Les edtech prolifèrent sur le continent depuis la crise de la Covid 19. C’est une alternative aux formations traditionnelles et leur succès s’explique, entre autres, par le fait qu’elles permettent aux apprenants d’apprendre autrement et de mieux disposer de leur temps.
Mara Academy est une plateforme numérique développée par une jeune pousse béninoise. Elle permet aux utilisateurs d’accéder à des formations en ligne dans diverses filières d’étude, en l’occurrence le marketing digital, le social media manager... L’edtech, basée à Cotonou, a été fondée en 2021 par Hadjara Ahouantchede. Mara Academy veut offrir à chaque Africain une expérience d'apprentissage unique.
La solution ne dispose pas d’une application mobile. Il faut passer par un navigateur et se rendre directement sur l’adresse web de la start-up. L’utilisateur devra soumettre sa candidature à l’une des formations proposées en remplissant un formulaire. Cette première étape passée, il faudra passer un test d’entrée si éventuellement la candidature est retenue. Il faudra absolument remplir un certain nombre de conditions pour passer cette étape.
Il faudrait entre autres avoir entre 18 et 30 ans ; vivre au Bénin, au Togo, au Niger ou en Côte d'ivoire ; être sans emploi, être disponible pour la formation et pour l'emploi ou encore avoir au minimum un niveau Bac +2. La troisième étape consiste à effectuer des interviews en ligne avec l’équipe de la jeune pousse puis passer à la signature des documents d’inscription.
Mara Academy veut donner une éducation de qualité à chaque Africain et leur servir de passerelle vers le monde de l'emploi en mettant en place le programme Youth Employment Accelerator YEA. « Pas de prêts, pas de frais cachés. Nous serons payés quand vous le serez. Après l'obtention de votre emploi vous nous payerez 30 % de votre salaire sur 12 à 24 mois », peut-on lire sur la plateforme.
Grâce aux entreprises partenaires, elle aide les apprenants à décrocher un emploi décent après une formation de 52 semaines. De plus, tout au long de la formation, les apprenants passent du temps en entreprise où ils ont chacun des mentors qui suivent leur évolution.
Adoni Conrad Quenum
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Alors que les firmes de transport à la demande prolifèrent sur le continent, le covoiturage ne connaît pas le même succès. Pourtant, ce segment de l’e-mobilité peut être une solution efficace contre les bouchons dans les grandes villes africaines.
Wabeyi est une solution de covoiturage développée par une jeune pousse ivoirienne. Elle permet aux utilisateurs de mettre les passagers en relation avec les conducteurs fréquentant le même itinéraire. La start-up a été fondée en 2017 par Emmanuel Bilé.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android. Il faut donc créer un compte après téléchargement de l’application et fournir vos informations personnelles. Après l’inscription, il est commode d’enregistrer vos itinéraires favoris dans l’application, ce qui facilite son utilisation au quotidien. Si vous voulez être un conducteur, Wabeyi prend quelques jours pour vérifier votre profil avant de vous accorder ou pas ce badge. La start-up met un point d’honneur à la sécurité des passagers.
Il faut signaler que la plateforme n’opère pas dans le transport à la demande dans son sens strict. Elle est dans le covoiturage donc le conducteur est peut être un fonctionnaire qui se rend au travail et prend tous les matins et tous les soirs le même trajet, ce qui arrange le passager. Il est également possible qu’un conducteur programme une virée à l’intérieur du pays et qu'un passager se rende au même endroit.
C’est pour cette raison que l’option Wabeyi peut être très avantageuse en matière de prix. « Soyez rémunéré en aidant des personnes à se déplacer. Transportez les personnes ayant le même itinéraire que vous », peut-on lire sur la plateforme. Selon les statistiques de Play Store, la version Android de l’application a déjà été téléchargée plus de 1 000 fois.
Adoni Conrad Quenum
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Après des études au Royaume-Uni, ce tech entrepreneur a décidé de rentrer dans son pays pour lancer une start-up. Quelques années plus tard, malgré les difficultés, il a mis en place une solution utile à la population de la capitale de la Libye.
Presto Eat est une solution numérique développée par une jeune pousse libyenne. Elle permet à ses utilisateurs de se faire livrer de la nourriture et des produits d’épicerie. La start-up, basée à Tripoli, a été fondée en 2020 par Ammar Hmid.
« Nous voulons être l'application de tout pour les Libyens. Malgré la croissance, les fonds de capital-risque et autres investisseurs ne souhaitent pas investir dans l'entreprise. Ceux qui ont répondu voulaient que je fasse pour eux une analyse des risques sur le marché libyen. Mais ce n'est pas mon travail, mon travail en tant que fondateur est de développer mon entreprise », a indiqué Ammar Hmid.
La solution dispose d’une application accessible sur iOS et sur Android. Après téléchargement, il faut créer un compte ce qui donne accès aux restaurants partenaires de la jeune pousse. L’utilisateur peut ainsi passer sa commande et être livré n’importe où dans la ville de Tripoli et ses alentours. Depuis le lancement de ses services, Presto Eat a déjà livré plus de 250 000 commandes.
La jeune pousse emploie plus de 500 employés libyens ; elle a un partenariat avec plus 380 structures qui ont recours à ses divers services et dispose de plus 13 magasins et points de départ dans la ville de Tripoli. Ce dernier point permet d’être rapide dans l’exécution des livraisons. Une fonction permet au client de suivre en temps réel le parcours de sa commande.
Selon les statistiques de Play Store, la version Android de l’application a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois. Malgré ce succès, Presto Eat a du mal à attirer des investisseurs. Les raisons évoquées sont entre autres l’instabilité politique qui règne en Libye depuis 2011 et aussi l’absence d’un écosystème technologique dans le pays. Pourtant, la jeune pousse rêve d’étendre ses services à d’autres villes du pays en l’occurrence à Benghazi et à Misrata.
Cette extension est pour le moment un rêve de son fondateur qui déplore également le manque d’intérêt des riches libyens pour le secteur technologique. « Les Libyens n'ont pas une forte mentalité de start-up car il existe d'autres secteurs rentables dans lesquels travailler et investir, comme l'importation et les produits de grande consommation, ou même la fonction publique », a affirmé Ammar Hmid.
Adoni Conrad Quenum
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Après que l’un de ses fondateurs a convaincu deux camarades de classe et son meilleur ami de se lancer dans l’aventure, cette fintech est bien en place et aide les particuliers et les entreprises dans la résolution quotidienne des situations relatives aux finances.
Paydunya est une solution fintech développée par une jeune pousse sénégalaise. Elle permet aux particuliers et aux entreprises de se faire payer en ligne ou à distance facilement, rapidement et en toute sécurité grâce à une large gamme de moyens de paiement incluant les porte-monnaie électroniques et les cartes bancaires. La fintech, basée à Dakar, a été fondée en 2015 par Aziz Yérima, Christian Palouki et Youma Fall.
« Paydunya propose aux entreprises et institutions financières une suite de solutions digitales multicanales qui facilite l’émission et la réception de paiements sur site Internet ou application mobile ainsi que la collecte et le déboursement de paiements de masse », indique la plateforme.
Le Savez-vous?
— PayDunya (@PayDunya) February 24, 2023
C'est possible avec PayDunya de faire supporter les frais par les payeurs.
Voir documentation: https://t.co/yXCIEujGD1#PayDunya #NewsDeveloppers pic.twitter.com/TQKT1ezVgc
Depuis son site web ou son application mobile, accessible sur iOS et sur Android, les utilisateurs peuvent avoir accès à divers services financiers. Il faut néanmoins s’inscrire après téléchargement de l’application pour utiliser les fonctionnalités de la solution. Il est possible d’envoyer et de recevoir des fonds via Mobile Money ou encore les cartes bancaires Visa et MasterCard.
La fintech revendique aujourd’hui plus de 50 000 transactions par jour, dispose de plus de 1 000 entreprises comme clients et est présente dans six pays de la sous-région. La version Android de l’application mobile a été téléchargée, d’après les statistiques de Play Store, plus de 100 000 fois. PayDunya perçoit entre 1,5 % et 2,5 % de commission en fonction du pays pour un flux mensuel de 200 (0,32 $) à 9 999 999 FCFA et entre 1,4 % et 2,4 % pour un flux mensuel entre 10 000 000 FCFA et 99 999 999 FCFA.
Adoni Conrad Quenum
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La justice est réservée aux personnes nantis et aux grosses entreprises. Ce point de vue est ancré dans l’imaginaire collectif, et pour aider toutes les couches de la population et les petites et moyennes entreprises dans ce secteur, une tech entrepreneure togolaise a décidé de lancer une solution.
Miabéloya est une solution numérique développée par une jeune pousse togolaise. Elle permet aux particuliers et aux entreprises d’accéder à des services juridiques en cas de situation nécessitant l’accompagnement de professionnels du droit. La start-up, basée à Lomé, a été fondée en février 2021 par Nadia Anwone.
La solution ne dispose pas d’application mobile. Il faut passer par un navigateur pour se rendre sur l’adresse web de la jeune pousse. De là, il est possible de prendre contact avec les professionnels du droit de cette legaltech et soumettre vos problèmes. Vous avez le choix entre remplir un formulaire dans lequel vous exposerez votre situation après avoir renseigné vos informations personnelles ou cliquer sur l’icône de WhatsApp pour discuter éventuellement de façon instantanée avec un employé de la jeune pousse.
La start up vous apporte son soutien dans la lutte pour la protection des intérêts des petites et moyennes entreprises, met en place une bonne stratégie de sécurisation des biens immobiliers, etc. Elle est spécialisée en droit commercial, en droit des sociétés, en droit immobilier, en droit du travail et en droit fiscal. Pour des situations juridiques dans ces secteurs, la legaltech peut être un allié de poids pour trouver des solutions viables.
Miabéloya offre la première consultation aux clients et les juristes du cabinet, lorsqu'ils s’occupent d’un dossier, agissent rapidement pour que tout rentre dans l’ordre dans les plus brefs délais. Si vous souhaitez recourir à leur service, la jeune pousse propose des forfaits. Pour l’assistance juridique, il y a un forfait basique qui coûte 10 000 FCFA (environ 16 $) et un forfait premium à 50 000 FCFA. En cas de création d’entreprise, la legaltech facture 80 000 FCFA pour une Société à responsabilité limitée et 200 000 FCFA pour une Société par actions simplifiées ou une Société anonyme.
Adoni Conrad Quenum
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Après s’être lancée dans le secteur du covoiturage, Gokada s’est tournée vers la logistique pendant la période de la Covid-19, précisément en mars 2020. Malgré la disparition de son fondateur en juillet 2020, la start-up connaît depuis lors le succès sur ce segment.
Gokada est une solution numérique développée par une jeune pousse nigériane. Elle permet aux utilisateurs d’accéder au service de livraison de colis et de nourriture. La start-up, basée dans l’Etat de Lagos et lancée à la base comme un service de covoiturage, a été fondée en 2017 par le bangladais-américain Fahim Saleh. Il est mort en 2020 et c’est Olutosin Oni qui occupe actuellement le poste de président-directeur général de la firme. Depuis son lancement, Gokada a levé environ 12,4 millions $ pour soutenir sa croissance.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android. Il faut s’inscrire sur la plateforme après téléchargement de l’application mobile pour avoir accès aux divers services. Que vous soyez un particulier ou une entreprise, la jeune pousse peut être la solution pour vos problèmes de livraison. Que ce soit pour le ramassage de colis, la livraison à plusieurs endroits ou encore la commande de nourriture, Gokada dispose de la main-d'œuvre nécessaire pour remplir ces tâches.
Il faut signaler que la solution embarque la fonction de suivi en temps réel. Elle permet de connaître la position du livreur, par la même occasion celle de votre colis ou de votre nourriture, à tout instant. Aussi, le service « ramassage de colis » peut être planifié à l’heure près. En ce qui concerne les tarifs, Gokada ne facture que la livraison. Peu importe le poids du colis, s’il peut être livré en une fois, l’utilisateur paiera pour la seule course.
La start-up revendique plus de 1 200 livreurs et affirme avoir effectué plus d’un million de livraisons avec sa flotte en moins d’un an. La version Android de son application a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois et elle prévoit de s’étendre à d’autres Etats du Nigeria, dans les mois à venir, après Ibadan dans l’Etat d’Oyo en septembre 2021.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la crise de la Covid-19, les plateformes d’éducation en ligne connaissent un succès florissant. Les start-up du secteur attirent de plus en plus de capitaux et de nouvelles entreprises se lancent.
Almentor est une plateforme d’apprentissage en ligne développée par une jeune pousse égyptienne. Elle permet aux internautes de s’instruire en ligne grâce à des vidéos dans divers secteurs. La start-up a été fondée en 2016 par Ihab Fikry (photo, au centre). L’edtech a déjà levé environ 14,5 millions $ pour soutenir sa croissance en Afrique du Nord et au Moyen Orient.
« Almentor propose une multitude de cours et de conférences capables de nourrir les jeunes Arabes, d'améliorer leurs expériences personnelles et de servir leur cheminement de carrière en leur fournissant ce qu'ils méritent pour faire avancer leur carrière sur tous les fronts », a indiqué Ihab Fikry.
La solution dispose d’une application mobile accessible uniquement sur Android. Pour avoir accès aux formations, il faut impérativement créer un compte sur l’application ou se rendre à son adresse web via un navigateur. L’utilisateur peut ainsi opter pour la classe d’un professeur plutôt que d’un autre. Il faut rappeler que les contenus sont en arabe et la plupart des visiteurs et des professeurs sont arabophones.
L’accès aux classes nécessite le paiement de frais mensuels. Ils sont fixés à 7,5 $ et les catégories sont : arts et conception ; photographie et cinéma ; les ressources humaines ; la gestion ; l'art de vivre ; le théâtre ; le sport ; les affaires ; la communication d'entreprise ; les médias numériques ; ventes et marketing ou encore la technologie. Almentor propose donc plusieurs choix à l’utilisateur s’il désire se faire former dans un domaine.
En plus des contenus vidéo, l’edtech dispose d’une docuthèque où les utilisateurs peuvent enrichir leurs connaissances. Par ailleurs, la solution connait du succès auprès de son public, l’application mobile a déjà été téléchargée plus de 50 000 fois d’après les statistiques de Play Store.
Adoni Conrad Quenum
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Avec le développement des commerces électroniques, le secteur de la logistique surfe sur cette vague. Les tech entrepreneurs saisissent cette opportunité et rendent service dans le même temps aux populations qui ont besoin de ce type de service.
Droppa est une solution numérique développée par une jeune pousse sud-africaine du même nom. Elle permet aux utilisateurs, les particuliers et les entreprises, de faire livrer leurs colis et leurs marchandises partout en Afrique du Sud. La start-up a été fondée en 2015 par Khathutshelo Mufamadi.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS, sur Android et sur Huawei. Après téléchargement, l’utilisateur devra créer un compte pour avoir accès aux diverses fonctionnalités. On peut s’inscrire comme particulier, comme entreprise ou comme chauffeur. Pour les commerces électroniques, la jeune pousse propose l’intégration de son interface de programmation sur leur plateforme. Les clients pourront être livrés directement après leurs achats.
Droppa dispose également d’un portefeuille que l’on recharge pour payer les services au sein de l’application. Ce moyen de paiement est plus pratique pour s’acquitter des frais de livraison et d’expédition. De plus, grâce à son partenariat avec Skynet, une entreprise également spécialisée dans la logistique, Droppa a accédé au service de messagerie de l’entreprise. Il est donc possible depuis ce partenariat de demander à être livré via le service de messagerie.
Il faut signaler que la jeune pousse sud-africaine est en pleine croissance. La version Android de son application a déjà été livrée plus de 10 000 fois, selon les statistiques de Play Store.
Adoni Conrad Quenum
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Les pays africains disposent d’un potentiel touristique important. Ces atouts ne sont pas exploités de façon optimale. Dans le but de booster ce secteur au Kenya, des tech entrepreneurs ont mis en place une solution.
Tripitaca est une solution numérique développée par une jeune pousse kényane du même nom. Elle permet aux utilisateurs, en l’occurrence les touristes, de trouver des logements non loin des endroits qu’ils visitent. La start-up a été fondée en 2021 par Peter Wachira et Collins Muthinja.
La solution ne dispose pas d’une application mobile. Il faut se rendre sur l’adresse web de la jeune pousse pour y accéder. Que vous soyez un propriétaire de logements ou un touriste à la recherche de chambres pour un court séjour, il faut absolument s’inscrire sur la plateforme et créer un compte. Après cette étape, le touriste peut utiliser la barre de recherche pour renseigner les informations telles que la ville où il recherche le logement, le nombre de personnes ou encore la durée de son séjour.
Tripitaca permet aux propriétaires de logements et aux hôtels de concocter des forfaits pour leurs clients. Ils peuvent ainsi offrir des services sur mesure en fonction des besoins spécifiques du client et le facturer en conséquence. Pour le client, il permet de payer en plusieurs tranches. La jeune pousse aide également en cas d’urgence. Si une visite est plus longue que prévu et se termine tard, il est possible de bénéficier même de rabais si vous voulez réserver.
Par ailleurs, Tripitaca propose aux propriétaires de logement des aides financières en cas de besoin. Vous aurez accès à un crédit pour aider votre entreprise à se remettre sur les rails. En février 2023, Tripitaca a été sélectionnée avec quatre autres jeunes pour participer au programme d’accélération de Baobab Network. En plus d’un programme de soutien, les start-up recevront chacune un montant de 50 000 $ et rencontreront des investisseurs potentiels lors de la journée de démonstration.
Adoni Conrad Quenum
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Le secteur informel est très développé sur le continent. Les commerçants du secteur connaissent pas mal de difficultés au quotidien. Au Kenya, des tech entrepreneurs ont mis en place une solution pour résoudre le problème de l’approvisionnement en certains produits
Vutia est une place de marché virtuelle développée par une jeune pousse kényane. Elle permet aux magasins de vente de cosmétiques de s’approvisionner en produits de beauté et de soins. La jeune pousse a été fondée en 2021 par Milka Owuor. L’objectif de la start-up est de démocratiser l'accès aux cosmétiques et produits de beauté de qualité en Afrique grâce à sa plateforme de distribution.
La solution ne dispose pas d’une application mobile et les commandes sont reçues sur le site web, via SMS et aussi par la plateforme WhatsApp. Le recours au site web requiert la création d’un compte, ce qui vous permet d’accéder aux divers produits disponibles en ligne. « Positionnés entre la marque et le client professionnel, nous nous concentrons sur la distribution de plusieurs catégories de produits cosmétiques et de beauté auprès des commerçants informels, des salons de beauté, des SPA. Nous achetons nos produits directement auprès des fabricants au sommet de la chaîne de valeur et livrons aux fournisseurs à des prix compétitifs », peut-on lire sur la plateforme.
Les produits achetés sur la place de marché sont livrés dès le lendemain. De plus, Vutia dispense aussi ses clients des frais de livraison. Outre acheter sur la plateforme, vous pouvez devenir un vendeur sur la place de marché ou un agent de la jeune pousse. Cette activité peut permettre de gagner de l'argent en faisant de la promotion et en livrant des produits de beauté et de soins personnels au sein de votre communauté ou dans votre quartier.
En Février 2023, Vutia a été sélectionnée avec quatre autres start-up par l’accélérateur Baobab Network. L’entité s’engage à investir 50 000 $ dans chacune des jeunes pousses sélectionnées pour soutenir leur croissance. Par ailleurs, Baobab Network a mis en place un programme de soutien et lors de la journée de démonstration, les fondateurs des start-up sélectionnées ont rencontré de potentiels investisseurs.
Adoni Conrad Quenum
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La lutte contre l’exclusion financière est toujours au cœur des débats en Afrique. Les institutions financières traditionnelles ont du mal avec certaines couches de la population, ce qui permet aux fintech de proposer diverses alternatives de services financiers.
FairMoney est une solution fintech développée par une start-up nigériane. Elle permet à ses utilisateurs d’accéder à des crédits en quelques minutes sans aucune garantie. La fintech a été fondée en 2017 par Laurin Hainy, Nico Berthozat et Matthieu Gendreau. Elle a pour but de construire la principale banque mobile sur les marchés émergents du continent.
« Les banques sont restées à l'écart de ce marché inexploité en raison du manque d'expertise en matière de technologie numérique pour servir les personnes aux revenus limités dans les zones reculées. […] Nous avons atteint un volume de décaissement de 93 millions de dollars US en 2020, malgré la Covid-19 qui a impacté les entreprises de prêt », a indiqué Laurin Hainy.
La solution dispose d’une application mobile accessible uniquement sur Android. Pour accéder aux services de la fintech, il faut télécharger l’application depuis le Play Store ou scanner le code QR avec l’appareil photo de votre smartphone et y créer un compte. En remplissant le formulaire d’inscription, veillez à ce que le numéro de téléphone utilisé soit celui lié à votre BVN, numéro de vérification bancaire mis en place par la Banque centrale du Nigeria pour freiner ou réduire les transactions bancaires illégales dans le pays.
Après cette étape, il suffira de connecter une carte bancaire ou un compte bancaire à votre compte puis il est possible de recevoir un prêt. La fintech ne demande pas de documents ni de garanties pour vous permettre d’accéder aux crédits. Néanmoins, il faut souligner qu’avec le BVN, elle vous « tient ». De plus, la jeune pousse « collecte et traite en toute sécurité les données de votre téléphone (SMS, détails de l'appareil, emplacement, répertoire) pour prendre une décision de prêt. Ces données nous sont nécessaires pour approuver votre prêt en temps réel sans vous demander de paperasse encombrante ». FairMoney a attiré de nombreux utilisateurs depuis son lancement. L’application mobile a déjà été téléchargée plus de 10 millions de fois d’après le Play Store.
Adoni Conrad Quenum
Le 5 janvier dernier, l’équipe algérienne a remporté le second prix de la finale du concours mondial Tech4Good organisé par Huawei. Elle a défendu sa solution d'autonomisation de l'agriculture grâce à l'intelligence artificielle. Alors que l’insécurité alimentaire menace encore plusieurs millions de vies à travers la planète, les sept étudiants au cœur de cette innovation technologique y voient un moyen efficace et moins contraignant de rentabiliser la production agricole. Dans un entretien à We Are Tech, l’équipe a dévoilé les dessous de son ambitieux projet.
Qu'est-ce qui vous a inspiré la solution FarmAI ?
L'inspiration est venue de l’insécurité alimentaire dont souffre l'Algérie et d'autres pays dans le monde. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas développer un système informatique qui, associé à d’autres outils, permettra de créer une ferme intelligente où nous pourrons surveiller les cultures, identifier les insectes nuisibles dans les fermes, bâtir un système d’irrigation intelligent, surveiller les changements météorologiques. Bien sûr, l'idée principale est de détecter rapidement les maladies dont souffre la ferme ou l’exploitation agricole et d’y répondre avec efficacité.
Comment cette solution fonctionne-t-elle ?
Le système de détection précoce de la maladie de la rouille du blé utilise un modèle d'intelligence artificielle pour la surveillance des champs de blé à l'aide de drones. Le drone vole autour du champ tous les 4 jours, capturant des images des plantes à l'aide de sa caméra. Ces données sont ensuite transférées à un réseau neuronal profond qui effectue une classification de ces images et une analyse afin d’identifier de possibles infections. C’est après l’analyse d’un ensemble de données aboutissant à une forte probabilité d’infection que le système alertera l'agriculteur par le biais d'une application mobile et d'un système back-end. L’agriculteur prendra alors les actions qui s’imposent pour préserver ses cultures, évitant ainsi des pertes financières.
Nous avons déjà eu des rendez-vous avec le ministère de l’Economie de la connaissance et des Start-up et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Ils nous aideront, soit à nouer des partenariats, à collaborer avec des start-up locales qui produisent des drones, soit à acquérir nous-mêmes nos propres drones. Pour nous c’est une opportunité. Surtout dans le contexte actuel marqué par le fort soutien du président de la République à l’agritech, aux start-up.
Pourquoi avoir choisi l'intelligence artificielle pour cette solution ?
Nous n’avons pas choisi d’utiliser l'intelligence artificielle (IA) parce que c'est une technologie à la mode ou quelque chose comme ça, mais notre problème nécessite beaucoup d'efforts, de temps et d'argent. Donc, comme nous le savons tous, l'IA améliore la rapidité, la précision et l'efficacité des actions humaines. A partir de ces caractéristiques, nous avons voulu réunir l'IA et les fermes dans notre projet FarmAI. A ce stade de notre produit, nous avons juste employé l'IA dans 2 fonctions clés qui sont la vision par ordinateur : l'automatisation des drones qui surveillent la ferme et le traitement des images et leur classification.
Etant donné le potentiel de la technologie utilisée, pourquoi la limiter à la rouille du blé ?
Au début du concours Tech4good, notre idée principale était de développer un système qui peut aider à réduire les pertes dans les champs agricoles, et par là même assurer la sécurité alimentaire dans notre pays. Mais comme nous étions limités dans le temps et que nous avions déjà commencé notre projet avant le concours sur une caractéristique spécifique qui était la détection de la maladie de la rouille, nos mentors nous ont conseillé de poursuivre sur cette voie. Cependant, dans nos perspectives, nous visons à fournir d'autres fonctionnalités telles que la détection des insectes et d'autres maladies, etc. Nous prévoyons également de déployer notre solution vers d'autres plantations.
Pour ce qui est de l’intérêt porté à la rouille du blé, il découle de la place du blé dans l’économie de l’Algérie. Les Algériens consomment plus de 100 kg par an. Le pays cultive et exporte cette denrée. C’est une grande source de richesses pour les familles et le pays. Notre solution permet de répondre à des préoccupation d’ordre alimentaire et économique, pas seulement en Algérie mais dans le monde.
Après le concours Tech4Good, quelle est la prochaine étape pour SevenG avec FarmAI ?
La prochaine étape est de tester notre solution. Nous avons déjà discuté avec des agriculteurs. La majorité est très intéressée. L’application a été faite de telle sorte qu’il n’est pas difficile de l’utiliser. Elle ne requiert pas de l’utilisateur des connaissances high-tech. La majorité des agriculteurs utilisant des smartphones, ils n’auront qu’à visualiser les résultats de l’analyse de données. Tout ce qui concerne le calibrage des drones, leurs vols, l’analyse des données, est automatisé.
Lorsque nous aurons fini de tester la solution, nous proposerons un essai gratuit aux agriculteurs afin de les convaincre de son utilité. Ensuite, nous essaierons de trouver des investisseurs pour développer l'entreprise plus rapidement et avoir plus de clients.
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Le commerce en ligne continue de se développer sur le continent. Le secteur, comme la fintech, attire également de nombreux investisseurs ce qui avantage les tech entrepreneurs locaux.
Homzmart est une plateforme de commerce en ligne développée par une jeune pousse égyptienne. Elle permet aux utilisateurs de se procurer des articles de maison tels que les meubles en ligne. La start-up a été fondée en 2020 par Mahmoud Ibrahim et Ibrahim Mohamed. Homzmart a déjà levé plus de 40 millions $ pour accélérer sa croissance en Egypte et dans le Moyen-Orient.
« Nous avons saisi l'opportunité de numériser les achats de meubles et d'articles pour la maison. Les opportunités de marché dans la région sont énormes, et notre modèle d'entreprise est parfaitement adapté. Homzmart fournit une plateforme de guichet unique facile à utiliser pour transformer l'expérience des vendeurs de meubles et des consommateurs », a déclaré Mahmoud Ibrahim.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et sur iOS. Il est certes possible de surfer sur la plateforme sans la création d’un compte mais lorsque l’utilisateur veut passer commande, il est impératif de s’identifier. Sur Homzmart, on retrouve une multitude d’articles de maison de marque. Des meubles, des rangements ou encore des appareils de cuisine sont accessibles à des prix intéressants. Le site intègre une intelligence artificielle qui propose spontanément aux clients potentiels des articles susceptibles de les intéresser.
Homzmart s’est imposé dans son pays d’origine et a multiplié ses ventes par 30 entre 2020 et 2021. La version Android de son application a déjà été téléchargée plus de 500 000 fois. Elle compte continuer son expansion dans la région Afrique du Nord Moyen-Orient après son lancement en Arabie saoudite.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, la fintech continue d’être la locomotive du secteur technologique. Elle attire des milliards de dollars, ce qui encourage de nombreux tech entrepreneurs du continent à se lancer dans le secteur.
Anchor est une solution fintech développée par une jeune pousse nigériane. Elle permet aux utilisateurs d’accéder à des services financiers, en l’occurrence la création de compte, des produits d’épargne et de cartes bancaires, ou encore des mouvements d’argent, grâce à ses interfaces de programmation. La fintech a été créée en 2021 par Segun Adeyemi, Olamide Sobowale et Gbekeloluwa Olufotebi.
« Nous avons construit Anchor pour éliminer les complexités de la création de produits financiers, afin que les entreprises puissent démarrer en cinq minutes avec quelques lignes de code. […] Nous avons été témoins du douloureux processus de conclusion de partenariats bancaires, de négociation de contrats avec des tiers et d'obtention des approbations réglementaires. Et plus généralement, le temps et les efforts considérables nécessaires pour lancer des produits financiers », a indiqué Segun Adeyemi.
La fintech fournit l'infrastructure complète et les outils nécessaires aux entreprises africaines pour créer, intégrer et lancer des produits financiers. Elle fournit donc la documentation complète des interfaces de programmation pour permettre aux développeurs de tout mettre en place en quelques minutes. Que ce soit pour le KYC (know your customer), processus qui consiste à collecter auprès du client personne physique les informations et documents nécessaires à son identification, le KYB (know your business), processus appliqué aux personnes morales, les mouvements d’argent, les épargnes ou encore les placements, la documentation pour effectuer ces intégrations sont aisément accessibles.
Anchor offre ainsi la flexibilité de créer toutes les fonctionnalités financières dont une entreprise a besoin pour améliorer ses performances à l’international. La fintech joue les facilitateurs et favorise des opérations financières compliquées à réaliser pour des firmes africaines. En 2022, la fintech a été sélectionnée pour rejoindre la cohorte Eté 2022 de l’accélérateur californien Y Combinator. Cette opportunité va lui permettre d’engranger 500 000 $ avec la possibilité de rencontrer de nombreux potentiels investisseurs.
Adoni Conrad Quenum
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