Au premier semestre de l’année 2024, les jeunes pousses marocaines ont capté 14 millions $, selon Africa : The Big Deal. L’Etat a décidé de les soutenir également à travers sa stratégie nationale du numérique.
Ghita Mezzour (photo), ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, a annoncé un investissement de 240 millions de dirhams (environ 24,5 millions $) pour stimuler l’innovation et soutenir les start-up locales. Elle a effectué cette sortie le mardi 8 octobre en marge de l'ouverture de la 6e édition de l'African Digital Summit à Casablanca.
« Nous avons alloué un budget de 240 MDH pour stimuler la demande nationale de services innovants, en privilégiant les achats auprès des start-up locales et en leur ouvrant les portes de l'outsourcing, afin qu'elles puissent exporter leurs solutions au-delà de nos frontières », a indiqué Ghita Mezzour.
Cette initiative intervient alors que les start-up africaines ont de plus en plus de mal à attirer des capitaux. Elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Digital Morocco 2030 » dont l’un des objectifs est de dynamiser l’écosystème technologique local. D’après les données de Partech Africa, les start-up marocaines ont capté 33 millions $ en 2021, 26 millions $ en 2022 et 93 millions $ en 2023.
Le soutien étatique favorisera un renforcement du tissu entrepreneurial technologique, stimulera la création d’emplois, attirera les investisseurs étrangers et renforcera le royaume chérifien comme un hub technologique régional.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis plusieurs années, le Kenya fournit des efforts pour amorcer son développement économique. Il a identifié quelques maux dans son appareil étatique qui ralentissent l’atteinte de son objectif.
Margaret Ndung'u (photo, au centre), ministre de l'Information, de la Communication et de l'Economie numérique, a reçu la semaine dernière une délégation des Nations unies, conduite Stephen Jackson, coordinateur résident de l’institution au Kenya. Les discussions ont porté sur l'importance d'un partenariat pour utiliser la technologie numérique pour retracer les flux financiers illicites et identifier les cybercrimes.
Selon le ministère, les Nations unies ont également mis en avant l'importance de développer l'infrastructure adéquate, de former les autorités chargées de l'application de la loi pour lutter contre la cybercriminalité, d’élaborer une politique du travail numérique ou encore une stratégie de création d'emplois numériques.
Cette initiative survient après que les dirigeants kényans ont sollicité une mission d'audit du Fonds monétaire international (FMI) afin d'évaluer l'impact de la corruption et de la mauvaise gestion des ressources de l'Etat sur les finances publiques. D'après le dernier indice de perception de la corruption publié par Transparency International, le Kenya se classe 126e sur 180 pays.
En ce qui concerne la cybersécurité, le Kenya fait partie des meilleurs élèves sur le plan mondial. Le pays se positionne dans la catégorie Tier 1 avec un score 98,59 sur 100, selon les données de l’Union internationale des télécommunications publiées dans son rapport « Global Cybersecurity Index 2024 » sorti en septembre dernier. Pourtant, les pertes du Kenya dues à la cybercriminalité pourraient s'élever à 383 millions $, d’après le rapport « Reimagining the African Cybersecurity Landscape » publié en 2023 par Serianu, une firme kényane de conseil en cybersécurité.
Le soutien des Nations unies pourrait ainsi permettre de lutter efficacement contre ces maux et de faire du numérique, un levier de développement social comme le stipule le document de stratégie nationale. Par ailleurs, l’organisation a émis quelques conditions pour accompagner le pays dans le nouveau projet. Entre autres, les autorités devront garantir la liberté des médias, la protection de l'intégrité de l'information, la réglementation des plateformes numériques et la lutte contre la désinformation.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le cadre de son ambition de transformation numérique, le gouvernement ghanéen multiplie les initiatives pour numériser les services et en faciliter l’accès aux populations. L’exécutif a lancé en septembre une plateforme numérique dédiée au contrôle des loyers.
Mahamudu Bawumia, vice-président du Ghana, a lancé le lundi 7 octobre une nouvelle plateforme unifiée de services numériques sur mobile. Dénommée CitizenApp, l’application permet aux citoyens ghanéens d’accéder à divers services gouvernementaux, signaler des problèmes et recevoir des mises à jour en temps réel sur les affaires publiques.
« Ce que le Ghana a réalisé, de nombreux pays avancés ne l’ont pas encore fait. Nous nous orientons donc dans une direction qui présente de grandes opportunités... Une fois le système en place, faire des affaires au Ghana sera très facile et fluide, payer ses impôts sera très facile, obtenir son passeport sera très facile, enregistrer une entreprise sera très facile », a déclaré M. Bawumia.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie du gouvernement ghanéen visant à accélérer la numérisation des services publics et à améliorer leur accessibilité pour la population. En septembre, une plateforme numérique dédiée à la régulation des loyers a été mise en place. En juillet, le ministère des Routes et des Autoroutes a lancé une application mobile permettant aux citoyens de signaler les problèmes routiers, contribuant ainsi à renforcer la sécurité et à améliorer les infrastructures. En février, une autre application a vu le jour pour formaliser et harmoniser le secteur informel des transports. Par ailleurs, la numérisation du processus de recensement de la population est également en cours de préparation.
L’ensemble de ses actions a permis au pays de se hisser au rang des leaders dans la mise en œuvre de l’administration électronique. Le rapport « E-Government Survey 2024 : Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », publié en septembre 2024 par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES), indique que le Ghana occupe la première place en Afrique de l’Ouest et la septième au niveau continental.
Malgré ces avancées, l’adoption de la nouvelle plateforme et l’utilisation des services numériques dépendront de l’accès des Ghanéens aux smartphones et à Internet. Bien que les chiffres spécifiques au Ghana ne soient pas disponibles, l'Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) indique que le taux de pénétration des smartphones dans la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est de 51 %. De plus, selon l'Union internationale des télécommunications (UIT), 69,8 % des Ghanéens possèdent un téléphone mobile et 68,6 % utilisent Internet.
Isaac K. Kassouwi
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La transformation numérique suit son cours sur le continent. Le Maroc multiplie les partenariats et les investissements dans le domaine du numérique pour s’imposer à terme comme une place forte du continent dans le secteur.
Les autorités marocaines ont lancé le vendredi 4 octobre à Rabat une plateforme de procédures et de services numériques. Ce projet sera réalisé en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et avec le soutien de l'Agence suédoise de coopération internationale au développement.
Pour Younes Sekkouri (photo), ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, l’objectif est de numériser 55 procédures et services administratifs. La plateforme s’appuiera sur des technologies de gestion et d'extraction de données, afin d'optimiser les politiques publiques, notamment en matière d'emploi et de compétences.
Cette initiative intervient quelques jours après le lancement de la stratégie « Digital Maroc 2030 ». L’administration électronique se trouve au cœur du projet et le royaume chérifien veut s’imposer comme le leader africain sur ce segment à l’horizon 2030. Selon le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » paru en septembre dernier, le département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) positionne le Maroc à la 11e place continentale (100e sur le plan mondial) à l’indice des services en ligne (OSI) avec un score de 0,5618. La moyenne africaine s’est établie à 0,3862.
La mise en œuvre de cette initiative permettra, entre autres, d’améliorer les interactions entre l'administration et les citoyens ; de renforcer les relations entre les entreprises et les salariés en simplifiant les démarches administratives et en réduisant les délais du traitement des dossiers ; ou encore d'accroître la productivité des entreprises et d'améliorer leurs interactions avec l'administration, en particulier dans la gestion des ressources humaines.
Adoni Conrad Quenum
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Le nomadisme numérique s'appuie sur les avancées technologiques et la généralisation du télétravail, permettant aux professionnels de travailler à distance tout en explorant différents pays.
Les autorités kényanes ont introduit un permis de travail dédié aux nomades numériques. L’initiative a été annoncée par le président William Ruto (photo, à droite), le mercredi 2 octobre, lors de l'inauguration de l'exposition Magical Kenya Travel Expo. Cette mesure vise à faire du Kenya une destination privilégiée pour ces professionnels en leur offrant la possibilité de s’y installer et de travailler à distance.
« Nous sommes prêts à accueillir des professionnels du numérique du monde entier pour qu'ils viennent vivre, travailler et découvrir la riche culture et les paysages époustouflants du Kenya », a indiqué William Ruto.
Depuis sa prise de pouvoir en 2021, le président kényan veut faire de son pays un hub technologique à l’échelle du continent. Il a mené diverses actions et a scellé des partenariats stratégiques afin de mettre le numérique au service du développement national. Entre autres, Nairobi a obtenu en septembre dernier un montant de 238 millions $ de la Korea Eximbank à investir dans la ville intelligente de Konza Technopolis et 3,02 millions $ du Royaume-Uni pour renforcer l’inclusion numérique ; ainsi que 390 millions $ en avril 2023 de la Banque mondiale pour soutenir le projet d’accélération de l’économie numérique.
Pour rappel, le nombre de nomades numériques dans le monde avoisine 35 millions de personnes, selon les données de la plateforme allemande d'intelligence économique Statista. Accueillir une partie de ces travailleurs à distance représente ainsi une opportunité stratégique pour dynamiser l'économie du Kenya, renforcer son écosystème numérique et attirer des talents internationaux et des start-up. Toutefois, des enjeux subsistent, notamment l'amélioration de l'infrastructure numérique, la sécurité et la gestion environnementale.
Adoni Conrad Quenum
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En adoptant la blockchain en mai 2024 pour moderniser et optimiser plusieurs de ses opérations étatiques, la Guinée-Bissau a pris une décision forte. Ce choix ambitieux visait à renforcer la transparence, la sécurité et l'efficacité des processus administratifs et financiers.
La Guinée-Bissau va étendre sa plateforme de gestion des salaires basée sur la blockchain à tous les fonctionnaires. D’ici novembre 2024, la solution pourrait être en mesure de tracer les informations de l’ensemble des 26 600 agents et 8100 retraités de la fonction publique du pays, a expliqué Concha Verdugo Yepes, économiste principale au département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) et responsable du programme Blockchain Solution de l’institution. Elle a confié cette information à IMF Country Focus, la plateforme d’actualité du FMI, au cours d’un entretien publié le mercredi 2 octobre.
« La plateforme offre un registre numérique sécurisé et transparent pour la gestion des données relatives à la masse salariale de la fonction publique, permettant un suivi en temps quasi réel de l'éligibilité aux salaires et aux pensions, de la budgétisation, des approbations de paiement et des versements des salaires et des pensions. Elle améliore considérablement l'intégrité des données et permet la production de rapports fiscaux précis et opportuns à l'usage des décideurs politiques et du public. C'est l'une des premières plateformes d'Afrique subsaharienne à utiliser la technologie blockchain pour améliorer les opérations gouvernementales, notamment dans la gestion des salaires et des pensions », a déclaré Concha Verdugo Yepes.
In the latest IMF Country Focus, learn how Guinea-Bissau is using a blockchain platform to improve governance and public finance transparency. https://t.co/uZSarchoV8 pic.twitter.com/8tLDEvKplj
— IMF (@IMFNews) October 3, 2024
Au début de la conception du projet en 2020, 84 % des recettes fiscales réalisées par l’Etat servaient à la rémunération salariale des fonctionnaires bissau-guinéens. C’était le ratio le plus élevé de la région selon José Gijon, le chef de mission du FMI en Guinée-Bissau. Il déclare que « pour 100 dollars collectés en impôts, 84 dollars étaient dépensés en salaires. Ce ratio est désormais tombé à 50 %, ce qui représente une amélioration considérable, mais reste élevé par rapport aux critères de convergence budgétaire régionale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) selon lesquels les salaires ne doivent pas dépasser 35 % des recettes fiscales ».
Le gouvernement de Guinée-Bissau a adopté la blockchain pour combattre entre autres la mauvaise gouvernance dans les finances de l’Etat, le détournement de deniers publics, la corruption. Finis le phénomène de fonctionnaires fictifs, les fraudes à la paie et autres subterfuges qui perduraient à cause de la mauvaise traçabilité des fonds publics. La plateforme enregistre, stocke et échange des informations en toute sécurité de sorte qu’elles ne peuvent pas être modifiées. Chaque opération est inviolable et la plateforme détecte toute incohérence dans les informations relatives aux salaires, qu’elle signale aux services compétents.
Pour le FMI, la solution offre plus de possibilités puisqu’elle simplifie aussi la réalisation des rapports de vérification et des opérations de rapprochement, en plus d’alimenter des modèles d’intelligence artificielle (IA) avec des données fiables, actualisées et de haute qualité.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les gouvernements se doivent de disposer de cadres crédibles de gestion des finances publiques pour renforcer la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs locaux et étrangers. Une crise de confiance en un gouvernement met en danger les ressources financières dont il a besoin pour le développement économique et social de son pays.
Adoni Conrad Quenum
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L'agriculture est cruciale pour les économies africaines. Avec la révolution technologique, la numérisation du secteur est devenue une priorité pour de nombreux pays, offrant des opportunités d'efficacité, de durabilité et de croissance inclusive.
Le ministre marocain de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki (photo, à droite), a signé, le mardi 1er octobre, un accord avec David Li (photo, à gauche), directeur général de Huawei Maroc, pour soutenir la transformation numérique du secteur agricole. Cette initiative, conclue en marge de la 15e édition du Salon du Cheval d’El Jadida, vise à introduire des plateformes connectées, développer des e-services agricoles sur des sites pilotes, renforcer les compétences des agriculteurs et encourager l'entrepreneuriat des jeunes.
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, lancée en février 2020 par le gouvernement, où le numérique occupe une place clé. L'un des objectifs majeurs de cette stratégie est de connecter deux millions d'agriculteurs aux services publics d'ici 2030, favorisant ainsi une agriculture plus moderne et inclusive.
Le soutien de Huawei devrait permettre au royaume de numériser ce secteur par l’introduction des technologies visant à optimiser l'utilisation des intrants, élargir l'accès au marché, améliorer la transparence des transactions, développer la banque mobile, et renforcer la sécurité sanitaire des aliments grâce à une meilleure traçabilité.
Selon le rapport 2023 de l’ONG Agra Africa sur l'état de l'agriculture en Afrique, intitulé « Empowering Africa's Food Systems for the Future », les technologies numériques seront essentielles pour résoudre trois défis persistants de l’agriculture africaine : l'inefficacité, l'exclusion et la non-durabilité. En parallèle, une étude du cabinet Mordor Intelligence estime que le marché mondial de l’agriculture numérique atteindra 20,01 milliards $ en 2024 et pourrait s’élever à 32,96 milliards $ d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel de 10,5 %.
Samira Njoya
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Le Maroc veut se positionner comme un hub technologique de premier plan sur le continent. Il multiplie ainsi les projets pour atteindre, à l’horizon 2030, les objectifs préalablement fixés dans son document de stratégie nationale.
Les autorités marocaines ont inauguré le mardi 1er octobre un complexe des métiers du numérique dans la ville de Lahraouyine dans la province de Médiouna. L’objectif est de former les jeunes Marocains aux métiers du numérique et de renforcer les capacités des entreprises dans ce domaine.
Entre autres, le centre propose des formations en développement de logiciels, en apprentissage des langages de programmation, en développement d'applications et de sites électroniques, en analyse des données, en marketing numérique, en cybersécurité, en analyse des performances et en intelligence artificielle.
L’initiative intervient quelques jours après la divulgation de la stratégie nationale « Digital Maroc 2030 » qui a pour but de créer de 240 000 emplois directs dans le secteur technologique à l’horizon 2030. Elle est une partie intégrante de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui contribuera à l’atteinte de l’objectif suscité. Selon l’Union internationale des télécommunications, le royaume chérifien pointe en 2024 à la 2e place à l’indice d’adoption des TIC avec un score de 86,8 sur 100. Ce score est au-dessus de la moyenne continentale qui est de 50,3.
A terme, ce complexe pourrait permettre de créer des opportunités économiques, de réduire la fracture numérique, de combler le fossé numérique entre les régions urbaines et rurales, etc.
Adoni Conrad Quenum
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En Gambie, le gouvernement multiplie les efforts pour accélérer la transformation numérique. Cela touche tous les secteurs de l’économie, y compris l’éducation.
Le gouvernement gambien a lancé la semaine dernière une initiative visant à doter les directeurs de toutes les écoles du pays d’un ordinateur portable, en collaboration avec le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Groupe de la Banque mondiale. Cette initiative devrait favoriser la numérisation de l’administration scolaire.
« L’initiative marque une étape significative dans nos efforts pour améliorer la qualité de l’éducation et doter les directeurs d’école des outils nécessaires pour assurer une prestation de services efficace à l’ère numérique », a déclaré Pierre Gomez, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.
Le gouvernement gambien souhaite numériser le système éducatif national dans le cadre plus large de ses ambitions de transformation numérique. Selon M. Gomez, l’exécutif cherche à développer des systèmes d’information numérisés, à renforcer la numérisation des services publics et à étendre l’utilisation du système de gestion électronique des dossiers à l’ensemble des administrations publiques.
En septembre 2023, le gouvernement a lancé le Réseau gambien de recherche et d’éducation (GAMREN), en partenariat avec la Banque mondiale, pour fournir une connectivité Internet à haut débit aux académies et institutions de recherche du pays. Dès juillet 2022, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie avait engagé des travaux pour développer une stratégie nationale de numérisation de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels, avec le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
L’UNESCO estime que la technologie offre de nombreuses possibilités pour améliorer la gestion du système éducatif. « Elle permet d’élargir l’éventail des données collectées sur les écoles et les élèves, et de les relier afin de produire des analyses précises des trajectoires d’apprentissage et des facteurs qui les influencent. Ces données peuvent être utilisées pour personnaliser l’apprentissage, suivre les enfants marginalisés et prévenir le désengagement ainsi que l’abandon scolaire précoce », a déclaré l’institution dans son rapport « Global Education Monitoring Report, 2023 ».
Isaac K. Kassouwi
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Dans le cadre de son ambition de transformation numérique, le gouvernement zimbabwéen veut généraliser l’utilisation des TIC dans le pays. Cela implique tous les secteurs d’activité, dont l’éducation.
Le gouvernement zimbabwéen a lancé une initiative visant à déployer des bibliothèques numériques dans plus de 1500 écoles à travers le pays. Torerai Moyo (photo), ministre l’Education primaire et secondaire, l’a révélé la semaine dernière, lors de la 57e conférence annuelle de l’Association des bibliothèques du Zimbabwe.
« En fournissant un accès à une gamme variée de ressources allant des manuels scolaires traditionnels aux médias numériques, les bibliothèques permettent à nos apprenants de s’engager dans un apprentissage exploratoire qui favorise la créativité et le développement des compétences pour la résolution de problèmes », a déclaré le ministre.
Selon M. Moyo, cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de « favoriser un meilleur accès aux ressources éducatives, fondement essentiel du développement du capital humain et de l’innovation en vue de la Vision nationale 2030 ». Ce plan stratégique vise à faire du Zimbabwe une société à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030, en s’appuyant notamment sur le numérique. L’exécutif accorde une priorité particulière à la formation des jeunes. C’est dans ce cadre que Harare a récemment entamé des discussions avec LinkedIn, le réseau social professionnel, pour renforcer l’apprentissage numérique dans le pays.
Toutefois, l’accès et l’utilisation des bibliothèques numériques peuvent être entravés par plusieurs obstacles, dont l’accès à Internet limité dans certaines zones. Selon la plateforme de données DataReportal, le Zimbabwe comptait 5,48 millions d’abonnements. Le taux de couverture de réseau 4G est estimé à 41,46 % en 2024, selon les données avancées par Statista.
Isaac K. Kassouwi
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Le numérique joue un rôle crucial dans l'économie et la société japonaises. Grâce à ses avancées significatives dans ce domaine, le Japon est désormais en mesure de partager son expertise et ses réussites avec d'autres pays.
La Mauritanie et le Japon souhaitent renforcer leur collaboration dans le domaine de la transformation numérique. Un accord de coopération a été établi entre les deux pays à l’issue d’une rencontre entre le ministre mauritanien de la Transformation numérique, Ahmed Salem Ould Bede (photo, à droite), et l’ambassadeur du Japon en Mauritanie, Uchida Tatsukuni, en présence des responsables du ministère et des représentants de la société japonaise Toppan, spécialisée dans les services publics numériques.
« L'objectif de cette coopération est de stimuler les investissements japonais dans le secteur numérique en Mauritanie, notamment dans la numérisation des services publics et de la simplification des démarches administratives. Cela contribuera à améliorer la qualité des services offerts aux citoyens et à les rendre plus accessibles », a précisé le ministère du numérique dans un communiqué officiel.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda de transformation numérique 2022-2025 de la Mauritanie, où la modernisation de l’administration publique joue un rôle clé. Il intervient alors que le gouvernement intensifie ses efforts pour développer son infrastructure numérique et rendre les services publics plus efficaces à travers des partenariats. Cette année, le pays a également annoncé des collaborations avec le sultanat d’Oman et le Maroc.
Ce partenariat devrait ouvrir la voie aux entreprises japonaises pour investir dans les infrastructures numériques et les services technologiques en Mauritanie. De plus, la Mauritanie pourra bénéficier de l'expertise japonaise en matière d’e-gouvernance, un domaine dans lequel elle accuse un certain retard. Selon le dernier rapport des Nations unies sur l'administration en ligne, la Mauritanie se classe 165e sur 195 pays, avec un indice de développement de 0,3491, ce qui est en dessous de la moyenne africaine qui est de 0,4247.
Samira Njoya
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L’exécutif ambitionne de placer l’intelligence artificielle au cœur du développement économique multisectoriel du Sénégal. Le 19 septembre, le ministère du Numérique a annoncé un projet visant à réformer le système de formation et à l’adapter aux enjeux croissants liés à l’IA.
Le gouvernement sénégalais intensifie les efforts en faveur du développement de l’intelligence artificielle (IA). Alioune Sall, ministre des Communications, des Télécommunications et du Numérique, a discuté, entre autres, d’un partenariat visant à créer un centre de calcul dédié à l’IA au Sénégal avec Nick Clegg, vice-président de la firme technologique américaine Meta. C’était le mercredi 25 septembre, en marge de la 79e assemblée générale des Nations unies à Washington.
Dans le cadre du New Deal Technologique, le Ministre Alioune SALL a rencontré Nick Clegg, Vice-Président de Meta, ils ont échangé sur les investissements stratégiques dans les infrastructures technologiques, avec un accent particulier sur l’IA pic.twitter.com/d6IzYXpSBw
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) September 25, 2024
Ce centre de calcul permettra de traiter d’importants volumes de données et d’exécuter des algorithmes avancés, accélérant ainsi le développement et l’exécution d’applications IA. Le gouvernement a déjà initié plusieurs projets, comme l’élaboration d’une stratégie nationale pour l’IA. En janvier dernier, l’ancien président, Macky Sall, a dévoilé une feuille de route incluant des actions prioritaires, avec un budget estimé à 7 milliards de francs CFA (11,9 millions $) pour les deux prochaines années.
Le gouvernement sénégalais a fait du numérique un des piliers du développement socioéconomique du pays. Dans ce cadre, l’exécutif voit l’intelligence artificielle comme un « catalyseur du Plan Sénégal Emergent, de l’emploi des jeunes, de la performance de l’économie, de la transformation publique, de la souveraineté et de l’attractivité du Sénégal ». Par ailleurs, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime dans une étude publiée en juillet 2024 que l’IA pourrait accroître l’économie de l’Afrique de 2900 milliards de dollars d’ici à 2030, ce qui équivaut à une augmentation du PIB annuel de 3 %.
Si l’IA a le potentiel de stimuler l’économie du Sénégal, son adoption dans le pays peut être limitée par plusieurs obstacles comme l’accès limité à Internet. Selon DataReportal, le taux de pénétration d’Internet dans le pays était de 60 % pour environ 18 millions d’habitants au début de l’année 2024.
Isaac K. Kassouwi
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Le Maroc aspire à bâtir une société de l'information en intégrant de manière significative les TIC dans tous les secteurs de l'économie d’ici 2030. Pour concrétiser cette vision, une feuille de route stratégique a été élaborée, avec des objectifs précis et des actions concrètes à déployer.
Le mercredi 25 septembre, le Maroc a officiellement dévoilé sa stratégie nationale « Digital Maroc 2030 », une feuille de route ambitieuse visant à transformer le royaume en hub numérique régional et international d’ici 2030. Cette stratégie repose sur deux axes principaux et des objectifs clés pour accélérer le développement économique et social à travers le numérique, tout en renforçant la compétitivité du pays sur la scène mondiale.
Formation et création d’emplois dans le secteur numérique
Un objectif majeur de cette stratégie est la création massive d'emplois dans le secteur numérique. Pour soutenir cette initiative, le gouvernement a prévu un investissement de 11 milliards de dirhams (1,14 milliard de dollars) entre 2024 et 2026. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a précisé que le Maroc ambitionne de former 100 000 jeunes par an dans les métiers du numérique, un bond considérable comparé aux 14 000 formés en 2022. L’objectif est de créer 240 000 emplois dans le secteur numérique d’ici 2030, répondant ainsi aux besoins croissants de compétences.
La numérisation des services publics grâce à l'IA
La numérisation des services publics constitue un autre pilier essentiel de cette stratégie. Le Maroc vise à améliorer son classement mondial dans l’indice des services en ligne des Nations unies, avec l’ambition de passer de la 90e à la 50e place d’ici 2030. Le pays a déjà pris des mesures concrètes en numérisant 600 services publics, dont 300 pour les citoyens, 200 pour les entreprises et 100 pour les administrations. Parallèlement, l'exploitation de l'intelligence artificielle (IA) sera cruciale pour optimiser ces services. Il est prévu l'intégration des solutions basées sur l'IA pour automatiser des processus administratifs, mais aussi pour analyser des données pour anticiper les besoins des usagers et améliorer la qualité des services.
Dynamisation de l’économie numérique et promotion des exportations
La stratégie « Digital Maroc 2030 » met également l’accent sur le développement de l’économie numérique. L’un des objectifs principaux est d’accroître les revenus d’exportation numérique, qui devraient passer de 17,9 milliards de dirhams en 2023 à 40 milliards d’ici 2030. Pour atteindre ces résultats, le Maroc prévoit l’expansion de l’outsourcing, la création de 3 000 start-up d’ici 2030 (dont 1 000 d’ici 2026), ainsi que la réalisation de levées de fonds à hauteur de 7 milliards de dirhams. Le pays ambitionne également de faire émerger une à deux licornes dans cet écosystème, ce qui renforcerait considérablement son attractivité dans le domaine de la technologie et de l’innovation.
Renforcement des infrastructures numériques : 5G et fibre optique
Le développement des infrastructures numériques est un autre axe central de la stratégie. Le Maroc prévoit une couverture nationale en 5G atteignant 70% ainsi que la connexion de 5,6 millions de foyers à la fibre optique. De plus, l'amélioration du réseau Internet dans 1 800 localités rurales fait partie des priorités afin de garantir une transition numérique inclusive et de réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales. Le gouvernement compte également créer un cloud souverain, une infrastructure cruciale pour renforcer l’indépendance technologique du pays et garantir la sécurisation des données nationales.
Partenariats stratégiques et développement de l’offshoring
La mise en œuvre de « Digital Maroc 2030 » a été lancée avec la signature de plusieurs accords de partenariat entre le ministère de la Transition numérique, des établissements publics et des acteurs privés. Parmi ces partenariats figure un contrat-programme pour le développement de l’offshoring, un secteur dans lequel le Maroc souhaite se positionner en tant que leader. D’autres partenariats visent à renforcer l’offre de formation professionnelle dans les métiers du numérique et à attirer davantage d’investissements dans les technologies de l’information. Dans les prochaines années, le pays veut multiplier des partenariats stratégiques dans divers domaines numériques.
La stratégie « Digital Maroc 2030 » représente un véritable tournant pour le pays, qui se donne les moyens de devenir un hub digital incontournable en Afrique et dans le monde. En combinant les efforts en matière de formation, d'infrastructures, de partenariats stratégiques et de développement de l’économie numérique, le Maroc pourrait bien réussir à atteindre ses ambitions.
Samira Njoya
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Les autorités sénégalaises ont lancé le jeudi 19 septembre la 3e édition de la rentrée numérique. Elle s’est déroulée sous le thème « Les évolutions de l'intelligence artificielle face aux défis de l'emploi ».
Bitilokho Ndiaye (photo), directrice de la promotion de l’économie numérique et du partenariat, une entité du ministère de l’Economie numérique et des Télécommunication, a déclaré le jeudi 19 septembre, lors de la 3e édition de la rentrée numérique, que le Sénégal a amorcé sa transition vers l’IA. Selon elle, cette transition ne peut se faire sans une refonte du système de formation national.
« Notre pays a déjà pris le virage de l’IA, mais il est essentiel que nous accélérions ces transitions en nous assurant que personne ne soit laissée pour compte, et cela passe notamment par la refonte de notre système de formation », a indiqué Bitilokho Ndiaye.
L’IA s’impose depuis quelques années comme l’une des technologies phares de la transformation numérique. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) qui cite le programme AI4D Africa, l'Afrique ne représente que 2,5 % du marché mondial de l'intelligence artificielle (IA), mais les applications émergentes pourraient stimuler la croissance économique du continent à hauteur de 2900 milliards $ d'ici 2030.
« Cette révolution, nous ne pouvons pas nous permettre de la manquer car l’IA offre des opportunités inestimables pour améliorer la productivité, innover dans les services publics et répondre à des défis locaux comme l’utilisation des ressources de l’accès universel à des soins de qualité », ajoute Bitilokho Ndiaye.
Adoni Conrad Quenum
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