Depuis 2020, de nombreux projets de développement de l’e-gouvernement sont en chantier en Mauritanie. Le gouvernement qui a compris l’urgence de moderniser son administration publique durant la crise de Covid-19 privilégie les partenariats stratégiques.

Le gouvernement mauritanien a signé deux protocoles d’accord avec des entreprises émiraties pour accélérer la numérisation des services publics. C'était mardi 11 janvier, lors de la journée Mauritanie de l'Expo 2020 Dubaï qui se tient aux Emirats depuis le 1er octobre 2021 jusqu’au 31 mars 2022. Le ministère mauritanien de la Transition numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’Administration l’a dévoilé mercredi 19 janvier.

Le premier protocole d’accord a été signé avec la société émiratie Tahaluf Al Emarat, spécialisée dans la fourniture de services intelligents et de produits de sécurité. Il porte entre autres sur la simplification du processus de prise de décision publique via des solutions numériques ; le renforcement des capacités des experts mauritaniens dans les domaines de l'intelligence artificielle, de l'Internet des Objets, du big data et des réseaux ; l’accès aux services publics via le téléphone mobile.

Le second protocole signé avec l’entreprise émiratie Serdal Limited est orienté sur l’accompagnement du gouvernement dans l’élaboration des études de marché et des études techniques et opérationnelles (études de faisabilité) relatives à la digitalisation en Mauritanie. L’expertise servira pour plusieurs projets, notamment le développement du e-commerce, des services digitaux de la poste et la numérisation des points de passages frontaliers de la Mauritanie. Un groupe de travail sera formé par les deux parties pour fixer les conditions des prestations proposées dans le cadre de ce protocole d'accord.

Par ailleurs, un troisième protocole d’accord a été signé avec 01 Talent Africa, l’organisation fondée par Nicolas Sadirac et Deror Sultan. Il s’agit de doter la Mauritanie d'un centre d’intelligence collective appelé «Zone01». Il abritera une école de codage informatique, un centre de formation professionnelle au digital et une agence de talents du numérique.

Selon le ministère de la Transition numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’administration, « ces protocoles d’accord s’inscrivent dans le cadre des efforts du ministère visant à renforcer la nouvelle dynamique numérique lancée récemment par les pouvoirs publics, dans l’objectif de susciter une transformation numérique fluide, sûre et inclusive en Mauritanie, tout en stimulant l'innovation numérique et en introduisant l’e-gouvernance dans les outils de modernisation de l'Administration de la Mauritanie ».

L’expertise technique émiratie dont se dote la Mauritanie pour développer la numérisation des services publics vient s’ajouter aux nombreux investissements déjà engagés par le pays pour consolider ses atouts numériques. Parmi ceux-ci figurent notamment la construction en cours d'un data center Tier III, la finalisation, en décembre 2020, d’un réseau national de fibre optique de 4000 km. Actuellement, le pays peaufine l’élaboration de sa nouvelle stratégie de développement numérique.

En décembre dernier, le ministre de la Transition numérique, de l'Innovation et de la Modernisation de l'administration, M. Abdelaziz Ould Dahi, avait annoncé que 2022 verrait la numérisation de 20 services publics de base. C’est au total 110 services publics que le gouvernement envisage de numériser d'ici 2025.

Adoni Conrad Quenum

Posted On dimanche, 23 janvier 2022 20:27 Written by

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement ghanéen a multiplié les actions fortes pour asseoir la bonne gouvernance dans le secteur forestier. A travers les technologies de l’information et de la communication, il se rapproche progressivement de cet objectif.

Les exploitants forestiers et bûcherons opérant au Ghana peuvent désormais procéder à l’enregistrement ou au renouvellement de leur marque de propriété en quelques clics sur Internet. La procédure a été améliorée grâce à la plateforme Electronic Property Mark Registration/Renewal System, présentée officiellement au public vendredi 21 janvier par la Commission forestière du Ghana.

Selon John Allotey, le président exécutif de la Commission forestière, « l'entrepreneur qui, par exemple, opère dans 3 régions et 5 districts devait se rendre dans les 5 districts pour présenter physiquement les documents requis et obtenir l'autorisation de tous les districts. Il ou elle devait le faire deux fois par an. En moyenne, les informations de l'industrie indiquent qu'il fallait environ 2 mois pour passer par ce processus. Avec la nouvelle application, il sera possible de renouveler cette marque de propriété en une journée dans n'importe quel district de votre choix », a-t-il expliqué.

A la suite du Electronic Property Mark Registration/Renewal System, un autre système numérique adoptée par la Commission forestière a aussi été présenté au public. Il s’agit du Electronic Ghana Wood Tracking System, destiné au suivi du bois depuis son point de récolte jusqu’au point de vente.

Samuel A. Jinapor, le ministre des Terres et des Ressources naturelles, a qualifié ces deux innovations de contribution majeure à l’amélioration de la gestion du patrimoine forestier du pays. Il a affirmé que « l’infrastructure technologique pour accéder au marché international du bois et attirer les investissements nécessaires, exige un niveau de sophistication auquel les systèmes et les normes d’hier ne peuvent répondre. Nous devons donc innover constamment et suivre le rythme des avancées technologiques nécessaires pour accéder au marché international ».

L’introduction du numérique dans la gestion forestière au Ghana entre dans le cadre de la stratégie de modernisation de l’administration publique par les technologies, démarrée par le gouvernement depuis 2016 et accélérée en 2019 avec l’adoption d’une nouvelle étape de la stratégie numérique. Le gouvernement du Ghana s’est fixé comme objectif de bannir le papier dans l’administration publique au profit du numérique d’ici 2025.

Au-delà de l’amélioration de la fourniture de services aux exploitants forestiers et bûcherons, les deux applications numériques adoptées par la Commission forestière du Ghana sont davantage une contribution du gouvernement à la lutte contre le trafic de bois illégal qui nuit à l’économie nationale. Dans son rapport d’enquête « BAN-BOOZLED : How corruption and collusion fuel illegal rosewood trade in Ghana » publié en juin 2019, l'Agence d’investigation environnementale (EIA) estimait que depuis 2012, plus de 540 000 tonnes de bois de rose - l'équivalent de 23 478 conteneurs de vingt pieds, ou environ 6 millions d'arbres - ont été illégalement récoltées et importées en Chine depuis le Ghana.

Ruben Tchounyabe

Posted On dimanche, 23 janvier 2022 16:33 Written by

Depuis 2018, un vaste programme de sécurisation des recettes fiscales par les technologies de l’information et de la communication est mené par l’Etat burkinabé. Chaque composante déployée au fil du temps répond à une problématique bien précise.

Le gouvernement de la République du Burkina Faso aura désormais une lecture exhaustive des potentiels revenus fiscaux à percevoir dans le secteur foncier. A travers la direction générale des impôts (DGI), il a lancé à cet effet un Système intégré de gestion du cadastre et des domaines (SYC@D) mercredi 29 décembre à Ouagadougou.

Le nouvel outil permet, entre autres, la gestion de l’ensemble des sections cadastrales d’une commune ou d’un arrondissement, des numéros des ilots et des parcelles issues des lotissements, des références cadastrales des parcelles issues des aménagements ruraux et des demandes de titres des parcelles hors lotissement. Il facilite également le suivi et la gestion cadastrale des bornages délimitations, des bornages morcellement et des bornages fusions. 

Moumouni Lougué, le directeur général des impôts, a déclaré qu’avec « SYC@D, on aura l’ensemble des données, sur le foncier rural comme le foncier urbain. Cette plateforme permettra de retracer l’ensemble des informations et de situer les différentes responsabilités ».

Dotée d’interfaces de saisie différée des processus domaniaux et fonciers, elle permettra entre autres la récupération et l’apurement du passif foncier, la gestion de la contribution foncière, la gestion centralisée de l’ensemble des informations caractéristiques d’identification unique, de classification et de contacts des contribuables, personnes physiques et morales. Elle assurera également l’archivage des documents, la génération et le suivi du stock des numéros, par nature de documents administratifs édités.

Déployée sur le G-cloud, la plateforme cloud des services de l’Etat, le système SYC@D est accessible et exploitable par les fonctionnaires de la DGI depuis un ordinateur de bureau, un ordinateur portable, une tablette et même un smartphone.

L’introduction du numérique dans la gestion des affaires cadastrales, domaniales et foncières du Burkina Faso est le fruit du projet « cadastre fiscal » validé en 2018. C’est une composante du vaste programme de sécurisation des recettes fiscales, engagé il y a six ans par la direction générale des impôts avec le lancement du portail officiel de télé-déclaration et de télépaiement des impôts et taxes eSYNTAX.

« Depuis des années, avant même les indépendances, des parcelles ont été attribuées sous format papier. Désormais, avec SYC@D, on aura les données numérisées. Toute personne intervenant sur une parcelle est identifiée. Donc, sa responsabilité est située. Egalement, le foncier est un capital. Cela permettra de sécuriser et de donner confiance aux banques, investisseurs, et les populations pourront rentabiliser leur possession foncière », a soutenu Moumouni Lougué.

Muriel Edjo

Posted On vendredi, 21 janvier 2022 06:37 Written by

Le gouvernement du Nigeria s’est fixé comme objectif de relever son indice de préparation au e-gouvernement et de se hisser à la 100ème place dans le classement mondial d’ici 2025. En 2020, il était 141ème sur 193 en 2020.

Au cours de l’année 2021, le gouvernement de la République fédérale du Nigeria a dépensé 152 milliards de nairas (369,3 millions $) pour numériser les services publics. C’est ce qu'a affirmé le ministre des Communications et de l'Économie numérique, Isa Ali Ibrahim, mardi 11 janvier lors de la clôture du programme élargi de renforcement des capacités sur l'e-gouvernement débuté la veille à Abuja et organisé au Centre de formation au e-gouvernement.

Selon Isa Ali Ibrahim, c’est au total de 499 projets numériques qui ont été approuvés par l’Agence nationale de développement des technologies de l’information (NITDA) au cours de l'année, conformément aux objectifs politiques du gouvernement fédéral qui été exécutés. Le ministre a souligné que le montant dépensé pour la numérisation des services publics en 2021 témoigne de l’importance que le gouvernement accorde désormais à cette question. En 2019, c’est tout juste 9 milliards de nairas (21,7 millions $) qui avait été dépensés.

Le regain d’investissement de l’Etat dans l’e-gouvernement intervient après une année 2020 difficile, marquée par la Covid-19 qui a démontré l’importance du numérique dans la continuité des services publics. Le niveau moyen de préparation du Nigeria au e-gouvernement – 20ème sur 54 pays africains– selon le e-Governement Development Index 2020. et les restrictions imposées par la maladie (confinement, réduction d’effectif dans les bureaux, l’adoption du travail à distance) ont eu un impact sur le rendement global de l’administration publique.

La contribution financière au produit intérieur brut (PIB), du secteur des services administratifs et de soutien, s'est ainsi contractée de -5,31 % au 4ème trimestre 2020, contre -1,21 % au 3ème trimestre 2020 et 1,27 % au 4ème trimestre 2019, selon le rapport annuel 2020 sur le PIB, publié en février 2021 par le Bureau national des statistiques (NBS) du Nigeria.

Pour les cinq prochaines années, le gouvernement nigérian a prévu d'accélérer la transformation de son administration. Il a déjà identifié les actions qui seront menées à cet effet, conscient de son incidence sur la croissance économique. Ces actions sont contenues dans le nouveau plan de développement national (NDP) 2021 – 2025 qu'avait présenté le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, mercredi 22 décembre 2021.

Muriel Edjo

Posted On jeudi, 20 janvier 2022 18:08 Written by

Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’accès des populations africaines aux médecins demeure encore en dessous des standards internationaux. Pour y remédier, les solutions d’e-santé et de m-santé se multiplient tout comme des partenariats stratégiques.

Zuri Health, start-up kényane spécialisée dans les solutions de soins de santé, a annoncé en décembre, son expansion au Sénégal grâce à un partenariat avec l’opérateur télécom Expresso. L’objectif est d’améliorer l’accès des populations aux soins de santé à des prix abordables, depuis leurs plateformes mobiles et web. 

Arthur Ikechukwu Anoke, le fondateur de Zuri Health, explique que sa Start-up « propose des consultations médicales par SMS afin de prendre en charge plus de 65 % de la population qui n’ont pas accès aux smartphones ou à l’internet ». Pour entrer en contact avec un médecin, les abonnés Expresso devront d’abord envoyer un mot-clé par SMS au 28008. Ils pourront par la suite exposer plus en détail leur maux au professionnel de santé indiqué. Le coût du SMS s’élève à environ 0,05 $.

L’option SMS est jugée plus intéressante qu’Internet parce qu’elle requiert la technologique de l’USSD qui fonctionne sur tout type de téléphone mobile et permet l’accès du plus grand nombre au service. L’accès au service via Internet mobile est encore un défi en Afrique.

Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), dans son rapport « L’Economie Mobile Afrique Subsaharienne 2021 », le taux de pénétration d’Internet mobile en Afrique subsaharienne est encore faible (28 %) à cause de la  cherté du Smartphone. Dans son rapport « From luxury to lifeline: Reducing the cost of mobile devices to reach universal internet access», l’Alliance for Affordable Internet (A4AI) indique que le prix moyen d’un smartphone en Afrique est de 62 USD. Soit 62,8% du revenu national brut mensuel par habitant.

La solution de santé mobile et électronique qu’introduit Zuri Health au Sénégal n’est pas nouvelle sur le continent. L’opérateur ougandais Rocket Health propose également des services similaires en Ouganda et au Kenya.

Il s’agit d’alternatives intéressantes pour les populations africaines. Au Sénégal, le chef de la division de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Moussa Diamanka, révèle que le ratio médecin par habitant était de 1 pour 10 000 en 2018. Un chiffre en dessous des objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande au moins 23 personnels de santé pour le même nombre d’habitants.

Adoni Conrad Quenum

Posted On mardi, 18 janvier 2022 17:31 Written by

Depuis 2020, les autorités nigérianes multiplient les actions stratégiques pour améliorer l’impact des technologies de l’information et de la communication sur la croissance socioéconomique. Pour les cinq prochaines années, des domaines prioritaires de digitalisation ont été identifiés.   

Le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, a dévoilé le nouveau plan de développement national (NDP) 2021-2025, mercredi 22 décembre. Il fait de l’accélération de la transformation numérique de l’économie une priorité. Plusieurs objectifs ont été définis à cet effet, notamment l’amélioration du taux de pénétration du haut débit à travers l’investissement dans l’infrastructure télécoms, l’amélioration du niveau de numérisation des services publics, la formation aux compétences numériques, l’amélioration du niveau d’accès aux services financiers numériques, particulièrement dans les zones rurales. L’adoption de nouvelles lois est également prévue pour soutenir la maturation de l’écosystème numérique national.

Le chef de l’Etat nigérian a expliqué que « pour atteindre les objectifs définis dans le secteur, l'investissement public estimé est de 150 milliards de nairas (364,7 millions $) de 2021 à 2025. Des dotations seront faites aux projets prioritaires du secteur ainsi qu'aux projets essentiels au fonctionnement des ministères concernés. En outre, le secteur des TIC devrait faciliter la formation d'un montant pouvant atteindre 1 milliard $ en capital-investissement et en investissements privés dans l'infrastructure numérique d'environ 40 milliards $ ».

La composante numérique du NDP 2021-2025 vient s’ajouter aux différentes stratégies déjà adoptés par le gouvernement nigérian pour faire des technologies de l’information et de la communication un moteur de la croissance socioéconomique. Il s’agit notamment de la Politique et Stratégie nationale de l’économie numérique 2020-2030, du Plan nigérian du haut débit 2020-2025 et du Plan directeur du e-gouvernement.

Dans le Network Readiness Index 2021 de Portulans Institute et Sterlite Technologies Limited (STL) qui évalue le niveau d’avancement numérique de 130 nations à travers quatre piliers (technologie, population, gouvernance et impact) composé chacun de trois sous-piliers, le Nigeria est classé 103ème avec un score de 37,51 points.

Le gouvernement nigérian estime « qu’avec sa population grouillante, jeune et férue de technologie, et l'intérêt des investisseurs, le Nigeria détient le potentiel pour devenir une puissance technologique de premier plan et augmenter la productivité dans tous ses secteurs économiques ».

Muriel Edjo

Posted On mardi, 11 janvier 2022 14:19 Written by

En 2016, la Stratégie Sénégal Numérique a été adoptée par le gouvernement. Un an plus tard, la dématérialisation des sept premiers services prioritaires a été lancée. L’accélération du processus intervient dans un contexte de transformation numérique mondiale impulsée par la Covid-19.

L’Agence de l’informatique de l’État (ADIE) du Sénégal va procéder à la numérisation de 700 démarches administratives dans le cadre de la dématérialisation des services publics de l’Etat. Elle s’est associée à cet effet à l’entreprise luxembourgeoise Jway SA SIS, spécialisée dans les solutions e-Gov et e-Business, qui a annoncé la nouvelle fin décembre sur son compte LinkedIn.

À travers cette coopération Jway SA SIS mettra à la disposition de l’ADIE un socle progiciel à partir duquel l’agence publique pourra elle-même numériser tous les formulaires papier de l’administration publique et les mettre ensuite en exploitation sur son serveur central. Les démarches administratives qui seront dématérialisées touchent plusieurs secteurs, notamment l’urbanisme, le tourisme, la justice, l’enseignement, le travail et la sécurité sociale, la fonction publique, l’intérieur, le sport, l’état civil consulaire, l’environnement.

 « Nous comptons doter l’État du Sénégal d'un socle de dématérialisation de procédures administratives qui soit au service du gouvernement et de toutes les administrations du Sénégal dans la durée en assurant aux citoyens un service public de qualité, transférer le savoir-faire qui permettra à l’ADIE d’industrialiser la digitalisation des procédures administratives », a déclaré la société Jway SA SIS.

Le 26 juin 2019, au cours d’un atelier de partage et de mise en commun des expériences de dématérialisation, le directeur général de l’ADIE, Cheikh Bakhoum, déclarait qu’une cinquantaine de procédures administratives avaient déjà été dématérialisée, notamment l’état civil, les documents de transport, les permis de construire et l’e-fiscalité. L’objectif est fixé à 700 d’ici 2025, conformément à l’axe 2 de la stratégie Sénégal Numérique 2016-2025.

La dématérialisation des démarches administratives a débuté en 2017 au Sénégal. Elle a d’abord ciblé sept services jugés prioritaires (déclaration des naissances, demande de permis de construire, déclaration d’impôts, paiement des droits et taxes, transfert de propriété, déclaration sociale des employés, paiement des contraventions).

Le gouvernement du Sénégal voit, à travers la poursuite de ce projet, une opportunité « d’améliorer la productivité avec une réduction des coûts et des délais des transactions et opérations administratives. Elle permet, en cohérence avec les objectifs stratégiques du PSE [Programme Sénégal Emergent ], de renforcer la gouvernance économique, d’accroitre les performances des entreprises, d’améliorer l’accès des citoyens à l’information et de favoriser l’émergence d’une gestion transparente, efficace et efficiente dans l’administration publique axée sur les résultats ».

Muriel Edjo

Posted On mardi, 11 janvier 2022 14:14 Written by

Julaya, startup fintech basée en France et en Côte d'Ivoire, a reçu un financement de présérie A de 2 millions de dollars auprès de business angels et de fonds de capital-risque pour développer son produit en Afrique de l'Ouest.

L'entreprise est spécialisée dans les services financiers digitaux aux entreprises et institutions publiques. Elle propose une plateforme en ligne pour débourser des paiements vers des comptes de mobile money et de mobile Banking. Leurs clients varient des PME aux grands groupes et trésors publics, incluant des marques célèbres comme le géant de l'e-commerce Jumia. 

« Ayant auparavant travaillé dans l’industrie naissante du mobile money, nous avons réalisé que la pénétration de masse réalisée par les opérateurs téléphoniques pour fournir des comptes aux particuliers allait bénéficier aux entreprises et institutions qui souhaitent toucher les populations non bancarisées. Notre plateforme Julaya permet à nos clients de simplifier leur comptabilité : ils améliorent leur efficacité opérationnelle en digitalisant leurs paiements vers leurs salariés, journaliers et fournisseurs. Notre solution est plug-and-play et ne nécessite aucune connaissance technique, ce qui permet de toucher les directions financières encore peu digitalisées » explique Mathias Léopoldie, cofondateur et président de Julaya.

Le marché du mobile money est en hyper croissance partout en Afrique. En Côte d’Ivoire, le premier marché de Julaya, 75% de la population a un compte mobile money alors que moins de 25% des Ivoiriens ont un compte bancaire. Les taux de croissances des transactions et des clients sont très soutenus, supérieurs à 20% par an, et l’Afrique de l’Ouest est la région la plus dynamique du continent. Les sociétés fintech ont reçu la moitié des investissements de capital-risque en Afrique au premier semestre 2021, ce qui en fait le secteur technologique le plus attractif.

En juin 2021, Julaya a donc reçu l’investissement de capital-risque d’entreprises Orange Ventures & MFS Africa Frontiers, de capital-risque Saviu Ventures, Launch Africa Ventures, 50 Partners Capital et de business Angels européens et africains. Le montant levé servira à accroître leur part de marché sur la Côte d'Ivoire, lancer de nouveaux produits digitaux de paiement et s’étendre en Afrique de l’Ouest.  

Habib Bamba, le Directeur de la Transformation, du Digital et des Médias chez Orange Côte d’Ivoire, explique ainsi la raison de l’investissement stratégique pour Orange Ventures : « L’écosystème des fintechs en Afrique se singularise par sa compétitivité et son fort dynamisme. Le groupe Orange, à travers son fonds d’investissement technologique, compte renforcer cet essor en soutenant des fintechs comme Julaya. L’objectif est de cibler des champions technologiques locaux au service de la transition vers un monde plus digital et responsable. Ce financement va permettre à Julaya de grandir et de conquérir toute l’Afrique de l’Ouest avec l’appui des équipes d’Orange Digital Center ».

Julaya collabore avec les opérateurs téléphoniques et d’autres fintech pour fournir à ses utilisateurs une expérience utilisateur fluide, étant souvent la première expérience digitale de ses clients dans une économie encore dominée par les espèces. Le nom de la société, « Julaya », signifie « commerce » en Bambara, une langue parlée sous diverses déclinaisons en Afrique de l’Ouest, en phase avec son objectif de digitaliser les paiements de l’économie.

« Le mobile money arrive à un stade de maturité : les cas d’usages portés par les entreprises et institutions publiques sont des relais de croissance pour le secteur. La pandémie du covid19 a ouvert les esprits sur l’urgence de digitaliser les paiements. La compétition entre fintech en Afrique de l’Ouest rend la finance digitale plus accessible pour les consommateurs et les intégrations techniques avec les opérateurs téléphoniques sont de plus en plus fiables » selon Charles Talbot, cofondateur et Directeur Technique.

A propos de Julaya :

Julaya a été créée en 2018 par Mathias Léopoldie et Charles Talbot. Ils ont tous les deux précédemment travaillé pour la fintech de paiement française LemonWay au Mali et au Burkina Faso. Julaya a deux bureaux : un bureau R&D et technique à Paris, France (et à distance), et un bureau opérationnel à Abidjan, Côte d’Ivoire. La société emploie 16 personnes. Elle a levé précédemment 250k$ en 2018 et 550k$ en 2019/2020 auprès de business angels.

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Posted On dimanche, 02 janvier 2022 07:15 Written by

Abidjan devient la 6e capitale africaine qui abrite un Orange Digital Center après Addis-Abeba, Dakar, Bamako, Tunis et Rabat. « Le centre contribuera à faire de la Côte d'Ivoire un hub digital dans la sous-région », a annoncé le chef du gouvernement ivoirien Patrick Achi.

Le CEO du groupe Orange, Stéphane Richard, aux côtés du Premier ministre ivoirien Patrick Achi, a procédé au lancement ce mardi 12 octobre d’Orange Digital Center en Côte d'Ivoire. Ce programme de formation que le groupe compte mettre en œuvre dans tous les pays où il opère, s’inscrit dans le cadre du plan d’action quinquennal ‘’Engage 2025’’ d'Orange qui vise à « promouvoir l’égalité numérique ».

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« Avec l’objectif de former 2000 jeunes d’ici fin 2022, et de créer plusieurs centaines d’emplois, ce centre du ‘’digitale pour tous’’ participera pleinement au développement du capital humain ivoirien en permettant à chacun de se former, d’innover sur les réseaux ou de booster sa start-up » a indiqué Patrick Achi. Ce dernier n’a pas manqué de rappeler l’objectif de son gouvernement qui est de faire de la Côte d'Ivoire « le hub digital de l’Afrique de l’Ouest ».

Cet Orange Digital Center de Côte d'Ivoire fait partie désormais du réseau des « 32 Orange Digital Center dont 18 seront déployés en Afrique et au Moyen-Orient. Notre objectif principal est de démocratiser l’accès au numérique » a déclaré de son côté Alioune Ndiaye, Pdg d’Orange Afrique et Moyen-Orient, présent à la cérémonie de lancement.

Ce programme vise les étudiants, les porteurs de projets, les personnes sans emploi, déscolarisées et les jeunes diplômés, avec pour objectif d’aider chacun à développer un savoir-faire numérique en fonction de ses besoins.

Le centre de Côte d’Ivoire compte un atelier de fabrication numérique intitulé Fablab solidaire ; un accélérateur de start-up appelé Orange Fab, un atelier de codage (Orange Digital Academy) ; et un fonds d’investissements nommé Orange Ventures Africa.

Notons que le PDG du groupe Orange, Stéphane Richard, est désormais attendu à Yaoundé pour l’inauguration d’Orange Digital Center Cameroun.

Youssouf Sériba.

Posted On dimanche, 02 janvier 2022 07:10 Written by

Fin octobre dernier, les Etats-Unis ont décidé d’investir 74,5 millions $ dans la recherche médicale basée sur l’IA en Afrique. Si la capacité de l’intelligence artificielle à révolutionner le secteur de la santé est reconnue de tous, on hésite encore, sur le continent, à pleinement se lancer sur cette voie et profiter de toutes les opportunités qu’elle offre. Cependant, de jeunes entreprises africaines montrent le chemin et font office de pionniers. C’est le cas d’AI Diagnosis Vision, dont la cofondatrice Saoussen Ayari, médecin-dentiste, s’est entretenu avec l’Agence Ecofin au sujet de sa solution qui séduit déjà grand monde en Tunisie et qui pourrait bientôt être étendue à un autre pays du Maghreb.

Agence Ecofin : Comment définirez-vous AI Diagnosis Vision, quels enjeux ou opportunités sur le marché ont motivé sa création ?

Saoussen Ayari : AI Diagnostis Vision est une plateforme web basée sur l’intelligence artificielle qui fournit aux dentistes, aux hôpitaux publics et aux cabinets privés, un diagnostic précis et précoce de 20 pathologies à 92% de précision. La plateforme permet aussi de créer automatiquement un rapport de conclusions après la lecture de l’image radiologique. Elle offre également la possibilité de proposer et optimiser les recommandations de traitement en tenant compte des traitements précédents, grâce à l’Intelligence artificielle inversée.

1 IA« Face à l'énorme potentiel offert par l’IA, l'Afrique entend s'accrocher pour ne pas rater la marche du monde.»

Tout est organisé dans un système intelligent de gestion du cabinet. Les enjeux en Tunisie sont l’inégalité de répartition des machines radiologiques standards et spécifiques sur le territoire tunisien et leurs accès. Ce qui entraine un manque de précision dans le diagnostic et son retardement.

AE : Qu’est-ce qui fait la particularité de votre entreprise ?

SA : AI Diagnosis Vision a commencé comme un bootstrap avec deux ordinateurs portables et un scanner pour numériser les images radiologiques. Aujourd’hui, grâce à notre relation étroite avec l’université de médecine dentaire et d’autres partenaires cliniques, nous avons accès à l’un des plus grands ensembles de données de radiographies, de données cliniques, de données socio-démographiques.

Nos modèles d’apprentissage automatique de pointe détectent de nombreuses pathologies, outre les pathologies courantes, mais également les pathologies complexes et les restaurations avec une précision supérieure, ce qui apporte une valeur ajoutée significative aux dentistes, aux patients et aux sociétés dentaires.

« Nos modèles d’apprentissage automatique de pointe détectent de nombreuses pathologies, outre les pathologies courantes, mais également les pathologies complexes et les restaurations avec une précision supérieure. »

Les dentistes d’institutions cliniques renommées du monde entier fournissent la base de millions d’annotations dentaires qui constituent le fondement de nos modèles d’apprentissage automatique. Nous possédons une équipe et un réseau de partenaires appropriés pour réussir ce défi. Il s’agit d’un produit développé par des dentistes pour des dentistes.

AE : Comment la communauté des dentistes tunisiens a-t-elle accueilli votre solution ?

Les médecins-dentistes tunisiens pensaient que l’Intelligence artificielle allait les remplacer, mais le rôle assigné à l'Intelligence artificielle est d'aider et de soutenir le corps médical. L’IA et le Machine Learning font des erreurs. L’IA peut réduire le gaspillage et améliorer les résultats. Elle peut apporter transparence et confiance. Elle peut relier la santé bucco-dentaire à la santé systémique. Mais elle doit apprendre à faire ces choses. Tant qu’elle n'aura pas appris, elle fera des erreurs.

Notre responsabilité – celle de tous les prestataires de soins bucco-dentaires, de tous les membres d’un cabinet dentaire – est d'introduire cette nouvelle technologie de la bonne manière, de la guider, de la nourrir et de lui permettre de s'épanouir. Plus tôt nous accepterons, en tant que collectivité, ce rôle de gardiens de la technologie, plus tôt nous commencerons à l’utiliser pour porter les soins bucco-dentaires vers de nouveaux sommets.

« Cela signifie qu'aujourd'hui, lorsque l’aide au diagnostic de l’IA nous est présentée, nous devrions probablement ravaler notre fierté. »

Cela signifie qu'aujourd'hui, lorsque l’aide au diagnostic de l’IA nous est présentée, nous devrions probablement ravaler notre fierté. Ma fierté d'être un prestataire de soins bucco-dentaires ne devrait pas reposer uniquement sur ma capacité à interpréter une radiographie.

2 PATIENT« L’Intelligence artificielle pourrait permettre d’améliorer le quotidien des patients.»

Si je peux utiliser un assistant numérique en mesure d’accélérer ce processus et le rendre absolument plus précis, plus efficace, plus transparent et plus normalisé, et si je peux le partager avec mon patient, pourquoi ne voudrais-je pas l’utiliser ? Parce que cela me permet de me concentrer sur des choses comme la planification du traitement généré par le visage, le diagnostic systémique, l’apprentissage de la connaissance de mes patients et l’élaboration d’options de plan de traitement mieux adaptées à leurs besoins.

AE : Vous espérez agrandir votre clientèle l’an prochain grâce notamment au passage à une intelligence artificielle qui analyse les radiographies en 3D. En dehors de ce développement, quelle sera la prochaine étape pour rendre votre solution plus performante ?

SA : En dehors de la construction 3D à partir d’une image 2D, nous travaillons sur l’amélioration de la précision de notre algorithme par l’apprentissage progressif et continu de l’algorithme, l’introduction d’autres facteurs dans la décision de diagnostic, l’augmentation des données, la lecture de plusieurs types d'images radiologiques, ainsi que l’image radiologique 3D, pour générer un rapport plus détaillé. Dans un avenir proche, nous allons introduire la détection des pathologies dermatologiques orales à partir d’une simple image et l’introduction de la réalité augmentée.

AE : A part la radiologie dentaire, envisagez-vous de proposer d’autres types de solutions dans d’autres domaines de la santé ?

SA : Nous envisageons de relier, grâce à l’Intelligence artificielle, la santé bucco-dentaire à la santé systémique, aux maladies cardiaques et à la dermatologie buccale ainsi qu’à l’esthétique. Du côté de la santé dentaire, nous allons nous développer pour pouvoir analyser différentes possibilités de traitement et déterminer le potentiel de réussite, la durée du cas, les matériaux qui seraient utilisés, les coûts et d'autres considérations.

Nous allons également aligner les opérations de la clinique avec un logiciel de veille économique qui peut inclure une évaluation personnalisée des patients, des traitements, des budgets, des performances cliniques, des ressources de formation, et ce grâce à l’Intelligence artificielle.

AE : Que pensez-vous de l’e-santé en Tunisie, et en Afrique ? Quels problèmes doivent résoudre des entreprises comme la vôtre pour être efficace ?

SA : Le secteur de la santé en Tunisie présente un potentiel réel, notamment au vu de la volonté des autorités tunisiennes de renforcer et moderniser les infrastructures médicales, ainsi que de digitaliser le secteur à travers la stratégie nationale Tunisie 2020. Malgré tout, cette effervescence constatée dans le monde de la santé et dans les universités de médecine, nous ne la constatons pas dans nos universités pour promouvoir l’Intelligence artificielle en santé. Il n’y a quasiment pas de cours ou de formations orientés vers l’utilisation de l’IA, du Big Data dans le cursus éducatif en médecine.

AE : De nombreuses études ont justement déjà été publiées, montrant le potentiel de l’intelligence artificielle pour le secteur de la santé. Que pensez-vous de cette technologie ?

SA : La raison pour laquelle l’IA a un tel potentiel est qu’elle représente un élargissement continu et illimité des connaissances, sans oubli, sans fatigue et sans que des détails insignifiants soient négligés. Les modèles informatiques de l’IA sont basés sur les plans de traitement et les résultats de centaines de milliers de dossiers de patients. L’IA peut offrir une grande précision grâce à un deuxième avis fondé sur une évaluation complète de milliers ou de millions de points de données, qu’il s’agisse d’images, de pathologies, d’antécédents du patient ou de commentaires du patient ou du fournisseur.

« La raison pour laquelle l’IA a un tel potentiel est qu’elle représente un élargissement continu et illimité des connaissances, sans oubli, sans fatigue et sans que des détails insignifiants soient négligés. »

Ces systèmes seront un jour en mesure de nous aider à comprendre la résilience biologique et l’expression phénotypique de nos patients, tout en nous aidant à prédire leur capacité à tolérer et à tirer un bénéfice maximal du traitement que nous leur prescrivons. Étant donné que les résultats les plus positifs possible pour les patients sont notre principal objectif, nous devrions vraiment attendre ce jour avec impatience.

AE : La situation en Tunisie va-t-elle évoluer à votre avis ? Pensez-vous que l’Afrique qui fait encore ses premiers pas dans l’utilisation de l’IA arrivera à bien exploiter cette technologie surtout pour résoudre ses problèmes d’accès aux soins ?

SA : L’Intelligence artificielle en Tunisie n’est aujourd’hui qu’au stade dembryon, mais va petit à petit gagner la confiance des médecins et se faire une vraie place au sein des cabinets et hôpitaux. En adoptant la numérisation et les flux de travail numériques, nous allons renforcer l'efficacité de la communication analogique. Des décisions plus fondées sur des preuves découleront des informations produites par les systèmes d'IA. Et une fois que nous en serons là, le travail que nous faisons en tant que prestataires de soins bucco-dentaires, des hygiénistes aux chirurgiens en passant par les dentistes, deviendra beaucoup plus important pour la santé et le bien-être de nos patients. Ainsi, l’Intelligence artificielle pourrait permettre d’améliorer le quotidien des patients.

Face à l'énorme potentiel offert par l’IA, l'Afrique entend s'accrocher pour ne pas rater la marche du monde, comme en témoignent les investissements de plus en plus importants dans le domaine. Le domaine de la santé connaît une croissance exponentielle, et le Big Bata ainsi que le Machine Learning vont sûrement permettre de résoudre les problèmes de manque d'équipements spécialisés en radiologie.

AE : Avez-vous des plans d’expansion sur le continent à court terme ?

À court terme, d'ici le milieu de l'année 2022, grâce à nos partenaires, nous prévoyons de nous installer dans un autre pays de la région du Maghreb.

Propos recueillis par Louis-Nino Kansoun

Louis Nino Kansoun

Posted On vendredi, 31 décembre 2021 08:17 Written by

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