Pour améliorer l'efficacité de l'administration et la gestion des données, les gouvernements africains se tournent vers la numérisation des services. Cette initiative ambitieuse devrait grandement contribuer à améliorer la vie des citoyens.
Le gouvernement du Cap-Vert souhaite numériser 60 % des services publics vitaux d’ici 2026. Carlos Tavares Pina (photo), le PDG de la Nucleo Operacional da Sociedade de Informacao (NOSi), l’agence gouvernementale numérique, l’a récemment déclaré au cours d’une interview.
Selon Carlos Tavares Pina, la numérisation des services destinés aux citoyens vise entre autres à rapprocher les gouvernements des citoyens en promouvant une gouvernance transparente grâce à un accès plus facile à l'information, en sécurisant les infrastructures numériques et en améliorant la culture numérique.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie pour la gouvernance numérique qui est une composante de la Stratégie numérique du Cap-Vert. Elle vise la modernisation de l’ensemble des services publics tels que la délivrance de certificats en ligne (certificats de naissance, de mariage, d’adoption, de décès, casier judiciaire, enregistrement de nom d’entreprise), le paiement électronique, la délivrance du numéro d’identification fiscale, du certificat d’absence de dettes envers l’Etat, de l'attestation de revenus pour la demande de bourses d’études pour les enfants.
Pour y arriver, le gouvernement mise sur l’agence gouvernementale numérique qui travaille d’arrache-pied pour obtenir les résultats escomptés dans les prochaines années. Ceci passe par la multiplication des partenariats avec des entreprises technologiques mondiales telles que Huawei, Microsoft, mais également avec des pays qui partagent des projets similaires.
A terme, l’objectif est d’avoir au moins 30 % des processus d’administration publique fonctionnant avec les technologies d’IA ou de ML (machine learning), et d’utiliser les technologies en nuage pour renforcer l’interopérabilité entre les plateformes.
La numérisation des services publics au Cap-Vert devrait contribuer à la transformation numérique, favoriser l'environnement des affaires du pays et booster le PIB national. Lesdits services constitueront également un point unique de disponibilité d’information pour les citoyens.
Samira Njoya
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Le numérique joue un rôle crucial dans l'économie, la société et la technologie au Japon. Fort de son avancée significative dans ce domaine, le pays souhaite partager ses connaissances et ses réussites avec d'autres nations dont le Burkina Faso.
Le Japon est disponible pour accompagner le Burkina Faso dans la réalisation de ses projets numériques. L’ambassadeur du Japon au Burkina Faso, Jun Nagashima (photo, à gauche), l’a affirmé lors d'une audience avec la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), le vendredi 22 mars.
« Je suis venu réaffirmer la disponibilité de mon pays à poursuivre sa coopération avec le Burkina Faso, notamment dans le domaine du numérique. Dans le contexte de la mondialisation, le numérique est un outil important pour le développement. Le Japon a d’énormes potentialités en la matière et compte partager son expérience avec le Burkina Faso », a déclaré Jun Nagashima.
En effet, depuis plusieurs décennies, le Japon se classe parmi les pays les plus avancés en matière de technologies, notamment en robotique. De nombreux prototypes ont été mis au point par des sociétés nippones pour faciliter la vie des citoyens.
De plus, le pays excelle également dans l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT) et les jeux vidéo. Depuis 2016, une initiative appelée Société 5.0 a été lancée par le gouvernement japonais avec pour objectif d’utiliser les technologies pour répondre à des enjeux sociétaux et économiques tels que le vieillissement de la population ou les inégalités régionales en matière de niveau de vie.
Pour ce qui est des télécommunications, le Japon est à la pointe des avancées technologiques pour le développement de la fibre optique. Le pays détient le record du haut débit Internet. En décembre, les scientifiques nippons ont réussi à transmettre 22,9 pétabits par seconde dans une seule fibre optique.
Une collaboration dans ces domaines entre les deux pays permettrait au Burkina Faso de bénéficier pleinement du savoir-faire japonais, déjà très avancé dans sa transformation numérique. A travers des échanges d'expériences, le Burkina pourrait profiter de l'expertise du Japon, notamment dans le développement de l’administration numérique, la numérisation des services publics et des formalités administratives, ainsi que dans l’utilisation de l’intelligence artificielle, entre autres.
Samira Njoya
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Outre les coopérations avec des pays d’autres continents, les pays africains collaborent dans le but d’accélérer leur transformation numérique. C’est le cas du Zimbabwe et du Mozambique dans le cadre du secteur judiciaire.
Le Mozambique envisage de numériser tout son système judiciaire. C’est dans ce cadre que le président de la Cour suprême mozambicaine, Adelino Manuel Muchanga (photo, à gauche), a rendu visite le mercredi 20 mars à son homologue zimbabwéen, Luke Malaba (photo, à droite). Le but est d'en apprendre davantage sur le système intégré de gestion des dossiers (IECMS) utilisé par les services judiciaires zimbabwéennes.
« Nous avons vu ce qui s'est passé au Zimbabwe lorsqu'il s'est agi de mettre en œuvre avec succès le système et je pense que la clé du succès, entre autres raisons, est qu'il s'agit d'un programme national », a indiqué Adelino Manuel Muchanga. Et il poursuit : « nous en sommes au point de départ et je pense que nous allons transposer cette expérience au Mozambique et voir comment nous pouvons impliquer le gouvernement et d'autres parties prenantes afin qu'ils mettent en œuvre le système pour les nombreux avantages qu'il peut apporter à l'efficacité du système judiciaire au Mozambique ».
Comme de nombreux pays africains, le Mozambique suit son processus de transformation numérique des secteurs clés de son économie. Des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Kenya se sont déjà engagés sur ce chemin en investissant plusieurs millions de dollars dans le processus. La présidente de la Cour suprême du Kenya, Martha Koome, a donné, plus tôt dans le mois, la date du 1er juillet comme date butoir pour que les tribunaux de son pays n’imprime plus d’actes de procédure. L’objectif de ces décisions est d’améliorer l’efficacité du système judiciaire et de faciliter son accès aux populations, en l’occurrence celles qui vivent dans les zones reculées ou isolées.
Pour rappel, les services judiciaires zimbabwéennes utilisent l’IECMS depuis 2018. Selon Luke Malaba, il a permis au Zimbabwe de faire des avancées dans le secteur, notamment en ce qui concerne l’efficacité et la transparence.
Adoni Conrad Quenum
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La dématérialisation des services publics suit son cours sur le continent. Malgré les moyens importants que nécessitent la mise en place de ces différents projets, les gouvernants africains s’allient à des partenaires stratégiques pour atteindre leur objectif.
Les autorités zambiennes ont signé le mercredi 20 mars à Lusaka un accord avec Trade Mark Africa, une organisation d’aide pour le commerce, d’un montant de 11-millions $ pour la numérisation du poste-frontière de Nakonde. L’objectif est de renforcer les processus de contrôle et de réduire le temps de transit des marchandises à la frontière de Nakonde de 3 jours en moyenne à 10 heures.
ZAMBIA/TRADEMARK AFRICA PARTNER SUPPORT AGREEMENT FOR #NAKONDE ONE STOP BORDER POST (Nakonde-OSBP) UPGRADE, signed to pave way for transformative interventions aimed at infrastructure upgrade, installing smart gates/modern cargo scanning systems, digitizing clearance processes,… pic.twitter.com/jwX81upwkN
— Ministry of Finance & National Planning - Zambia (@mofnpzambia) March 21, 2024
« Cette initiative englobe un large éventail d'interventions, notamment des améliorations des infrastructures, des systèmes de balayage modernes, la numérisation des processus de dédouanement, l'interconnexion transfrontalière pour l'échange d'informations, des solutions numériques intelligentes, la gestion du changement et la gestion intégrée des frontières », a indiqué Situmbeko Musokotwane, ministre zambien des Finances et de la Planification nationale.
Nakonde est un point de passage stratégique situé aux frontières de la Tanzanie au Nord et du Malawi à l’Est. Elle facilite ainsi les échanges commerciaux pour la Zambie, la Tanzanie, la République démocratique du Congo (RDC) et le Zimbabwe. Avec 65 % des marchandises transitant par la Zambie dont 35 % destinées au pays dirigé par Hakainde Hichilema, le poste frontière de Nakonde génère 3,1 milliards de kwachas chaque année (environ 118,5 millions $).
Pour rappel, le projet sera financé par le gouvernement britannique et la Banque mondiale. La durée des travaux est estimée à douze mois.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la prise de pouvoir de William Ruto en septembre 2022 au Kenya, la transformation numérique s’est accélérée dans le pays. La dématérialisation de divers services publics se concrétise.
A partir du 1er juillet 2024, de nouveaux services judiciaires seront numérisés au Kenya. La présidente de la Cour suprême, Martha Koome (photo, au centre), l'a annoncé le lundi 11 mars dernier. L'objectif est d'améliorer la productivité, d'automatiser les processus et d'établir un environnement sans papier, rendant la justice au Kenya plus accessible et réduisant les barrières géographiques.
I launched e-filing for all courts countrywide, a Data Tracking Dashboard and Causelist Portal marking a giant leap in our commitment to transforming how we deliver justice through the strategic use of technology, in alignment with the Social Transformation through Access to… pic.twitter.com/QetcfWwthE
— Hon. Justice Martha K. Koome, EGH (@CJMarthaKoome) March 11, 2024
« J'ai lancé le dépôt électronique pour tous les tribunaux du pays, un tableau de bord de suivi des données et un portail des causes, marquant un pas de géant dans notre engagement à transformer la manière dont nous rendons la justice grâce à l'utilisation stratégique de la technologie, conformément au plan de transformation sociale par l'accès à la justice (STAJ) du pouvoir judiciaire », a indiqué Martha Koome.
Et elle ajoute : « aucun tribunal ne doit imprimer d'actes de procédure ou de documents à partir du 1er juillet 2024. Les ressources consacrées à l'achat de papier d'impression seront utilisées pour acheter des ordinateurs de bureau et des ordinateurs portables ».
Ces actions s’inscrivent dans le cadre du Plan national de digitalisation (2022-2032) mise en place au Kenya quelques mois après la prise du pouvoir de président William Ruto en septembre 2022. Dans son ambition de faire de son pays un acteur majeur de la révolution technologique, les processus de numérisation se sont accélérés dans divers secteurs d’activité. Le pays a mobilisé des fonds de diverses organisations et structures, en l’occurrence la Banque mondiale et l’Union européenne, pour ses efforts de transition numérique.
Par ailleurs, il faut souligner que la numérisation des services judiciaires a débuté depuis l’an dernier avec le déploiement du dépôt électronique dans le comté de Mombasa en avril 2023. « Nous atteignons maintenant une échelle nationale avec des tribunaux dans les 34 comtés restants qui sont intégrés aujourd'hui. Cela marque une étape transformatrice pour rendre notre système judiciaire plus efficace et accessible », explique Martha Koome.
Adoni Conrad Quenum
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L’intelligence artificielle s’impose de plus en plus comme l’une des technologies incontournables de la quatrième révolution industrielle. Elle est riche d'opportunités, mais aussi de dangers qu'il faut prévenir.
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), incite les pays africains à mettre tout en œuvre pour adopter l’intelligence artificielle (IA). Elle a tenu ces propos le lundi 18 mars 2023 à Accra, au Ghana lors d’une conférence organisée par son institution et les ministères ghanéens des Finances, des Communications et de la Numérisation.
Fantastic panel on the transformative potential of AI in Africa. By focusing on critical investments and strong fundamentals, countries like Ghana can seize immense opportunities. Together we can unlock Africa's full potential! https://t.co/q9OfXdHALr pic.twitter.com/XZXyRk94TI
— Kristalina Georgieva (@KGeorgieva) March 18, 2024
« L'intelligence artificielle est notre meilleure chance de surmonter la faible productivité à long terme. Lorsque nous pensons à ce qui peut augmenter la productivité, notre meilleure chance est de loin d'investir dans la transition verte et dans l'adoption de l'lA. Elle peut être le big bang qui nous permettra de vivre plus longtemps, en meilleure santé, mieux éduqués [et] plus productifs. Nous sommes confrontés, de toute urgence, à la nécessité d'adopter l'IA et d'en tirer le meilleur parti », a déclaré Kristalina Georgieva.
Depuis l’apparition de l’IA générative, en l’occurrence ChatGPT en novembre 2022, le grand public s’est rendu compte des avantages de cette technologie et aussi des dangers qu’elle peut représenter. Les autorités de plusieurs pays africains ont mis en place des stratégies nationales de l’intelligence artificielle et des mesures sont en train d’être mises en place pour cadrer son utilisation à grande échelle. Seydina Moussa Ndiaye, l’un des 38 membres de l’organe consultatif des Nations unies sur l'IA, redoute d’ailleurs que l’Afrique devienne le cobaye pour tester de nouvelles solutions y relatives sans réel contrôle de cette technologie.
Par ailleurs, l'IA pourrait permettre au continent africain de générer près de 1 200 milliards $ d’ici 2030, selon Mohammed Amin Adam, ministre ghanéen des Finances. Mais avant d’en arriver là, il faudrait, comme l’a souligné la directrice générale du FMI, construire davantage d'infrastructures numériques, investir dans le capital humain, adopter des innovations qui s'inscrivent dans l'esprit d'entreprise et disposer d'un cadre réglementaire solide.
Adoni Conrad Quenum
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L'intelligence artificielle est désormais perçue comme un outil essentiel pour soutenir efficacement le développement des pays africains dans des secteurs stratégiques. Les gouvernements sont à la recherche de partenaires capables de les accompagner dans l'exploitation de cet outil.
Le Bénin et le Canada envisagent une collaboration dans le domaine de l'intelligence artificielle. Les deux pays ont récemment discuté à ce sujet lors d'une table ronde organisée en marge de la visite de Raymonde Gagné (photo, à gauche), la présidente du Sénat canadien, au Bénin. Le ministère du Numérique et de la Digitalisation l’a annoncé dans un communiqué publié le mardi 12 mars.
« L’adoption par le Bénin en janvier 2023 d’une Stratégie nationale d’intelligence artificielle et des mégadonnées (SNIAM) place le pays en bonne position pour saisir les opportunités actuelles et futures afférentes à l’intelligence artificielle et au traitement des données massives, ce qui le rendrait encore plus attractif pour tous types d'investissements provenant notamment du secteur privé et des partenaires au développement », précise le communiqué.
Le Bénin a récemment lancé en effet la mise en œuvre de sa Stratégie nationale d'intelligence artificielle et des mégadonnées. L'objectif est de saisir les opportunités actuelles et futures offertes par l'IA pour développer l'économie numérique et exploiter des solutions technologiques adaptées aux besoins du pays, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, du cadre de vie et du tourisme.
En envisageant une collaboration avec le Canada, le Bénin souhaite bénéficier de l'expertise de ce pays, qui a renforcé son leadership en matière de recherche et de commercialisation dans le domaine de l'IA. Selon le rapport « Impact et opportunités : L'écosystème de l'IA au Canada en 2023 » publié par la firme multinationale britannique Deloitte, le Canada compte environ 670 start-up spécialisées dans l'IA. Il se classe également au troisième rang des pays du G7 en matière de financement total par habitant pour les entreprises d'IA générative.
Un partenariat entre les deux pays devrait également permettre des échanges de connaissances et de bonnes pratiques en matière d'intelligence artificielle. Pour le Bénin, cette collaboration serait cruciale pour soutenir la mise en œuvre de sa stratégie, qui nécessite un investissement prévisionnel de 4 680 000 000 FCFA (7,8 millions $) sur cinq ans.
Samira Njoya
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Depuis plusieurs années, le Burkina Faso veut numériser le secteur du foncier. Les autorités mènent diverses initiatives pour faciliter le processus pour toutes les parties engagées dans ces réformes.
Les autorités burkinabè ont inauguré le mardi 12 mars à Ouagadougou une plateforme numérique destinée à la collecte de données sur les parcelles et les logements auprès des promoteurs immobiliers privés et des coopératives d'habitat au Burkina Faso à partir de 2008. L’objectif est de garantir la fiabilité des informations et d'accroître la transparence lors de l'évaluation du passif immobilier lié à la promotion immobilière privée.
« Après installation des membres du comité, ceux-ci ont entrepris la collecte administrative des données auprès des différentes structures, notamment des ministères respectivement chargés de l’Administration territoriale, de l’Economie, et de l’Urbanisme. Au même moment, des informations ont été demandées aux promoteurs immobiliers précédemment agréés et aux coopératives d’habitat, suivant un certain nombre de canevas », a expliqué Maxime Tiendrébéogo, secrétaire général du ministère chargé de l’Urbanisme et des Affaires foncières.
La numérisation du domaine foncier s’inscrit dans le cadre du projet « Cadastre fiscal » validé en 2018 par les autorités burkinabè. Depuis, diverses actions ont été menées pour numériser le secteur et avoir accès aux données importantes. En décembre 2021, le gouvernement a mis en place un Système intégré de gestion du cadastre et des domaines (SYC@D) dans le but, entre autres, de mieux gérer les sections cadastrales des communes et des arrondissements.
Avec le lancement de la nouvelle plateforme, les acquéreurs devront fournir les informations sur la parcelle ou le logement telles que la superficie, le coût, le nom de la société de promotion immobilière ou de la coopérative d’habitat, l’état de viabilisation du site (dont l’ouverture et le rechargement des voies d’accès), l’adduction en eau potable, en électricité ou encore l’éclairage public. Toutes ces données sont attendues au plus tard le 22 mars.
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement ougandais est résolu à accélérer la transformation numérique et à apporter un soutien à tous les secteurs de l'économie. Pour ce faire, l'exécutif multiplie les partenariats susceptibles de favoriser la réalisation de cet objectif.
La firme américaine de paiements Mastercard a annoncé le mardi 27 février avoir signé un protocole d'accord avec le ministère ougandais des TIC et des Orientations nationales pour stimuler le développement socio-économique, améliorer les services et favoriser l'inclusion financière dans le pays.
L'accord prévoit notamment une assistance technique de Mastercard pour soutenir les efforts de numérisation et d'inclusion financière du gouvernement ougandais. Cela comprend la numérisation de services traditionnels tels que Posta Uganda, le service postal du pays, pour capter de nouveaux flux de revenus et offrir des expériences intégrées et pratiques aux clients.
Les deux partenaires prévoient également de renforcer les compétences des start-up ougandaises pour les aider à se développer et à réussir dans l'ère numérique. Plus concrètement, les micro et petits commerçants recevront les outils nécessaires pour se connecter à l'économie numérique mondiale et accepter les paiements électroniques, élargissant ainsi leur marché et renforçant leur contribution à la croissance économique de l'Ouganda.
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre des objectifs de transformation numérique de du pays définis dans la stratégie numérique « Vision 2040 ». Elle vise à donner aux citoyens les moyens d'agir en s'efforçant d'atteindre les objectifs d'inclusion universelle, de développement durable, de progrès économique et d'éradication de la pauvreté grâce à l'innovation numérique dans de multiples secteurs.
Pour Mastercard, cette collaboration s'aligne sur son objectif de renforcer l'inclusion financière en intégrant à l'économie numérique un milliard de personnes non bancarisées et mal desservies d'ici 2025, y compris en autonomisant 50 millions de micro et petits commerçants et en soutenant 25 millions d'entreprises détenues ou dirigées par des femmes.
Samira Njoya
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Dans le but d’aider les populations à soutenir la transformation numérique et à leur offrir de nouvelles opportunités de travail, les autorités nigérianes veulent signer un partenariat stratégique.
Les autorités nigérianes veulent s'allier à l'American Tower Corporation (ATC) Nigeria , un fournisseur d’équipements technologiques et de télécommunication, pour offrir une formation gratuite sur les technologies de l'information et de la communication aux jeunes. L’annonce a été faite le vendredi 23 février à Abuja par Jamila Bio Ibrahim (photo, au centre), ministre nigériane du Développement de la jeunesse, lors de la visite d’une délégation de l’entreprise emmenée par Ehize Ilozavbie (photo, à droite), responsable des affaires publiques pour l'Afrique chez ATC.
« Le principal mandat du ministère est de créer un environnement propice à l'épanouissement des jeunes et de les préparer à l'économie du 21e siècle, comme l'a souligné à plusieurs reprises le président Bola Tinubu lors de ses engagements. Nous sommes prêts à établir un partenariat avec vous dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, qui est le principal domaine de partenariat dont nos jeunes peuvent bénéficier », a indiqué la ministre.
Avec la révolution technologique, disposer des compétences numériques n’est plus une option mais une nécessité. Les autorités nigérianes, en l’occurrence le ministère des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique, ont mis en place plusieurs projets de formations dans les technologies de l’information et de la communication pour permettre aux populations locales d’acquérir ces compétences devenues indispensables. Ces actions permettent au Nigeria, l’un des écosystèmes technologiques les plus matures du continent, de soutenir sa transformation numérique et de stimuler la créativité chez les jeunes du pays.
Pour rappel, ATC est présent dans 33 Etats du Nigeria et d’après les propos d’Ehize Ilozavbie, plus de 50 000 nigérians ont déjà été formés par son entreprise.
Adoni Conrad Quenum
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Le phénomène des nomades numériques s’est accru pendant la période de la Covid-19. Les autorités sud-africaines veulent attirer certains de ces travailleurs sur leur territoire.
Le ministère sud-africain de l’Intérieur a publié des projets d'amendements aux réglementations existantes en matière d'immigration afin d'inclure deux nouvelles catégories de visas : un visa pour le travail à distance et un visa pour les compétences essentielles. L’annonce a été faite par le président de la République sud-africaine Cyril Ramaphosa dans son infolettre de la semaine dernière.
« Un travailleur à distance qui souhaite travailler en Afrique du Sud tout en étant employé par une société étrangère peut recevoir un tel visa. L'expérience internationale montre que les employés possédant des compétences essentielles contribuent à l'amélioration de la productivité et de l'innovation, ainsi qu'à l'amélioration de la compétitivité des entreprises pour lesquelles ils travaillent », a indiqué Cyril Ramaphosa.
Les nomades numériques sont des individus qui utilisent les technologies de l'information et de la communication pour travailler à distance, souvent en voyageant fréquemment. Ce mode de vie a explosé pendant la pandémie au point de devenir un courant important de l’ère post-Covid-19. En Afrique, des pays comme le Cap-Vert, Maurice ou encore les Seychelles proposent déjà ce type de visa pour se placer sur ce marché riche de 35 millions de personnes dans le monde, d’après les données de Statista, une plateforme allemande de données et d'intelligence économique.
Rappelons qu’il faut remplir un certain nombre de critères pour être éligible à ce type de visa. Entre autres, les qualifications, les compétences linguistiques, l'expérience professionnelle et l'existence d'une offre d'emploi sont des paramètres qui pourront influencer une délivrance ou non dudit visa. Le nomade numérique doit également avoir un revenu annuel minimum d'au moins 1 million de rands (environ 53 088 $) pour vivre convenablement dans le pays.
Adoni Conrad Quenum
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Les pays africains poursuivent tant bien que mal leur transformation numérique. Ils améliorent leurs services et y introduisent de nouvelles technologies pour une meilleure efficacité.
Les autorités tanzaniennes envisagent l’adoption de l’intelligence artificielle sur les plateformes en ligne de l’administration publique. Cette annonce a été faite lors de la quatrième édition de la réunion annuelle sur l’e-gouvernement qui s’est tenue du mardi 6 au jeudi 8 février au Centre de conférence international d'Arusha.
« La prestation physique de services dans les institutions publiques et les agences gouvernementales continue d'être un défi en raison de l'attitude de désintérêt qui prévaut chez de nombreux travailleurs. Cela se traduit souvent par des retards et des exécutions de tâches inférieures à la norme. [...] Nous voulons également éradiquer totalement les files d'attente et les retards dans les institutions et organisations publiques », a indiqué George Simbachawene (photo), ministre d'Etat chargé de la Gestion du service public et de la Bonne gouvernance.
Depuis quelques années, l’IA suscite de plus en plus d’intérêt dans les pays africains. En constante évolution, elle peut traiter d’importantes quantités de données en un temps record, ce qui contribuera à l’amélioration de divers services en ligne dans de nombreux secteurs d’activités. Plusieurs pays africains s’engagent donc dans l’utilisation de cette technologie et pour cela, ils bénéficient du soutien des pays du Nord et des institutions internationales.
En novembre dernier, le Royaume-Uni et ses partenaires se sont engagés à fournir 80 millions £ (environ 100,9 millions $) pour accélérer le développement de plusieurs pays d’Afrique grâce à l’utilisation de l'IA. Plus tôt dans l’année, c’est l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) qui a annoncé son soutien au Maroc pour la promotion de la transformation numérique et de l’IA.
Par ailleurs, il faudrait que les pays africains soient vigilants dans l’adoption de cette technologie puisque, selon Seydina Moussa Ndiaye, l’un des 38 membres de l’organe consultatif des Nations unies sur l'IA, l’Afrique peut devenir le cobaye pour tester de nouvelles solutions basées sur l’IA sans la mise en place d’un réel contrôle de cette technologie.
Adoni Conrad Quenum
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Selon l’Union internationale des télécommunications, le mobile est le principal moyen d‘accès à Internet en Afrique. Plusieurs pays ont ainsi adopté diverses stratégies pour favoriser l’accès à des appareils de qualité, à des prix abordables.
Eliud Owalo (photo), le ministre kényan des Technologies de l’Information et de la Communication, a annoncé que l'East Africa Device Assembly Kenya (EADAK) a produit 194 000 smartphones lors de ses trois premiers mois de fonctionnement d’octobre à décembre 2023. L’usine locale d’assemblage, située dans la ville d’Athi River, dans le comté de Machakos, est l’une des actions fortes entreprises l’année dernière par le gouvernement pour fournir des appareils de qualité à petits prix aux populations.
S’exprimant le lundi 5 février à Nairobi, à l’occasion de la 2e réunion préparatoire africaine de l'Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications (AMNT) 2024, le ministre a indiqué que les téléphones assemblés localement contribueront à soutenir l’inclusion numérique souhaitée par le gouvernement. Fruit du partenariat entre l’Etat et plusieurs entreprises privées, notamment la firme chinoise Shenzhen TeleOne Technology, Safaricom et Jamii, l’usine EADAK a fourni de l'emploi direct à 310 Kényans, selon Eliud Owalo. Le gouvernement s’est fixé comme objectif la production de 3 millions de smartphones par an.
Selon les dernières données de l’Autorité kényane des communications publiées en septembre 2023, le Kenya comptait 32,63 millions de smartphones sur les 64,67 millions de téléphones mobiles connectés au réseau télécoms national, soit un taux de pénétration de 50,5% pour ces appareils intelligents. Or, dans son programme de développement économique et social Vision 2030, le Kenya fait du numérique un pilier de la future croissance nationale.
Les autorités nationales travaillent d’ailleurs à cette finalité depuis les dix dernières années à travers la numérisation des services publiques, la dématérialisation des moyens de paiement, la promotion des solutions fintech, etc. Favoriser l’accès des populations aux smartphones est pour le gouvernement un moyen de garantir leur accès à tous ces services numériques et leur participation à l’économie 4.0.
Les smartphones produits par l’usine EADAK sont essentiellement adaptés à la technologie de quatrième génération. Eliud Owalo a révélé que les smartphones de cinquième génération sont en cours de conception. Le réseau mobile 5G est actif au Kenya depuis la fin de l’année 2022.
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Après les restrictions d’Internet en 2023 sur fond de manifestations pro-Sonko, les autorités sénégalaises ont décidé d’user encore de ce levier.
Les autorités sénégalaises ont coupé l'Internet des données mobiles sur toute l’étendue du territoire depuis le dimanche 4 février à 22 heures. La principale raison évoquée est la multiplication des appels à manifestation suite au report de l'élection présidentielle par le président sortant, le samedi 3 février.
« Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique informe le public qu'en raison de la diffusion de plusieurs messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux, dans un contexte de menaces de troubles à l'ordre public, l'Internet des données mobiles est suspendu provisoirement à partir du dimanche 4 février 2024 à 22 heures », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère.
Cette nouvelle coupure de l’Internet mobile est suscitée, comme celle de 2023 qui a duré 3 946 heures, par les défis locaux autour de l’élection présidentielle. La condamnation du président des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko, pour corruption de la jeunesse en avait été la cause principale. Selon la plateforme spécialisée britannique Top10VPN, cette coupure du service des données mobiles avait entraîné une perte financière de 34,9 milliards FCFA (57,5 millions $) pour l'économie sénégalaise.
Plusieurs acteurs du secteur informel sont actuellement touchés par cette nouvelle restriction d'accès aux données. Des conducteurs de VTC aux vendeurs en ligne en passant par les livreurs, l’Internet mobile est au cœur de leurs activités. Selon les dernières données de l'Artp (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) publiées en septembre 2023, le Sénégal dénombrait 18 595 000 d'abonnés à Internet mobile.
Adoni Conrad Quenum
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