Il a créé le premier laboratoire d’intelligence artificielle d’Éthiopie. L’environnement technologique qu’il a mis en place dans son pays a déjà suscité de nombreuses vocations. Son entreprise s’est dotée au fil des années une renommée internationale.
Getnet Aseffa est un ingénieur en informatique éthiopien. Il est le fondateur et président-directeur général d’iCog Labs, société de recherche et de développement sur l’Intelligence Artificielle (IA) et la robotique basée à Addis-Abeba.
Il se définit comme « un futuriste, un progressiste rationnel qui est enthousiaste à l’idée de faire une percée dans la capacité des systèmes d’IA à penser, apprendre et créer, et à utiliser des technologies de pointe pour aider à faire avancer l’Afrique vers l’avenir ».
A travers ses services de consultance, Getnet Aseffa propose aux entreprises, organismes publics et privés, de les accompagner dans leur transformation via l’analyse de données basée sur l'apprentissage automatique, la linguistique computationnelle, la vision par ordinateur, les robots mobiles, la robotique cognitive, les architectures cognitives et l'intelligence générale artificielle.
Il fait aussi de la formation de la jeunesse une priorité. iCog Labs Lab a déjà conclu des accords avec 36 universités et est en pourparlers avec 21 autres établissements d'enseignement supérieur à travers le monde pour partager ses connaissances, fédérer la recherche et l’intelligence autour de l’IA.
L’intérêt de Getnet Aseffa pour la technologie est né très jeune. Il a ainsi pris part à divers ateliers, suivi des cours sur Youtube pour développer ses connaissances. Mais sa passion pour l’Intelligence Artificielle se révèle alors qu’il est au collège d’ingénierie de l’université de la défense d’Ethiopie et qu’un ami lui suggère de lire un article du magazine Time. Publié en février 2011, il est du futurologue Ray Kurzweil et s’intitule « 2045 : l'année où l'homme devient immortel ».
« J'étais tellement excité par ce gars. J'ai reçu son livre The Singularity is Near et je n'ai cessé de le lire encore et encore - je l'ai lu trois fois en une semaine. Ce livre a créé une feuille de route du passé vers l'avenir. Dans ses écrits, Kurzweil décrit la croissance exponentielle de la technologie et prédit que nous atteindrons la « singularité » d'ici 2045, le moment où les humains fusionneront avec l'intelligence artificielle, transcendant nos corps et nos cerveaux biologiques », confie-t-il dans un entretien accordé à la plateforme spécialisée What is Emerging.
Deux ans plus tard, Getnet Aseffa fonde iCog Labs qui s’est illustrée par sa programmation des cerveaux moteurs du robot Sophia. Conçue pour tout apprendre en s’habituant au comportement des êtres humains, le robot développé par la société spécialisée dans la robotique, Hanson Robotics, basée à Hong-Kong, a été présenté en 2018 à Addis Abeba.
Melchior Koba
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Conscient de l’indispensabilité du numérique, il aide les jeunes à acquérir des compétences professionnelles dans le secteur. Il souhaite ainsi préparer le plus de ses concitoyens aux nouvelles réalités de l’emploi qui se profile.
Samy Mwamba (photo) est un entrepreneur congolais. Titulaire d’une licence en génie logiciel obtenu en 2017 à l’École supérieure d’informatique Salama au Congo, il est le président-directeur général d’Itot Africa. Fondée en 2017, l’académie de formation numérique propose à travers Okademy divers cours en ligne, notamment la création graphique, le développement informatique, la bureautique.
La start-up qui a commencé comme un forum de discussion sur les nouvelles technologies et l’emploi s’est par la suite ouverte aux prestations de services dans les domaines du développement logiciel, de la communication et du marketing digital ; de recrutement de talents en technologies. À ce jour, Itot Africa revendique la formation de 400 personnes en République démocratique du Congo (RDC) et la création de plus de 60 emplois.
« Nous avons créé Itot Africa en 2016 quand nous étions encore étudiants. Nous voyions plusieurs de nos aînés universitaires achever leurs études et peiner à trouver un emploi même si c’était des gens très brillants. Cela nous a amenés à nous interroger sur les réalités de l’emploi en RDC », a déclaré Samy Mwamba lors d’un entretien accordé à Deutsche Welle. « Quand nous avons découvert qu’il n’y avait vraiment pas d’emploi en RDC, nous avons décidé de nous prendre en charge en créant d’abord une entreprise qui propose des solutions aux populations et aussi de former d’autres personnes aux compétences numériques », explique-t-il.
Samy Mwamba est depuis 2020 chargé des cours en e-commerce et e-business à l’école supérieure de la gouvernance économique et politique (EcoPo) de Lubumbashi. Orateur au TEDxBoulevardMsiri du Congo en décembre 2021, Consultant formateur de start-up pour l’Agence belge de développement (Enabel) de mai à juin 2021 en RDC, il a aussi exercé en tant que consultant en développement des plateformes digitales de l’Oxford Policy Management de septembre à novembre 2021 dans son pays.
Véritable touche-à-tout, le numérique n’est pas le seul secteur dans lequel Samy Mwamba a entrepris. Il est directeur et cofondateur d’une marque de vêtements du nom de JENX. Il a aussi cofondé un centre d’élevage canin dénommé Dark Valley (DAVA).
Melchior Koba
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Bien qu’il n’ait pas fait d’études universitaires en technologie de l’information et de la communication, c’est dans ce domaine qu’il excelle actuellement. Il a su s’entourer pour devenir l’un des acteurs forts de l’écosystème tech du pays.
Le burkinabè Mahamadi Rouamba (photo) est un sociologue et un entrepreneur technologique. Il est le fondateur et président-directeur général de BeoogoLAB. La start-up studio née en 2015 fournit de l’encadrement de croissance et du financement aux projets entrepreneuriaux tech innovants.
« À l’horizon 2025, BeoogoLAB compte être à la base d’au moins une entreprise performante dans chaque secteur clé de l’économie du Burkina Faso. Nous comptons également créer un fonds de développement des entreprises sur la base du retour sur investissement des fonds déjà injectés dans les entreprises », explique Mahamadi Rouamba dans un entretien dans Afric'Innov. « Nous travaillons aussi à consolider notre position en tant que structure d’accompagnement dans l’entrepreneuriat innovant aux niveaux national et régional », poursuit-il.
Titulaire d’un master en sociologie obtenu en 2013 à l’université de Ouagadougou, d’un autre en gestion de projets obtenu la même année à l’université Aube nouvelle du Burkina Faso, et d’un troisième en sciences de gestion obtenu dans la même université privée en 2014, Mahamadi Rouamba s’est fait une place de choix dans le secteur burkinabè de l’innovation numérique.
Consultant en transformation digitale, Mahamadi Rouamba est depuis neuf ans le président-directeur général de Ticanalyse, une société de service en ingénierie informatique qui conçoit, développe et déploie des solutions informatiques. En 2019, il a fondé la fintech Lagfo Super App spécialisée dans la fourniture de services et de technologies financières. Depuis 2020, Mahamadi Rouamba est le président du Réseau des professionnels de l’intelligence économique, de la Fédération burkinabè des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant et de la Fédération burkinabè des fintech.
Mahamadi Rouamba est riche de plusieurs distinctions. Chevalier d’or du mérite burkinabè en 2017, il a été sacré entrepreneur de l’année par un réseau de la diaspora africaine en Europe (ADNE) en 2018, entrepreneur citoyen de la ville la même année par la municipalité de Ouagadougou pour sa contribution au développement de la capitale.
Melchior Koba
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Il a aujourd’hui une dizaine d’années d’expérience dans le soutien à l’entrepreneuriat innovant. Son désir est de la mettre au service de la communauté tech innovante sous-régionale afin de lui permettre de briller davantage.
Sylvère Boussamba (photo) est un innovateur et entrepreneur technologique gabonais. En 2020, il a fondé Start X 241, un incubateur, accélérateur et fonds d’investissement pour start-up technologiques ou entreprises numériques innovantes. À travers cette initiative, il rêve de « créer le plus vaste réseau de distribution des produits et services s’appuyant sur le numérique en Afrique centrale ».
Il explique qu’il a « construit un modèle particulier de partenariat stratégique et financier gagnant-gagnant entre les start-up provenant de l’espace francophone et les structures locales de notre start-up studio. Ce partenariat nous permet de faire collaborer d’excellents entrepreneurs francophones avec d’excellents entrepreneurs gabonais ».
Passionné de numérique et d’innovation, Sylvère Boussamba n’est pas un novice dans le paysage numérique et tech innovant gabonais. En 2013, il a lancé Ogooué Labs qui abrite un espace de coworking, un accélérateur, une école de codage et d’autres événements éducatifs relatifs au numérique au Gabon. En 2018, c’est l’École 241 qui voit le jour pour former aux métiers du numérique et soutenir ainsi l’État, les entreprises dans leur ambition de transformation numérique. Il est aussi cofondateur de Digitech Africa qui développe des solutions technologiques sur mesure.
Son expertise actuelle est le fruit d’une riche carrière professionnelle construite dès 1996 dans diverses entreprises de renom. Il a été chef d’équipe d’applications, puis gestionnaire de soutien aux systèmes d’affaires chez l’opérateur télécoms Zain. Il a travaillé chez Airtel Gabon comme responsable assurance qualité de service, directeur informatique ; il sera ensuite chef des opérations et responsable innovation pour Airtel RDC.
Certifié coach en leadership, enseignant, formateur et conférencier par The John Maxwell Company, Sylvère Boussamba est depuis 2015 un mentor d’affaires de la fondation Tony Elumelu.
Melchior Koba
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Elle cumule plusieurs années d’expérience dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Au cours des six dernières années, elle a fait de la technologie verte son domaine de prédilection.
La Tchadienne Safia Mahamat Youssouf (photo) est la promotrice de Smart Village. Lancée en 2016, l’initiative d’innovation technologique verte — qui fait de la production et de la transformation, puis de l’accompagnement des jeunes, des coopératives et des groupements une priorité — est aujourd’hui structurée autour de trois axes, dont un incubateur Sahel Green Hub, sa ferme expérimentale et son centre de recherche et de développement AgriLab.
Ingénieure en sciences techniques, informatique et en télécoms, diplômée en 2002 à l’Institut supérieur de technologies appliquées de Bamako au Mali, Safia Mahamat Youssouf a figuré parmi les 21 femmes qui font bouger les TIC en Afrique en 2020, selon l'association pour la promotion des femmes pour les TIC « Musodev ».
Elle a démarré sa carrière professionnelle en 2009 chez l’opérateur télécoms Zain Tchad en tant que superviseure du service après-vente. Elle étoffera progressivement son CV et son expertise. Safia Mahamat Youssouf devient, en 2010, chef de produit marketing au sein du groupe Airtel à N’Djamena avant de diriger le projet de modernisation des finances publiques au ministère des Finances et du Budget du Tchad de 2011 à 2014.
En 2015, elle quitte le ministère des Finances et du Budget du Tchad pour rejoindre l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication comme directrice des études et de la planification jusqu’en 2017. Elle prend ensuite la direction de la communication et de la coopération internationale de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) jusqu’en 2018.
Actuellement directrice générale adjointe de l’opérateur de fibre optique SudaChad, Safia Mahamat Youssouf est aussi la directrice de la radiocommunication et de la normalisation de l'Arcep depuis 2018. Elle s’occupe de la gestion des fréquences, des homologations, de la gestion du spectre et des systèmes d’information.
Melchior Koba
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Il connaît bien les difficultés opérationnelles auxquelles plusieurs jeunes étudiants sont souvent confrontés dans leur démarche de mobilité internationale. Il a décidé il y a six ans de leur apporter son expertise.
Titulaire d’un master en comptabilité et finance de l’université catholique d’Afrique centrale au Cameroun et d’un autre en sciences de gestion, avec spécialisation en finance, de la Skema Business School en France, l’entrepreneur camerounais Duplex Éric Kamgang (photo) est co-fondateur et président-directeur général de Studely.
Studely propose un service financier dédié aux étudiants qui désirent rejoindre une université à l’étranger. La société leur facilite les démarches pour l’obtention du visa long séjour depuis le pays d’origine jusqu’à l’intégration dans le pays d’études : justificatif de ressources financières, recherche de logement, ouverture de compte courant, assurances (santé, voyage, habitation).
Duplex Éric Kamgang révèle que l’idée d’une telle entreprise est née de sa propre expérience. « J’étais encore étudiant lorsqu’en 2009, j’ai décroché une admission dans une grande école de commerce à Paris. Pour moi, la France m’ouvrait ses bras et le rêve prenait forme, mais le chemin allait s’avérer encore long : ma demande de visa n’a pas tardé à se transformer en véritable parcours du combattant ».
« En plus d’avoir à démontrer ma motivation, je devais encore prouver mes capacités financières, trouver le bon logement en France, contracter les assurances obligatoires, et ce, en quelques jours, sans assistance, et de fait, je me trouvais obligé de réunir ces solutions-là dans mon pays d’origine, pour le meilleur ou le pire », raconte-t-il.
Aujourd’hui, Studely revendique l’accompagnement de plus de 10 000 étudiants de 65 nationalités différentes dans leur installation en France et en Allemagne. L’entreprise fondée en 2015 est déjà implantée dans une quinzaine de pays africains. Elle a valu à Duplex Éric Kamgang plusieurs distinctions. Il a été lauréat de Digital Africa et du programme Meet Africa en 2017.
Duplex Éric Kamgang a démarré sa carrière professionnelle en 2007 dans le cabinet comptable BACA Consulting au Cameroun ; Il y travaille comme auditeur financier jusqu’en juillet 2008. Il s’envole pour la France en 2010 et rejoint le groupe Total comme contrôleur financier à Paris. Il travaillera ensuite comme analyste de crédit pour le groupe d’assurances suisse Zürich Financial Services, analyste de financement structuré chez EDF Energies Nouvelles.
Melchior Koba
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Il jouit d’une grande et riche expérience professionnelle accumulée dans divers secteurs d’activités. À son actif, diverses initiatives destinées au développement de la jeunesse. Il a su allier son engagement dans le service public à son esprit d’entrepreneur.
Le Tchadien Naïr Abakar (photo) est le directeur général adjoint de l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication (Adetic). Il a été nommé à ce poste en 2021, à 27 ans. Il a pour mission la promotion de l’entrepreneuriat, de l’emploi des jeunes, de la formation, de l’innovation et de la recherche dans le domaine des TIC.
Titulaire d’un master en business intelligence obtenu en 2005 à la CY Tech en France, le jeune homme a commencé à se bâtir une notoriété au Tchad dès 2014. Il y a lancé Darna Tchad, une plateforme web qui référençait et promouvait les bonnes adresses de N’Djamena la capitale et du Tchad (restaurants, hôtels, commerces, transports, services, etc.).
En 2016, il innove encore et lance l’Afrique Campus. Le site web se donnait comme mission de simplifier le processus de pré-inscription dans l’enseignement supérieur et regroupait une multitude de formations post-bac du monde. Son grand intérêt pour la cause étudiante et la jeunesse africaine se traduit en 2016 par l’organisation du premier Salon international de l’étudiant africain.
La carrière professionnelle de Naïr Abakar est riche et atypique. Le jeune homme — à qui la présidence de la République du Tchad et la Fédération internationale de football association (FIFA) ont confié respectivement le titre d’ambassadeur itinérant en 2020 et le rôle de vice-président du Comité de normalisation de la Fédération tchadienne de Football en décembre 2021 — a commencé à travailler en 2008 au sein de Sofitel Tchad où il était chargé de la gestion de l’espace cybercafé. Il rejoint en 2014 les équipes de l’opérateur télécoms Orange en France, en tant que développeur et assistant scrum master. Il y développe la plateforme de crowdsourcing, « Imagine with Orange », qui sert d’intermédiaire entre des porteurs d’idées et la société.
Le jeune homme a été consultant en business intelligence pour la société de conseil aux entreprises Wavestone, puis à Devoteam. En 2017, il a piloté l’organisation du premier Forum panafricain de la jeunesse à N’Djamena. Depuis 2018, il est l’organisateur de la Semaine de la citoyenneté au Tchad et membre du conseil des jeunes de l’Union africaine.
Ses différentes activités lui ont valu diverses distinctions. Lauréat de la deuxième édition des Prix Jeunesse 3535 (2017) récompensant 35 jeunes francophones inspirants âgés de 18 à 35 ans, Naïr Abakar a aussi été parmi les 100 jeunes Africains les plus influents positivement sur le continent noir en 2018 réalisé par Youth’s Africa Organisation. En 2019, il est dans le top 100 des Africains de l’année du New African Magazine.
Pour Naïr Abakar, les différentes activités dans lesquelles il s’est lancé ne visent qu’un seul objectif : participer au développement de sa communauté. « En Afrique, de nombreux jeunes participent activement au développement de leur communauté. J’ai choisi de m’inscrire dans cette voie afin d’apporter ma pierre à la construction d’un continent au visage plus reluisant », déclare-t-il sur sa page LinkedIn.
Melchior Koba
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La jeune data scientist ne jure que par le pouvoir des données. Elle est convaincue que leur exploitation judicieuse peut développer la croissance d’une entreprise. À travers sa jeune entreprise, elle s’attèle à le démontrer dans son pays.
Mama Diagana (photo) est mauritanienne. Après l’obtention de son baccalauréat en 2014, elle s’envole pour le Sénégal où elle obtient trois ans plus tard une licence professionnelle en génie informatique à l’université Gaston Berger. Spécialisée plus tard en data science, elle est cofondatrice de Neotic, avec Athie Mohamed Lamine et Bechir Bâ.
La start-up lancée en juillet 2020 est une agence de communication web et mobile. Elle propose à ses clients diverses solutions pour améliorer leur visibilité et leurs activités, notamment la conception de sites Internet et d’applications web/mobile, l’hébergement, la conception de designs graphiques, l’analyse et la visualisation de données ainsi que l’audiovisuel.
Elle fournit aussi des services en matière d'e-commerce et d’analyse de données aux start-up, PME, ONG en Mauritanie : une marketplace, une boutique en ligne clé en main et un accompagnement en marketing digital et marketing prédictif.
La fondation de Neotic est née d’un constat. « J’ai compris que les commerçants avaient des données qu’ils n’exploitaient pas et qui, pourtant, les aideraient à obtenir une meilleure productivité, à mieux exercer leur métier et à construire une meilleure stratégie », explique Mama Diagana. Pour cette data scientist, Neotic montre « aux gens à quel point les données sont utiles si elles sont bien exploitées ».
L’entreprise de Mama Diagana et de ses collègues a été lauréate de l’Emerging Mediterranean 2021. Elle a obtenu une somme de 5 000 $ et la participation au Sommet Emerging Valley à Marseille. La même année, elle a également pris part au Social and Inclusive Business Camp (SIBC).
La jeune entrepreneure qui a exercé en 2018 comme journaliste pour Slice Up Mauritanie, puis comme commerciale freelance de mars 2019 à novembre 2021, croit que Neotic abrite un grand potentiel qui peut contribuer au développement du commerce et de l’économie en Mauritanie.
Melchior Koba
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Il cumule une vingtaine d’années d’expérience dans la fourniture de services à travers le numérique. À son actif, de nombreuses distinctions et la confiance de milliers de particuliers et de travailleurs indépendants.
Ezana Raswork (photo) est un entrepreneur technologique éthiopien. Il est le fondateur de la place de marché numérique Taskmoby qui met en relation des prestataires de services à domicile et des clients en Éthiopie. Des plombiers, électriciens, électroniciens, peintres, etc. sont disponibles. Ils sont déjà plus de 1 000 enregistrés sur la plateforme pour plus de 1 500 travaux déjà réalisés.
Titulaire d’un bachelor en sciences de gestion et ingénierie de l’université de Stanford, il a lancé le service en 2018 pour répondre à la difficulté des particuliers à trouver des prestataires de qualité. Avec sa start-up, il a suscité l’intérêt de certains fonds d’investissement.
En 2021, Taskmoby a été retenu parmi les 50 start-up bénéficiaires d’un investissement du Google for Start-up Black Founders Fund for Africa, en plus de crédits Google Ads et Google Cloud d’une valeur maximale de 220 000 $. Ezana Raswork évolue dans un marché de services à la personne qui a gagné de la valeur au fil des années grâce au côté pratique apporté par le numérique.
Taskmoby n’est qu’une des expériences entrepreneuriales initiées par Ezana Raswork. En 2010, il a créé Africa 118, une entreprise technologique qui fournit des services de marketing numérique aux petites et moyennes entreprises en Afrique. Un projet qui s’aligne parfaitement avec son expérience professionnelle d’une trentaine d'années dans le marketing.
Il a en effet occupé plusieurs postes à responsabilité dans ce secteur d’activité depuis 1988. Il a débuté chez Procter & Gamble, la multinationale américaine spécialisée dans les biens de consommation courante, comme directeur marketing, avant de rejoindre Fido Solutions en tant que directeur marketing client onze années plus tard. Il a aussi fait une incursion dans le monde de l’édition comme vice-président principal responsable de l'unité d'affaires de l'est du Canada chez Group Publisher, l’éditeur de Montreal Gazette, Ottawa Citizen, Windsor Star.
Ezana Raswork a reçu plusieurs prix pour Taskmoby notamment le prix des start-up d’Afrique de l’Est, le prix de la meilleure entreprise éthiopienne à surveiller en Afrique. Il a aussi remporté le Best of Ecosystem Virtual Startup Pitch Series.
Melchior Koba
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Son expérience personnelle et ses compétences professionnelles sont à l’origine du projet dont l’objectif est de garantir aux apprenants des débouchés certains à la fin de leur cursus. Son action est déjà reconnue par plusieurs acteurs de renom à l’international.
Allier l’apprentissage en présentiel à celle à distance et donner à des milliers d’Africains l’opportunité d’acquérir une formation de qualité, dans un domaine porteur, est l’ambition qu’a réussi à concrétiser le Camerounais Yanick Kemayou (photo). Il est le président-directeur général de l’Edtech Kabakoo Academies qu’il a cofondé en 2019 avec Michèle Traoré.
L’école hybride, qui revendique déjà plus de 12 000 pensionnaires à cette date, forme un réseau d'universités dont la mission est de compenser les failles des structures éducatives actuelles, qui ne permettent pas aux étudiants d'obtenir des emplois décents à la fin de leur cursus.
« J'ai décidé de créer ce réseau d'écoles, car je suis moi-même confronté aux failles des structures éducatives et aux manques de perspectives au Cameroun », explique Yanick Kemayou qui est titulaire d’un doctorat en économie d'entreprise et gestion de l'université de Paderborn en Allemagne.
Chez Kabakoo, l’approche pédagogique est conçue pour que les apprenants acquièrent et développent des compétences en fabrication numérique et en technologies de fabrication distribuée. L’objectif n’est pas de conceptualiser des objets à la pointe de la technologie, mais d’utiliser la technologie à disposition pour répondre à un problème identifié dans l’entourage.
L'apprentissage créatif basé sur des projets et l'intégration des connaissances locales cible l'entrepreneuriat ou l'insertion professionnelle des apprenants. Via son application mobile, Kabakoo permet aux apprenants d’accéder à une diversité de cours dans divers domaines et de bénéficier de l’accompagnement de mentors issus d’entreprises de renom telles que Google, Deloitte, Orange, Oracle. Son modèle innovant d’apprentissage lui a d’ailleurs valu le label « d'école du futur », décerné par le Forum économique mondial de Davos, en décembre 2019.
Kabakoo n’est certainement qu’une étape de sa carrière professionnelle, riche et diversifiée, que Yanick Kemayou a débutée en 2008 chez L'Oréal à Düsseldorf en Allemagne comme assistant chef de produit. Il a ensuite cofondé et dirigé la société de mode Clothing and Lifestyle Start-up à Shanghai en Chine. Il a aussi accordé un grand intérêt à l’enseignement. Il a entre autres été scientifique invité à HEC Paris, assistant de recherche et chef projet de l'université de Paderborn.
Melchior Koba
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Cet ancien banquier a réussi une belle reconversion professionnelle après son retour au pays, après une vingtaine d’années passées aux États-Unis et en France. Aujourd’hui, son investissement a un impact direct sur les populations à travers l’amélioration des soins de santé, la gouvernance publique.
Mountaga Keïta (photo) est un entrepreneur guinéen. Il est le président-directeur général de Tulip Industries Ltd. La société développe des bornes tactiles connectées, destinées à divers secteurs d’activités aussi bien publics que privés. Elle soutient ainsi les efforts de numérisation. Son fondateur affirme que « lorsque l’on digitalise, il n’y a pas de discrimination possible et l’argent arrive directement dans les caisses ».
L’homme d’affaires a commencé à créer Tulip Industries en 2015 de retour en Guinée après vingt-trois années de vie à l’étranger (en France, puis aux États-Unis). Il lance finalement l’entreprise en 2017. En quelques années, la société gagne en crédibilité, ce qui lui vaut le développement de nouveaux produits et la signature de plusieurs contrats.
Mountaga Keita propose déjà trois types de bornes pour le secteur médical en fonction du domaine : cardiologie, thermographie et ultra-son. Début 2020, il décroche un contrat pour doter des hôpitaux de Guinée de ses appareils technologiques. Le bureau local du Programme alimentaire mondial en a aussi fait commande. Au niveau de l’État, diverses administrations publiques se sont aussi intéressées à ses bornes, notamment la commune de Ratoma à Conakry.
Pendant la crise de Covid-19, Mountaga Keïta s’est illustré à travers la conception d’une tablette médicale baptisée Health Scan ; elle est équipée d’une caméra thermique et de capteurs qui mesurent aussi bien la température corporelle que le niveau d’oxygène dans le sang, ainsi que le rythme cardiaque. Les données récoltées facilitent l’identification des symptômes de la Covid-19 et déterminent si l’état d’un individu nécessite son hospitalisation.
Grâce aux innovations de Tulip Industries Ltd, Mountaga Keita a remporté plusieurs distinctions. Il a été le lauréat de la semaine du numérique 2017 en Guinée, reconnu comme l’un des meilleurs innovateurs africains au sommet sur l’innovation en Afrique de Kigali en 2018. La même année, il a reçu le prix mondial de la propriété intellectuelle de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle. En 2019, à l’exposition internationale des inventions de Genève, il décroche la médaille d’or de l’Association française des inventeurs, le prix de l’Association européenne des inventeurs.
Avant son retour au pays, Mountaga Keïta s'est construit une solide expérience professionnelle dans plusieurs institutions financières aux États-Unis. Il a été, entre autres, banquier professionnel sénior chez Bank of America à Washington, D.C.
Melchior Koba
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En six ans d’activités, l’entreprise qui a débuté avec trois employés en enregistre actuellement près d’une centaine. Elle a à son actif plusieurs récompenses et distinctions.
Le Camerounais Idriss Marcial Monthe (photo) est le président-directeur général de CinetPay. La Fintech, fondée en 2016 avec l’Ivoirien Daniel Dindji, a développé une solution de paiement et de transfert d’argent en ligne qui permet aux entreprises et institutions d’Afrique francophone d’accepter les règlements financiers par mobile money, cartes bancaires et autres solutions financières. L’entreprise est basée à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Ingénieur en science informatique, diplômé de l’École nouvelle supérieure d’ingénieurs et de technologie (ENSIT) de Côte d’Ivoire en 2005, Idriss Marcial Monthe explique que CinetPay apporte une solution pratique aux difficultés que rencontrent les « entrepreneurs digitaux à se faire payer, du fait de la dominance des moyens de paiement bancaires en ligne, inadaptés aux réalités du marché africain et de la difficulté d’accéder aux moyens de paiement mobile money ».
Avec pour objectif de couvrir 15 pays francophones d’Afrique à l’horizon 2025, Idriss Martial Monthe a annoncé, en décembre 2021, une levée de fonds de 2,4 millions $ auprès de 4DX Ventures et Flutterwave. Le financement contribuera à la réalisation de son souhait de faire de Cinetpay le premier agrégateur mobile money en Afrique Francophone. La société est déjà présente dans plusieurs marchés, notamment la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Cameroun, le Sénégal, le Mali, la Guinée Conakry, la RDC et le Burkina Faso.
La croissance de CinetPay, Idriss Marcial Monthe indique qu'elle a été soutenue, au début, grâce à des fonds obtenus de la participation à divers programmes et concours. La société a bénéficié entre autres de 5 000 $ et de trois formations en ligne sur l’entrepreneuriat en 2016, grâce au Tony Elumelu Foundation Entrepreneurship Programme. En 2017, elle a gagné 2 000 $ lors du concours Euromena Awards organisé à Abidjan.
Idriss Marcial Monthe a démarré sa carrière professionnelle en 2005 dans la start-up d’e-commerce ivoirienne Cimarket. Il y a travaillé en tant que responsable de la plateforme Internet, mais l’entreprise a fait faillite en 2007. En 2009, avec Daniel Dindji, il a fondé l’entreprise Cinetcore qui a développé un site de vente de nom de domaine en ligne. Responsable Business Unit Veritas et Oracle entre 2015 et 2020 au sein de la SOCITECH, il est depuis septembre 2005 le responsable des clubs Linux et logiciels libres au sein de l’AI3L, une association ivoirienne à but non lucratif qui forme des jeunes aux technologies mobiles.
Melchior Koba
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Pendant ses études en France, il a perçu l’intérêt de la plateforme de covoiturage Blablacar dans l’amélioration des conditions de déplacements des populations. Il a décidé d’investir dans la mobilité afin de reproduire ce succès en Afrique, en tenant compte des réalités locales.
Doctorant en géographie et aménagement, actuellement employé chez l’éditeur de solutions numériques d’écomobilité Transway à Nantes en France, Raynald Ballo (photo) est le fondateur et président-directeur général de Raynis. La start-up basée à Abomey-Calavi au Bénin est spécialisée dans la fourniture de solutions web et l’accompagnement des clients dans la transformation numérique. C’est à travers l’un de ses produits phares, sa solution numérique de mobilité RMobility, que Raynald Ballo s’est fait une place dans l’industrie africaine de la tech.
RMobility, lancée en 2021, est une plateforme de covoiturage, de comotorage, de cotaxi et de cobus, qui met en relation des conducteurs et des passagers qui souhaitent faire un trajet commun, sécurisé et à moindre coût. Elle revendique déjà 10 000 covoitureurs au Bénin et au Togo.
« La super appli RMobility est avant tout l’une des solutions modernes qui s’inscrivent dans la dynamique de la révolution numérique en Afrique. Dans notre contexte, sa particularité est double. D’abord, elle aide à faire des économies, à faire de nouvelles rencontres, à entretenir le lien social entre les membres de la RCommunauté qui sont en majorité des jeunes », explique Raynald Ballo. Le tech entrepreneur souligne que sa solution « permet aussi à la jeunesse d’impacter positivement l’environnement en utilisant son smartphone pour publier ou rechercher des trajets. Cela contribue à réduire les émissions de CO2 ».
Face au succès de RMobility, qui traduit le besoin des usagers pour des solutions de mobilité commune à petit prix, Raynald Ballo a reproduit le concept dans le segment des colis. Raynis a développé et lancé RColis, une plateforme d’acheminement de colis pour la RCommunité. RDigital a aussi vu le jour pour apporter des solutions web et mobiles qui accompagnent les projets des clients.
L’investissement de Raynald Ballo dans la mobilité est le fruit de plusieurs années d’expérience professionnelle dans le secteur. Il a été entre autres ingénieur d’études stationnement au Forum urbain à Bordeaux, puis enquêteur en Gironde pour le cabinet ITEC Etudes, spécialisé dans les enquêtes de transport et de circulation. Il a aussi travaillé à Gondreville comme chargé de mission mobilité et transports au sein de la société créatrice de voyage Prêt à Partir et ingénieur d’études stationnement à Paris chez SARECO, une entreprise de recherche sur le transport et la mobilité.
Melchior Koba
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Après quelques années difficiles pour mettre en œuvre son premier projet, tout s’est emballé dès 2016 pour le jeune entrepreneur qui a multiplié les innovations. A son actif, plusieurs distinctions internationales.
Au Cameroun, le nom d’Arthur Zang s’est fait connaître dans le secteur médical en 2016, lorsque l’innovateur et président-directeur général de la start-up Himore Medical Equipements a démarré la production de son Cardiopad. Il s’agit d’un électrocardiogramme connecté qui se présente sous la forme d’une tablette reliée à des électrodes.
L’outil tactile est doté de plusieurs applications dont l’électrocardiographe qui permet d’enregistrer un examen cardiaque complet sur douze pistes et de stocker le résultat ; l’électrocardioscope qui permet d’enregistrer et d’analyser en temps réel l’activité cardiaque d’un patient ; le cardiodata qui permet de gérer les données issues des différents examens ; la télécardiologie qui permet de transférer les données d’un patient à un spécialiste pour analyse.
Titulaire d’un diplôme d’ingénierie de conception obtenu en 2010 à l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, Arthur Zang a commencé à travailler sur son prototype en 2009. Pour le tech entrepreneur qui a grandi à Mbankomo, une bourgade située à vingtaine de kilomètres de la capitale, l’innovation a été pensée pour répondre au nombre insuffisant de cardiologues à travers le pays et en Afrique, surtout hors des grandes agglomérations.
C’est la somme de 45 000 $ reçue du gouvernement camerounais, il y a sept ans, après avoir remporté le prix du président de la République pour l’excellence dans les sciences et l’innovation en 2015, et aux matériels obtenus de sa participation au concours international, Microsoft Imagination Competition qui lui ont permis de développer ses premières tablettes et de se lancer sur le marché.
En 2021, le Cardiopad équipait déjà 267 formations sanitaires publiques du Cameroun. Des cliniques privées l’ont aussi adopté. L’outil s’est même exporté vers d’autres pays notamment le Gabon. Grâce au Cardiopad, l’ancien ingénieur informatique en chef de l’université catholique d’Afrique centrale (2013 à 2014) a obtenu plusieurs distinctions comme le prix de la Fondation Rolex en 2014, la médaille d’or de l’Africa Prize for Engeneering Innovation en 2016.
Durant la crise de Covid-19, le jeune innovateur s’est encore distingué avec une nouvelle conception, l’Oxynnet. Il s’agit d’une station d’oxygène médical capable de produire de manière continue une concentration d’oxygène pure à 95%, à partir de l’air ambiant. Connecté au réseau électrique d’un hôpital ou à un panneau solaire connecté à une batterie, la station, qui peut être piloté à distance depuis un mobile, permet à chaque centre de santé de produire 60 litres d’oxygène médical par minute et de la fournir à plus de 10 patients de manière simultanée.
Melchior Koba
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