L’accès à l’énergie et à la connectivité demeure encore un obstacle au développement de l’apprentissage à distance sur le continent. Mais des solutions intégrées voient de plus en plus le jour pour y remédier.
En 2020, la Covid-19 a nui à l’éducation dans plusieurs pays d’Afrique. Pendant plusieurs mois, les écoles ont dû fermer leurs portes par mesure de précaution sanitaire. Les solutions alternatives d’apprentissage à distance mises sur pied par les Etat n’ont pas toujours brillé par leur efficacité. Une situation qui aurait pu être mieux gérée grâce aux nombreuses solutions edtech déjà développées sur le continent par de nombreux innovateurs à l’instar du Franco-Togolais Victor Agbegnenou (photo) avec Retice Renal Smart 80/20.
La solution Retice Renal Smart 80/20 est une combinaison d’outils numériques, dont une plateforme de gestion et d’échanges synchronisés ; une infrastructure très haut débit sans Internet ; des tablettes et logiciels didactiques. Ce réseau, exécutable à différentes échelles, permet à l’enseignant d’interagir avec chaque élève muni d’une tablette connectée équipée de manuels scolaires numérisés et de dispenser son cours en présentiel comme à distance. La connectivité est assurée par la technologie « PWCS », un système de communications sans fil de point à multipoint.
Lebon Ngounou, directeur général de Retice Africa Sarl, estime qu’avec cette technologie, les élèves et enseignants peuvent rester chez eux et tout de même assister au cours. La solution, adaptée aux zones rurales très souvent dépourvues d’énergie électrique, embarque des unités de stockage d’énergie rechargeable avec une lampe solaire. Ces unités de stockage sont destinées aux tablettes.
Retice Renal Smart 80/20 a reçu le prix ITBP Sorbonne 2018, a été primé par l’Unesco et par l’Organisation internationale de la francophonie comme solution numérique pour l’éducation. Il figure également dans le Top 40 des technologies numériques pour l’éducation certifiées par l’Union africaine en 2019.
KA Technologies, l’entreprise créée par Victor Agbegnenou pour déployer la solution, travaille à équiper près de 150 000 élèves au Togo depuis 2020 dans le cadre d’un projet avec l’ambassade de France. La solution est déjà déployée au Sénégal dans deux communes et au Nigeria dans l'Etat de Kano. L’entreprise qui a déjà obtenu l’accord formel du ministère de l’Education de base et du ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun poursuit ses échanges avec le gouvernement pour déployer sa solution dans les établissements d’enseignement du pays.
Ruben Tchounyabe
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A travers la solution numérique, de nombreux aquaculteurs ont l’opportunité d’améliorer leur activité et leur profit. Elle leur permet de détenir une partie essentielle de la chaîne de valeur.
En se lançant dans la pisciculture au Kenya en 2016, Dave Okech (photo, à gauche) s’est immédiatement rendu compte des problèmes qui gangrènent le secteur dans son pays, notamment la faible productivité et le manque d’assistance technique. Entrepreneur intéressé par la technologie, il a immédiatement commencé à réfléchir à un moyen pratique de remédier à ces nombreux obstacles.
C’est ainsi qu’est née AquaRech en 2018, une solution numérique destinée aux pisciculteurs. C’est un ensemble de trois services : une application mobile, un thermomètre connecté et une plateforme web.
L’application mobile embarque un système de base de données centralisées qui connecte les aquaculteurs, les commerçants de poissons et les fournisseurs d’aliments. Disponible sur Android, elle permet aussi de calculer la quantité d’aliments dont aurait besoin la population de poissons à partir de la température de l’eau. Cette donnée est transmise à l’application grâce au thermomètre connecté installé dans le bac d’élevage des poissons. En ayant une idée de la quantité d’aliments nécessaire pour leurs poissons, les éleveurs peuvent directement entrer en contact avec les producteurs via la plateforme web sans plus passer par les intermédiaires qui rendaient le processus fastidieux.
L’utilisation de la solution de Dave Okech permet aux piscicultures de réduire la période de production de 13 à 8 mois, d’augmenter les rendements, de réduire les coûts de production de 30% et d’augmenter les bénéfices de 25%.
Diplômé en sciences actuarielles, Dave Okech a reçu maintes distinctions grâce à ses nombreux efforts dans le secteur de la pisciculture au Kenya. Le Mandela Washington Fellow 2016, l'Acumen Fellow 2019 ou encore le Global Farmer Network Fellow 2020 sont autant de distinctions qui garnissent l’armoire de l’entrepreneur kényan.
Adoni Conrad Quenum
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Fruit de dix années de travail, la sauvegarde informatisée de plus de 40 000 textes anciens, sites historiques, musiques et autres documents culturels précieux du mali est achevée. Une mémoire immatérielle mise à la disposition du monde.
La société américaine Google a dévoilé, jeudi 10 mars, la plateforme numérique Mali Magic. C’est une galerie virtuelle qui donne à découvrir d’un grand éventail de manuscrits, de musique, d'art et de sites patrimoniaux propres au Mali. Cette numérisation, engagée par l’ONG Savama DCI du bibliothécaire Abdel Kader Haidara (photo), avait démarré en 2012 lorsque des groupes armés avaient pris le contrôle du nord du pays, dont la ville de Tombouctou, et commencé à détruire des ouvrages culturels et historiques anciens.
Google Arts & Culture et plusieurs organisations locales et internationales, à l’instar de l’Unesco, ont rejoint le projet en 2014, interpellés par Abdel Kader Haidara (qui avait déjà réussi à faire sortir clandestinement plusieurs manuscrits de Tombouctou) et d'autres acteurs, sur le danger encouru par le patrimoine culturel dans cette partie du pays. Chance Coughenour, responsable de programme et archéologue numérique chez Google Arts & Culture, explique que « les piliers du projet sont les manuscrits, la musique, les monuments et les arts modernes ».
Les documents anciens écrits à l’origine en arabe médiéval ont été traduits en anglais, français, espagnol et arabe moderne pour les rendre plus accessibles. Abdel Kader Haidara souligne : « Ils [les manuscrits] sont plus que des documents historiques importants. Au cœur de l'héritage de la nation ouest-africaine du Mali, ils représentent le long héritage de connaissances écrites et d'excellence académique en Afrique, et ont le potentiel d'inspirer l'apprentissage mondial des actions du passé pour faire face aux problèmes modernes ».
Google Arts & Culture a travaillé en collaboration avec les communautés locales et les experts pour documenter numériquement la richesse de l'art, de l'architecture, de l'érudition et de la tradition musicale et des histoires du pays. Mali Magic a permis de numériser plus de 40 000 manuscrits. Il contient également plus de 50 expositions, dont les premières visites interactives en ligne de certains des sites historiques les plus importants du Mali, des mausolées et des mosquées, notamment les mosquées Sidi Yahia et Djingareyber et le tombeau des Askia qui peuvent tous être visités virtuellement grâce à Google Street View.
Côté musique, un album original, Maliba, de l'auteure-compositrice-interprète malienne Fatoumata Diawara, produit au Mali et écrit sur l'héritage culturel du pays, a été créé exclusivement pour le projet. La collection contient également une multitude de vidéos et d'images qui capturent la scène artistique contemporaine du Mali et présentent certains de ses artistes.
Ruben Tchounyabe
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La startup sécurise les contributions financières des membres. Leur assiduité dans les cotisations leur ouvre d’ailleurs l’accès à divers facilités comme le crédit. Depuis son lancement elle a enregistré 6000 utilisateurs.
En Afrique, le faible taux de bancarisation a longtemps écarté une grande partie de la population des services financiers classiques comme l’épargne et le crédit. Mais les tontines ont toujours contribué à répondre à ces besoins de manière moins procédurale et à des coûts raisonnables. Dans la quête d’une plus grande efficacité pour ce mode informel d’épargne, au regard de son impact social éprouvé au fil de nombreuses années en Afrique, le Nigérian Bernie Akporiaye a décidé d’y associé le numérique et a lancé la plateforme MaTontine au Sénégal.
MaTontine donne accès à de petits prêts et à une gamme de services financiers comme des services de micro-assurance, aux personnes financièrement exclues en Afrique francophone. « Nous résolvons ainsi leur problème en utilisant leurs téléphones mobiles et notre plateforme pour digitaliser les avantages des cercles d’épargne traditionnels, ce qui permet de réduire le coût d’emprunt de 75% ou parfois même plus », explique Bernie Akporiaye.
Les adhérents de la plateforme cotisent tous à une cagnotte en ligne, dont ils récupèrent à tour de rôle le montant. Le cofondateur souligne que « leur comportement, notamment la ponctualité de leurs paiements, permet au service de la plateforme de donner une note de crédit, à partir de laquelle nos partenaires pourront leur proposer de petits prêts ou des contrats ». L’utilisation du service de base est gratuite, la startup se finançant via les commissions prélevées sur les prestations de ses partenaires Cofina et Sunu Assurance.
La spécificité de MaTontine est qu’elle utilise les téléphones portables ancienne génération, contrairement à la plupart de Fintech concurrentes qui optent pour les smartphones. Et « 95% de nos membres sont des femmes, pour lesquelles les chiffres de l’inclusion financière sont les pires, alors que toutes les études montrent qu’elles sont les plus prudentes », précise Bernie Akporiaye. La pandémie de Covid-19, qui a beaucoup secoué les activités des utilisateurs de MaTontine, a démontré que ces femmes « vivant avec moins de 5 dollars par jour » sont extrêmement vulnérables à ce type de crise. Bernie Akporiaye travaille à intégrer d’autres services tels que l’éducation financière, pour mieux préparer les utilisateurs à faire face à une éventuelle future crise.
Gagnante du 3e prix du concours des AfricaCom Awards organisé par Orange en 2016, MaTontine a également à son actif plusieurs reconnaissances comme une subvention du fonds d'innovation GSMA Ecosystem Accelerator, en février 2018. La startup a été distinguée en 2019 par Inclusive Fintech 50 Fintech, une initiative de MetLife Foundation, Visa, Accion et la SFI qui identifie les Fintech qui ont contribué à l’inclusion financière dans le monde au cours d’une période précise. Depuis son lancement, MaTontine a enregistré 6000 clients et déboursé 200 000 $ de prêts.
Ruben Tchounyabe
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Grâce aux données satellitaires, les éleveurs peuvent mieux faire face à la raréfaction des ressources alimentaires et en eau pour les troupeaux. C’est une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles agropastorales soumises aux changements climatiques dans la zone sahélienne.
Le projet STAMP (Sustainable Technology Adaptation for Mali Pastoralists) est une réponse digitale aux problèmes de pâturage que rencontrent de plus en plus les populations pastorales dans la région de Gao au Mali. Les activités industrielles et agricoles, la surpopulation humaine et animale, ainsi que le changement climatique ont réduit les ressources pour leur bétail. Les éleveurs qui se déplacent en fonction des saisons à la recherche de l’herbe fraîche et des points d'eau pour leurs troupeaux n’ont plus comme par le passé la certitude d’en trouver. Grâce au service STAMP ils peuvent éviter de longs voyages inutiles.
STAMP met à leur disposition des informations géo-satellites sur la disponibilité et la qualité de la biomasse pour l’alimentation de leur cheptel, la disponibilité en eau de surface pour son abreuvement, et aussi sur la concentration des animaux autour de ces ressources. STAMP fournit également des informations sur le prix du bétail et des céréales, et des conseils en santé animale et sur des produits financiers adaptés aux éleveurs. Il leur suffit d’un appel vers un centre géré par Orange Mali ou d’une requête faite via un menu USSD sur de simples téléphones mobiles pour obtenir instantanément des données importantes pour leur déplacement.
STAMP est le fruit d’un partenariat public-privé impliquant le ministère malien de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Orange-Mali, l'organisation d’éleveurs « Tassaght », le prestataire de service international spécialiste en télédétection HSS des Pays-Bas et l’Organisation internationale de développement des Pays-Bas (SNV). Il a été lancé en 2017, année au cours de laquelle le service a remporté le 1er Prix Orange de l’entrepreneur social Mali.
Le 17 décembre 2020, au cours d’une conférence de presse à Bamako, Thomas Sommerhalter, le gestionnaire du projet STAMP expliquait que les « enquêtes auprès des producteurs ont révélé que la fiabilité et le besoin d’avoir des informations à temps opportun sont la clef pour la prise de décision par les pasteurs ».
A travers deux autres services introduits par la suite, STAMP aide aussi déjà les cultivateurs à obtenir des informations sur la météo, les modes de plantation, les graines, le temps des semis, les engrais, etc. Le chef de division responsabilité sociale de l’entreprise à Orange Mali, Abdoul Malick Diallo, avait déclaré : « les conseillers parlent les langues vernaculaires et peuvent se comprendre avec la plupart des cultivateurs qui leur parlent le peul, le dogon, le songhaï, le bamanankan ». Ce sont des agronomes.
Ruben Tchounyabe
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Afin de réduire l’écart des connaissances numériques entre les hommes et les femmes, le programme Women Techsters forme les femmes dans plusieurs domaines du numérique. La formation qui allie théorie et pratique veut aussi donner l’opportunité à ces dernières de s’intégrer sur le marché de l’emploi.
Women Techsters, une initiative de l'entreprise sociale Tech4Dev propose des bourses pour un programme d'apprentissage virtuel pour les jeunes filles et les femmes en Afrique. Une formation est spécialement conçue pour les novices en technologie, qui rencontrent la technologie pour la première fois.
The opportunity you have been waiting for is here.
— Tech4Dev (@Tech4DevHQ) March 2, 2022
Are you an African Woman looking for an opportunity to establish your own tech start up, to start/further your career in tech, to establish a tech enabled business?
Apply for the Women Techsters Fellowship. pic.twitter.com/wlW5oHxhgc
Les candidates à la bourse doivent être âgées de 16 à 40 ans et résider dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Kenya, Ethiopie, RD Congo, Tanzanie, Ouganda, Algérie, Soudan du Sud, Maroc, Angola, Mozambique, Madagascar et Egypte.
Les personnes retenues seront formées sur les compétences de blockchain, cybersécurité, science des données et ingénierie de l'intelligence artificielle, réalité mixte/animation 3D, développement d'applications mobiles, conception de produits (UI/UX), gestion des produits et développement de logiciels.
Le programme de bourses Women Techsters a pour objectif d’augmenter le nombre de filles et de femmes ayant des moyens de subsistance améliorés et un accès aux emplois numériques. En outre, il vise à combler le fossé des connaissances numériques et technologiques entre les hommes et les femmes dans l'écosystème technologique, et à garantir l'égalité d'accès aux opportunités technologiques pour les femmes et les filles.
Le programme commencera en mai 2022 pour une durée d’un an, dont 6 mois de formation intensive, suivis d'un stage de 6 mois. Parallèlement, les apprenants participeront à un programme de mentorat pour les aider à créer des carrières technologiques et des entreprises axées sur la technologie. Les candidatures doivent être soumises au plus tard le 22 mars 2022.
Vanessa Ngono Atangana
Depuis plusieurs années, la gestion des ordures ménagères est un problème important dans les villes africaines. Une start-up malgache s’est lancée dans le secteur en associant le numérique à sa volonté de protéger la planète.
A Madagascar, l’accroissement démographique a une incidence sur le volume de déchets produits par la population. 50 % des ordures se retrouvent encore dans les rues selon l’ONG Ran’Eau. En 2017, une start-up locale Greentsika a vu dans cette situation une opportunité économique et un atout de développement social.
Elle a donc lancé son service de collecte des déchets ménagers soutenu par les technologies de l’information et de la communication. Testé et déployé à Tuléar, dans le sud de Madagascar, le service qu’offre Greentsika est le fruit d’une collaboration avec l’ONG allemande Welthungerhilfe qui se charge de l’acheminement des déchets vers les décharges.
Pour accéder aux services que propose la start-up, il faut prendre un abonnement via téléphone, mail, réseaux sociaux ou se rendre directement dans les locaux de l’entreprise. Greentsika propose divers moyens de paiement, du mobile money au virement bancaire en passant par les chèques et les espèces.
Le tarif d’abonnement mensuel pour un foyer commence à 4 000 ariarys (1$), pour deux à six ramassages par semaines d’un sac de 50 kg de déchets. Le tarif pour les entreprises (hôtels, restaurants, écoles, bureaux d’administration, etc.), commence à 20 000 ariarys. L’entreprise choisit ses jours de ramassage et l’agent qui lui est dédié. Le ramassage des ordures se fait par « cyclo-benne ».
La preuve de la validité d’un abonnement est la remise d’une carte dotée d’un code-barre que les agents de Greentsika scanneront à chaque ramassage d’ordures, avec un smartphone qui leur est remis au début de chaque journée de travail. Les codes-barres uniques permettent à Greentsika d’obtenir, entre autres, des données fiables sur le nombre de ramassages effectués dans un ménage ou une entreprise au terme du mois, une lisibilité de la couverture de ses agents, les clients qui ont payé leur abonnement, de suivre en temps réel le parcours de chaque agent. Selon Rajaofera Gaëtan, l’un des quatre cofondateurs de Greentsika, « l’ensemble du système est basé sur le cloud ».
Greentsika, accélérée par Orange Fab Madagascar en 2019, revendique déjà 2 300 clients, 160 ramassages d’ordures par jour pour 7 tonnes de déchets collectés au quotidien. L'ambition de la start-up est de couvrir toute la ville de Tuléar. En 2020, Rajaofera Gaëtan estimait entre 5 à 6 % le taux de ménages couverts par la start-up. Il souhaitait également créer plus d’emplois en installant le service dans d’autres villes de Madagascar.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis de nombreuses années, plusieurs pays africains souffrent d’une absence de bases de données fiables et accessibles aux services de secours. Une situation qui coûte encore des vies humaines.
SAUVIE est un bracelet digital développé par la start-up burkinabè AINO Digital SAS. Il est muni d’un code QR où sont stockées des informations personnelles de santé et des contacts de personnes importantes à joindre en cas d’urgence. A travers ce dispositif présenté le mercredi 23 février au public, la jeune pousse technologique a exprimé son désir d’apporter une solution au manque d’informations personnelles critiques auquel se heurtent souvent les services de secours lorsqu’elles portent assistance à un individu, notamment les enfants perdus.
Scarlett Zongo (photo, à gauche), la directrice générale d’AINO Digital SAS, explique que c’est « une application destinée aux premiers répondants que sont les sapeurs-pompiers et les médecins. Grâce à SAUVIE, les proches sont informés par SMS de la nature de l’urgence dans laquelle se trouve la victime, ainsi que la structure sanitaire où se diriger afin d’être là au moment où on a le plus besoin d’eux ».
AINO Digital SAS indique qu’elle a travaillé avec la brigade nationale des sapeurs-pompiers pour le développement de l’application. Elle explique que dans un souci de sécurité des personnes, les codes QR sont cryptés et ne peuvent être lus que par les sapeurs-pompiers et par les agents de santé grâce à un appareil particulier.
Neuf modèles de bracelets sont proposés au public par AINO Digital SAS. Le coût annuel de base du système SAUVIE est de 6,83 $ auquel s’ajoute le prix du bracelet sur lequel il est monté (entre 1,2 $ et 1,71 $). Trois options facturables sont également proposées à l’abonnement de base : la prévention de son employeur en cas d’urgence (8,54 $), la prévention de son assurance (3,42 $) et celle d’un proche (1,71 $). En cas de vol, de perte ou d’endommagement du bracelet, son propriétaire doit le signaler à AINO Digital SAS afin que le code QR soit annulé. Un autre est généré automatiquement et intégré au nouveau bracelet.
Soutenue par Orange Burkina Faso qui ne prélève aucuns frais data lors de la lecture des QR code, la start-up travaille avec le ministère de la Santé pour que la solution soit utilisée dans les centres de santé et avec les services de sécurité de proximité. Scarlett Zongo est convaincue que son innovation peut améliorer la prise en charge des personnes malades, accidentées.
Adoni Conrad Quenum
En mettant en relation les expéditeurs et les professionnels du transport et de la logistique, elle permet d’optimiser les dépenses et les déplacements des transporteurs. La solution contribue ainsi à réduire les émissions de CO2 dans le secteur.
eFret.tn est une place électronique de marché du transport qui fonctionne selon le principe de la bourse de fret. Son objectif est de rendre le transport en Tunisie plus simple, plus abordable, plus fiable, plus écologique et plus économique.
La start-up met en relation les expéditeurs (particuliers ou entreprises) et les professionnels du transport et du transit en Tunisie. Les expéditeurs publient sur le site des annonces décrivant leurs besoins et reçoivent des devis gratuits de la part des transporteurs, déménageurs, sociétés de transport international et transitaires en douane. Les transporteurs peuvent ainsi, en proposant aux expéditeurs des tarifs compétitifs, optimiser leurs trajets à travers des groupages et aussi résoudre le problème de retour à vide. Après livraison, les transporteurs font l’objet d’une double évaluation par le site et par les clients.
La start-up a été créée en 2016 par deux associés spécialisés en e-commerce, e-business et logistique. L’idée était de simplifier la logistique en Tunisie et d'optimiser les transports en les rendant moins chers et en facilitant l'obtention des devis de transport de la part des déménageurs, transporteurs, sociétés de transport international, affréteurs…
eFret.tn prend en compte différents types de services : le transport terrestre local (déménagement, colis, transport de marchandises et de tout bien en Tunisie) ; le transport international aérien (transport de marchandises, de colis et de fret, vers et à partir de la Tunisie en import ou en export) ; le transport international maritime (transport de marchandises, de conteneurs et de tout bien vers ou à partir de la Tunisie en import ou en export) ; le transit en douane (service de transitaires pour réaliser les formalités douanières pour toutes opérations d’import ou d’export vers ou à partir de la Tunisie).
Le concept de bourse de transport permet de rendre le transport plus optimisé et plus économique. Wajdi Ben Rejeb (photo), l'un des cofondateurs de la start-up, explique qu’en optimisant les déplacements des transporteurs à travers le groupage et la gestion du problème de retour à vide, eFret.tn permet de réduire les émissions de CO2 et contribue par conséquent à préserver l’environnement. Notons que la start-up tunisienne a été lauréate du prix Orange de l’entrepreneur social 2017. Ce qui, d’après Wajdi Ben Rejeb, a permis de multiplier par 10 le nombre d’annonces sur la plateforme.
Ruben Tchounyabe
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L’application est née de la volonté de la start-up Nchimsy Teq de faire du pays une destination de voyage de premier choix dans le monde. Elle met en exergue des lieux peu connus, même des Camerounais.
Les touristes qui planifient un voyage au Cameroun peuvent désormais préparer leur séjour avec l’application TourCmr, un guide de voyage numérique bilingue créé par la start-up Nchimsy Teq, fondée par Bryan Pemwoya Pangsui (photo). Approuvée par le ministère du Tourisme et des Loisirs en tant qu’application officielle de promotion du tourisme au Cameroun, la solution a été officiellement lancée le 2 novembre 2021. Plus de 150 sites touristiques classés par villes et environs, dans les dix régions du Cameroun, y sont recensés avec des descriptions, des photos et des vidéos.
« Ce guide numérique informe le potentiel touriste ou visiteur sur son itinéraire d’un site à un autre, d’un hôtel à un restaurant, d’une gare routière à un site, à travers l’application Google Map », explique Armand Noah, chef service de communication au ministère du Tourisme et des Loisirs. Les équipes du ministère ont travaillé en collaboration avec la start-up pour lui fournir des informations précises et exactes et faciliter l’accès aux différents acteurs du secteur.
L’application fonctionne avec ou sans connexion Internet. Elle est téléchargeable sur Play Store et App Store. Au-delà des sites touristiques, TourCmr permet aussi au visiteur de trouver en quelques clics des hôtels, restaurants, banques et supermarchés aux environs de chaque site qu’il envisage de découvrir ; de réserver des services de voyage et de payer avec des moyens locaux comme le mobile money. La fonction « retrouve l’ambassade » fournit aux touristes des informations sur toutes les ambassades étrangères au Cameroun, y compris les contacts, l’emplacement, l’itinéraire pour s’y rendre.
A travers TourCmr, l’ambition de la start-up Nchimsy Teq est de construire la plus grande plateforme de voyage et de réservation pour le Cameroun. Elle a également le potentiel de stimuler le tourisme intérieur. En effet, plusieurs sites touristiques sont également méconnus par les Camerounais. Selon Bryan Pemwoya Pangsui, l’application de voyage a déjà enregistré plus de 9 000 téléchargements sur Android et IOS.
Ruben Tchounyabe
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En moins d’un an d’existence, Earnipay a suscité l’intérêt d’investisseurs qui y ont engagé des capitaux. La Fintech, lancée en version expérimentale en septembre dernier, vise à toucher près de 200 000 employés avec son service de paie flexible et à la demande d’ici fin 2022.
Earnipay, la Fintech nigériane qui offre à des employés un accès flexible et régulier à leurs salaires, a obtenu un premier financement de démarrage de 4 millions $ pour accélérer son activité dans le pays, son unique marché d’exploitation. L’entreprise, qui propose une panoplie d’outils permettant à sa clientèle de prendre de meilleures décisions financières, prévoit d’utiliser ces capitaux pour soutenir son extension au Nigeria, en ciblant davantage des salariés des grandes entreprises.
« Earnipay s'est rapidement établi avec un produit conçu spécifiquement pour les comportements de paie au Nigeria, et l'adoption précoce par les employeurs est très forte. Nonso Onwuzulike [directeur général d’Earnipay] a constitué l'une des équipes les plus solides que nous ayons rencontrées sur tout le continent, et nous sommes ravis de l'opportunité de nous associer à eux », a déclaré Brendan Dickinson, associé général de Canaan, la firme de capital-risque qui a dirigé cette opération au profit d’Earnipay.
Confronté à des départs d'employés, du fait du système de paie mensuel instauré au sein de sa toute première entreprise de recyclage de déchets plastiques, lancée en 2019 au Ghana, Nonso Onwuzulike a décidé de revoir ce mode de paiement en proposant, dans le cadre d’un nouveau projet d’entreprise au Nigeria, un système de paie plus régulier et flexible pour employés.
La Fintech, qui a été lancée de manière expérimentale en septembre dernier, affirme avoir servi à cette date des salariés d’une vingtaine d’entreprises au Nigeria. Son application a été utilisée plus de 1 000 fois. Confiant dans ses perspectives de croissance, Earnipay ambitionne de proposer son service d’accès flexible et à la demande au salaire à au moins 200 000 employés, d’ici la fin de l’année.
Au Nigeria, les salaires des employés du secteur formel sont versés mensuellement tandis que ceux des employés du secteur informel sont quotidiens, soulignent plusieurs médias locaux. A court de liquidités entre deux paies, des salariés n’ont d’autres possibilités que d’emprunter, ou de demander une avance sur salaire avec des taux d’intérêt parfois élevés. La solution d’Earnipay se présente donc comme une alternative pour ces employés en manque de ressources pour vivre.
Chamberline Moko
Lancée à Abidjan, Mahali répond aux réalités locales du e-commerce. Les points de repère qu’elle recense permettent de se rapprocher plus des acheteurs et augmentent les chances des commerçants de livrer. La start-up derrière l’application web envisage déjà une entrée dans de nouveaux pays.
En Côte d’Ivoire, acheter en ligne rentre de plus en plus dans les habitudes des populations urbaines. La Covid-19 a aidé pour beaucoup dans ce sens. Les applications de géolocalisation aussi. C’est le cas de Mahali qui permet à un vendeur et à un acheteur de convenir d’un point de livraison de marchandise géolocalisé au préalable, dans un pays où l’adressage est encore faible.
Présentée officiellement en décembre 2019, lors de la 3e édition des Abidjan e-commerce Days, Mahali est une solution web développée par Alexis Bafcop et Géraud Lacaze. L’outil intègre une base de lieux alimentée en partie par les utilisateurs eux-mêmes, qui peuvent renseigner leur adresse en indiquant la ville, le quartier et des points de repère avec des photos. Le livreur d’un colis reçoit un code qui, une fois enregistré dans Mahali, lui permet d’accéder aux renseignements nécessaires et de proposer un créneau de livraison à l’acheteur qui peut payer avec son mobile sur l’application.
« L’équipe s’est plongée en profondeur dans l’étude des manières de se localiser et de décrire un lieu dans la région. Nous avons interviewé des personnes dans des entrepôts d’e-commerce, des livreurs, des acheteurs, des créateurs de start-up, etc., afin de cerner la réalité et les douleurs des différents acteurs du terrain », déclare Alexis Bafcop. Les adresses créées dans Mahali peuvent aussi, au-delà des usages liés au e-commerce, être partagées à d’autres fins telles que les services d’urgence ou pour orienter des visiteurs.
Le projet a bénéficié du soutien et de l’accompagnement de la structure d’intrapreneuriat d’Orange, l’Intrapreneurs Studio. De plus, Mahali s’appuie sur l’expertise d’entités d’Orange telles qu’Orange Labs Services, XDLAB (UX design) et un grand support des équipes d’Orange Côte d’Ivoire : Orange Money, Services Entreprise, Centre de tests clients et data scientists.
Il y a un an, Alexis Bafcop expliquait que « ce sont les utilisateurs qui créent la valeur de l’application. Elle est donc gratuite. Plus les points de repère livraison seront utilisés et plus ils seront fiables. D’ici deux ans, quand la base de données sera suffisamment fiable et complète, les commerçants seront les plus à même de payer pour le service rendu ». La start-up envisage déjà de s’étendre à d’autres pays dont le Sénégal et le Cameroun.
Ruben Tchounyabe
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Pilotée par le secrétariat de la Zlecaf, en collaboration avec les communautés économiques régionales et les gouvernements africains, la solution répond aux défis inhérents au lourd processus de mise en œuvre d’un marché unifié.
Le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est entrée en vigueur. Soutenue par 54 pays, son objectif est de créer un marché unique continental qui prône la libre circulation des biens et services. Conscient de l’ampleur des changements pratiques qui doivent être engagés au niveau des Etats, et pour veiller à la mise en œuvre avec succès du marché, le secrétariat de la Zlecaf a développé l’outil numérique tradebarriers.africa.
Accessible sur le web, tradebarriers.africa est en quelque sorte le service client de la Zlecaf. Elle est l’interface mise à la disposition des entrepreneurs africains pour signaler des cas de barrières non tarifaires (BNT), obstacles à la pleine matérialisation du marché unifié africain. Cela peut être des frais excessifs à la frontière, l’exigence de documents encombrants ou encore les réglementations restrictives sur les produits.
Les BNT sont classées en sept catégories : la participation du gouvernement dans les pratiques commerciales restrictives tolérées par les gouvernements, les formalités douanières et administratives à l’entrée, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les limitations spécifiques, les taxes à l’importation, les autres (Transport, dédouanement et expédition, etc.).
Pour signaler une BNT, l’usager doit au préalable s’inscrire sur la plateforme en remplissant un formulaire. Puis activer son inscription sur tradebarriers.africa via un lien envoyé à l’adresse mail renseignée lors de l’inscription pour confirmation. Cette étape passée, le compte actif, le signalement d’une BNT se fait avec le bouton « Signaler une BNT ». Un formulaire de dénonciation est alors proposé à l’usager avec des informations à renseigner.
Le secrétariat de la Zlecaf indique qu’après avoir signalé une barrière non tarifaire, les gouvernements concernés feront un suivi pour résoudre le problème. Les unités de coordination des BNT du secrétariat de la Zlecaf, celles des communautés économiques régionales ainsi que les points focaux nationaux appuieront le processus. Le plaignant peut se renseigner sur sa plainte – si elle est encore en cours de traitement ou résolue – directement sur la plateforme qui est disponible en anglais, français, arabe et portugais.
Pour davantage d’efficacité dans le signalement des barrières non tarifaires, le secrétariat de la Zlecaf travaille actuellement sur un service accessible par téléphone portable.
Adoni Conrad Quenum
Au cours des quatre dernières années, WattNow a rencontré du succès auprès de plusieurs grandes entreprises et de particuliers. A son actif, la participation à de nombreux évènements internationaux et l'intérêt de nouveaux investisseurs.
En Tunisie, la bataille contre le gaspillage d’énergie électrique, à l’origine des factures souvent exorbitantes des ménages et des entreprises, est combattue depuis 2017 par la start-up WattNow. Avec ses solutions IoT (Internet des objets) et numérique, elle permet en effet aux consommateurs de surveiller, d’analyser et d’ajuster en temps réel la consommation de leurs appareils électriques.
Pour y parvenir avec efficacité, les consommateurs tunisiens doivent au préalable installer le compteur intelligent développé Issam Smaali (photo), diplômé de génie électrique et informatique industrielle de l’université libre de Tunis et fondateur de WattNow. Il intègre un système de machine learning pour analyser la consommation. Les données collectées sont envoyées vers le cloud de la start-up où des algorithmes les analysent et les consommateurs peuvent y accéder par Internet via une application mobile ou une interface web dédiée. A travers ces outils numériques, l’utilisateur peut directement donner des ordres au boîtier et réduire la consommation.
Téléchargeables sur App Store et Play Store, puis configurée avec le compteur intelligent, l’application WattNow affiche en temps réel la consommation d’énergie instantanée à la fois dans toute la maison, mais aussi pour chaque appareil qui s’allume ou s’éteint. L’application propose également un historique journalier, hebdomadaire ou mensuel de la consommation d’électricité du domicile ou de l’entreprise. Des alertes sont aussi envoyées aux utilisateurs lorsqu’un appareil reste allumé ou consomme trop d’énergie.
L’ambition de WattNow est de faire baisser les factures d’électricité des Tunisiens jusqu’à 30 %. Très apprécié pour son impact social, le service est déjà adopté par plusieurs ménages et de grandes entreprises comme Orange Tunisie qui l’a installé depuis 2018 sur plusieurs de ses sites télécoms et même dans certains de ses bâtiments administratifs.
La solution — qui a été incubée au Flat6Labs, puis a entamé sa consolidation et son développement grâce au prix de 20 000 $ remporté en 2017 au concours de l'entrepreneuriat « BloomMasters », puis avec les 100 000 $ du Oman Technology Funds — a bénéficié en 2019 de l’encadrement de l’accélérateur Orange Fab Tunisie. L’ingéniosité de WattNow lui a même valu une opportunité de se mettre en lumière au VivaTech 2019. En 2021, la start-up derrière le service a participé à plusieurs évènements tech, notamment le salon annuel de la technologie GITEX GLOBAL, à Dubaï, et a levé plusieurs milliers de dollars chez plusieurs investisseurs comme le fonds de capital- risque Katapult ou encore Bridging Angels.
Ruben Tchounyabe