Au cours des quatre dernières années, l’industrie des startups d’Afrique a suscité un grand intérêt auprès d’investisseurs étrangers. L’innovation s’y est développée avec un impact bénéfique sur la vie de millions de personnes. De nombreuses solutions tech font déjà rayonner le continent à l'international. Les Etats-Unis se disent « admiratifs ».
Arun Venkataraman, le Secrétaire d’Etat adjoint américain au commerce pour les marchés mondiaux, a exprimé l’admiration de son pays quant aux écosystèmes numériques que développent les startups africaines. Il s’est exprimé lors d’un entretien exclusif accordé à Agence Ecofin, en prélude au prochain sommet Etats-Unis-Afrique qui se tiendra au mois de décembre 2022 et qui comprendra un forum d’affaires d’une journée.
Selon lui, les « écosystèmes incroyables qui ont été développés par des start-ups dans des pays comme le Nigéria ou le Kenya, et les innovations qui en sont sorties » répondent aux attentes de la population africaine jeune, créative et tournée vers l’avenir, qui est vraiment au cœur du dividende démographique.
« Si cette dynamique est soigneusement accompagnée par les bonnes politiques, elle peut conduire à de grandes réussites et une plus grande innovation dont nous serons tous les bénéficiaires », souligne-t-il.
Arun Venkataraman estime que le numérique est l’un des secteurs où l’Afrique et les Africains peuvent apporter énormément sur la table des relations commerciales avec les Etats-Unis. Il précise que « dans la perspective américaine, nous attendons avec impatience ce genre de contributions des Africains en termes d’innovation et d’idées nouvelles. Nous voyons donc l'Afrique non seulement comme un marché pour la consommation des biens et des services américains, mais nous la voyons aussi comme un pourvoyeur clé de biens et de services dont les États-Unis ont besoin ».
Au cours des quatre dernières années, l’industrie start-ups d’Afrique a effectivement connu une profonde transformation. Le nombre d’entreprises innovantes créées sur le continent a augmenté, particulièrement le nombre de celles qui ont réussi à attirer du financement. Le volume de financement mobilisé par l’industrie a aussi rapidement augmenté. Selon Partech, les start-ups africaines ont attiré un financement total de 1,16 milliard $ en 2018. En 2021, il était de 5,2 milliards $. Parmi les investisseurs, on compte de nombreuses entreprises américaines comme Bezos Expeditions, Visa, PayPal, Sequoia Capital ou encore LeapFrog.
D’après Arun Venkataraman, à travers le dynamisme de son écosystème startup, « l'Afrique est bien plus qu'un marché de matières premières. Même si nous devons l’aider à développer des secteurs à plus forte valeur ajoutée, nous sommes aussi admiratifs des succès que nous pouvons y constater, car cela apporte un plus non seulement aux Etats-Unis, mais au marché mondial dans son ensemble ».
Muriel Edjo
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