Dans sa stratégie numérique, la République démocratique du Congo ambitionne d’exclure les documents physiques de la fonction publique. Le pays a lancé une opération de numérisation des services qui se heurte au déficit de compétences des employés.
Africa Digital Academy (ADA), une filiale d'Africa Development Solutions Group dédiée à la création et à la gestion de programmes de formation dans le domaine du numérique, et l’Agence congolaise pour le développement du numérique (ADN) ont signé le mardi 21 novembre un mémorandum d’entente en marge de l’Africa Digital Expo qui se tient à Kinshasa en République démocratique du Congo.
Dans le cadre de l'accord, l'ADA fomera 100 000 agents de l'Administration publique congolaise en 2024 et 2025.
« La collaboration entre ADA et ADN, deux entités de premier plan dans le domaine du numérique, est un pas de géant dans l'effort de modernisation de l'administration publique congolaise. Nous remercions ADA pour leur appui stratégique et nous nous réjouissons à l’idée de cette collaboration », a déclaré M. Dominique Migisha (photo, à gauche), coordonnateur de l’ADN.
Selon l’ADN, la programme de formation se concentrera sur les fondamentaux de la cybersécurité, de l'intelligence artificielle, de la transformation digitale, et des solutions métiers avec pour objectif de soutenir et d'accélérer la transformation numérique de la RDC, en mettant l'accent sur l'acquisition de compétences clés et la mise en œuvre de solutions technologiques adaptées aux besoins spécifiques de la région.
Le nouveau partenariat s’inscrit dans le cadre des actions menées par le gouvernement et ses partenaires pour accélérer la numérisation dans le pays et doter les citoyens du pays en compétences numériques nécessaires pour assurer ladite numérisation et réduire la fracture numérique.
Pour l’ADA, l’initiative fait partie de ses nombreux projets en cours sur le continent africain. Depuis le 16 octobre, l’académie forme 1 000 jeunes Ivoiriens dans les métiers du numérique, y compris la cybersécurité.
Au terme de la collaboration avec l’ADN, les agents de l’administration publique congolaise seront mieux outillés pour l’utilisation des services publics en cours de numérisation dans le pays.
Samira Njoya
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Les dossiers de santé électroniques peuvent améliorer les soins médicaux en Afrique. Conscients de ce fait, des pays africains mettent des moyens en œuvre pour leurs adoptions généralisées.
La ministre zambienne chargée de la Santé, Sylvia Masebo (photo), a procédé le mardi 21 novembre au lancement national de SmartCare Pro, un système numérique de gestion de dossiers de santé électronique (DES).
Le nouveau système, inauguré dans le district de Chongwe, vise à transformer la prestation des soins de santé dans l'ensemble du pays en améliorant l'accès aux soins, les résultats de santé et la qualité des soins.
Selon la ministre, le système permettra non seulement de collecter les données, mais également de guider les agents de santé dans la gestion des patients. « Il utilise les informations fournies par nos experts de la santé et nos consultants pour aider nos agents de santé. Cela change la façon dont nous gérons les soins de santé de nos citoyens. Le lancement de ce système est la garantie de la numérisation de toutes les installations dans les hôpitaux du pays ».
A en croire Sylvia Masebo, la mise en oeuvre du nouveau système s’inscrit dans le cadre de l'engagement du gouvernement en faveur de la convergence de la technologie et des soins de santé. Il définit la vision commune de créer un avenir où la technologie joue un rôle central dans la promotion de communautés plus saines.
SmartCare Pro améliorera l'efficacité globale des soins de santé. Il permettra également aux médecins d’accéder directement aux dossiers médicaux, évitant ainsi les tests et les procédures en double pour chaque patient.
Rappelons que SmartCare Pro est la version améliorée de SmartCare, un outil de collecte de données spécifique au VIH lancé il y a plus de 15 ans dans le pays. Il a également contribué de manière significative à l'aide à la décision clinique et à l'amélioration de la prestation de services de soins de santé.
Samira Njoya
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Comme dans d’autres pays du continent, le Nigeria a mis en place sa loi sur les start-up. Avec la transition politique, elle n’a pu être mise en œuvre jusqu’à la mise en place de la plateforme dédiée.
Bosun Tijani, ministre nigérian des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique, a annoncé le mardi 21 novembre le lancement du portail de soutien et d’engagement des start-up. Il permettra d'identifier et d'agréger les start-up nigérianes, les sociétés de capital-risque, les hubs et les centres d'innovation dans le but de faciliter l'engagement et le soutien des divers acteurs de l'écosystème.
« Le lancement du portail nous permettra d'initier le processus de mise en place des forums consultatifs de start-up pour sélectionner les représentants du Conseil national pour l'innovation numérique et l'entrepreneuriat, afin de faciliter le discours et le consensus entre les acteurs de l'écosystème nigérian », indique le ministre.
We are pleased to announce the launch of the Startup Support and Engagement Portal, https://t.co/QecVXWpEKI, a key requirement for the implementation of the Nigeria Startup Act.
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) November 21, 2023
The startup portal will drive the identification and aggregation of Nigerian startups, venture… pic.twitter.com/ZCpMizHLz3
La mise en place d’un cadre réglementaire pour les jeunes pousses technologiques a connu une avancée considérable avec la promulgation, en octobre 2022, de la Nigeria Startup Act, une loi sur les start-up initiée par les acteurs de l’écosystème technologique local et les autorités du pays. Quelques mois plus tard, le président Muhammadu Buhari a inauguré, en avril 2023, le Conseil national du Nigeria pour l'innovation numérique et l’entrepreneuriat (NCDIE) pour veiller à la mise en œuvre de la Startup Act.
Pour rappel, seules les start-up en activité depuis moins de 10 ans sont éligibles au label « Startup ». Il faudrait ainsi s’enregistrer sur le portail pour obtenir ce label avant de bénéficier des nombreux avantages qu’offre la loi. Entre autres, on peut citer des allègements fiscaux, des programmes de renforcement des capacités, l’accès aux subventions, aux prêts et aux fonds d’investissement.
Adoni Conrad Quenum
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Raxio Group a fait son entrée sur le marché africain des centres de données en 2019. Depuis, la société multiplie les investissements pour étendre son empreinte géographique sur le continent.
Le constructeur et exploitant de centres de données neutres Raxio Group a annoncé, mardi 21 novembre, le lancement officiel d’un centre de données de dernière génération en Ethiopie. L’infrastructure de niveau 3 est située dans le cœur économique de l'Ethiopie, la capitale du pays, Addis-Abeba.
ANNOUNCEMENT | Raxio Ethiopia Officially Launched: A New Era for Digital Transformation in Africa
— Raxio Group (@raxio_group) November 22, 2023
Raxio Data Centres Chief Executive Officer, Robert Mullins said:
“The launch of a new facility is always culmination of a long and, at times arduous, journey – a journey of… pic.twitter.com/UFt5yAQ8Ku
Selon Raxio Group, le nouveau centre de données pourra accueillir jusqu’à 800 racks. En outre, il offrira « jusqu'à 3 MW de puissance informatique, offrant un environnement robuste et entièrement redondant pour héberger une infrastructure informatique critique avec une disponibilité 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ».
Avec le lancement du nouveau centre de données, Raxio Group poursuit sa stratégie de conquête du continent entamée depuis 2019. Il intervient un mois après que le groupe a annoncé avoir levé 46 millions $ en fonds propres pour accélérer l’expansion de son réseau de centres de données en Afrique. La société a prévu de construire dix à douze centres de données sur le continent pour répondre à la demande croissante et fournir l’infrastructure numérique vitale nécessaire.
Une fois mis en service, le centre de données devrait contribuer de manière significative à l'extension du réseau d'infrastructure des TIC, en veillant à ce que les avantages de la technologie soient accessibles dans tout le pays, contribuant ainsi à améliorer l'accès aux ressources éducatives, sociales et aux entreprises.
« Nous prévoyons que ce mécanisme sera un catalyseur pour un développement économique accru en Ethiopie, un soutien aux entreprises locales et aux organismes gouvernementaux, ainsi qu'à l'intention des prestataires de services et de contenu régionaux et internationaux en Ethiopie », a déclaré Bewket Taffere, directeur général de Raxio Data Centre en Ethiopie.
Samira Njoya
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Avec la Covid-19, le changement d’habitudes de consommation des populations a touché divers secteurs. Les industries créatives ont dû muer elles aussi, pour demeurer compétitives. De nouvelles opportunités de revenus se sont renforcées.
Orange Middle East & Africa et Spotify ont annoncé, lundi 20 novembre, un partenariat autour de la promotion de musique, notamment africaine. Cette collaboration, qui permet aux abonnés Orange de bénéficier gratuitement d’une écoute musicale sur la plateforme suédoise de streaming en souscrivant à une offre mobile de l’opérateur télécoms, est déjà effective en République démocratique du Congo, à Madagascar et au Mali. Les prochains abonnés Orange à bénéficier de ce partenariat sont ceux de la Guinée. A terme, ce seront les 18 marchés d’Afrique et du Moyen-Orient que la société télécoms.
« En tant qu’opérateur multiservices du continent, nous souhaitons faciliter l’accès de nos clients à la riche culture musicale de l’Afrique afin de promouvoir les talents locaux. Le déploiement de ce service dans les pays où nous sommes présents donnera à toutes les communautés accès à une expérience musicale incomparable et contribuera ainsi à l’accélération de l’inclusion numérique sur le continent », a déclaré Brelotte Ba (photo, à droite), le directeur général adjoint d’Orange Middle East and Africa.
Pour Jocelyne Muhutu-Remy (photo, à gauche), la directrice générale de Spotify en Afrique subsaharienne, cette collaboration répond à un besoin. « Nous sommes conscients que le coût des données continue d’être un obstacle pour les personnes qui souhaitent écouter de la musique en streaming, c’est pourquoi nous travaillons activement avec Spotify SSA sur des partenariats comme celui-ci », a-t-elle affirmé.
La Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) indique que le streaming est actuellement le segment qui rapporte le plus de revenus à l’industrie musicale mondiale. Dans son « Global Music Report 2023 », elle révèle que sa croissance qui s’est accélérée dès 2017 représentait déjà 67 % du revenu de l’industrie mondiale de la musique en 2022. Soit 17,5 milliards $ sur 26,2 milliards $. Le streaming contribue également à plus de visibilité pour les artistes sur la scène internationale.
L'Afrique subsaharienne est la région où la croissance des revenus de la musique enregistrée a été la plus rapide en 2022, soit +34,7 %. Cette croissance a été stimulée par une forte augmentation des revenus en Afrique du Sud, le plus grand marché de la région (+31,4 %). La zone Moyen-Orient et Afrique du Nord a affiché le troisième taux de croissance de revenu le plus élevé au monde en 2022. Soit +23,8%, avec 95,5% porté par le streaming.
Muriel Edjo
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Pour réaliser la transition numérique en cours au Tchad, le pays a besoin de personnes formées. Des partenariats sont en cours dans le pays pour garantir aux jeunes des compétences et qualifications numériques.
Simplon Africa, une entreprise sociale qui propose des formations aux métiers du numérique, et WenakLabs, un incubateur technologique basé au Tchad, ont signé le jeudi 16 novembre une convention partenariat à N’Djamena.
La collaboration vise entre autres à offrir aux jeunes Tchadiens des formations de qualité dans les métiers du numérique, dans le but de renforcer l’employabilité des ces derniers.
Découvrez dans cette vidéo, le film de la cérémonie de ✍️signature d'un partenariat avec Simplon Africa, dans le cadre de la formation aux métiers du numérique au Tchad. Désormais, un engagement commun pour l'avenir 🧑💻digital et l'inclusion numérique ! #WenakLabs #SimplonAfrica pic.twitter.com/zG5cjmTOaL
— WenakLabs (@WenakLabs) November 16, 2023
« Ce partenariat marque un engagement fort en faveur du développement des compétences numériques au Tchad. En unissant nos forces et en partageant nos expertises respectives, WenakLabs et Simplon Afrique visent à créer des formations de qualité, offrant aux apprenants des opportunités d'apprentissage exceptionnelles », a indiqué l’incubateur tchadien.
Dans le cadre de ce partenariat, Simplon Afrique sera chargé de la production des contenus didactiques pour les formations aux métiers du numérique et offrira un accès à sa plateforme de formation en ligne aux apprenants. De l’autre côté, WenakLabs fournira un accès à ses ressources et du matériel de formation pour favoriser l'apprentissage en présentiel et en ligne.
Le partenariat aboutira au lancement d’un campus payant dans les prochains mois. L’espace proposera des formations initiales et continues autant en ligne qu’en présentiel. Les étudiants, les entrepreneurs et les professionnels sont les principales cibles.
Signalons que cette nouvelle collaboration s’inscrit dans le cadre de la continuité d’un précédent partenariat qui a abouti à la mise en œuvre du programme Tech4Tchad en 2021. Financé par la France, Simplon et plusieurs autres partenaires, dont WenakLab, Tech4Tchad a déjà formé 150 jeunes dans le domaine du numérique à ce jour.
Samira Njoya
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A l’instar de plusieurs pays d’Afrique, la Côte d’Ivoire ambitionne dans les prochains mois de mettre en place un cadre réglementaire propice à l’éclosion de start-up innovantes. Il s’agit d’accompagner ces jeunes pousses et stimuler la scène technologique locale.
Le Sénat ivoirien a adopté à l’unanimité le mardi 14 novembre, une loi sur la promotion des start-up numériques. Défendue par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, devant la Commission de la recherche, de la science, de la technologie et de l’environnement, elle vise à définir un cadre juridique et institutionnel incitatif pour la création et le développement des jeunes entreprises technologiques en Côte d'Ivoire.
« Nous avons remarqué certaines difficultés pour les start-up puisque leur modèle n’a pas été bâti autour d’un business model qui a déjà prouvé l’existence d’un marché, on veut les accompagner, les couver, les incuber de sorte qu’elles puissent avoir tout leur potentiel de croissance », a déclaré Ibrahim Kalil Konaté.
Le nouveau texte s’inscrit dans le cadre des actions menées par le gouvernement ivoirien pour favoriser l’éclosion des start-up numériques dans le pays. Entre 2020 et 2022, plus de 2 847 porteurs de projets numériques ont été accompagnés par l’Etat ivoirien, pour plus de 577 millions FCFA (960 000 USD). En début de cette année, l’exécutif a également lancé la « Start-up Boost Capital », une initiative de financement de start-up locales, dotée d’une première enveloppe d’un milliard FCFA.
Cette loi vient donc en renfort de toutes ces actions. Une fois promulguée par le président de la République, elle permettra de booster le développement des start-up en création ou en phase de croissance précoce. Elle offrira également un cadre spécifique d’appui et de gouvernance de ces entreprises. L’objectif est de consolider l’écosystème entrepreneurial favorisant ainsi l’accélération de la croissance socio-économique.
Samira Njoya
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Pour assurer son programme de transition numérique, le Maroc a besoin d’une main-d'œuvre qualifiée dans les métiers du numérique. En garantissant ce personnel, le royaume ambitionne d'arrimer les compétences de ses diplômés à la demande du marché de l’emploi.
Le Maroc veut tripler le nombre de diplômés dans le secteur du numérique d’ici 4 ans. Une convention de partenariat a été signée le mercredi 15 novembre à cet effet par la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour (photo, à droite), le ministre chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui.
La convention vise la mise en œuvre d’un programme de promotion des diplômés des spécialisations numériques dans les universités marocaines, pour la période s'étendant entre 2023 et 2027. Il est question de porter le nombre de lauréats, d’environ 8 000 actuellement dans les différents cycles de formation, à 22 500 à l’horizon 2027.
(1)تحت إشراف @ChefGov_ma تشرفت يومه الأربعاء، بمعية وزير التعليم العالي والبحث العلمي والابتكار، السيد @MiraouiOfficiel والوزير المنتدب لدى وزيرة الإقتصاد والمالية المكلف بالميزانية، السيد فوزي لقجع، وبحضور السيدة نادية فتاح العلوي، وزيرة الاقتصاد والمالية @financesmaroc pic.twitter.com/UNF2ckID2L
— Ghita Mezzour - غيثة مزور (@MezzourGhita) November 15, 2023
L'accord prévoit ainsi de lancer de nouvelles formations numériques dans 12 universités à travers les régions du royaume. Ces formations seront déclinées en 144 nouvelles filières portant entre autres sur l’analyse des données, les technologies numériques, la cybersécurité, le développement de programmes, le big data, et l’intelligence artificielle (IA).
Ce projet interministériel qui prendra corps dès la prochaine rentrée académique s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie numérique du pays qui est actuellement en cours de finalisation. Baptisée « Maroc Digital 2030 », elle vient en remplacement de la stratégie actuelle qui avait pour ambition de faire du Maroc un hub digital et technologique de référence au niveau africain d’ici 2025.
La nouvelle stratégie met un accent particulier sur une jeunesse talentueuse, créative. Elle prévoit la formation par an de 45 000 talents dans le numérique, la conversion de 50 000 jeunes vers les métiers du numérique, ainsi que l’accueil de 6 000 nouveaux talents numériques étrangers par an, entre autres.
Samira Njoya
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Dans le but d’aider les étudiants du campus de l’université du Ghana dans le secteur technologique, les autorités ghanéennes ont pris des décisions stratégiques.
Ursula Owusu-Ekuful (photo) ministre ghanéenne de la Communication et de la Digitalisation, a annoncé le mardi 14 novembre, lors de la 75e édition de la conférence annuelle de l’école du Nouvel An à Accra, la création du Digital Youth Village, un village numérique au sein de l’université du Ghana. Le but de la mise en place d’une telle structure est de permettre aux étudiants de se familiariser avec les systèmes intelligents et les technologies de pointe.
« Le village numérique de la jeunesse pour l'école du Nouvel An est un projet qui me tient à cœur. Il permettra à nos étudiants d'acquérir des connaissances pratiques sur les environnements et les bureaux intelligents, ainsi que sur d'autres technologies de pointe. Malgré les difficultés qui ont retardé la réalisation du projet, je peux affirmer avec confiance que le village numérique de la jeunesse pour l'école du Nouvel An et la conférence de l'université du Ghana deviendra une réalité », a indiqué Ursula Owusu-Ekuful.
Les autorités ghanéennes poursuivent la transformation numérique du pays avec des investissements dans divers segments pour améliorer l’écosystème technologique du pays. Bien que ne faisant pas partie du « Big four » du continent (Kenya, Nigeria, Egypte, Afrique du Sud) dont les jeunes pousses ont monopolisé 67 % du total des levées de fonds réalisées sur le continent au troisième trimestre de l’année, d’après « The State of Tech in Africa Q3 2023 » de TechCabal Insights, le pays dirigé par Nana Akufo-Addo n’est pas non plus à la traîne. Selon le rapport « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government » du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA), il figure parmi les seize champions du continent (7e place) en e-administration, et a rejoint plus tôt dans l’année l’Organisation de la coopération numérique.
Toutefois, l’événement, qui s’est déroulé sous le thème « Nourrir la résilience : intégrer la technologie et l'humanisme dans le développement durable », a permis à la ministre d’évoquer divers projets déjà réalisés ou en cours de réalisation dans le secteur technologique tels que Smart Community Project et The Rural Community Project.
« En adoptant une technologie centrée sur l'être humain, le Ghana continuera à renforcer ses systèmes éducatifs, ses services de santé, ses entreprises et à promouvoir sa propre culture, tout en donnant aux citoyens les moyens d'affronter l'avenir avec confiance et les compétences requises », a renchéri la ministre.
Adoni Conrad Quenum
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Alors que le numérique prend de l'ampleur à travers le monde, le gouvernement tchadien multiplie les mesures fortes pour rattraper le retard accusé dans le secteur. De nombreuses initiatives sont en cours et les résultats sont déjà perceptibles.
Le Tchad et le Maroc vont désormais étendre leur coopération bilatérale dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). Un mémorandum d'entente d'assistance technique a été signé, à cet effet, entre l’Agence tchadienne de développement des technologies de l’information et de la communication (ADETIC) et l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) du Maroc.
La collaboration prévoit entre autres la formation des ingénieurs de l’ADETIC et l'échange d'expériences entre les deux structures. L’objectif est d’aider le Tchad à adapter et implémenter le modèle marocain des TIC en faveur de l’accélération numérique dans le pays, en vue d’une économie numérique prospère.
Le partenariat entre les deux agences chargées de la régulation et de la réglementation du secteur des télécoms s’inscrit dans le cadre des actions menées par le gouvernement tchadien pour rattraper le retard accusé dans le secteur du numérique. Il est intervenu à l’issue d’une mission d’imprégnation de trois jours effectuée par une délégation de l’ADETIC au Maroc, notamment au sein de l’Agence de développement du digital (ADD) et à ARNT.
« L’essentiel des échanges ont porté sur le modèle marocain de transformation digitale de l'Administration publique, le cadre juridique et réglementaire, la gestion des infrastructures techniques des TIC ainsi que la gestion de nom du domaine et la fourniture des services universels », a déclaré l’ADETIC sur Facebook.
Grâce à ce nouveau partenariat, l’ADETIC pourra profiter de l'expérience de l'ARNT qui a déjà 25 ans d'exercice dans la réglementation du secteur des télécommunications, l'agrément des équipements de télécommunication, la gestion des noms de domaine « .ma », le traitement de la certification électronique entre autres.
Samira Njoya
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Depuis quelques années, les start-up prolifèrent sur le continent africain. Pourtant, dans de nombreux pays, les autorités ne font pas le nécessaire pour faciliter leur croissance. Kampala a décidé de se pencher sur la question.
L’Ouganda envisage la mise en place d’une politique nationale pour les start-up. Le projet, mené par la Private Sector Foundation Uganda (PSFU), est soutenu par la Fondation Mastercard et coordonné par le ministère ougandais du Commerce, de l'Industrie et des Coopératives. L’objectif de la politique est de régir les interactions entre le gouvernement, les incubateurs, les start-up et les investisseurs dans le but de promouvoir une culture d'innovation et d'entrepreneuriat dans le pays.
« Plusieurs multinationales viennent ici et bénéficient de plusieurs privilèges de facilitation des affaires, alors que pas grand-chose n'est fait pour les start-up locales. Nous croyons qu'avec cette politique, les start-up ougandaises auront une chance de concurrencer favorablement sur le marché, car elle établira non seulement ce dont elles ont besoin, mais aussi comment obtenir du soutien », ajoute Keneth Twesigye, responsable des politiques chez Startup Uganda.
L’écosystème technologique est en plein essor sur le continent. Les start-up africaines attirent des investisseurs du monde entier mais pour diverses raisons, la plus importante part des fonds est investie au Nigeria, en Afrique du Sud et au Kenya. Dans le rapport intitulé « Venture Capital Activity in Africa Q3 2023 » publié par l'Association africaine de capital-investissement et capital-risque (AVCA), plus de 2,95 milliards $ ont été investi dans les start-up africaines pendant les 9 premiers mois de l’année.
L’Ouganda fait bien d’assainir son écosystème technologique. D’ailleurs, il faut remplir un certain nombre de conditions pour être catalogué comme une start-up dans le pays. Il faut, entre autres, avoir une structure de gestion temporaire, consacrer une partie de son budget à la recherche et au développement, être détenue majoritairement par des Ougandais et être incorporée localement en Ouganda.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, l'évolution des méthodes utilisées par les auteurs d'infractions oblige les forces de police à améliorer leurs capacités pour pouvoir lutter contre la cybercriminalité.
Les Seychelles ont désormais un laboratoire de criminalistique numérique visant à intensifier la lutte contre les menaces informatiques dans le pays. L’équipement a été remis le lundi 13 novembre à l’unité de lutte contre la cybercriminalité de la police par Mu Jianfeng (photo, à gauche), le chargé d'affaires de l'ambassade de Chine aux Seychelles, a-t-on appris de Seychelles News Agency.
Selon l'agence d'information, le laboratoire est financé par le gouvernement chinois à hauteur d’un million de Yuan (137 000 $).
« Le laboratoire sera pleinement opérationnel dans les prochains jours et ses principales fonctions comprennent l'extraction sécurisée des données, la sauvegarde des supports de stockage, l'acquisition rapide des données, l'analyse et l'authentification des données, ainsi que la récupération des données. Il constituera un outil efficace pour la police seychelloise et les autorités compétentes en matière d'enquête sur les données numériques et de collecte de preuves », a déclaré M. Jianfeng.
Le nouveau laboratoire arrive au moment où le gouvernement seychellois multiplie les mesures pour répondre à une montée croissante de la cybercriminalité dans le pays. En novembre 2021, une nouvelle loi sur la cybercriminalité et autres délits connexes est entrée en vigueur dans le pays après avoir été approuvée par l'Assemblée nationale.
En janvier, la mise en place d’une unité de lutte contre la cybercriminalité avait également fait l'objet de discussions entre les forces de police seychelloises et une délégation d'Interpol.
A travers cette acquisition d’équipements techniques et la formation des ressources humaines pour lutter contre la cybercriminalité, les Seychelles pourront sécuriser leurs systèmes d’information qui sont une composante indispensable pour la transformation numérique.
Samira Njoya
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Depuis quelques années, les plateformes d’éducation à distance s’imposent comme des alternatives intéressantes au système éducatif traditionnel. Les autorités tanzaniennes ont décidé d’allier les deux systèmes.
Snapplify, une start-up sud-africaine qui fournit des manuels scolaires en ligne, a annoncé le vendredi 10 novembre son partenariat avec l’Institut tanzanien pour l’éducation (TIE). Le but est d’améliorer la disponibilité et la qualité des ressources éducatives pour les étudiants en Tanzanie durant les trois prochaines années.
« Notre partenariat avec TIE reflète notre vision commune de l'utilisation de la technologie pour démocratiser l'accès à l'éducation. En fournissant aux étudiants un écosystème d'apprentissage numérique complet, nous espérons susciter l'amour de l'apprentissage et encourager l'excellence académique chez les jeunes Tanzaniens », a indiqué Stephen Bestbier, responsable des partenariats gouvernementaux chez Snapplify.
The TIE has recently joined forces with @Snapplify to roll out the Tanzania e-Library Project. This initiative aims to enhance the accessibility and quality of educational resources for 11 mil students across Tanzania. Read more here: https://t.co/oc24gua9Ox#edtetch #snapplify pic.twitter.com/5BeL1R9wLn
— Snapplify (@Snapplify) November 14, 2023
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du projet de la bibliothèque électronique où plus de 11 millions d'élèves et 190 000 enseignants recevront un compte Snapplify personnalisé, ce qui leur permettra d'accéder à un large éventail de ressources éducatives provenant de diverses plateformes partenaires. Les contenus de la start-up, accessibles sur son application mobile et sa plateforme web, peuvent être consultés hors ligne après téléchargement depuis un ordinateur ou un smartphone.
Toutefois, il faut souligner que l’option des edtech comme solution aux problèmes éducatifs est revenue sur le devant de la scène lors de la pandémie de la Covid-19. Les plateformes d’éducation en ligne ont été de plus en plus fréquentées et elles ont aidé à résoudre divers problèmes d’éducation sur le continent, en l’occurrence ceux de la gestion des effectifs pléthoriques dans les salles de cours ou encore de l’accès aux manuels scolaires. Pour rappel, le nombre d’internautes en Tanzanie s’élève à 15,6 millions et le taux de pénétration de l’Internet est de 25 % en 2022, d’après les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
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La République de Djibouti vient de rejoindre le cercle fermé des pays africains à avoir leurs propres satellites dans l’espace. Parmi ces pays se trouvent le Kenya, le Zimbabwe, l’Egypte, l’Ouganda et l’Angola.
La République de Djibouti a lancé avec succès son premier satellite, Djibouti 1A, le samedi 11 novembre, depuis la base spatiale de Vandenberg, en Californie, aux Etats-Unis d’Amérique. Le satellite a décollé à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX.
Moment historique ce soir avec le décollage réussi de DJIBOUTI-1A, notre premier satellite. Djibouti entre dans une ère spatiale, contribuant à la collecte de données cruciales pour notre nation. #djibouti #SpaceX pic.twitter.com/0yCUGaMtcO
— Ismail Omar Guelleh (@IsmailOguelleh) November 11, 2023
« Nous avons mis en place tous les éléments nécessaires pour réussir ce projet : premièrement, la sélection d'étudiants djiboutiens, parce que l'objectif était de faire le satellite mais pas de l'acheter, et de le faire fabriquer par nos étudiants pour faire ce saut technologique et dire d'une manière non inhibée que Djibouti est capable de fabriquer un satellite, de le lancer, de collecter des résultats. Il en résulte que 10 techniciens et ingénieurs ont été formés », a déclaré Nabil Mohamed Ahmed, le ministre djiboutien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le nouveau satellite est le fruit de la collaboration entre le gouvernement djiboutien et le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM) en France. L’établissement a formé, dès 2020, les ingénieurs djiboutiens qui ont conçu, construit et testé le nanosatellite. En mars dernier, Djibouti 1A a passé avec succès les tests de vibration et en juillet, il a été déclaré prêt pour le lancement.
Djibouti 1A sera utilisé à des fins de recherche spatiale et de communication. Il recueillera les données nationales en temps réel des stations climatologiques et sismiques, notamment la température, la pluviométrie, la profondeur des cours d'eau et l'hydrométrie, afin d'aider à stimuler la production agricole et à surveiller les changements environnementaux.
Samira Njoya
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