Le Ghana se positionne comme l’un des leaders d’Afrique subsaharienne en matière de transformation numérique. Le pays veut miser sur le numérique pour accélérer son économie. L'Estonie, réputée en tant que champion européen de l'e-administration, pourrait jouer un rôle clé dans cette démarche.
Le vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia (photo, à gauche), a entamé le mercredi 24 janvier, une visite de travail en Estonie. Accueilli par le président estonien, Alar Karis (photo, à droite), ainsi que d'autres dignitaires, dont le Premier ministre et le sous-secrétaire à la transformation numérique, les entretiens ont tourné autour des initiatives numériques respectives des deux nations et de leurs impacts positifs.
Warm welcome to Estonia, Vice President @MBawumia! #Estonia and #Ghana both value digitalization as a tool to improve everyday life of our citizens. Lots of potential to cooperate on digitalization & education. pic.twitter.com/Zo031WEos8
— Alar Karis (@AlarKaris) January 24, 2024
« L'Estonie est reconnue comme l'un des pays les plus avancés au monde en matière de numérique et, avec le succès du Ghana en matière de numérisation, qui constitue un exemple brillant en Afrique, mes discussions avec les deux dirigeants estoniens et le ministère se sont concentrées sur nos initiatives numériques respectives et sur la manière dont ils ont un impact positif sur nos pays », a déclaré Mahamudu Bawumia sur X.
Au cours de la visite, la délégation ghanéenne a exploré diverses agences de numérisation estoniennes, dont l'Académie de gouvernance électronique, le Centre d'information e-Estonie, le Conseil estonien des impôts et des douanes, ainsi que Cybernetica, l'agence nationale de protection des données. L'objectif étant d'acquérir une compréhension approfondie du secteur numérique en Estonie.
I continued my working visit to Estonia yesterday, with visits to the country's digitalisation agencies, including the e-Governance Academy, e-Estonia Briefing Centre, Estonian Tax and Customs Board and, Cybernetica, the country's agency in charge of data protection.
— Dr. Mahamudu Bawumia (@MBawumia) January 26, 2024
Our… pic.twitter.com/R6Hc1mMWc9
Le choix de l'Estonie pour cette visite n'est pas fortuit, le pays étant reconnu depuis longtemps comme un modèle dans l'utilisation du numérique pour simplifier la vie des citoyens, améliorer l'efficacité politique et stimuler l'économie. En 2022, le pays figurait au 8e rang mondial du classement de l’ONU e-Government Development Index sur le développement de l'administration électronique. Le statut de champion dans ce domaine lui a valu des sollicitations de divers pays africains tels que le Bénin, la République démocratique du Congo, l'île Maurice, l'Egypte, etc.
Le Ghana, inspiré par l'Estonie, aspire à numériser entièrement son administration dans les années à venir. Le pays a lancé la plateforme Ghana.Gov à cet effet, et plusieurs projets sont en cours grâce à un financement de 200 millions de dollars de la Banque mondiale.
Samira Njoya
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Le Nigeria a pour ambition de transformer son économie et d'autonomiser ses citoyens grâce à la technologie. Pour concrétiser cette vision, des initiatives sont actuellement mises en œuvre en étroite collaboration avec des organisations du secteur privé.
Tech4Dev, une entreprise sociale à but non lucratif œuvrant pour l'autonomisation et la promotion des compétences numériques et technologiques en Afrique, a récemment annoncé le lancement de « DigitalForAllChallenge 2.0 », une initiative ambitieuse qui vise à former deux millions de Nigérians aux compétences numériques de bases et intermédiaires. L’initiative est lancée en partenariat avec le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) et l'Agence nationale pour le développement des technologies de l'information (NITDA).
The Digital for All Challenge 2.0 portal officially opens on February 5 for registration. However, people can register now to be on the waitlist.
— NITDA Nigeria (@NITDANigeria) January 25, 2024
Registration link: https://t.co/po9Fp1R4CB https://t.co/gly6LlxzAW
« Le Digital for All Challenge est un concours et un programme gratuit de développement des compétences numériques visant à accroître la culture numérique au Nigeria et à susciter l'intérêt pour l'obtention de compétences et de certifications numériques à l'aide de plateformes en ligne », a déclaré la NITDA sur X.
Le défi ouvert dans les 36 Etats et dans le Territoire de la capitale fédérale se déroulera en deux phases distinctes : une phase d'entraînement suivie d'une phase de compétition. Les participants devront réussir une évaluation après la formation pour se qualifier pour la compétition. Cette dernière se divisera en trois étapes : nationale, régionale, et une grande finale nationale. Les apprenants auront la possibilité de remporter plus de 150 millions de naira (environ 166 657 $) en espèces, des ordinateurs portables, des tablettes, et d'autres prix.
Le Digital for All Challenge s'inscrit dans le cadre des initiatives du gouvernement fédéral du Nigeria visant à promouvoir l'alphabétisation numérique, à cultiver les talents, et à atteindre un taux d'alphabétisation numérique de 70 % d'ici 2027. Selon les déclarations de Kashifu Abdullahi, directeur général du NITDA, l'objectif global est d'avoir trois millions de talents technologiques au Nigeria, dont 1,5 million pourrait répondre aux besoins du marché local, tandis que les autres pourraient être intégrés à la chaîne de valeur mondiale.
Le programme qui sera ouvert le 5 février, cible trois catégories distinctes : les jeunes apprenants (âgés de 8 à 15 ans), les jeunes adultes (16-45 ans), et les fonctionnaires à travers le pays.
Samira Njoya
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D'ici à 2030, le Nigeria vise à éliminer l'usage de documents physiques au sein de la fonction publique. Pour atteindre cet objectif, le pays a initié un programme de numérisation des services. Cependant, cette démarche se confronte actuellement à une lacune de compétences parmi les employés.
La Fondation Aig-Imoukhuede, une organisation africaine dédiée à la transformation du secteur public, en collaboration avec le Bureau du chef de la fonction publique de la Fédération (OHCSF), a officialisé le vendredi 19 janvier un partenariat avec Microsoft par le biais de son partenaire de mise en œuvre, la Fondation Wootlab. L'objectif majeur de cette collaboration est de renforcer les compétences numériques des fonctionnaires œuvrant dans divers ministères au Nigeria.
#PartnershipForChange #AIGfoundation #WootlabFoundation#DigitalSkills#DigitalSkillsNigeria#PartnershipForImpact#Microsoft pic.twitter.com/5GrSYF91wq
— Wootlabfoundation (@Wootfoundation) January 19, 2024
« Ce partenariat témoigne de notre engagement commun à élaborer des programmes de formation efficaces qui s'attaquent à la fracture numérique et suscitent des transformations positives dans le domaine numérique. Ensemble, nous nous lançons dans une vaste initiative de formation prête à redéfinir le paysage », a déclaré la Fondation Wootlab sur X.
La récente collaboration s'inscrit dans le cadre d'une initiative stratégique orchestrée par l'OHCSF, qui vise à préparer la main-d'œuvre du secteur public à l'ère numérique. Cette initiative intervient quelques mois après la mise en œuvre d'une solution de gestion de contenu d'entreprise (ECMS) soutenue par la Fondation Aig-Imoukhuede, visant à autonomiser tous les processus de travail. Le partenariat s'aligne également sur les objectifs du gouvernement fédéral qui ambitionne de former l'ensemble des fonctionnaires du pays aux compétences numériques.
Dans le cadre de cette coopération, la Fondation Wootlab prendra en charge la fourniture de compétences numériques à la demande pour les employés du gouvernement, les habilitant ainsi à contribuer à la numérisation des services publics essentiels tout en stimulant l'innovation continue au sein de la fonction publique.
Il est important de rappeler que l'ambition du Nigeria, à travers cette initiative et bien d'autres est de classer sa fonction publique parmi les 20 premières au monde d'ici 2025 et d'atteindre la pleine numérisation d'ici 2030.
Samira Njoya
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Au cours des dernières années, le gouvernement égyptien a opéré d'importants investissements dans le secteur numérique. Cet engagement substantiel témoigne de l'importance cruciale de l'externalisation dans la stimulation des exportations numériques de l'Égypte et dans la favorisation de sa croissance économique.
Le ministre égyptien des Télécommunications et des Technologies de l'information, Amr Talaat (photo), a annoncé le lundi 22 janvier, une progression significative dans le secteur des exportations de services numériques de l'Egypte. Les recettes pour l'année 2023 ont atteint 6,2 milliards de dollars, en hausse de 26,5 % par rapport aux 4,9 milliards de dollars enregistrés en 2022.
Lors d'une allocution devant le Sénat égyptien, Amr Talaat a attribué ces résultats positifs aux récents investissements étrangers, soulignant des accords avec 74 entreprises internationales et locales pour le recrutement de 60 000 experts en externalisation depuis novembre 2022. Ces chiffres sont également le fruit des programmes gouvernementaux visant à augmenter à 550 000 le nombre de travailleurs indépendants dans l'industrie de l'externalisation.
Ces investissements s'inscrivent dans le cadre de la stratégie numérique pour l'industrie de l'externalisation 2022-2026, lancée en février 2022 par le gouvernement égyptien. La stratégie se concentre sur quatre axes principaux, à savoir les services informatiques, les services de processus d'affaires, les services de connaissances, l'ingénierie et la recherche-développement.
Cette initiative vise à propulser l'Egypte vers des sommets économiques, ambitionnant de tripler les revenus des exportations numériques pour atteindre près de 9 milliards de dollars d'ici 2026. Parallèlement, elle envisage la création de plus de 34 000 emplois d'ici 2025.
Ces objectifs audacieux s'inscrivent dans la lignée des performances remarquables du secteur, qui a enregistré des exportations numériques de 4,9 milliards de dollars au cours de l'exercice 2021/2022, marquant une nette progression par rapport aux 3,6 milliards de dollars enregistrés lors de l'exercice 2018/2019.
Samira Njoya
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En Afrique, la diversification de l’économie est au cœur des préoccupations des gouvernements. Il devient donc urgent de développer des politiques favorables, des programmes de formation et des initiatives de financement pour catalyser l'essor économique et l'innovation sur le continent.
Chad Innovation Hub (CIH), un incubateur dédié à l'entrepreneuriat des jeunes au Tchad, et l'Agence nationale des investissements et des exportations (ANIE) ont officialisé un partenariat le mardi 23 janvier à N'Djamena. L’initiative vise la promotion de l'innovation, de la création d'entreprise et du développement durable dans le pays.
🚀✨We signed an MOU with National Agency for Investment and Exports (ANIE)✨ To boost entrepreneurial ecosystem, Champion open innovation & Supporting digital, Circular Economy & Green Business models & Empower Women & Youth, especially in rural areas.🎯 Implement the #SDGs🏆🇹🇩 pic.twitter.com/ynpM28mepQ
— Chad Innovation Hub (@ChadInnov) January 23, 2024
« Ce partenariat stratégique vise à dynamiser l'écosystème entrepreneurial au Tchad en encourageant l'innovation ouverte, en stimulant les projets dans le numérique, l'économie circulaire, les modèles d'affaires RSE et verts, tout en renforçant les capacités des femmes et des jeunes, notamment dans les communautés rurales », a déclaré l’ANIE dans un communiqué.
Les termes du protocole d'accord prévoient également la mise en œuvre effective des objectifs du développement durable (ODD) et l'établissement de relations de collaboration étroite entre l'ANIE et CIH pour mutuellement promouvoir le secteur privé et diversifier l'économie.
La collaboration stratégique s'aligne sur la politique gouvernementale dont l'objectif est de soutenir l'entrepreneuriat au Tchad, qui a connu la récente création d'un fonds de 30 milliards FCFA (49,6 millions $). Ce fonds vise à garantir des crédits pour les entrepreneurs et à financer des projets clés dans des secteurs tels que l'agriculture, l'élevage et les nouvelles technologies.
La signature de cet accord marque le début d'une alliance prometteuse positionnant le Tchad sur la scène internationale de l'innovation. Avec Chad Innovation Hub, une organisation qui a déjà remporté des distinctions prestigieuses, cette collaboration renforce la conviction que l'innovation et l'entrepreneuriat sont les moteurs d'un avenir prospère et durable pour le Tchad.
Samira Njoya
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Depuis 2020, les entrepreneurs technologiques africains se heurtent à des difficultés d’accès aux fonds. La croissance enregistrée dès 2018 connaît en effet un essoufflement. Les investisseurs se font plus prudents.
Les start-up africaines ont levé 1,8 milliard $ en 2023. Le montant est en baisse de 40% par rapport à 2022 (3 milliards $). Les chiffres ont été publiés par la plateforme spécialisée américaine CB Insights. Dans son rapport « State of Venture » paru le 4 janvier 2024, elle révèle que la totalité des fonds levés en 2023 a été réalisée à travers 486 opérations. En recul de près de 49% par rapport à 2022 durant laquelle 709 transactions financières ont été réalisées par les start-up technologiques africaines.
Le total des fonds levés en 2023 par les start-up africaines est si bas par rapport aux années 2022 et 2021 qu’il est presque similaire au montant financier total levé en 2020 (1 milliard $ ; Ndlr) en 493 opérations. Une année particulièrement marquée par les contrecoups de la Covid-19.
Selon CB Insights, le faible attrait des investissements enregistré par le secteur technologique africain en 2023 peut s’expliquer par la relative sous-performance des grands écosystèmes technologiques du continent, en l’occurrence le Nigeria, le Kenya ou encore l’Egypte. Les start-up de ces pays sont généralement les plus grandes destinataires d’investissements comptabilisés dans le résultat annuel des fonds levés par les start-up africaines. Le Nigeria par exemple est tombé d’un piédestal. Ses start-up ont levé 224 millions $ en 2023 et 531 millions $ en 2022. Ce montant était pourtant de plus d’un milliard $ en 2021.
Cette chute des financements dans l’écosystème technologique africaine peut s’expliquer par la hausse des taux directeurs dans les Banques centrales du monde, ce qui a renchéri le coût d’accès au capital sur les marchés internationaux. En Afrique, plus de 89% des financements sont d’origine étrangère.
« Depuis 18-24 mois, et notamment avec la remontée des taux aux Etats-Unis et en Europe, ces capitaux-là se sont énormément taris et donc ont accentué la rareté du capital à destination des start-up africaines. La conséquence de ça, c'est que les start-up qui comptaient sur ces poches de capital pour se développer ou pour poursuivre leur développement se sont retrouvées dans des positions assez délicates et ont dû alléger leur structure de coût et donc procéder à des licenciements », explique Tamim El Zein à RFI en novembre 2023 ; il est fondateur de Seedstars Africa Ventures, un fonds de capital-risque qui investit dans des entreprises à forte croissance actives en Afrique subsaharienne.
Cette tendance baissière des investissements mobilisés par les start-up technologiques ne touche pas seulement l’Afrique. De l’Amérique latine à l’Océanie, en passant par l’Europe et l’Asie, les financements des start-up ont chuté de façon drastique. Ils ont baissé de 56% pour 3,3 milliards $ en Amérique latine, de 45,25% pour 48,4 milliards $ en Europe ou encore de 49,48% pour 53,4 milliards $ en Asie. Le recul des investissements en Afrique de 40% peut être considéré comme moindre par rapport au reste du monde.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, l'essor du numérique façonne l'avenir de toute une génération. Au cœur de cette transformation, l'importance cruciale de la formation des jeunes au numérique se révèle comme le pilier fondamental.
Le gouvernement congolais a procédé le mercredi 17 janvier à Kintélé au lancement officiel du projet de construction de « Caria Tech Village », un parc technologique avec pour vocation de devenir un hub dédié à l'apprentissage, à la pratique d'activités de développement pour les jeunes incubateurs et start-up au Congo.
Lancement officiel du projet Caria Tech Village pic.twitter.com/ftQPZLZMys
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) January 17, 2024
Lors de la cérémonie, Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, a souligné l'importance stratégique de ce projet dans un monde où l'économie numérique joue un rôle central. « Caria Tech Village est un vrai générateur qui va regorger tout l'écosystème numérique, une technopole qui va être érigée sur le site de l'ex Union Africaine des Postes et Télécommunication », a-t-il déclaré.
Le futur parc sera construit au cours de l’année 2024 par Phone Control, une société tunisienne spécialisée dans la construction des infrastructures du numérique sous la supervision du ministère chargé du Numérique et celui de la Recherche scientifique.
Dès sa mise en oeuvre, Caria Tech Village proposera des formations de qualité supérieure aux jeunes, allant de la licence au doctorat (LMD). Il constituera également un espace privilégié pour les professionnels du secteur qui souhaitent approfondir leurs compétences dans les technologies innovantes. Au-delà des programmes de formation, le parc se présente comme une plateforme dynamique, qui accueillera des startupeurs dans le but de les aider à développer pleinement leurs projets et à générer de la valeur ajoutée.
Le projet s'inscrit dans le cadre d'un programme gouvernemental dédié à l'apprentissage et à la pratique d'activités de développement pour les jeunes incubateurs. Cette initiative prend une dimension particulière en concordance avec la vision du président de la République, M. Denis Sassou N'Guesso, qui a proclamé l'année 2024 comme l'année de la jeunesse au Congo.
Samira Njoya
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La plateforme de commerce électronique Zandaux a des ambitions continentales. Elle commence son projet d’expansion par un pays de l’Afrique de l’Est.
La plateforme de commerce en ligne sud-africaine Zandaux a annoncé le mercredi 17 janvier son expansion au Kenya. L’objectif est de connecter les fournisseurs africains à l’ensemble du marché continental afin de nourrir et de développer les entreprises sur le continent.
"Zandaux aims to connect African suppliers to the entire African market to nurture and grow businesses in the continent." Franck Obambi Ngatse - Founder and CEO, Zandaux
— Zandaux.com (@zandaux) January 16, 2024
🔗https://t.co/jawzMs1hlZ#ZandauxLaunch#OneAfricaOneMarket pic.twitter.com/0oto7e2F2y
« Tout ce qui a un marché au Kenya aura un marché sur l'ensemble du continent africain. [..] Sur Zandaux, vous pouvez acheter quelque chose dans une usine à Mombasa et le faire expédier à Kinshasa. Le paiement n'est remis au vendeur qu'après l'arrivée du produit, et nous disposons d'un solide système de suivi des produits entre le vendeur et l'acheteur », a expliqué Franck Obambi Ngatse, président-directeur général de Zandaux.
Cette expansion intervient alors que la firme sud-africaine affirme avoir besoin d’un montant de 3 milliards de shillings kényans (18,5 millions $) pour financer son expansion opérationnelle en Afrique. Le Kenya sert donc de porte d’entrée pour investir les autres marchés du continent. Selon Statista, le nombre d'utilisateurs du commerce électronique en Afrique devrait atteindre 520 millions en 2024.
« L'avenir est là, mais tous les acteurs doivent s'unir. La fintech apporte des solutions de paiement, et les gouvernements veillent à ce que le commerce électronique soit parfaitement achevé, voire à ce que certaines barrières soient levées », a ajouté Franck Obambi Ngatse.
Adoni Conrad Quenum
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Le manque de financement des start-up demeure un défi majeur pour le développement économique du continent. Bien que le paysage entrepreneurial africain soit dynamique et en croissance, de nombreuses start-up rencontrent des difficultés à obtenir les investissements nécessaires pour démarrer.
Le nigérian Iyinoluwa Aboyeji (photo, à gauche), cofondateur des start-up Andela et Flutterwave, s'est associé à l'entrepreneure technologique Mia von Koschitzky-Kimani (photo, à droite) pour lancer Accelerate Africa, un accélérateur de start-up en Afrique. L'annonce a été faite au cours d'une entrevue exclusive avec Techcabal.
Soutenu par une subvention de 750 000 $ de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), cet accélérateur appuiera des start-up sélectionnées dans les 54 pays du continent. La première cohorte, composée de dix start-up en pré-amorçage et en phase de démarrage dans tous les secteurs, participera à un programme intensif de huit semaines.
Le programme d'accélération, qui se déroulera à Lagos et à Nairobi, combinera des aspects tels que le développement commercial, l'intégration technologique, le financement et des opportunités de développement communautaire. L'objectif est de permettre aux start-up africaines de croître plus rapidement et de manière durable.
A la clôture du programme, les start-up impliquées auront l'opportunité de présenter leurs projets à des investisseurs, dont des investisseurs providentiels ayant la capacité de financer les initiatives avec des montants pouvant atteindre 500 000 dollars.
En lançant Accelerate Africa, Iyinoluwa Aboyeji et Mia von Koschitzky-Kimani aspirent à révéler le potentiel illimité de l'esprit entrepreneurial en Afrique. L'objectif est d'accompagner un grand nombre de start-up prometteuses, particulièrement à une époque où elles bénéficient de moins en moins du soutien des accélérateurs internationaux.
« La grande idée est de devenir le Y Combinator [YC, un accélérateur américain de start-up] de l’Afrique. Nous recherchons des fondateurs ayant de grandes idées et des opportunités de marché massives. Ceux qui sont impressionnants et qui auraient pu entrer chez YC, mais qui ne le peuvent pas parce que YC ferme ses portes à l'Afrique », a déclaré Aboyeji.
Samira Njoya
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A l’instar de plusieurs pays, le Nigeria veut se positionner à l'avant-garde du paysage numérique mondial. Pour y parvenir, le gouvernement travaille en collaboration avec tous les acteurs expérimentés du secteur.
Le Nigeria s'apprête à lancer au cours du premier trimestre de 2024, l'Alliance nationale de haut débit (NBAN), une initiative visant à promouvoir le développement et l'adoption du haut débit à travers le pays. Le ministre nigérian des Communications, de l'Innovation et de l'Economie numérique, Bosun Tijani, a annoncé le projet le dimanche 14 janvier dans un rapport publié sur son compte LinkedIn.
Le projet est le fruit d’une collaboration multipartite ayant pour objectif de répondre aux défis qui entravent l'utilisation des réseaux de fibre optique et le retour sur investissement à l'échelle nationale. La phase initiale cible les Etats d’Edo, d’Ogun, de Kwara, de Katsina, d’Imo, d’Abia, de Borno et de Nasarawa.
« [...] l’alliance réunira les principales parties prenantes des secteurs public et privé, ainsi que la société civile, pour développer en collaboration un ou plusieurs modèles d’entreprise durables pour stimuler l’adoption et l'utilisation d’Internet dans les principales institutions publiques critiques (écoles, hôpitaux, administrations publiques, bibliothèques et marchés, etc.) », indique le document.
L’initiative s'inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement fédéral en faveur de l’inclusion numérique dans le pays. Il est question, selon le ministre, de construire une alliance qui servira de plateforme pour coordonner les efforts des acteurs tech et partager leurs ressources afin de soutenir le programme du ministère en matière d'accès à Internet.
Selon les chiffres récents de la Nigerian Communications Commission (NCC), le taux de pénétration du haut débit large bande s'élève actuellement à environ 45,57 %, et seulement 39 % de la population réside actuellement à moins de 5 kilomètres des réseaux de fibre optique. De même, la vitesse moyenne de téléchargement de 26,48 Mbps place le pays au 89e rang mondial avec une fracture numérique importante entre les zones urbaines et rurales, ce qui justifie la nécessité urgente d'une stratégie de connectivité optimale.
En mettant en œuvre l'Alliance nationale pour le haut débit, le gouvernement fédéral ambitionne d’éliminer les obstacles qui entravent le déploiement rapide des réseaux à large bande, collaborer avec des partenaires et des organisations internationales pour tirer parti de l'expertise et des ressources et assurer l'inclusion de tous les segments de la société dans l'économie numérique et d'en faire bénéficier tous les citoyens.
Samira Njoya
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Ces dernières années, la transition des universités vers l’enseignement numérique est devenue une urgence. Celle-ci s’accompagne de l’adoption de technologies numériques et de nouvelles pédagogies pour garantir aux étudiants des compétences et qualifications actuelles.
Le ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, a procédé le vendredi 12 janvier à la remise officielle de 16 studios mobiles d’enregistrement de ressources pédagogiques numériques destinés aux universités et grandes écoles publiques du pays.
D’une valeur de 275 millions FCFA (458 125 $), ces nouvelles acquisitions visent la création effective d’un environnement propice pour l’intégration du numérique dans le système éducatif.
« Le numérique représente un levier de transformation puissant pour accompagner les politiques publiques éducatives dans toutes leurs dimensions, de la transformation pédagogique au service des apprentissages et leur évaluation, à la formation aux enjeux et aux métiers de demain », a déclaré Adama Diawara.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet d’Appui à la modernisation et à la réforme des universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire (AMRUGE-CI n°2) qui vise à stimuler le développement du numérique éducatif. Il est prévu à cet effet la remise de studios mobiles dans toutes les universités du pays en vue de renforcer la production pédagogique flexible et la documentation numérique.
Ainsi, depuis 2013, le gouvernement travaille en collaboration avec l’Agence française du développement (AFD) qui a mobilisé jusqu'ici plus 10 milliards FCFA pour le développement du numérique éducatif en Côte d’Ivoire à travers le Contrat de désendettement et de développement (C2D).
En numérisant le système éducatif, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ambitionne de rénover l'offre de formation supérieure pour mieux répondre aux exigences du marché de l'emploi et garantir la qualité de l'éducation et respecter les normes internationales.
Notons que les premiers bénéficiaires sont les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, Alassane Ouattara de Bouaké, Jean Lorougnon Guédé de Daloa, Péléforo Gon de Korhogo, Man, Bondoukou, San Pedro, l’université virtuelle de Côte d’Ivoire, l’Ecole normale supérieure d’Abidjan et l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro.
Samira Njoya
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La formation des jeunes Africains dans les secteurs se rapportant à la technologie est devenue indispensable pour soutenir les ambitions de développement du continent. Les autorités signent des partenariats dans le but de mettre à disposition les infrastructures nécessaires.
João Lourenço, président de l’Angola, a participé le vendredi 12 janvier à la cérémonie d’inauguration du Centre intégré de formation technologique (CINFOTEC) dans la ville de Huambo. L’objectif est de renforcer les compétences des Angolais dans le secteur technologique en proposant diverses formations techniques et professionnelles.
Le CINFOTEC Huambo a été bâti sur une superficie de plus de 20 000 mètres carrés. Il comprend 30 laboratoires et six ateliers, dont ceux de la robotique ou encore de l'informatique. Sa construction a été financée par le gouvernement chinois et le centre formera 2 400 étudiants par an dans sa première phase.
« Il s'agit d'un centre de formation moderne et bien équipé, et nos enseignants ont également été formés en Chine. Nous sommes très reconnaissants de l'aide de la Chine et nous nous réjouissons de poursuivre notre coopération avec elle à l'avenir », a indiqué Geraldo Pambasange, directeur du CINFOTEC Huambo.
Depuis plusieurs années, la Chine s’impose comme l’un des partenaires de choix des pays africains dans la révolution technologique en cours. En 2023, l’empire du Milieu s’est associé à l’Ouganda, à l'Ethiopie, au Sénégal ou encore aux Seychelles sur divers segments de la technologie pour entre autres accélérer leur transformation numérique.
Pour rappel, CINFOTEC Huambo est le troisième né de cette famille de centres de formation. Il en existe deux autres dans la province de Luanda.
Adoni Conrad Quenum
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L’économie numérique est en pleine croissance dans toutes les régions de l’Afrique. Les actions gouvernementales qui nuisent à la continuité des services Internet et à la disponibilité des plateformes de médias sociaux ne sont pas sans conséquences.
D’après les données de la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, l’Afrique subsaharienne a perdu près de 1,74 milliard $ en 2023 à cause des coupures d’Internet et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux. Ce montant est en croissance de 489,83% par rapport à 2022 où les coupures avaient représenté une perte de 295 millions $.
Bien que le nombre de personnes affectées par ces restrictions en 2023 soit en baisse par rapport à l’année précédente (près de 84,8 millions de personnes en 2023 contre 133,1 millions en 2022), le nombre de pays qui ont eu recours au blocage a augmenté. Il est passé de 7 en 2022 à 10 en 2023.
Selon Top10VPN, l’augmentation du montant de la perte financière enregistrée en Afrique subsaharienne en 2023 s’explique par le nombre d’heures qu’a duré les coupures (30 785 heures en 2023 contre 9 532 en 2022), mais aussi par le fait qu’un grand pays sur le plan démographique et économique, l'Ethiopie, soit à l’origine du plus grand nombre d’heures d’atteinte à la disponibilité d’Internet et des médias sociaux.
« L'accès à Facebook, YouTube, Telegram et TikTok a été restreint par les autorités éthiopiennes en raison de tensions religieuses. Les blocages ont été mis en place au début du mois de février et n'ont été levés que plus de cinq mois plus tard, en juillet. La demande de services VPN a atteint un pic de 3 651 % par rapport à la moyenne après le début des restrictions », affirme Top10VPN.
De plus, sur fond de tensions avec les milices dans la région septentrionale d'Amhara, les autorités éthiopiennes ont coupé Internet en août pour un rétablissement partiel en novembre. Au total, les populations ont subi les restrictions d’Internet pendant plus de 3 414 heures et des médias sociaux tels que Facebook, YouTube, Telegram et TikTok ont été indisponibles pendant plus de 11 496 heures. Ces mesures ont fait perdre environ 1,59 milliard $ au pays, soit 91,37% des pertes totales enregistrées par l’Afrique subsaharienne.
Deux pays frontaliers d’Afrique de l’Ouest sont également à l’origine d’une grande partie des pertes financières enregistrées par l’Afrique subsaharienne en 2023. Il y a le Sénégal qui, à cause des manifestations politiques pro-Sonko, a coupé Internet pendant 135 heures et les réseaux sociaux pendant 3 811 heures. Le pays a perdu 57,4 millions $.
En Guinée, les autorités ont restreint l’utilisation des réseaux sociaux depuis novembre 2023 sans se prononcer officiellement sur les raisons de cette décision. La plateforme britannique Top10VPN estime à 47,4 millions $ les pertes financières enregistrées par le pays pour les 3 720 heures de restriction des médias sociaux.
La Mauritanie (38,5 millions $), le Kenya (27 millions $), le Soudan (12,4 millions $), le Gabon (5,4 millions $), la Tanzanie (2,8 millions $), le Tchad (800 000 $) et le Zimbabwe (500 000 $) ont également eu recours à des restrictions d’Internet ou des médias sociaux en 2023.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de transformation numérique, la Tunisie a prévu la dématérialisation des services destinés aux citoyens. Tous les services sont en cours de numérisation y compris les services sociaux.
Le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi (photo, à gauche), et le ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Neji (photo, à droite) ont signé le mercredi 10 janvier, un accord de coopération à Tunis. Cette initiative vise à faciliter l'accès aux services sociaux par la simplification des procédures et l’amélioration des prestations administratives destinées aux citoyens par le biais de l’identité numérique.
Selon un communiqué du ministère des Affaires sociales, la convention vise également l’adoption de la signature électronique dans les procédures administratives en ligne via le portail du citoyen, l’adoption de l'identité numérique, l’accès par le portail citoyen aux plateformes sectorielles du ministère des Affaires sociales, l'adoption de l'échange de données non matérielles, et l’adoption du courrier citoyen pour envoyer des notifications détaillées et améliorer les mécanismes de communication entre l'administration et le citoyen.
L’initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique dont la mise en œuvre est prévue jusqu’à 2025. Ladite stratégie met un accent sur la simplification des procédures administratives et le développement des prestations destinées tant aux citoyens qu'aux entreprises.
La convention cible spécifiquement les entreprises et structures sous tutelles du ministère des Affaires sociales, notamment la caisse nationale de sécurité sociale, la caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale et la caisse nationale d’assurance maladie, l’office des tunisiens à l’étranger, le comité général de la promotion sociale, le comité général du travail et des relations professionnelles.
Pour atteindre les objectifs escomptés par cet accord, le ministère des Technologies de la communication travaillera en étroite collaboration avec le Centre national d'information, l'Agence nationale d'authentification électronique, l'Agence nationale de la cybersécurité et la Poste tunisienne.
Il est également prévu de faciliter le processus de distribution des cartes de soins « Labes » et « Aman », qui remplacent respectivement les carnets de soins des assurés sociaux en papier et les carnets de soins blancs et jaunes délivrés aux personnes à revenus limités. Elles seront également utilisées pour le paiement des prestations sanitaires et l’achat des médicaments.
Samira Njoya
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