A son actif, une quinzaine d’années d’expérience professionnelle dans plusieurs domaines, notamment le numérique. Les connaissances accumulées aussi bien à Madagascar qu'à l’international lui ont donné envie de soutenir davantage l'entrepreneuriat technologique dans son pays.
Harinjaka Ratozamanana (photo) est un consultant international malgache en nouvelles technologies de l’information et de la communication. Diplômé en droit des arts libéraux et sciences politiques, puis en communication et nouveaux médias à l’université d’Aix-Marseille en France, il est cofondateur d'Hackoragna Cooperative Company.
Hackoragna Cooperative Company est une plateforme de collaboration numérique à Madagascar. Elle regroupe des start-up, des micros, petites et moyennes (MPME) qui développent des solutions technologiques innovantes. Née en 2020 pendant la crise de Covid-19, la coopérative s’est fixé comme ambition de promouvoir le savoir-faire technologique local.
« À travers un modèle coopératif, nous permettons aux entrepreneurs et à nos membres d'améliorer le développement de leurs projets entrepreneuriaux dans un esprit éthique et équitable afin de contribuer à l'amélioration de l'industrie et à la transformation positive de Madagascar », indique la plateforme sur son site web. Harinjaka Ratozamanana renchérit en déclarant que « nous co-créons une économie numérique qui travaille dans l'intérêt du bien commun pour le bénéfice mutuel de tous ».
Très dynamique, Harinjaka Ratozamanana a une longue expérience professionnelle dans divers domaines. Observateur de France 24, il a également été rédacteur pour le réseau de blogueurs Global Voice Online entre 2007 et 2009. En 2008, il travaille pour l’organisation non gouvernementale Fanamby comme web développeur. En 2009, lors des élections présidentielles au Gabon, il est consultant web et nouveaux médias pour plusieurs médias étrangers. En 2011, il devient directeur de la communication pour l’organisation humanitaire Akbaraly Foundation.
Harinjaka Ratozamanana rejoint ensuite le groupement professionnel du tourisme GOTO Madagascar, en tant que consultant web. En 2012, il se lance dans l’entrepreneuriat technologique et cofonde Habaka. L’espace d’innovation qu’il dirige jusqu’en 2016 réunit des acteurs technologiques malgaches qui désirent résoudre des problèmes locaux via des solutions numériques ingénieuses.
En 2015, le gouvernement le sollicite pour son expertise internationale dans le domaine des TIC. Il devient alors conseiller technique au cabinet du ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT). En 2016, il devient assistant à l’Assemblée nationale malgache. L’année suivante, il est nommé directeur du développement du secteur privé au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat.
En juillet 2018, Harinjaka Ratozamanana est réaffecté au MNDPT en tant que chef de bureau, puis secrétaire général jusqu’en février 2019. En septembre 2021, il rejoint IAMTHECODE Foundation, organisation qui souhaite former un million de femmes et de filles au codage informatique d’ici 2030, en tant que conseiller technique associé en éducation.
Melchior Koba
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Déjà à la tête de diverses marques commerciales, l’entrepreneur se projette toujours plus loin. Avec sa solution financière numérique, en particulier, il entrevoit une opportunité d’affaires dans le segment du microcrédit.
Steven Bedi (photo) est le fondateur et président-directeur général de SEAD Group SA. L’Ivoirien a fondé la société qui offre des services de transfert d’argent, d’agro-industrie, de négoce, de communication et d’ingénierie financière en 2016. Elle s’est illustrée en 2018 dans le segment des technologies de l’information et de la communication avec Panelys Cash.
La solution permet le transfert d’argent par simple SMS. Une carte de paiement Visa a aussi été émise, rechargeable par Mobile Money et utilisable partout. Dans un entretien accordé en 2020 à Entrepreneur Corner, l’entrepreneur qui est titulaire d’un diplôme en Management des organisations à l’Institut Remois de Gestion et d’un master en gestion et marketing, obtenu à HEC Abidjan, justifie la création de Panelys Cash par la nécessité de répondre à un besoin.
Selon lui, le désintérêt de la majorité de la population ivoirienne pour les services bancaires résulte du fait qu’ils ne répondent pas à leurs attentes, contrairement au Mobile Money. Il a alors décidé d’unir les deux systèmes.
« Avec Panelys Cash, le consommateur peut non seulement procéder à des transactions interopérateurs, mais peut également recharger sa carte bancaire Visa via son compte Mobile Money, tout en gardant la flexibilité de celle-ci », a-t-il expliqué. Panelys Cash est destiné aux salariés non bancarisés et aux acteurs du secteur informel.
Entrepreneur prolifique, Steven Bedi est aujourd’hui à la tête de plusieurs marques qui font parler d’elles en Côte d’Ivoire, notamment Mayou destinée aux épices. Il a commencé son aventure dans l’entrepreneuriat en 2012, en fondant l’agence de publicité et de communication Afrikadeal Agency. Un investissement réalisé alors qu’il prenait encore ses marques. Durant cette quête, il travaillera chez Agronomix SA, une entreprise d’agronomie en Côte d’Ivoire, de 2014 à 2016. Il y occupera respectivement les fonctions de directeur des Commodités et des Opportunités puis directeur commercial et marketing.
Aujourd’hui, il est le président de Côte d’Ivoire Innovation 20 (Ci20), un collège de 15 entreprises lancé en 2021, dont l’ambition est d’accélérer le développement de l’écosystème entrepreneurial local et favoriser l’émergence de champions ivoiriens.
Melchior Koba
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Après huit années d’expérience professionnelle, il a trouvé le courage de se lancer à son propre compte. Un choix qui semble lui avoir réussi au regard du succès enregistré et de la crédibilité gagnée.
Jean-Louis Mbaka (photo) est un ingénieur en informatique originaire de la République démocratique du Congo. Diplômé de l’université de Bath au Royaume-Uni en 2013, il est le cofondateur et le président-directeur général de Kinshasa Digital. L’agence fondée en 2017 est spécialisée dans le développement web et la communication numérique. Elle propose aux entreprises des solutions numériques afin de booster leurs activités.
Pour ce passionné de numérique, Kinshasa Digital n’est que l’un de ses nombreux investissements dans le domaine. En 2017, Jean-Louis Mbaka a d’abord fondé Youdee, un site web d’annonces immobilières. En 2019, il lance Kinshasa Digital Academy, une branche de l’agence dédiée à la formation.
À travers ce dernier investissement, l’objectif est de transmettre au plus grand nombre des compétences numériques, notamment le développement d’applications web et mobile pour améliorer leurs chances d’insertion professionnelle. La formation dure un an, dont 9 mois à l’académie et 3 mois de stage dans une entreprise en quête de développeurs.
Cette initiative lui a d’ailleurs valu l’intérêt de quelques entreprises de renom comme Vodacom. En avril 2022, la société télécoms a signé un partenariat avec Kinshasa Digital Academy pour la mise en œuvre d’un laboratoire de recherche et d’innovation dans le pays, le Vodacom Digital Lab.
« Dans notre mission de développer du contenu et des applications locales et robustes, le “Vodacom Digital Lab” fournira une plateforme aux apprenants de la Kinshasa Digital Academy et aux développeurs de Kinshasa pour une meilleure compréhension de certains secteurs et leur permettre de développer et tester leurs solutions », déclarait Jean-Louis Mbaka, lors de la signature de l’accord. Le 8 juillet 2022, les deux partenaires ont présenté une plateforme numérique de suivi et de surveillance des malades de la Covid-19, fruit de cette collaboration.
Pour Jean-Louis Mbaka qui a démarré sa carrière professionnelle en 2009 en RD Congo, comme soutien technique chez Entreprise Générale Malta Forrest (EGMF), une société congolaise de génie civil, le numérique a le pouvoir de solutionner de nombreux problèmes. Après son passage au sein de l’entreprise technologique Schlumberger, au Royaume-Uni, de 2010 à 2011 comme ingénieur logiciel, il est recruté chez EGAL SA (Entreprises Générales d’Alimentation et de Logistique) en 2014. C’est durant son séjour au sein de cette entreprise, qu’il quittera en 2019, qu’il se lance dans l’entrepreneuriat en 2017.
Melchior Koba
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L’ingénieur informatique voit dans les TIC une multitude de possibilités professionnelles pour ses concitoyens. À défaut de grands discours, il a choisi les actes pour leur montrer la voie. Il s’est au préalable formé pour mieux les accompagner.
Hamid Khayar Defallah (photo) est le fondateur et président-directeur général de l’incubateur de start-up Chad Innovation. Le Tchadien, ingénieur en système d’information de gestion, a créé en 2018 ce cadre d’échange et d’entrepreneuriat numérique pour permettre aux jeunes de son pays d’aspirer à de meilleures conditions de vie. S’y tiennent des sessions de formation, des discussions, forums pour amener les jeunes à parler de leurs idées, susciter des projets chez eux, les accompagner dans leur concrétisation.
Chad Innovation est né dans l’esprit de Hamid Khayar Defallah en 2014, alors qu’il était chargé de cours à l’université de N’Djamena. Il fait un constat inquiétant. « Tous ces étudiants, à la fin, on n’arrive pas à les insérer. Comment faire pour les absorber ? C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un espace d’innovation où les idées vont se mêler pour que jaillissent des idées novatrices », explique le tech entrepreneur titulaire d’un master en applications informatiques obtenu en 2011 à l’université de Bangalore en Inde.
C’est en 2016, après l’obtention de son certificat en entrepreneuriat à l’université du Texas aux États-Unis, grâce à une bourse, qu’Hamid Khayar Defallah commence à mûrir Chad Innovation qu’il lance officiellement deux ans plus tard. Cofondateur en 2013 de l’entreprise de prestations et de services informatiques Africatech World of Technology, c’est l’expérience professionnelle accumulée au fil des années dans le secteur du numérique qui lui a permis à de devenir lui-même tech entrepreneur et d’orienter par la suite la jeunesse tchadienne sur cette voie aujourd’hui riche d’opportunités.
En 2004, Hamid Khayar Defallah démarre sa carrière professionnelle chez l’opérateur historique Sotel Tchad comme ingénieur réseau junior. Après un stage à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) dès 2008, il rejoint la défunt Office national de radio et télévision (ONRTV) en 2012. Il y officie comme ingénieur de support technique jusqu’en 2015.
La même année, il devient assistant de recherche et responsable informatique au Centre national de recherche et de développement (CNRD) du Tchad. Parallèlement à ces fonctions, il effectue un stage de deux mois au Global Entrepreneurship Network, un réseau d’entrepreneurs, aux États-Unis. Il y apprend comment construire, mettre en œuvre un écosystème start-up. En 2017, lorsqu’il quitte le CNRD il est recruté à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena comme responsable informatique.
Depuis décembre 2020, Hamid Khayar Defallah est le directeur général de l’Agence nationale de transition de l’audiovisuel analogique à l’audiovisuel numérique du Tchad.
Melchior Koba
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Depuis quatre ans, il œuvre pour l’insertion professionnelle des jeunes Djiboutiens dans le domaine de l’innovation, surtout numérique. Sa détermination et ses nombreuses actions lui ont assuré au fil des années une crédibilité au niveau national et international.
Mohamed Guireh Galab (photo) est un entrepreneur djiboutien. Il est le fondateur et président-directeur général de StartUp Factory. Créé en 2018, StartUp Factory forme des entrepreneurs et investit sur des projets innovants, de l’idée à la mise sur le marché. C’est un écosystème d’accélération pour les passionnés de numérique qui veulent faire de leur amour pour les TIC une source de richesse à Djibouti.
Présent dans six villes, StartUp Factory a su convaincre au fil des années divers partenaires publics comme la Caisse populaire d’épargne et de crédit (CPEC), l’Agence nationale de promotion des investissements ou encore le Fonds de développement économique de Djibouti (FDED) pour donner aux jeunes Djiboutiens l’opportunité de voir leurs ambitions entrepreneuriales se concrétiser.
Très engagé dans les questions d’autonomisation économique des jeunes, Mohamed Guireh Galab a cofondé il y a quatre ans le Club des jeunes entrepreneurs djiboutiens (CJED) dont il est le président. À travers ce réseau, il prône l’échange d’expérience, de contacts, le soutien pour créer une chaîne de valeur. « Le CJED octroie la même égalité de chance de créer, reprendre ou développer son entreprise à chaque jeune djiboutien », déclare-t-il.
Président national de la Jeune chambre internationale (JCI) de Djibouti depuis 2012, Mohamed Guireh Galab est également depuis 2019 le directeur pays du Global Entrepreneurship Network, une initiative internationale lancée en 2008 pour construire un écosystème mondial d'entrepreneurs. En 2020, il est désigné ambassadeur de Djibouti à Africalink, une communauté d’entrepreneurs en Afrique et en Europe.
En 2017, Mohamed Guireh Galab a pris part au programme Young African Leaders Initiative (YALI), qui lui a ouvert les portes d'une formation de six semaines à l’université Clark Atlanta sur l’entrepreneuriat et le leadership. En 2021, il est classé parmi les 50 champions africains du numérique par l’Africa Digital Festival.
La première entreprise fondée en 2008 par Mohamed Guireh Galab est Méga Vidéo. La plateforme de vente de films a été lancée pendant qu’il exerçait à l’aéroport international de Djibouti comme ingénieur en maintenance aéronautique.
Melchior Koba
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L’entrepreneur voit dans les technologies de l’information et de la communication un atout pour le développement de son pays et de l’Afrique. Il multiplie les solutions pour répondre au besoin d’efficacité et de rentabilité de plusieurs secteurs d’activités.
Le Congolais Patrick Daudi Faraja (photo) est le président-directeur général de Jofar Group, une entreprise de services numériques qui a déjà à son actif plusieurs logiciels destinés à divers secteurs d’activités.
Parmi ceux-ci figurent la solution de commerce électronique J-Credita, la solution d’identification biométrique de la population et de numérisation des registres et faits d’état civil KodID, l’agrégateur de paiement électronique et de banque mobile Mbongocash, la solution pour la gestion globale de la mobilité J-Smart.
Patrick Daudi Faraja a lancé Jofar Group en 2014 au Kenya sous le nom Jofar Systems Ltd alors qu’il était encore étudiant en deuxième année à l’université Daystar. Lorsqu’il obtient son master en gestion stratégique en 2020, il est déjà à la tête d’une entreprise florissante qu’il a implantée en RD Congo deux années plus tôt pour contribuer à la transformation numérique du pays.
Une seule idée occupe l’esprit de l’entrepreneur : faciliter l’intégration du numérique dans le quotidien des citoyens congolais et des Africains. Il est certain que la technologie a le pouvoir d’améliorer la vie des populations, la gestion économique et la gouvernance publique.
L’innovation qui a le plus mis Patrick Daudi Faraja en lumière en RD Congo et dans le monde est Kodinet. La solution d’identification et de vérification biométrique des citoyens et des documents, créée en 2020 et adoptée par l’administration fiscale du Nord-Kivu.
« Via Kodinet, nous mettons en place une banque des données fiable pour l’administration fiscale et pour les administrés. Par conséquent, la transparence, la fiabilité et la traçabilité dans toutes les transactions de perception des impôts », expliquait Patrick Daudi Faraja lors d’une interview accordée à Congo Sauti en juin 2021. En juin 2022, lors du Forum ID4Africa à Marrakech, le champ d’application de Kodinet a été élargi à la production des passeports.
Le 23 mai, Patrick Daudi Faraja a annoncé de nouveaux investissements à travers l’installation de sa société dans la zone économique spéciale (ZES) de Maluku : la construction d’un centre de données et la construction d’une usine de fabrication de cartes à puce.
Melchior Koba
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Après ses études en Espagne, elle est rentrée pour mettre ses compétences au service du développement de son pays. En 10 ans, elle a gagné en expertise et pris part à plusieurs grands projets technologiques porteurs de croissance sociéconomique.
Olivia Garcia Berniko (photo) est une ingénieure en informatique équato-guinéenne. Diplômée de l’université Carlos III de Madrid, elle y a obtenu un master en génie logiciel en 2012 puis un master en administration des entreprises en 2021. Elle est depuis mars 2016 la directrice technique du GITGE (gestionnaire des infrastructures de télécommunications de Guinée équatoriale).
Le GITGE est l’agence publique qui veille sur l’infrastructure de fibre optique du pays, notamment les câbles sous-marins ACE, Ceiba-1 et Ceiba-2, Ultramar GE, Mandji et South Atlantic Inter Link (SAIL). Il s’assure de l’intégrité des moyens de communication du pays et que les populations aient accès aux services télécoms.
« Mon quotidien est basé sur la gestion de divers projets que nous avons en cours, en plus de gérer le département technique. Je suis également impliqué dans les projets de responsabilité sociale d’entreprise de l’entité, ce qui ajoute une motivation supplémentaire à mon quotidien, car il touche de très près le facteur humain », déclarait Olivia Garcia Berniko lors d’une interview accordée à AhoraEG en 2021.
Il y a dix ans, elle intégrait le GITGE comme technicienne système. Elle y a par la suite gagné la confiance de l’État qui lui a confié des responsabilités de plus en plus grandes. En 2014, elle a été nommée chef de projet et deux ans plus tard elle est promue à la tête de la direction technique de l’entreprise.
Avant le GITGE, Olivia Garcia Berniko a travaillé chez Everis, une société espagnole spécialisée dans la fourniture de solutions commerciales et stratégiques, prestations de développement et de maintenance d’applications technologiques et services d’externalisation.
L’expérience professionnelle accumulée par Olivia Garcia Berniko lui vaut aujourd’hui des invitations à diverses rencontres internationales. Le 29 avril, elle a partagé son expérience et ses opinions dans le domaine de la technologie avec d’autres femmes leaders lors du Congreso internacional mujeres STEM organisé en ligne. Décorée de la médaille de chevalier de l’ordre de l’indépendance de Guinée équatoriale, elle a figuré en 2021 parmi les 50 Digital Champions of Africa de l’Africa Digital Festival.
Melchior Koba
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Conscient de l’augmentation continue du chômage dans son pays, il a décidé de s’impliquer davantage pour le combattre. Il a fait de la formation pratique et de l’accompagnement une solution pérenne.
Samatar Abdi Osman (photo) est docteur en géographie. Diplômé de l’université de Paris 8 en 2017 en géographie, il est le président-directeur général du centre de technologie et de l’innovation pour le développement (CTID).
Le CTID, fondé en 2017, est un incubateur dont le but est l’accompagnement des porteurs d’idées innovantes à fort impact social dans divers secteurs d’activités. Les domaines qu’il veut surtout toucher sont les énergies renouvelables, l’agrobusiness, l’environnement et les services sociaux.
« Nous formons des jeunes au numérique dans l’objectif de créer derrière des projets qui ont un impact social. Le numérique étant juste un moyen et non une fin, l’idée c’est de trouver des solutions pour renforcer l’accès à l’eau, à l'énergie, à l’éducation, etc. [...] de faire en sorte que chaque porteur de projet puisse se lancer dans un domaine précis pour trouver des solutions aux défis sociaux que Djibouti connaît », déclarait Samatar Abdi Osman lors d’une interview accordée à Pressafrik en juin 2022.
En 2021, Samatar et son équipe ont lancé la Horn Digital Academy pour former des codeurs dans les domaines du développement web et de la communication digitale. Représentant du Club 2030 Afrique, un think tank qui s’est fixé comme mission principale de mettre ses compétences au service de l'émergence du continent à horizon 2030, il est aussi le responsable du laboratoire d’analyse et de modélisation des risques naturels du Centre d’étude et de recherche de Djibouti (CERD) depuis 2010.
Le parcours professionnel de Samatar Abdi Osman a commencé au sein du CERD en 2006 en tant qu’expert système d’information géographique. Après avoir enseigné comme vacataire à l’université de Djibouti de 2008 à 2011, il devient consultant du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 2013. Il est consultant pour l’Agence française de développement en 2015 et pour la Banque africaine de développement en 2016.
En juin 2021, il a fait partie des 100 Young Leaders sélectionnés dans la catégorie « Education » par la French African Foundation. Elle récompense les initiatives de personnalités âgées de 28 à 40 ans jouissant d’un « haut potentiel » sur le continent et en Europe.
Melchior Koba
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La jeune femme fait déjà partie des acteurs qui contribuent au développement social en RD Congo. Grâce à la technologie, elle milite pour la sécurité sanitaire des femmes enceintes.
Née à Goma en République démocratique du Congo (RDC), Joséphine Ndeze (photo) est une entrepreneure locale. Diplômée de l’Institut supérieur de programmation et d’analyse, elle y a obtenu une licence en génie logiciel en 2021. Elle est directrice des opérations et cofondatrice d’Uptodate Developers.
Fondée en 2019, Uptodate Developers est une start-up qui fait la promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication en développant des applications mobiles et web destinées à résoudre des problèmes de la communauté.
La société, qui organise également des formations et des concours pour initier le plus grand nombre de personnes à l’utilisation des solutions informatiques, a développé l’application mobile SOS-Mamas. Présentée en 2021 à Paris au salon international du numérique VivaTech 2021 par Joséphine Ndeze, la solution lutte contre la mortalité des femmes enceintes.
L’application est connectée à un bracelet intelligent qui contrôle les signes vitaux de la femme qui le porte et transfère les informations, en temps réel, à un fournisseur de services de santé d’urgence.
Lauréate de la troisième édition de Miss Geek Africa en 2019, elle est depuis la même année ambassadrice du Next Einstein Forum (NEF), une conférence non gouvernementale organisée en Afrique depuis 2013 pour renforcer l’enseignement et la recherche scientifique, mettre en valeur les meilleurs jeunes scientifiques d’Afrique et soutenir un développement mené par la science. En juin 2022, elle s’est vue attribuer le prix « Congo UNITES pour l’espoir » dans la catégorie « Sciences et technologies » pour Uptodate Developers.
Melchior Koba
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Il a aujourd’hui 27 années d’expérience professionnelle au cours desquelles ont mûri ses compétences en gestion de projets TIC. Un parcours qu’il met au service du développement de l’économie numérique sur le continent.
Ibrahim Ba (photo) est un ingénieur mauritanien. Diplômé de l’École des mines de Saint-Étienne en France, titulaire d’un master en marketing technologique, entrepreneuriat et stratégie de l’École de gestion Kellogg de l’université Northwestern aux États-Unis, il est depuis 2021 le directeur des investissements dans les infrastructures de réseaux pour les marchés émergents chez Meta.
Ibrahim Ba est celui qui a conçu et coordonné le déploiement, sur le continent, du câble 2Africa. Ce projet, mené en partenariat avec sept opérateurs télécoms, consiste à dérouler un nouveau système sous-marin de fibre optique autour de l’Afrique d’ici 2024 afin d’améliorer l’accès des populations à un service Internet de qualité et à des prix abordables, qui sont propices également à un plus grand usage des services proposés par l’entreprise.
Ibrahim Ba a rejoint l’entreprise américaine Meta, encore Facebook, en 2016. Il y est alors responsable des partenariats de produits d'infrastructure pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Il était chargé d’améliorer la connectivité et d’attirer de nouvelles personnes en ligne, en particulier dans les régions éloignées. Un défi dans ses cordes, il a été débauché de HIP Consult Inc, un cabinet de conseil en gestion indépendant, spécialisé dans les technologies de l’information et de la communication.
La confiance placée en lui par Meta semble d’ailleurs être la suite logique d’une carrière professionnelle riche dans la gestion et les technologies numériques, qu’il a démarrée en 1994 comme développeur de logiciels chez Captiva, un fournisseur de solutions technologiques. Ibrahim Ba a ensuite travaillé pour l’Argonne National Laboratory, un laboratoire national de recherche scientifique et technique du département américain de l’Énergie, situé à Lemont dans l’Illinois, dès 1997.
En 2000, il devient associé au sein de l’entreprise de services et de conseil en management aux entreprises Oliver Wyman, basée à New York. En 2002, il rejoint Level 3 Communications, devenu Lumen Technologies, entreprise technologique qui propose des solutions hybrides de réseautage, de connectivité cloud et de sécurité à des clients dans le monde entier, en tant que directeur. Il la quittera ensuite en 2006 pour HIP Consult Inc comme vice-président.
Dix ans plus tard, il commence son aventure chez Facebook qui lui vaut de figurer parmi les 100 Africains les plus influents de 2020 et les 50 personnalités qui font l’Afrique numérique en 2021 de Jeune Afrique.
Melchior Koba
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Après le décès de sa mère malade, il a eu l’idée de créer une plateforme d’assurance santé 100 % numérique. Son objectif est de garantir les soins aux parents loin de soi et d’éviter à d’autres personnes de vivre la même triste expérience.
Bertrand Nkengne (photo) est un ingénieur logiciel diplômé de l’université de technologie de Compiègne en France. Également titulaire d’un certificat supérieur en entrepreneuriat et innovation du Babson College aux États-Unis et d’un master dans le même domaine à HEC Paris, il est le président-directeur général d’Izikare.
Fondé en 2018, Izikare met à la disposition de la diaspora africaine une plateforme numérique qui leur permet d’inscrire leurs proches en Afrique à une assurance santé facilement. La société travaille avec plus de 300 professionnels, 500 centres de santé, 300 laboratoires, une multitude de pharmacies en Afrique. La souscription minimale à l’assurance est de 0,50 euro par jour.
« Izikare fournit une carte d’assurance électronique et physique pour vos proches qui sont en Afrique. Cela leur offre la possibilité d’être soigné sans avancer d’argent lorsqu’ils sont malades, en ayant accès à un réseau de professionnels de santé avec qui nous sommes partenaires, dans les hôpitaux, les laboratoires, les cliniques, les pharmacies, mais aussi les opticiens », déclarait Bertrand Nkengne, le fondateur de la société, à Forbes en 2021.
L’idée d’une telle entreprise émane d’une expérience personnelle qu’a vécue Bertrand Nkengne. Sa maman étant malade pendant qu’il était en France, il envoyait de l’argent à ses parents présents au Cameroun pour les soins. Une bonne partie de cet argent a plutôt été utilisée à d’autres fins. Sa maman est décédée.
Pendant la Covid-19, la société de Bertrand Nkengne a fourni gratuitement aux médecins et aux assurés africains une plateforme de soins appelée AlloDocta qui facilite la téléconsultation médicale, la délivrance de carnet de santé numérique et la fourniture d’un système d’ordonnances sécurisées. Avant Izikare, Bertrand Nkengne avait déjà cofondé en 2006 Cyslog, un éditeur de logiciels basé en France.
Melchior Koba
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Avec 10 ans d’expérience professionnelle accumulée à l’étranger au sein de plusieurs entreprises, il retourne à Madagascar plein d'idées de projet. Aujourd’hui à la tête de deux entreprises numériques, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Ranto Andriambololona (photo) est un entrepreneur malgache. Il est le président-directeur général de l’entreprise technologique SmartPredict. Fondée en 2018, la société pilote une plateforme SaaS (logiciel en tant que service) qui permet aux entreprises de créer et de déployer des projets d’intelligence artificielle sans avoir besoin d’une compétence particulière dans le domaine.
Elle a d’ailleurs développé un outil baptisé RetailForecastor qui permet aux entreprises commerciales de prédire leurs ventes et d’optimiser leurs activités en évitant la surproduction et la sous-production.
Après une levée de fonds en 2020, soutenue par Investisseurs & Partenaires Accélération Technologies, Ranto Andriambololona s’est fixé comme ambition de faire de SmartPredict « une véritable licorne africaine, un porte-drapeau du secteur tech africain à travers le monde ».
Avec son équipe, le jeune entrepreneur, titulaire d’un master en communication et réseau obtenu à l’université de Marne-La-Vallée en 2002, prévoit « une série A, fin 2022, et si tout se passe bien, une série B, etc. ».
Avant SmartPredict, Ranto Andriambololona s’est lancé dans l’entrepreneuriat en fondant l’entreprise de services du numérique (ESN) HaiRun Technology en 2018. La société dont il est aussi l’administrateur est spécialisée dans la conception et le développement de solutions web et mobiles sur mesure pour les start-up et entreprises. En 2021, elle employait déjà plus de 120 personnes ; elle vise à « créer une entité locale de 300 à 500 employés et à fédérer des gens compétents sur les enjeux numériques », explique son fondateur.
Le parcours tech entrepreneurial de Ranto Andriambololona est le fruit d’une expérience professionnelle numérique développée depuis 2002 au sein de diverses sociétés. Il a travaillé comme ingénieur système et réseau pour la société de services en ligne Rakuten en France. Chez Boursorama Banque, il a été ingénieur de production en 2003 avant de rejoindre la société éditrice de logiciel Sysload Software en 2005. Il sera chef de produit à Axway de 2015 à 2018 en Arizona aux États-Unis.
Melchior Koba
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Au cours des neuf dernières années, elle n’a cessé de militer à travers ses diverses actions pour une plus grande égalité des genres dans la technologie et le numérique. Les différentes fonctions occupées au sein de la fonction publique n’ont en rien entravé son combat.
La Sénégalaise Bitilokho Ndiaye (photo) est sociologue de formation. Depuis janvier 2020, elle est la directrice de la promotion de l’économie numérique et du partenariat au ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications du Sénégal.
Titulaire d’une maîtrise en sociologie obtenue en 2003 à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal, d’un master international en administration des affaires obtenu en 2009 à l’Institut supérieur de management de Dakar et d’un master professionnel en régulation numérique obtenu en 2020 à l’École supérieure multinationale des télécommunications de Dakar, Bitilokho Ndiaye a longtemps œuvré dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) au Sénégal, surtout dans le volet genre.
Avant sa nomination, elle occupait le poste de conseillère technique en genre du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Économie numérique. Elle a occupé cette fonction entre 2009 et 2020.
Pensant qu'une forte présence des femmes dans le numérique est indispensable à la croissance économique au Sénégal, Bitilokho Ndiaye a soutenu dans une interview accordée à Inspire Afrika que « les femmes représentent 51 % de la population au Sénégal. Si on leur permet de mieux utiliser Internet comme un outil, cela aura une incidence économique ». « Je pense notamment à une grande partie de ces femmes artisanes ou qui produisent de la valeur dans des contrées éloignées du pays. Le numérique serait un moyen efficace de leur permettre de toucher plus de clients, et ainsi d’augmenter leurs chiffres d’affaires, ce qui aurait un impact dans l’économie globale », affirmait-elle.
En 2016, elle fonde l’Association des femmes sénégalaises des TIC (FESTIC), une organisation qui contribue à accélérer la transformation numérique au Sénégal à travers les femmes. Au sein de l’association, dont elle a été la présidente jusqu’en 2020, elle a lancé en 2018 Keur FESTIC, une maison des femmes entrepreneures qui permet de mieux outiller ces dernières aux compétences numériques.
Depuis 2013, Bitilokho Ndiaye pilote un projet appelé « genre et TIC » dont l’objectif est de « réduire la facture numérique du genre, d’intégrer le genre dans les programmes du secteur TIC et de renforcer la présence des femmes dans les postes de responsabilité ». Entre 2007 et 2009, elle a été la directrice de la communication au sein du ministère de l’Information et des Relations avec les institutions.
Melchior Koba
La jeune femme est convaincue que l’Afrique deviendra un lieu de prospérité, de richesse et de dignité humaine pour tous grâce à l’innovation numérique qu’elle promeut. Membre de plusieurs organisations et réseaux, elle ne recule devant aucun défi pour contribuer à la concrétisation de cette vision.
Diplômée en Marketing international à l’école de commerce de l’université de Leeds en Angleterre, où elle a obtenu un master en gestion en 2012, la Nigériane Anna Ekeledo (photo) est depuis 2016 la directrice générale d’AfriLabs. L’organisation fédère 347 centres d’innovation dans 52 pays africains. À travers ce réseau se rencontrent des entrepreneurs, des investisseurs, des entreprises technologiques et les ingénieurs Web/mobiles.
La mission principale d’AfriLabs est de soutenir les hubs technologiques africains. Il fournit du financement, du mentorat, des opportunités de réseautage et plusieurs autres ressources pour renforcer les capacités des entrepreneurs à fort potentiel. Anna Ekeledo a expliqué, dans un entretien accordé à The Guardian, que sa tâche « consiste à superviser efficacement le fonctionnement de l’organisation pour nous assurer que nous réalisons notre mandat envers notre communauté et l’écosystème d’innovation africain ».
« En externe, j’engage plusieurs parties prenantes pour favoriser la collaboration, sensibiliser et financer notre travail et notre communauté de hubs, d’entrepreneurs et d’innovateurs. Je travaille également en étroite collaboration avec le conseil d’administration d’AfriLabs pour m’assurer que nous restons fidèles à notre vision, à notre mission et que nos stratégies sont alignées sur elles », soutenait-elle.
Membre de la task force sur la stratégie numérique de l’Africa Europe Foundation depuis 2020, Anna Ekeledo est aussi la présidente de groupe de travail du Forum e-commerce Afrique, une organisation qui stimule la croissance du commerce électronique en Afrique par la sensibilisation, le développement de la confiance et des capacités de l’industrie. Responsable régionale chargée de l’innovation auprès d’Edtech Hub en Afrique depuis 2019, Anna Ekeledo est également membre du conseil consultatif sur la politique industrielle et la compétitivité au Nigeria.
Avant son immersion dans le monde du réseautage, la jeune femme a travaillé au sein de la Commission nigériane de promotion des investissements en tant que chargée d’investissement adjointe. Elle s’envole ensuite pour l’Angleterre où elle devient ambassadrice de marque pour l’agence de marketing iD Experiential en 2012. En 2013, elle est de retour au Nigeria pour occuper le poste de responsable marketing pour la société de conseil en marketing immobilier et financement hypothécaire Value Chain Project Consultants.
Anna Ekeledo affinera davantage son expérience professionnelle en marketing chez le fabricant de points de vente et de transactions sécurisées, Ingenico SA, et Wild Fusion Digital Center qui est un organisme de formation spécialisé. En 2015, après être devenue consultante du Growth and Employment in States (GEMS), un projet de la Banque mondiale pour accroître la croissance et l’emploi dans les États participants, elle est propulsée l’année suivante à la tête d’AfriLabs. De 2019 à 2022, elle siège au conseil consultatif de Technopolis Group et est reconnue en 2021 comme l’une des 50 personnes les plus influentes au monde.
Melchior Koba
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