Depuis cinq ans, le nombre d’entreprises internationales qui mettent en place des initiatives de soutien aux entreprises technologiques croit. Une aubaine pour les jeunes pousses qui grandissent parfois très vite.
Le géant technologique américain Oracle a annoncé, mercredi 2 février, un investissement de 1 million $ pour soutenir les start-up africaines. L’objectif est de permettre à ces jeunes pousses d’avoir accès aux dernières technologies du cloud grâce à des « crédits cloud » pouvant atteindre 10 000 $ destinés à 100 start-up, pour la mise en œuvre de leurs divers projets numériques.
« L’Afrique est un foyer d’entrepreneurs technologiques, et nous avons constaté une croissance de 91 % des inscriptions de start-up sud-africaines, et de 39 % de plus de 13 autres pays africains au cours de l’année dernière. L’investissement d’un million de dollars va renforcer les efforts des entrepreneurs technologiques en Afrique pour utiliser les dernières technologies numériques afin d’assurer le succès de leurs start-up », a indiqué Oracle.
L’investissement de l’entreprise américaine Oracle dans les start-up africaines s’inscrit dans le cadre d’Oracle for Startups, une initiative d’appui technologique aux jeunes entreprises dans leur développement. Il intervient après l’annonce récente par Oracle de l’ouverture de sa première région cloud en Afrique dans le but de répondre à la demande croissante du continent en services cloud de qualité.
Avec la connectivité à haut débit qui se développe sur le continent, poussé par l’investissement des opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès Internet dans les câbles sous-marins de fibre optique, l’utilisation des technologies du cloud grandit progressivement. Sécurisé et fiable, le service est la garantie d’activité globalement sans risque. Oracle, avec ses crédits cloud, permet aux start-up de se déployer en toute quiétude.
Adoni Conrad Quenum
Fondée en 2020, la jeune entreprise Yalla Fel Sekka surfe sur le développement du segment du commerce électronique induit par la pandémie de Covid-19. Elle couve de grandes ambitions pour les prochaines années.
Yalla Fel Sekka (YFS), une start-up spécialisée dans la logistique et la livraison à la demande, a réussi un tour de table de série A d’un montant de 7 millions $. Ce financement dévoilé, mardi 1er février, servira à soutenir sa croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). La jeune entreprise prévoit de construire 20 à 40 dark stores – commerces de détail fermé au public qui sert d’entrepôt à d’autres entreprises – dans plusieurs villes d’ici l’année prochaine.
« Ce qu’il est important de dire, c’est que tout ce qui a trait au commerce rapide ou à la livraison instantanée nécessite une nouvelle forme d’infrastructure sur le terrain pour être proche de vos clients, de la technologie, des opérations. Tout cela est radicalement différent du type d’infrastructure que nous voyions lorsque nous ne nous occupions pas de commerce rapide. Mais maintenant, c’est de cela qu’il s’agit pour YFS, devenir le principal acteur et le leader de l’offre de ces services logistiques pour le commerce », a indiqué Khashayar Mahdavi, co-fondateur de la start-up.
Yalla Fel Sekka, fondée en 2020, fonctionne selon le modèle Business-to-Business-to-Customer. Lorsqu’un client passe une commande en ligne, YFS la récupère dans un de ses dark stores construits pour conserver les produits de clients issus de divers secteurs, notamment les épiceries, les pharmacies ou encore le commerce électronique, et effectue la livraison. Le service accessible par web ou mobile offre aux utilisateurs la possibilité de suivre en ligne la livraison de leur commande. Yalla Fel Sekka revendique déjà une flotte de près de 1 000 conducteurs actifs de motos et de fourgonnettes et 3 000 sur liste d’attente.
Avec la pandémie de Covid-19 et la croissance du commerce électronique en Egypte, la start-up a su trouver sa place dans l’univers économique du pays. Selon Yasmine Abdel Karim, co-fondatrice de l’entreprise, près de 10 000 commandes sont enregistrées par jour et le volume brut de marchandises augmente à un rythme mensuel de 20 % avec un taux de fidélisation des clients supérieur à 90 %. Pour YFS qui attire encore de nouvelles entreprises, ce financement est le bienvenu.
Adoni Conrad Quenum
Engagé dans le développement de son économie numérique, l’Afrique ne profite pas encore pleinement des potentialités de ce secteur. Une situation qui est imputée au manque de chercheurs dans le domaine de l’IA.
L’Afrique doit former au moins 5 000 doctorants dans les domaines de l'intelligence artificielle (IA) et de l'apprentissage automatique, au cours des 5 prochaines années, si elle veut tirer profit de l’économie numérique, d’après les estimations du professeur Tom Ogada (photo), directeur exécutif du Centre africain d'études technologiques (ACTS), un groupe de réflexion de recherche sur le développement, pionnier dans l'exploitation des applications de la science, de la technologie et des politiques d'innovation pour le développement durable en Afrique.
« Notre institution a fait une analyse de la situation pour identifier les compétences qui seront nécessaires pour développer l'économie numérique, et nous avons établi qu'il existe un déficit de compétences en Afrique à tous les niveaux, du secondaire à l'université jusqu'au doctorat », a déclaré Ogada à l'University World News.
Selon ACTS, l’Afrique connaît un déficit de chercheurs en matière d’IA. A l’origine de cette situation, l’institution pointe du doigt le manque d’opportunité de formation, de ressources financières et d'infrastructures adéquates dans les universités. Et pourtant l’importance de l’IA dans le développement n’est plus à démontrer. Elle permet la création d'outils pour trouver et améliorer des solutions grâce à la recherche. En Afrique l’application de l’IA est devenue indispensable dans des secteurs tels que la santé, l'agriculture, l'action climatique et l’industrie.
Pour contribuer à la formation des chercheurs en IA, l’ACTS a lancé un programme de bourses d'études sur l'intelligence artificielle pour le développement en Afrique (AI4D). La bourse AI4D Africa est une nouvelle initiative dont l'objectif est de répondre à la demande croissante de chercheurs en IA et en apprentissage automatique sur le continent.
Un appel à candidatures pour ce programme de bourse est en cours jusqu’au 17 février 2022. Il cible les ressortissants des pays suivants : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Comores, Cameroun, République démocratique du Congo (Kinshasa), Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Mozambique, Niger, Sénégal, Togo.
Pour être éligibles, les candidats doivent être inscrits dans un cursus d'IA (apprentissage automatique, système expert, traitement du langage naturel, robotique intelligente, etc.) sous la direction d'un superviseur, avoir terminé leurs cours ainsi qu'une proposition de recherche. Tous les candidats doivent avoir une connaissance approfondie de la langue d'enseignement au sein de leur université d'accueil (français ou portugais).
Vanessa Ngono Atangana
Elles figurent parmi les 19 nominées sur plus de 300 candidatures reçues par la Journée de la femme digitale (JFD), un mouvement de l’innovation au féminin. Elles se sont démarquées dans les catégories Entrepreneur, Intrapreneur et Junior pour la région Afrique.
Les délibérations pour la 10e édition du Prix Les Maragaret se tiendront le 10 février à la Sorbonne à Paris. Une Egyptienne, une Ougandaise, une Sénégalaise, deux Gabonaises, une Kényane, une Ivoirienne et une Sud-Africaine sont en lice pour le titre dans ses trois catégories ouvertes en Afrique.
Entrepreneur
- Farah Emara, égyptienne, est finaliste avec son projet FreshSource. C’est une plateforme agricole reliant les fermes aux entreprises et fournissant des solutions du dernier kilomètre. Sa mission, rationaliser la chaîne de valeur des produits frais et responsabiliser les agriculteurs pour réduire les pertes alimentaires.
- Shamim Nabuuma Kaliisa est Ougandaise. Elle est la fondatrice de Chil AI Lab, start-up qui utilise l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour étendre les services de santé essentiels aux pauvres et aux marginalisés en Ouganda, les femmes en particulier.
- Ariane Akeret, Gabonaise, est finaliste avec son projet CaPay. C’est une application destinée à faciliter le paiement des salaires et autres transactions financières, via le mobile money. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques.
Intrapreneur
- Adjaratou Wakha Aidara est Sénégalaise, directrice exécutive de Partners West Africa-Sénégal. Elle est finaliste avec son un projet de mobilité propre, sûre, durable et connectée avec des motos-taxis.
- Patricia Ndikumana est Kényane. Responsable des partenariats Sokowatch. Elle est finaliste avec Sokowatch, plateforme d’e-commerce dont l’objectif est de fournir tout ce dont un détaillant a besoin, sans grossiste ni banque.
- L’Ivoirienne Cléo Ngokoudi est la directrice financière d’Anka. Elle est finaliste avec Anka, plateforme qui fournit aux commerçants locaux des solutions intégrées de gestion digitale, la facilitation des transactions financières internationales.
Junior
- Maylis Kouakoua, Gabonaise de 13 ans. Finaliste avec son jeu sur Scracth, présenté sous forme de quizz. Elle sensibilise les adolescents sur les dangers d’Internet, notamment le cyber-harcèlement.
- Malebina Tsotsotso est une Sud-Africaine de 15 ans. Elle a créé MTutor, une plateforme d'apprentissage en ligne conçue pour fournir un outil edtech adaptable, évolutif, sûr et sécurisé.
Selon Delphine Remy-Boutang, présidente-directrice générale de The Bureau et de la JFD, le projet que porte chaque jeune femme a été meilleur parmi des centaines. « Nous avons reçu plus de 300 candidatures. C’est une opportunité unique pour faire émerger nos futures championnes européennes et africaines de la tech. Leurs projets répondent tous à de grands enjeux de société ».
Elle a indiqué que le prix répond à la nécessité « d’orienter plus d’investissements vers l’entrepreneuriat féminin qui porte, lui aussi, des solutions à la transformation digitale en la mettant au service de nos sociétés et de l’environnement ».
Pour cette édition du prix, le vote du public comptera pour une voix pendant les délibérations du jury. Le Prix les Margaret a été lancé en 2013 par la JFD. Il récompense chaque année des femmes entrepreneurs et intrapreneurs, en Europe et en Afrique, dont les projets et innovations répondent aux grands enjeux de la société. Ce prix rend hommage à Margaret Hamilton, ancienne directrice du département génie logiciel au sein du MIT Instrumentation Laboratory qui a développé les logiciels embarqués du programme spatial Apollo de la NASA.
Brice Gotoa
Au Nigeria, le concept de service d’assurance 100 % digital proposé par la firme Casava a séduit plus d’un investisseur, lui permettant de mobiliser 4 millions $. Des opportunités existent, mais il reste à savoir comment sera déployé le capital obtenu.
Casava, une société présentée comme la toute première à offrir des services d'assurance 100 % digitaux au Nigeria, est la bénéficiaire d'un financement de 4 millions $ destiné à lui permettre de développer son activité. « Notre mission est de fournir une assurance abordable aux Nigérians et aux autres Africains, et nous sommes heureux d'avoir levé ces fonds auprès d'un groupe d'investisseurs passionnés », a déclaré Bode Pedro (photo), fondateur et PDG de l'entreprise.
🇳🇬 Nigeria-based @GoCasava have been making #insurance enjoyable and accessible to everyone.
— Entrée Capital (@EntreeCap) February 2, 2022
Today they announced $4M in pre-seed funding, the largest for an insurtech in Africa! We at @EntreeCap are proud to support them in their journey. 🎉https://t.co/mjRcbKyAXM
Ce sont les premiers fonds que reçoit Casava depuis sa fondation en 2016 et le volume marque l'intérêt des investisseurs pour les services d'assurance associés aux technologies numériques. L'entreprise tire avantage des économies de charges qu'offre le digital, en permettant à ses clients potentiels ou confirmés de souscrire à des primes d'assurance de travail ou de maladie, directement via son site internet, une application mobile ou par un processus sur WhatsApp.
« L'équipe de Casava a développé un produit unique et perturbateur qui, selon nous, a le potentiel de transformer le marché de l'assurance en Afrique. Nous avons confiance en l'équipe de Casava qui a tout ce qu'il faut pour devenir des leaders dans ce domaine », a fait savoir Avi Eyal, associé général chez Entrée Capital, une des entreprises de capital risque qui a apporté sa contribution à la levée des fonds.
Dans les segments de couverture de risque sur lesquels intervient Casava, il existe une opportunité en termes de digitalisation de services, du fait que de nombreux travailleurs sont souvent en situation de sous-emplois, et ne bénéficient d'aucune protection contre les risques d'interruption des activités et donc de chômage technique, et les risques de maladie. Selon le Bureau national des statistiques du Nigeria, 20 % de travailleurs ont perdu leur emploi du fait de la Covid-19 et plusieurs d'entre eux dans de petits métiers n'ont pas obtenu de compensation.
La question est désormais de savoir sur quel type de technologie investira Casava. La digitalisation des services d'assurance au Nigeria n'est pas une nouveauté et continue de connaître une certaine évolution. La taille potentielle du marché en termes de nombre d'abonnés (95 % des 33 % d'abonnées aux réseaux sociaux) est une opportunité, mais les solutions technologiques devront aller au-delà des questions techniques et faire face à des défis de fonds comme le manque de confiance entre assureurs et assurés, la facilité des paiements de primes, mais aussi les remboursements en cas de réalisation des sinistres. Autant de questions qu'il faudra suivre.
Un peu plus de deux après son lancement, Amitruck revendique déjà plus de 8 000 véhicules enregistrés dans sa base de données, près de 100 000 livraisons, pour plus de 300 entreprises clientes.
Amitruck est un service de logistique de camionnage numérique lancé en 2019 par la start-up kényane du même nom. Mercredi 2 février, sa commodité et son efficacité lui ont valu la levée avec succès de 4 millions $ de capital de départ. L’opération menée par Better Tomorrow Ventures (BTV) — avec la participation de Dynamo Ventures, Rackhouse Venture Capital, Flexport Inc, Knuru Capital, Launch Africa Ventures, Uncovered Fund et des investisseurs providentiels stratégiques — permettra à Amitruck d’accélérer son expansion en Afrique et d’embaucher de nouveaux talents.
Fondée par le jeune entrepreneur Mark Mwangi (photo, Amitruck met en relation des entreprises ou particuliers, désireux de transporter des marchandises, avec des propriétaires de véhicules lourds et des professionnels d'entreprises de transport logistique. Le service est né du constat d’une fragmentation du secteur logistique informel, basé sur des systèmes manuels archaïques, qui augmentaient inutilement les coûts d'exploitation.
En incluant les nouvelles technologies dans les opérations de transit, Mark Mwangi a voulu moderniser et sécuriser ce secteur au Kenya. Pas d’intermédiaires qui pourraient augmenter les prix des services. Le client traite directement avec le transporteur sélectionné. Tous les conducteurs et véhicules sont contrôlés, et les marchandises en transit assurées contre les pertes et les dommages pour garantir la sécurité des opérations.
Un peu plus de deux après son lancement, Amitruck revendique déjà plus de 8 000 véhicules enregistrés dans sa base de données, près de 100 000 livraisons, pour plus de 300 entreprises clientes. Pour accéder au service, les clients doivent au préalable se connecter à l’adresse web de la plateforme ou télécharger l’application sur Play Store. Une fois cette étape franchie, il faut créer un compte. Avec un compte approuvé, il est alors possible de solliciter un service de transport par camion, fourgonnette, moto, vélo, etc. Une fois le transport validé et engagé, le client peut suivre sa marchandise à la trace pour plus de sécurité. Ce n’est qu’une fois la livraison effectuée et le client satisfait que le transporteur est payé.
La start-up — qui a été acceptée en 2021 au programme Ninja Accelerator soutenu par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), au Black Founders Fund Accelerator soutenu par Google et au programme Budstart Accelerator d'AbInbev — veut « attirer davantage de transporteurs et d'expéditeurs » en 2022.
Muriel Edjo
En 2020, le taux de pénétration d’Internet mobile sur le continent n’était que de 28% selon GSMA. Un obstacle à l’apprentissage en ligne que Kajou a réussi à contourner avec ses contenus accessibles offline. La start-up est aujourd’hui en pleine expansion.
Kajou a clôturé un tour de table d’un million d’euros, lundi 10 janvier, auprès des fonds d’investissement à impact Phitrust, Colam Impact et Hippolyte Capital. Y ont également pris part des Business Angels en grande partie issus du réseau Ashoka. Avec ce financement, l’entreprise créée par l’Organisation non gouvernementale Bibliothèques sans frontières va intensifier son activité au Sénégal et accélérer le développement de son offre de contenu numérique de formation dans Internet en Afrique de l’Ouest et centrale, en particulier au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo et au Cameroun.
Le contenu numérique de formation que propose Kajou est disponible sur des cartes micro SD qui peuvent être insérées dans un smartphone. L’accès aux informations se fait ensuite via l’application Kajou. Les utilisateurs peuvent ainsi parcourir jusqu'à 32 gigaoctets (Go) de contenus sélectionnés, dans les langues locales, sur diverses thématiques, dont la santé, l’environnement, l’agriculture ou encore l’entrepreneuriat. L'application permet aussi de partager du contenu avec ses amis, sans utiliser de données.
Jérémy Lachal (photo), le fondateur de Kajou, appréhende la solution numérique comme « un formidable outil pour apporter la connaissance directement dans votre téléphone. Elle vous permet de consulter des milliers de contenus sans utiliser vos données Internet ! Nous sommes des activistes de la connaissance. Parce que là où il y a de la connaissance, il y a de l'espoir ! ».
Kajou est en activité depuis 18 mois et enregistre déjà plus de 20 000 utilisateurs. L’idée apporte une réponse au besoin d’accès à la connaissance en Afrique où le taux de pénétration d’Internet mobile n’est encore que de 28 %, selon le rapport « The Mobile Economy : Sub-Saharan Africa 2021 », de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).
C’est au total plus de 3 millions de personnes n'ayant pas ou peu accès à Internet en Afrique de l’Ouest que Kajou veut toucher avec sa bibliothèque numérique. Elle voit dans cet investissement un moyen de leur permettre de s'informer, de s'éduquer et de développer leur activité professionnelle grâce à des contenus sur mesure.
Muriel Edjo
« Sur Internet quand on fait des recherches sur les hôtels au Gabon, on ne voit que les grands hôtels : Nomad, Radisson Blu, Onomo, mais l’hôtel qui se trouve à Franceville, à Oyem ou à Mouila n’est pas visible. »
De jeunes Gabonais ont mis sur pied une plateforme numérique de réservation de chambres d’hôtel, d’appartements meublés, de location de véhicules et réservation de circuit touristique. Dénommée « Le visiteur Booking », cette plateforme donne la possibilité aux touristes et voyageurs de réserver des sites situés non seulement dans les principales villes du Gabon, mais, également, à l’intérieur du pays, rapporte Le Nouveau Gabon.
« Sur Internet quand on fait des recherches sur les hôtels au Gabon on ne voit que les grands hôtels : Nomad, Radisson Blu, Onomo, mais l’hôtel qui se trouve à Franceville, à Oyem ou à Mouila n’est pas visible. Alors nous nous sommes dit que nous allons trouver une solution qui répond aux réalités du pays afin que celui qui veut aller à Oyem ou à Makokou puisse trouver un hôtel sur notre plateforme », a indiqué, Mike Edzeghe Memiaghe, manager général de « Le visiteur Booking ».
« Le visiteur Booking est destiné aux propriétaires d’hôtels, aux agences de location de véhicules, aux opérateurs des parcs et des musées, à tous ceux qui font dans le tourisme. Il est également destiné au particulier qui a son véhicule et qui peut le mettre sur notre plateforme pour générer du profit. Aussi, il y a des personnes aujourd’hui qui sont sur Libreville, mais qui ont des maisons en province. Ils peuvent décider de prendre leurs appartements meublés et les mettre sur la plateforme. Cela permet à des personnes qui ne veulent pas être à l’hôtel d’avoir des espaces dédiés durant leur séjour », a-t-il expliqué. Les paiements se font en ligne par mobile money sur la plateforme.
Créé en 2015, mais formalisée en janvier 2017, « Le visiteur Booking » a été par ailleurs demi-finaliste au Grand prix de l’excellence 2016 du président de la République, Ali Bongo Ondimba, et finaliste du concours Startup challenge de septembre 2021.
Brice Gotoa
En 2020, le gouvernement mauricien a adopté un nouveau programme quinquennal de développement. Il fait de l’amélioration du bien-être des populations par le biais des technologies de l’information et de la communication une priorité.
Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) accompagne le gouvernement de Maurice dans l’acquisition d’un système national de santé numérique. Un accord de collaboration a été signé à cet effet entre les deux parties mercredi 26 janvier à Port-Louis. Le ministère mauricien de la Santé et du Bien-être a déclaré que l’adoption par le pays de solutions technologiques contribuera à la continuité de soins de haute qualité à des coûts abordables, centrés sur l'utilisateur tout en favorisant la promotion de niveaux plus élevés d'efficience et d'efficacité internes.
Kailesh Kumar Singh Jagutpal (photo), le ministre de la Santé et du Bien-être, a révélé que la contribution financière du PNUD au projet s’élevait à plus de 2,7 millions $. Le gouvernement japonais y a également contribué à hauteur de 418 000 $. Ces sommes s’ajoutent aux plus de 3 millions $ mobilisés par le gouvernement mauricien pour la concrétisation de ce projet à fort impact social.
Le système de santé numérique ouvrira de nouvelles voies et guidera la planification, l'allocation, le suivi et l'évaluation des ressources, a affirmé Kailesh Kumar Singh Jagutpal qui a ajouté « qu'il offrira également la technologie requise pour améliorer les niveaux de sensibilisation à la santé des citoyens, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère dans la prestation des soins de santé à Maurice ».
Durant la Covid-19 et ses restrictions sociales et sécuritaires en 2020, l’écosystème sanitaire mauricien s’est heurté à de nombreux défis qui ont mis en exergue les difficultés d’accès aux soins de santé de qualité pour une grande partie de la population. L’e-santé, composante du Plan stratégique 2020-2024 pour le développement du secteur de la santé lancé le 12 août 2020, est la solution qu’a adoptée le gouvernement pour y faire face avec plus d’efficacité. Dans le pays, le taux de pénétration d'Internet en 2020 avait déjà atteint 68 %, selon We Are Social et Hootsuit dans leur Digital Report 2020.
Hormis l’appui financier que le PNUD apporte au gouvernement mauricien, l’agence compte également apporter son soutien dans la réalisation du projet national en sollicitant des manifestations d'intérêt d'organisations et de consortiums pour la mise en œuvre de la solution nationale d'e-santé. Cela permettra à Maurice de faire son choix parmi les meilleures expertises.
Muriel Edjo
Depuis 2011, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans la lutte contre la cybercriminalité. Les préjudices financiers qui étaient alors d’environ 24 millions $ en 2010 ont baissé à 9,4 millions $ en 2018. Mais avec la numérisation accélérée du monde, les risques augmentent.
Les solutions de sécurité digitales peuvent aider la Côte d’Ivoire à économiser 2,5 milliards FCFA (près de 4,2 millions $) chaque année. C’est le montant qu’ont fait perdre les cybercriminels au pays en 2021, selon le colonel Ouattara Moussa (photo), directeur de l’informatique et des traces technologiques (DITT) au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
Cybercriminalité: Le phénomène fait perdre 2,5 milliards de F CFA à l'État de Côte d'Ivoire ( Colonel OUATTARA Moussa)#CICG #GouvCI @PLCC_CI pic.twitter.com/8PSx9ngjPb
— Gouvernement de Côte d'Ivoire (@Gouvci) December 21, 2021
D’après les données de cybersécurité publiées lundi 31 janvier par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), division anti-cybercriminalité de la DITT, plus de 5 000 plaintes ont été enregistrées en 2021 contre 2 408 en 2017, soit une progression de 51,84 % au cours des quatre dernières années.
#Société | Lutte contre la cybercriminalité en Côte d’Ivoire : des résultats probants#CICG #GouvCI @MinistereCi @Menuti_Ci @PLCC_CI
— Gouvernement de Côte d'Ivoire (@Gouvci) January 31, 2022
Pour en savoir plus ➡https://t.co/d4TNgpKJpl pic.twitter.com/PHrbVsfjDL
Selon la PLCC, les principales infractions digitales enregistrées au cours de l’année dernière sont les menaces de publications d’images à caractère sexuel et de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, WhatsApp) ; les fraudes sur les transactions électroniques ; l’utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique ; l’atteinte à l’image et à l’honneur ; l’escroquerie en ligne. La PLCC revendique un taux de résolution des cybercrimes de 50 %.
Les données dévoilées par la PLCC mettent en lumière les dangers qui se multiplient dans le monde numérique dont l’expansion s’est accélérée avec la Covid-19. Conscient de cela, le gouvernement a entrepris plusieurs actions pour sécuriser davantage le cyberespace national. En 2020, il a adopté une nouvelle stratégie de cybersécurité qui s’étend jusqu’en 2025. Il a également prévu d’investir 30,8 millions $ pour la création d’un Conseil national de la cybersécurité et d’une Autorité nationale de la cybersécurité.
Dans l’attente que ces investissements se concrétisent, le Centre national de veille et de réponse aux incidents de sécurité informatique de Côte d’Ivoire recommande aux particuliers de redoubler de vigilance face aux messages d’inconnus, sauvegarder régulièrement ses données, équiper son terminal d’un antivirus, activer un antispam sur sa messagerie électronique, effectuer régulièrement les mises à jour de son système d’exploitation, éviter d’installer des logiciels de sources inconnues.
Pour les entreprises, la société mondiale de conseil en informatique Accenture recommande, entre autres, de réduire les transferts de données, d'activer le chiffrement complet du disque sur tous les dispositifs, de recourir à des opérateurs de cybersécurité, d’adopter le cloud.
Adoni Conrad Quenum
Avec une seule opération, celle d’InstaDeep, la Tunisie a été le premier pays sur le continent en matière de fonds levés en ce premier mois de l’année. Si l’on se réfère plutôt au nombre d’opérations bouclées, l’Afrique du Sud et le Kenya sont leaders, selon des données publiées par Intelligence by Techpoint.
En ce premier mois de l’année 2022, des start-up africaines, 32 au total, ont levé 419 millions $, au cours de 34 tours de financement, a fait savoir Intelligence by Techpoint, la branche de données et de recherche de la plateforme d’informations Techpoint. L’information, diffusée ce mardi 1er février, est contenue dans une newsletter adressée par le média au public.
« Les start-up du Kenya et de la Tunisie ont collectivement obtenu 46,7 % de ce montant total. Les fournisseurs de services financiers ont obtenu la part la plus élevée avec 25,3 %, suivis de près par les start-up de marketplace (commerce électronique et vente au détail en ligne) avec 24,6 %, et l'intelligence artificielle avec 23,7 % ».
La Tunisie a été le premier pays sur le continent en termes de fonds levés par des start-up. A travers une seule opération, à savoir la levée de fonds effectuée fin janvier par InstaDeep, ce pays nord-africain a attiré 100 millions $. Il est suivi de près par le Kenya qui cumule 95,74 millions $ de fonds mobilisés et se hisse à la deuxième place sur le continent. Viennent ensuite le Ghana (55 millions $ de fonds levés), l’Afrique du Sud (33,88 millions $), l’Egypte (33,30 millions $) et l’Ouganda (30 millions $). En matière de nombre de cycles de financement bouclés, le Kenya et l’Afrique du Sud sont leaders sur le continent, avec 6 opérations réalisées pour chacun de ces pays.
Une fois encore, les fintech ont été les entreprises technologiques les plus financées sur le continent en ce premier mois de 2022, avec un total de 106,52 millions $ mobilisés à travers 13 transactions. Les sociétés de marketplace viennent en deuxième position avec 101,60 millions $ levés ; suivis par l’intelligence artificielle, 100 millions $ et la santé, 36,10 millions $ levés. Selon les données de la plateforme Intelligence by Techpoint, la majeure partie des fonds mobilisés étaient sous forme de série B, soit 107,40 millions $, ensuite sous forme de financements de démarrage, 90,18 millions $ et sous forme de financement de série C, 78 millions $.
Chamberline Moko
Selon le spécialiste de la sécurité des systèmes d’information, Kaspersky, l’Afrique avait été la cible de 28 millions de cyberattaques, entre janvier et août 2020.
Libreville accueille du 24 au 25 février prochains, les Assises africaines de la cybersécurité (AAC), a-t-on appris de la Société d’incubation numérique du Gabon (SING). Placée sous le thème « La cyberrésilience des entreprises et des Etats », cette rencontre vise à édifier les décideurs publics et privés sur les enjeux de la cybersécurité, rapporte Le Nouveau Gabon.
Il sera notamment question de montrer aux entreprises la nécessité d’intégrer la cybersécurité au sein de leur entreprise afin de mieux protéger leurs activités contre d’éventuelles attaques. Car, apprend-on, une bonne stratégie de cyberrésilience commence par la protection des systèmes, des applications et des données. Notamment dans un contexte où, avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les risques de cyberattaques sont « de plus en plus croissants et constituent une menace pour de nombreux Etats et des entreprises », indiquent les organisateurs de cet événement.
Organisées en partenariat avec le Club d’experts de la sécurité de l’information en Afrique (CESIA) et de la Société d’incubation numérique du Gabon (SING), ces assises ambitionnent, à terme, « de permettre aux participants de rencontrer des experts du secteur [...] sourcer des futurs fournisseurs, confronter les offres, rencontrer ses pairs et, surtout, créer de futurs partenariats », indiquent les organisateurs.
Si l’Afrique a fait de grands progrès dans sa transformation digitale, peu d'actions d'envergure ont été menées jusque-là, pour lutter contre les cyberrisques. En 2017, le continent a enregistré 3,5 milliards de dollars de pertes liées au manque de cybersécurité, selon Serianu, un cabinet de conseil en cybersécurité.
S.G.
Alors que ces dernières années étaient caractérisées par une augmentation du financement de la tech africaine, la pandémie est venue freiner cette tendance. Pour continuer de financer un secteur dont les initiatives se multiplient sur le continent, ses principaux acteurs explorent plusieurs options.
La fondation à but non lucratif Norrsken a lancé un fonds de 200 millions $ qui servira à investir en Afrique pour y révéler de nouvelles licornes (start-up valorisée à plus d'un milliard de dollars, non cotée en bourse et non filiale d'un grand groupe, Ndlr). L’information a été annoncée sur le compte Twitter de la fondation, qui révèle que 30 dirigeants de licornes du secteur de la tech, dont les fondateurs de Klarna, Skype, Delivery Hero et Flutterwave, ont collaboré au lancement du fonds.
« Nous sommes très fiers d'annoncer le lancement de Norrsken22, un fonds technologique de 200 millions de dollars, soutenu par un réseau international de 30 fondateurs de licornes, qui investira sur des entrepreneurs exceptionnels à l'origine des nouveaux géants de la technologie en Afrique », a déclaré la fondation.
Ce fonds vise à lever jusqu'à 2 milliards de dollars pour investir en Afrique. La première tranche de 110 millions $ a été clôturée ce 31 janvier. Selon les informations fournies par Niklas Adalberth (photo), fondateur de Norrsken, les négociations sont déjà en cours pour des investissements en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria.
L'équipe chargée de la gestion du fonds est dirigée par Natalie Kolbe, ancienne directrice du capital-investissement chez Actis en Afrique du Sud. Elle sera accompagnée par un conseil consultatif composé de Nonkululeko Nyembezi, président de la Bourse de Johannesburg ; Arnold Ekpei, ancien PDG d'Ecobank ; Phuthuma Nhleko, ancien directeur général de MTN et Singai Mutasa, fondateur du groupe d'investissement Masawara.
Les promoteurs de Norrsken22 ont déclaré vouloir investir là où les fonds auront le plus d’impact économique. Il se concentrera sur des secteurs tels que la fintech et la health tech, où le progrès technologique aura un réel impact sur la vie des populations.
Ces dernières années, la tech africaine a levé de plus en plus d’argent. Selon Partech Africa, le secteur affichait 359 levées de fonds en 2020, soit 44% de plus que l’année précédente. Mais le volume de financement, 1,43 milliard $, était inférieur aux 2 milliards $ de 2019.
Ce constat n’est pas très étonnant. Malgré l’accélération de la digitalisation et de l’activité technologique, à cause de la pandémie de Covid-19, la crise économique consécutive à la situation sanitaire a aussi touché les investissements dans le secteur de la tech africaine.
Servan Ahougnon
Alors que son activité a été taxée d’illégale en avril dernier par le régulateur des marchés financiers au Nigeria, Bamboo, qui dit vouloir régulariser cette situation, a réussi tout de même à obtenir des capitaux pour soutenir son activité.
Bamboo, la plateforme nigériane qui donne la possibilité à des Africains de négocier des actions sur le marché boursier américain, a levé 15 millions $ de financement, auprès des sociétés de capital-risque Greycroft Partners et Tiger Global. La firme d’investissement a annoncé l’opération ce lundi 31 janvier sur sa page LinkedIn.
« Nous n'en sommes qu'au début, mais nous avons fait beaucoup de chemin, nous sommes une équipe qui a une vision… celle de vouloir que 1 ou 2 millions d'Africains investissent au cours des 18 prochains mois, et qui a de grandes chances d'y arriver. Nous sommes l'une des rares équipes à pouvoir le faire sur le continent aujourd'hui, l'avenir est donc prometteur pour nous », s’est enthousiasmé Richmond Bassey (photo, à droite), directeur général de Bamboo.
Cette levée de fonds intervient quelques mois après la note du régulateur américain des marchés financiers taxant d’illégales les activités des plateformes de négociation de titres telles que Trove, Bamboo, Chaka et Risevest. Dans une circulaire prise en avril 2021, la Securities and Exchange Commission (SEC) avait explicitement demandé aux opérateurs de marchés financiers de renoncer à collaborer avec ces firmes de négociation de titres en ligne. A sa suite, la Banque centrale nigériane a ouvertement accusé ses sociétés d’opérer sans licence en tant que gestionnaire d’actifs. Malgré ce contexte, Richmond Bassey soutient que son entreprise « travaille en étroite collaboration avec les régulateurs au Nigeria, dans les limites de ce qu'ils acceptent et de ce qu'ils autorisent ».
Opérationnelle depuis janvier 2020, Bamboo avait déjà réussi à lever 2,4 millions $ pour faciliter sa croissance. La firme d’investissement à l’intention de proposer à la négociation des actions d’entreprises nigérianes aux Africains du continent et de la diaspora d’ici juin 2022. Pour cette opération, l’investisseur attend encore l’approbation des régulateurs du marché local.
En plus de développer son infrastructure technologique et d’introduire de nouvelles offres, Bamboo réfléchit déjà à sa prochaine expansion au Ghana, au Kenya et en Afrique du Sud. Dans ces pays, la firme nigériane affirme avoir reçu de nombreuses demandes de particuliers. Bamboo a déclaré avoir plus de 300 000 utilisateurs sur sa plateforme dont 20 % sont des traders actifs.
Chamberline Moko