice de la société libyenne Al Itissan Al-Jadeed, spécialisée dans les solutions biométriques et les systèmes d'identité numérique. Ces accords lancent un partenariat public-privé visant à refondre les documents d’identité du pays.

Le premier protocole prévoit la conception, le financement, la construction et la maintenance d’un système d’émission de passeports biométriques électroniques, fabriqués en polycarbonate et dotés de puces hautement sécurisées. Ces e-passeports permettront une meilleure protection contre la fraude et renforceront la crédibilité des documents de voyage nigériens sur la scène internationale.

Le second mémorandum porte sur l’introduction d’une nouvelle carte nationale d’identité électronique (e-ID), conçue pour être à la fois sécurisée, interopérable et conforme aux standards internationaux. Elle doit faciliter l’identification des citoyens en ligne, réduire les délais administratifs et poser les bases d’une gouvernance numérique plus efficace.

Au-delà de la modernisation administrative, ces initiatives reflètent une volonté de transformation structurelle. Elles visent à bâtir un véritable écosystème numérique, dans lequel les technologies d’identification pourront servir de support à une large gamme de services tels que l’authentification en ligne, les services d’e-gouvernement, l’accès bancaire, les programmes de protection sociale, le contrôle aux frontières, etc.

Toutefois, pour que la nouvelle carte d’identité devienne un levier de développement et d’inclusion, plusieurs défis devront être relevés. Il s’agira notamment de garantir une couverture nationale équitable, de développer un système d’identification numérique robuste et interconnecté, de veiller au respect du cadre juridique régissant l’identification et de garantir la protection des données devenues des ressources stratégiques à l’ère de la quatrième révolution industrielle.

Cette collaboration marque un pas important dans la stratégie de modernisation du Niger, tout en illustrant la montée en puissance de partenariats techniques intra-africains. Pour Wissal Samtali, il s’agit d’un signal fort qui pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives communes entre pays du continent dans le domaine des technologies d’identification.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Cameroun : la nouvelle CNI ouvre la voie à l’identité numérique

Posted On lundi, 30 juin 2025 07:48 Written by
Page 21 sur 169

Please publish modules in offcanvas position.