Le gouvernement ghanéen cherche à accélérer la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. En décembre 2024, l’exécutif a entamé une révision de sa politique des TIC dans l’éducation afin de l’actualiser et de répondre aux nouveaux défis du secteur.
La numérisation de la gestion des ressources foncières est essentielle pour plus d’efficacité. C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Armah-Kofi Buah (photo), ministre des Terres et des Ressources naturelles, le mardi 8 avril, lors d’une visite à la Commission des terres. Le processus, estimé à 165 millions $, vise à transformer un système jugé trop lent, complexe et vulnérable.
« Lors de mes échanges […] avec la direction de la Commission, j’ai appris que 90 % des activités de la Commission sont encore réalisées manuellement. Le système actuel est trop lent, complexe et vulnérable. Je suis convaincu que la numérisation accélérera les processus d’arpentage et de cartographie, facilitera la localisation des terrains, réduira la paperasse et, au final, favorisera la mobilisation des recettes de l’État », a déclaré le ministre.
Cette démarche est appuyée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que la transformation numérique des systèmes d’administration foncière peut apporter des avantages considérables lorsqu’elle est menée de manière responsable. Elle pourrait dynamiser les marchés fonciers, améliorer les recettes gouvernementales liées aux terrains et stimuler la croissance économique grâce à l’innovation. Elle renforcerait également la transparence et l’égalité entre les acteurs, limitant ainsi les risques de corruption.
La numérisation des ressources foncières fait partie des ambitions du gouvernement ghanéen, qui cherche à exploiter les technologies numériques pour soutenir la croissance économique, moderniser les services publics et garantir un accès équitable aux outils numériques. Des projets de numérisation, notamment dans le secteur éducatif, sont également en cours.
Cependant, la mise en œuvre de cette transformation pourrait être freinée par des défis financiers liés à la mobilisation des 165 millions $ nécessaires. « L’infrastructure peut être largement invisible, considérée comme acquise, ou simplement mal comprise par les décideurs clés. Pour être entretenus sur le long terme, les LAS [systèmes d’administration foncière, Ndlr] nécessitent des plans systématiques et unifiés alignés sur les priorités nationales », souligne le rapport « Funding digital transformation of land administration » publié par la FAO en 2022.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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