Le Nigeria abrite un écosystème tech parmi les plus dynamiques d'Afrique. Cependant, le ralentissement du financement commence à freiner l’essor des start-up. À travers de nouvelles initiatives, le gouvernement entend stimuler l’innovation et offrir un soutien essentiel aux jeunes pousses.
Le gouvernement nigérian travaille au lancement d'un fonds de 40 millions de dollars pour soutenir les start-up technologiques en phase de démarrage. Cette initiative vise à renforcer l'écosystème entrepreneurial du pays et à réduire la dépendance des jeunes entreprises aux investisseurs privés.
Le fonds sera financé à parts égales par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et l'Autorité souveraine d'investissement du Nigeria (NSIA), gestionnaire du fonds souverain national. Kashifu Inuwa Abdullahi, directeur de la NITDA, a confirmé que l'accord final serait signé dans le mois à venir.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la loi nigériane sur les start-up, connue sous le nom de « Nigeria Startup Act », adoptée en octobre 2022. Cette loi vise à offrir un environnement favorable aux start-up en leur accordant des incitations fiscales et un soutien financier. Parmi les mesures phares, un fonds annuel de 10 milliards de nairas (environ 8,6 millions de dollars) a été mis en place pour financer les start-up labellisées, sous forme de fonds d’amorçage, de subventions ou de prêts.
Selon le média Disrupt Africa, entre janvier 2015 et août 2022, l'écosystème des start-up nigérianes a connu une croissance impressionnante, attirant plus de 2 milliards de dollars d'investissements, plaçant le pays en tête de l'Afrique. Des entreprises telles que Flutterwave, Andela et Opay ont atteint des valorisations de plusieurs milliards de dollars, témoignant de l'essor du secteur. Cependant, en 2023, les levées de fonds ont chuté à 224 millions de dollars, contre 531 millions de dollars en 2022 et plus d’un milliard en 2021. Cette baisse illustre la nécessité d'une intervention publique pour revitaliser l'écosystème technologique en réponse à la frilosité des investisseurs.
Le nouveau fonds représente une avancée décisive pour le Nigeria, qui cherche à encourager davantage d'innovations locales. Actuellement, environ 12 948 entreprises sont enregistrées comme start-up, bénéficiant notamment d’une exonération fiscale de trois ans. Toutefois, un manque de sensibilisation aux avantages de la loi persiste, et le gouvernement prévoit une vaste campagne d’information à travers le pays.
En facilitant l'accès au financement, ce fonds pourrait non seulement renforcer le soutien aux start-up existantes, mais aussi stimuler la création de nouvelles entreprises technologiques, consolidant ainsi la position du Nigeria en tant que leader africain de l'innovation numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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