Avec une seule opération, celle d’InstaDeep, la Tunisie a été le premier pays sur le continent en matière de fonds levés en ce premier mois de l’année. Si l’on se réfère plutôt au nombre d’opérations bouclées, l’Afrique du Sud et le Kenya sont leaders, selon des données publiées par Intelligence by Techpoint.
En ce premier mois de l’année 2022, des start-up africaines, 32 au total, ont levé 419 millions $, au cours de 34 tours de financement, a fait savoir Intelligence by Techpoint, la branche de données et de recherche de la plateforme d’informations Techpoint. L’information, diffusée ce mardi 1er février, est contenue dans une newsletter adressée par le média au public.
« Les start-up du Kenya et de la Tunisie ont collectivement obtenu 46,7 % de ce montant total. Les fournisseurs de services financiers ont obtenu la part la plus élevée avec 25,3 %, suivis de près par les start-up de marketplace (commerce électronique et vente au détail en ligne) avec 24,6 %, et l'intelligence artificielle avec 23,7 % ».
La Tunisie a été le premier pays sur le continent en termes de fonds levés par des start-up. A travers une seule opération, à savoir la levée de fonds effectuée fin janvier par InstaDeep, ce pays nord-africain a attiré 100 millions $. Il est suivi de près par le Kenya qui cumule 95,74 millions $ de fonds mobilisés et se hisse à la deuxième place sur le continent. Viennent ensuite le Ghana (55 millions $ de fonds levés), l’Afrique du Sud (33,88 millions $), l’Egypte (33,30 millions $) et l’Ouganda (30 millions $). En matière de nombre de cycles de financement bouclés, le Kenya et l’Afrique du Sud sont leaders sur le continent, avec 6 opérations réalisées pour chacun de ces pays.
Une fois encore, les fintech ont été les entreprises technologiques les plus financées sur le continent en ce premier mois de 2022, avec un total de 106,52 millions $ mobilisés à travers 13 transactions. Les sociétés de marketplace viennent en deuxième position avec 101,60 millions $ levés ; suivis par l’intelligence artificielle, 100 millions $ et la santé, 36,10 millions $ levés. Selon les données de la plateforme Intelligence by Techpoint, la majeure partie des fonds mobilisés étaient sous forme de série B, soit 107,40 millions $, ensuite sous forme de financements de démarrage, 90,18 millions $ et sous forme de financement de série C, 78 millions $.
Chamberline Moko
Selon le spécialiste de la sécurité des systèmes d’information, Kaspersky, l’Afrique avait été la cible de 28 millions de cyberattaques, entre janvier et août 2020.
Libreville accueille du 24 au 25 février prochains, les Assises africaines de la cybersécurité (AAC), a-t-on appris de la Société d’incubation numérique du Gabon (SING). Placée sous le thème « La cyberrésilience des entreprises et des Etats », cette rencontre vise à édifier les décideurs publics et privés sur les enjeux de la cybersécurité, rapporte Le Nouveau Gabon.
Il sera notamment question de montrer aux entreprises la nécessité d’intégrer la cybersécurité au sein de leur entreprise afin de mieux protéger leurs activités contre d’éventuelles attaques. Car, apprend-on, une bonne stratégie de cyberrésilience commence par la protection des systèmes, des applications et des données. Notamment dans un contexte où, avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les risques de cyberattaques sont « de plus en plus croissants et constituent une menace pour de nombreux Etats et des entreprises », indiquent les organisateurs de cet événement.
Organisées en partenariat avec le Club d’experts de la sécurité de l’information en Afrique (CESIA) et de la Société d’incubation numérique du Gabon (SING), ces assises ambitionnent, à terme, « de permettre aux participants de rencontrer des experts du secteur [...] sourcer des futurs fournisseurs, confronter les offres, rencontrer ses pairs et, surtout, créer de futurs partenariats », indiquent les organisateurs.
Si l’Afrique a fait de grands progrès dans sa transformation digitale, peu d'actions d'envergure ont été menées jusque-là, pour lutter contre les cyberrisques. En 2017, le continent a enregistré 3,5 milliards de dollars de pertes liées au manque de cybersécurité, selon Serianu, un cabinet de conseil en cybersécurité.
S.G.
Alors que ces dernières années étaient caractérisées par une augmentation du financement de la tech africaine, la pandémie est venue freiner cette tendance. Pour continuer de financer un secteur dont les initiatives se multiplient sur le continent, ses principaux acteurs explorent plusieurs options.
La fondation à but non lucratif Norrsken a lancé un fonds de 200 millions $ qui servira à investir en Afrique pour y révéler de nouvelles licornes (start-up valorisée à plus d'un milliard de dollars, non cotée en bourse et non filiale d'un grand groupe, Ndlr). L’information a été annoncée sur le compte Twitter de la fondation, qui révèle que 30 dirigeants de licornes du secteur de la tech, dont les fondateurs de Klarna, Skype, Delivery Hero et Flutterwave, ont collaboré au lancement du fonds.
« Nous sommes très fiers d'annoncer le lancement de Norrsken22, un fonds technologique de 200 millions de dollars, soutenu par un réseau international de 30 fondateurs de licornes, qui investira sur des entrepreneurs exceptionnels à l'origine des nouveaux géants de la technologie en Afrique », a déclaré la fondation.
Ce fonds vise à lever jusqu'à 2 milliards de dollars pour investir en Afrique. La première tranche de 110 millions $ a été clôturée ce 31 janvier. Selon les informations fournies par Niklas Adalberth (photo), fondateur de Norrsken, les négociations sont déjà en cours pour des investissements en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria.
L'équipe chargée de la gestion du fonds est dirigée par Natalie Kolbe, ancienne directrice du capital-investissement chez Actis en Afrique du Sud. Elle sera accompagnée par un conseil consultatif composé de Nonkululeko Nyembezi, président de la Bourse de Johannesburg ; Arnold Ekpei, ancien PDG d'Ecobank ; Phuthuma Nhleko, ancien directeur général de MTN et Singai Mutasa, fondateur du groupe d'investissement Masawara.
Les promoteurs de Norrsken22 ont déclaré vouloir investir là où les fonds auront le plus d’impact économique. Il se concentrera sur des secteurs tels que la fintech et la health tech, où le progrès technologique aura un réel impact sur la vie des populations.
Ces dernières années, la tech africaine a levé de plus en plus d’argent. Selon Partech Africa, le secteur affichait 359 levées de fonds en 2020, soit 44% de plus que l’année précédente. Mais le volume de financement, 1,43 milliard $, était inférieur aux 2 milliards $ de 2019.
Ce constat n’est pas très étonnant. Malgré l’accélération de la digitalisation et de l’activité technologique, à cause de la pandémie de Covid-19, la crise économique consécutive à la situation sanitaire a aussi touché les investissements dans le secteur de la tech africaine.
Servan Ahougnon
Alors que son activité a été taxée d’illégale en avril dernier par le régulateur des marchés financiers au Nigeria, Bamboo, qui dit vouloir régulariser cette situation, a réussi tout de même à obtenir des capitaux pour soutenir son activité.
Bamboo, la plateforme nigériane qui donne la possibilité à des Africains de négocier des actions sur le marché boursier américain, a levé 15 millions $ de financement, auprès des sociétés de capital-risque Greycroft Partners et Tiger Global. La firme d’investissement a annoncé l’opération ce lundi 31 janvier sur sa page LinkedIn.
« Nous n'en sommes qu'au début, mais nous avons fait beaucoup de chemin, nous sommes une équipe qui a une vision… celle de vouloir que 1 ou 2 millions d'Africains investissent au cours des 18 prochains mois, et qui a de grandes chances d'y arriver. Nous sommes l'une des rares équipes à pouvoir le faire sur le continent aujourd'hui, l'avenir est donc prometteur pour nous », s’est enthousiasmé Richmond Bassey (photo, à droite), directeur général de Bamboo.
Cette levée de fonds intervient quelques mois après la note du régulateur américain des marchés financiers taxant d’illégales les activités des plateformes de négociation de titres telles que Trove, Bamboo, Chaka et Risevest. Dans une circulaire prise en avril 2021, la Securities and Exchange Commission (SEC) avait explicitement demandé aux opérateurs de marchés financiers de renoncer à collaborer avec ces firmes de négociation de titres en ligne. A sa suite, la Banque centrale nigériane a ouvertement accusé ses sociétés d’opérer sans licence en tant que gestionnaire d’actifs. Malgré ce contexte, Richmond Bassey soutient que son entreprise « travaille en étroite collaboration avec les régulateurs au Nigeria, dans les limites de ce qu'ils acceptent et de ce qu'ils autorisent ».
Opérationnelle depuis janvier 2020, Bamboo avait déjà réussi à lever 2,4 millions $ pour faciliter sa croissance. La firme d’investissement à l’intention de proposer à la négociation des actions d’entreprises nigérianes aux Africains du continent et de la diaspora d’ici juin 2022. Pour cette opération, l’investisseur attend encore l’approbation des régulateurs du marché local.
En plus de développer son infrastructure technologique et d’introduire de nouvelles offres, Bamboo réfléchit déjà à sa prochaine expansion au Ghana, au Kenya et en Afrique du Sud. Dans ces pays, la firme nigériane affirme avoir reçu de nombreuses demandes de particuliers. Bamboo a déclaré avoir plus de 300 000 utilisateurs sur sa plateforme dont 20 % sont des traders actifs.
Chamberline Moko
La levée d’un financement de série A par Brimore avait fuité depuis cinq mois. Son aboutissement marque une nouvelle étape pour cette entreprise qui travaille à se renforcer sur son principal marché.
Une opération de levée d’un financement de série A, au profit de l’égyptien Brimore, a été concrétisée en cette fin du mois de janvier. La plateforme de commerce en ligne, axée sur les produits de grande consommation, a donc obtenu 25 millions $. La Société financière internationale (SFI) qui étudiait l’opportunité d’un investissement au sein de la société d’e-commerce a finalement marqué son accord en codirigeant l’investissement avec la firme américaine Endure Capital.
« L'Afrique est comme 54 marchés différents avec des dynamiques distinctes pour chaque marché. Notre vision est de parvenir à percer le concept d'accès au marché par l'intermédiaire des personnes et d'atteindre le commerce transfrontalier », a commenté Mohamed Abdulaziz, cofondateur de Brimore.
L’annonce d’un nouveau financement au profit de Brimore courait depuis mi-aout 2021. A cette même période, la SFI avait élaboré une proposition d’investissement en actions d’un montant de 5 millions $, au sein de la plateforme de commerce social.
Avec ces nouveaux capitaux, Brimore prévoit de renforcer sa présence en Egypte, son marché principal. La start-up cofondée en 2017, par Mohamed Abdulaziz et Ahmed Sheikha, va étendre son infrastructure de commerce en ligne et hors ligne dans le pays, renforcer son équipe de travail ainsi que son réseau de fournisseurs et vendeurs. Au cours des trois dernières années, Brimore affirme avoir multiplié ses revenus par 400. La plateforme qui cumule cinq ans d’existence collabore au quotidien avec environ 300 fournisseurs et 75 000 vendeurs.
En Egypte, le commerce en ligne est une activité en pleine expansion. Avec plus de 1,25 million de vendeurs sociaux, le marché égyptien de l'e-commerce social devrait représenter plus de 14,8 milliards $ d'ici 2024, selon plusieurs sources concordantes.
Chamberline Moko
Son expérience professionnelle d’une vingtaine d’années, acquise au sein de plusieurs sociétés de renom, a fait d’elle la meilleure candidate parmi plusieurs retenus par les administrateurs de l’entreprise télécoms. Sa prise de fonction effective interviendra dans deux mois.
Réuni le 28 janvier, le Conseil d’administration d’Orange a nommé Christel Heydemann au poste de directrice générale du groupe télécoms. Elle reprend ce poste à Stéphane Richard qui le cumulait avec celui de président-directeur général depuis sa prise de fonction en 2011.
Diplômée de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées de Paris, l’actuelle directrice générale Europe Opérations, et membre du comité exécutif de Schneider Electric, prendra officiellement fonction le 4 avril prochain.
Une fois ses nouvelles fonctions prises, Christel Heydemann s’attèlera au développement des nombreux projets d’Orange, notamment dans le numérique en Afrique où l’entreprise investit dans la connectivité à haut débit, l’éducation, l’énergie, les paiements électroniques, la cybersécurité… « Je sais que les défis sont majeurs, mais c’est aussi un immense honneur de contribuer au développement d’un des acteurs majeurs de l’industrie des télécoms » a-t-elle souligné.
En désignant Christel Heydemann, le conseil d’administration d’Orange dit avoir fait le choix d’une personnalité aux compétences reconnues dans l’univers des télécoms et de la transformation des entreprises. Une expérience professionnelle d’une vingtaine d’année débutée en 1997 au sein du Boston Consulting Group. Deux ans plus tard, elle intègre Alcatel où elle occupe différents postes à responsabilités, notamment dans le cadre de la fusion entre Alcatel et Lucent.
En 2011, Christel Heydemann a rejoint le comité exécutif d’Alcatel-Lucent en tant que directrice générale des ressources humaines et de la transformation. En 2014, son expertise en croissance l’emmène chez Schneider Electric où elle est directrice des alliances stratégiques. En avril 2017, elle est nommée présidente-directrice générale de Schneider Electric France puis directrice générale Europe Opérations en mai 2021.
Ces sept dernières années au sein de Schneider Electric, Christel Heydemann se réjouit de les avoir passées « à construire un monde plus durable grâce à l’innovation technologique ». Elle estime qu’elles ont davantage ancré sa « conviction que le numérique sera au cœur de toutes les transformations de notre société ». Une conviction qui sera désormais mise au service d’Orange.
Muriel Edjo
Malgré une évolution notable des fintechs en Afrique subsaharienne, la branche islamique de ce segment de la finance peine à décoller. Ce gap est pourtant présenté comme une opportunité de croissance qui pourrait être exploitée.
L'Afrique subsaharienne tarde encore à saisir les opportunités qu'offrent les fintechs islamiques (iFintechs), apprend-on de l'édition 2021 du Global Islamic Fintech Report. « Au niveau régional, l'Afrique subsaharienne et la région Afrique du nord (hors pays membre du conseil du Golfe) présentent des lacunes dans les 9 segments de services iFintech », peut-on lire dans le document.
Selon les résultats des recherches menées par les auteurs de ce rapport, la région compte un total de 7 iFintechs. C'est le nombre le plus bas, comparé à 6 autres régions du monde. Dans le détail, on y retrouve 2 sociétés de fintech islamiques dans les segments de la finance alternative et 2 dans celui des services de dépôts et de prêts. C'est à comparer avec l'Europe, par exemple, troisième région du classement, qui compte respectivement 11 et 13 entreprises dans le même secteur.
Cette information tranche avec l’évolution rapide que connait l'Afrique subsaharienne dans les services technologiques associés à la finance, comme le Mobile Money, et les services de microcrédit. Dans le classement par pays, le Nigeria est le premier pays d'Afrique subsaharien en termes d'utilisation de fintechs islamiques. Au niveau de l'Afrique dans son ensemble, il devance des pays comme l'Egypte, le Maroc ou la Tunisie, où l'islam est pourtant plus généralisé.
Le rapport croit savoir que la difficulté des iFintech à se développer en Afrique réside dans le manque de compétences, une régulation peu adaptée et des ressources insuffisantes. Toutefois, le rapport estime que le potentiel de croissance de ce segment jusqu’en 2025 dépasse les 25% au Sénégal, en Tunisie et au Nigéria, avec un volume cible de transactions attendu à 2 milliards $ pour ces trois pays.
Idriss Linge
NALA, comme d’autres Fintech, tente de réduire les frais de transaction du corridor africain qui reste le plus cher au monde pour les envois de fonds (en moyenne 10,6%). Avec les capitaux mobilisés auprès d’un pool d’investisseurs, le Tanzanien veut étoffer ses effectifs, ses services et casser les tarifs.
NALA, une start-up tanzanienne spécialisée dans les paiements mobile et, depuis août 2020, dans les transferts de fonds internationaux, a annoncé jeudi avoir conclu avec succès une nouvelle levée de fonds de 10 millions $.
Ce 5e tour de table, dirigé notamment par le capital-risqueur Accel, moins présent sur le terrain africain, intervient près de trois ans après le dernier cycle de financement d’amorçage de NALA, une ronde conduite à l’époque par Y Combinator. Incubateur californien dont la start-up est devenue le premier diplômé en Afrique de l’Est en 2019.
Avec ce financement, la jeune pousse actuellement présente en Tanzanie, au Kenya, en Ouganda, au Rwanda, au Ghana et en Afrique du Sud, prévoit de s'étendre dans 12 pays africains d'ici la fin de l'année, dont le Nigeria, apprend-on.
Plusieurs projets sont dans le pipeline pour étoffer l’offre selon sa feuille de route. Ainsi, en plus de permettre les paiements transfrontaliers vers l'Afrique depuis le Royaume-Uni, les États-Unis (corridor qui sera disponible d’ici la fin de l’année) et l'UE, NALA teste en privé des comptes multidevises qui permettront à la diaspora africaine de stocker des devises africaines à l'étranger. D’autres fonctionnalités permettant aux entreprises africaines de la diaspora d’effectuer des paiements vers l’Afrique ou le paiement peer-to-peer sont en cours de développement. «Nous avons également obtenu nos approbations de licence pour opérer aux États-Unis et dans l'UE. Nos services seront mis en ligne dans un mois et demi dans au moins un autre pays de l'UE, probablement la France,» a fait savoir Benjamin Fernandes, Ceo de NALA.
Lancées en août 2020, en réponse à la forte demande de la diaspora africaine résidente aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, les activités de transferts internationaux d’argent, sont devenues très rapidement l’une des principales niches de la start-up tanzanienne.
Sur les six derniers mois, le volume des transactions entre la Grande Bretagne et l’Afrique, via sa plateforme, a considérablement grimpé selon le CEO de la société, alors que son service de paiement mobile hors ligne atteint plus de 250 000 utilisateurs en Afrique de l’Est.
Avec ce tour de table qui a réuni pas moins de 9 investisseurs, la start-up qui revendique facturer 7 fois moins chers que ses principaux concurrents, entrevoit d’embaucher plus de talents, casser les frais de transaction grâce à la mise en place d’une infrastructure solide et complète de transfert de fonds en Afrique.
«Mon point de vue est que les paiements sur le continent sont construits à 1%, et qu'il y a encore beaucoup d'infrastructures et d’applications qui doivent être construites en profondeur. C'est là que nous voulons nous situer et ce tour de table de 10 millions de dollars va, en grande partie, nous permettre d'y parvenir», a déclaré Benjamin Fernandes.
Fiacre E. Kakpo
Le confinement provoqué par la Covid-19 a souligné l’intérêt pour l’enseignement à distance. Assurer la continuité pédagogique, pour les gouvernants, passe par la digitalisation de l’enseignement.
Le gouvernement gabonais et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) envisagent d’introduire la digitalisation dans l’enseignement primaire. C’est le but de la rencontre entre le ministre gabonais de l’Education nationale, Pr Patrick Mougiama-Daouda, et le représentant résident de l’Unicef au Gabon, Dr Noël Marie Zagre. Cette initiative vise à rendre plus dynamique l’enseignement à distance par les nouvelles technologies.
« Il s’agit d’un programme sur 5 ans. Il devrait être pérennisé par un mécanisme incluant l’appropriation de matériels par les enfants et le corps éducatif, mais qui commence par une première phase d’une année, pour mettre en place le socle qui va consister à la préparation des enseignants et à un travail sur un échantillon de 3 établissements par région », a déclaré Dr Noël Marie Zagre.
Selon le représentant résident de l’Unicef, ce programme qui est dans sa phase pilote se fera avec le primaire et il va s’étendre par la suite à tous les niveaux. Notamment le secondaire et le supérieur. « Il va prendre en compte tous les aspects incluant la formation du personnel, les infrastructures et les contenus pour faire en sorte que l’enseignement au primaire puisse bénéficier du numérique », a-t-il indiqué.
Au Gabon, depuis une décennie, les autorités insèrent progressivement l’outil numérique dans les différentes administrations et dans certaines activités, rappelle Le Nouveau Gabon. Aussi, la crise sanitaire de la Covid-19 qui secoue le pays depuis 2020 a permis à la communauté éducative de constater les limites liées à l’éducation en dehors des salles de classe. C’est une problématique que le Gabon tente de résoudre avec la mise en place de la digitalisation dans le système éducatif.
Brice Gotoa
Le nouveau véhicule Fawry Yawmy est le premier projet conjoint entre la banque publique égyptienne Banque Misr, via sa filiale Misr Capital, et Fawry. Les deux associés sont à la recherche d'investisseurs individuels capables d'y apporter les fonds nécessaires.
L’égyptien Fawry, engagé dans la fourniture de solutions de paiement et services bancaires numériques, s’est associé à Misr Capital, l'activité de banque d'investissement de la Banque Misr, pour lancer Fawry Yawmy, un fonds d'investissement axé sur les Fintechs. Le véhicule s’appuiera sur la technologie financière de Fawry, sa présence étendue en Egypte dans le segment du commerce de détail, ainsi que sur le gestionnaire de fonds Misr Capital pour atteindre des investisseurs individuels.
« Cette alliance stratégique avec Fawry, qui compte plus de 30 millions de clients mensuels, est conçue pour servir les investisseurs particuliers. En outre, elle s'inscrit dans notre stratégie, annoncée publiquement, de développement du marché égyptien de la dette en coopération avec les régulateurs et les principaux acteurs du marché, afin d'introduire de nouveaux investisseurs sur le marché grâce à des produits innovants », a commenté Khalil El Bawab, directeur général de Misr Capital.
Fawry Yawmy représente le premier fonds lancé conjointement par la licorne égyptienne Fawry et Misr Capital. Toutefois, cette filiale de la banque publique égyptienne Banque Misr s’était déjà associée à Elevate Private Equity en avril dernier, pour lancer un fonds ciblant des acquisitions dans le secteur de la santé en Afrique subsaharienne.
Les deux sociétés Fawry et Misr Capital ont convenu d'un montant minimum d'investissement de 500 livres égyptiennes(31,77 USD), afin de faciliter davantage l'entrée des investisseurs particuliers sur le marché égyptien de la dette. Pour le moment, Fawry et Misr Capital ne donnent pas de détails sur les Fintechs dans lesquelles elles comptent investir et sur les montants à allouer. Les deux associés s’attèlent à convaincre des particuliers d'investir dans ce véhicule afin de lever les financements nécessaires pour soutenir les activités dudit fonds.
Chamberline Moko
Près d’un an après la clôture finale de son premier fonds d’investissement, Tide Africa, TLcom Capital lance un nouveau véhicule pour se déployer plus en Afrique.
La société de capital-risque axée sur l’Afrique, TLcom Capital a annoncé, jeudi 27 janvier, la première clôture à 70 millions $ de son deuxième fonds d’investissement. Le véhicule, qui vise à atteindre une taille cible de 150 millions $ lors de son closing final, prévoit d’investir dans une vingtaine de start-up supplémentaires en Afrique de l’Est, de l’Ouest et aussi en Egypte. Dans le cadre de ce premier closing du fonds, TLcom Capital a bénéficié du soutien de partenaires locaux (FNBQuest, Sango Capital) et d'investisseurs étrangers (AfricaGrow, CDC Group, SFI, Proparco, Swedfund, Bertelsmann, King Philanthropies).
« Dans cette série d'investisseurs, nous avons des partenaires locaux africains qui reviennent avec plus de capital que la fois précédente. Mais il y a encore du travail à faire pour attirer davantage d'investisseurs africains. Mais là encore, l'important est que le marché des capitaux apprenne que le capital-risque africain est un espace attrayant. Et le fait que davantage d'investisseurs privés s'en rendent compte, sans avoir de contraintes institutionnelles pour consacrer des ressources à l'Afrique, est très encourageant », a confié Maurizio Caio (photo, à gauche), fondateur et associé directeur de TLcom Capital.
Ce premier closing du deuxième fonds de TLcom Capital intervient près d’un an après la clôture finale du premier véhicule d’investissement de la société de capital-risque basée à Londres, au Nigeria et au Kenya. En février 2020, TLcom Capital avait annoncé le closing à 71 millions $ de son fonds Tide Africa. Ce véhicule a réalisé des investissements dans 11 start-up principalement au Nigeria et au Kenya.
Avec ces nouveaux capitaux, TLcom Capital prévoit investir entre 500 000 et 15 millions $ dans les entreprises qui seront choisies. Une partie du capital sera destinée aux start-up en phase de démarrage et l’autre partie servira à réaliser des investissements de suivi dans des entreprises en phase de croissance. Le premier chèque du deuxième fonds a été un investissement de 10 millions $ effectué au sein de l’entreprise nigériane SeamlessHR. L’opération a été annoncée en début d’année.
Le deuxième fonds de TLcom Capital devrait atteindre un deuxième closing cette année. Une fois clôturé, il représentera selon les propos de Maurizio Caio, la plus grande levée de fonds à ce jour pour l'entreprise vieille de deux décennies, qui a 350 millions $ d'actifs sous gestion à travers l'Afrique et l'Europe.
Chamberline Moko
L’entreprise s’est illustrée au cours des sept dernières années par la qualité de ses outils intelligents de prise de décision dans divers secteurs tels que les biotechnologies, la logistique, les transports ou l'électronique.
La start-up tunisienne InstaDeep, spécialisée dans les systèmes décisionnels avancés basés sur l'intelligence artificielle, a annoncé le mardi 25 janvier la levée de 100 millions $ au cours d'un tour de table conduit par Alpha Intelligence Capital et CDIB.
L’investissement mobilisé auprès du laboratoire allemand BioNTech, Chimera Abu Dhabi, Deutsche Bahn Digital Ventures, Google, G42 et Synergie permettra à la société, fondée en 2014 par Karim Beguir et Zohra Slim, de développer son infrastructure informatique, recruter des talents et accélérer le lancement de produits d'IA dans plusieurs secteurs.
Selon Karim Beguir, président-directeur général d'InstaDeep, « ce cycle de financement est un formidable vote de confiance de la part de nos partenaires BioNTech, Google et Deutsche Bahn, après avoir travaillé en étroite collaboration avec nous sur des initiatives d'IA innovantes et à fort impact ».
Depuis 2020, InstaDeep et BioNTech ont formé une collaboration stratégique pluriannuelle pour lancer un laboratoire commun d'innovation en IA afin de déployer les dernières avancées en matière d'intelligence artificielle et d'apprentissage automatique pour développer de nouvelles immunothérapies. Dans le cadre de cette collaboration, les deux sociétés ont créé un système d'alerte précoce (EWS) alimenté par l'IA pour détecter les variantes à haut risque de la Covid-19. Avec Google, InstaDeep travaille sur des initiatives d'IA tandis qu’avec Deutsche Bahn, le plus grand opérateur ferroviaire et propriétaire d'infrastructures en Europe, l’accent est mis sur l’automatisation du routage ferroviaire.
Avec le financement mobilisé, InstaDeep compte aussi étendre sa présence géographique, notamment aux Etats-Unis où elle prévoit de se déployer en 2022. L’entreprise actuellement basée à Londres dispose déjà de bureaux à Paris, Tunis, Lagos, Dubaï et au Cap.
Muriel Edjo
Pendant longtemps, le système informatique SYDONIA a été au cœur du travail de la douane guinéenne. Aujourd’hui, l’adoption de solutions supplémentaires est en cours pour accroître davantage l’efficacité de cette administration.
La douane guinéenne a prévu d’accélérer sa transformation numérique au cours de cette année pour plus d’efficacité et une amélioration de ses performances financières. Le directeur général de cette administration, le colonel Moussa Camara (photo), l’a révélé mercredi 26 janvier lors de la cérémonie organisée pour la célébration de la journée internationale des douanes.
Il a affirmé à cette occasion que la douane va poursuivre « la dématérialisation de la procédure de dédouanement dans tous ses bureaux à travers le pays, étendre le paiement des droits et taxes en ligne et d’autres modes de paiement, étendre les possibilités d’accès aux systèmes informatiques douaniers, notamment à travers les téléphones portables, poursuivre et finaliser le déploiement de la plate-forme électronique de gestion de commerce extérieur en collaboration avec le Guichet, poursuivre l’interconnexion avec le système informatique des entités publiques et privées », selon des propos rapportés par Guinée Matin.
La douane guinéenne a entamé sa mue technologique depuis 2011. En 2015, elle a modernisé son système douanier automatisé en passant du SYDONIA++ vers SYDONIA WORLD. Pour faciliter les transactions commerciales avec les autres pays de la sous-région Afrique de l’Ouest, qui ont eux aussi engagé la modernisation de leur administration douanière, l’investissement dans des outils numériques plus avancés s’est poursuivi de manière soutenue.
Présent à la célébration organisée par la douane, Moussa Cissé, le ministre guinéen du Budget, a déclaré que l’objectif de recettes pour l’année 2022, assigné aux douanes pour la refondation de l’État, est de 12 975,746 milliards de francs guinéens (1,44 milliard $) dans le cadre du budget prévisionnel.
Adoni Conrad Quenum
Pour cette année, le nombre de bacheliers qui intègrent les universités au Mali est en hausse comparé à la moyenne des années précédentes. Pour éviter le trop-plein dans les universités, le gouvernement a pensé à digitaliser les formations.
Le Mali veut créer une université virtuelle. Les contours du projet ont fait l’objet d’un échange, le mardi 25 janvier, entre le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Amadou Keita (photo, à gauche), et le représentant de l’UNESCO au Mali, Edmond Moukala (photo, à droite). Au cours de la rencontre, Amadou Keita a sollicité l’accompagnement de l’UNESCO pour la mise en œuvre de cette institution.
Au sortir de la rencontre, le Pr Amadou Keita a révélé « qu’une étude ayant pour but de maîtriser l’ensemble des contours de la question doit s’effectuer dans les meilleurs délais ». D’après lui, l'institution sera d’une grande aide pour booster l’enseignement à distance dans le pays, surtout avec la Covid-19.
La création de ce campus virtuel trouve également sa justification dans le nombre croissant de nouveaux étudiants qui arrivent dans les universités. « Habituellement, les bacheliers ne dépassent pas 50 000 personnes. Mais cette année, ils sont plus de 67 000 », confie le ministre. Une hausse qui contraint le gouvernement à prendre des mesures pour atténuer l’effet des effectifs pléthoriques dans les amphithéâtres. Pour l’instant, aucune date n’a été révélée pour le lancement de l’université. Cependant, les partenaires ont souligné le caractère urgent de la mise en œuvre du projet.
Par ailleurs, la rencontre entre les deux hommes a également porté sur de la réalisation d’une étude sur les métiers prioritaires au Mali. A en croire le communiqué publié à cet effet, cette étude devrait aboutir à la révision des programmes de formation, l’objectif ici étant de les faire correspondre aux besoins en ressources humaines de l’économie malienne.
Vanessa Ngono Atangana