L’intelligence artificielle devient incontournable pour l’analyse des données dans le cadre de la fourniture de services numériques destinés aux citoyens. Un travail en synergie est plus que jamais nécessaire pour optimiser le travail administratif.
Sénégal Numérique SA (Senum SA), l’organisme public chargé de la gestion des infrastructures numériques de l’Etat, a annoncé le mercredi 13 mars la signature d’un partenariat avec la communauté des passionnés de data sciences et d’IoT au Sénégal, Galsen AI. Le partenariat vise l'hébergement des plateformes IA de Galsen AI sur les infrastructures de Senum SA, le déploiement de programmes dédiés et le co-développement de services innovants basés sur l'IA.
Sénégal Numérique SA scelle un partenariat stratégique avec Galsen AI, acteur majeur de l'écosystème de l'intelligence artificielle au Sénégal. Cette alliance permettra l'hébergement de leurs plateformes IA sur nos infrastructures, le déploiement de programmes dédiés et le… pic.twitter.com/5cLdFZmACR
— Sénégal Numérique S.A. (Ex-ADIE) (@SN_Numerique) March 13, 2024
« Le Sénégal et l’Afrique ne devraient pas rater le train de l’histoire de cette technologie et devraient avoir leur mot à dire sur la révolution de l’IA. Cet accord va générer des projets innovants et des solutions utiles pour le Sénégal », a déclaré Cheikh Bakhoum (photo, à gauche), le directeur de Senum SA.
L’initiative s'inscrit dans le cadre du GalsenIALab, une branche de la communauté qui se consacre aux projets innovants en IA. Elle intervient à un moment où Sénégal Numérique SA a mis en place InnovLab, un laboratoire de recherche de veille technologique et d’innovation.
Ainsi, dans le cadre du partenariat qui durera trois ans, les deux entités exploreront des cas d'usage liés à l'intelligence artificielle afin de les appliquer dans des contextes à valeur ajoutée pour Sénégal Numérique. L’organisme réfléchit entre autres à la conception d'un système d'analyse de sentiments permettant de recueillir des informations sur la qualité des services qu’il offre au public en analysant des données provenant des réseaux sociaux.
Selon le communiqué de Sénégal Numérique SA, « le partenariat permettra à long terme d’accélérer l'adoption l’intelligence artificielle au Sénégal pour la transformation numérique et la souveraineté technologique du Sénégal ».
Samira Njoya
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Le Bénin explore les opportunités de collaboration avec le Canada dans le domaine de l'IA
L'intelligence artificielle est désormais perçue comme un outil essentiel pour soutenir efficacement le développement des pays africains dans des secteurs stratégiques. Les gouvernements sont à la recherche de partenaires capables de les accompagner dans l'exploitation de cet outil.
Le Bénin et le Canada envisagent une collaboration dans le domaine de l'intelligence artificielle. Les deux pays ont récemment discuté à ce sujet lors d'une table ronde organisée en marge de la visite de Raymonde Gagné (photo, à gauche), la présidente du Sénat canadien, au Bénin. Le ministère du Numérique et de la Digitalisation l’a annoncé dans un communiqué publié le mardi 12 mars.
« L’adoption par le Bénin en janvier 2023 d’une Stratégie nationale d’intelligence artificielle et des mégadonnées (SNIAM) place le pays en bonne position pour saisir les opportunités actuelles et futures afférentes à l’intelligence artificielle et au traitement des données massives, ce qui le rendrait encore plus attractif pour tous types d'investissements provenant notamment du secteur privé et des partenaires au développement », précise le communiqué.
Le Bénin a récemment lancé en effet la mise en œuvre de sa Stratégie nationale d'intelligence artificielle et des mégadonnées. L'objectif est de saisir les opportunités actuelles et futures offertes par l'IA pour développer l'économie numérique et exploiter des solutions technologiques adaptées aux besoins du pays, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, du cadre de vie et du tourisme.
En envisageant une collaboration avec le Canada, le Bénin souhaite bénéficier de l'expertise de ce pays, qui a renforcé son leadership en matière de recherche et de commercialisation dans le domaine de l'IA. Selon le rapport « Impact et opportunités : L'écosystème de l'IA au Canada en 2023 » publié par la firme multinationale britannique Deloitte, le Canada compte environ 670 start-up spécialisées dans l'IA. Il se classe également au troisième rang des pays du G7 en matière de financement total par habitant pour les entreprises d'IA générative.
Un partenariat entre les deux pays devrait également permettre des échanges de connaissances et de bonnes pratiques en matière d'intelligence artificielle. Pour le Bénin, cette collaboration serait cruciale pour soutenir la mise en œuvre de sa stratégie, qui nécessite un investissement prévisionnel de 4 680 000 000 FCFA (7,8 millions $) sur cinq ans.
Samira Njoya
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Le Bénin se dote d'une stratégie quinquennale d'intelligence artificielle et des mégadonnées
La transformation numérique en cours au Congo progresse dans la bonne direction. Pour obtenir de meilleurs résultats, le pays travaille avec des partenaires clés qui ont une plus grande expérience.
L'Agence de développement de l'économie numérique (ADEN), un établissement public chargé de promouvoir l'innovation et la transformation numérique en République du Congo, a signé le mercredi 13 mars une convention de partenariat avec une filiale de la société anglaise Regalli SA. Cette convention vise à mettre en place une plateforme numérique facilitant la communication gouvernementale.
J'ai parrainé la signature de la convention de partenariat entre l' @adencongobzv et https://t.co/FC3NZaM6FR l'ambition demeure toujours celle d'arrimer le Congo au développement de l'économie numérique https://t.co/eZbT5JM0Wf https://t.co/1vpSiP8mqM pic.twitter.com/eC1Y6s07gD
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) March 13, 2024
Dans le cadre de ce partenariat, la société anglaise préfinancera et apportera son expertise pour le déploiement de la plateforme, qui disposera d'une base de données locale. Cette plateforme permettra aux citoyens de bénéficier de services publics et privés en ligne.
« Nous avons espoir qu’avec Regalli, les usagers vont commencer à bénéficier des services en ligne leur permettant d’accéder aux services de base de l’Etat, avec un focus particulier sur l'e-commerce car, avec l’opérationnalisation prochaine de la Zlecaf [Zone de libre-échange continentale africaine], les produits de nos artisans doivent être visibles à l’international », a déclaré Héliodore Francis Alex Gouloubi (photo, à droite), le directeur général de l’ADEN.
La nouvelle convention s'inscrit dans le cadre du Projet de transformation numérique du Congo lancé en janvier 2023 par le gouvernement. Le projet prévoit entre autres la mise en place d’un portail unique pour les services en ligne aux citoyens, et de multiples systèmes d’information pour mieux gérer les services aux citoyens. Le projet prévoit également d'accroître la disponibilité du haut débit mobile 3G pour 404 000 personnes supplémentaires, offrir à 3 000 personnes la possibilité d'acquérir des compétences numériques certifiées de base à avancées, et permettre à 75 000 personnes par jour d'accéder aux services numériques.
La mise en ligne de cette plateforme devrait contribuer à la diversification de l’économie dans le secteur numérique mais aussi dans la création de l’emploi au Congo. Les services numériques mis en ligne permettront également de rendre visibles les entreprises et services congolais à l’international.
Samira Njoya
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Depuis plusieurs années, le Burkina Faso veut numériser le secteur du foncier. Les autorités mènent diverses initiatives pour faciliter le processus pour toutes les parties engagées dans ces réformes.
Les autorités burkinabè ont inauguré le mardi 12 mars à Ouagadougou une plateforme numérique destinée à la collecte de données sur les parcelles et les logements auprès des promoteurs immobiliers privés et des coopératives d'habitat au Burkina Faso à partir de 2008. L’objectif est de garantir la fiabilité des informations et d'accroître la transparence lors de l'évaluation du passif immobilier lié à la promotion immobilière privée.
« Après installation des membres du comité, ceux-ci ont entrepris la collecte administrative des données auprès des différentes structures, notamment des ministères respectivement chargés de l’Administration territoriale, de l’Economie, et de l’Urbanisme. Au même moment, des informations ont été demandées aux promoteurs immobiliers précédemment agréés et aux coopératives d’habitat, suivant un certain nombre de canevas », a expliqué Maxime Tiendrébéogo, secrétaire général du ministère chargé de l’Urbanisme et des Affaires foncières.
La numérisation du domaine foncier s’inscrit dans le cadre du projet « Cadastre fiscal » validé en 2018 par les autorités burkinabè. Depuis, diverses actions ont été menées pour numériser le secteur et avoir accès aux données importantes. En décembre 2021, le gouvernement a mis en place un Système intégré de gestion du cadastre et des domaines (SYC@D) dans le but, entre autres, de mieux gérer les sections cadastrales des communes et des arrondissements.
Avec le lancement de la nouvelle plateforme, les acquéreurs devront fournir les informations sur la parcelle ou le logement telles que la superficie, le coût, le nom de la société de promotion immobilière ou de la coopérative d’habitat, l’état de viabilisation du site (dont l’ouverture et le rechargement des voies d’accès), l’adduction en eau potable, en électricité ou encore l’éclairage public. Toutes ces données sont attendues au plus tard le 22 mars.
Adoni Conrad Quenum
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La technologie biométrique est devenue une priorité absolue en raison de la montée en puissance de l'usurpation d'identité sur le continent africain. Les pays s'efforcent de se mettre à jour en utilisant cette nouvelle technologie.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) s'est engagée à accompagner le Burkina Faso dans la mise en œuvre de son identifiant unique électronique de base. Une délégation de l'OIM, dirigée par Damien Thuriaux, chef de la gouvernance de l'immigration et des frontières, a rencontré la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, au centre), le mardi 12 mars.
« Avec la ministre chargée de la Transition digitale, nous avons discuté principalement sur les différentes opportunités que nous avons c’est-à-dire tout ce qui est gestion des identités en matière de numérisation. Nous avons surtout échangé sur les différents chantiers que le Burkina a mis en œuvre et sur comment pourrait être notre apport à la réalisation de ces chantiers », a déclaré Damien Thuriaux.
Dans le cadre de cette future collaboration, le Burkina Faso identifiera les domaines dans lesquels il pourra bénéficier de l'expertise de l'OIM. Il pourrait s'agir de l'établissement de la carte d'identité nationale et du passeport afin que ces documents répondent aux normes internationales.
La visite de la délégation de l'OIM intervient quelques jours après la validation de l'avant-projet de loi sur l'identification électronique de base au Burkina Faso. Ce système, entrepris depuis 2018, vise notamment à identifier une personne de manière unique en associant les données biographiques minimales et les données biométriques. Il est destiné à fournir l'assurance de l'identité unique d'une personne sans remettre en cause les attributs et valeurs légaux des autres justificatifs tels que la carte d'identité nationale ou le passeport.
Le système d'identification électronique au Burkina Faso sera mis en place dans le cadre du Projet d'identification unique pour l'intégration régionale et l'inclusion en Afrique de l'Ouest (WURI) financé par la Banque mondiale. Il vise à augmenter le nombre de personnes disposant d'une preuve d'identité unique reconnue par le gouvernement, ce qui facilite l'accès aux services sociaux de base. Le projet prend en compte le Bénin, le Burkina-Faso, le Sénégal, le Niger et la Côte d'Ivoire.
Samira Njoya
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La transformation numérique engagée en République démocratique du Congo prévoit la modernisation des procédures administratives. En adoptant des pratiques plus efficaces et transparentes, le pays ambitionne de créer un environnement propice à la croissance économique et au bien-être de la population.
Le Fonds de Garantie de l'Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) a annoncé, le mercredi 6 mars, la signature d’un accord de coopération avec la fintech néerlandaise MoneyPhone. L’objectif de cet accord est de faciliter la numérisation du processus de demande de garantie de prêt aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) en République démocratique du Congo (RDC).
Très prochainement, les projets pourront être soumis en ligne grâce à une plateforme numérique révolutionnaire qui sera mise en place par MoneyPhone en collaboration avec le #FOGEC dans le cadre de la numérisation du processus des demandes de garantie des prêts proposés FOGEC. pic.twitter.com/2bVhgxQmaw
— FOGEC RDC (@FogecRdc) March 6, 2024
Dans le cadre de ce partenariat, les deux entités mettront en œuvre une solution numérique qui permettra aux PME de bénéficier d’un processus de demande plus rapide pour les services financiers fournis par le FOGEC. Cela simplifiera le processus en remplaçant la méthode traditionnelle de soumission de demande en personne. Le projet a une valeur d’environ 2 millions de dollars.
Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique 2025 et du Programme national de développement de l'entrepreneuriat. Ces programmes visent à capitaliser les entreprises, faciliter l’accès au crédit, améliorer le climat des affaires, numériser les procédures administratives, multiplier les entreprises et réduire le chômage.
La mise en place de cette nouvelle plateforme devrait contribuer à professionnaliser les services offerts par le FOGEC et favoriser ainsi l’entrepreneuriat et la croissance économique en RDC.
« Il s'agit des jeunes et nous disons aux jeunes : aujourd’hui, vous n'avez plus d'obstacles. Grâce à cette application qui sera mise en place, il vous suffira d'avoir un téléphone et une connexion pour présenter vos business plans. Grâce à cela, vous serez financés directement. Finie l'exclusion, vive la cohésion et la transparence », a déclaré Hélène Gakuru Bukara (photo, à droite), directrice générale du FOGEC.
Samira Njoya
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En RD Congo, Nguvu Tech innove, forme et soutient les projets technologiques
L’entreprise technologique chinoise explore de nouvelles niches dont le potentiel commence à se révéler en Afrique, portée par la transformation numérique qui se renforce dans plusieurs marchés.
L’Egypte abritera une nouvelle zone cloud public de Huawei en Afrique. Ce sera la seconde du continent, après celle d'Afrique du Sud. L’entreprise technologique chinoise travaille sur ce projet depuis l’année dernière et devrait le voir aboutir d’ici la fin de l'année prochaine. Lors d’une rencontre avec la presse le mardi 27 février à Barcelone, l’information a été dévoilée par Jeremy Lin, le vice-président exécutif de la région Huawei Northern Africa qui englobe vingt-huit pays.
A ses côtés durant cet échange, Adnane Ben Halima, le vice-président chargé des relations publiques pour la région Huawei Northern Africa, a apporté quelques précisions supplémentaires. Plusieurs facteurs justifient le choix de l’Egypte pour accueillir cette nouvelle zone cloud. « Il y a la taille du marché égyptien qui représente déjà une opportunité pour Huawei. C’est également un pays où l’usage des services cloud se développe rapidement, encouragé par la vision de transformation numérique du gouvernement », a expliqué Adnane Ben Halima. Il y a aussi la position stratégique de l’Egypte comme carrefour de plusieurs infrastructures terrestres et sous-marines de connectivité à haut débit. Géographiquement, le pays offre également une possibilité d'ouverture sur l’Afrique de l’Ouest, centrale et de l’Est.
« Chez Huawei nous sommes fournisseurs de cloud sur deux aspects. Nous fournissons de l'infrastructure pour les clients qui veulent acheter des solutions. Mais nous sommes aussi fournisseurs de cloud public. Cela veut dire que nous avons la même offre qu’Amazon, Microsoft Azure, etc. Nous avons des cloud en Chine, en Irlande, en Europe de l’Est, etc. Nous choisissons des pays dans lesquels nous avons de l’infrastructure qui est connectée à la région qui va y accéder afin que l’usage se fasse de manière pérenne », a poursuivi Adnane Ben Halima.
La taille du marché global du cloud computing qui était de 405,3 milliards $ en 2022 devrait atteindre 1 465,8 milliards $ en 2028 avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 23,9 %, selon un rapport de la société d'études de marché et de conseil The Insights Partners. Cette croissance sera alimentée par la demande croissante de solutions numériques avancées et par l'adoption de technologies telles que l'intelligence artificielle (IA), la 5G, l'Internet des objets (IoT) et l'informatique en périphérie. Les régions d'Asie-Pacifique, d'Amérique du Nord et d'Europe sont actuellement les principales contributrices à cette croissance, mais l'Afrique, avec son adoption croissante des technologies numériques et son soutien gouvernemental accru, est également sur une trajectoire ascendante.
La nouvelle zone cloud de Huawei en Egypte viendra s’ajouter aux 85 autres zones que compte déjà l’entreprise, réparties sur trente régions. Elle lui permettra de répondre de manière locale aux besoins croissants des marchés africains en offre cloud à prix abordables.
Muriel Edjo
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En concluant plusieurs accords avec l’Estonie, l’Angola aspire à dynamiser le développement de son secteur numérique. L’Estonie, qui a fait ses preuves en tant que modèle dans le secteur, s'impose donc comme le partenaire idéal pour la réalisation de cet objectif.
Digital Nation, un organisme de conseil en transformation numérique en Estonie, et l'Institut angolais pour la modernisation administrative (IMA) ont signé le vendredi 8 mars un protocole de coopération lors de la visite du président estonien Alar Karis (photo, à gauche) en Angola.
Cet accord vise à renforcer la coopération entre les deux pays en matière de gouvernance numérique et de modernisation administrative, entre autres. Il fait suite à un précédent accord signé le 14 avril 2023 à Tallinn, en Estonie, entre le chef de la Maison civile du président de la République d'Angola, Adão de Almeida, et le ministre estonien des Entreprises et des Technologies de l'information, Kristjan Järvan.
Proud to have witnessed Estonian company #DigitalNation & the Institute for Administrative Modernization sign a memorandum of cooperation during my visit in #Angola. Digital Nation will become IMA's framework partner in laying the foundations for digitalization in coming years. pic.twitter.com/KGZcYNsFX8
— Alar Karis (@AlarKaris) March 8, 2024
Dans le cadre de cette collaboration, les deux parties mettront en œuvre une série d’initiatives en exploitant les compétences et les expertises de chacune dans le domaine du numérique. D’autres domaines de coopération d'intérêt commun pour le développement du numérique seront identifiés au fur et à mesure de la mise en œuvre du partenariat.
Cette initiative devrait contribuer à accélérer l’ambition du gouvernement angolais de devenir un leader numérique en Afrique, en s’inspirant de l’expérience estonienne en matière de dématérialisation, de débureaucratisation et de numérisation de l’administration publique. Le protocole donnera également aux entreprises estoniennes la possibilité d’entrer sur le marché angolais et plus largement africain.
Samira Njoya
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L'économie numérique africaine est en pleine expansion, avec une valeur estimée à 712 milliards de dollars d'ici 2050, représentant ainsi 8,5 % du PIB continental. Ce secteur en plein essor justifie la mise en œuvre d'initiatives visant la transformation numérique dans de nombreux pays d'Afrique.
Le ministère guinéen des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique a conclu deux accords importants le vendredi 8 mars, à la Chambre de Commerce des Etats-Unis à Washington DC, avec les entreprises américaines Cisco et Cybastion.
Ces accords, signés lors d'une visite officielle d'une délégation du ministère chargé de l'Economie numérique aux Etats-Unis, ont pour but d'accompagner la Guinée dans la mise en œuvre de ses politiques et stratégies nationales en matière de numérisation et de cybersécurité.
Des représentants du ministère guinéen des postes, des télécommunications et de l'économie numérique ont signé aujourd'hui des accords historiques avec les entreprises américaines Cisco et Cybastion afin d'améliorer l'infrastructure numérique de la Guinée, de renforcer la… https://t.co/iO4HvaIqs8
— @embassyconakry (@EmbassyConakry) March 8, 2024
Le premier accord, signé avec Cisco Systems, Inc., vise à répondre au besoin urgent de renforcer les compétences au sein de l'administration publique pour moderniser les services publics et sécuriser les systèmes d'information. Il prévoit la formation et la qualification des citoyens en informatique et en cybersécurité par le biais du programme Networking Academy de Cisco. Cette initiative découle d'un processus initié en septembre 2023, avec la visite de Youssouf Mohamed Aribot, directeur général de l'Agence nationale de digitalisation de l'Etat (ANDE), au siège de Cisco à San Francisco, afin de concrétiser une collaboration entre la société américaine et le gouvernement guinéen.
Le deuxième accord, signé avec Cybastion, vise à fournir une expertise et une assistance pour la recherche et la mobilisation des financements nécessaires à la réalisation de nombreux projets de numérisation de l'Etat et dans le domaine de la cybersécurité.
Ces deux accords représentent une avancée majeure pour la Guinée dans la concrétisation de ses objectifs en matière de numérisation et de cybersécurité. Ils interviennent peu de temps après que la Banque mondiale a octroyé un financement de 60 millions de dollars au pays pour la réalisation de divers projets numériques dans le cadre du Programme d’intégration numérique régionale de l’Afrique de l’Ouest (DTfA/WARDIP).
Samira Njoya
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Le phénomène de désinformation n’est pas nouveau. Mais son ampleur a changé avec les nouvelles technologies. La propagation est plus rapide, les personnes touchées plus nombreuses, les effets plus importants.
Dans ses perspectives mondiales de cybersécurité 2024, le World Economic Forum (WEF) estime que l’Intelligence artificielle (IA) va marquer un tournant dans le paysage de la cybercriminalité. En effet, au-delà des attaques sur les systèmes informatiques, la manipulation de l’information constituera l’un des grands défis du monde connecté.
Bien que les attaques sur les infrastructures critiques représentent toujours un risque majeur de sécurité, elles peuvent toutefois être maîtrisées. Or, les bouleversements sociaux et politiques qui peuvent découler de la manipulation profonde de l’information par les nouvelles technologies sont de nature à nuire à la stabilité économique de divers secteurs d’activité, pays, régions du monde sur une plus longue durée.
L’inquiétude, la peur, le repli identitaire, la crise de confiance publique etc. sont autant de situations que les deepfakes peuvent créer, entretenir et accentuer à travers la planète pour en faire des armes contre les gouvernements et entre les pays. A travers cette nouvelle approche, c’est le cœur et l’esprit de personnes qui constituent les systèmes politiques, économiques et sociaux qui sont piratés. Dans une note de septembre 2023, le département américain de la Défense qualifiait les deepfakes de menaces contre la sécurité nationale.
Talents recherchés
Dans un contexte mondial de pénurie de compétences en cybersécurité – 4,7 millions de personnes travaillaient dans le domaine de la cybersécurité à l'échelle internationale en 2022, mais le déficit mondial s’élève à 3,4 millions selon l’organisation à but non lucratif International Information Systems Security Certification Consortium (ISC2) – l’émergence rapide de l’IA et son incidence sur la réalité accentue la pression sur le besoin en professionnels de cyberdéfense.
L'entreprise américaine de conseil et de recherche en technologies de l'information et de la communication Gartner prédisait en 2023 que le nombre de cyberattaques et d'attaques d’ingénierie sociale contre les personnes augmentera d’ici 2025 à cause de ce manque criard de talents. Elle affirmait que les humains seront de plus en plus considérés comme le point d’exploitation le plus vulnérable.
Alors que l’IA réinvente tout en intensifiant les menaces cybercriminelles, elle ouvre également un champ d’opportunités nouvelles pour des millions de jeunes sur tous les continents. En Afrique en particulier, où l’écosystème des start-up est actuellement dominé par l’offre de services dans les secteurs de la finance, du commerce, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, etc., une nouvelle génération de cyber talents capables d’identifier et d’authentifier les vrai-faux pourrait voir le jour.
Les Etats peuvent contribuer à leur éclosion en réfléchissant dès à présent à diverses stratégies qui les préparent à cette nouvelle technologie et à ses opportunités, mais aussi aux menaces. Dans son indice de préparation à l’IA 2023, le cabinet de conseil en technologies de l'information et de la communication Oxford Insights indique que seuls trois pays d’Afrique ont déjà adopté une stratégie relative à l’IA. Il s’agit du Rwanda, du Sénégal et du Bénin. L’Ethiopie et le Nigeria y travaillent déjà.
Muriel Edjo
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Le Mobile World Congress 2024 s’est ouvert à Barcelone avec l’intelligence artificielle en vedette
La compétition s'intensifie sur le marché en plein essor des centres de données en Afrique. Les entreprises locales et étrangères augmentent leurs investissements dans les infrastructures pour répondre à la demande croissante de services cloud sur le continent.
EcoCloud, l'un des principaux fournisseurs de solutions pour centres de données au Kenya, et G42, un groupe technologique émirati spécialisé dans l'intelligence artificielle, ont signé un protocole d'accord à Nairobi le mercredi 6 mars. Cet accord vise à exploiter le vaste potentiel géothermique inexploité du Kenya en établissant le premier centre de données alimenté par l'énergie géothermique.
The collaboration between Kenya's EcoCloud and the UAE's G42 to construct a data centre will catalyse Kenya’s emergence as a global digital hub. The first-ever data centre powered by geothermal energy, establishes a new benchmark for eco-friendly infrastructure and positions… pic.twitter.com/0kr3ivNPsf
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) March 6, 2024
« Ce centre de données alimenté par la géothermie constitue une étape importante dans la réalisation du potentiel du Kenya en tant que pôle numérique mondial et dans la réalisation de notre mission consistant à rendre l'intelligence artificielle accessible à tous, partout », a déclaré Peng Xiao (photo, à gauche), PDG du groupe G42.
Le nouveau centre de données débutera avec une charge informatique initiale de 100 MW, qui sera augmentée au fil des années pour atteindre 1 gigawatt. Il pourra être utilisé dans les télécommunications et d'autres secteurs. Sa mise en œuvre s'inscrit dans le cadre de la stratégie numérique du pays visant à faire du Kenya un hub technologique phare de la sous-région est-africaine en particulier et du continent en général.
Le protocole d'accord entre les deux entités permettra d'inaugurer une nouvelle ère de cloud computing et de services d'IA. L'initiative promet de libérer des opportunités économiques sans précédent, de stimuler l'innovation et de faire progresser l'économie numérique pour positionner le Kenya comme le centre de l'innovation technologique en Afrique et un acteur compétitif sur la scène mondiale.
En réponse aux exigences environnementales, cette installation réduira également la dépendance du Kenya aux combustibles fossiles, diminuera les émissions de carbone et contribuera à la conservation de l'environnement. « En exploitant l'énergie géothermique, nous répondons non seulement aux besoins de la région en matière de données, mais nous fixons également une nouvelle norme pour les infrastructures respectueuses de l'environnement », a déclaré Amos Siwoi, PDG d’EcoCloud.
Samira Njoya
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Le haut débit est un élément clé du programme de développement du Zimbabwe axé sur la transformation numérique. Le gouvernement, en partenariat avec le secteur privé, cherche à renforcer l'infrastructure de télécommunications nationale pour offrir un accès Internet abordable à toute la population.
Le gouvernement zimbabwéen a annoncé le jeudi 7 mars le lancement de la deuxième phase du projet ferroviaire de fibre optique. Ce projet, mis en œuvre par le fournisseur d'infrastructures de télécommunications en gros Bandwidth & Cloud Services Group (BCS), vise à améliorer la connectivité entre les villes du Zimbabwe en déployant la fibre le long des voies ferrées nationales.
Cette phase étendra la fibre optique sur 800 km, reliant le village de Somabhula à la capitale Harare via la ville de Gweru. Elle couvrira également les axes Bulawayo - Plumtree et Harare - Mutare. La première phase du projet, lancée en 2022, a déjà déployé 1 180 km de fibre de la ville frontalière de Beitbridge, dans la province du Matabeleland, à la ville de Victoria Falls, dans le nord du pays. Le coût de l'infrastructure réseau s'est élevé à 18 millions de dollars, et la prochaine phase devrait coûter le même montant.
Ce projet s'aligne sur l'ambition stratégique du gouvernement de faire du Zimbabwe une société à revenu intermédiaire supérieur autonome et prospère d'ici 2030, en s'appuyant sur le numérique. Il s'inscrit également dans le programme national du haut débit pour la période 2023-2030, qui prévoit plusieurs projets de déploiement d'infrastructures financés par l'État et les investisseurs privés. Ce programme devrait accélérer la pénétration du haut débit dans le pays et en réduire le coût.
A terme, le système de fibre optique couvrira l'ensemble du réseau ferroviaire du pays, de Rutenga à Chikwalakwala, avant de s'étendre à la Zambie et à la région. Selon l'honorable Owen Ncube, ministre d'Etat aux Affaires provinciales et à la Décentralisation, ce projet garantit que le Zimbabwe sera connecté au reste du monde, ce qui est une avancée positive dans le cadre de l'initiative « Vivre sans laisser de place ni de personne au bord de la route ».
Samira Njoya
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Le Zimbabwe a lancé un système numérique d’octroi de licences d'investissement
Il y a sept mois, la société télécoms a acquis la licence pour le super haut débit à près de 57 millions $. Son objectif est de révolutionner les usages sur le marché télécoms local et demeurer l’opérateur leader.
Au Sénégal, Sonatel (Orange) a introduit des offres commerciales de connectivité 5G fixe pour les clients résidentiels et entreprises à partir de ce mercredi 6 mars. Dans un communiqué publié le mardi 5 mars, la société de téléphonie mobile a indiqué qu’elle ajoutera bientôt des offres d’Internet mobile pour le très haut débit.
Sonatel, 1er opérateur à lancer la 5G d’Orange au Sénégalhttps://t.co/qT9zqnoRoI #Orange5G
— Groupe Sonatel (@GroupeSonatel) March 6, 2024
Avec la 5G, Sonatel promet à ses clients « des vitesses de téléchargement et de streaming instantanées, ainsi qu’une réactivité accrue pour les applications en temps réel, telles que les jeux en ligne, la réalité virtuelle, la télémédecine, l’e-éducation et bien d’autres ». La société les invite d’ailleurs à venir découvrir « les possibilités infinies » de la technologie dans un laboratoire dédié situé au niveau de l’Orange Digital Center (ODC) de Dakar.
Le lancement de la 5G commerciale par Sonatel intervient environ sept mois après que la société a acquis la première licence d’exploitation de l’ultra haut débit au Sénégal auprès de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) pour 34,5 milliards de francs CFA (57 millions $). L’entreprise télécoms se préparait pour déployer la technologie depuis 2020. Elle a confirmé sa capacité à y arriver en décembre 2021 à travers un deuxième test réussi. En juillet 2022, elle a lancé son laboratoire 5G.
Sur le segment la 5G, Sonatel devance ses principaux concurrents Expresso Sénégal et Saga Africa Holding Limited (Free). Ce dernier a acquis sa licence d’exploitation en décembre 2023 pour 13,5 milliards FCFA.
Cette avance devrait notamment permettre à Sonatel d’augmenter ses revenus et de renforcer sa position de leader sur le marché télécoms sénégalais. Selon les données de l’ARTP, Orange comptait 12,5 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au troisième trimestre 2023 pour une part de marché de 56,47 %. Expresso et Free contrôlaient respectivement 16,8 % et 23,89 % du parc national d’abonnés à la téléphonie mobile. Sur le segment de l’Internet, Orange détenait une part de marché de 66,52 %.
Isaac K. Kassouwi
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Avec le recul des financements dans le secteur technologique en Afrique, les initiatives se sont multipliées sur le continent pour soutenir ce secteur en pleine croissance.
La société sud-africaine de capital-risque Conducive Capital a été lancée le mardi 6 mars à Johannesburg, en Afrique du Sud. Créé par Clive Butkow (photo, à gauche), fondateur et ancien PDG de Kalon Venture Partners, et Mitchan Adams (photo, à droite), cofondateur d'Ozow et président-directeur général d'Aions Creative Technology, la nouvelle entité investira dans les start-up en phase de démarrage et de croissance en Afrique du Sud et sur tout le continent.
Conducive Capital effectuera sa première levée de capitaux d’un montant de 15 millions $ en juillet prochain et aura 24 mois pour clôturer son fonds de plus de 50 millions $.
« Nous allons au-delà des investissements monétaires. En plus du financement, Conducive Capital s'engage à fournir un soutien complet, en offrant des conseils stratégiques, une expertise opérationnelle et un mentorat pour nourrir les start-up, en facilitant leur croissance pour en faire des leaders de l'industrie », a indiqué Mitchan Adams.
La création de cette entité intervient dans un contexte où les financements ont reculé dans l’écosystème technologique africain en 2023. Les initiatives se sont multipliées sur le continent avec la mise en place de plusieurs fonds comme Sawari Ventures pour les start-up d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ou encore Timbuktoo financé par le Programme des Nations unies pour le développement et des pays africains. La Banque africaine de développement a également approuvé une participation de 10,5 millions $ dans Seedstars Africa Ventures pour soutenir ses investissements dans les start-up d'Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, il faut souligner que si la nouvelle année a commencé timidement avec 77 millions $ levés par les jeunes pousses du continent en janvier 2024, d’après Africa : The Big Deal, une base de données sur le financement des start-up en Afrique qui prend en compte des transactions d’au moins 100 000 $, le montant a quasiment triplé en février atteignant 217 millions $. L’apport des nouvelles entités de capital-risque et la clôture du deuxième fonds africain de Partech à plus de 300 millions $ sont de bon augure pour l’écosystème technologique africain.
Adoni Conrad Quenum
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