Depuis plusieurs mois, les accusations se multiplient en Afrique contre les géants des réseaux sociaux. La naissance d’un syndicat africain des modérateurs pourrait davantage aggraver la situation.
Plus de cent cinquante employés d’entreprises sous-traitantes de Meta, OpenAI ou ByteDance réunis à Nairobi le lundi 1er mai, à l’occasion de la fête du travail, se sont engagés à créer le premier syndicat africain des modérateurs de contenu, ont rapporté plusieurs médias.
La formation du nouveau syndicat vise à résoudre les problèmes dont se plaignent régulièrement ces travailleurs, notamment les mauvaises conditions de travail, les rémunérations parfois inférieures à 2 dollars par heure et les impacts de la modération de contenu sur leur santé mentale.
« Nous n'avons jamais été aussi nombreux. Notre cause est juste, notre voie est équitable et nous vaincrons. Je ne pourrais pas être plus fier de la décision prise aujourd'hui d'enregistrer le syndicat des modérateurs de contenu », s’est réjoui Daniel Motaung, un ancien modérateur de contenu qui a été licencié après avoir tenté de diriger l'effort de syndicalisation.
En effet, la création du syndicat des modérateurs est l'aboutissement d'un processus qui a commencé il y a trois ans à la suite de nombreux licenciements contestés, dont celui de Daniel Motaung employé par la société Sama, chargée depuis 2019 de la modération des contenus sur Facebook pour des pays d’Afrique de l’Est et du Sud.
A ce problème, s’ajoute le manque d'investissement des géants de la technologie dans des entités qu'ils appellent les pays du « reste du monde ». En 2021, une enquête du Wall Street Journal a révélé que Facebook de Meta dépensait à l'époque 87 % de ses ressources de désinformation aux Etats-Unis et en Europe occidentale, laissant le reste du monde vulnérable aux dangers de la propagation de fausses informations.
En mettant sur pieds le syndicat africain des modérateurs, ces professionnels qui travaillent ou ont travaillé au service de Facebook, TikTok on encore ChatGPT espèrent donner aux travailleurs un plus grand pouvoir de négociation, ce qui peut se traduire par des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et des avantages sociaux plus importants.
Samira njoya
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Depuis 2020, l’organisation internationale basée aux Etats-Unis accorde des capitaux supplémentaires à des associations qui travaillent pour l’inclusion numérique dans trois pays dans le monde. En Afrique, c'est le Sénégal qui est éligible pour le programme.
La Fondation Internet Society, une organisation qui promeut le développement de l’Internet dans le monde, a annoncé le lundi 1er mai l’ouverture des candidatures pour l’édition 2023 de son programme Strengthening Communities, Improving Lives and Livelihoods (SCILLS).
Pour cette troisième année consécutive, des subventions d’un montant pouvant atteindre 250 000 dollars seront octroyées à des organisations pour des projets, au Sénégal, visant à multiplier les opportunités pédagogiques pour une utilisation davantage maîtrisée et efficace de l'Internet.
« L'accès à Internet a fortement augmenté au Sénégal, mais l'accès aux connaissances et aux compétences en matière d'Internet reste inaccessible pour certains. Ces nouvelles subventions du programme SCILLS soutiendront les organisations qui connectent les communautés défavorisées aux compétences numériques essentielles nécessaires au développement de la croissance économique et des perspectives d'éducation », a expliqué Sarah Armstrong, la directrice exécutive d'Internet Society Foundation.
Au Sénégal, le taux de pénétration de l'Internet est estimé à 99,03 % contre 94,82 % l'année précédente selon un rapport de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) arrêté au 31 décembre 2022. On observe donc une croissance par rapport à l'année précédente.
Ainsi, Internet Society Foundation ambitionne d'accompagner des projets visant à tirer parti de cet accroissement de l'accès à Internet en créant des opportunités éducatives ou en soutenant l'inclusion économique des communautés mal ou non desservies du Sénégal.
Les projets et les organisations qui œuvrent dans ce sens sont invitées à soumettre leurs dossiers complets au plus tard le 31 mai à l’adresse : https://www.isocfoundation.org/grant-programme/scills-grant-programme/.
Samira Njoya
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En Afrique, l’accès à l’école ne se heurte pas toujours à la modicité des moyens financiers des familles. L’environnement social, dans certains cas, peut aussi être considéré comme un frein. Alors que la transformation numérique se propage, l’usage bien orienté des TIC apporte des succès.
Selon la Banque mondiale, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’apprentissage des enfants est bénéfique à plus d’un titre. L’institution internationale en veut pour preuve les données issues de l’expérience menée avec son assentiment entre 2018 et 2020 dans les Etats de Kano et de Jigawa, dans la région du nord-ouest du Nigeria. L’opération a porté sur 9393 ménages ruraux dont les enfants de 6 à 9 ans et leurs parents ont été soumis à deux approches d’éducation numérique. Elle a révélé à son terme un recul de la non scolarisation de 42 %.
L'échantillon de base sélectionné par la Banque mondiale comprenait 2 335 ménages vivant dans 32 communautés ayant reçu uniquement des vidéos aspirationnelles destinées aux parents pour faire changer leur mentalité et souhaiter mieux pour leurs enfants ; 2 345 ménages vivant dans 32 communautés ont reçu des vidéos aspirationnelles et 40 % d'entre eux ont reçu en plus un smartphone contenant du contenu éducatif. 4 713 ménages vivant dans 64 communautés ont servi de groupe de contrôle.
L’étude « Improving Enrollment and Learning through Videos and Mobiles Experimental Evidence from Northern Nigeria » a démontré que les vidéos aspirationnelles seules ont réduit les aspirations des filles à se marier à l'âge de 15 à 18 ans. Ces vidéos ont surtout eu de l’impact sur les parents des filles. Dans les ménages qui ont reçu les vidéos aspirationnelles et le smartphone, les compétences en lecture et en calcul des enfants se sont respectivement améliorées de 0,46 point et 0,63 point par rapport au groupe témoin.
Selon la Banque mondiale, aucune preuve d'effets hétérogènes en fonction du sexe de l'enfant n’a été trouvé en général, « ce qui souligne le potentiel des technologies de l'information et de la communication pour atteindre efficacement les filles dans les milieux conservateurs, où la réclusion des filles ou un fort préjugé en faveur de l'éducation des garçons peut empêcher les filles d'accéder à l'enseignement formel ».
« Notre analyse hétérogène par sexe montre que les interventions ont fonctionné aussi bien pour les filles que pour les garçons et que l'ampleur des effets du traitement selon le sexe était généralement similaire pour les principaux résultats (inscription à l'école et compétences en lecture, écriture et calcul) », a précisé l’institution financière.
La pression sociale, un frein à l’éducation
Du fait que les vidéos et le smartphone pouvaient être utilisés par plusieurs membres du ménage dans ces environnements à faibles ressources, l’étude a aussi révélé que ces ressources ont permis d'améliorer les compétences en lecture et en calcul des frères et sœurs plus âgés non ciblés, de réduire la parentalité précoce des adolescents vivant dans les ménages traités et de diminuer l'insertion précoce sur le marché du travail.
Une aubaine selon la Banque mondiale qui indique que selon le rapport Reading and Access Research Activity de 2019, le nord du Nigeria enregistrait un retard d’apprentissage considérable par rapport à la moyenne nationale. Moins de 3 % des élèves de deuxième année des écoles primaires publiques pouvaient lire un texte en haoussa avec une compréhension de 80 % ou plus. Dans le nord-ouest du pays, seuls 29 % des femmes âgées de 15 à 49 ans et 59 % des hommes étaient alphabétisés. Seuls 40 % des 30-34 ans ont été scolarisés dans les zones du nord-est et du nord-ouest, contre 90 % dans les régions du sud-est et du sud-ouest du pays.
Cette situation, l’étude l’a justifiée par la forte adhésion des populations aux normes traditionnelles. L'institution juridique formelle de la charia qui s'applique dans la plupart des Etats du nord et couvre les questions sociales, civiles et pénales a renforcé les normes sociales qui encouragent les mariages précoces chez les adolescentes et donc les grossesses précoces. Tout ceci représentant des obstacles supplémentaires à l'éducation. L'émergence du groupe terroriste militant Boko Haram, qui se traduit par : « l'éducation occidentale est interdite », a créé un obstacle supplémentaire à la scolarisation et à la fréquentation de l'école dans le nord du pays.
Selon l'enquête World Values Survey 2017-2021 cité par la Banque mondiale, 42 % des personnes interrogées au Nigeria pensent que l'université est plus importante pour un garçon que pour une fille et 41 % pensent que les enfants d'âge préscolaire souffrent si la mère travaille. Ces normes contrastent avec celles observées dans d'autres pays comme le Kenya, où les proportions de la population ayant ces opinions sont respectivement de 18 % et 23 %.
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Le modèle de langage avancé d'OpenAI pourrait attirer les investisseurs et atteindre des valorisations élevées, selon les premières estimations non encore officielles actuellement rapportées par de nombreux médias.
ChatGPT, l'outil d'assistance collaborative par intelligence artificielle mise en place par l’entreprise OpenAI, s’est vu attribuée une valeur située entre 27 et 29 milliards $, dans le sillage d’une information indiquant que des investisseurs avaient acquis certaines de ses actions pour 300 millions $. Alors que l’outil continue d’entrer progressivement dans la vie des professionnels et des utilisateurs privés, les investisseurs eux évaluent déjà ce que l’entreprise pourrait générer comme plus-value au cas où elle arrivait en bourse.
Construit sur l'architecture GPT-4, ChatGPT s'est imposé comme un acteur dominant du paysage de l'IA, offrant aux utilisateurs des capacités en matière de traitement et de compréhension du langage naturel. Depuis sa création, ChatGPT a bouleversé divers secteurs, notamment la création de contenu, le service client et la traduction linguistique, pour n'en citer que quelques-uns. Son adoption généralisée a suscité un intérêt croissant pour les perspectives commerciales d'OpenAI.
En plus de se rendre progressivement nécessaire, OpenAI a déjà noué des partenariats avec de grandes entreprises telles que Microsoft, Google et Amazon, renforçant ainsi sa position sur le marché. Il est toutefois difficile de savoir quelle sera la valeur finale de l’entreprise. Ainsi, Alphabet (maison mère de Google) est devenue une des entreprises les plus valorisées au monde, alors que Zoom Video Communications, propriétaire de la plateforme éponyme qui a révolutionné le travail à domicile durant la période de Covid-19, se négocie aujourd’hui à 61,2 $ l’action, un prix inférieur à sa valeur d’introduction (un peu plus de 62$), après avoir atteint le niveau record de 559$ en novembre 2020.
ChatGPT impressionne mais continue de faire face à certains défis. Des partenariats signés par Microsoft ou encore Google l’ont mis en concurrence avec ces deux acteurs majeurs de la communication digitale, qui ont lancé leurs propres plateformes de dialogue via l’intelligence artificielle. Dans certains pays, la plateforme fait face aussi à des contraintes réglementaires, notamment sur des questions d'atteinte à la vie privée ou de droits d'auteur.
Enfin, même si elles sont en constante amélioration, les réponses fournies par la plateforme peuvent parfois être déconcertantes pour un utilisateur non expérimenté. Dans un article publié en décembre cependant, Reuters avait ajouté à la spéculation, en indiquant que selon ses sources, OpenAI pourrait générer des revenus estimés à 200 millions $ en 2023 et 1 milliard $ en 2024.
En 2009, l’Union postale universelle a adopté une résolution appelant tous les pays membres à mettre en place un système d'adressage dans leurs pays respectifs. Avec la migration numérique qui occupe le devant de la scène technologique, plusieurs pays profitent pour mettre la Poste à jour.
Le ministre libérien des Postes et Télécommunications M. Cooper Kruah a procédé, le mardi 25 avril à Monrovia, au lancement du système national d’adressage postal numérique.
Baptisé SnooCODE, le système est basé sur la cartographie complète du territoire national et peut être utilisé pour le courrier, les livraisons de colis, le suivi, y compris la signature numérique. Le système a été conçu par SnooCODE une société technologique enregistrée au Royaume-Uni et basée au Ghana.
Liberia's National Digital & Postal Addressing System has been successfully launched, powered by #SnooCODE! 🇱🇷🎉🎉 #NDPASLiberia #Innovation #EconomicGrowth #PublicHealth #Sustainability pic.twitter.com/n4B2iDjOiI
— SnooCODE (@SnooCODE) April 25, 2023
« Aujourd'hui, l'ensemble du Liberia est couvert par une adresse numérique et des travaux sont en cours pour achever l'opérationnalisation des codes et intégrer tout le monde. Le système est conçu pour résoudre les problèmes de santé critiques grâce à la technologie », a déclaré M. Cooper Kruah.
Selon le ministre, le nouveau système est le résultat de deux phases pilotes lancées respectivement en 2013 et 2019 par le gouvernement du Liberia, par l'intermédiaire du ministère des Postes et Télécommunications. L’objectif étant de faire avancer le pays avec les services de technologie numérique.
A en croire le fondateur et PDG de SnooCODE Limited, Sesinam Dagadu, le nouveau système d'adresse est l'un des systèmes numériques les plus avancés au monde. L’application déjà disponible sur Google Play Store et App Store peut être utilisée avec ou sans connexion Internet.
Une fois effectif dans tout le territoire, le projet d’adressage numérique contribuera à l’efficacité des interventions des services de secours et des forces de sécurité, accélèrera le développement de l’e-commerce et des activités postales, facilitera le travail des services des impôts.
Samira Njoya
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La direction générale de la sûreté nationale au Maroc a lancé depuis quelques années un ensemble de procédures visant à accompagner le pays dans sa transition vers le numérique. Pour atteindre les résultats escomptés, la DGSN coopère avec des entreprises publiques et privées du royaume.
La Cour des comptes et la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) se sont alliées pour renforcer l'usage du système national d'identité numérique par les tribunaux financiers au Maroc. Un protocole d'accord a été signé à cet effet le jeudi 27 avril à Rabat entre Zineb Adaoui (photo, à droite), présidente de la Cour des comptes, et Abdellatif Hammouchi (photos, à gauche), le directeur général de la sûreté nationale
#الشراكة_المؤسساتية
— DGSN MAROC (@DGSN_MAROC) April 27, 2023
المجلس الأعلى للحسابات والمديرية العامة للأمن الوطني يبرمان بروتوكول اتفاق، لتأطير التعاون المؤسساتي لتمكين المحاكم المالية من التحقق من المعطيات الشخصية الخاصة بالملزمين بالقانون وتتميمها. pic.twitter.com/ar7GajresU
« Cet accord entre les deux institutions permettra de mettre en place un dispositif sécurisé et fiable pour vérifier et compléter les données d’identification nationale en vue de faciliter l’action des juridictions financières et d’atteindre l’efficacité requise lors de l’exécution et la notification des procédures qui leur sont confiées », explique le communiqué de la Cour des comptes.
Développé en 2021 par la DGSN, le système national d’identité numérique a pour objectif de garantir aux citoyens une « identité numérique complète » hautement sécurisée et intégrant les technologies modernes dans les documents d’identité d’ici 2030.
Pour réussir ce pari, Abdellatif Hammouchi a classé parmi ses priorités, la nécessité d'élargir les partenariats institutionnels permettant l'exploitation des services d'identification et d'authentification des usagers des services numériques. L’objectif étant de sécuriser, simplifier et numériser les services rendus aux citoyens.
Ainsi, dans le cadre de ce nouvel accord avec la Cour des comptes, les tribunaux financiers du pays auront la possibilité de vérifier et de compléter les données des personnes soumises à la loi, de manière à préserver l’Etat de droit et son application, selon un mécanisme sécurisé qui tient compte des normes de la protection des données à caractère personnel.
Samira Njoya
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Depuis plusieurs années le Bénin est cité en exemple pour ces actions dans la cybersécurité en Afrique. L’intensification de la lutte contre la cyberarnaque ces derniers mois, a d’ailleurs défrayé la chronique nationale et internationale, et affiché aux yeux du monde les ambitions du pays dans la lutte contre la cybercriminalité. Présent au Cyber Africa Forum (CAF) qui s’est déroulé du 24 au 25 avril 2023 à Abidjan, Ouanilo Medegan Fagla est le directeur du pôle Sécurité Numérique de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique du Bénin. Il a accepté de répondre aux questions de l’Agence Ecofin et de We Are Tech sur les enjeux de la cybersécurité au Bénin.
We Are Tech : M. Ouanilo Medegan Fagla, vous êtes le Directeur du pôle Sécurité Numérique de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique du Bénin (ASIN). En tant qu’expert du secteur numérique, comment décririez-vous le paysage de la cybersécurité au Bénin ?
Ouanilo Medegan Fagla : Pour faire simple, je peux diviser le paysage de la cybersécurité au Bénin en deux périmètres. Il y a d’abord un périmètre central qui est celui de l’Etat, des ressources du Gouvernement dans le cyberespace, que je qualifierais de « très près », dans le sens où il y a eu beaucoup d’initiatives tels que le cercle national qui surveille au quotidien les services du Gouvernement dématérialisés et qui nous permet d’avoir un certain niveau de sécurité. Toutes les initiatives qui sont prescrites sont assez bien mises en œuvre au niveau des agences, des institutions et des ministères, et un énorme travail est en train de se faire grâce à la politique de sécurité des services de l’information de l’Etat. Je pense que d’ici encore quelques mois nous pourrons dire qu’on peut dormir sur nos deux oreilles, même s’il faut toujours rester vigilant.
Il y a un second périmètre plus éloigné qui est celui des personnes et des entreprises, sur lesquelles il y a encore beaucoup de travail à faire, car même si à l’ASIN nous faisons beaucoup de recommandations, cela ne rayonne pas forcément jusqu’à ces entreprises. Mais nous avons bon espoir que les dynamiques que nous mettons en œuvre en termes d’écosystème d’acteurs dans la cybersécurité pourront nous aider à combler ce vide.
WAT : Aujourd’hui, quels sont les défis majeurs auxquels sont confrontés les professionnels de la sécurité informatique dans le pays ?
OMF : Nous avons essentiellement deux défis, sinon un seul, et c’est celui du leadership. Encore une fois, au niveau central, nous avons la chance d’avoir un leadership qui permet, qui comprend et qui met les moyens, mais ce n’est pas le cas à tous les niveaux de la société, dans le sens où si vous devez faire de la cybersécurité pour une entité, sans le leadership vous ne pourrez rien faire. Cela parce qu’il vous faut le support pour mettre en œuvre ce qui a été décidé mais il faut aussi les moyens qui doivent être mis à disposition. Et nous ne parlons pas toujours de déployer des grands moyens car tout se fait à l’échelle de l’activité, de la stratégie et du business. Sauf que certains ne voient dans la cybersécurité qu’un poste de coûts et se disent que c’est comme une assurance pour quelque chose qui ne leur arrivera jamais, parce qu’ils seraient trop petits ou parce que personne ne les connaît. Or, le piratage informatique aujourd’hui est opportuniste, avant d’être ciblé. Donc que vous ayez un intérêt stratégique ou financier ou pas pour quelqu’un, il vous piratera quand même, pour vous utiliser maintenant contre quelqu’un qui a un intérêt stratégique pour lui. Donc c’est un peu ce manque de leadership, que nous devons à une mauvaise perception de la cybersécurité, qui est un des problèmes majeurs que nous rencontrons.
WAT : Quelles sont les mesures prises par l'Agence des Systèmes d'Information et du Numérique du Bénin pour protéger les citoyens et les entreprises des menaces cybernétiques, telles que les cyberattaques et la cybercriminalité ?
OMF : Au Bénin, ce qui est mis en œuvre depuis quelques années, c’est la stratégie nationale de sécurité numérique qui vise à créer un cyberespace sécurisé pour attirer toutes les initiatives de l’économie numérique et faire fleurir le secteur. Pour ce faire nous nous appuyons sur cinq axes à savoir la protection des services d’information et des infrastructures critiques ; la lutte contre la cybercriminalité ; la promotion de la confiance numérique ; le développement des compétences et la sensibilisation ; la coopération internationale et la coordination nationale. Au travers de toutes ces actions, le but est de sécuriser le cyberespace et d’amener les gens à être plus protégés. Sur le volet particulier de la « cyber escroquerie », nous avons des actions conjointes avec l’OCRC (Office Centrale de Répression de la Cybercriminalité, ndlr) ainsi que la CRIET (Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme, ndlr) et toutes les unités d’investigation en termes d’appui aux enquêtes qui sont effectuées par le pôle sécurité numérique. Pour la population, il y a eu des sensibilisations, comme cela a été le cas l’année dernière avec le lancement de la campagne PARE (Protégé, Alerté, Responsabilisé, Eduqué, ndlr) qui s’est principalement déroulée sur les réseaux sociaux, à travers plusieurs canaux et en plusieurs langues sous un format assez ludique destiné à sensibiliser les gens à la protection de l’enfance en ligne aux menaces du cyberespace et aux arnaques en tout genre.
WAT : Comment travaillez-vous avec d'autres organisations internationales pour renforcer la cybersécurité dans la région et garantir une cybersécurité mondiale efficace ?
OMF : Nous avons eu de très bons rapports avec diverses entités internationales. J’en veux pour exemple notre adhésion il y a environ deux ans au FIRST (Forum international des équipes de réponse aux incidents de sécurité informatique), qui permet d’avoir un réseau étendu dans tous les pays où vous pouvez avoir de l’aide à des niveaux de compétences quand vous êtes attaqué et quand vous avez besoin d’une information dans le cadre d’une investigation. Nous travaillons beaucoup avec des organisations telles que le Conseil de l’Europe, INTERPOL, la CEDEAO, et nous avons aussi quelques accords bilatéraux avec le Burkina Faso, la Tunisie et même la Chine, qui nous permettent d’avoir des informations en temps réel, sur les attaques qui viennent de ces pays. Nous avons aussi l’AfricaCERT qui est le rassemblement à l’échelle africaine des équipes de réponse aux incidents de sécurité informatique.
Nous travaillons actuellement à la ratification des conventions internationales d’entraide dans la lutte contre la cybercriminalité, comme la convention de Malabo ou la convention de Budapest, dont le Bénin est déjà signataire pour l’un et observateur pour l’autre.
WAT : Comment évaluez-vous l'état de préparation des entreprises et des institutions publiques au Bénin pour faire face aux attaques de cybercriminels ?
OMF : Comme je le disais tantôt, il y a différents niveaux, il serait donc difficile de donner une réponse pour toutes les strates de la société béninoise, mais je vous ai parlé tout à l’heure de ce que je pensais au niveau de l’Etat. Celui-ci est concerné par deux politiques principalement à savoir la politique de sécurité des systèmes d’information de l’Etat qui est déjà dans sa phase de mise en œuvre au niveau d’à peu près 300 entités publiques, avec un focus sur 40 structures prioritaires qui seront conformes aux normes d’ici deux ans et auront un niveau de préparation correct face aux attaques cybercriminelles. Nous avons aussi la politique de protection des infrastructures critiques qui s’occupera de toutes les infrastructures d’importance vitale dans le pays et qui ont une dépendance technologique. Nous allons mettre des règles encore plus strictes pour ces entités-là, de manière à ce que le fonctionnement du pays soit protégé.
WAT : On peut donc dire qu’au plus haut sommet de l’Etat, le Bénin est dans une phase proactive de préparation aux attaques cybercriminelles ?
OMF : Tout à fait. Il reste cependant que toutes ces mesures atteignent toutes les strates de la société, toutes les entreprises et tous les secteurs.
WAT : Quels sont, selon vous, les axes d’amélioration possible de la lutte contre la cybersécurité ?
OMF : Nous avons eu le 20 avril dernier, un atelier de révision de la stratégie nationale de sécurité numérique, qui a réuni tous les acteurs et des consultants internationaux pour que nous réfléchissions aux enjeux du moment face aux changements de contexte. La stratégie que nous avions élaborée pour une durée de trois ans arrive à son terme, donc nous avons décidé de l’étendre encore pour deux ans et de rajouter de nouvelles actions qui nous permettront d’être plus dans les enjeux du moment. Ces enjeux du moment sont essentiellement l’éclosion d’un écosystème d’acteurs dans la cybersécurité, le renforcement de la lutte contre la cybercriminalité et les efforts à faire pour que chaque entité soit conforme aux politiques qui sont édictées.
WAT : Comment voyez-vous l'avenir de la cybersécurité au Bénin ?
OMF : Aujourd’hui le Bénin est déjà en quelque sorte un leader dans la sous-région en matière de cybersécurité. Beaucoup de pays prennent exemple sur ce que nous avons fait. Nous sommes régulièrement cités car nous avons pris les bonnes actions, au bon moment et avec les bonnes dispositions en termes d’accompagnement financier etc. Donc, c’est vrai que je ne peux pas dire que l’avenir de la cybersécurité au Bénin est garanti car cela tient toujours à l’effort des décideurs qui sont en place, mais aujourd’hui je pense qu’avec les dispositions qui sont prises telles que le code du numérique, la cybersécurité est sur une bonne lancée et a une certaine garantie de prospérer dans notre pays. De plus, avec les talents qu’on voit émerger au Bénin et qui régulièrement occupent le Top 5 des concours internationaux, tous les ans et plusieurs fois par an, je pense qu’on est sur une lancée où le Bénin pourra garder sa position de leader autant dans les initiatives gouvernementales que dans le vivier de compétences qui est en train de se créer.
WAT : Pensez-vous que les nouvelles technologies, telles que l'Internet des objets (IoT) et l'intelligence artificielle, auront un impact réel et majeur sur la sécurité informatique ?
OMF : Oui, même si je pense que cela viendra moins rapidement qu’on peut le faire croire et parce que ces technologies sont déjà même présentes dans les usages sans que cela ne se voie tellement. Donc le changement drastique de paradigme qu’on nous promet dans la cybersécurité ne va pas forcément arriver tout de suite à mon avis, mais je peux me tromper. Ce qu’il faut par contre c’est que les acteurs soient préparés à ces nouveaux contextes. L’exemple le plus simple est celui des attaques cryptographiques post-quantiques. Aujourd’hui, les mots de passe ou les chiffrements qui résistent pendant des centaines d’années à des tentatives de casse, ne tiennent plus 15 minutes face à des ordinateurs quantiques. Donc la question est de savoir comment faire aujourd’hui pour ne pas être en retard sur ces choses-là, comment faire pour que l’IA ne nous emmène pas à prendre des mauvaises décisions parce que la source de la donnée serait fausse ou mal qualifiée. Il faut qu’on se prépare tout de suite à être prêt à faire face à ces challenges.
Interview réalisée par Moutiou Adjibi Nourou et Muriel Edjo
Pour réussir l’inclusion numérique de la population et la transformation 4.0 du continent, la Smart Africa Alliance a besoin de la collaboration de plusieurs acteurs. L’organisation publique-privée a récemment signé plusieurs partenariats à cet effet.
Dans le cadre de la 6e édition du Transform Africa summit, qui s'est ouvert le 26 avril au Zimbabwe et s'achève aujourd'hui 28 avril, la Smart Africa Alliance a signé plusieurs accords de partenariat. Ils permettront à l'organisation panafricaine qui promeut la transformation numérique du continent dans tous les secteurs clés de renforcer cette vision prioritaire.
Parmi les accords signés, figurent des partenariats avec Internet Society, Hitachi Systems Security, Estonian ICT, l'université de Zhejiang et Innovation for Policy foundation (i4Policy).
Avec Internet Society, Smart Africa a signé un protocole d’entente visant à collaborer sur divers aspects, notamment le développement de réseaux communautaires, la mesure de la résilience et de la fiabilité d'Internet et le renforcement des capacités.
Smart Africa and Internet Society signed #MoU to collaborate in various aspects, including community network development, measuring internet resilience and reliability, and capacity building. #TAS2023 #digitaltransformation pic.twitter.com/roiPvuMCPj
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) April 27, 2023
Avec la société canadienne Hitachi Systems Security, Smart Africa ambitionne d'assister et de soutenir le cyberespace africain entre autres.
Smart Africa and @HitachiSysSec enter #MoU to assist and support Africa’s secure #digitaltransformation and to secure the African cyberspace to facilitate the realization of the African Continental Free Trade Area and Digital Single Market #TAS2023 pic.twitter.com/BtLgH6XXGa
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) April 27, 2023
L’accord avec Estonian ICT, une association estonienne des technologies de l'information et des télécommunications, prévoit la conception, le développement, le déploiement et l'exploitation d'infrastructures publiques numériques sur le continent.
Estonian Association of Information Technology & Telecommunications @EstonianIct signed a #MoU with Smart Africa Alliance to collaborate on the design, development, deployment and operation of digital public infrastructure for the common good. #TAS2023 pic.twitter.com/tJKImaC6n5
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) April 27, 2023
La collaboration avec l'Université de Zhejiang contribuera à la production et à la diffusion des connaissances à travers la Smart Africa Digital Academy (SADA).
Smart Africa has signed today an agreement with Zhejiang University to facilitate the production and dissemination of knowledge through our capacity-building vehicle @SADASmartAfrica pic.twitter.com/U7h555FHbj
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) April 27, 2023
Avec Innovation for Policy foundation, la Smart Africa envisage une collaboration sur divers sujets conformes à leur vision et mission respectives. I4Policy milite et fait du lobbying pour l'adoption de politiques favorables à l'innovation dans divers secteurs, notamment le numérique.
Innovation for Policy Foundation @i4policy and Smart Africa Alliance entered into #MoU to collaborate on various topics consistent with their respective vision and mission. #TAS2023 #digitaltransformation pic.twitter.com/VkDYQYfGvj
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) April 27, 2023
Signalons que ces nouvelles collaborations s'ajoutent à celle signée le mardi 25 avril avec le Fond africain de développement (FAD) pour le lancement du projet IDECT visant à booster le commerce électronique en Afrique
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Un mois après son partenariat avec la Banque nationale d’Egypte axé sur la numérisation de l’économie locale, Mastercard signe un nouveau partenariat avec egabi. Cette initiative permettra aux consommateurs d’avoir accès plus rapidement aux prêts numériques.
La société égyptienne de développement de logiciels egabi FSI et la société Mastercard ont signé un partenariat en vue d’étendre l'accès aux solutions de prêt numériques à travers l'Afrique, l'Europe de l'Est et le Moyen-Orient. L’information a été rendue publique par Mastercard le jeudi 27 avril.
Cette nouvelle collaboration entre egabi FSI et Mastercard permettra de numériser l'espace de prêt et introduire de nouveaux produits innovants tels que le buy now pay later (BNPL), les plans de microfinance pour PME…
Selon Ahmed Sameh, PDG d'egabi FSI, le partenariat avec Mastercard « reflète la confiance des institutions financières mondiales dans egabi FSI en tant que facilitateur de technologie fintech et la qualité des produits d'egabi. Ce partenariat ouvrira la voie à une plus grande couverture du marché et avec Mastercard, nous serons en mesure de redéfinir l'industrie du prêt numérique dans la région ».
Dans le cadre de ce partenariat, Mastercard activera les capacités et les actifs de prêt numérique d'egabi pour fournir une proposition de prêt de bout en bout aux institutions financières et aux sociétés de technologie financière. Ceci en offrant les produits Digital first de Mastercard aux émetteurs désireux d'entrer dans l'espace de prêt numérique.
Ce partenariat stratégique avec egabi FSI fait suite aux partenariats initiés par Mastercard en Egypte avec pour objectif de connecter et d'alimenter une économie numérique inclusive qui profite à tous, partout, en rendant les transactions sûres, simples, intelligentes et accessibles. En mars, Mastercard avait déjà annoncé un nouveau partenariat avec la Banque nationale d'Egypte (NBE) portant sur la numérisation de l’économie égyptienne à un niveau supérieur. Cinq mois plus tôt, en octobre, l’entreprise lançait un partenariat avec les banques égyptiennes pour le renforcement des fintech dans le pays.
Samira Njoya
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L’Egyptien Ahmed Refaat permet aux familles de mieux gérer leurs finances
Le commerce électronique est souvent présenté comme une voie de l'avenir en Afrique. Le secteur a connu une croissance exponentielle ces dernières années et devrait davantage se développer selon la Société financière internationale (SFI).
Le Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD), et la Smart Africa Alliance ont annoncé, le mardi 25 avril, la signature d’un protocole d’accord pour le lancement du projet IDECT (Institutional Support for Digital Payments and e-Commerce Policies for Cross-Border Trade Project) visant à rationaliser les politiques de commerce numérique et d'e-commerce dans dix pays africains.
Le protocole d’accord a été paraphé au Zimbabwe par Lacina Koné (photo, à gauche), le directeur général de Smart Africa, et Leïla Mokaddem, la directrice générale de la Banque africaine de développement pour la région de l'Afrique australe, en marge de la 6e édition du Sommet Transform Africa (TAS) qui se tient jusqu’au vendredi 28 avril à Victoria Falls.
African Development Bank and #SmartAfricaAlliance launch $1.5 million project to enhance digital trade and e-commerce ecosystems across Africa. #TAS2023 #digitaltransformation pic.twitter.com/uEOOnhkGCV
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) April 25, 2023
Commentant le protocole d’accord, Leïla Mokaddem a déclaré que « cette initiative soutiendra le développement de politiques de paiement électronique harmonisées, le renforcement des capacités et des cadres sensibles au genre, pour finalement favoriser un écosystème de commerce numérique qui génère des opportunités d'emploi à travers le continent ».
Selon le communiqué de la BAD, le projet IDECT évaluera les lacunes des politiques dans les écosystèmes du commerce numérique et du commerce électronique de la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Ghana, le Liberia, l'Ouganda, le Soudan du Sud, le Zimbabwe, la République du Congo, São Tomé et Príncipe et la République démocratique du Congo.
Le projet d’une durée de 3 ans sera exécuté par la Smart Africa Alliance depuis Kigali au Rwanda et financé conjointement par le Fonds africain de développement et la Smart Africa.
A terme, les programmes de l’IDECT devraient toucher 600 participants, dont 60 % de femmes et de jeunes. De plus, un programme de formation en ligne certifié sera conçu pour 2 500 participants, dont 60 % seront des femmes. Ce programme tiendra compte de la dimension de genre et abordera les défis spécifiques auxquels sont confrontées les femmes dans les domaines du commerce électronique et du commerce numérique.
Samira Njoya
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Recapitaliser la société nationale La Poste pour la sauver des difficultés est l’une des préoccupations du gouvernement sénégalais. L’une des solutions proposées pour la relance s’avère être la numérisation des services.
Le directeur général de La Poste du Sénégal, Mohamadou Diaite, et le directeur général d'Orange Finances Mobiles Sénégal, Cheikh Tidiane Sarr, ont signé le mardi 25 avril à Dakar une convention de partenariat visant à unir les deux entreprises pour la réalisation de projets innovants.
Ce mardi 25 avril 2023, Monsieur Mahamadou DIAITE, Directeur Général du Groupe La Poste, a procédé à la signature d’une convention qui unit la SN La Poste au Groupe Orange Finances Mobiles Sénégal, représenté par son Directeur Général Monsieur Cheikh Tidiane Sarr. pic.twitter.com/nMiotYQO4O
— La Poste Sénégal (@LaPosteSn) April 26, 2023
« Au-delà des retrouvailles de ces deux entités, sœurs, ce modèle de partenariat unique s’oriente vers la gestion du client et sa prise en charge par des services innovants et inclusifs tels que formulés dans le Plan Stratégique d’Expansion (PSE-La Poste) », a expliqué La Poste sur Twitter.
Depuis quelques mois, le gouvernement sénégalais s’est donné pour ambition de redresser La Poste et relancer ses activités. Pour ce faire, les acteurs du secteur ont mis sur pieds un Plan Stratégique d’Expansion visant à transformer l’opérateur public du service postal, moderniser le centre de tri et le centre de courrier hybride, mettre en place un centre de relation clientèle moderne, améliorer des process, produits et services existants et mettre en place des services innovants.
Pour réaliser ces objectifs, l’opérateur public du service postal s’est allié à des partenaires de choix, dont les plus récents sont Orange Finances Mobiles et Ecobank.
Le nouveau partenariat permettra ainsi à La Poste de profiter de l’expérience d’Orange dans la mise en place des services et des produits innovants. Orange quant à lui profitera des « différents atouts de La Poste, tels que sa proximité avec les populations, l’extension de son réseau lui permettant d’être un allié sûr au regard du contexte actuel qui prévaut dans un secteur aussi dynamique que celui du Mobile Money qui est en pleine mutation », a indiqué La Poste sur les réseaux sociaux.
Samira Njoya
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Le faible taux de pénétration d’Internet et la demande croissante pour le haut débit ont attiré de nombreux investisseurs internationaux et locaux en République démocratique du Congo. Pour satisfaire la population, les entreprises s’unissent et développent des stratégies communes.
CSquared, une société spécialisée dans la construction et l’exploitation de réseau de fibre optique en Afrique, et Raxio, un opérateur de gestion de centres de données à travers l’Afrique, ont signé le vendredi 21 avril à Kinshasa un protocole d’accord visant à améliorer la connectivité Internet en République démocratique du Congo.
RAXIO RDC et CSquared s'allient pour renforcer la connectivité de tous les centres de données Raxio en RDC, avec un impact majeur sur l'expérience digitale et l'utilisation d'Internet. Objectif : soutenir la transformation digitale du pays avec des infrastructures de pointe. pic.twitter.com/Chb8fakUBm
— Raxio RDC (@RaxioR) April 24, 2023
Yannick Sukakumu (photo, à gauche), le directeur général de Raxio en RDC, explique que le protocole d’accord apporte la pièce manquante à Raxio pour servir ses clients dans le pays. Il permettra à CSquared RDC de connecter les différents centres des données Raxio afin de permettre à tous les clients de bénéficier de la meilleure connexion Internet.
Le partenariat s’inscrit dans le cadre de l’ambition de Raxio visant à déployer un certain nombre des centres de données pour pouvoir héberger des équipements informatiques, des infrastructures critiques de communication, entre autres. Pour CSquared, cette collaboration fait partie d’une stratégie cohérente visant à étendre son empreinte à toute l’Afrique dans un contexte marqué par la forte demande en connectivité à haut débit sur le continent.
« En mettant en place les infrastructures telles que la fibre optique et des centres de données, en les connectant avec les solutions et services technologiques existant, nous pensons que cela forme un écosystème qui va soutenir le développement de la créativité de nos jeunes qui en ont pertinemment besoin », a déclaré Alain Malanda (photo, à droite), le directeur-pays de CSquared RDC
Samira Njoya
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Le marché du jeu vidéo en l’Afrique prend actuellement de l'ampleur, avec l'essor du mobile et d'une communauté de joueurs de plus en plus nombreux. Il devient donc important de créer un cadre pour développer le secteur et former de futurs gamers professionnels en Afrique.
Le Comité national de promotion de l’eSport au Sénégal (CONAPES) et Sénégal Numérique (SENUM SA) collaborent désormais pour favoriser la pratique de l’eSport dans le pays.
Une convention de partenariat a été signée entre les deux organisations, le mercredi 19 avril à Dakar, visant à permettre aux gamers sénégalais de disposer du réseau des Espaces Sénégal Services (ESS) disponibles pour la promotion et le développement de l’eSport
Le Sénégal devient le 1er Pays en Afrique à lancer un réseau LAN dédié à la pratique compétitive du jeu vidéo.,L’E-Sport, à la suite de la cérémonie de signature d'une convention, ce mercredi 19 Avril 2023, entre « CONAPES » et le Sénégal Numérique SA « SENUM SA » EX ADIE. pic.twitter.com/LmnktlqwdP
— Comité National de Promotion du E-SPORT (@eSport_SNG) April 21, 2023
Sur Twitter, le CONAPES a fait savoir que ce partenariat est « une occasion pour démocratiser la pratique de l'eSport, mais également une opportunité de formation autour des métiers associés au jeu vidéo, s’inscrivant en droite ligne de l’inclusion numérique tant souhaitée, par et pour la jeunesse sénégalaise ».
Dans le cadre de ce partenariat, SENUM SA et le CONAPES mettront à la disposition des gamers un réseau de 45 espaces dédiés exclusivement à l'eSport au sein des grands Espaces Sénégal Service actuellement présents dans les 14 régions du Sénégal, et disposant de la connectivité sur 6 000 km de fibre optique et de l’Internet à très haut débit. L’objectif principal est de créer 45 Clubs eSport (Pro Gamer), 45 eLigues, et une compétition nationale d’eSport, la Senum Esport Competition (SECO).
Le partenariat donnera également accès à un vaste programme de formation et de mentoring pour le personnel du CONAPES autour des métiers liés à la pratique des jeux électroniques, sports immersifs, les cybersports, la techsport, le phygital sport incluant des technologies innovantes, notamment l’intelligence artificielle, les drones et exosquelettes…
A en croire le CONAPES, grâce à cette signature, le Sénégal devient le premier pays en Afrique à lancer un réseau LAN dédié à la pratique compétitive du jeu vidéo.
Samira Njoya
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Au cours des cinq dernières années, le soutien financier apporté aux jeunes pousses technologiques africaines a augmenté. La confiance suscitée par les innovateurs locaux ne cesse de se renforcer et d’attirer des investisseurs conscients des opportunités de l’économie numérique sur le continent.
Selon la plateforme Africa : The Big Deal, Lauch Africa est l’un des investisseurs les plus actifs dans le financement des start-up en Afrique. Depuis le lancement de ses activités à la mi-2020, ce fonds panafricain de capital risque a dépensé plus de 31 millions $ dans 133 opérations, à raison de plus d'une opération par semaine en moyenne. La majorité des opérations financières se sont situées entre 100 000 et 300 000 USD, avec un chèque médian de 250 000 USD.
22 pays sont jusqu’ici au cœur de l’activité de Launch Africa. Les start-up de quatre pays en particulier Nigeria, Afrique du Sud, Kenya et Egypte ont à elles seules confisqué 21 millions USD déjà investis par Launch Africa à travers 89 accords de financement.
Cinq autres marchés ont attiré plus d'un million de dollars : le Ghana, le Sénégal et la Côte d'Ivoire en Afrique de l'Ouest ; la Tanzanie et la Tunisie. L'équipe d'investissement est également sortie des sentiers battus en identifiant des investissements dans des pays souvent négligés tels que le Togo, le Soudan ou l'Angola.
La fintech est le secteur dans lequel Launch Africa a le plus investi avec 42 transactions (32 %) évaluées à 11 millions $ (36 % des 31 millions $) sur 13 marchés au total. Le Nigeria a représenté 13 transactions fintech.
Les autres secteurs dans lesquels Launch Africa a également beaucoup investi sont les places de marché, la logistique, le big data et les healthtech qui ont attiré chacun un total financier variant de 3 à 4 millions $ pour 15 à 20 transactions. Les transactions dans les places de marché, la logistique et le big data ont été réalisées sur près de 10 marchés par secteur. Par contre, le soutien aux healthtech a porté sur 5 marchés, avec 7 transactions en Afrique du Sud.
Muriel Edjo
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