L’Afrique dispose du plus faible taux de pénétration d’Internet dans le monde. Les autorités s’allient à divers partenaires pour améliorer ces chiffres et envisagent également des actions collectives pour atteindre leur but.
La Communauté de l'Afrique de l'Est a décidé d'investir dans la mise en place d'un satellite pour fournir Internet à toute la sous-région. Cette décision a été prise lors de la réunion ministérielle du groupe de développement de l'infrastructure des technologies de l’information et de la communication, dans le cadre des projets d'intégration du corridor nord (NCIP), qui s'est tenue les mercredi 8 et jeudi 9 novembre à Nairobi, au Kenya.
« Les ministres ont convenu d'accélérer les modalités de mise en place d'un satellite de communication à propriété régionale qui fournira des services Internet à large bande fiables et de haute qualité, ainsi que des capacités de radiodiffusion », peut-on lire dans le communiqué publié à l'issue de la réunion.
La solution collective est la plus viable puisque, selon des propos d’Amb Richard Kabonero, coordinateur des NCIP, « le coût d'un satellite est d'environ 300 millions $, ce qui est très cher pour les pays individuels, mais en tant que région, nous pouvons travailler ensemble ».
Yesterday, a meeting was held at the Ministry of ICT in Nairobi, Kenya, focusing on the development of ICT cluster infrastructure and involving heads of communication regulatory authorities.@MoICT_Ug @Tybisa @azawedde @UgandaMFA @richardkabonero pic.twitter.com/RLgbff5sSp
— Government of Uganda (@GovUganda) November 8, 2023
Les besoins en connexion Internet sur le continent sont en constante croissance avec la transformation numérique en cours. Les fournisseurs traditionnels d’accès à Internet sont incapables de couvrir toutes les zones, en l’occurrence celles rurales et enclavées, pour diverses raisons. Selon les données de DataReportal, le taux de pénétration d’Internet en Afrique de l’Est est de 23,1 % en janvier 2023. La sous-région est à la traîne par rapport aux autres parties du continent et le satellite peut être une alternative intéressante.
Par ailleurs, l’adoption de cette solution n’est pas encore à la portée de l’Africain moyen. Depuis le début de l’année, on assiste au déploiement des services du fournisseur américain d’Internet haut débit et à faible latence Starlink dans de nombreux pays africains. En plus de souscrire à un abonnement mensuel, il faudra débourser environ 372 $ pour l’acquisition du matériel dans le pays où c’est le moins cher (Nigeria) et près de 650 $ au Bénin, un pays dans lequel le service a été lancé au début de ce mois.
Adoni Conrad Quenum
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La République de Djibouti vient de rejoindre le cercle fermé des pays africains à avoir leurs propres satellites dans l’espace. Parmi ces pays se trouvent le Kenya, le Zimbabwe, l’Egypte, l’Ouganda et l’Angola.
La République de Djibouti a lancé avec succès son premier satellite, Djibouti 1A, le samedi 11 novembre, depuis la base spatiale de Vandenberg, en Californie, aux Etats-Unis d’Amérique. Le satellite a décollé à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX.
Moment historique ce soir avec le décollage réussi de DJIBOUTI-1A, notre premier satellite. Djibouti entre dans une ère spatiale, contribuant à la collecte de données cruciales pour notre nation. #djibouti #SpaceX pic.twitter.com/0yCUGaMtcO
— Ismail Omar Guelleh (@IsmailOguelleh) November 11, 2023
« Nous avons mis en place tous les éléments nécessaires pour réussir ce projet : premièrement, la sélection d'étudiants djiboutiens, parce que l'objectif était de faire le satellite mais pas de l'acheter, et de le faire fabriquer par nos étudiants pour faire ce saut technologique et dire d'une manière non inhibée que Djibouti est capable de fabriquer un satellite, de le lancer, de collecter des résultats. Il en résulte que 10 techniciens et ingénieurs ont été formés », a déclaré Nabil Mohamed Ahmed, le ministre djiboutien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le nouveau satellite est le fruit de la collaboration entre le gouvernement djiboutien et le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM) en France. L’établissement a formé, dès 2020, les ingénieurs djiboutiens qui ont conçu, construit et testé le nanosatellite. En mars dernier, Djibouti 1A a passé avec succès les tests de vibration et en juillet, il a été déclaré prêt pour le lancement.
Djibouti 1A sera utilisé à des fins de recherche spatiale et de communication. Il recueillera les données nationales en temps réel des stations climatologiques et sismiques, notamment la température, la pluviométrie, la profondeur des cours d'eau et l'hydrométrie, afin d'aider à stimuler la production agricole et à surveiller les changements environnementaux.
Samira Njoya
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Dans le but d’accélérer leur transformation numérique, les pays africains effectuent des partenariats stratégiques. Le Rwanda s’est tourné vers un pays du Moyen-Orient.
Paula Ingabire (photo, à droite), ministre rwandaise des Technologies de l’information et de la communication et de l’Innovation, et Mohammed bin Ali Al Mannai (photo, à gauche), ministre qatari des Communications et des Technologies de l'information, ont signé le jeudi 9 novembre à Kigali un protocole d’accord dans le domaine des TIC. Le but est de renforcer la collaboration des deux Etats dans les domaines de l'infrastructure à clé publique et de la formulation de politiques et de stratégies en matière de technologies de l'information et de la communication.
« Cette collaboration témoigne de notre engagement à promouvoir l'innovation et le progrès technologique aux niveaux local et international. [...] Ce partenariat vise à renforcer les synergies en vue d'une croissance et d'un développement mutuels, en encourageant l'échange de connaissances et de ressources dans divers domaines clés du secteur des technologies de l'information et de la communication », a indiqué Mohammed bin Ali Al Mannai.
Honored to have met with H.E. Mohammed bin Ali bin Mohammed Al Mannai, Minister @MCITQatar. Today we solified our shared commitment to technological progress for socio-economic development by signing an MoU on ICT cooperation. #QABF pic.twitter.com/lmxkl1ZTp0
— Ministry of ICT and Innovation | Rwanda (@RwandaICT) November 9, 2023
Comme de nombreux pays africains, le Rwanda multiplie les partenariats pour assurer sa transition numérique avec la signature de protocoles d’accord avec Nairobi et Conakry plus tôt dans l’année. En ce qui concerne l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore les villes intelligentes, les autorités rwandaises ont mené diverses actions pour développer un tant soit peu ces segments. En effet, le pays fait partie des bons élèves du continent et s’impose comme un hub technologique dans la région des Grands Lacs.
Par ailleurs, le soutien à la recherche et au développement dans le domaine de l'intelligence artificielle, l'échange d'expériences en matière de transformation numérique et de commerce électronique, la coopération dans le domaine des villes intelligentes et des flux de données transfrontaliers sont d’autres segments des TIC que prennent en compte le protocole d’accord signé.
Adoni Conrad Quenum
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Avec l’arrivée de la technologie, il est devenu indispensable pour les étudiants de côtoyer l’outil informatique. En milieu carcéral, des innovations sont en cours dans ce sens en Afrique du Sud.
La Cour suprême d’appel (SCA) sud-africaine a donné 12 mois au gouvernement pour préparer et promulguer une politique révisée pour les centres correctionnels afin de permettre aux détenus d'utiliser des ordinateurs personnels dans leurs cellules à des fins d'étude.
Désormais, un détenu inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur reconnu et qui a besoin d'un ordinateur pour ses études, aura le droit d'en utiliser un sans Internet dans sa cellule.
« Je constate que de plus en plus de matériel pédagogique est disponible sous forme électronique et que l'accès à ce matériel se fait de la manière la plus pratique et la plus économique à partir d'un ordinateur », a déclaré le juge David Unterhalter.
« Les travaux de cours sont désormais couramment composés et soumis par voie électronique. J'ai constaté que le droit à la poursuite de l'éducation inclut le droit de poursuivre effectivement cette éducation. Si un détenu dispose d'un ordinateur personnel, il s'agit d'un outil d'une valeur indispensable pour suivre de nombreux cours de formation continue », a-t-il ajouté.
La décision de réviser cette politique intervient après qu'un détenu de Johannesburg, qui purgeait une peine de 20 ans pour vol qualifié, s'était plaint d'avoir du mal à terminer son cours d'informatique parce qu'il ne pouvait pas travailler depuis sa cellule où il passait la majeure partie de son temps. En attendant l'examen de la politique, le juge a déclaré que détenu a le droit d'utiliser son PC dans sa cellule tant qu’il reste inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur ou universitaire reconnu en Afrique du Sud.
Toutefois, le détenu doit mettre l'ordinateur à disposition pour inspection à tout moment et toute violation des règles par un détenu individuel pourrait entraîner le retrait de l'ordinateur.
Samira Njoya
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Comme la plupart des secteurs, le tourisme est en pleine transition numérique. Pour réussir ce cap, certains responsables ont décidé de s’allier aux géants de la technologie pour asseoir leur stratégie.
Patricia de Lille (photo, à droite), ministre sud-africaine du Tourisme, et Alistair Mokoena (photo, à gauche), directeur national de la filiale sud-africaine de Google, ont signé le lundi 13 novembre un accord dans la ville du Cap. L’objectif est de promouvoir la nation arc-en-ciel comme une destination touristique de choix et de fournir une formation et un soutien au secteur dans le domaine numérique.
« A l'ère de la transformation numérique, la collaboration entre les géants de la technologie et les entités gouvernementales a le potentiel de remodeler les industries et d'améliorer les services publics. [...] Ce partenariat visionnaire entre Google et le ministère du Tourisme se concentre sur des échanges non monétaires afin d'exploiter les forces de chaque partie pour un bénéfice mutuel », a déclaré Patricia de Lille.
[MEDIA STATEMENT] Minister of Tourism, @PatriciaDeLille and Google sign collaborative agreementhttps://t.co/ucTyBuovTO#WeDoTourism pic.twitter.com/wnNfB7nERZ
— Dept of Tourism (@Tourism_gov_za) November 13, 2023
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre de la mission du ministère d'améliorer l’attractivité du secteur, exploiter son pouvoir technologique et augmenter le nombre d’arrivées à des fins touristiques dans le pays pour soutenir la croissance économique et la création d'emplois. Google, qui a le plus important moteur de recherches, dispose de divers outils tels que Google Arts & Culture avec lequel la firme de Mountain View peut mettre en avant les destinations touristiques du pays, ce qui incitera les internautes à développer plus d’intérêt pour l’Afrique du Sud. Les start-up opérant dans le secteur peuvent être soutenues par des programmes Google tels que l'accélérateur de start-up et le Black Founders Fund.
« En tant qu'entreprise fière d'organiser l'information mondiale et de la rendre universellement accessible et utile, nous sommes impatients de déployer divers programmes en collaboration avec le ministère, afin d'accélérer la transformation numérique dans le secteur, d'aider à développer les compétences numériques et de mettre en valeur le tourisme sud-africain grâce à notre plateforme Google Arts & Culture », a déclaré Alistair Mokoena.
Adoni Conrad Quenum
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Le Tchad a lancé en 2020 un nouveau plan stratégique de développement du numérique et des Postes, témoignant de la volonté du gouvernement de rattraper le retard technologique. Pour la mise en œuvre des projets dudit plan, le pays a besoin de partenaires expérimentés.
L’Egypte et le Tchad souhaitent collaborer dans le domaine de l’économie numérique. La question a fait l’objet de discussions entre Mahamat Allahou Taher (photo, au centre), le ministre tchadien des Télécommunications et de l’Economie numérique, et une délégation égyptienne en marge d’une réunion de travail tenue le jeudi 9 novembre à N’Djamena au Tchad.
Selon le ministère tchadien chargé de l’Economie numérique, les discussions ont porté, entre autres, sur la question de l’interconnexion en fibre optique internationale (Tchad-Egypte), la numérisation de l’administration publique tchadienne et la formation des cadres en compétences numériques.
La rencontre s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de développement du numérique et des postes (PSDNP 20-30) lancé par le gouvernement du Tchad en 2020. Elle intervient dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique dans le pays et la relance des travaux de la dorsale transsaharienne à fibre optique au Tchad.
Pour l’Egypte, la réunion cadre avec les actions engagées par le gouvernement pour réaliser sa stratégie de transformation numérique dénommée « Digital Egypt 2030 ». Pour y parvenir, Le Caire multiplie les partenariats avec des pays avec lesquels il entretient de bonnes relations.
La collaboration entre les deux pays devrait permettre au Tchad de profiter pleinement de l’Egypte qui est déjà très avancée dans sa transformation numérique, notamment dans l’e-gouvernance et dans la fourniture de la connectivité à haut débit. Le pays prévoit de délivrer des licences de réseau 5G aux opérateurs télécoms d’ici décembre. Pour ce qui est de la fourniture des services en ligne, le pays a lancé depuis 2019 la dématérialisation de la plupart de ses services publics. L’initiative lui a valu en 2022, le 6e rang sur 16 pays africains champions de l’administration électronique en Afrique selon les Nations unies.
Samira Njoya
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Le Nigeria fait partie des pays africains disposant des écosystèmes technologiques les mieux avancés. Pourtant, les autorités multiplient les actions pour améliorer cet écosystème.
Bosun Tijani (photo), ministre nigérian des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique, a révélé le mardi 7 novembre lors de la réunion du Conseil national nigérian des responsables des TIC des ministères, départements techniques et agences du pays l’obtention d’un montant de 1 milliard de nairas (environ 1,2 million $) pour le programme Trois millions de talents techniques. Les fonds, provenant d’une entreprise privée, contribueront à la mise en place d'un réseau de talents techniques au Nigeria afin de renforcer l'économie numérique.
« Lorsque j'ai pris mes fonctions et que j'ai dit que le ministère allait former 3 millions de personnes, nous n'avions pas les ressources nécessaires, mais chaque jour, des entreprises et des organisations viennent soutenir l'initiative.Le ministère n'avait pas de budget pour exécuter le projet, mais aujourd'hui, une entreprise va nous donner 1 milliard de nairas pour ce projet », a indiqué Bosun Tijani.
I take my role as chairman of the Nigeria National Council of ICT Heads in MDAs as a significant opportunity to work with ICT heads across government to inject innovation into public service. Speaking yesterday at the meeting of the council in Abuja, I stressed the importance of… pic.twitter.com/Hk9XAmhKiv
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) November 8, 2023
Depuis sa nomination en août dernier, le ministre nigérian a mené diverses actions pour dynamiser le secteur technologique de son pays avec l’aide du gouvernement et de différents partenaires techniques et financiers. D’ailleurs, le pays a mobilisé 500 millions $ dès la prise de fonction de Bosun Tijani dans le but de soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat dans le secteur du numérique. En septembre dernier, il a signé un partenariat avec Central Square Foundation, une organisation non gouvernementale indienne, dans le but de mettre sur pied des solutions pour faciliter l’enseignement et l'apprentissage au Nigeria à travers les nouvelles technologies.
Toutefois, Bosun Tijani n’est pas satisfait des réalisations des autorités locales. Il s’est montré quelque peu acerbe en soulignant lors de la réunion que « le gouvernement nigérian devrait disposer d'un institut de recherche technologique digne de ce nom, mais il incombe à ce conseil de veiller à ce que le projet d'économie numérique de cette administration soit effectivement mis en œuvre ».
Adoni Conrad Quenum
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L’Afrique reste la région du monde où les enjeux de santé sont les plus importants et critiques. Une bonne utilisation du numérique dans ce domaine pourrait constituer une chance pour le développement des systèmes de santé sur le continent.
Les Seychelles veulent accélérer la numérisation de leurs services de santé. Le pays a décidé d'évaluer la maturité de son système de santé numérique par un outil développé en partenariat par le Secrétariat du Commonwealth, le Commonwealth Centre for Digital Health (CWCDH), et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’information a été révélée lors d'un récent atelier de quatre jours tenu à Mahé en présence des responsables de la santé du pays, des représentants du Commonwealth et des partenaires internationaux.
#Seychelles has joined the list of countries seeking to assess their 'digital health readiness' using a tool developed in partnership between the #Commonwealth Secretariat, @CWCDH_info and @WHO.
— The Commonwealth (@commonwealthsec) November 7, 2023
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S’exprimant sur le sujet, la ministre de la Santé des Seychelles, Peggy Vidot, a fait savoir que l’outil permet de mesurer les progrès de la transformation numérique du secteur. « En cette ère marquée par des progrès technologiques rapides, l'intégration de solutions de santé numérique apparaît comme un impératif critique. Les Seychelles s'engagent dans un voyage de transformation, en tirant parti de la puissance de l'innovation numérique pour renforcer notre système de santé ».
Les premières conclusions de l'évaluation, ont déterminé entre autres que le gouvernement des Seychelles a réalisé des progrès significatifs dans ses efforts visant à renforcer les systèmes de santé numériques, notamment en investissant dans un système d'information sur la santé électronique.
Les résultats ont également souligné qu’il reste beaucoup à faire, notamment mettre en place des systèmes de feedback des utilisateurs et des patients dans les solutions numériques, adopter des normes pour l’infrastructure réseau et la formation, veiller à ce que le suivi et l’évaluation fassent partie de la mise en œuvre des projets, cartographier les solutions, politiques et lignes directrices numériques existantes dans une stratégie de santé numérique, mettre en place une législation en matière de stockage et de sécurité des données.
Samira Njoya
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Après de nombreuses années d’instabilité politique, la Somalie fait de plus en plus parler d’elle pour les actions des autorités visant à développer le pays. Elles sont particulièrement concrètes dans le secteur technologique.
Le ministère somalien des Communications et de la Technologie a annoncé le mardi 7 novembre la signature d’un mémorandum d’entente avec l’Union internationale des télécommunications lors de l’édition 2023 du Forum régional de développement de l’UIT pour les Etats arabes à Manama au Bahreïn. L’objectif est de faire progresser le développement numérique, les politiques en matière de TIC, la cybersécurité, le renforcement des capacités, le renforcement de l'infrastructure numérique et la connectivité dans le pays.
« Le gouvernement de Somalie renforce la coopération de l'UIT, cet accord est utilisé pour promouvoir le processus de modernisation et de changement en Somalie, qui vise à construire et développer le changement qui conduit au développement durable de la technologie et du numérique », a indiqué Jama Hassan Khalif, ministre somalien des Communications et de la Technologie.
.@MoCTSomalia has signed a significant Framework Cooperation Agreement with the International Telecommunication Union @ITU. This historic cooporation aims to advance digital development, ICT policies,cybersecurity,capacity building, strengthening digital infrastructure, and….. pic.twitter.com/GjNI5GBFxb
— Ministry of Communications & Technology (MoCT) (@MoCTSomalia) November 7, 2023
Malgré un contexte politico-sécuritaire difficile, la Somalie fait le nécessaire pour s’accrocher au train de la révolution numérique en cours sur le continent. Le pays multiplie les actions depuis quelques années, conformément à sa Politique et Stratégie TIC 2019-2024, et divers partenaires techniques et financiers accourent pour soutenir les efforts des autorités locales.
En octobre 2022, l'Union européenne, Expertise France (EF), l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) et l’International and Ibero-American Foundation for Administration and Public Policies (FIIAPP) ont lancé le programme « Digital for Development – D4D » d’un budget de 11 millions d’euros pour soutenir la transformation numérique de plusieurs pays de la Corne de l’Afrique, dont la Somalie. En septembre dernier, elle a lancé une consultation pour le futur déploiement de l’Internet de cinquième génération dans le pays et a lancé son système d'identification national.
Avec moins de 2 millions d’utilisateurs d’Internet et un taux de pénétration de 9,8%, ce nouvel accord devrait permettre, entre autres, de réduire la fracture numérique et de favoriser le progrès technologique du pays. Notons que le pays fait toujours partie des mauvais élèves du continent en matière d’e-gouvernement, selon l’édition 2022 du rapport « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government » du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA).
Adoni Conrad Quenum
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Lors du sommet Etats-Unis - Afrique en décembre 2022, Cisco Systems avait annoncé une contribution en nature de 200 millions de dollars en Afrique. Un an après cette annonce, les retombées sont déjà visibles.
La multinationale technologique Cisco a récemment inauguré un sixième centre d’incubation de petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique du Sud, en partenariat avec Mafikeng Digital Innovation Hub (MDIHub), un centre techno innovant de coworking basé à Mahikeng.
Le nouveau hub baptisé EDGE Centre pour Experience, Design, GTM (Go to Market), and Earn a pour objectif de soutenir le développement des PME à l'ère numérique, en les aidant à accéder aux technologies de pointe en matière de connectivité et de mise en réseau.
We are launching on friday pic.twitter.com/oHMrg71heE
— MDiHub (@MafIHub) November 1, 2023
« Il est essentiel d'apporter l'expérience Cisco EDGE aux régions, y compris le Nord-Ouest, pour donner aux Sud-Africains une chance de participer à l'économie numérique mondiale. Chez Cisco, nous pensons que la technologie joue un rôle essentiel dans la construction d'un avenir inclusif pour tous. En connectant les personnes et les entreprises via l'écosystème et les plateformes Cisco, nous créons un impact réel et aidons à préparer le pays à un avenir numérique », a expliqué Clayton Naidoo, directeur principal de l'accélération numérique au niveau national chez Cisco Afrique.
Le nouveau centre lancé par Cisco s’inscrit dans le cadre de son programme nommé Country Digital Acceleration (CDA), introduit en Afrique du Sud en 2019. Le programme mondial a pour but de mettre en place des centres EDGE ayant pour objectif de contribuer à la transformation numérique sécurisée des gouvernements et des entreprises.
Le centre servira d'espace de partage de connaissances commerciales pour stimuler l'innovation des entreprises. Il proposera également une formation aux compétences numériques par l'intermédiaire de la Cisco Networking Academy, un programme de formation à l'informatique et à la cybersécurité qui s'associe à des établissements d'enseignement dans le monde entier.
Soulignons qu’en Afrique du Sud, Cisco a déjà formé près de 260 000 apprenants dans le cadre de ce programme, avec un fort taux de participation féminine de 50 %.
Samira Njoya
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En début de semaine, Ethiopiens et Indiens se sont réunis dans le cadre de la sixième session du Comité commercial mixte Inde-Ethiopie. Plusieurs décisions ont été prises au cours du sommet.
L’Inde a sollicité la collaboration de l’Ethiopie pour la mise en place d’une interface de paiement entre les deux pays ; c'était lors du Comité commercial mixte Inde-Ethiopie qui s’est tenu les lundi 6 et mardi 7 novembre à Addis Abeba en Ethiopie. L’objectif est de résoudre tous les problèmes entravant le commerce bilatéral et de faciliter la promotion de leurs échanges commerciaux.
« La partie indienne a invité la partie éthiopienne à collaborer sur l'interface de paiement unifiée (UPI) de l'Inde et sur l’EthSwitch de l'Ethiopie. Elle a exhorté l'Ethiopie à étudier la possibilité de régler les transactions commerciales dans la monnaie locale, ce qui contribuerait à stimuler le commerce bilatéral et à préserver les devises étrangères », indique un communiqué. Notons que l’EthSwitch est le commutateur de paiement national d'Ethiopie ; il est détenu entre autres par toutes les banques (privées et publiques) opérant dans le pays et par la Banque nationale d'Ethiopie.
Les deux pays ont conclu un accord commercial en 1997 pour renforcer leur coopération économique et commerciale. En 2022-2023, plus de 642,5 millions $ d’échanges commerciaux ont été effectués entre les deux pays, et plus de 5 milliards $ d’investissement ont été réalisés par des entreprises indiennes dans l’ancienne Abyssinie a ce jour.
En août dernier, Addis Abeba fait partie des six pays à rejoindre les BRICS, un groupe de pays en développement qui prône un nouvel ordre mondial économique. L’Inde fait partie des pays fondateurs de cette alliance avec le Brésil, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud.
Par ailleurs, la nouvelle passerelle, avec les paiements en monnaie locale, devrait permettre notamment de stimuler les investissements indiens en Ethiopie.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis quelques années, la plupart des pays africains sont en transition numérique. Ils prennent des décisions stratégiques et lancent des outils numériques à cette fin.
Bola Tinubu (photo), le président de la République fédérale du Nigeria, a lancé le lundi 6 novembre à Abuja le système électronique d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques vitales (e-CRVS). C’est le fruit de la collaboration entre de la Commission nationale de la population (NPC), l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et Barnksforte Technologies Limited, une entreprise spécialisée dans la fourniture de solutions technologiques en Afrique et dans le monde.
PRESS RELEASE
— National Population Commission (@natpopcom) November 6, 2023
Launching of the National Geospatial Data Repository, the Digital Civil Registration & Vital Statistics System and the Inauguration of the National CRVS Coordination Committee pic.twitter.com/tCBZtgPgUx
Ce nouvel outil technologique devrait contribuer à l’atteinte de l'objectif de développement durable (ODD) 16.9.2 relatif à l'identité légale pour tous. Outre l’e-CRVS, le Référentiel national de données géospatiales et le Comité national de coordination sur le système d'enregistrement des faits d'état civil ont été également lancés lors du même événement.
« La numérisation de l'état civil au Nigeria va au-delà de la technologie ; c'est un engagement envers les générations futures. Maintenant l'existence de chaque enfant sera reconnue, marquant une nouvelle ère où chaque événement important de la vie informe le développement de notre Nation », a indiqué Cristian Munduate, représentante de l'UNICEF au Nigeria.
En octobre 2022, les ministres africains chargés de l’état civil se sont réunis à Addis-Abeba pour réfléchir aux progrès et accélérer les efforts vers 2030 grâce à des systèmes réformés. La conférence visait à fournir une plateforme dynamique pour l’éducation, la sensibilisation, le partage de connaissances et d’expériences sur le CRVS, les processus et produits d’identité juridique. C’est dans ce cadre que les autorités nigérianes ont pris les devants pour la mise en place de leur e-CRVS, ce qui permettra entre autres de recueillir des informations telles que l'enregistrement des naissances, l'enregistrement des enfants mort-nés, l'attestation de naissance, l'adoption, la notification de mariage, la notification de divorce, la migration ou encore les actes de décès.
Speech: Press Briefing on the Presidential Launch of the Electronic Civil Registration and Vital Statistics System and National Geospatial Data Repository delivered by the NPC Chairman, Hon. Nasir Isa Kwarra, fnsa at the NPC's Headquarters, Abuja today, 6th November 2023. pic.twitter.com/wSssvUzGeA
— National Population Commission (@natpopcom) November 6, 2023
« Il s'agit d'accélérer l'amélioration des systèmes d'enregistrement de l'état civil et de statistiques vitales au Nigeria sur une période de dix ans, de 2023 à 2030, afin d'atteindre l'objectif de développement durable 16.9.2 — l'identité légale pour tous, y compris l'enregistrement des naissances », explique Nasir Isa Kwarra, président de la Commission nationale de la population.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le but d’offrir plus de services à ses clients, la start-up Gozem a décidé d’investir un autre segment de l’écosystème technologique. Elle a opté pour une fusion-acquisition.
Moneex, une fintech béninoise spécialisée dans les technologies financières, a annoncé le mercredi 8 novembre son acquisition par la start-up togolaise d’e-mobilité Gozem. Le montant de l’opération n’a pas été divulgué. L’objectif est de lancer la fonctionnalité Gozem Money, une offre de services financiers, dans les pays d’Afrique francophone.
« L'expansion de nos services financiers grâce à la solution Gozem Money représente la prochaine étape de notre engagement continu à fournir des services numériques essentiels à nos utilisateurs en Afrique. Avec l'intégration de l'équipe Moneex à nos rangs, nous sommes prêts à accélérer l'introduction de nos offres fintech innovantes sur le marché », a indiqué Martial Konvi (photo, à gauche), directeur produits de Gozem.
Depuis sa création, Gozem a levé 11,7 millions $ pour accélérer sa croissance sur le continent. La start-up d’e-mobilité, lancée en 2018 et basée au Togo et à Singapour, est présente sur plusieurs marchés d’Afrique francophone tels que le Bénin, le Togo, le Cameroun. Elle a su ajouter divers services, tels que la livraison de colis, la commande de nourritures ou encore l’e-commerce, à son application mobile devenant ainsi une super application.
Quant à Moneex, la fintech créée par Florent Ogoutchoro et Henry Ukoha, elle propose des comptes multidevises à ses clients, ce qui permet de convertir des fonds aux meilleurs taux, de recevoir des paiements internationaux et de payer pour des biens et services à travers le monde.
Pour rappel, le secteur des technologies financières est le plus attrayant en Afrique. Entre juillet 2021 et juin 2023, les fintech africaines ont levé 2,7 milliards $, selon le rapport « Finnovating for Africa : Reimagining the African financial services landscape 2023 » publié par Disrupt Africa.
Adoni Conrad Quenum
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Alors que la transformation numérique s’accélère en Afrique, il devient plus qu’important de former tous les acteurs aux compétences nécessaires pour cette mutation. Des partenariats se multiplient dans ce sens dans le continent.
Le ministère zimbabwéen chargé des TIC, des Services postaux et des Services de messagerie a signé un protocole d'accord avec la Computer Society of Zimbabwe (CSZ), un organisme professionnel regroupant des professionnels des TIC.
L’accord signé en marge du sommet annuel CSZ 2023, qui s’est tenu du mercredi 1er au dimanche 5 novembre, vise à s’assurer que tous les fonctionnaires obtiennent la certification internationale d’informatique ICDL.
« L'objectif du protocole d'accord est de faire en sorte que les fonctionnaires maîtrisent le numérique, ce qui permettra à l'avenir de disposer d'une population numérique. Ce protocole d'accord garantit des améliorations. Il garantit l'amélioration de la culture numérique dans le secteur public, ce qui se traduira par une nation numériquement qualifiée à l'avenir », a déclaré Viola Dondo, la directrice exécutive de CSZ.
Dans le cadre de l’accord, la CSZ aidera le ministère des TIC à veiller à ce que la certification ICDL soit mise en œuvre. L’objectif est de faire en sorte que tous les fonctionnaires soient certifiés dans les modules ICDL recommandés par la CSZ.
Le certificat comporte une série de programmes qui répondent aux exigences du monde numérique d'aujourd'hui. Le module ICDL Workforce par exemple permettra aux fonctionnaires d'atteindre la norme numérique requise sur leur lieu de travail.
Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique du gouvernement zimbabwéen. L’objectif est de faire participer tous les acteurs à la numérisation en cours dans le pays.
« Mon ministère s'attend à ce que la CSZ continue à participer au projet "Smart Zimbabwe 2030", qui met l'accent sur le partage des infrastructures, le renforcement des compétences et des capacités, les politiques et les réglementations », a déclaré Tatenda Matevera (photo), ministre des TIC.
Samira Njoya
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