En Afrique, le faible accès des couches sociales défavorisées aux compétences technologiques fait craindre un accroissement des inégalités de chances sur le marché de l'emploi. À travers le continent, des partenariats se multiplient pour que l'économie numérique soit bénéfique à tous.
La Carnegie Mellon University Africa (CMU-A) basée à Kigali au Rwanda et la Fondation Mastercard, en partenariat avec le gouvernement rwandais, formeront 10 000 jeunes Africains issus de communautés économiquement défavorisées aux compétences numériques. Un accord de 275,7 millions $ a été signé à cet effet, jeudi 8 septembre, afin de mieux les outiller pour la transformation numérique du continent.
Financé par la Fondation Mastercard, le programme touchera un large public ainsi que des cibles particulières, notamment des jeunes femmes, des jeunes handicapés et des jeunes déplacés de force. Ils suivront des cursus supérieurs en technologies de l'information, en génie électrique et informatique et en intelligence artificielle. Plusieurs programmes de formation seront dispensés en ligne.
Selon la Banque mondiale, plusieurs millions de jeunes Africains seront sur le marché de l'emploi d'ici 2030. Farnam Jahanian, le président de la Carnegie Mellon University, estime « qu'il est important de leur offrir un accès à l'éducation dans les domaines de haute technologie qui constituent le moteur des économies du futur ».
Pour Valentine Uwamariya, la ministre de l'éducation du Rwanda, « le partenariat stratégique avec la Carnegie Mellon University figure parmi les principaux investissements du gouvernement rwandais pour favoriser le développement d'une masse critique de compétences en sciences et technologies, notamment en TIC, indispensables à l'économie de la connaissance et pour soutenir l'accélération de la transformation socio-économique du Rwanda et de la région ».
L'accord entre la Carnegie Mellon University Africa et la Fondation Mastercard s'appuie sur un précédent partenariat entre les deux parties, ainsi que sur une collaboration fructueuse de dix ans entre le gouvernement rwandais et l'institution académique.
Sur l'argent apporté par la Fondation MasterCard, 175 millions $ serviront au financement de la CMU-A tandis que 100,7 millions $ seront investis pour la création du Centre pour la transformation numérique inclusive de l'Afrique de la CMU-Africa.
Samira Njoya
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Quatre ans après son lancement, la start-up vient d’obtenir son tout premier tour de table mené par des grands investisseurs tels que NeoVision Ventures Ltd., DLF Family Office et Shadi Abdulhadi.
Mercredi 7 septembre, la plateforme nigériane NowNow a annoncé l’obtention de 13 millions de dollars de capitaux d'amorçage. La start-up spécialisée dans les systèmes bancaires numériques va utiliser ces fonds pour mettre sur pied de nouveaux produits sur le marché.
Dans un communiqué annonçant le financement, le PDG et cofondateur Sahir Berry a expliqué que « grâce au financement garanti, nous cherchons non seulement à fournir des services qui incluent tout le monde financièrement, mais aussi à développer notre écosystème agile qui garantit que notre offre multidimensionnelle reste leader du marché […] Aujourd'hui, nous annonçons que nous sommes passés à l'étape suivante de notre engagement à favoriser l'accès financier et l'autonomisation des Africains au dernier kilomètre ».
Selon l'enquête mondiale sur la littératie financière de Standard & Poor's, le pourcentage d'adultes ayant des connaissances financières dans les pays africains oscille entre 26 % (Nigeria) et 42 % (Afrique du Sud). Des chiffres très bas par rapport à ceux de l’Europe où le proportion est comprise entre 65 % et 75 %. Ce qui signifie que les adultes africains pourraient avoir plus de mal à créer et à maintenir leur richesse par rapport aux occidentaux.
Lancée en 2018, la plateforme propose des solutions qui permettent aux clients de mieux dépenser leur argent. La fintech dispose d'un produit grand public qui permet d'envoyer et de recevoir de l'argent, de payer des factures et d'accéder à des services à valeur ajoutée tels que l'assurance et le crédit via une carte de débit, et à un portefeuille via l’application de l’entreprise.
À ce jour, la société affirme servir jusqu'à 200 000 clients et espère porter ce nombre à 1 million d'ici décembre. Pour y arriver, la fintech va développer une technologie NFC qui donnera la possibilité aux clients d’utiliser des cartes virtuelles ou physiques avec un téléphone ou un point de vente compatible NFC et passer de portefeuille à portefeuille en utilisant deux téléphones.
Samira Njoya
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A travers l’Afrique, le manque de compétences adaptées aux nouvelles technologies met en péril la capacité du continent à tirer le maximum de profit de l'économie numérique. Former dès maintenant les futures générations est une urgence à laquelle s’attellent déjà de nombreux pays.
Le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry (photo), a dévoilé le projet du gouvernement de transformer l’École des postes et télécommunications en École nationale du numérique. Il s’est exprimé sur le sujet le mercredi 7 septembre lors de son intervention en tant qu’invité de la radio Espace Guinée.
Le ministre a déclaré que c’est « une veille école des années 40, que nous voulons transformer en école nationale du numérique. Tous les métiers du numérique sont là, aujourd’hui quelle est la galère que les gens ont pour trouver un codeur pour ceux qui sont dans le secteur privé ? C’est la croix et la bannière. On veut introduire ça ».
« Nous créerons l’école qui va créer les compétences et nous les redirigerons. Nous ne voulons pas faire comme l’ISFAD [Institut supérieur de formation à distance] puisque nous n’en avons pas les moyens, par contre ce qu’on fait, c’est de regarder ce que fait l’ISFAD qui pour moi est une grande école de référence », a-t-il expliqué.
En 2018, dans son rapport « The Future of Jobs », le World Economic Forum estimait qu’environ 65 % des enfants qui entrent aujourd'hui à l'école primaire finiront par occuper un emploi qui n'existe pas encore. Avec la transformation numérique qui s’accélère, la Société financière internationale (SFI) abonde dans le même sens dans son rapoprt « Digital Skills in Sub-Saharan Africa Spotlight on Ghana » en soulignant que plus de 230 millions d'emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d'ici 2030.
Pour la Guinée qui n’est pas en marge de la transformation numérique mondiale, offrir dès maintenant aux jeunes un cadre de formation aux compétences numériques traduit la volonté du gouvernement de préparer la future main-d'œuvre qualifiée qui permettra au pays de tirer le maximum de profit de l’économie numérique.
Muriel Edjo
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Le Nigeria dispose d'importantes ressources agricoles et les femmes représentent pratiquement la moitié des agriculteurs dans le pays. Des projets sont mis en œuvre pour leur permettre de devenir autonomes et profiter de l'économie numérique.
Les femmes rurales bénéficieront d’une plateforme numérique dans les prochains mois. La ministre fédérale des Affaires féminines, Pauline Tallen, l’a annoncé le mercredi 7 septembre lors de la visite de Beatrice Eyong, la nouvelle représentante de l'ONU Femmes au Nigeria et à la CEDEAO.
Pour la ministre, des projets basés sur l’autonomisation des femmes comme celui-ci devraient bénéficier de plus de ressources, car « une fois qu'une femme est autonome, le foyer et le mode de vie de sa famille changeront et la nation sera en meilleure santé et plus prospère […] Si le gouvernement pouvait se concentrer davantage sur l'autonomisation des femmes, cela ne changerait pas seulement la vie des femmes, mais relancerait l'économie ».
La future plateforme permettra aux agricultrices d'avoir une vue d’ensemble sur le cycle de vie d'une entreprise et fournira des équipements pour les aider à éviter les ventes de détresse, à recevoir des prix plus élevés et à réduire les pertes après récolte. Elle va également permettre de « renforcer les capacités économiques et financières des communautés rurales, de les initier à l'économie numérique et de mieux les préparer au changement climatique » a déclaré la représentante de l'ONU Femmes.
Selon la Banque mondiale, des différences importantes entre les zones rurales et urbaines dans la répartition des revenus ont un impact sur les femmes, en particulier les 54 des 80,2 millions de femmes nigérianes qui vivent et travaillent dans les zones rurales et fournissent 60 à 79 % de la main-d'œuvre rurale. Par conséquent, l'augmentation de la pauvreté rurale s'est traduite par une augmentation de la pauvreté féminine.
Pour réduire ces chiffres, le ministère des Affaires féminines a lancé le projet d'autonomisation économique des femmes, soutenu par la Banque mondiale et connu sous le nom de « Nigeria for Women Project (NFWP) ». La plateforme numérique s’inscrit dans le cadre de ce projet national de cinq ans qui vise à garantir de meilleures opportunités de subsistance pour 324 000 femmes au Nigeria.
Selon Béatricre Eyong, le programme a été adopté par les agricultrices au Mali, au Sénégal et dans d'autres pays d'Afrique.
Samira Njoya
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La blockchain est devenue en quelques années l'un des éléments centraux du développement d'un large panel de solutions informatiques. Plusieurs jeux font ainsi l'actualité ces derniers mois en proposant des services « in-game » basés sur la blockchain, les cryptomonnaies et les NFT.
La plateforme nigériane de jeux blockchain Metaverse Magna (MVM) a annoncé, le lundi 5 septembre, l’obtention de 3,2 millions de dollars lors d'une première levée de fonds. Ces capitaux seront utilisés pour construire la plus grande DAO de jeu d'Afrique et offrir aux joueurs l'accès à des opportunités de classe mondiale.
I’m thrilled to announce that @MetaverseMagna, has raised $3.2M in seed funding to expand our efforts in building Africa’s largest gaming DAO and create opportunities for millions of gamers in emerging markets. pic.twitter.com/Im1yQdjpht
— YB 🌔 | #NestShip (@YeleBademosi) September 5, 2022
Justifiant l’importance du travail de MVM dans la région, Yele Bademosi, le PDG de Nestcoin, explique que « L’Afrique a la population de jeunes la plus élevée au monde. Mais plus de 60 % des jeunes du continent sont au chômage […] Le jeu offre une opportunité unique d’aider les jeunes Africains à gagner leur vie et à sortir eux-mêmes et leurs familles de la pauvreté. Le jeton de financement de démarrage de MVM garantit des opportunités à des millions de joueurs sur ces marchés émergents ».
Si l’on s’en tient au rapport de Newzoo, une société d'analyse de jeux, le cloud gaming devrait enregistrer une croissance significative au cours des trois prochaines années. Les joueurs en Afrique subsaharienne sont passés de 77 millions en 2015 à 186 millions en 2021.
Pendant l’étude du marché, MVM avait constaté le nombre sans cesse grandissant de joueurs sur le continent et l'absence de plateforme qui opère à l'intersection des crypto-monnaies et des jeux. En 2021, la start-up s’est lancée dans la création d’une communauté de joueurs sous la forme d'une guilde de jeu et offre des bourses play-to-earn à plus de 1 000 joueurs qui les utilisent pour des jeux de crypto-monnaies tels que Axie Infinity et Pegaxy.
À ce jour, l'entreprise revendique plus de 100 000 membres à travers ses produits et sa communauté. Elle envisage mettre sur pied une application de jeu social qui pourrait réduire le taux de chômage en Afrique et créer des opportunités pour les plus de 186 millions de joueurs du continent. « Dans une décennie, j'aimerais que nous ayons le même impact que Tencent sur l'industrie du jeu en Asie. Si nous pouvons faire jusqu'à 2 % de cela, ce sera incroyable », a déclaré Yele Bademosi.
Samira Njoya
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Le programme d’accélération révèle que depuis son lancement en Afrique en 2021, il a déjà soutenu 50 start-up dans neuf pays africains. Plus de 87 millions $ ont déjà été décaissés, plus de 518 emplois ont déjà été créés.
Mardi 6 septembre, au Transcorp Hilton Hotel d’Abuja au Nigeria, la multinationale américaine Google a dévoilé la liste des soixante start-up africaines retenues pour la seconde cohorte de son programme d’accélération Google for Startups Black Founders Fund. Elles sont vingt-trois nigérianes, douze kényanes, six rwandaises, cinq sud-africaines, quatre ougandaises, trois camerounaises, trois ghanéennes, deux éthiopiennes, une botswanaise et une sénégalaise.
Chaque start-up sélectionnée bénéficiera d’une formation de mise à niveau de six mois comprenant des ateliers sur mesure, des sessions de renforcement et l'accès à un réseau de mentors pour les aider à relever les défis qui leur sont propres. Chaque start-up recevra également entre 50 000 $ et 100 000 $ de financement sans contrepartie et jusqu'à 200 000 $ en crédit Google Cloud.
Selon Folarin Aiyegbusi, le directeur de l’écosystème start-up d’Afrique chez Google, « nous avons examiné trois facteurs clés lors de la sélection des start-up : l'adéquation produit-marché, l'adéquation start-up-programme et le potentiel du fondateur […] Les entreprises que nous avons sélectionnées sont celles qui ont trouvé un produit adapté au marché, le programme doit leur être bénéfique au-delà de l'argent et les fondateurs doivent être des personnes qui ont le potentiel de créer une valeur énorme ».
Muriel Edjo
Le leader des VTC, Uber, est à la conquête de l’Afrique. Depuis son arrivée en Afrique du Sud, il y a 9 ans, Uber a lancé ses services dans huit autres pays et envisage de s'installer dans plusieurs autres d’ici quelques années.
L’entreprise américaine de covoiturage Uber a annoncé le mardi 6 septembre le lancement d’une série de nouveaux produits et fonctionnalités dans cinq pays d’Afrique subsaharienne où elle se lance dans huit nouvelles villes. Selon le communiqué de l’entreprise, les pays concernés sont le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Kenya et la Côte d’Ivoire.
« Alors que nous nous préparons à célébrer notre 10e anniversaire l'année prochaine, nous sommes enthousiastes à l'idée de nous implanter dans de nouvelles villes pour permettre aux gens d'aller n'importe où et d'obtenir n'importe quoi. Notre engagement à élever la barre de la sécurité reste inébranlable et nous continuons à travailler dur pour accroître les plus de 3 millions d'opportunités de gains que nous avons créées jusqu'à présent », a déclaré Kagiso Khaole, le directeur général d'Uber en Afrique subsaharienne.
L'ouverture de l'entreprise à de nouveaux marchés intervient avec l'introduction de nouveaux services tels que UberX Share, Uber ChapChap Share, UberXL, UberXL Reserve et Uber Van Reserve. Ces nouveaux services, qui peuvent comporter des trajets partagés, donnent la possibilité aux usagers d’économiser jusqu’à 30 % du prix du trajet normal. Certains services tels que UberXL Reserve et Uber Van Reserve permettront aux usagers de réserver leurs voyages de groupe 30 jours à l'avance.
Depuis son arrivée en Afrique en août 2013, Uber n’a cessé de mettre sur pieds de nouvelles fonctionnalités pour attirer la clientèle. Trois nouvelles fonctions de sécurité sont annoncées dans les prochains mois, parmi lesquelles l’enregistrement audio qui sera implémenté en Afrique du Sud. Ce service permettra aux usagers et aux chauffeurs d’enregistrer et partager l'audio de leur trajet comme preuve en cas d'incident de sécurité.
La présence d'Uber dans ces huit nouvelles villes — à savoir Owerri et Akure au Nigeria ; Eldoret, Kisumu, Nakuru et Naivasha au Kenya et Tamale et Sunyani au Ghana — va donner naissance à de nouvelles opportunités économiques en Afrique.
Dans un article publié le 26 mai 2022 par le quotidien sud-africain Daily Maverick, Mpho Sebelebele, responsable de la communication d’Uber pour l’Afrique du Sud, a indiqué que « depuis son entrée sur le marché en 2013, Uber a créé plus de 6 millions d’opportunités économiques dans plus de 50 villes subsahariennes où l’entreprise est présente ».
Samira Njoya
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Deux des plus grands acteurs du secteur du cloud computing, Amazon Web Services et Google ont renforcé ces derniers mois leur présence en Afrique du Sud. L’objectif est d’établir des centres de données sur le continent africain dans les prochaines années.
Dr Alistair Mokoena, directeur national de Google Afrique du Sud, a annoncé l'ouverture en 2023 d’un centre de données à Cape Town. Dans un entretien publié le vendredi 2 septembre sur le site d'information ITWeb, il affirme que ce centre local prendra en charge les clients de Google Cloud et hébergera des données provenant de tout le continent.
« Nous sommes à un point où le projet d'établir une région de centre de données en Afrique du Sud va se réaliser et ces choses prennent environ deux ans pour se concrétiser. Nous sommes en concurrence avec les meilleurs du monde, et une grande partie de la compétitivité consiste à investir dans les infrastructures », a expliqué le Dr Mokoena.
« Dans le type d'espace dans lequel nous opérons, nous devons disposer d'un centre de données ; nous traitons des données et nous avons des clients de l'informatique dématérialisée qui comptent sur nous pour des services liés aux données », a-t-il ajouté.
Plusieurs initiatives ont été lancées par Google en Afrique ces dernières années. Le géant de la technologie travaille actuellement sur son prochain centre de développement de produits à Nairobi, qui va créer des produits africains et exporter des logiciels de l'Afrique vers le reste du monde. Le 1er septembre, la société a officiellement lancé son nouveau câble Internet sous-marin Equiano, qui relie le Portugal à l'Afrique du Sud.
Ces initiatives sont mises sur pied simultanément avec celles d'Amazon Web Services (AWS). L'autre géant du cloud a ouvert un nouveau bureau à Johannesburg il y a quelques jours. Ce nouveau bureau s'inscrit dans la continuité des investissements croissants d'Amazon en Afrique du Sud, qui ont débuté en 2004. À travers cette nouvelle présence physique, la société veut répondre à la demande croissante des clients et poursuivre son investissement dans la nation arc-en-ciel.
Selon le rapport « Africa Data Center Market - Industry Outlook & Forecast 2022-2027 » de Research and Markets, l’adoption du cloud en Afrique du Sud devrait connaître une croissance annuelle de 25 % et générer jusqu’à 1,5 milliard USD d’ici 2024.
Samira Njoya
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Dans leur dernier rapport mondial sur le développement du gouvernement numérique, les Nations unies classent le Maroc parmi les meilleurs en Afrique. Les autorités nationales, conscientes que beaucoup restent à faire pour conserver cette place et progresser encore, multiplient les investissements.
À travers l’Agence marocaine de développement du numérique (ADD), le royaume s’est doté d’une plateforme numérique d’interopérabilité des services publics. Elle lui permettra de faciliter l'échange sécurisé et transparent de données et de documents entre toutes les administrations, agences et institutions publiques. L’objectif est de simplifier les processus, d'adapter les services aux besoins des citoyens et de rationaliser les procédures.
Grâce à cette plateforme fournie par la société Minsait, spécialisée en conseil en transformation numérique et en technologies, tous les systèmes d'information des administrations du gouvernement pourront communiquer quelles que soient leurs caractéristiques technologiques.
« L'interopérabilité entre les différents systèmes permet de réduire les cycles de traitement et la mise à disposition de la documentation préalablement délivrée à l'une des administrations connectées, ainsi que de réduire les erreurs humaines et les coûts », explique Minsait dans un communiqué le lundi 5 septembre.
La plateforme d’interopérabilité des services publics rentre dans le cadre des investissements du gouvernement marocain pour la transformation numérique de l’administration publique. À travers le plan Maroc Digital, le royaume s’est fixé comme objectif un taux de satisfaction des citoyens et des entreprises, vis-à-vis des services rendus par l’administration, de plus de 85 % d’ici 2025 grâce à la transformation des « interactions avec l’administration publique, via la digitalisation de bout en bout des parcours citoyen/entreprise prioritaires ».
Actuellement, le registre social unique (RSU), le système de gestion scolaire MASSAR et certains programmes sociaux sont opérationnels sur la plateforme d'interopérabilité, qui est un système ouvert « Internet des objets » (IoT) doté de capacités « Big Data ».
Elle permet une intégration et un partage simples des informations provenant de différents systèmes, applications et appareils. Elle facilite également le cryptage des communications pour protéger la confidentialité et l'intégrité des informations.
Muriel Edjo
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Le commerce électronique est en plein essor en Afrique depuis quelques années. Pour accompagner les entreprises commerciales dans leur transformation digitale, El-dokan met à leur disposition des infrastructures technologiques hautement personnalisables avec un maximum de flexibilité.
El-dokan, une start-up qui aide les entreprises de commerce dans la conception de leurs plateformes numériques, a annoncé le lundi 5 septembre, dans un communiqué de presse, une levée de fonds de 550 000 dollars en pré-amorçage. Les fonds octroyés vont permettre à l’entreprise de développer sa technologie et étendre sa présence à l'international.
« Nous avons déjà réussi à établir une entité juridique en Arabie saoudite pour étendre nos activités de vente et de marketing à travers le Conseil de coopération du Golfe. Cette expansion devrait être suivie par le marché de l'Afrique du Sud, après avoir établi une forte empreinte dans la région MENA », a déclaré le représentant d’El-dokan.
Selon le récent rapport du Centre du commerce international (TIC) sur le potentiel du commerce électronique en Afrique, l’Egypte figure dans le top 10 des pays responsables de 94 % de toutes les activités en ligne en Afrique. Les chiffres ont connu une croissance exponentielle pendant la pandémie de la Covid-19. Depuis lors, le commerce électronique fait partie intégrante de la stratégie commerciale du pays. La plateforme de données ecommerceDB a évalué quant à elle à 5,2 milliards de dollars les revenus du commerce électronique en Egypte en 2021.
El-dokan, déjà leader dans la région MENA, veut profiter de ces chiffres sans cesse croissants pour occuper une place de choix sur le continent africain. Depuis 2014, l’entreprise fournit des interfaces de programmation d’application (API) aux grands et moyens détaillants, ainsi qu'aux start-up, leur permettant de construire des boutiques de commerce électronique hautement personnalisées et adaptées. L’entreprise les aide également à « stimuler la croissance des ventes tout en réduisant les coûts de maintenance et à atteindre les plus hauts niveaux d'efficacité opérationnelle », déclare Mohamed Yousry, directeur de la technologie et cofondateur d'El-dokan.
À ce jour, l'entreprise évalue à 45 millions de dollars, le chiffre d'affaires brut de ses clients. El-dokan revendique également la collaboration avec plusieurs clients internationaux tels que Procter & Gamble (P&G), Misr Pharmacies, Mobily, les magasins Zahran et le vendeur Apple Premium Switch Plus, ainsi que l'application de livraison de produits alimentaires Appetito.
Ce premier tour de table a été mené par un groupe d'investisseurs locaux et régionaux comprenant EFG EV et Flat6Labs, 500 Global et Hala Ventures.
Samira Njoya
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En Afrique, catalyser l'écosystème numérique et mobile local offre de grandes chances pour l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD). En effet, au-delà de la création d’emplois, les tech innovateurs ont la capacité d’améliorer l’éducation, la santé, la gouvernance.
Dans le cadre du projet Mobile Innovation Hub, qu'elles mettent en oeuvre conjointement en Tunisie depuis 2020, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) et l’Agence de coopération internationale allemande (GIZ) ont lancé un appel à candidatures pour leur programme d’accélération « les plateformes de demain ».
Son but est de soutenir les innovateurs de différents secteurs en Tunisie, qui opérationnalisent des plateformes numériques qui favorisent les connexions, la mise en relation et l’échange entre l’offre et la demande tout en facilitant le développement humain, social, économique. Les candidatures sont reçues à l’adresse https://www.f6s.com/platforms-for-tomorrow-2022/apply jusqu’au 25 septembre.
Sont particulièrement ciblés par le programme d’accélération de six mois (octobre 2022 à mars 2023), les promoteurs de solutions démontrant déjà une traction sous la forme d’utilisateurs actifs, de ventes précoces, de produits lancés. Des solutions à fort impact social et économique. Des solutions de mise en relation entre l’offre et la demande et s’appuyant sur les plateformes numériques.
La GSMA et la GIZ sont aussi intéressées par des promoteurs de solutions avec un produit ou service potentiellement évolutif, avec un marché adressable total significatif ; des innovateurs désireux d’améliorer la qualité de la performance et du bien-être de leurs employés en proposant une formation dédiée ; des solutions au potentiel de synergie avec les opérateurs mobiles (télécoms).
En collaboration avec le gouvernement tunisien et l’écosystème numérique local, la GIZ et la GSMA soutiennent le développement de solutions numériques et mobiles en Tunisie, au regard des nombreuses opportunités qu'elles renferment pour l'amélioration des conditions de vie des populations, la création d’emplois et de richesses dans divers secteurs comme le transport et la logistique, le commerce, la santé, l’administration, etc.
Muriel Edjo
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Le 28 mars 2022, l’appel à candidatures pour le prix Orange de l’entrepreneur social a été lancé. De nombreuses start-up se sont inscrites mais seulement une dizaine ont eu le droit de présenter leurs projets au jury.
Le projet Sauvie, développé par la start-up burkinabè AINO Digital SAS, a remporté vendredi 2 septembre à Ouagadougou le premier prix du prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM). La start-up de Scarlett Zongo (photo à gauche) a reçu un chèque d’un montant de 2 millions de francs CFA. Diabète contrôle et Alliance Pharma complètent le podium et empochent respectivement un chèque d’un montant de 1 500 000 FCFA et 1 000 000 FCFA. Ces trois jeunes pousses représenteront le Burkina Faso lors de la phase internationale du POESAM réunissant 17 pays.
Sauvie est un bracelet digital muni d’un code QR où sont stockées des informations personnelles de santé et des contacts de personnes importantes à joindre en cas d’urgence. Il permet ainsi d’avoir les informations nécessaires sur le porteur et d’effectuer rapidement les premiers soins en cas de problème de santé.
« On travaille sur ce projet depuis 2018. On l’a lancé en février 2022. Depuis le lancement, on a eu pas mal d’appuis de la part de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, du ministère en charge de la Défense et de celui de l’Administration territoriale. On a pu travailler avec ces structures afin de peaufiner Sauvie pour qu’il puisse répondre à la problématique que rencontre notre société », a indiqué Scarlett Zongo.
Orange a lancé ce prix il y a une douzaine d’années dans le but d’aider les start-up à proposer des solutions utiles pour les populations. Au Burkina, le POESAM est seulement à sa cinquième édition et pendant cette période, plus de 500 candidatures ont été déposées. Par ailleurs, lors de cette étape finale burkinabè, un prix féminin de l’entrepreneuriat a été décerné à Women Health. La promotrice du projet repart avec un chèque de 1 500 000 FCFA, plus un an de mentoring Orange Digital Center.
Adoni Conrad Quenum
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L’intérêt des TIC est aujourd’hui indéniable dans tous les secteurs d'activité. La numérisation des réseaux et des services, la démocratisation de l'Internet constituent quelques-unes des étapes incontournables de la transformation numérique pour le monde en général et le Burundi en particulier.
Le Burundi va enclencher la digitalisation de ses services publics. Une convention à cet effet a été signée le jeudi 29 août entre le ministre des Finances, Domitien Ndihokubwayo (photo, à gauche), et la représentante résidente de la Banque mondiale au Burundi, Hawa Cissé Wagué (photo, à droite). Le financement d'une valeur de 50 millions de dollars vise à soutenir l'Etat dans la réalisation du projet d'appui aux fondements de l'économie numérique.
Selon le ministre des Finances, cette convention « constitue une opportunité pour la mobilisation de ressources supplémentaires pour les dotations de l'e-Gouvernement afin de permettre au gouvernement de réaliser ses projets de développement prévisionnels ».
Ce financement va permettre au pays de disposer d’une connexion Internet à haut débit, de rendre digital le secteur de l’enseignement, de connecter les populations rurales mais aussi et surtout d'améliorer les services publics gouvernementaux grâce aux nouvelles technologies. Le projet sera également une opportunité pour les femmes et les personnes issues des classes sociales défavorisées de bénéficier d’une formation de base sur les outils informatiques.
À en croire l’évaluation de l’économie numérique au Burundi réalisée par la Banque mondiale, le pays dispose d’une excellente politique nationale de développement des TIC mais les institutions chargées de sa mise en œuvre n’ont pas les capacités requises et la plupart des indicateurs de performance clés fixés attendent encore d’être réalisés. À ce jour, seulement quelques objectifs fixés ont été atteints, notamment la couverture postale fournie dans toutes les communes et autres grands centres, l’accès téléphonique dans un rayon de 5 km et la réduction du coût de la bande passante internationale.
Le projet d'appui aux fondements de l'économie numérique qui sera exécuté sur une durée de 5 ans veut rattraper ce retard. Le gouvernement s’est engagé à mettre d’abord sur pied dans les prochains mois un cadre légal sur la protection des données.
Selon la représentante de la Banque mondiale au Burundi, ce projet va appuyer le gouvernement dans la mise en œuvre de sa vision digitale définie dans le Plan national de développement 2018-2027 qui consiste à « Faire du Burundi, une économie numérique ».
Samira Njoya
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La transformation numérique s’accélère en Afrique, contraignant administrations publiques et entreprises privées à s’adapter. Elles se heurtent à une offre réduite en experts locaux pour piloter leur mutation. Sur le continent, l’urgence de former une main-d'œuvre qualifiée se fait ressentir.
Depuis le jeudi 1er septembre, Power Learn Project a ouvert l’inscription à son programme « Un million de développeurs pour l'Afrique » en Afrique du Sud. Les personnes intéressées doivent se rendre à l’adresse https://bit.ly/3ACvovI. L’organisation, spécialisée dans la formation en ligne aux compétences techniques pertinentes, précise que l’inscription court jusqu’au 30 septembre.
Mumbi Ndung'u, le directeur de la croissance et des opérations de Power Learn Project, a expliqué qu’à travers ce programme de formation « l’objectif est de conduire un changement transformateur pour la jeunesse africaine grâce à des compétences technologiques ». Nous voulons « permettre aux apprenants non seulement d'acquérir le niveau d'entrée des emplois dans les technologies intelligentes, mais aussi d'être des membres sains de la communauté », a-t-il ajouté.
Le programme offrira une formation en ligne junior au développement de logiciels ; elle sera composée de langages de programmation sélectionnés et d'une composante de compétences non techniques dans l'employabilité, l'entrepreneuriat et leur bien-être mental. Les cours durent quatre mois et sont validés par l’obtention d’un certificat de formation.
Le lancement « d'Un million de développeurs pour l'Afrique » en Afrique du Sud marque la seconde cohorte du programme. La première a été lancée au Kenya en juin dernier. Les prochaines cohortes seront lancées les mois prochains en Zambie, au Nigeria, au Ghana, en Ouganda, au Rwanda. Les pays d’Afrique de l'Ouest et du Nord sont envisagés pour la seconde phase du programme.
Dans son rapport « Africa Developer Ecosystem Report 2021 » publié le 21 février, Google révèle que la demande en développeurs croit à travers le monde, notamment en Afrique. La transformation numérique a accentué le besoin en ces professionnels qui risque de faire défaut si des mesures adéquates ne sont pas prises plus tôt. Former les prochaines générations de développeurs qui accompagneront l’Afrique dans sa croissance numérique est la mission à laquelle Power Learn Project veut contribuer.
Muriel Edjo