Le processus de transformation numérique suit son cours au Mali. Les autorités s’attaquent à la numérisation d’un secteur stratégique, ce qui contribuera à faciliter le quotidien des populations.
Les autorités maliennes ont mis en place un Plan stratégique national de santé numérique (PSNSN) sur la période 2024-2028, a-t-on appris récemment de plusieurs médias locaux. La mise œuvre de ce plan, dont le but est d’améliorer l’accès aux soins de santé spécialisés de qualité à l’horizon 2028, nécessitera un montant de 35 millions $.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international ou encore l’Organisation mondiale de la santé sont autant de partenaires qui soutiennent le Mali dans ce projet.
« Ce plan est un levier essentiel pour moderniser notre système de santé et répondre aux besoins des populations maliennes », a indiqué Assa Badiallo Touré (photo), ministre de la Santé et du Développement social.
Le lancement de cette initiative intervient quelques jours après le dévoilement de la feuille de route du gouvernement 2024-2028. Le PSNSN s’inscrit dans le cadre général de l’accès universel aux soins de santé primaires et soins de santé spécialisés pour toute la population du pays. Il s’inscrit également dans la stratégie de transformation numérique du Mali soutenue par la Banque mondiale.
Cependant, il faut souligner que l’un des défis auxquels fera face ce projet est l’interopérabilité des systèmes d’information de santé. Pour cela, le document suggère une centralisation des informations pour faciliter l’accès des dossiers médicaux des patients aux professionnels de santé de manière sécurisée. Par ailleurs, la modernisation des infrastructures de santé, la mise en place des solutions de télémédecine ou encore la création d’une base de données nationale de santé sont autant de composantes qui constituent le PSNSN.
Adoni Conrad Quenum
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La crise de la Covid-19 a révélé, en Afrique comme ailleurs, la puissance du numérique au service de l'éducation. Depuis, les gouvernements africains mettent en place des initiatives pour favoriser son développement et améliorer l'accès à une éducation de qualité pour tous.
La ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Mariatou Koné (photo, au centre), a procédé, le jeudi 24 octobre, à la présentation et au lancement officiel de la Stratégie nationale de digitalisation de l'éducation en Côte d'Ivoire (SNDECI). Cette feuille de route, issue des recommandations des Etats généraux de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (EGENA), traduit l’engagement du gouvernement à hisser le système éducatif ivoirien parmi les plus performants au monde dans les cinq prochaines années.
« L’éducation numérique vient en appui aux enseignements classiques et permettra d'améliorer de manière significative la qualité de notre système éducatif, sans se substituer à l'enseignement en présentiel. En intégrant les technologies modernes dans nos écoles, nous réduisons les inégalités géographiques, sociales et économiques, permettant ainsi au système éducatif de fournir un enseignement plus interactif et attractif à chaque enfant, où qu’il soit », a déclaré Mariatou Koné.
La nouvelle stratégie s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement numérique 2021-2025 et du plan national de développement du pays, qui visent à transformer l’économie ivoirienne par l’intégration des technologies numériques dans tous les secteurs, y compris l’éducation. Elle repose sur trois piliers, à savoir les infrastructures, l’organisation et la formation. Sa mise en place, estimée à 220,7 milliards FCFA (364 millions $), inclura la formation des enseignants et du personnel administratif, l’acquisition de matériel numérique et l’installation d’infrastructures technologiques modernes dans les écoles.
La mise en œuvre de cette stratégie devrait apporter plusieurs bénéfices au pays, en renforçant l’accessibilité et l’équité du système éducatif. Elle permettra de combler les écarts de qualité entre les régions, en particulier dans les zones rurales, et de fournir aux élèves les compétences numériques nécessaires pour réussir dans une économie en transformation.
Selon les projections des Nations unies, la population africaine atteindra 2,4 milliards de personnes d'ici 2050, dont plus de la moitié aura moins de 25 ans. Cette jeunesse représente une opportunité majeure pour l'Afrique, mais cela souligne également l'urgence de développer des systèmes éducatifs modernes et inclusifs, capables de répondre aux besoins d'une main-d'œuvre numérique et d'encourager une croissance économique durable sur le continent.
Samira Njoya
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Le Maroc multiplie les actions pour s’imposer comme un hub technologique de premier plan sur le continent. Après la mise en service de plusieurs plateformes numériques, l’heure a est au bilan dans certains secteurs.
Abdellatif Ouahbi (photo), ministre marocain de la Justice, a annoncé le lundi 21 octobre à la Chambre des représentants la délivrance de 51 000 extraits de casier judiciaire en ligne sur 60 613 demandes depuis janvier 2024. Il a également fait état de 6727 demandes électroniques enregistrées pour l'obtention du document de la nationalité marocaine à distance.
Ces déclarations s'inscrivent dans le cadre des premiers bilans après la mise en service de nombreuses plateformes numériques pour le compte du ministère de la Justice. Abdellatif Ouahbi a également signalé lors de cette assemblée que l’Etat a perçu 16 millions de dirhams (environ 1,6 millions $) grâce au service de paiement électronique des amendes pour les infractions et délits signalés par radar fixe. La plateforme de suivi des affaires et des dossiers des tribunaux a eu 23 millions de visiteurs en 2023 et 12 millions entre janvier et juillet 2024.
La numérisation du secteur judiciaire marocain progresse dans le cadre du plan « Digital Morocco 2030 », qui vise à faire du numérique un levier de développement social et économique. Ce plan ambitionne de positionner le Maroc comme leader africain de la numérisation des services publics d'ici 2030, avec l'objectif de figurer parmi les 50 premiers pays au monde dans ce domaine.
Selon le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », le Maroc pointe au 4e rang continental à l’indice de développement de l’administration en ligne avec un score 0,6841 sur 1, devant les Seychelles (0,6773) et derrière la Tunisie (0,6935).
Adoni Conrad Quenum
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En juillet dernier, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a lancé un programme pour former les jeunes aux métiers numériques. Quelques mois après le lancement, les autorités font le point.
Les autorités éthiopiennes ont fait former 31 000 éthiopiens au codage en trois mois. C’est ce qu’a récemment déclaré Belete Mola (photo), ministre de l’Innovation et de la Technologie. Il a fait cette déclaration lors de l’examen des résultats de l’année fiscale écoulée.
Selon Belete Mola, « plus de 246 000 citoyens ont été enregistrés et suivent la formation, et 31 000 d'entre eux ont été certifiés. Les jeunes qui sont formés en tant que codeurs et les start-up qui sont engagées dans le secteur de la technologie et qui ont un potentiel créatif seront soutenus d'une manière spéciale ».
L’initiative « 5 millions de codeurs éthiopiens » a été lancée en juillet dernier par le Premier ministre, Abiy Ahmed, en partenariat avec les Emirats arabes unis. Elle s’inscrit dans le cadre du plan « Digital Ethiopia 2025 » et a pour but de former dans les domaines de la programmation, du développement d'applications Android, de la science des données et des compétences numériques fondamentales en intelligence artificielle.
Pour rappel, les autorités éthiopiennes veulent faire du pays un hub technologique important de l’Afrique de l’Est. Selon la Banque mondiale, près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Avec l’initiative « 5 millions de codeurs éthiopiens », la jeunesse éthiopienne devrait être préparée à relever ce défi.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le but de réaliser la couverture sanitaire universelle pour ses populations, les autorités ghanéennes misent sur diverses solutions technologiques. Elles ont parié sur un partenariat public-privé pour atteindre leur objectif.
Les autorités ghanéennes vont procéder le mercredi 16 octobre au lancement du système électronique de gestion de la santé. Baptisée E-Health, elle permettra de créer des dossiers électroniques des patients accessibles dans tous les hôpitaux du pays.
La mise en place de la solution est un partenariat public-privé entre le ministère ghanéen de la Santé et Lightwave e-Health Solutions, une entreprise américaine opérant dans l’e-santé.
« A l'avenir, les dossiers médicaux et les antécédents des patients seront rassemblés dans une base de données unique, accessible par n'importe quel hôpital en réseau lors de la visite d'un patient. Cet effort de numérisation a permis d'accroître l'efficience, l'efficacité et la productivité de la prestation de services dans nos établissements de santé », a indiqué Mahamudu Bawumia (photo), vice-président du Ghana.
Ce lancement intervient quelques mois après celui des solutions de livraison de fournitures médicales par drones et d’achat de médicaments en ligne dans les pharmacies. Il s’inscrit dans le cadre du document de politique et de stratégie en matière de santé numérique 2023-2027, dont le but est de permettre à toutes les communautés du Ghana d’accéder aux soins de santé opportuns, de qualité et complets grâce à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication.
Selon le ministère de la Santé, l’utilisation de ce nouveau système devrait permettre d’effectuer des économies annuelles moyennes de 50 000 euros (54 000 USD) à 300 000 euros, ainsi qu'une amélioration de 35 à 40 % des temps d'attente pour les patients dans les centres de santé et les hôpitaux de district. En ce qui concerne les hôpitaux régionaux et universitaires, ils devraient enregistrer une amélioration de plus de 40 % des temps d'attente.
Adoni Conrad Quenum
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Les jeunes pousses africaines attirent de moins en moins de capitaux. Les autorités ont décidé de s’engager à leurs côtés pour faciliter les processus de levées de fonds, en l’occurrence lors des événements technologiques d’envergure.
Les autorités de l’Etat de Lagos comptent aider les start-up et les entreprises technologiques nigérianes à capter entre 2 et 3 millions $ en investissements pendant le Gitex Global qui se déroule du 14 au 18 octobre à Dubaï, aux Emirats arabes unis. C’est ce qu’a déclaré Tunbosun Alake, commissaire de l’Etat de Lagos à l'innovation, à la science et à la technologie, le dimanche 13 octobre lors d’une interview accordée à Nairametrics.
« L'année dernière, certaines des start-up que nous avons amenées ont levé des fonds, et d'autres en ont gagné. L'une d'entre elles a gagné 100 000 $, une autre 50 000 $. L'une d'entre elles est actuellement en pourparlers pour lever 1,5 million $, et il y en a plusieurs autres dans le même cas. Cette année, nous visons également entre 2 et 3 millions $ d'investissements pour nos start-up », ajoute-il.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par le recul des investissements dans les start-up africaines. D’après les données d’Africa: The Big Deal, une base de données répertoriant les financements de plus de 100 000 $ captés par les jeunes pousses du continent, elles ont capté 780 millions $ au premier semestre de l’année 2024. Le montant est en baisse de 57 % en comparaison avec le premier semestre de l’année 2023. En ce qui concerne les jeunes pousses nigérianes, elles ont attiré un montant de 172 millions $ sur la même période, soit près du quart des fonds levés.
Les jeunes pousses pourront utiliser les fonds pour, entre autres, développer leur technologie, étendre leur équipe et soutenir leur croissance à travers le continent et au-delà.
Adoni Conrad Quenum
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En mars dernier, la société américaine Pay Rem Group Africa a annoncé plusieurs projets numériques au Congo. Elle s’est associée avec un ministère stratégique.
Jacqueline Lydia Mikolo, ministre des Petites et moyennes entreprises (PME) et de l'Artisanat, et André Bouassa, président-directeur général de Pay Rem Group Africa, une entreprise américaine spécialisée dans la modernisation des services financiers, ont signé le vendredi 11 octobre à Brazzaville un protocole d'accord. L’objectif est de soutenir les projets numériques et technologiques au Congo.
« Notre partenaire, Pay Rem Group Africa, va nous accompagner dans la formation, la conception des solutions numériques et technologiques, mais aussi nous aider à lever des financements dans ce domaine », a expliqué Jacqueline Lydia Mikolo.
Cet accord intervient quelques mois après la signature d’un protocole d’accord avec l’Agence de développement de l'économie numérique (ADEN) et la Société des postes et de l'épargne du Congo (Sopeco) dont le but est de stimuler l'inclusion numérique et de réduire la fracture numérique dans le pays. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Congo Digital 2025 » dont l’un des objectifs est de favoriser un accès équitable aux services numériques pour tous les citoyens.
Ce partenariat pourrait permettre une meilleure intégration des technologies numériques dans les PME, contribuer à la modernisation de l'économie congolaise et à la création d'emplois dans le secteur technologique. Il pourrait également faciliter l’accès aux opportunités de formation pour les entrepreneurs, ou encore aux solutions de financement pour soutenir les projets numériques.
Adoni Conrad Quenum
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Comme la plupart des pays du continent, le Ghana suit sa feuille de route pour assurer sa transformation numérique. Divers projets sous-tendent l’atteinte de cet objectif.
Les autorités ghanéennes comptent lancer un fonds de 5 millions $ pour soutenir l’innovation technologique dans le pays. C’est ce qu’a déclaré le mardi 8 octobre le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam, lors de la visite du chantier de construction du centre numérique de l’université du Ghana.
« Nous créons également un fonds de dotation de 5 millions $ pour soutenir la gestion de ce centre. Ainsi, tout ce qui est nécessaire pour en faire un village numérique complet dans la fourniture de compétences à la jeunesse ghanéenne sera fait. [...] Nous voulons former un million de jeunes aux compétences numériques et ce n'est pas une tâche irréalisable », a-t-il indiqué.
Cette initiative intervient alors que les pays africains ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée pour faire face à la transition numérique amorcée depuis quelques années. Selon les résultats d’une étude relayés dans le rapport « Digital Skills in Sub-Saharan Africa Spotlight on Ghana », la Société financière internationale estime qu’environ 20 % des entreprises ghanéennes interrogées ne recrutent qu'à l'étranger pour les compétences numériques, principalement parce qu'elles ne trouvent pas de talents locaux qualifiés.
Cependant, la même source évalue à 4 milliards $ le montant nécessaire à la formation de la population locale aux compétences numériques à l’horizon 2030. Le gouvernement s’est donc fixé pour objectif de former 1 million de jeunes aux compétences numériques. Le projet de construction de quatre centres numériques s’inscrit dans ce cadre. Outre l’université du Ghana, ils seront également bâtis à l’université des sciences et technologies Kwame Nkrumah de Kumasi, à l'université de Cape Coast (UCC) et à l'université des études de développement (UDS) de Tamale.
Adoni Conrad Quenum
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Au premier semestre de l’année 2024, les jeunes pousses marocaines ont capté 14 millions $, selon Africa : The Big Deal. L’Etat a décidé de les soutenir également à travers sa stratégie nationale du numérique.
Ghita Mezzour (photo), ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, a annoncé un investissement de 240 millions de dirhams (environ 24,5 millions $) pour stimuler l’innovation et soutenir les start-up locales. Elle a effectué cette sortie le mardi 8 octobre en marge de l'ouverture de la 6e édition de l'African Digital Summit à Casablanca.
« Nous avons alloué un budget de 240 MDH pour stimuler la demande nationale de services innovants, en privilégiant les achats auprès des start-up locales et en leur ouvrant les portes de l'outsourcing, afin qu'elles puissent exporter leurs solutions au-delà de nos frontières », a indiqué Ghita Mezzour.
Cette initiative intervient alors que les start-up africaines ont de plus en plus de mal à attirer des capitaux. Elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Digital Morocco 2030 » dont l’un des objectifs est de dynamiser l’écosystème technologique local. D’après les données de Partech Africa, les start-up marocaines ont capté 33 millions $ en 2021, 26 millions $ en 2022 et 93 millions $ en 2023.
Le soutien étatique favorisera un renforcement du tissu entrepreneurial technologique, stimulera la création d’emplois, attirera les investisseurs étrangers et renforcera le royaume chérifien comme un hub technologique régional.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis plusieurs années, le Kenya fournit des efforts pour amorcer son développement économique. Il a identifié quelques maux dans son appareil étatique qui ralentissent l’atteinte de son objectif.
Margaret Ndung'u (photo, au centre), ministre de l'Information, de la Communication et de l'Economie numérique, a reçu la semaine dernière une délégation des Nations unies, conduite Stephen Jackson, coordinateur résident de l’institution au Kenya. Les discussions ont porté sur l'importance d'un partenariat pour utiliser la technologie numérique pour retracer les flux financiers illicites et identifier les cybercrimes.
Selon le ministère, les Nations unies ont également mis en avant l'importance de développer l'infrastructure adéquate, de former les autorités chargées de l'application de la loi pour lutter contre la cybercriminalité, d’élaborer une politique du travail numérique ou encore une stratégie de création d'emplois numériques.
Cette initiative survient après que les dirigeants kényans ont sollicité une mission d'audit du Fonds monétaire international (FMI) afin d'évaluer l'impact de la corruption et de la mauvaise gestion des ressources de l'Etat sur les finances publiques. D'après le dernier indice de perception de la corruption publié par Transparency International, le Kenya se classe 126e sur 180 pays.
En ce qui concerne la cybersécurité, le Kenya fait partie des meilleurs élèves sur le plan mondial. Le pays se positionne dans la catégorie Tier 1 avec un score 98,59 sur 100, selon les données de l’Union internationale des télécommunications publiées dans son rapport « Global Cybersecurity Index 2024 » sorti en septembre dernier. Pourtant, les pertes du Kenya dues à la cybercriminalité pourraient s'élever à 383 millions $, d’après le rapport « Reimagining the African Cybersecurity Landscape » publié en 2023 par Serianu, une firme kényane de conseil en cybersécurité.
Le soutien des Nations unies pourrait ainsi permettre de lutter efficacement contre ces maux et de faire du numérique, un levier de développement social comme le stipule le document de stratégie nationale. Par ailleurs, l’organisation a émis quelques conditions pour accompagner le pays dans le nouveau projet. Entre autres, les autorités devront garantir la liberté des médias, la protection de l'intégrité de l'information, la réglementation des plateformes numériques et la lutte contre la désinformation.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le cadre de son ambition de transformation numérique, le gouvernement ghanéen multiplie les initiatives pour numériser les services et en faciliter l’accès aux populations. L’exécutif a lancé en septembre une plateforme numérique dédiée au contrôle des loyers.
Mahamudu Bawumia, vice-président du Ghana, a lancé le lundi 7 octobre une nouvelle plateforme unifiée de services numériques sur mobile. Dénommée CitizenApp, l’application permet aux citoyens ghanéens d’accéder à divers services gouvernementaux, signaler des problèmes et recevoir des mises à jour en temps réel sur les affaires publiques.
« Ce que le Ghana a réalisé, de nombreux pays avancés ne l’ont pas encore fait. Nous nous orientons donc dans une direction qui présente de grandes opportunités... Une fois le système en place, faire des affaires au Ghana sera très facile et fluide, payer ses impôts sera très facile, obtenir son passeport sera très facile, enregistrer une entreprise sera très facile », a déclaré M. Bawumia.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie du gouvernement ghanéen visant à accélérer la numérisation des services publics et à améliorer leur accessibilité pour la population. En septembre, une plateforme numérique dédiée à la régulation des loyers a été mise en place. En juillet, le ministère des Routes et des Autoroutes a lancé une application mobile permettant aux citoyens de signaler les problèmes routiers, contribuant ainsi à renforcer la sécurité et à améliorer les infrastructures. En février, une autre application a vu le jour pour formaliser et harmoniser le secteur informel des transports. Par ailleurs, la numérisation du processus de recensement de la population est également en cours de préparation.
L’ensemble de ses actions a permis au pays de se hisser au rang des leaders dans la mise en œuvre de l’administration électronique. Le rapport « E-Government Survey 2024 : Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », publié en septembre 2024 par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES), indique que le Ghana occupe la première place en Afrique de l’Ouest et la septième au niveau continental.
Malgré ces avancées, l’adoption de la nouvelle plateforme et l’utilisation des services numériques dépendront de l’accès des Ghanéens aux smartphones et à Internet. Bien que les chiffres spécifiques au Ghana ne soient pas disponibles, l'Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) indique que le taux de pénétration des smartphones dans la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est de 51 %. De plus, selon l'Union internationale des télécommunications (UIT), 69,8 % des Ghanéens possèdent un téléphone mobile et 68,6 % utilisent Internet.
Isaac K. Kassouwi
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La transformation numérique suit son cours sur le continent. Le Maroc multiplie les partenariats et les investissements dans le domaine du numérique pour s’imposer à terme comme une place forte du continent dans le secteur.
Les autorités marocaines ont lancé le vendredi 4 octobre à Rabat une plateforme de procédures et de services numériques. Ce projet sera réalisé en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et avec le soutien de l'Agence suédoise de coopération internationale au développement.
Pour Younes Sekkouri (photo), ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, l’objectif est de numériser 55 procédures et services administratifs. La plateforme s’appuiera sur des technologies de gestion et d'extraction de données, afin d'optimiser les politiques publiques, notamment en matière d'emploi et de compétences.
Cette initiative intervient quelques jours après le lancement de la stratégie « Digital Maroc 2030 ». L’administration électronique se trouve au cœur du projet et le royaume chérifien veut s’imposer comme le leader africain sur ce segment à l’horizon 2030. Selon le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » paru en septembre dernier, le département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) positionne le Maroc à la 11e place continentale (100e sur le plan mondial) à l’indice des services en ligne (OSI) avec un score de 0,5618. La moyenne africaine s’est établie à 0,3862.
La mise en œuvre de cette initiative permettra, entre autres, d’améliorer les interactions entre l'administration et les citoyens ; de renforcer les relations entre les entreprises et les salariés en simplifiant les démarches administratives et en réduisant les délais du traitement des dossiers ; ou encore d'accroître la productivité des entreprises et d'améliorer leurs interactions avec l'administration, en particulier dans la gestion des ressources humaines.
Adoni Conrad Quenum
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Le nomadisme numérique s'appuie sur les avancées technologiques et la généralisation du télétravail, permettant aux professionnels de travailler à distance tout en explorant différents pays.
Les autorités kényanes ont introduit un permis de travail dédié aux nomades numériques. L’initiative a été annoncée par le président William Ruto (photo, à droite), le mercredi 2 octobre, lors de l'inauguration de l'exposition Magical Kenya Travel Expo. Cette mesure vise à faire du Kenya une destination privilégiée pour ces professionnels en leur offrant la possibilité de s’y installer et de travailler à distance.
« Nous sommes prêts à accueillir des professionnels du numérique du monde entier pour qu'ils viennent vivre, travailler et découvrir la riche culture et les paysages époustouflants du Kenya », a indiqué William Ruto.
Depuis sa prise de pouvoir en 2021, le président kényan veut faire de son pays un hub technologique à l’échelle du continent. Il a mené diverses actions et a scellé des partenariats stratégiques afin de mettre le numérique au service du développement national. Entre autres, Nairobi a obtenu en septembre dernier un montant de 238 millions $ de la Korea Eximbank à investir dans la ville intelligente de Konza Technopolis et 3,02 millions $ du Royaume-Uni pour renforcer l’inclusion numérique ; ainsi que 390 millions $ en avril 2023 de la Banque mondiale pour soutenir le projet d’accélération de l’économie numérique.
Pour rappel, le nombre de nomades numériques dans le monde avoisine 35 millions de personnes, selon les données de la plateforme allemande d'intelligence économique Statista. Accueillir une partie de ces travailleurs à distance représente ainsi une opportunité stratégique pour dynamiser l'économie du Kenya, renforcer son écosystème numérique et attirer des talents internationaux et des start-up. Toutefois, des enjeux subsistent, notamment l'amélioration de l'infrastructure numérique, la sécurité et la gestion environnementale.
Adoni Conrad Quenum
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En adoptant la blockchain en mai 2024 pour moderniser et optimiser plusieurs de ses opérations étatiques, la Guinée-Bissau a pris une décision forte. Ce choix ambitieux visait à renforcer la transparence, la sécurité et l'efficacité des processus administratifs et financiers.
La Guinée-Bissau va étendre sa plateforme de gestion des salaires basée sur la blockchain à tous les fonctionnaires. D’ici novembre 2024, la solution pourrait être en mesure de tracer les informations de l’ensemble des 26 600 agents et 8100 retraités de la fonction publique du pays, a expliqué Concha Verdugo Yepes, économiste principale au département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) et responsable du programme Blockchain Solution de l’institution. Elle a confié cette information à IMF Country Focus, la plateforme d’actualité du FMI, au cours d’un entretien publié le mercredi 2 octobre.
« La plateforme offre un registre numérique sécurisé et transparent pour la gestion des données relatives à la masse salariale de la fonction publique, permettant un suivi en temps quasi réel de l'éligibilité aux salaires et aux pensions, de la budgétisation, des approbations de paiement et des versements des salaires et des pensions. Elle améliore considérablement l'intégrité des données et permet la production de rapports fiscaux précis et opportuns à l'usage des décideurs politiques et du public. C'est l'une des premières plateformes d'Afrique subsaharienne à utiliser la technologie blockchain pour améliorer les opérations gouvernementales, notamment dans la gestion des salaires et des pensions », a déclaré Concha Verdugo Yepes.
In the latest IMF Country Focus, learn how Guinea-Bissau is using a blockchain platform to improve governance and public finance transparency. https://t.co/uZSarchoV8 pic.twitter.com/8tLDEvKplj
— IMF (@IMFNews) October 3, 2024
Au début de la conception du projet en 2020, 84 % des recettes fiscales réalisées par l’Etat servaient à la rémunération salariale des fonctionnaires bissau-guinéens. C’était le ratio le plus élevé de la région selon José Gijon, le chef de mission du FMI en Guinée-Bissau. Il déclare que « pour 100 dollars collectés en impôts, 84 dollars étaient dépensés en salaires. Ce ratio est désormais tombé à 50 %, ce qui représente une amélioration considérable, mais reste élevé par rapport aux critères de convergence budgétaire régionale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) selon lesquels les salaires ne doivent pas dépasser 35 % des recettes fiscales ».
Le gouvernement de Guinée-Bissau a adopté la blockchain pour combattre entre autres la mauvaise gouvernance dans les finances de l’Etat, le détournement de deniers publics, la corruption. Finis le phénomène de fonctionnaires fictifs, les fraudes à la paie et autres subterfuges qui perduraient à cause de la mauvaise traçabilité des fonds publics. La plateforme enregistre, stocke et échange des informations en toute sécurité de sorte qu’elles ne peuvent pas être modifiées. Chaque opération est inviolable et la plateforme détecte toute incohérence dans les informations relatives aux salaires, qu’elle signale aux services compétents.
Pour le FMI, la solution offre plus de possibilités puisqu’elle simplifie aussi la réalisation des rapports de vérification et des opérations de rapprochement, en plus d’alimenter des modèles d’intelligence artificielle (IA) avec des données fiables, actualisées et de haute qualité.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les gouvernements se doivent de disposer de cadres crédibles de gestion des finances publiques pour renforcer la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs locaux et étrangers. Une crise de confiance en un gouvernement met en danger les ressources financières dont il a besoin pour le développement économique et social de son pays.
Adoni Conrad Quenum
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