En cette année mouvementée, la cryptomonnaie native de Cardano, l’ADA, a perdu sa place de troisième token la plus capitalisée de la planète. Pourtant, son fondateur Charles Hoskinson continue d’annoncer des projets dans le but d’étendre l’influence de Cardano en Afrique et dans le monde.
Cardano veut lancer des services de finance décentralisée (DeFi) en Afrique à partir du second semestre de 2022. C’est son fondateur Charles Hoskinson (photo) qui a annoncé la nouvelle dans une vidéo publiée la semaine dernière.
« Nous avons complètement contourné le système bancaire en Afrique […] Qu’est-ce qu’une bonne identité, qu’est-ce qu’un bon score de crédit, quels autres produits et scores devraient exister dans la finance en Afrique ? Et comment les diffuser dans toute l’Afrique ? En 2022, toutes les infrastructures sont en place pour que cela se produise », a déclaré Hoskinson.
Selon lui, la mauvaise situation financière des pays en développement peut être modifiée grâce à la DeFi. Hoskinson prévoit ainsi de continuer à étendre la portée de Cardano sur le continent africain en permettant aux populations d’avoir accès, plus facilement, aux « services bancaires classiques » tels que la perception des intérêts, l’obtention des crédits ou encore l’épargne, via sa blockchain.
Pour rappel, après une tournée dans plusieurs pays d’Afrique en 2021, Charles Hoskinson a conclu plusieurs partenariats sur le continent en occurrence au Burundi et à Zanzibar. L’entreprise a également lancé Emurgo Africa dans le but de soutenir la croissance des start-up à fort potentiel se concentrant sur la création de solutions à impact social sur le continent.
Adoni Conrad Quenum
La Zone de libre-échange continentale africaine est opérationnelle depuis le 1 janvier. Elle est porteuse de nombreuses opportunités d’affaires pour le secteur de l’e-commerce en Afrique. Il est donc crucial que les politiques des pays soient adaptées. Smart Africa Alliance a décidé de s’en enquérir.
Le conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, vendredi 17 décembre, l’attribution d’une subvention de 1,5 million $ à la Smart Africa Alliance, un regroupement de 32 pays d’Afrique, d'organisations et de sociétés internationales qui partagent la vision d’un marché numérique unique sur le continent.
L’argent qui provient du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque, servira à l’évaluation des lacunes politiques dans les écosystèmes du commerce numérique et électronique de dix pays que sont la Côte d'Ivoire, Bénin, Ghana, Liberia, Ouganda, Soudan du Sud, Zimbabwe, République du Congo, São Tomé et Príncipe et République démocratique du Congo.
Lacina Koné (photo), le président-directeur général de Smart Africa Alliance, a déclaré que « l'un des principaux défis qui empêchent le continent de se préparer à son nouvel avenir audacieux est l'incapacité d'effectuer des paiements transfrontaliers pour des biens et des services en raison d'un manque de solutions et de politiques paralysantes. Notre partenariat avec la Banque africaine de développement est crucial pour créer un environnement propice à la promotion des paiements électroniques, et l'économie numérique est essentielle pour la renaissance de l'Afrique ».
Dans le cadre de sa mission d’évaluation, Smart Africa Alliance consultera les acteurs des secteurs public et privé pour développer un programme de formation en ligne qui bénéficiera directement à 600 parties prenantes, dont des représentants du gouvernement, des petites et moyennes entreprises, des opérateurs de réseaux mobiles du secteur privé, et bénéficiera indirectement à 2 500 autres.
Depuis le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est officiellement entrée en activité. Elle offre un accès au marché à 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars dans les 55 Etats membres de l'Union africaine. Elle est présentée par la Commission économique africaine des Nations unies (CEA) comme un atout pour une véritable éclosion de l’e-commerce sur le continent. Mais pour que cette perspective se concrétise, il est important que le cadre légal du e-commerce, propre à chaque nation, soit favorable aux échanges internationaux.
Nicholas Williams, le chef de division de la Banque pour les opérations TIC, a affirmé que « ce projet est à la fois opportun et vital. Pour que le continent crée un marché numérique unifié d'ici 2030, les efforts doivent se concentrer sur l'harmonisation et la construction d'un environnement politique cohérent pour le commerce intracontinental ».
Muriel Edjo
Au cours de la dernière décennie, le gouvernement ghanéen a multiplié les actions pour freiner la prolifération des médicaments contrefaits dans le pays. Au regard des succès relatifs enregistrés par le passé, l’accent a cette fois été mis sur le numérique comme gage de traçabilité et d’efficacité.
Le vice-président de la République du Ghana, Mahamudu Bawumia (photo), a lancé le processus de numérisation des pharmacies. La première étape, le lancement officiel du cadre réglementaire régissant le programme national de pharmacie électronique, a été franchie avec succès le mercredi 22 décembre. La seconde étape, la mise en service de la plateforme d’e-pharmacie, interviendra au cours de l’année 2022. L’ensemble du programme contribuera à améliorer l’accès des populations aux médicaments de qualité.
La plateforme e-pharmacie, développée avec la contribution de plusieurs parties prenantes dont le Conseil de la pharmacie et la Société pharmaceutique, sera reliée à la base de données de la Food and Drugs Authority (FDA) pour authentifier l'approbation ou non des médicaments proposés ; vérifier les opérations de pharmacie non agréées ; réduire les disparités dans le coût des médicaments et minimiser certains problèmes administratifs et de livraison qui nuisent à l’activité des pharmaciens.
Mahamudu Bawumia a expliqué que la plateforme e-pharmacie est « une innovation de premier plan qui transformera l'accès aux soins pharmaceutiques au Ghana, complétant la tentative du gouvernement d'améliorer l'accès et la prestation des soins de santé à nos plus de 30 millions d'habitants […] L'innovation dans l'amélioration de l'accès aux pharmacies pour notre population grâce à la pharmacie électronique peut changer la donne en préservant l'avenir de nos jeunes et en garantissant un accès rationnel et responsable aux médicaments à une échelle que nous n'avons pas encore pu atteindre ».
En 2009, la FDA avait indiqué que pour les seuls antipaludéens le taux de contrefaçons était de 39,9%. Consciente de la probabilité que la proportion soit plus grande sur l’ensemble de l’industrie pharmaceutique, l’Autorité avait accepté en 2013 l’aide de la Chine pour identifier les médicaments de mauvaise qualité. En 2017, c’est l’aide de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et du département américain de la Santé et des Services sociaux qu’elle avait acceptée pour le même objectif. La plateforme e-pharmacie du gouvernement s’inspire de l’idée développée par la Start-up ghanéenne m-Pedigree pour vérifier l’authenticité des médicaments. m-Pedigree a été désignée Grand Prix du Forum Netexplorateur 2011.
Le vice-président du Ghana estime que « le marché mondial de la pharmacie en ligne vaut aujourd'hui environ 81 milliards $ et qu'il devrait atteindre 244 milliards $ d'ici 2027. Avec la plate-forme nationale de pharmacie électronique, le Ghana fera partie de cette nouvelle économie numérique pharmaceutique ».
Muriel Edjo