Le manioc est l’un des aliments les plus consommés en Afrique subsaharienne du fait de sa diversité de transformation et de sa culture aisée sur divers types de sols. Cette culture est cependant confrontée à des menaces qui peuvent être maîtrisées par l’utilisation des nouvelles technologies.
Le fournisseur de logiciels de gestion agricole intelligente FarmERP a annoncé, le mardi 6 juin, le déploiement de sa plateforme FarmGyan basée sur l'IA, le machine learning (ML) et la vision par ordinateur au Nigeria.
Selon le communiqué de la société, la plateforme vise à stimuler la culture du manioc dans le pays afin d'améliorer la productivité, la rentabilité et la prévisibilité.
« FarmERP a mis l'accent sur l'aide aux agriculteurs de manioc en prolongeant la durée de vie des cultures et en augmentant de 40 % la mortalité des plantes dans les plantations de manioc grâce à sa plateforme technologique », indique le communiqué.
Au Nigeria, la filière manioc est la plus importante d’Afrique. Le pays est depuis plusieurs années le premier producteur mondial de manioc comptant pour 21 % de la production mondiale. Cependant, les plantations de manioc sont confrontées à plusieurs défis, à savoir la prolifération des ravageurs, la présence des maladies et les conditions météorologiques extrêmes.
Pour résoudre ces problèmes, la plateforme FarmGyan développée par FarmERP numérisera le parcours de croissance du manioc. A l'aide d'images de drones, un modèle intelligent alimenté par l’IA, la société pourra mieux contrôler les plantes et identifier l'infestation de mauvaises herbes.
La plateforme permettra également de détecter l'humidité des cultures et du sol, les besoins en eau des cultures et l’irrigation, gérer les maladies par des outils satellitaires de surveillance de la santé des cultures. Dans l'ensemble, FarmGyan contribuera à une gestion efficace et efficiente des cultures.
Après le Nigeria, l’entreprise étendra ses services à d'autres pays africains notamment l'Angola et le Ghana. L’objectif est d’aider un maximum de parties prenantes à pratiquer l'agriculture numérique 4.0 pour réaliser une agro-industrie rentable et durable.
Samira Njoya
Lire aussi :
Après le rétablissement de l’Internet mobile le mardi 6 juin, les autorités sénégalaises ont pris une autre décision importante concernant les médias sociaux.
Les autorités sénégalaises ont rétabli l’accès aux plateformes de réseaux sociaux tels que Facebook, Youtube, WhatsApp ou encore TikTok. Les Sénégalais peuvent ainsi accéder à leurs comptes sur ces plateformes sans forcément passer par des réseaux privés virtuels comme c’est le cas depuis la nuit du jeudi 1er juin.
Cette restriction des réseaux sociaux, confirmée par l’organisation de surveillance de la gouvernance d’Internet NetBlocks, via son compte Twitter, est intervenu dans le cadre des manifestations qui ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », alors qu’il était poursuivi depuis 2020 pour viols et menaces de mort à l’encontre d'Adji Sarr, une jeune femme sénagalaise travaillant dans un salon de massage dakarois.
Les réseaux sociaux ont pris une importance capitale ces dernières années dans les pays africains. De nombreux commerçants utilisent ces canaux à des fins publicitaires ; ils facilitent la prospection, la prise de contact et les échanges avec les clients potentiels. Ces plateformes permettent en effet d’optimiser la visibilité des commerces. Elles se sont imposées au fil des années comme des outils indispensables dans l’appareil commercial de nombreux acteurs du secteur informel. Selon DataReportal, le Sénégal comptait 3,05 millions d'utilisateurs de médias sociaux en janvier 2023, soit 17,4 % de la population totale.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Sénégal : l’Internet mobile est de nouveau accessible
Sénégal : le gouvernement suspend les services Internet mobile, après le blocage des réseaux sociaux
Sénégal : Facebook, WhatsApp, Twitter... bloqués dans un contexte de manifestations pro-Sonko
Le géant africain du commerce électronique Jumia a récemment fêté ses 11 ans d’activités en Ouganda. Pour l’occasion, les responsables ont dévoilé les plans d'extension de l’entreprise pour les prochaines années.
Jumia veut étendre ses opérations ougandaises dans les zones rurales du pays pour fournir des produits de qualité à des prix compétitifs. Vinod Goel (photo, à droite), le PDG de Jumia Uganda, a fait savoir que l’entreprise utilisera à cet effet son modèle de vente hors ligne, connu sous le nom de « JForce » pour atteindre les clients non connectés dans les zones rurales.
« L'Ouganda, avec sa distribution et sa démographie uniques, présente une opportunité significative pour la croissance du commerce électronique. Le consommateur rural, qui est souvent confronté à des difficultés d'accès à des produits de qualité à des prix compétitifs, est au cœur de cette opportunité. En tant que Jumia, nous sommes ravis de nous lancer dans cette mission et nous invitons nos partenaires à nous rejoindre dans ce voyage transformateur », a commenté M. Goel.
L’initiative Jforce que Jumia s’apprête à lancer est un programme destiné à toutes les personnes qui souhaitent être agent autonome en s’appuyant sur le réseau Jumia. Elle vise à renforcer l’adoption de l’e-commerce dans tout le territoire et ainsi permettre l’émergence de futurs entrepreneurs, avec le soutien de Jumia pour la formation, en leur permettant de collecter une commission sur chaque vente.
Le programme J-Force existe actuellement dans plusieurs pays où Jumia opère, avec près de 100 000 agents commerciaux sur le continent.
A travers l’expansion du programme en Ouganda, l’entreprise espère que la population jeune du pays et le nombre d'Ougandais vivant dans zones rurales stimuleront sa croissance. Seulement 26,2 % de la population vit en milieu urbain dans le pays, selon le site spécialisé knoema.
Samira Njoya
Lire aussi :
Ouganda : SafeBoda stimule le déplacement urbain grâce à son application mobile
Depuis la mise en place d’un ministère en charge du Numérique en 2021, les autorités mauritaniennes mènent des actions pour développer l'infrastructure numérique ou encore les services d'administration en ligne.
Moctar Ahmed Yedaly, ministre mauritanien de la Transformation numérique, de l'Innovation et de la Modernisation de l'administration, et Thomas Pramotedham, président-directeur général de Presight, une filiale de la holding émiratie G42, ont signé le 31 mai un protocole d’accord à Marrakech, au Maroc lors du Gitex Africa, apprend-on d’un communiqué de presse publié le mercredi 7 juin.
L’objectif de cet accord est de développer les infrastructures numériques en misant sur le cloud et de favoriser l’éclosion des talents locaux. « La construction d'un cloud national renforcera certainement notre souveraineté nationale », affirme Moctar Ahmed Yedaly.
Comme la plupart des pays africains, la Mauritanie s’est engagée sur la voie de la transformation numérique. Elle multiplie les accords pour la mise en place d’un écosystème technologique idoine dans le but de favoriser la prolifération des start-up et de dynamiser le secteur technologique local. Les services publics sont également en cours de numérisation avec divers protocoles d’accords signés avec la France et les Emirats arabes unis en 2022.
Ce partenariat avec G42 et ses filiales G42 Cloud et Presight sera axé sur des domaines tels que le centre de données national, le cloud souverain national ou encore les initiatives globales de transformation numérique. Elle vise aussi à former des professionnels qualifiés sur le plan technologique au sein de l'écosystème numérique mauritanien et à responsabiliser les citoyens.
Rappelons que, d’après le Digital Report 2022 de Hootsuite et We Are Social, le taux de pénétration d’Internet en Mauritanie est encore de 35,8 % et l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe la Mauritanie à la 38e place sur 54 pays africains dans son dernier rapport sur le développement de l’e-gouvernement (EGDI).
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
La Mauritanie s’appuie sur l’expertise émiratie et française pour numériser ses services publics
Le sultanat d'Oman et la Mauritanie ont discuté de la coopération dans le secteur numérique
La numérisation constitue un enjeu majeur de développement des pays de l’UEMOA. Malgré les ambitions des stratégies nationales, suscitant d’indéniables progrès, la transformation numérique des pays de la zone enregistre encore des faiblesses et des retards, en comparaison des performances mondiales.
Le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekue (photo, à droite), et le directeur général de l’Alliance Smart Africa, Lacina Koné (photo, à gauche), ont signé le mercredi 7 juin à Lomé au Togo un accord-cadre dans le but d'accélérer la transformation numérique des Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le nouvel accord vise à appuyer le développement du commerce électronique dans l’espace UEMOA et soutenir la mise en œuvre des projets d’inclusion financière dans le cadre de l’intégration sous régionale, conformément aux orientations de l’axe 1 de Djoliba, un plan stratégique de la BOAD sur la période 2021-2025, indique l’Agence togolaise de presse.
« La vision est de transformer notre Afrique, de faire en sorte que l’ensemble de nos populations puissent se projeter dans l’avenir de manière très concrète en utilisant la technologie numérique dans les divers domaines, notamment l’agriculture et l’énergie », a déclaré M. Ekue.
Depuis sa création en 2014 jusqu’à ce jour, Alliance Smart Africa, qui regroupe actuellement 35 pays sur les 54 d'Afrique, s'est fixée plusieurs objectifs, notamment de mettre la transformation numérique au cœur du développement économique du continent, en faisant travailler le secteur privé et les Etats membres autour d’initiatives concrètes.
A travers ce partenariat, la BOAD adhère à une alliance dont la vision est le développement de l’Afrique à travers la technologie numérique. Ainsi plusieurs projets seront mis à œuvre pour soutenir l'écosystème de l'innovation à travers la vulgarisation du « toolkit startups » au profit des Etats membres, et renforcer les capacités et le développement des compétences des acteurs de la zone dans le cadre de la mise à l’échelle de la Smart Africa Digital Academy (SADA).
Samira Njoya
Lire aussi :
Maroc : l’ADD et l’Alliance Smart Africa s’associent pour développer le numérique en Afrique
Après la condamnation d’Ousmane Sonko, les autorités sénégalaises avaient décidé de bloquer Internet et les réseaux sociaux pour limiter la diffusion des messages de haine. La situation a évolué depuis lors.
Dans un communiqué publié le mardi 6 juin, Moussa Bocar Thiam, ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a annoncé le rétablissement de l’Internet mobile sans distinction de plages horaires. Les réseaux sociaux, en l’occurrence Facebook, YouTube ou encore TikTok sont quant à eux toujours restreints.
« Le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l'Economie numérique informe que la connexion Internet des données mobiles est rétablie sans distinction de plages horaires. Les opérateurs de téléphonie ont été requis aux fins de mettre en œuvre la mesure », peut-on lire dans le communiqué.
Pour rappel, c’est dans l’après-midi du 4 juin que les autorités sénégalaises ont décidé de suspendre de façon temporaire Internet dans le pays. Cette décision a été justifiée par « la diffusion de message haineux et subversifs dans un contexte de trouble à l’ordre de public dans certaines localités du territoire national ».
En effet, les manifestations se sont multipliées dans les villes du pays, notamment dans la capitale Dakar, après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), pour « corruption de la jeunesse », ce qui le rend inéligible pour les prochaines élections présidentielles au Sénégal.
Par ailleurs, malgré le blocage des plateformes de réseaux sociaux, les Sénégalais ont recours à des réseaux privés virtuels pour y accéder pour diffuser divers messages et partager la situation dans le pays.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Sénégal : le gouvernement suspend les services Internet mobile, après le blocage des réseaux sociaux
Sénégal : Facebook, WhatsApp, Twitter... bloqués dans un contexte de manifestations pro-Sonko
Le Rwanda a mis en place de nombreuses réformes ces dernières années en vue d’améliorer sa compétitivité économique. La fourniture de services de qualité et de services à la clientèle dans les secteurs public et privé est l’une des priorités de cette stratégie.
Le gouvernement rwandais va procéder à la numérisation de plus de 400 démarches administratives supplémentaires d’ici juin 2024 dans le cadre de la dématérialisation des services publics de l’Etat. La ministre des Technologies de l’information et de la communication et de l’Innovation, Paula Ingabire, l’a annoncé au cours d'une session sur le développement des TIC avec le Sénat le jeudi 1er juin.
Les nouvelles démarches administratives seront ajoutées aux 103 services déjà numérisés et disponibles sur le portail Irembo mis en place par le gouvernement à cet effet. Selon la ministre, la prochaine étape de la numérisation sera transformationnelle. Elle constituera à numériser tous les services restants, « ce qui permettra d’optimiser le temps, d’éliminer les coûts et les processus inutiles associés aux documents papier ou aux déplacements des citoyens vers les différents bureaux du gouvernement », a-t-elle déclaré.
Pour réaliser cet objectif, le Rwanda sera accompagné par un ensemble de partenaires dont l’Agence française de développement (AFD) qui a accordé en début d'année, un prêt de 37 millions d’euros au gouvernement du pays pour numériser les services publics et soutenir l’innovation.
Le #Rwanda a amorcé une transition #numérique de grande ampleur ces dernières années.
— Agence Française de #Développement (AFD) 🇫🇷 🇪🇺 (@AFD_France) January 9, 2023
Nous l'accompagnons dans la numérisation de ses #servicespublics et le soutien d’#innovations à fort potentiel.
En savoir plus 👉https://t.co/s9m3a5KNsO pic.twitter.com/lyMmMKWE2f
A en croire Israel Bimpe, le PDG d’Irembo, le lancement de la plateforme de services publics Irembo, en décembre 2015, a permis de traiter plus de 25 millions de demandes de services jusqu’ici. Ce qui a permis d'économiser plus de 100 millions d'heures de travail, tant pour les fonctionnaires que pour les résidents rwandais.
Le portail emploie 7 700 agents dans différentes régions du pays et plus de 1 500 fonctionnaires du gouvernement l'utilisent pour approuver et offrir les services nécessaires. Le gouvernement a ainsi pu collecter 300 milliards RWF (265 millions de dollars) pour divers services offerts par la plateforme.
Notons que cette nouvelle initiative entre dans le cadre d'un projet de 13 milliards de rwandais) débuté en mars de cette année par l’identification des services concernés. Le projet est une des priorités de la Stratégie nationale de transformation du Rwanda (2017-2024).
Samira Njoya
Lire aussi :
Sénégal : l’ADIE va numériser 700 démarches administratives avec l’expertise de Jway SA SIS
La 5G présente de nombreuses opportunités pour l’économie des pays africains. Avec la demande numérique en pleine explosion, les autorités congolaises veulent apporter une meilleure connectivité favorable aux innovations.
L'opérateur de télécommunications Orange a annoncé, le mardi 6 juin, le lancement du premier test de son réseau 5G en République démocratique du Congo (RDC).
Le pays, connecté à la fibre optique d’Orange depuis février, bénéficie déjà d’une bande passante de qualité supérieure qui sera certainement multiplié avec l'avènement de la 5G.
« En mettant le cap sur cette nouvelle technologie, Orange traduit sa volonté d’offrir à ses clients entreprises et particuliers une connexion Internet mobile très haut débit à travers la dernière génération de réseaux mobiles, et ceci pour répondre au besoin sans cesse croissant en connectivité », indique le communiqué d’Orange à cet effet.
Orange RDC, leader de l’internet mobile, est fier d'annoncer le 1er Test 5G en RD Congo. #ORANGERDC#TEST5G#OMEA pic.twitter.com/L9o63tWFJ0
— Orange RDC (@Orange__RDC) June 5, 2023
Au-delà de l’amélioration de la vitesse de connexion, l'arrivée de la 5G en RDC devrait faciliter l’émergence d’un immense écosystème IoT (Internet des objets) dans lequel les réseaux pourront répondre aux besoins en communication de milliards d’objets connectés, grâce à un compromis équilibré entre vitesse, latence et coût.
Cette amélioration de la réactivité offrira également de nouvelles perspectives aux utilisateurs. On peut compter parmi celles-ci l’émergence du cloud gaming en permettant d’accéder à des plateformes de jeux directement sur son smartphone avec une expérience fluide et agréable.
En RDC, l’introduction de la 5G associée à de nouvelles technologies telles que le big data, l’IA, la réalité augmentée vise à densifier la contribution du secteur des télécoms à l’économie du pays. Un secteur à fort potentiel qui a enregistré, selon l’Observatoire du marché de la téléphonie mobile de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) une croissance de 7,18 % au troisième trimestre 2022.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le gouvernement sénégalais ambitionne de matérialiser 700 procédures administratives d’ici 2025. Pour atteindre cet objectif ambitieux, il a confié la mission à la société Sénégal Numérique SA qui travaille avec des partenaires de choix spécialisés dans le domaine.
Sénégal Numérique SA (SENUM SA), la société publique en charge de la gestion des infrastructures numériques de l'Etat du Sénégal, et Elm, une société spécialisée dans les solutions numériques, ont signé le jeudi 1er juin un protocole d’accord à Marrakech au Maroc en marge du Gitex Africa.
L’accord signé entre les deux parties vise à accompagner SENUM SA dans l'utilisation de la technologie pour stimuler la croissance économique, améliorer les services publics, autonomiser les citoyens du Sénégal et par conséquent favoriser l'inclusion numérique.
Out of Elm’s role in providing expertise to support local companies in Senegal, and to develop business opportunitie, #Elm signed a MOU with the Digital Senegal Agency. #GITEXAfrica2023 pic.twitter.com/cpNio7g6kN
— عِلم (@elm) June 1, 2023
« Nous avons hâte de développer les services numériques en Afrique ; cela permettra d'ouvrir des opportunités d'expansion, de fournir des services et des solutions innovantes pour renforcer l'infrastructure numérique et répondre aux besoins des parties prenantes », a déclaré Majed bin Saad Al-Arifi (photo, à gauche), porte-parole et vice-président exécutif du département marketing à Elm.
Dans le cadre du partenariat, Elm créera des plateformes numériques avancées offrant une gamme variée de services de conseil. Les parties concernées, en vertu de l’accord, élaboreront des plans stratégiques à court et long terme pour exploiter les opportunités disponibles sur le marché. Elles définiront également les initiatives et les projets communs visant à renforcer leur coopération pendant la période spécifiée.
Cet accord s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par Sénégal numérique SA visant à multiplier les partenariats pour développer davantage la plateforme de services publics. Pour Elm, le protocole est une aubaine pour la réalisation de ses objectifs, notamment la création d’opportunités d'affaires en Afrique et l'élargissement de sa présence régionale et internationale.
Rappelons que depuis le début de l’année, SENUM SA a signé plusieurs partenariats, dont l'un avec le Comité national de promotion de l’eSport au Sénégal (CONAPES), un autre avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) et encore deux autres avec Transnumerik - Sénégal et Microsoft Africa Transformation Office.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le CONAPES et SENUM SA s’associent pour développer la pratique de l’eSport au Sénégal
Le Maroc est en quête de nouveaux partenaires internationaux à travers lesquels il pourra créer davantage de valeur pour son économie. A l’occasion du Gitex Africa, le salon technologique organisé dans le pays, plusieurs partenariats ont été signés.
Le ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et le cabinet français d'audit, de conseil et de fiscalité Mazars ont signé le vendredi 2 juin un mémorandum d'entente.
L'accord signé en marge du Gitex Africa est centré sur un projet d’investissement de 7,5 millions $ (76 millions de dirhams) visant à établir un centre d’expertise spécialisé dans la data analytics, la cybersécurité, l’audit IT, les partenariats public-privé, l’intelligence artificielle et la RSE (responsabilité sociale des entreprises).
« Cet investissement conforte non seulement la volonté de Mazars de contribuer au développement d’activités à forte valeur ajoutée, mais constitue aussi un levier important d’accélération de l’insertion des jeunes diplômés émanant des universités ou des écoles de commerce et d’ingénieurs », a déclaré Abdou Diop, Managing Partner de Mazars au Maroc.
La mise en œuvre du centre entre dans le cadre de la stratégie d’expansion mondiale du groupe Mazars. A ce jour, le groupe est présent dans plus de 95 pays et territoires.
Selon le communiqué de l’entreprise, le centre permettra d’employer plus de 200 personnes qualifiées d’ici 5 ans et renforcera ainsi l’écosystème du Buisness Process Outsourcing (BPO) au Maroc. L’objectif est de répondre aux besoins des bureaux de Mazars en particulier en Europe.
A en croire les responsables du groupe, le choix du Maroc s’explique par son large potentiel en matière de ressources humaines qualifiées, du climat favorable des affaires et des mécanismes proposés dans sa nouvelle charte d’investissement.
Samira Njoya
Lire aussi :
L’usine, qui devrait générer à terme environ 1 400 emplois directs et indirects, permettra un transfert de technologies et de savoir-faire technique pour soutenir le développement du secteur industriel en Egypte.
Le géant technologique sud-coréen Samsung Electronics va implanter une usine de téléphones mobiles en Egypte, selon un communiqué du ministère égyptien des Communications et des Technologies de l'information vendredi 2 juin.
L’usine, qui sera construite sur une superficie de 6 000 m2 à Beni Suef (100 km au sud du Caire), devrait générer à terme environ 1 400 emplois directs et indirects.
« Le site produira les dernières générations de téléphones portables pour répondre aux besoins du marché égyptien. Il contribuera au transfert de technologies et de savoir-faire technique vers le marché égyptien, soutenant ainsi l'industrialisation du secteur de la téléphonie mobile en Egypte », a souligné le ministère dans le communiqué.
Les travaux de construction de l’usine devraient démarrer au cours du quatrième trimestre de l’année en cours.
En 2022, Samsung Electronics avait déjà installé une usine spécialisée dans la production des tablettes éducatives en Egypte pour répondre à la demande émanant du ministère de l'Education et de l'Enseignement technique.
Lire aussi :
La nouvelle loi permet aux investisseurs d’acquérir des actifs tels que les terrains et les concessions minières en utilisant des cryptomonnaies. Elle représente la suite logique de l’adoption du bitcoin comme monnaie légale et du lancement d’une cryptomonnaie nationale baptisée Sango coin.
En Centrafrique, l’Assemblée nationale a adopté par acclamation, lundi 29 mai, un projet de loi sur la « tokenisation » des ressources naturelles, qui permet aux investisseurs d’acquérir des actifs tels que les terrains et les concessions minières en utilisant des cryptomonnaies.
L’approbation de cette loi fait suite à l’adoption, en avril 2022, du bitcoin comme monnaie légale dans le pays, et au lancement d’une cryptomonnaie nationale baptisée Sango coin, quelques mois plus tard.
La nouvelle loi régissant la tokenisation des ressources naturelles « fixe le cadre de l’utilisation des monnaies virtuelles bitcoin et Sango dans le processus d’investissement, y compris par les ressortissants étrangers désireux d’investir dans les titres miniers, agraires, forestiers », précise ce texte adopté par le Parlement.
Le texte souligne également que les investisseurs qui achètent ces titres « ont le droit de transférer à l’étranger l’intégralité des bénéfices annuels qui leur reviennent après paiement des impôts, droits et autres obligations ».
« La loi vient compléter celle relative aux cryptomonnaies et faciliter, en la rendant plus fluide, la mobilisation des ressources financières au profit […] de l’Etat […] et des communautés locales », a expliqué Guy Samuel Nganatoua, président de la Commission économie et finances de l’Assemblée nationale.
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, avait annoncé, en juillet 2022, que le Sango coin deviendrait « le catalyseur de la tokenisation des vastes ressources naturelles » du pays.
Les députés d’opposition membres de la commission mixte ont cependant boycotté la plénière consacrée à l’examen de la loi sur la tokenisation des ressources naturelles. Ils ont accusé le gouvernement « d’organiser le bradage des ressources naturelles à toute la pègre de la planète », alors que la priorité devrait être « d’améliorer les moyens de contrôle pour permettre une meilleure captation des ressources tirées de ces secteurs économiques ».
Pour rappel, la Cour constitutionnelle de la Centrafrique avait déclaré, en août 2022, « inconstitutionnel » l’achat de la citoyenneté, de la « e-résidence », de terrains et des ressources naturelles du pays au moyen de la cryptomonnaie Sango.
La présidente de cette Cour, qui a également invalidé les décrets présidentiels mettant en place un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, a été cependant mise à la retraite en octobre 2022 par un arrêté du ministre de la Fonction publique.
Le Sango coin, dont le lancement a coïncidé avec l’effondrement du marché mondial des cryptomonnaies, n’a pas jusqu’ici suscité un grand engouement auprès des investisseurs. De plus, l’adoption de la finance numérique par ce pays déchiré depuis 2013 par une guerre civile a suscité de fortes appréhensions de la part de plusieurs institutions financières internationales et régionales, dont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Par ailleurs, les détracteurs du projet le jugent « irréaliste » dans un pays où le taux de pénétration d’Internet est d’environ 11 %, et le taux d’électrification se limite à 14,3 %.
Lire aussi :
Le Cyber Africa Forum 2023 s’est tenu à Abidjan en Côte d’Ivoire fin avril sous le thème : « Enjeux, acteurs et partenariats : quelles solutions pour sécuriser la transformation digitale de l’Afrique ? ». Invité à cette rencontre internationale, Clément Domingo, co-fondateur de Hackers Sans Frontières, aborde les spécificités de l’orientation qu’il a choisi de suivre comme hacker éthique connu dans le milieu cyber sous l’appellation de « SaxX ». Il partage également sa vision de la cybersécurité en Afrique.
We Are Tech : C’est quoi un hacker éthique ?
Clément Domingo : Un hacker éthique c'est une personne qui aime déjà bidouiller, qui aime découvrir des choses, mais surtout, de manière un peu plus générale dans le monde numérique dans lequel on vit en 2023, c'est une personne qui va venir aider les entreprises, aider les gouvernements à mieux sécuriser les données personnelles, aussi bien citoyennes mais aussi les données personnelles qui vont se retrouver dans les banques, dans des institutions financières ou dans des grandes entreprises.
WAT : Quel a été votre parcours pour devenir un hacker éthique ?
CD : J'ai un parcours qui est totalement atypique. Je n'ai pas fait d'études pour devenir hacker en soi. Moi j'ai vraiment un parcours qui est très classique. C’est en parallèle de mes études que j'ai commencé à découvrir un peu cet univers-là et j'ai commencé à discuter avec des gens. En tout cas des gens qui avaient une belle éthique et ça je ne dirais jamais assez parce que je pense que si j'étais tombé sur des personnes qui avaient des compétences mais qui me mettaient sur le mauvais chemin, peut-être qu'aujourd'hui je serais littéralement un cybercriminel et pas ceux que je traque au quotidien dans mes différentes missions.
WAT : Et comment fonctionne en fait votre organisation Hackers Sans Frontières ?
CD : Hackers Sans Frontières on l'a co-fondé en janvier 2022. L’idée part vraiment du constat que de plus en plus d'organisations internationales, de plus en plus d'ONG mais aussi d'associations qui font de l'humanitaire n'ont absolument pas de moyens pour venir assurer la sécurité de leur système d'information. Je vais donner un exemple très concret. Aujourd'hui on ne pense pas du tout à cette mère de famille qui va peut-être se retrouver dans le fin fond de l'Afrique, dans un village. Qui n'aura même pas 1000 francs CFA ou 5000 francs CFA pour nourrir ses enfants.
« Hackers Sans Frontières, Hackers Without Borders, vient en aide à n'importe quel ONG, n'importe quelle association humanitaire, peu importe où elle se trouve dans le monde, à mieux protéger ses données. »
Mais comment nous dans le cyberespace, nous les personnes travaillant dans le numérique, dans la cybersécurité, nous essayons quand même d'apporter des solutions pour que cette mère de famille puisse, au travers des associations, récupérer cet argent tous les mois ou toutes les semaines sans se rendre compte que derrière il y a des choses hyper complexes. Et donc on a cofondé cette ONG Hackers Sans Frontières pour faire littéralement de l'humanitaire dans le cyberespace. Comme on connaît Reporters Sans Frontières, Médecins Sans Frontières, aujourd'hui il y a Hackers Sans Frontières, Hackers Without Borders, qui vient en aide à n'importe quel ONG, n'importe quelle association humanitaire, peu importe où elle se trouve dans le monde, à mieux protéger ses données.
WAT : Vous arrive-t-il de prendre l'initiative de tester les limites ou les systèmes de protection de données de certaines organisations pour attirer leur attention sur leurs failles ?
CD : Non, pas du tout. Nous n’effectuons pas d’intrusion dans les systèmes, nous intervenons quand on nous sollicite. Nous venons toujours répondre à un besoin, à une demande qui nous est formulée. Par exemple, quand il survient des catastrophes sanitaires, naturelles avec des victimes, Médecins Sans Frontières est sollicité. L’organisation ne va jamais intervenir d’elle-même. C'est un peu pareil chez nous, chez Hackers Sans Frontières. Nous répondons surtout à des sollicitations et parfois au détour de certaines conversations, il y a certains responsables d'ONG ou d'associations humanitaires qui nous disent « Là on aimerait quand même peut-être faire tester les limites de notre système, pour savoir si nous sommes réellement sécurisés ou pas sécurisés ? ». Et c'est seulement à ce moment-là que nous allons mettre certains de nos membres, qui sont juste brillants et qui se trouvent d'ailleurs un peu partout dans le monde y compris en Afrique, en action.
WAT : Dans un monde où le cyberspace sera connecté à presque tous les secteurs de la société, économique, politique, etc., comment pourriez-vous résumer l’objectif final de votre organisation ?
CD : L’objectif final de l'organisation, c'est d'œuvrer pour la cybersécurité et on n'en parle pas aujourd'hui. Actuellement, il se passe des choses dont le grand public et même certaines organisations, certaines entreprises, certains États n'ont absolument pas idée, et encore plus en Afrique.
« Actuellement, il se passe des choses dont le grand public et même certaines organisations, certaines entreprises, certains États n'ont absolument pas idée, et encore plus en Afrique. »
Il y a de vraies cyberattaques qui paralysent des pays entiers. Il y a de vrais groupes de cybercriminels, des pirates, ce qu'on appelle des pirates sponsorisés par les États, qui attaquent des entreprises stratégiques de certains pays, qui attaquent des États pour les déstabiliser. Notre but c'est d’essayer un peu de parler de la paix, mais dans le cyberespace. Comment pacifier toute cette quatrième dimension qu'est aujourd'hui le cyberespace. Nous œuvrons à la cybersécurité. Que demain nous puissions vivre dans un monde connecté beaucoup plus sécurisé afin que lorsque vous vous rendez sur le site où l'application de votre banque, toutes vos données soient protégées. Lorsque vous téléchargez des applications, qu’elles soient sûres.
WAT : Je suppose que Hackers Sans Frontières ne fédère pas tous les hackers éthiques du monde entier et qu'il y aura certaines initiatives personnelles. En tant que cofondateur de l’organisation, comment considérez-vous le rôle des hackers éthiques dans la société en général ?
CD : Pour répondre à cette question, je prendrais une belle citation d’une hackeuse qui s'appelle Elazraïe, qui est en Israël. Elle disait qu’aujourd'hui les hackers sont un peu le système immunitaire d'Internet. Je trouve que cette formule représente assez bien l'esprit même du hacking des hackers. En fait, nous sommes là pour empêcher des cyberattaques, pour informer le grand public, pour parler de sujets parfois très complexes mais que nous simplifions et vulgarisons pour les rendre accessibles, par exemple à mes parents qui ne connaissent absolument rien au numérique, à certains de mes amis, à nos enfants. Je pense qu’aujourd'hui c'est un des principaux rôles des hackers. Certains travaillent dans l'ombre, d'autres un peu plus au-devant de la scène pour expliquer tout ça afin que nos données soient en sécurité.
WAT : Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple concret de projet ou d'action que vous avez réalisé comme organisation ?
CD : Pendant le conflit en Ukraine, nous avons mené vraiment des dizaines d’actions mais il y a vraiment une qui m'a particulièrement marqué tout comme certains de nos membres. C'était au tout début du conflit, dans le mois qui a suivi, on parlait beaucoup à ce moment-là du déplacement des populations. De l'Ukraine vers le reste de l'Europe, vu que moi je suis basé, entre autres, en France. À ce moment-là, il y a plusieurs associations, d'ONG qui, elles aussi se sont mobilisées pour essayer de mettre en relation des familles ukrainiennes et des familles françaises. Mais sauf que là beaucoup de gens ne se rendaient pas compte que remplir un simple formulaire ; revenait à fournir quand même tout un tas d'informations assez critiques pour les familles françaises qui voulaient accueillir d'autres familles ukrainiennes. Du côté ukrainien, il fallait aussi fournir quelques informations. Imaginez ce qui se passerait si ces fichiers-là, ces systèmes-là étaient piratés ? Nous avons pu aider une ONG et deux associations humanitaires qui prévoyaient de mettre en relation des familles françaises et des familles ukrainiennes. Et ça, ça m'a beaucoup marqué parce qu'on leur a peut-être évité le pire. D’autres personnes mal intentionnées auraient pu se servir de ces données pour exploiter la misère numérique de ces familles-là ou même aussi faire chanter des familles françaises. Voilà une action qui qui peut parler un peu à tout le monde mais dont on ne se rend pas directement compte de l’importance.
WAT : Dans le cadre du CAF, on a beaucoup parlé des attaques contre les banques, les institutions publiques, etc. Comment votre organisation travaille-t-elle avec les entreprises pour améliorer leur sécurité ?
CD : Hackers Sans Frontières ne travaille absolument pas avec les entreprises. Par contre nous avons des partenariats avec elles. Nous, notre but, c'est d'aider gratuitement toutes les ONG, toutes les associations humanitaires dans le monde. Mais nous ne marchons pas sur les plates-bandes d'autres entreprises spécialisées dans le domaine de la cybersécurité parce que ce n'est pas notre rôle. Pour faire cela, nous avons d'autres canaux. Mais avec Hackers Sans Frontières nous restons focus spécifiquement sur les ONG, sur les associations. Mais c’est vrai qu'il y a quand même aussi un vrai besoin au niveau des banques, au niveau des entreprises. Mais ça, ce n'est pas de notre ressort chez Hacker Sans Frontières.
WAT : Les membres de votre organisation, comment est-ce que vous les formez ?
CD : Déjà, tout le monde peut apporter son aide, en tout cas prendre part à la cause. Ne serait-ce qu'une journée, une heure, une semaine, un mois, un an. Mais aujourd'hui, il y a un vrai défi. C’est comment engager des personnes avec nous. Comment nous assurez que ces personnes-là sont bien éthiques. C'est un vrai sujet dont on ne parle pas beaucoup mais qui est pourtant un enjeu central aujourd’hui. Il faut savoir que quand nous intervenons pour les organisations, elles nous ouvrent littéralement toutes leurs portes. Nous avons accès à tout.
« Il faut savoir que quand nous intervenons pour les organisations, elles nous ouvrent littéralement toutes leurs portes. Nous avons accès à tout. »
Donc comment nous assurer que la personne avec laquelle nous travaillons va demeurer éthique du début à la fin, que nous n’allons pas piquer des données. C'est pour cela que c'est un peu plus lent pour mettre en place une telle organisation qui, je rappelle, a à peine un an. C'est beaucoup plus complexe que ce à quoi nous nous attendions.
WAT : Lorsque des Hackers éthiques intègrent votre organisation, vous vous basez sur leurs compétences brutes, leurs talents bruts ou essayez-vous d’effectuer une sorte de mise à niveau pour que tout le monde puisse avoir les mêmes compétences ?
CD : Déjà, je le rappelle, tout le monde peut rejoindre Hackers Sans Frontières. Il n'y a pas que les Hackers éthiques pour faire tourner une ONG, mais il y a énormément d'autres compétences à mobiliser. Si nous parlons un peu plus des Hackers éthiques, des nouveaux qui s'y connaissent et ceux qui ne s'y connaissent pas, ils vont être mentorés, accompagnés par d'autres personnes. Nous avons un canal sur Discord (logiciel de messagerie instantanée, Ndlr ) et nous tenons aussi des échanges privés ou en petit comité. Nous avons divers profils. Ceux qui sont plutôt dans l'attaque, d'autres plutôt dans la défense et d'autres plutôt dans le monitoring. En fait, il y a tout un tas de métiers dans la cyber-sécurité. J’ai ramené un petit guide spécial sur les métiers de la cyber-sécurité à cet évènement (CAF, Ndlr). Aujourd'hui, lorsqu'on parle un peu de la cybersécurité, ce n'est pas moins de 40 métiers. Les jeunes doivent savoir qu'on peut être consultant en cybersécurité. Chez Hackers Sans Frontières, on retrouve un peu tous les profils.
WAT : Quels sont aujourd'hui les défis auxquels vous êtes confrontés en tant que co-fondateur de Hackers Sans Frontières ?
CD : Là, je vais enlever ma casquette de co-fondateur de Hackers Sans Frontières et plutôt prendre un peu ma casquette de SaxX le Hacker éthique. Il y a deux jours, j’étais à Montréal. Je suis revenu en France puis j’ai repris un nouvel avion pour venir ici à Abidjan pour parler de la cybersécurité de manière totalement différente parce que nos entreprises, nos dirigeants, nos gouvernements ne comprennent pas du tout ce qui se passe. Je prendrai le cas de l'ARTP du Sénégal, de la Banque Ouest Africaine qui a fait le tour de l'Afrique mais aussi de l'Europe, mais aussi d'autres banques et institutions financières qui continuent de se faire attaquer. On se dit quand même qu'actuellement, il est en train de se passer quelque chose en Afrique. Si nous ne réagissons pas d'ici la fin de cette décennie, d'ici 2030, ce sera foutu. Je suis peut-être alarmiste mais nous sommes à un vrai tournant.
Les cybercriminels qui se concentraient beaucoup plus sur l'Europe, les Amériques, commencent à s'attaquer à l'Afrique où il n'y a presque rien en matière de protection. Mais nous pouvons encore inverser la tendance, changer les choses.
« Les cybercriminels qui se concentraient beaucoup plus sur l'Europe, les Amériques, commencent à s'attaquer à l'Afrique où il n'y a presque rien en matière de protection. Mais nous pouvons encore inverser la tendance, changer les choses. »
Mon principal défi aujourd'hui c'est de faire prendre conscience à tous nos dirigeants mais aussi aux petites, moyennes et grandes entreprises qu'il faut s’armer. A l’International, il y a l’alliance formé par le FBI, Europol, Interpol pour traquer les cybercriminels. Pourquoi pas ne pas avoir également une coopération similaire avec les mêmes structures sur l’Afrique. Les réalités de l'Afrique de l'Ouest ne sont absolument pas pareilles à celles de l'Afrique centrale, du Maghreb ou encore de l'Afrique australe. Mais je suis totalement convaincu qu'on peut travailler ensemble. Je vais évoquer une réalité qui me parle beaucoup. Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ils auraient pu être évités parce que tout le monde avait l'information sauf qu'aucun service de renseignement ou agence nationale aux États-Unis n'a partagé l'information et il s'est passé ce qui s'est passé. Si on regarde en Afrique, cela veut dire que si nous ne partageons pas de l'information à travers des partenariats forts, nous continuerons encore et encore à être attaqués.
WAT : Aujourd'hui, comment est-ce que vous voyez l'avenir de la cybersécurité et le rôle des hackers éthiques avec l’avènement de nouvelles technologies ?
CD : Tout d’abord, l'avenir de la cybersécurité c'est les jeunes. Un autre combat qui me tient énormément à cœur. On parle beaucoup du numérique, de l'investissement, beaucoup de postes, mais on fait quoi pour les jeunes concrètement ? J'essaye à une échelle qui est très modeste mais très concrète, de faire des choses ici pour les jeunes et puis surtout d'inciter nos politiques, nos gouvernants à rejoindre le mouvement et à le faire.
« En termes d'évolution de la cybersécurité, je ne peux pas du tout manquer d’évoquer l'intelligence artificielle. Elle va profondément modifier notre manière de consommer le numérique. »
En termes d'évolution de la cybersécurité, je ne peux pas du tout manquer d’évoquer l'intelligence artificielle. Elle va profondément modifier notre manière de consommer le numérique. Si nous n’élevons pas notre niveau de vigilance à travers un accompagnement de la formation autour de l'intelligence artificielle, nous allons nous retrouver avec 10 -15 ans de retard. Ça se passe maintenant. Il y a une profonde transformation numérique qui s’opère et nous ne nous en rendons pas compte que, même si on n'est pas dans le numérique, on a quand même un très fort attrait, une très forte adhérence au numérique.
Sur l'intelligence artificielle, une petite anecdote à propos d’un groupe cybercriminel que je surveille et dans lequel je suis infiltré depuis quelques mois maintenant. Ils ont mis en place un nouveau fil discussion avec un nouveau sujet où ils donnent littéralement des techniques pour contourner l'intelligence artificielle qui est ChatGPT. Par exemple, quand vous demanderez comment créer une bombe ou comment créer une arme ou alors comment créer une cyberattaque de A à Z, vous pourrez l’obtenir avec ces techniques. Nous devons vraiment en prendre conscience, nos politiques aussi et nous presser de mettre en place des protections, des garde-fous nécessaires.
Interview réalisée par Moutiou Adjibi Nourou et Muriel Edjo
Pour réussir l’inclusion numérique de sa population et sa transformation 4.0, l’Afrique a besoin de la collaboration de tous. Ce n’est qu’au travers d’actions concertées que le continent pourra surmonter les défis nationaux et régionaux qui plombent encore son développement.
L’Agence marocaine de développement du digital (ADD), une entité publique stratégique qui dirige l’agenda de transformation numérique du gouvernement marocain, et l’Alliance Smart Africa ont signé le jeudi 1er juin à Marrakech une convention de partenariat en marge du Gitex Africa, un grand événement technologique global du continent.
La convention de partenariat prévoit la coopération dans un certain nombre de domaines, notamment le développement des programmes d’administration numérique et d’encouragement des actions visant à assurer l’interopérabilité et l’interconnexion entre les pays membres de la Smart Africa, le renforcement des infrastructures numériques, le développement des compétences et du capital humain, la promotion de l’entreprenariat innovant, le renforcement de l’inclusion numérique en faveur des populations africaines et la promotion du développement des technologies émergentes.
Depuis sa création en 2014 jusqu’à ce jour, Alliance Smart Africa, qui regroupe actuellement 35 pays sur les 54 d'Afrique, s'est fixée plusieurs objectifs, notamment de mettre la transformation numérique au cœur du développement économique du continent, en faisant travailler le secteur privé et les Etats membres autour d’initiatives concrètes.
L’appui de l’ADD lui sera utile pour avancer dans ces différents projets. Rappelons que, le Royaume du Maroc a adhéré, en décembre 2019, au nom de l’ADD, à l’Alliance Smart Africa en vue de contribuer à la mise en œuvre des projets initiés par l’Alliance et de renforcer la collaboration en matière de développement du digital au profit des Etats membres.
Samira Njoya
Lire aussi :