Prévu initialement pour 2021, le lancement du tout premier satellite sénégalais a été finalement repoussé en 2023 à cause des aléas de la Covid-19. Le pays a bien l’intention de rattraper ce retard dans les prochains mois.
Le Sénégal avance vers la mise en orbite de son premier satellite. Le Centre de contrôle et de réception prévu pour la préparation dudit satellite devrait être opérationnel au cours de l’année. Le jeudi 11 mai, lors d’une visite sur le site à Diamniadio, le coordonnateur du projet au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le professeur Gayane Faye, a annoncé l’ouverture du centre d'ici fin juin.
« Nous sommes venus aujourd’hui avec la délégation du Centre Spatial Universitaire de Montpellier et nos partenaires de l’ARTP [le régulateur télécoms], qui seront en charge des questions de fréquence, pour voir la zone […] C’est un centre de contrôle et de réception du projet spatial Sensat avec un volet "renforcement de capacités et recherche", parce qu’outre le "volet fabrication de satellite et fournitures de services", il y a également un volet "recherche" », a-t-il expliqué.
Le centre de contrôle spatial, dont le Sénégal sera bientôt doté, est le fruit d’un protocole d’accord signé en janvier 2019 entre le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Centre national d’études spatiales de France et la société Ariane Group. Il prévoit, en plus de la mise sur pied du Centre, le développement du nano-satellite qui devait initialement être lancé en 2021, mais également la formation de huit ingénieurs et cinq techniciens qui font partie de l'équipe de fabrication du satellite.
Une fois lancée, le Satellite permettra à chaque passage de se connecter à l'ensemble des stations pour aspirer toutes les données qui sont enregistrées par ces stations et les transmettre directement. Les données quant à elles contribueront à prévenir et mieux combattre les feux de brousse, les inondations, l’érosion, et à développer l’agriculture, entre autres.
En gagnant ce pari, le Sénégal rejoindra un cercle fermé de pays africains qui sont partis à la conquête de l'espace. Après le pionnier égyptien, une dizaine de pays africains sont également propriétaires de plus de 40 satellites au total, selon la plateforme Space In Africa.
Samira Njoya
Lire aussi :
Sénégal : le régulateur télécoms annonce l'attribution des licences 5G avant fin juillet
l'Egypte a réalisé des avancées majeures dans la transformation numérique. Pour davantage satisfaire la population, le gouvernement est allé chercher l'expertise de l'Allemagne qui se classe parmi les pays les plus développés en matière d’informatique dans le monde.
Le ministre égyptien des Communications et des Technologies de l'information, Amr Talaat, a effectué, du mardi 9 mai au vendredi 12 mai, une visite de travail en Allemagne dans le cadre de la recherche d'alliances et de partenariats internationaux pour renforcer les capacités et accélérer les efforts de transformation numérique en Egypte.
Selon un communiqué publié vendredi par le ministère des TIC, plusieurs évènements ont meublé la visite du ministre, notamment une rencontre avec Niels Annen, le secrétaire d'Etat parlementaire auprès du ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, et plusieurs autres rencontres avec des responsables d'entreprises technologiques.
Le ministre a rencontré, entre autres, Ammar Alkassar, membre du conseil d'administration et cadre en résidence au GovTech Campus Deutschland, le lieu où les technologies numériques sont développées pour le secteur public en Allemagne.
Amr Talaat a également rencontré Johannes Bruder, chef de produit chez Delivery Hero, une multinationale allemande de commande et de livraison de nourriture en ligne basée à Berlin et présente dans plus de 70 pays. Les deux parties ont discuté des plans d’expansion de l’entreprise en Egypte.
En outre, le ministre des TIC a rencontré Dennis Walter, le vice-président EEMEA d'Ottobock, une entreprise spécialisée dans les prothèses et la technologie orthopédique. Ils ont discuté de la collaboration en matière de R&D et de technologies d'assistance.
Par ailleurs, une autre rencontre a eu lieu avec Steffen Kuhn, associé directeur du Digital Engineering Center (DEC) de Detecon International, pour discuter des possibilités de coopération dans les technologies de l'industrie 4.0.
Pour rappel, l’Egypte et l’Allemagne ont décidé en mars dernier d’intensifier leur coopération numérique pour un développement mutuel dans le domaine des TIC. L'Allemagne, déjà bien avancée dans le secteur, envisage accompagner l’Egypte dans de grands projets, notamment le Supporting e-Government and Innovation in the Public Administration (InnoPA) en partenariat avec l'Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ). Le pays envisage également dans un futur proche d'établir un laboratoire pour la création d'applications gouvernementales en Egypte.
Notons que l'Allemagne se classe parmi les pays les plus développés en matière d’informatique dans le monde. Selon le Digital Quality of Life Index (DQL Index), le classement mondial des pays en fonction de la qualité de vie numérique publié en octobre 2022, l'Allemagne occupe la 3e position juste derrière Israël, le Danemark.
Samira Njoya
Lire aussi :
L’Egypte et l’Allemagne envisagent de renforcer leur coopération dans la transformation numérique
La République démocratique du Congo a intégré dans sa politique de transformation numérique la dématérialisation des services publics et la construction des infrastructures. Pour réaliser cet objectif, le gouvernement reçoit depuis peu, des propositions de plusieurs acteurs du secteur.
Guma, une entreprise sud-africaine œuvrant dans le domaine des TIC a manifesté son intérêt pour travailler avec le gouvernement congolais dans le cadre de la transformation numérique entamée dans le pays. A cet effet, le ministre du numérique Désiré-Cashmir Kolongele a reçu en audience, le jeudi 4 mai, une délégation de ladite entreprise conduite par son directeur exécutif, Maphum Nxumalo.
« Nos échanges avec le ministre ont essentiellement tourné autour de la digitalisation. Plus précisément sur le procédé qui entre en ligne de compte dans la suppression de l'usage du papier et comment basculer dans l'ère numérique », a déclaré Maphum Nxumalo. « Nous avons échangé sur la gouvernance numérique de l'écosystème congolais, sur comment rendre les informations publiques faciles d'accès à la population », a-t-il ajouté.
L’intérêt de l’entreprise sud-africaine se manifeste dans un contexte où la République démocratique du Congo travaille pour développer davantage son secteur numérique afin qu’il apporte une plus grande contribution à la transformation de son économie à l’horizon 2025.
Depuis 2019 à travers le plan national du numérique (PNN), l'exécutif œuvre pour la modernisation des infrastructures, l’extension de la couverture des télécoms, l’accès au numérique, la sécurisation des voies et accès des contenus numériques, etc.
Pour cela, le pays a ouvert ses portes aux investisseurs étrangers spécialisés dans le numérique qui se proposent de l'accompagner pour la réalisation de ces multiples objectifs.
La société sud-africaine Guma qui travaille depuis plus de 30 ans dans le domaine, se veut être un partenaire du gouvernement congolais et envisage apporter une expertise dans plusieurs domaines notamment dans la dématérialisation des procédés administratifs grâce au numérique.
Samira Njoya
Lire aussi :
La RD Congo ratifie deux projets de lois portant sur le numérique
Au cours des cinq dernières années, le Kenya a réalisé des avancées considérables dans les technologies de l’information et de la communication en Afrique. Le pays est aujourd’hui un hub numérique pour plusieurs entreprises mondiales. Ce statut ne cesse de se renforcer.
Le gouvernement du Kenya a conclu le mercredi 10 mai un accord de partenariat avec Venom Foundation, un fondation spécialisée dans le développement de la crypto et agréée par Abu Dhabi Global Market (ADGM), un centre financier international et une zone franche situés sur l'île d'Al Maryah, à Abu Dhabi aux Emirats arabes unis. De cette collaboration, il est prévu l’établissement à Nairobi d’un centre de pointe dédié à la création de nouvelles applications blockchain et Web3 en Afrique.
We are excited to announce that the Venom Foundation has partnered with the Government of Kenya to establish a cutting-edge blockchain hub in Nairobi, Kenya.
— Venom Foundation (@VenomFoundation) May 10, 2023
Our aim is to drive innovation across multiple industries that can benefit from the power of blockchain technology. pic.twitter.com/muW41wSsX2
« Le Kenya Blockchain Hub fournira des outils et des ressources essentielles pour aider les nations africaines à construire une base solide pour la transformation numérique. En mettant en œuvre des solutions basées sur la blockchain, nous visons à promouvoir la transparence, l'efficacité et la confiance sur l'ensemble du continent », a déclaré Venom Foundation qui a souligné que « les avantages de ce partenariat s'étendront tant au niveau national que mondial, améliorant les conditions de vie et libérant du potentiel ».
La blockchain est une technologie de stockage qui permet de garder la trace d'un ensemble de transactions, de manière décentralisée, sécurisée et transparente. Elle offre de hauts standards de transparence et de sécurité, car elle fonctionne sans un organe central de contrôle. Son usage est possible dans divers secteurs, notamment la finance.
Ce partenariat démontre l’intérêt croissant que la blockchain et les technologies associées gagnent au Kenya. La plateforme mondiale d'échange de cryptomonnaies Binance indique qu’environ 8,5 % de la population kényane (4,25 millions de personnes) possèdent des devises numériques. C’est d’ailleurs cet engouement croissant qui pousse actuellement le gouvernement à vouloir introduire une taxe de 3 % sur les actifs numériques pour le prochain exercice budgétaire.
Bien qu’il n’existe pas encore de stratégie nationale sur la blockchain et les services associés, le marché croît et se transforme. Conscient qu’il ne peut véritablement pas freiner l’adoption des nouvelles technologies par les populations parce qu’il manque encore le cadre réglementation adéquat, le gouvernement kényan a tout de même pris des mesures de sécurité en développant une Sandbox à travers laquelle les nouvelles technologies, logiciel et autres services peuvent être testés dans un environnement sûr avant d’être ouverts à la consommation.
Avant l’initiative publique avec Venom Foundation, une initiative privée presque similaire avait déjà pris corps en octobre 2022. L’organisation à but non lucratif NEAR Foundation basée en Suisse, dont l’objectif est d'accélérer la transition du monde vers les technologies ouvertes en développant et en favorisant une communauté de développeurs et de créateurs, avait annoncé le lancement du Hub blockchain régional au Kenya en partenariat avec Sankore, une guilde de la NEAR Foundation basée au Kenya. Le Hub régional du Kenya a pour mission d’accélérer l'innovation blockchain, l'éducation et le développement des talents à travers le continent africain.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le Nigeria se dote d'une politique nationale sur la blockchain
A l’heure où la protection des données sensibles, et le renforcement de la cybersécurité est perçu comme un défi commun aux pays africains, la mutualisation des efforts publics et privés sur le continent est de plus en plus préconisée pour assainir le cyberespace. Présent au Cyber Africa Forum du 24 au 25 avril 2023, à Abidjan Youssef Mazouz, Secrétaire Général du Centre Africain de la Cybersécurité, a accepté de livrer à l’Agence Ecofin et à WeAreTech, la vision de son organisme, sur les réponses aux défis communs de la cybersécurité en Afrique.
We Are Tech : Bonjour Dr Mazouz, vous êtes le Secrétaire Général du Centre Africain de la Cybersécurité. Selon vous quel est actuellement le besoin en professionnels de cybersécurité en Afrique ?
Youssef Mazouz : Bonjour, je suis le Docteur Youssef Mazouz, comme vous l’avez mentionné. J’œuvre beaucoup dans le domaine de la cybersécurité à travers une ONG qui regroupe des professionnels de la cybersécurité, des responsables sécurité et système d’information. L’Afrique connaît une transformation digitale ces dernières années et il y a une obligation d’accompagner cette transformation digitale par la maîtrise des risques et la cybersécurité. Les menaces sont là et les organisations africaines commencent à prendre au sérieux le volet de protection de leurs données et la protection de leurs infrastructures informatiques donc la cybersécurité devient un domaine qui est très indispensable pour suivre cette évolution et cette mutation dans le domaine du numérique.
Le CAF qui nous réunit justement autour de cette thématique, met l’accent sur ce sujet qui est très important. Malheureusement la plupart des top managers des organisations africaines n’ont pas encore pris conscience de l’importance de la cybersécurité. Pour eux c’est un centre de coûts, donc des événements comme celui-là sont indispensables pour montrer que la cybersécurité est un domaine qu’il faut prendre au sérieux car si on ne prend pas en considération la protection des données, on peut avoir d’énormes pertes. Nous avons des exemples d’entreprises qui ont perdu des millions tandis que d’autres ont eu un arrêt de leurs activités pendant un certain temps suite à une cyberattaque ou une attaque cybernétique par des hackers.
WAT : Aujourd’hui, est-ce que vous estimez que le continent dispose du capital humain nécessaire pour protéger ses institutions contre les attaques cybernétiques ?
YM : Vous avez évoqué un élément clé, qui est l’humain. C’est vrai que la technologie est là. Il y a beaucoup de solutions de protection des données, de protection des infrastructures et des solutions de cybersécurité, mais s’il n’y a pas les compétences pour faire travailler ou accompagner ces solutions, il n’y aura pas une protection optimale. Il faut donc accompagner l’Afrique par la mise en place des formations continues, la mise en place des compétences, l’ouverture des centres ou des universités de recherches dans le domaine de la cybersécurité. D’ailleurs nous avons une convention avec une université au Maroc pour faire des recherches dans la cybersécurité, et pour former des compétences capables de suivre cette évolution dans le domaine de la protection des données et la protection des infrastructures.
WAT : Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels sont confrontés les pays africains en matière de formation ?
YM : Le premier défi, c’est comment protéger nos compétences. Il y a des compétences en Afrique, mais le problème c’est l’exode, ils partent parce qu’il y a une forte demande ailleurs sur les compétences dans le domaine du numérique. Nous voyons des ingénieurs qui émigrent vers le Canada ou l’Europe pour y travailler. Donc il faut réserver un terrain en Afrique, capable d’absorber nos propres compétences. Il faut leur préparer des conditions favorables pour travailler et avec des motivations pour qu’ils restent sur leur continent et pour qu’ils restent dans leur pays. Je sais que la plupart de ces compétences veulent rester dans leurs pays, mais ils trouvent que les conditions en Afrique ne sont pas optimales pour y exercer et c’est pour cela qu’ils partent. Il faut donc les retenir.
WAT : Pour cela, faudrait-il améliorer les investissements publics dans le secteur ?
YM : Bien sûr. Les gouvernements doivent injecter plus d’argent dans la recherche et la formation. Il faut qu’ils prennent conscience que les systèmes d’informations sont un centre de création de valeur et non un centre de coût comme ils le pensent. Ils peuvent créer de la valeur à travers une transformation digitale sure et efficace.
WAT : Quelles recommandations formuleriez-vous pour améliorer l’offre de professionnels qualifiés sur le continent ?
YM : Je pense que la première chose c’est d’avoir une synergie entre les pays en mutualisant les compétences et échangeant les expertises. Il y a des experts partout sur le continent africain il faut donc en profiter. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons créé le centre africain de la cybersécurité, qui regroupe des professionnels de la cybersécurité. Le premier but de la création de ce centre c’est de développer une synergie entre les professionnels de la cybersécurité en Afrique. Avec ce centre africain, nous avons eu l’année dernière une initiative de création d’une alliance africaine pour la cybersécurité qui réunit des professionnels de 12 pays pour l’instant. Le responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) ou l’ingénieur cybersécurité ne peut pas vivre isolé, car il y a des menaces qui arrivent chaque jour. S’il ne les partage pas avec ses confrères, il n’y aura pas une meilleure protection. C’est pour ça qu’il faut créer cette synergie et créer un réseau d’échange pour développer l’expertise et pour développer un partage d’informations sur les menaces.
WAT : Comment le Centre Africain de la Cybersécurité travaille-t-il avec les gouvernements et les entreprises pour renforcer la sécurité des systèmes d'information en Afrique ?
YM : Le centre est une ONG et à ce titre il a une grande marge de manœuvre en tant qu’organisation de la société civile, car il ne relève pas des Etats. C’est pour ça que nous avons tenu à ce modèle de société civile pour avoir un champ de travail plus large. Nous travaillons en collaboration avec les Etats, les gouvernements à travers l’organisation de séminaires, de journées de sensibilisations, etc. Aussi avec le secteur privé à travers des échanges et des formations avec leurs RSSI et également des journées thématiques par le biais des professionnels de la cybersécurité pour avoir ce partage et cet échange d’expertise.
WAT : Quelles sont les mesures que les gouvernements africains devraient prendre pour renforcer la réglementation en matière de cybersécurité et protéger les citoyens contre les cybermenaces ?
YM : La première des choses, c’est de travailler sous l’égide de l’Union africaine (UA). Nous savons que l’UA a établi en 2014 une convention de la Cybersécurité à Malabo, mais si on recherche le nombre de pays qui ont ratifié cette convention en 2022, il n’y avait que 13 pays sur 55. Cela montre que les pays n’ont pas encore atteint la maturité nécessaire pour créer cette dynamique de cybersécurité sur le continent.
En Europe, ils ont le RGPD (Règlement général sur la protection des données, ndlr), qui est une loi imposée non seulement pour les pays européens mais également sur les pays africains et d’autres continents. Donc si vous voulez travailler avec l’Europe, il vous faut respecter les mesures citées dans le RGPD. Pourquoi ne pourrions-nous pas créer un cadre règlementaire sous l’égide de l’UA qui serait un équivalent du RGPD pour garder et pour assurer la souveraineté numérique du continent africain, c’est-à dire protéger les données africaines, de l’Afrique et pour l’Afrique. Comme cela, lorsque nous travaillerons avec des prestataires de l’Europe, ils devront se conformer à cette législation.
WAT : Y-a-t-il eu des développements récents en matière de cybersécurité en Afrique ?
YM : En Afrique, il y a véritablement un développement de la transformation digitale. Mais l’accompagnement de cette transformation par des mesures de cybersécurité est malheureusement un peu lent. Cela est dû d’une part à la difficulté d’instaurer une culture de la cybersécurité, car comme je l’ai mentionné, les décideurs n’ont pas encore eu une véritable prise de conscience de la cybersécurité. Du coup, pour accélérer ce processus de cybersécurité, il faut tout d’abord travailler sur la sensibilisation, sur l’implication des médias, parler de la cybersécurité comme d’un domaine très important. Il faut également commencer à investir de l’argent dans le secteur, à travers la création de datacentres pour l’Afrique et pourquoi pas échanger avec les pays africains pour créer un centre de données pour l’Afrique afin de protéger les données sensibles africaines sans avoir besoins d’aller les héberger chez un prestataire étranger sur lequel nous n’avons aucun contrôle. Donc il faut investir sur les infrastructures africaines pour l’Afrique.
Il faut aussi accompagner ce processus par une formation de qualité et assurer les conditions pour le personnel qui va travailler sur la cybersécurité.
Enfin, il faut instaurer les lois et les règlementations nécessaires pour accompagner ces évolutions.
WAT : Comment le Centre Africain de la Cybersécurité s'adapte-t-il aux évolutions qui surviennent dans le secteur de la cybersécurité en Afrique ?
YM : Bien sûr, nous avons des experts africains dont nous sommes fiers. Nous ne comptons pas sur des experts étrangers. Et ces experts travaillent sur l’accompagnement, sur la mise en place des guides de sensibilisation pour les entreprises et pour les adhérents du centre, nous travaillons sur des bulletins de vulnérabilité en échangeant avec les RSSI membres du centre en Afrique. Cela veut dire que si une menace ou un risque est détecté par un de nos membres ou collaborateur, nous l’intégrons dans un bulletin mensuel de vulnérabilité qu’on diffuse. Donc il y a plusieurs pratiques que nous mettons en œuvre dans le centre pour essayer de créer un mouvement ou une synergie dans le domaine de la cybersécurité.
Interview réalisée par Moutiou Adjibi Nourou et Muriel Edjo
Au Nigeria, une grande partie de la population n’a toujours pas accès aux services de télécommunications mobiles malgré les investissements considérables du gouvernement à cet effet. Le Parlement veut savoir ce qui bloque jusqu'à présent.
La Chambre des représentants du Nigeria a entamé, le mardi 9 mai, une enquête visant à déterminer les raisons pour lesquelles la Commission des communications du Nigeria (NCC) n'a pas réussi à promouvoir la disponibilité et l'utilisation généralisée des services de télécommunications mobiles dans tout le pays en particulier dans les zones rurales.
L’enquête vise également à questionner l’utilisation du Fonds de fourniture du service universel (USPF, Universal Service Provision Fund), créé par le gouvernement fédéral pour faciliter la réalisation des objectifs de la politique nationale en matière d'accès universel et de service universel aux technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les zones rurales, non desservies et mal desservies du Nigeria.
« Il est essentiel de noter que ce ne sont pas seulement les personnes résidant dans les zones urbaines qui ont le droit aux télécommunications, la considération devrait être étendue aux habitants des zones rurales. La NCC, en tant qu'autorité de régulation, doit faire preuve de proactivité en s'assurant que des services qualitatifs et efficaces sont offerts par les opérateurs de télécommunications », a déclaré Femi Gbajabiamila le président du Parlement lors de la première audience publique organisée par la commission ad hoc de la Chambres des représentants.
Selon les chiffres de la NCC, le Nigeria comptait 227,1 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au mois de février 2023. Si ce chiffre représente un taux de pénétration de l’ordre de 110 %, les chiffres réels sont moins importants car certains abonnés possèdent plusieurs cartes SIM. La NCC estime qu’environ 27 millions de Nigérians n’ont pas accès aux télécommunications mobiles.
Ainsi, pendant trois jours, les responsables de la NCC seront interrogés sur les 1 014 contrats exécutés par l'USPF, y compris un projet de bibliothèque électronique qui a été réalisé pour un montant de plus de 2 milliards de Nairas (4,3 millions $).
Samira Njoya
Lire aussi :
Le Nigeria se dote d'une politique nationale sur la blockchain
L’arrivée de la 5G est annoncée en Tunisie depuis 2020. Des investissements sur les réseaux ont été réalisés pour accueillir cette nouvelle technologie qui apportera potentiellement un vent de croissance au commerce et aux services basés sur des modèles reposant sur l’Internet haut débit.
Le lancement commercial de la technologie mobile de cinquième génération (5G) en Tunisie est prévu pour 2024. La feuille de route pour sa mise en œuvre est en cours d’élaboration et sera annoncée dans les semaines à venir. C’est ce qu’a révélé Nizar Ben Neji (photo), le ministre tunisien des Technologies de la communication, le lundi 8 mai à l’occasion du Sommet des TIC 2023 (ICT Summit 2023) organisé par Huawei Tunisie.
« Des expériences pilotes ont été menées dans ce sens avec les opérateurs de télécommunications. Le déploiement de cette technologie en Tunisie se fera progressivement et sera décliné selon les besoins des différents types d’usagers dont les entreprises et les administrations », a précisé Nizar Ben Neji.
Ces trois dernières années, les opérateurs de télécommunications ont largement investi dans la modernisation de leurs réseaux pour préparer le déploiement de l’ultra haut débit. Tunisie Telecom a confirmé en novembre 2022 sa capacité à offrir la 5G après un test grand public effectué en marge du 18e sommet international de la Francophonie. Ooredoo Tunisie et Orange Tunisie ont également effectué des tests satisfaisants, favorables à la commercialisation de la 5G.
Le déploiement de la 5G en Tunisie est un élément essentiel de la stratégie de numérisation de l’économie nationale pour favoriser la croissance de l’inclusion numérique. A en croire Nizar Ben Neji, la 5G garantira une montée en débit très significative, une connectivité ultra-rapide, une latence réduite et une capacité accrue, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles possibilités et applications surtout celles liées à l’Internet des Objets et aux objets connectés d’une manière générale.
Selon le rapport « 5G in Africa : Realising the potential » de la GSMA, les réseaux de téléphonie mobile 5G devraient représenter, sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, une contribution économique de 26 milliards de dollars en Afrique d’ici 2030.
Samira Njoya
Lire aussi :
Sénégal : le régulateur télécoms annonce l'attribution des licences 5G avant fin juillet
La Côte d’ivoire nourrit l’ambition de passer du tout papier au tout numérique à l’horizon 2030. Pour y parvenir, le pays a besoin d’une expertise technique et technologique de pointe. Il attire à cet effet diverses marques d’intérêt.
Une délégation de 220 entreprises françaises spécialisées dans les infrastructures numériques séjournera 11 au 12 mai à Abidjan en Côte d’Ivoire. Selon le ministère de la Communication et de l’Economie numérique, qui a dévoilé l’information le lundi 8 mai, ces entreprises participeront aux « Rencontres internationales des infrastructures numériques ».
Ce séjour de deux jours leur donnera l’occasion de vanter leur savoir-faire dans divers domaines notamment les réseaux de télécommunication, les infrastructures cloud, la gestion des données, et de prospecter dans le pays où le gouvernement mène actuellement un vaste programme de transformation numérique.
✍️COMMUNIQUE DE PRESSE – ARRIVEE D’UNE DELEGATION D’ENTREPRISES FRANÇAISES POUR PARTICIPER AUX RENCONTRES INTERNATIONALES DES INFRASTRUCTURES NUMERIQUES#MICEN🇨🇮 pic.twitter.com/f6wdTYqMGX
— Minist. de la Communication et de l'économie Num. (@MICEN_CI) May 8, 2023
« Les Rencontres internationales des infrastructures Numériques sont un événement d’envergure internationale visant à favoriser les échanges, les partenariats et les opportunités d’affaires dans le domaine des infrastructures numériques. Cet événement réunira des experts, des acteurs du secteur public et privé, ainsi que des investisseurs intéressés par le développement des infrastructures numériques en Côte d’Ivoire », indique le communiqué du ministère de la Communication et de l’Economie numérique.
En octobre dernier, le ministre, Amadou Coulibaly (photo), révélait le besoin du pays en investissement de plus de 2 000 milliards FCFA (3 milliards USD) pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement du numérique pour la période 2021-2025 forte de 96 projets. Parmi ces projets, plusieurs sont destinés à améliorer l’offre de services numériques de qualité et sécurisés. L’investissement que le gouvernement entrevoit représente un gain potentiel financier important à saisir pour ces nombreuses entreprises technologiques qui participeront aux échanges d’Abidjan.
A travers les Rencontres internationales des infrastructures numériques, le gouvernement ivoirien voit l’opportunité de signer des partenariats stratégiques avec des acteurs à même de l’accompagner dans la réalisation de ses projets numériques, dont les plus urgents sont la construction du Centre national de données et l’achèvement du projet de développement du réseau national de fibre optique.
Samira Njoya
Lire aussi :
Au cours des dernières années, le paiement mobile s’est intégré au cœur des habitudes financières d’une tranche croissante de la population africaine. Le service qui a su se diversifier ne cesse de conquérir de nouveaux marchés sur le continent et de gagner en maturité.
L’Afrique est demeurée le marché porteur du Mobile Money dans le monde en 2022. Dans son rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2023 », les statistiques dévoilées par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) révèlent que le continent a enregistré 166 services actifs (sur 315 au niveau mondial, Ndlr) ; 781 millions de comptes actifs (48,81 % des 1,6 milliard d’utilisateurs enregistrés dans le monde) en croissance de 17 % par rapport à 2021.
Il a également généré 44,9 milliards (+21 %) de volume de transactions financières évalué à 836,5 milliards $ (+22 %). Cette somme représente 66,39 % des 1 260 milliards $ échangés sur le service Mobile Money dans le monde.
L’Afrique de l’Est demeure la sous-région la plus dynamique du continent avec 390 millions de comptes actifs qui ont généré 28 milliards de transactions d’une valeur de 491,8 milliards $. L’Afrique du Nord, du fait de sa taille réduite, a enregistré la plus petite performance avec 18 millions de comptes actifs pour 97 millions de transactions évaluées à 4,7 milliards $.
Infographie: le marché Mobile Money en Afrique (2022)
Source : GSMA
Malgré ces bonnes nouvelles, l’Association déplore toutefois des défis qui persistent et mettent en danger l’inclusion financière. « Certains pays ont introduit des taxes sur les transactions d'argent mobile et des frais qui ne correspondent pas à leurs objectifs d'inclusion financière. La fraude reste également un problème à l'échelle du secteur ».
Lire aussi :
Bousculé par les Fintechs, le Mobile Money conserve d’importantes marges de progression
La concurrence se renforce de plus en plus sur le marché africain des centres de données en pleine croissance. Les entreprises locales et étrangères multiplient les investissements dans les infrastructures pour répondre à la demande croissante en service cloud sur le continent.
Khazna Data Centers, une société de construction et d'exploitation de centres de données basée à Abu Dhabi, et Benya Group, une société égyptienne spécialisée dans les TIC, se sont associées pour construire un centre de données à grande échelle en Egypte. Un accord de partenariat à cet effet a été signé, le lundi 8 mai, entre Ahmed Mekky, le PDG de Benya Group, Hassan Al Naqbi, PDG de Khazna Data Centers, et Amr Aboualam, président du parc technologique de Maadi, afin d'obtenir le terrain nécessaire au projet.
Khazna Data Centers is set to build Egypt's first hyperscale data center with Benya Group at Maadi Technology Park, with a total investment of USD 250M. This unlocks opportunities for businesses in #Egypt and corporations pursuing growth and innovation in the #MENA market. pic.twitter.com/wvFNPAzfmg
— Khazna Data Centers (@khazna_dc) May 8, 2023
Dans le cadre de cet accord les deux entreprises construiront un centre de données d'une valeur de 250 millions de dollars au sein du parc technologique de Maadi au Caire. Le centre aura une capacité de 25 mégawatts (MW) qui devrait doubler jusqu'à 50 MW à mesure que les plans d'expansion seront mis en œuvre. L’objectif est de répondre aux marchés mal desservis de la région en matière de capacité de données.
Les travaux de construction du nouveau centre de données devraient commencer dans le courant de l'année et s'achever d’ici trois ans.
A travers ce nouvel accord, Khazna signe son entrée sur le marché égyptien. L’entreprise prévoit d'étendre ses activités dans trois autres marchés de la région Mena, notamment l'Arabie saoudite, le Koweït et le Maroc.
Selon Ahmed Mekky, l’expansion de Khazna en Egypte « aura un impact substantiel sur l'attraction d'investissements dans des opérations à haute densité qui prennent en charge les systèmes cloud et les opérateurs de contenu, ainsi que sur l'encouragement des grandes entreprises commerciales à rejoindre un complexe cloud de premier ordre ».
Samira Njoya
Lire aussi :
Le Sénégal s’apprête à rejoindre le cercle très fermé des pays africains à déployer la 5G. Le pays qui s’est toujours illustré par son avant-gardisme dans l’innovation se montre disposé à basculer dans l’ultra haut débit.
Le déploiement commercial de la technologie mobile de cinquième génération (5G) au Sénégal devrait être effectif au cours de l'année. Le vendredi 5 mai à Saly, à l’occasion du 6e forum d’échanges et de partage avec les médias, le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des Postes (ARTP), Abdou Karim Sall, a annoncé l'attribution d'ici fin juillet des licences aux opérateurs télécoms.
« Avant la fin du mois de juillet, nous aurions déjà bouclé le processus d’attribution pour des extensions de licences […] Nous avons déjà échangé avec tous les opérateurs. Nous leurs avons indiqué la nécessité de doter le Sénégal de la 5G », a-t-il déclaré.
En décembre 2021, la Sonatel avait confirmé sa capacité à offrir la 5G au Sénégal à travers un second test de la technologie. Son rival Free a lancé une phase expérimentale de l’ultra haut débit à partir de juin 2022 avec l’appui technique d’Ericsson. Par ailleurs, le Sénégal a accueilli en juillet 2022 le tout premier laboratoire 5G d’Orange (Orange 5G Lab) en Afrique.
Ainsi, l'avènement de la 5G au Sénégal devrait permettre de développer certains secteurs économiques, parmi lesquels le gaming en ligne, une activité génératrice de revenus stimulée par la disponibilité croissante d'appareils mobiles abordables, l'amélioration de l'accès à Internet et la naissances des plateformes de jeux en ligne.
De plus, l'Afrique a un grand potentiel de marché pour les jeux. Avec de bonnes stratégies et un bon marketing, les entreprises pourraient gagner beaucoup d'argent grâce au gaming en ligne. Selon un rapport du cabinet Mordor Intelligence, le marché du jeu en Afrique devrait afficher un taux de croissance annuel composé d'environ 12 % au cours de la période 2021-2026.
Signalons que le Sénégal est l’un des pionniers en Afrique subsaharienne à disposer officiellement d’un cadre légal, professionnel et de promotion de l’eSport.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le CONAPES et SENUM SA s’associent pour développer la pratique de l’eSport au Sénégal
Lillian Barnard était depuis 2019 la directrice générale de Microsoft South Africa. Elle sera remplacée à ce poste par Kalane Rampai.
La société technologique américaine Microsoft a annoncé le mardi 2 mai avoir nommé la Sud-Africaine Lillian Barnard (photo) présidente de Microsoft Africa. Cette entité a pour mission de fournir aux entreprises et organisations africaines les solutions technologiques dont elles ont besoin pour assurer leur transformation numérique.
Pour sa nouvelle mission, Mme Barnard s'appuiera notamment sur son expérience de plus de 25 ans dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle a occupé des postes de direction au niveau local et à l'étranger dans des entreprises telles qu'IBM et Vodacom avant d'être nommée directrice générale de Microsoft South Africa en 2019. Elle a occupé ce poste jusqu’à sa nomination à la tête de Microsoft Africa. Kalane Rampai a été désigné pour lui succéder.
Ces deux nouvelles nominations s’inscrivent dans le cadre des efforts de Microsoft en faveur de la transformation numérique en Afrique. La société a créé en novembre 2021 un bureau de transformation pour l’Afrique (ATO) dirigé par le Nigérian Kunle Awosika. Les investissements de Microsoft en Afrique portent notamment sur l’infrastructure numérique, la connectivité, la formation, la cybersécurité, le cloud, les petites et moyennes entreprises (PME) et les start-up. Une étude d’IDC (International Data Corporation) citée par la société estime également que Microsoft et son écosystème de partenaires dépenseront environ 3,7 milliards $ en Afrique pour des services et des produits au cours des trois prochaines années.
« Alors que les organisations africaines de toutes tailles et de tous secteurs pivotent et s'adaptent à l'évolution des besoins des entreprises et des clients, elles recherchent des partenaires capables d'accélérer leur agilité, leur flexibilité et leur compétitivité, tout en réduisant les coûts et en améliorant l'efficacité. Je suis profondément passionnée par la libération du potentiel de croissance en utilisant la technologie pour avoir un impact réel sur les entreprises, les communautés et les économies à travers le continent », a déclaré Mme Barnard.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi :
Nigeria : Chekkit lève un montant non dévoilé pour améliorer sa solution basée sur la blockchain
Le Nigeria s’est engagé dans un grand plan de numérisation de son économie prévue sur 10 ans. Le pays mise notamment sur la blockchain pour amener croissance et prospérité dans les années à venir.
Le Conseil exécutif fédéral du Nigeria a approuvé, le mercredi 3 mai, la politique nationale de la blockchain, a rapporté le ministère fédéral des Communications et de l'Economie numérique dans un communiqué publié sur Twitter. Ladite approbation fait suite à un mémo présenté par Isa Ali Pantami, le ministre des Communications et de l’Economie numérique.
PRESS STATEMENT
— Fed Ministry of Communications & Digital Economy (@FMoCDENigeria) May 3, 2023
FEDERAL GOVERNMENT APPROVES NATIONAL BLOCKCHAIN POLICY FOR NIGERIA
The Federal Executive Council approved the National Blockchain Policy for Nigeria during its meeting today, the 3rd of May, 2023. This followed the presentation of a memo by the Honourable… pic.twitter.com/CE7UrAKfjI
« La vision de la politique est de créer une économie alimentée par la blockchain qui soutient les transactions sécurisées, le partage de données et l'échange de valeur entre les personnes, les entreprises et le gouvernement, renforçant ainsi l'innovation, la confiance, la croissance et la prospérité pour tous », indique le communiqué.
Alors que le Nigeria se dote d’une politique nationale sur la blockchain, les autorités restent convaincues qu’elle permettra d’accélérer le processus de développement de l’économie numérique dans le pays. Dans ce contexte, la première puissance économique continentale, en ce qui concerne le PIB, avait lancé une stratégie d’adoption de la blockchain en 2020 et espère générer des revenus de l’ordre de 10 milliards de dollars grâce à la technologie blockchain, d'ici 2030.
Un rapport récemment publié par PricewaterhouseCoopers, sur lequel se base le Nigeria, indique que la blockchain se trouve être l’une des « technologies qui se développent le plus rapidement au monde ». Elle pourrait générer 1,76 tillion de dollars dans le monde, d'ici 2030, ce qui représenterait alors 1,4 % du PIB mondial.
A en croire le gouvernement fédéral, la mise en œuvre de la politique nationale de la blockchain aura un effet positif sur les secteurs publics et privés au Nigeria. Elle permettra de révolutionner de nombreux secteurs, de la finance aux soins de santé en passant par les transports et la gestion de la chaîne d'approvisionnement.
Elle permettra également de réaliser des économies considérables et d'améliorer l'expérience des utilisateurs. Elle stimulera ainsi l'innovation, améliorera les services publics et créera des opportunités d'emploi.
Samira Njoya
Lire aussi :
Nigeria : Chekkit lève un montant non dévoilé pour améliorer sa solution basée sur la blockchain
Démocratisé dans les années 2000, le QR code a récemment repris de l'ampleur avec la Covid-19, au cœur de l'économie sans contact. En mettant en œuvre des QR code, le Kenya rejoint la courte liste des marchés africains ayant normalisé leur utilisation pour faciliter les paiements.
Les Kényans pourront bientôt payer des biens et des services dans les magasins et supermarchés en scannant un code de réponse rapide (QR) à l'aide de leurs appareils mobiles. La Banque centrale du Kenya (CBK) a lancé à cet effet, le mercredi 3 mai, le « Kenya Quick Response (KE-QR) Code Standard 2023 » visant à stimuler les paiements numériques, qui sont proposés par les différents prestataires de services de paiement dans le pays.
Another milestone that will enable customers to make digital payments in an easy, fast, convenient, and secure manner using QR. pic.twitter.com/o9izgBASxW
— Central Bank of Kenya (@CBKKenya) May 3, 2023
« Le système de paiement fournira aux Kényans des méthodes de solution de paiement sécurisées supplémentaires, augmentant la convivialité et l'adoption par les consommateurs des canaux de paiement numériques », a déclaré le gouverneur de la CBK, le Dr Patrick Njoroge.
Le nouveau code QR qui est universel pourra être scanné par les applications développées à cet effet, y compris l'application de portefeuille mobile MPESA et les applications de banques telles que Equity Bank et CBK. Les commerçants auront un code QR qui fonctionne avec les applications respectives. Le code contiendra les informations du marchand telles que le nom de l'entreprise, les identifiants uniques des fournisseurs de services de paiement du marchand, la devise de la transaction et le montant.
Le lancement du KE-QR Code Standard 2023 est l'une des nombreuses initiatives de la CBK dans le cadre de sa stratégie nationale de paiement (2022-2025) pour soutenir l'adoption de normes clés et aligner le système national de paiement du Kenya sur les meilleures pratiques mondiales.
La mise en œuvre effective de la norme et l'utilisation des paiements standardisés par QR Code permettront aux clients d’effectuer des paiements numériques de manière simple, rapide, pratique et sécurisée en utilisant le code QR contrairement à la saisie manuelle utilisée autrefois. Elle favorisera également l'inclusion financière en permettant à des institutions de différentes tailles et axées sur la clientèle d'accroître l'adoption des paiements numériques.
Samira Njoya
Lire aussi :
La Banque de Namibie apprend de la Banque centrale du Kenya pour réussir sa transformation numérique