Au cours des cinq dernières années, l’investissement dans les entreprises technologiques africaines a augmenté de manière progressive. Cependant, cette tendance semble encore timide vu le potentiel du secteur.
Dans l’étude « Supercharging Africa’s Startups: The Continent’s Path to Tech Excellence » publiée 15 février, le Tony Blair Institute for Global Change estime que les start-up africaines pourraient lever plus de 90 milliards $ d’ici 2030. Elles ont le potentiel de faire de l’Afrique une superpuissance dans le secteur de la technologie. Mais pour y parvenir, un environnement économique et réglementaire favorable est indispensable. Cela passe par la mise en œuvre de dix recommandations par les gouvernements :
1- Mettre en place une plateforme publique de partage de données sur les start-up technologiques.
2- Développer des véhicules de financement innovants
3- Libérer les capitaux des investisseurs institutionnels et des entreprises
4- Créer un marché numérique unique en donnant la priorité à la mise en œuvre de la Zlecaf
5- Générer une demande de solutions technologiques locales
6- Mettre en œuvre une législation pour soutenir les start-up technologiques et solliciter régulièrement leurs réactions
7- Améliorer les compétences numériques
8- Renforcer l'infrastructure numérique
9- Renforcer les capacités des start-up et des organisations de soutien
10- Lancer un « réseau panafricain de start-up »
« Avant la pandémie, 22 % de la population en âge de travailler avait créé sa propre entreprise. Cependant, en raison de la lourdeur des réglementations, du manque de compétences numériques, du financement limité et de la fragmentation des marchés, l'Afrique ne représente que 0,2 % de la valeur des start-up mondiales », déplore le Tony Blair Institute.
Bien que l'investissement dans les start-up tech africaines soit encore faible par rapport à celui des autres régions, il a connu tout de même une forte augmentation au cours des quatre dernières années. En 2021, il a atteint 4,9 milliards de dollars selon Briter Bridge dans son « Africa’s Investment Report 2021 ». Soit une évolution de 243 % par rapport à 2020.
Dans son rapport « Lions go digital: The Internet’s transformative potential in Africa » de 2013, le McKinsey Global Institute estimait que l'économie numérique contribuerait à hauteur de 300 milliards $ au PIB africain d'ici 2025, fournissant des emplois indispensables sur un continent où il y a trois à quatre fois plus de personnes qui entrent sur le marché du travail que d’emplois réels créés. Un écosystème favorable à l’éclosion des start-up en Afrique pourrait faire d’elles de futures niches d’emplois pour une jeunesse de plus en plus séduite par les technologies.
Muriel Edjo