Moins de deux mois après sa levée de 10 millions $, la Fintech de mobilité Moove Africa obtient des ressources supplémentaires pour financer son expansion sur et hors du continent, et poursuivre sa croissance.
Moove Africa, une Fintech d’origine nigériane qui facilite aux entrepreneurs africains l’accès aux financements pour l’acquisition de véhicules neufs, a annoncé le lundi 14 mars la levée, en capital et en dettes, de 105 millions $, dans le cadre d’un financement de série A2. L’opération porte à 174,5 millions $ le total des fonds mobilisés à cette date par l’entreprise fondée en 2019 par les Britanniques d’origine nigérianes Ladi Delano et Jide Odunsi.
« Il y a moins de deux ans, nous avons découvert cet espace blanc de la Fintech de la mobilité et avons lancé Moove. Après avoir dépassé les 3 millions de voyages dans des véhicules financés par Moove à travers l'Afrique, déployé notre service dans six nouvelles villes africaines et connecté des entrepreneurs de la mobilité aux marchés du covoiturage, de l'e-logistique et de la livraison, nous sommes aujourd'hui à la tête de cette catégorie en croissance de la Fintech... Nous sommes ravis de pouvoir compter sur le soutien d'investisseurs à travers le monde, qui nous permettront de faire connaître notre modèle dans le monde », a commenté Ladi Delano.
Cette nouvelle levée de fonds intervient moins de deux mois après l’obtention par Moove Africa, d’une facilité de financement de 10 millions $, auprès de la firme d’investissement émiratie NBK Capital Partners. La ressource, mobilisée le 1er février dernier, visait à soutenir l’expansion ouest-africaine du partenaire exclusif d'Uber pour le financement et la fourniture de véhicules en Afrique subsaharienne.
La Fintech de mobilité prévoit, sur les six prochains mois, de poursuivre son expansion géographique dans 7 nouveaux marchés en Asie, en Europe et dans la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). L’entreprise présente au sein de six villes africaines entend également développer de nouveaux partenariats tout en élargissant sa gamme de véhicules.
En Afrique, moins de 5 % de l’ensemble des véhicules neufs sont achetés avec un prêt contre 92 % en Europe, déplore Moove Africa. Sur le continent, le taux de possession de véhicules est inférieur à 44 voitures pour 1 000 personnes, contre 640 pour 1 000 en Europe et 816 aux États-Unis, poursuit la Fintech de mobilité. L’entreprise pointe du doigt la faible pénétration du crédit qui, de son avis, a limité sur le continent la capacité de plus de 1 milliard d’Africains à acheter de nouveaux véhicules. Selon Ladi Delano, des millions d'entrepreneurs dans des marchés émergents ont un accès limité ou inexistant au financement de véhicules, même si l’opportunité de ce marché est vaste. Le marché de la location d’engins à deux roues est estimé à 80 milliards $ en Afrique subsaharienne, selon des données fournies par Moove. Pourtant le continent a enregistré en 2019 moins de 900 000 ventes de véhicules neufs, contre 17 millions aux États-Unis.
Chamberline MOKO
Depuis 2008, le gouvernement Kényan déploie une vision de développement qui court jusqu’en 2030. Le numérique y a toujours figuré, mais sans véritablement susciter un intérêt pressant. Aujourd’hui, il est au cœur de toutes les attentions.
Le ministère kényan des Technologies de l’information et de la communication, de la Jeunesse et de l’Innovation a annoncé l’élaboration d’un plan directeur numérique national. Le document décennal, au cœur d’un atelier de validation le vendredi 11 mars, aborde le développement socioéconomique du pays à travers l’exploitation de la technologie.
Il se décline sous plusieurs axes : l’infrastructure numérique, les services numériques et la gestion des données, les compétences numériques et l’innovation numérique, les entreprises et les affaires numériques. Un ensemble d’objectifs à atteindre qui permettront de réaliser les ambitions de création de richesses et d’emplois portées par Vision 2030, le plan de développement national adopté le 10 juin 2008.
Lucy Mulili (photo), secrétaire administrative au ministère des TIC, représentante du Ministre chargé des TIC, Joe Mucheru, a expliqué que « le document s’inspire largement de la politique nationale des TIC de 2019, qui explique comment les TIC, en tant que fondation, créent une économie robuste et améliorent ainsi les conditions de vie des Kényans ».
Les actions stratégiques du gouvernement kényan dans le cadre du plan directeur numérique national traduisent une volonté d’avancer dans la numérisation que la Banque mondiale voit comme un atout de développement. La Covid-19 a d’ailleurs contribué à le montrer à travers toutes les facilités apportées par le numérique durant la crise mondiale qu’elle a suscitée.
Dans son nouveau plan, le gouvernement kényan prévoit entre autres de construire 100 000 km de fibre, dont 52 000 km pour les réseaux gouvernementaux et 48 000 km pour les réseaux privés, afin d’offrir une connectivité fiable et abordable pour tous. Il prévoit aussi de fournir 1,2 million d’ordinateurs portables aux écoles, former 350 000 enseignants à l’utilisation des technologies, connecter 40 000 écoles à un réseau Internet durable. La réalisation du plan est estimée à 5 milliards de shillings kényans (43,7 millions $).
Adoni Conrad Quenum
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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.
Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.
Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.
159 opérations, 2 big deals
La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.
D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.
La fintech toujours en tête
Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $.
Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)
Des Percées et des baisses
En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.
Le Nigeria, la start-up nation africaine
Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021. Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.
De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.
Qui investit dans les start-up africaines ?
Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.
Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019.
Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.
Fiacre E. Kakpo
Depuis 2019, le groupe télécoms déploie sa stratégie de développement des compétences 4.0 dans ses différents marchés de la zone MENA. Il a déjà touché la Tunisie, le Sénégal, l’Ethiopie, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Egypte et la Jordanie.
Jeudi 10 mars, Madagascar est officiellement devenu le neuvième pays d’Afrique et du Moyen-Orient à rejoindre officiellement le réseau de formation numérique et de soutien à l’innovation du groupe télécoms Orange. La société y a inauguré à Antananarivo, dans La Tour Redland à Ankorondrano, son « Orange Digital Center ».
Il s’agit d’un écosystème entièrement mis en œuvre avec la coopération allemande et dédié au développement des compétences numériques et à l’accompagnement des porteurs de projets innovants. Il est opérationnel depuis le 19 octobre 2021.
Selon Alioune Ndiaye, le président-directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient, Orange Digital Center Madagascar « fait partie du réseau des 32 Orange Digital Centers du groupe Orange, qui seront déployés sur l’ensemble de nos pays de présence en Afrique et au Moyen-Orient, mais également en Europe. L’objectif est de démocratiser l’accès au numérique pour les jeunes, diplômés ou non diplômés, leur donner accès aux dernières compétences technologiques pour renforcer leur employabilité, et les préparer aux emplois de demain ».
Déployé sur une superficie de 800 m2, le site malgache réunit une Ecole du Code, un atelier de fabrication numérique FabLab Solidaire de la Fondation Orange installé à l’université d’Antananarivo et un accélérateur de start-up Orange Fab, soutenu par Orange Ventures, le fonds d'investissement du Groupe Orange. L’ensemble des programmes de formation et d’encadrement est gratuit et ouvert à tous.
La collaboration entre Orange et la coopération allemande à Madagascar rentre dans le cadre du partenariat de développement du « programme develoPPP » que cette dernière met en œuvre pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). L’objectif est de concrétiser leur vision commune : favoriser l’employabilité des jeunes et l’accès aux emplois TIC pour les femmes et les jeunes filles, tout en soutenant la croissance durable et la transformation numérique du pays.
Pour contribuer à l’accès d’un nombre encore plus grand de jeunes Malgaches aux connaissances en rapport avec le numérique, il est aussi prévu l’installation de deux Orange Digital Center Club, extensions de l’Ecole du Code, à l’université de Fianarantsoa et à l’université d’Antsiranana.
Muriel Edjo
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En 2018, le gouvernement a pris conscience des faibles moyens du pays en matière de connectivité. Il avait alors engagé des investissements à cet effet. Quatre ans plus tard, le câble PEACE a atterri sur les côtes de l'archipel.
La République insulaire des Seychelles est désormais reliée à un second système sous-marin de fibre optique qui renforcera l’accès de sa population à de la connectivité de qualité. Le système Pakistan East Africa Cable Express (PEACE) a en effet atterri, le lundi 7 mars, sur la côte de Persévérance, une île artificielle située au nord-est de Mahé, la plus grande île du pays.
Benjamin Choppy (photo), le secrétaire principal du ministère des Technologies de l’information et de la Communication, voit dans cette infrastructure une opportunité pour le pays de sécuriser et d’améliorer ses moyens de communication. Depuis 2011 les Seychelles n’étaient connectées qu’à un seul câble sous-marin de fibre optique, le Seychelles East Africa System (SEAS), qui le reliait à la Tanzanie.
« Nous n’en avions qu’un seul et cela présentait un risque pour nous si quelque chose arrivait, surtout aujourd’hui. Si vous regardez la quantité de trafic que nous avons sur le câble, plus de 95 % sont sur le câble SEAS. Si quelque chose se passait mal, ce serait catastrophique », a déclaré Benjamin Choppy.
Le PEACE est un système de câbles sous-marins de 15 000 km parcourant l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Dans sa conception, il intègre la dernière technologie 200G et la technologie WSS qui permettent de transmettre plus de 16 térabits de données par seconde par paire de fibres. Des capacités qui lui donnent les moyens de répondre aux besoins croissants en connectivité dans le pays.
Le gouvernement des Seychelles a investi 20 millions $ pour se connecter à cette nouvelle infrastructure télécoms à haut débit qui soutiendra la numérisation des services publics et le développement de l’économie numérique. Amadou Dina, directeur général d’Airtel Seychelles, a déclaré que la société télécoms a déjà conçu de nouveaux produits qui seront lancés lorsque le nouveau système sera mis en service en mai prochain.
Adoni Conrad Quenum
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En deux ans, la transformation numérique s’est accélérée à travers l’Afrique, sous l’effet de la Covid-19. Le continent a pleinement pris conscience des enjeux de développement en rapport avec Internet. Plusieurs pays ont engagé des actions pour ne pas rater la prochaine révolution mondiale.
Le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire veut rendre Internet accessible à toute la population au regard de son impact sur l’amélioration des conditions de vie socioéconomiques. Mais pour y parvenir, il lui faut au préalable identifier les obstacles actuels à la concrétisation de cette ambition. D’où le lancement, le lundi 7 mars à Abidjan, de l’étude sur l’universalité d’Internet par le ministre de l’Economie numérique, des Télécommunications et de l’Innovation, Roger Adom (photo).
Cette étude qui est à l’initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), à travers la Chaire Unesco, sera réalisée avec le suivi d’un comité consultatif du secteur du numérique. « Après avoir effectué des constats consensuels, nous ferons des recommandations pour améliorer la situation d’Internet en Côte d’Ivoire », a déclaré le professeur Alain Kiyindou, représentant de la Chaire Unesco.
Il a indiqué qu’une cérémonie officielle de validation de l’étude est prévue « entre mai et juin 2022 » et le cas ivoirien sera présenté comme un cas d’école en décembre 2022 à Addis-Abeba, au Forum mondial sur la gouvernance d’Internet.
Selon l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), le taux de pénétration d’Internet était d’environ 78% au troisième trimestre 2021. Ce taux de pénétration, qui est calculé en comparant le nombre d’abonnements Internet au nombre total la population, peut toutefois ne pas refléter le véritable niveau d’accès à Internet dans le pays. En effet, plusieurs individus en zone urbaine détiennent plusieurs cartes SIM qui augmentent le nombre d’abonnements. Dans leur Digital Report 2022, We Are Social et Hootsuite estiment à 36,3% le taux de pénétration d’Internet en Côte d’Ivoire.
L’Etude sur l’universalité d’Internet en Côte d’Ivoire est financée par la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à hauteur de 13,250 millions FCFA (22,3 millions $). Ses retombées doivent permettre aux Ivoiriens de bénéficier des 180 milliards $ de revenus que l'économie numérique devrait générer en Afrique d’ici 2025, selon Google et la Société financière internationale (SFI).
Muriel Edjo
Elles ont été choisies parmi les huit candidates en lice, originaires du continent, retenues en février. Leurs projets ont été jugés en phase avec les grands enjeux de la société.
Une Gabonaise, une Ivoirienne, une Ougandaise et une Sud-Africaine figurent parmi les sept lauréates de la 10e édition du prix Les Margaret. Il s’agit respectivement d’Ariane Akeret Soufiano, Cléo Ngokoudi, Malebina Tsotsotso et Shamim Nabuuma Kaliisa. L’identité des quatre femmes a été dévoilée mardi 8 mars. Leur projet respectif, retenu parmi huit africains finalistes en février dernier.
- Ariane Akeret, s’est distinguée dans la catégorie Entrepreneur Afrique avec son projet CaPay. C’est une application destinée à faciliter le paiement des salaires et autres transactions financières, via le mobile money au Gabon. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques.
- Cléo Ngokoudi est la directrice financière d’Anka. Elle s’est illustrée dans la catégorie Intrapreneur Afrique avec Anka, une plateforme qui fournit aux commerçants ivoiriens des solutions intégrées de gestion digitale, la facilitation des transactions financières internationales.
- La jeune Malebina Tsotsotso a 15 ans. Elle a été distinguée dans la catégorie Junior Afrique avec MTutor. Il s’agit d’une plateforme d'apprentissage en ligne conçue pour fournir un outil edtech adaptable, évolutif, sûr et sécurisé en Afrique du Sud.
- Shamim Nabuuma Kaliisa a reçu le prix Espoir du jury. Elle est la fondatrice de Chil AI Lab, une start-up qui utilise l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour étendre les services de santé essentiels aux femmes pauvres et marginalisées en Ouganda.
Selon Delphine Remy-Boutang, présidente-directrice générale de The Bureau et de la JFD qui organise le prix, le projet porté par chaque lauréate a été meilleur parmi des centaines. « Nous avons reçu plus de 300 candidatures », soulignait-t-elle en février.
Entre plusieurs gains, Les Margaret 2022 bénéficieront du programme d’accélération de croissance de la JFD pendant 1 an. Ce qui inclut : une exposition médiatique d’une valeur de 1 million d’euros, un mentoring et coaching en collaboration avec les partenaires JFD.
La Margaret Junior bénéficiera du programme d’accélération de croissance de la JFD pour développer son projet entrepreneurial, d’une bourse d’étude et participera digitalement à la mission ARTEMIS I, le premier vol préparatoire du retour de l’être humain sur la Lune. Le Prix Espoir du Jury s’est vu offrir une œuvre originale de l’artiste Caroline Corbasson, spécialement conçue pour la JFD.
Muriel Edjo
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En neuf ans, la start-up a réussi à se faire un nom sur le marché local et sous-régional de l’industrie du divertissement sur mobile. Elle souhaite maintenant franchir un nouveau palier dans ce segment de marché en forte croissance sur le continent.
Le studio camerounais de jeux vidéo sur mobile et PC, Kiro’o Games, est en mode séduction pour attirer de nouveaux investissements. Ils lui permettront non seulement de renforcer sa présence, mais aussi d’enrichir son offre de jeux et de se développer davantage.
La start-up a lancé à cet effet une invitation pour une rencontre Zoom, jeudi 10 mars à 20h, heure de Yaoundé, au cours de laquelle Olivier Madiba (photo), son fondateur et président-directeur général, compte présenter le plan d’affaires de l’entreprise et les résultats attendus. Il discutera aussi avec les potentiels nouveaux actionnaires sur les risques et retour sur investissement.
Kiro’o Games, qui a lancé ses premiers produits en 2013, revendique à ce jour une levée de 530 000 $ par Equity Crowdfunding. Les fonds lui ont permis de mettre sur le marché des nouveautés et d’enregistrer plus de 150 000 téléchargements de ses produits. Au regard de l’intérêt grandissant des joueurs africains pour les jeux locaux, la start-up veut grandir rapidement pour pouvoir tirer profit d’une industrie d’une valeur potentielle de plusieurs milliards de dollars.
« A Kiro'o Games nous nous préparons depuis 2017 pour cette opportunité de plusieurs milliards de dollars que représente le marché du jeu mobile africain. C’est pourquoi en 2019 nous avions ouvert notre capital pour lever 1 million USD », explique Olivier Madiba.
La nouvelle levée de capitaux que prépare la start-up camerounaise intervient quelques jours après avoir formé le Pan African Gaming Group (PAGG) aux côtés de 9 autres studios africains spécialisés dans les jeux vidéo. A travers cet éditeur continental de jeux vidéo dévoilé le 23 février dernier, leur objectif est de créer plus d'opportunités économiques et d'emplois dans le domaine des jeux à travers l'Afrique. Un marché estimé à 680 millions d'individus d’ici 2025.
Kiro’o Games compte sur la crédibilité acquise au Cameroun et en Afrique centrale au cours des dernières années pour convaincre de nouveaux investisseurs. Une crédibilité qui lui a valu en 2021 plusieurs distinctions de Games Industry Africa dans plusieurs catégories, notamment le prix Innovation de l'année, Equipe de l'année, Jeu mobile ayant le plus d'impact et Débuts de l'année.
Muriel Edjo
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Après une récente levée de fonds de 10,5 millions $, Naqla, 5 ans d’existence, se prépare à une nouvelle étape portant sur le développement de son activité en Egypte.
La plateforme logistique égyptienne Naqla a annoncé, le lundi 7 mars, la levée d’un financement de pré-série A, d’un montant de 10,5 millions $. L’entreprise, qui relie des propriétaires de camions aux sociétés de fret, utilisera le produit de cet investissement pour investir dans la technologie et la numérisation de ses activités.
Selon Sherif Taher, co-fondateur et directeur général de Naqla, cet investissement permettra « une accélération rapide de l’activité de Naqla et son expansion verticale prévue dans de nouveaux segments ». L’entreprise prévoit de « développer son offre de logistique numérique et sa présence sur le marché, en apportant une infrastructure technologique indispensable à la logistique égyptienne mal desservie et l'industrie du camionnage », poursuit Sherif Taher.
Cette levée de fonds intervient trois ans après l’extension des activités de Naqla dans le secteur du camionnage lourd en 2019, avec une flotte de camions transportant des objets lourds représentant 16 % de l'activité de l'entreprise, et deux ans après le développement de la société dans le camionnage léger domestique en 2020, transportant pour des PME des matériaux légers. Depuis sa création en 2017, Naqla qui travaille avec plus de 400 expéditeurs et 10 500 chauffeurs à travers l'Egypte affirme avoir livré plus de 4,6 millions de tonnes de marchandises.
L’Egypte compte plus de 1,5 million de chauffeurs titulaires d'un permis qui entreprennent des trajets pour livrer des marchandises, selon un article de mars 2022 publié par Naqla. L'industrie égyptienne de la logistique a une valeur estimée à 13 milliards $ et représente près de 3,5 % du produit intérieur brut (PIB), selon des données de décembre 2021 de la plateforme de logistique Naqla.
Chamberline MOKO
Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.
Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).
Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)
Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.
Beaucoup reste à faire
Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».
Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)
Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.
La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)
Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.
Formation et financements ciblés
Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.
Muriel Edjo
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Depuis cinq ans, la HealthTech travaille dur pour concrétiser son ambition d’améliorer l’accès d’un plus grand nombre d’Africains aux soins de santé de qualité. Le premier pas se fera dans la sous-région Afrique de l’Est.
La plateforme ougandaise de télémédecine Rocket Health a annoncé, lundi 7 mars, la levée avec succès de 5 millions $ auprès d’un groupe d’investisseurs mené par Creadev. Grenfell Holdings and LoftyInc Capital Management ont pris part à ce tour de table qui permettra à la HealthTech de s’étendre en Ouganda et en Afrique de l’Est. Le Kenya – où elle a déjà une présence administrative – est la prochaine destination africaine de la solution numérique lancée en 2018 par les docteurs Davis Musinguzi, John Mark Bwanika, William Lubega, et Hope Achiro.
Rocket Health est une plateforme de santé numérique développée par The Medical Concierge Group, une clinique, un laboratoire et une pharmacie autorisés et enregistrés en Ouganda. Accessible par USSD et SMS sur téléphone mobile basique ; par WhatsApp ou directement en ligne sur smartphone, tablette ou ordinateur, elle propose diverses prestations de santé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
En Ouganda, ses promoteurs prévoient de sortir le service du Grand Kampala et de toucher d’autres villes du pays et les zones rurales où l’accès aux soins de santé de qualité demeure faible. « Le ratio médecin-patient en Ouganda est maintenant de 1/2500. Cela signifie qu'un si grand nombre de personnes n'ont pas accès à des soins de santé de qualité, et il n'y a pas que les médecins. Les pharmaciens ou les services de laboratoire sont également très difficiles à trouver pour la plupart des gens », déplore Hope Achiro, directrice des services pharmaceutiques de Rocket Health. Au Kenya où le ratio docteur/patient est de 1/6355, Rocket Health entrevoit également des bénéfices pour les populations.
Selon Davis Musinguzi, le président-directeur général du service numérique, « Rocket Health s'efforce de rendre les soins de santé primaires de qualité accessibles, abordables et pratiques afin d'obtenir les meilleurs résultats pour le plus grand nombre d'Africains possible grâce au pouvoir exponentiel de la technologie ».
Les fondateurs de Rocket Health ont confiance dans le succès de son déploiement national et international. Ils ont eu l’opportunité de peaufiner leur stratégie et leurs moyens d’action pendant six mois d’incubation au sein du Next Health Accelerator (NHA), un accélérateur d'innovation en santé conçu par Intrepid Entrepreneurs pour les entrepreneurs africains, en 2021.
Muriel Edjo
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L'entreprise Tolbi, qui a développé une solution numérique dans le but d’aider les agriculteurs sénégalais à mieux rentabiliser leurs récoltes, a été lancée en 2019. Aujourd’hui, elle a déjà à son actif plusieurs reconnaissances et récompenses aussi bien nationales qu’internationales.
Tolbi, start-up sénégalaise spécialisée dans les technologies agricoles, a annoncé le vendredi 4 mars sa sélection dans le cadre du programme Google For Startups Advisor : Sustainable Development Goals (2022). Ce programme a été conçu dans le but de donner aux start-up technologiques les moyens de créer et d’évoluer en entreprises viables à impact sur un ou plusieurs objectifs de développement durable des Nations unies (ODD).
Nous sommes très heureux de vous annoncer que Tolbi a été sélectionné dans le cadre du programme Google For Startups Advisor : Sustainable Development Goals (2022). #ClimateSmartAgriculture #smartAgriculture #agriculture #digital @LamineKebe0 @GoogleforS @SunuPresseESP pic.twitter.com/uMqvGvV8AM
— TOLBI (@tolbico_sn) March 4, 2022
« Le programme cible les start-up qui résolvent les grands défis du monde avec agilité, technologie innovante et détermination. Notre mission est simple : permettre aux agriculteurs d’augmenter leurs productions et leurs revenus à travers une agriculture intelligente face au climat basée sur la technologie », a indiqué la start-up sur ses réseaux sociaux.
Le programme d’accélération va se dérouler sur une durée de 3 à 5 mois au cours desquels la start-up, tout comme plusieurs autres sélectionnées, va bénéficier d’une formation spécialisée, d’un mentorat sur les partenariats ODD, la mesure de l’impact social, le leadership et la collecte de fonds. Un parcours lui permettra au final d’établir des relations d’affaires solides sur lesquelles s’appuyer pour réussir une éventuelle levée de fonds.
Tolbi a déjà révolutionné le secteur agricole sénégalais en développant un kit d’objets connectés basé sur l’intelligence artificielle et l’edge computing pour faciliter l’irrigation des champs et améliorer le rendement agricole. Ces prouesses lui ont valu, entre autres, le Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique en 2020.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis 2019, le gouvernement a accentué ses actions en faveur du développement de l’économie numérique au Congo. Au-delà des infrastructures de connectivité, il a également fait de l’industrie de l’innovation – riche en opportunités d’emplois pour la jeunesse – une priorité.
Le gouvernement de la République du Congo planche sur un cadre juridique spécifique aux start-up. Le projet de loi y afférent a été approuvé par le Conseil des ministres du mercredi 2 mars et transmis au Parlement. Il avait été soumis pour examen par Léon Juste Ibombo (photo), le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Une fois adopté par les députés, le texte de loi contribuera à la mise en œuvre de diverses mesures administratives, financières, fiscales, etc. qui favoriseront le développement du tech entrepreneuriat dans le pays.
Léon Juste Ibombo a expliqué que C’est « l’absence d’un cadre juridique spécifique aux acteurs de l’industrie numérique, le manque de financements adaptés, les difficultés d’accès à la commande publique et l’absence d’une stratégie de promotion de l’innovation qui justifie la proposition d’un environnement propice au développement de ces jeunes entreprises ». Dans la loi, il est prévu un label de qualité « start-up ». Il ne sera délivré qu’aux jeunes entreprises qui auront rempli certaines conditions.
L’attention particulière que le gouvernement du Congo a décidé d’accorder à son industrie start-up fait suite au grand intérêt financier que ce secteur suscite déjà auprès des investisseurs en Afrique. Les start-up africaines, qui n’avaient réussi à lever que 277 millions $ de fonds en 2015, ont atteint la somme de 5,2 milliards $ en 2021. La fintech, l'e-logistique, l’e-commerce, l’e-santé, ont gagné en valeur avec la Covid-19. La transformation numérique s’étant accélérée sur le continent, le gouvernement congolais souhaite permettre aux innovateurs locaux de bénéficier aussi des opportunités d'affaires qui se multiplient.
Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL», Partech révèle que les start-up congolaises ont réussi à lever un million $ auprès de fonds d’investissement et autres entreprises de capital-risque en 2021. Le Sénégal, qui jouit d’une loi sur les start-up depuis le 28 décembre 2019, a vu le volume de fonds levé par ses start-up atteindre 353 millions $ en 2021. Il était de 6,50 millions $ en 2016 selon Partech.
Avec un écosystème favorable à l’éclosion des start-up, le Congo pourra davantage s’enrichir de tech innovateurs et entrepreneurs à même de l’accompagner dans sa transformation numérique avec des solutions locales adaptées à ses réalités. Une industrie locale dynamique qui favorisera la création d’emplois pour sa population jeune et de la richesse pour le pays.
Muriel Edjo
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L’Afrique, avec sa forte population jeune, est considérée comme la terre de la future croissance économique mondiale. Plusieurs entreprises technologiques y croient et multiplient les investissements. Un accent est mis sur le développement des compétences et de l’entreprenariat numériques.
La société américaine de logiciels informatiques Microsoft annonce plusieurs initiatives en Afrique au cours des cinq prochaines années. Elles visent à soutenir la croissance d’environ 10 000 startups africaines. Parmi ces initiatives figurent la mobilisation d’un financement potentiel de 500 millions $ à travers plusieurs alliances industrielles ainsi que de nombreux accords avec des investisseurs en capital-risque.
Hormis le financement, Microsoft offrira aussi aux startups africaines la possibilité de vendre leurs produits à plusieurs entreprises qui sont ses clients. Cela se fera à travers le Founders Hub, une plateforme au travers de laquelle les startups auront gratuitement accès à diverses ressources, notamment des formations spécifiques ainsi que de nombreux outils tels que Microsoft Azure et GitHub, et de l’assistance aux entreprises, pour améliorer leurs produits.
Les startups devront remplir six critères pour accéder au Founders Hub : être une entreprise privée; être à but lucratif ; être à un niveau de financement inférieur à la série D; n’avoir pas reçu plus de 10 000 $ de fonds auparavant, ne pas être un établissement d'enseignement, une boutique de développement, un blog personnel ou une société de crypto-mining. Enfin, être engagée dans un produit ou service basé sur un logiciel de développement qui doit être détenu sans licence.
Enfin, Microsoft a signé des partenariats stratégiques avec des incubateurs d’entreprises présents à travers toute l'Afrique pour permettre aux startups d'accéder à de nouveaux marchés, à des opportunités commerciales mais aussi à des compétences techniques de pointe et à de nouvelles technologies.
Microsoft justifie sa grande attention pour le marché des startups africaines au regard de sa maturité croissante et de sa capacité à devenir « l’une des pierres angulaires de l'économie numérique du continent et fournir des solutions pertinentes face aux défis sociétaux en Afrique ». Idem pour les défis d’insertion professionnelle de la jeunesse.
Wael Elkabbany (photo), le directeur général de Microsoft Africa Transformation Office – le bureau chargé de piloter des initiatives stratégiques d’accélération de la transformation numérique et de promotion de la prospérité économique – estime que « l'Afrique possède un énorme potentiel pour devenir l’un des centres les plus florissants en matière d'innovation numérique ».
Selon lui, l’ambition finale de la société technologique « est de voir une explosion d'innovations locales qui contribueront positivement, non seulement à l'économie numérique de l'Afrique, mais aussi à la société mondiale ».
Muriel Edjo
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