Au cours des cinq dernières années, le Gabon a enregistré de belles performances dans son indice de développement de l’administration numérique des Nations unies. Malgré ces avancées sur le papier, les ministères demeurent bondés d’usagers. Faire évoluer les e-services devient nécessaire.

La Société d’incubation numérique du Gabon (SING), société privée de services en innovation numérique, a procédé le vendredi 25 février au lancement du programme SmartGov. Son objectif est de transformer l’environnement informatisé dans lequel évolue chaque administration publique en un écosystème partagé dans lequel les services publics seront plus collaboratifs et efficaces.

« Les administrations doivent communiquer entre elles pour partager certaines informations. C’est-à-dire lorsque j’ai ma carte d’identité et que je vais ouvrir mon compte bancaire, je n’ai plus besoin de l’avoir avec moi parce que cette carte d’identité est déjà quelque part dans une administration », a indiqué Yannick Ebibie (photo), le directeur général de la SING.

Il explique que cette volonté d’évoluer du e-Gov au SmartGov est suscitée par la forte présence des usagers qui perdure dans les administrations gabonaises. « Même si le pays est le mieux classé en termes de e-Gouvernement dans la région Afrique centrale et parmi les meilleurs sur le continent, les usagers gabonais passent encore beaucoup d’heures dans les ministères à remplir des formulaires à chercher la bonne information. Et parfois tout ce qui est comme site Internet n'est pas mis à jour », déplore le directeur général de la SING.  

C’est depuis 2009 que les autorités gabonaises ont fait de la transformation et du développement digital un pilier du Plan stratégique Gabon émergent. L'ambition étant de faire du Gabon un exemple de digitalisation en Afrique d’ici 2025.

Pour accompagner cette migration du Gabon du e-Gouvernement au Smart Gouvernement, la SING a profité du démarrage de son programme SmartGov pour lancer un hackathon de trois jours au cours duquel les meilleures idées, à même de faciliter l’entrée des administrations publiques dans une vision plus collaborative, seront retenues. Elles seront ensuite financées à hauteur de 1 million FCFA (près de 1 700 $) et incubées pendant trois mois afin de produire une solution fonctionnelle qui sera mise à la disposition des administrations publiques.

Brice Gotoa

Lire aussi : Le Gabon va digitaliser l’enseignement primaire

Posted On mercredi, 02 mars 2022 14:02 Written by

VALR, actuellement valorisé à 240 millions $, veut se développer hors du continent, dans le cadre d’une nouvelle phase de croissance. L'entreprise poursuivra également sa croissance en Afrique, à travers le déploiement de nouveaux services.

La plateforme sud-africaine d’achat et de vente de cryptomonnaies valr.com a annoncé, mardi 1er mars, la levée de plus de 750 millions de rands (50 millions $) dans le cadre d’un financement de série B. Pour l’entreprise, l’opération représente « la plus importante levée de fonds en cryptomonnaies jamais réalisée en Afrique ». VALR, désormais valorisée à 240 millions $, prévoit de s'étendre en Inde, tout en renforçant sa présence en Afrique à travers l’élargissement de ses produits et le recrutement de personnel pour son équipe.

« Nous pensons que l'avenir de l'Afrique est brillant pour l'adoption des cryptomonnaies, à la fois pour la diversification des actifs et les paiements », souligne Paul Veradittakit (photo), associé chez Pantera Capital, le fonds américain qui a dirigé cette levée de 50 millions $ au profit de VALR. L'initiative intervient deux ans après l’obtention par VALR d’un financement de série A de 3,4 millions $, en juillet 2020. L’entreprise avait signifié à cette période sa volonté de déployer de nouveaux produits et de s’étendre sur de nouveaux territoires africains.

VALR affirme avoir traité plus de 7,5 milliards $ de volume de transactions depuis son lancement en 2019. L’entreprise revendique plus de 250 000 clients particuliers et 500 clients institutionnels sur le continent. D’après une étude d'août 2021 publiée par la plateforme de recherche Chainalysis, le marché africain des cryptomonnaies a cru de 1200 % en valeur, sur la période de juillet 2020 à juin 2021. Malgré cette croissance, le continent représente la plus petite économie de cryptomonnaies de toutes les régions étudiées par  Chainalysis.

Chamberline Moko

 

Posted On mercredi, 02 mars 2022 11:59 Written by

L’Agritech en Afrique semble encore timide au regard du volume modeste de financement qu’elle suscite. 2,3 % des 5,2 milliards $ de financement mobilisés par les start-up sur le continent en 2021 selon Partech. Le segment enregistre tout de même de belles réussites au fil des années.

FreshSource Global, plateforme B2B pour les produits agroalimentaires, reliant les exploitations agricoles aux entreprises en Egypte et fournissant des solutions de dernier kilomètre, a annoncé le lundi 28 février l’obtention d’un financement de démarrage de Wamda Capital, 4DX Ventures et d’investisseurs providentiels. La somme qui n’a pas été dévoilée, mais qui est estimée à « sept chiffres » en dollars par la start-up, est destinée à soutenir sa croissance.

« Nous prévoyons d'utiliser ces fonds pour agrandir notre équipe et investir davantage dans notre technologie. En outre, nous allons couvrir tous les gouvernorats égyptiens d'ici à la fin de 2023. En 2024, nous commencerons à envisager un plan d'expansion mondiale », a indiqué Farah Emara, co-fondatrice et présidente-directrice général de FreshSource. Elle a souligné que le financement contribuera à « accélérer notre mission de création de systèmes alimentaires frais plus durables grâce aux données et à la technologie, afin de transformer la vie des producteurs, des entreprises et des consommateurs et d'améliorer la planète ».

FreshSource joue le rôle d’intermédiaire entre les producteurs agricoles et les commerces tels que les supermarchés. L’entreprise fondée en 2018 et lancée en 2019 s’appuie sur une plateforme numérique à travers laquelle elle centralise l’offre des agriculteurs et la demande des commerces. Elle veille à ce que les besoins des clients soient satisfaits en réduisant le nombre d'intermédiaires par lesquels les produits agricoles transitent. Elle veille également à la sécurité des produits agricoles notamment en matière de conservation et de transport jusqu’à l’acheteur.

En 2020, FreshSource revendiquait déjà 300 agriculteurs locaux comme utilisateurs de son service, 1 500 emplois créés et aussi avoir évité une perte de 200 tonnes d’aliments. Selon, Farah Emara,  « en réduisant les pertes alimentaires, vous réduisez le coût des aliments frais et vous permettez à un segment de la population qui ne pouvait pas se le permettre auparavant d’avoir un mode de vie plus sain. Aussi, en ce qui concerne les producteurs, cette méthode augmente leurs revenus et améliore ainsi leur qualité de vie ».

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : MooMe, l’application mobile qui veut améliorer le rendement des éleveurs de vaches laitières en Afrique

Posted On mercredi, 02 mars 2022 08:13 Written by

Les solutions et l’architecture digitale des paiements représentent un défi récurrent sur le secteur du e-commerce en Afrique. Jumia annonce avoir pris des mesures pour les améliorer sur deux de ses principaux marchés que sont l’Egypte et le Nigeria.

Jumia, le groupe spécialisé dans les services d'e-commerce en Afrique, a annoncé avoir effectué plusieurs investissements en Egypte, dans le cadre d'une stratégie visant à développer ses solutions de paiement. Il a indiqué avoir trouvé un accord avec vaIU, une société de services technologiques adaptés à la finance, afin de développer une solution permettant à ses clients locaux d'acquérir des biens et les payer dans le temps (BNPL, Buy Now and Pay Later).

Jumia annonce aussi avoir connu plusieurs développements sur son système de paiement au Nigeria, son principal marché. « Sur l'application JumiaPay, nous avons continué à ajouter des services plus pertinents, au quotidien. Au Nigeria, nous avons mis en place une intégration avec Quickteller, le plus grand agrégateur de factures du pays. Ce partenariat nous permet de proposer plus de 70 facturiers supplémentaires sur l'application JumiaPay, notamment des services gouvernementaux, des fournisseurs d'accès à Internet, des compagnies aériennes… », peut-on lire dans la communication de l'entreprise.

Toujours au Nigeria cependant, l'entreprise annonce que ses services de paiement pourront connaître des perturbations. Afin de se conformer aux exigences de la Banque centrale, ses dirigeants ont accepté de s'associer à un fournisseur de services de paiement tiers pour le traitement des transactions par carte via JumiaPay. Le changement effectif est annoncé pour ce mois de mars 2022 avec un léger délai dans la mise en œuvre.

La technologie JumiaPay a permis au groupe coté désormais sur le Nasdaq (principal marché boursier américain des valeurs technologiques) de canaliser des paiements d'une valeur de 263,3 millions $ pour plus de 12,1 millions de transactions. Cela représente 34,7 % des paiements globaux effectués par les clients, contre 33,1 % une année auparavant. Rappelons que la valeur des marchandises achetées via la plateforme Jumia a frôlé le milliard de dollars en 2021, en hausse de 3,21 % comparé à celle de l’année 2020.

Jumia continue d'augmenter le nombre de ses clients qui a approché 4 millions en 2021, ainsi que ses volumes d'affaires. L’amélioration de ses systèmes de paiement tout comme la mise en conformité avec les exigences règlementaires sont des étapes importantes de son développement. Ces évolutions devraient lui permettre de répondre aux attentes qui surviendront, au regard de l'importante campagne de marketing menée en 2021.

Posted On lundi, 28 février 2022 18:57 Written by

La demande en connectivité à haut débit s’est accentuée depuis 2020 en Afrique avec la Covid-19. Les risques cybercriminels aussi. Améliorer l’offre tout en protégeant l’accès est devenu une nécessité pour garantir le développement de la région. L’ICANN en est consciente.

La Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN) annonce, ce lundi 28 février, l'installation prochaine de deux grappes de serveurs racine en Afrique. L’un sera installé au Kenya. Les deux infrastructures techniques permettront que les requêtes Internet provenant d'Afrique puissent être traitées dans la région, sans dépendre de réseaux et de serveurs situés dans d'autres parties du monde. Elle améliorera également la qualité du réseau à travers une réduction de la latence dans toute la région.

Selon l’organisation internationale à but non lucratif — qui assure la coordination du système des noms de domaine et joue un rôle clé dans le maintien d'un Internet mondial, interopérable et sûr —, les serveurs racine réduiront « le temps de chargement des sites web, notamment en cas de pics d'utilisation de l'Internet. Cela apportera des avantages immédiats aux internautes de tout le continent qui accèdent quotidiennement à Internet ».

Les serveurs racine réduiront aussi l'impact d'une éventuelle cyberattaque sur le continent. Les cyberattaques par déni de service distribué (DDoS) visent à saturer les serveurs par une avalanche de requêtes. L’infrastructure technique permettra une largeur de bande et une capacité de traitement des données plus élevées, réduisant le risque d'interruption de l'Internet en raison d'une cyberattaque.

Cet investissement de l’ICANN en Afrique rentre dans le cadre des ambitions de la coalition numérique Partner2Connect lancée le 20 septembre 2021 par l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour favoriser une connectivité et une transformation numérique significatives à l'échelle mondiale. Des ambitions qui s’alignent également avec la stratégie africaine de transformation numérique (2020-2030).

L’UIT estime actuellement à 33 % le taux de la population qui accède à Internet en Afrique. Avec la transformation numérique qui s’accélère et a induit une forte consommation d’Internet, l’Union croit que cette proportion de consommateurs de data va augmenter rapidement au cours des prochains mois.

Muriel Edjo

Lire aussi : Sénégal : Orange et Sonatel s'associent à SES pour étendre l'offre de connectivité à haut débit en Afrique

Posted On lundi, 28 février 2022 17:47 Written by

Grâce au partenariat avec le gouvernement allemand, Smart Africa a lancé Atingi, plateforme d’e-learning généraliste, en novembre 2020. L’organisation africaine a renouvelé l’opération, cette fois avec une nouvelle plateforme dédiée aux connaissances technologiques et numériques.

La veille de son 5e Conseil des ministres en charge des TIC qui s’est tenu le vendredi 25 février à Kintélé, banlieue nord de Brazzaville, en République du Congo, l’Alliance Smart Africa a officiellement lancé son académie destinée à améliorer les compétences numériques des Africains. La Smart Africa Digital Academy (SADA) offre des cours gratuits en ligne. Pour y accéder, il faut aller à l’adresse web https://sada.atingi.org/ et s’inscrire au préalable.

Les cours de SADA, en rapport avec le numérique, sont orientés dans sept domaines que sont : compétences numériques et transformation ; gestion et leadership ; agriculture ; orientation professionnelle ; entrepreneuriat ; santé ; gouvernance et décentralisation. Actuellement, trois cours sont déjà disponibles sur la plateforme virtuelle. « Les fondements économiques de la régulation » développé par Laurent Gille, économiste, professeur émérite de Télécom Paris ; « ICT Infrastructure » développé par l’UNESCO, Cetic.br/NIC.br et la SDG Academy ; et « Dimensions and Causes of the Digital Divide » développé par la GIZ et Atingi.

Un webinaire sous le thème «Agile Regulation for Digital Transformation » est également programmé pour le 22 septembre. Il sera animé par Patrick Njoroge, le directeur de la Banque centrale du Kenya; Anna Pietikainen, conseillère principale en politique à l'OCDE ; Edmund Fianko, le directeur adjoint de l’Autorité nationale des communications du Ghana ; et Roslyn Docktor, directrice affaires gouvernementales et réglementaires chez IBM Corporation.  

Sur la plateforme soutenue par Atingi, plateforme d'e-learning en Afrique lancée en novembre 2020 par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement et Smart Africa, l’on peut lire que « SADA propose aux décideurs politiques et aux régulateurs des cours, des webinaires et des opportunités d'échange pour promouvoir la transformation numérique en Afrique.  Grâce à ses différents programmes et formats d'apprentissage, SADA souhaite améliorer les compétences des participants pour rédiger des réglementations TIC inclusives, sensibles au genre et respectueuses du climat ».

« SADA touche également un public plus large, allant des entrepreneurs aux citoyens engagés, dans le but d'améliorer leur culture numérique, afin qu'ils puissent profiter pleinement des nouveaux potentiels offerts par les technologies numériques », affirme Atingi.

La plateforme d’accès à SADA est entièrement responsive et s'adapte à une variété de tailles d'écran, y compris les ordinateurs de bureau, les tablettes et les mobiles. Les formations sont disponibles en anglais, français, allemand, espagnol, arabe, vietnamien, mandarin, portugais. Elles sont certifiantes. Les apprenants peuvent les télécharger. 

Muriel Edjo

Lire aussi : Congo : le Centre africain de recherche en Intelligence Artificielle a ouvert ses portes le 24 février

Posted On lundi, 28 février 2022 12:57 Written by

L’établissement de formation et de collaboration a été pensé en mars 2021. Il met de nouvelles technologies au cœur des enjeux de développement socio-économique en Afrique. De grandes attentes y sont placées.

Depuis jeudi 24 février, le Centre africain de recherche en intelligence artificielle (Caria), basé à Brazzaville, au Congo, a officiellement démarré ses activités. Situé sur le campus de l’université Denis Sassou-Nguesso, il proposera des formations en Licence, en Master, en Doctorat, des formations certifiées en ligne ainsi que des programmes d’initiation en robotique et en intelligence artificielle pour les élèves du primaire et du secondaire.

Outre les diverses formations, le Caria va accueillir en son sein de nombreux projets de recherche dans le but de faciliter la collaboration entre les mondes universitaire et industriel, mais aussi d’aider à tirer profit de l’intelligence artificielle pour promouvoir le développement économique et social du pays.

Pour le compte de l’année 2022-2023, les nombreux projets prévus portent entre autres sur la vision par ordinateur, l’apprentissage automatique, la réalité virtuelle et augmentée, le traitement du langage naturel, la robotique et l’automatisation industrielle ou encore l’informatique génétique.

Le Centre est le fruit de la volonté de la Commission Economique des Nation Unies pour l’Afrique (CEA) d’aider un certain nombre de pays africains à promouvoir et à adopter des technologies nouvelles et émergentes, afin de faire progresser leurs aspirations au développement à travers la transformation numérique. Sa création a été décidée en marge de la 7ème session du Forum régional africain pour le développement durable organisé du 1er au 4 mars 2021 à Kintélé par la République du Congo, en partenariat avec la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique. 

Léon Juste Ibombo, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a expliqué que « les conditions d’accès au Caria seront définies par voie réglementaire après cette phase de lancement ».

 Adoni Conrad Qenum

Lire aussi

Norrsken lance un fonds de 200 millions $ visant à dénicher les prochaines « licornes » de la tech africaine

Posted On vendredi, 25 février 2022 18:29 Written by

Au cours des dix dernières années, la transformation numérique de l’administration publique a été une préoccupation majeure des autorités rwandaises. Malgré des succès enregistrés, la Covid-19 a démontré que beaucoup restent encore à faire pour parfaire le niveau du pays dans l’e-gouvernement.

Le Parlement de la République du Rwanda a approuvé, lundi 21 février, la signature par le gouvernement d’un accord de prêt de 86,5 millions d’euros avec l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) destiné à connecter davantage d’administrations publiques à Internet et à numériser plus de services publics. L’accord a été présenté en détail par le ministre des Finances, Uzziel Ndagijimana (photo), et discuté à L'Assemblée avec les députés.

« L'objectif est de promouvoir l'utilisation de la technologie dans le développement, d'accroître la fourniture de services et l'utilisation des mégadonnées. […] La fibre n'a pas atteint toutes les zones, mais cette fois, elle sera étendue pour atteindre de nouveaux secteurs, davantage de bureaux gouvernementaux et d'autres organisations, y compris des organismes religieux », a déclaré le ministre. Il a par ailleurs indiqué que les fonds permettront également un accès subventionné des administrations publiques aux équipements technologiques.

C’était le 23 décembre 2021 que l’accord de prêt entre le gouvernement et l’AIIB avait été signé. La dette sera remboursée pendant 28 ans. Les réalisations qu’elle permettra d’accomplir, pilotées par l'Autorité rwandaise de la société de l'information (RISA), contribueront à faire évoluer encore plus la gouvernance numérique au Rwanda où le gouvernement s’est fixé comme objectif de faire du pays un exemple de développement sur le continent.

Grâce à la connexion des administrations publiques à Internet et à la dématérialisation des services publics, l’accès des usagers aux services est plus rapide, transparent, efficace. Ce gain de temps a un impact bénéfique sur l'activité économique qui voit ainsi s'améliorer plusieurs opérations comme la création d’entreprise, l’obtention de documents administratifs ou commerciaux, favorisant ainsi la production et la création de richesse.

Uzziel Ndagijimana soutenait l’année passée que le financement attendu de l’AIIB soutiendrait « les efforts du gouvernement rwandais en matière de redressement et de résilience face à la pandémie de covid-19 et après celle-ci ».

Muriel Edjo

Lire aussi : Au Rwanda, un institut formule 5 recommandations pour concrétiser le potentiel du e-commerce africain

Posted On jeudi, 24 février 2022 14:34 Written by

L’Afrique a démontré au fil des années sa capacité dans l’innovation technologique. L’investissement, attiré par cette dynamique créative africaine, ne cesse de croître. Mais plusieurs faiblesses régionales et nationales empêchent encore le continent de libérer tout son potentiel.

Au cours des sept dernières années, l’écosystème startup d’Afrique anglophone s’est toujours octroyé la plus grosse part des investissements à destination du continent, selon Briter Bridges, société de recherche axée sur les données des écosystèmes d'innovation et de technologie dans les marchés émergents. Dans son rapport « L’Afrique francophone. Etat de la technologie et de l’investissement » publié en mai 2021, elle révèle que sur les 8,8 milliards $ levés entre 2015 et 2021, l’écosystème start-up d’Afrique francophone n’a réussi à capter que 417,9 millions $.

15 gyezd

Cette timidité de l’Afrique francophone, Briter Bridges l’attribue à plusieurs facteurs dont les plus importants sont « la clarté limitée des règlements, la difficulté d'accès au capital financier, les barrières linguistiques et le manque de réseaux professionnels ». Dans l’édition 2020 de son rapport Doing Business qui classe 190 pays selon le niveau de facilité de faire les affaires (facilité de création d’une entreprise ; accès à l’électricité ; accès au crédit bancaire ; l’environnement fiscal), la Banque mondiale classe la majorité des pays d’Afrique francophone parmi les derniers. Au-delà de la 120ème place.

Le problème du manque de ressources humaines qualifiées se pose certes, mais il trouve sa solution dans les nombreux programmes de développement de compétences numériques que plusieurs partenaires internationaux et gouvernements mènent déjà. Il ne peut, de ce fait, pas représenter un frein majeur aux investisseurs, d’autant que les startups ont la possibilité de recruter dans d’autres pays en cas de véritables besoins.

Or, en l’absence d’un cadre d’affaires crédible, favorable à l’émulation des entrepreneurs, les investisseurs ne s’aventureront que très peu dans des marchés où le risque de perte l’emporte largement sur les chances de gains. Même si la communauté innovante semble dynamique, sa facilité à s’organiser et à créer de la richesse, prévaudra toujours dans la décision d’investir des hommes d’affaires, des fonds de capital-risque et autres business angels.

Le Sénégal a clairement démontré l’impact positif d’un cadre réglementaire adapté à l’innovation technologique. En 2018, le pays était à la 140ème place au Doing Business. Selon le rapport Partech sur le niveau de financement attiré par les startups de la même année, l’écosystème startup du pays avait attiré 6 millions $.

En 2021, après que le gouvernement ait adopté une Startup Act, loi qui facilite le cadre de création, de financement et de croissance des startups, le rang du Sénégal dans le Doing Business 2020 s’est sensiblement amélioré. Le pays est passé à la 123ème. Dans l’édition 2020 du rapport de Partech, la crédibilité de son écosystème startup a renforcé l’intérêt des tech investisseurs qui y ont investi 353 millions $.

Selon le Tony Blair Institute for Global Change, « l'Afrique a le potentiel pour devenir une superpuissance de démarrage dans le secteur de la technologie (...) L'économie numérique apportera environ 300 milliards de dollars au PIB africain d'ici 2025, fournissant des emplois indispensables, sur un continent où trois à quatre fois plus de personnes entrent sur le marché du travail que de postes réels sont créés ».

Dans son rapport « Supercharging Africa’s Startups: The Continent’s Path to Tech Excellence» publié le 15 février 2022, le centre de recherche estime que les startups africaines ont la capacité de lever 90 milliards $ d’ici 2030. Il insiste, lui aussi, sur la création d’un environnement d’affaires approprié parmi les réformes stratégiques nécessaires à mettre en œuvre pour ne pas manquer cette opportunité.

Muriel Edjo

Lire aussi

Dix actions fortes pour que les start-up africaines attirent plus de 90 milliards $ d’ici 2030 (Tony Blair Institute)

Posted On jeudi, 24 février 2022 11:02 Written by

En 2021, l’Afrique comptait 716 000 développeurs professionnels soit 3,8 % de plus qu’en 2020. Alors que le nombre de ces professionnels ne cesse de croître, la demande elle aussi a atteint un niveau record en raison de la croissance des capacités d’embauche des PME, plus enclin à utiliser les technologies.

 

Malgré les défis liés à la pandémie de Covid-19, l'écosystème des développeurs du continent est nettement en progrès. Selon Google, en 2021 la demande de développeurs web sur le continent a atteint un niveau record. La multinationale de services Internet l’a relevé dans son rapport « Africa Developer Ecosystem Report 2021 » publié le 21 février.

Le rapport impute en partie cette hausse à l’augmentation de l’utilisation des services Internet par les petites et moyennes entreprises (PME) ; soit une hausse de 22 %. Ce qui a contraint ces dernières à engager plus de développeurs pour les aider à développer leurs activités en ligne. En Afrique, les PME embauchent plus de la moitié des développeurs locaux. Une performance due au fait qu’elles ont récolté plus de financement pour soutenir leur croissance. En 2021, elles ont levé plus de 4 milliards de dollars, soit 2,5 fois plus qu'en 2020.

Hors du continent, la demande de développeurs africains a également augmenté en raison du développement du système de travail à distance favorisé par la Covid-19. 38 % des développeurs africains travaillent pour au moins une société basée en dehors du continent.

Parallèlement, le nombre de ces professionnels a aussi augmenté.  Le bassin de développeurs professionnels a augmenté de 3,8 % pour représenter 0,4 % de la main-d'œuvre non agricole du continent. Le Nigeria à lui seul a produit en 2021, 5 000 nouveaux professionnels. En tout, cette même année, le continent comptait 716 000 développeurs professionnels contre 690 000 en 2020. Les salaires et rémunérations ont également augmenté, et davantage de développeurs ont obtenu des emplois à temps plein. 

Pour répondre à cette demande, le rapport invite les entreprises technologiques mondiales, les éducateurs locaux et les gouvernements à renforcer la filière des développeurs. Cela en investissant à la fois dans l'accès à Internet et dans l'éducation. « Les jeunes talents et les talents émergents, ainsi que les groupes insuffisamment soutenus, notamment les femmes, ont besoin d'une formation professionnelle et d'un accès abordable à Internet pour bénéficier de progrès plus larges. Les entreprises technologiques progressent grâce à des partenariats locaux », note le document.

« Africa Developer Ecosystem Report 2021 » a été réalisé grâce à une étude menée dans 16 pays d'Afrique subsaharienne : Algérie, Cameroun, Egypte, Ethiopie, Ghana, Côte d’Ivoire, Kenya, Maroc, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie et Ouganda. Ce rapport est le deuxième d'une série d'études sur l'état de l'économie Internet du continent. Le premier, publié en collaboration avec la Société financière internationale (SFI), a révélé que l'économie Internet de l'Afrique a le potentiel d'atteindre 5,2 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2025, contribuant ainsi à près de 180 milliards de dollars à l'économie africaine. La contribution potentielle projetée pourrait atteindre 712 milliards de dollars d'ici 2050.

« Pour atteindre ce potentiel, nous devons fournir un meilleur accès à des compétences de haute qualité et de classe mondiale sur les plateformes de technologies mobiles couplées à une connectivité croissante en Afrique. Nos efforts pour accroître la connectivité se concentrent sur l'infrastructure, les appareils, les outils et la localisation des produits », a déclaré Nitin Gajria, directeur général de Google en Afrique. 

Vanessa Ngono Atangana

Lire aussi : Les 4 domaines sur lesquels les investisseurs doivent se concentrer pour soutenir la numérisation de l’Afrique (Google)

Posted On mercredi, 23 février 2022 15:57 Written by

Please publish modules in offcanvas position.