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Avec 12 000 lecteurs qui consultent sa bibliothèque virtuelle, Vincent Milewa veut développer la culture de la lecture chez les Kényans. Sa start-up RafuBooks étant en pleine croissance, il veut à court terme séduire une plus grande clientèle dans d’autres pays d’Afrique de l’Est.

Ayant grandi dans une famille peu aisée, Vincent Milewa (photo) utilisait les livres comme feuille de route pour échapper à la pauvreté. A l’école, il s’est passionné pour les œuvres autour du développement personnel et du business. Plus tard, il a suivi une formation en informatique, et a travaillé dans le secteur des télécommunications pendant plus de dix ans, dans la vente et le marketing. Alors qu’il traversait une phase difficile en 2018, il a replongé dans la lecture et a très vite constaté qu’il n’était pas toujours facile d’être en possession de certains livres. De cette expérience est née l’idée d’une bibliothèque virtuelle baptisée RafuBooks.

Pour concrétiser son projet, Vincent Milewa a investi la moitié de son salaire mensuel et a reçu le soutien de sa famille et de ses amis. Il a aussi pu obtenir une partie du financement auprès d’un groupe d’investissement dont il faisait partie, ce qui lui a permis d’entamer son projet dans un espace de bureau avec quelques livres, un site web et trois employés.

« Nous avons subventionné beaucoup de livres pour arriver au niveau où nous sommes maintenant […] Au début, j'avais une petite sélection de livres avec pour objectif principal une livraison rapide, le jour même, à Nairobi. Les gens peuvent commander à 15 heures et être livrés le jour même », explique-t-il.  

Dans un contexte où les librairies ne sont pas aussi répandues que d’autres types d’entreprises, Vincent Milewa utilise les nouvelles technologies afin d’assurer la disponibilité des livres pour de nombreux Kényans. Pour répondre à la demande, il travaille avec des fournisseurs internationaux, mais aussi locaux. Pour lui, « personne ne devrait attendre un livre pendant quatre jours dans la même ville, sauf s'il vient de l'étranger. Comme la nourriture, il doit être livré rapidement ».

RafuBooks a commencé par vendre des romans et des livres d'autoassistance, avant de s'étendre aux textes religieux, aux manuels scolaires et aux livres pour enfants. Près de 150 auteurs locaux y sont répertoriés, avec environ 300 titres. Depuis son lancement en 2018, la bibliothèque virtuelle a traité plus de 15 000 commandes. En 2020, les ventes ont considérablement augmenté à cause du confinement. L’année suivante, la start-up a connu une croissance de 30 %. L'entreprise compte actuellement 12 000 clients enregistrés sur son site web.

Vincent Milewa souligne toutefois que RafuBooks fait face à un défi majeur, notamment l’absence d’une culture de la lecture. D’après lui, l'ensemble des librairies de la capitale Nairobi ne vendent que 20 000 exemplaires de best-sellers. « Le nombre de librairies à Nairobi en dit long et la plupart de ce qu'elles vendent sont des manuels scolaires. La majorité des Kényans lisent pour des raisons académiques, ils ne lisent pas uniquement pour le plaisir », déplore-t-il.

Pour fidéliser ses clients, il propose ses livres avec des cadeaux, une stratégie commerciale qui marche bien selon lui. « Nous avons réalisé que les livres et les cadeaux vont bien ensemble. Aussi, lorsque nous avons envisagé de nous diversifier, nous avons proposé des articles cadeaux tels que du chocolat, du vin et des fleurs. Cela a été une grande expérience d'apprentissage pour nous, et la partie "cadeaux" a été un complément idéal à l'activité livresque », assure-t-il.

Pour l'instant, RafuBooks livre en Ouganda et en Tanzanie, mais la vision de Vincent Milewa pour sa start-up est de devenir l'Amazon de l'Afrique de l'Est et de fournir d'autres catégories de produits que les livres.

Aïsha Moyouzame

Posted On mercredi, 09 mars 2022 14:33 Written by

Au cours des six dernières années, la jeune femme de 28 ans a mûri son projet afin de lui faire gagner en crédibilité. C’est chose faite depuis l’année dernière au regard de l’intérêt qu’il a suscité auprès d’un opérateur télécoms de renom.

Trouver facilement n’importe quel professionnel en un clic, que ce soit un professeur particulier, un électricien, une nounou, un photographe et bien d’autres, est l’objectif que s’est fixé Lady Nancy Nemanzouer Nguie (photo) avec le projet numérique Service Express.

Il s’agit d’un moteur de recherche de professionnels du service au Cameroun qu’elle veut sécurisé. L’idée lui a valu la deuxième place du prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam) 2021, la somme d’1 million FCFA (près de 1500 $) et une incubation de 6 mois au sein de l’incubateur Ecolia Labs.

Service Express a germé dans l’esprit de Lady Nancy Nemanzouer Nguie il y a 6 ans. Alors étudiante en biochimie et résidente d’une cité universitaire, la jeune Camerounaise et ses voisins sont victimes d’une escroquerie de la part d’un électricien. Ils l’avaient contacté à la suite d'une coupure d’énergie qui perdurait depuis une semaine. « Cette mauvaise expérience [...] m'a donné envie de créer un espace où on pourrait en tout temps résoudre ces petits problèmes du quotidien qui peuvent vite devenir de gros obstacles », raconte-t-elle.

Après l’obtention de sa licence en biochimie, Lady Nancy Nemanzouer Nguie va donner une nouvelle orientation à sa vie en 2019 afin d’aller au bout de son idée de service. Elle rejoint l’Ecole supérieure des postes, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (SUP’PTIC) pour une formation en management des télécoms. Elle souhaite en apprendre davantage sur l’univers technologique. « Je voulais me rapprocher plus de ma vocation d'entrepreneur », explique-t-elle.

Avec son rêve à portée de main, renforcée par la reconnaissance que lui a témoigné le jury du Poesam, Lady Nancy Nemanzouer Nguie voit déjà en sa solution une portée plus grande. Elle projette déjà de pousser la plateforme qui regroupe déjà une trentaine de professionnels issus des domaines tels que la plomberie, l’électricité, au niveau continental.

Ruben Tchounyabe

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Posted On mercredi, 09 mars 2022 08:26 Written by

Ingénieur en informatique, son application lui a valu en 2020 une distinction du ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications. Un an plus tard, elle a encore fait l’unanimité face à un jury, cette fois du secteur privé.

Adji Anta Dabo (photo) est une Sénégalaise passionnée par les technologies de l’information et de la communication. Diplômée en informatique, management et entrepreneuriat, la jeune femme a fondé avec des partenaires la start-up Digital Nisa. En 2021, l’une des solutions développée par la jeune pousse,  a savoir Sama Keyittu Juddu, a remporté la troisième récompense du prix Orange de l'entrepreneur social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam).

En wolof,  Sama Keyittu Juddu signifie littéralement « mon extrait de naissance ». La solution numérique se décline en une plateforme sur laquelle les parents peuvent déclarer la naissance de leur enfant. La plateforme est associée à un bracelet fixé au poignet des bébés. Au septième ou huitième jour, le bracelet clignotera pour rappeler aux parents qui n’ont pas encore enregistré la naissance de leur nouveau-né de le faire. La plateforme Sama Keyittu Juddu peut être installée dans les maternités.

Elle « permettra d’enregistrer les naissances et d’envoyer les données à l’état civil, le plus proche pour permettre à chaque enfant d’avoir un bulletin de naissance », indique Adji Anta Dabo. Elle indique que cette sécurisation de l’identité des enfants se fera avec l’appui des conseillères de quartier, des imams ou encore des prêtres.

« L’absence de documents d’identité touche la plupart du temps la petite enfance et ce phénomène viole le droit à la nationalité, le droit à la déclaration de naissance, le droit de prétendre à une protection civile », déplore Adji Anta Dabo qui estime que sa solution permettra de lutter efficacement contre ce fléau.

La jeune ingénieure en informatique a déjà à son actif quelques récompenses. En 2020, elle a remporté la 7e  édition du concours JIGGEN CITIC organisée par le ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications et la somme de 1,5 million FCFA (près de 2500 $) qui s’ajoutent au 3 000 000  du Poesam.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mercredi, 09 mars 2022 07:42 Written by

Titulaire d’un master en environnement et en gestion des déchets, elle s’est démarquée au fil des ans par son engagement en faveur de la planète. Elle souhaite développer l’intérêt d’un plus grand nombre d’Africains sur la question de pollution plastique.

Edith Kouassi (photo) lutte contre les déchets plastiques en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. La jeune femme a mis en place, avec la start-up Ecoplast Innov dont elle est la co-fondatrice en 2020, plusieurs initiatives pour arriver à ses fins. Avec Cityzed, l’une de ses solutions basées sur le numérique, elle a conquis le jury du Prix Orange de l'Entrepreneur Social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam). Elle a reçu à cet effet le 3e prix et une somme d’un million  FCFA (plus de 1500 $).

Cityzed est une application de sensibilisation et de formation des ménages, des collectivités et des entreprises au tri sélectif et à la collecte des déchets, explique l’éco-militante ivoirienne. La solution numérique permet également de localiser à Abidjan les ménages dans lesquels des déchets plastiques et pneumatiques peuvent être récupérés. Elle leur donne même la possibilité de suivre le processus de traitement de ces déchets jusqu’au produit fini afin qu’ils voient comment ils sont valorisés (pavés, granulés, briquettes…).

D’ici quelques années, Edith Kouassi et son équipe voudraient transformer plus de 6 000 tonnes de déchets plastiques par an et produire annuellement environ 5 000 tonnes de produits finis. Ces produits sont d’ailleurs vendus sur Cityzed qui a développé un catalogue à travers lequel les populations peuvent se procurer des produits respectueux de l’environnement pour les projets de construction.

La jeune femme, titulaire d’un master en environnement et en gestion des déchets, explique que Cityzed lui a été inspiré de ses expériences de terrain pendant sa formation. Elle indique « qu’au début, ce n’était pas facile de faire la promotion de ce système de collecte et de tri de déchets, mais actuellement les populations ont réussi à comprendre et même à s’intégrer au projet. Malgré tout, mon entreprise rencontre toujours des difficultés en termes de logistique et de fourniture régulière en électricité ».

Pour son combat contre les déchets plastiques en Côte d’Ivoire, Edith Kouassi a déjà reçu plusieurs distinctions. En 2020, elle a été lauréate du Challenge des 1000 entrepreneurs africains invités à participer au sommet Afrique-France ; le prix de l’entrepreneuriat féminin organisé par la Fondation Bénédicte Jeanine Kacou Diagou (BJKD), le prix Alassane Ouattara du jeune entrepreneur émergent. L’Ivoirienne souhaite maintenant étendre son modèle de recyclage à tout le pays et l’exporter dans la sous-région Afrique de l’Ouest. 

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 08 mars 2022 16:04 Written by

Agée de 30 ans, elle s’est déjà constitué une communauté de clients à force de courage et de détermination. Son ambition est grande au regard des investissements qu’elle souhaite déployer pour satisfaire davantage de consommateurs.

Hawa Bah (photo) est une entrepreneure opérant dans le secteur du e-commerce. Originaire du Mali, elle a mis en place Local Market Bamako, une place de marché en ligne de produits alimentaires africains. Son objectif est de satisfaire la demande en produits alimentaires locaux et des pays voisins, ainsi qu'en produits alimentaires importés, dans la capitale de son pays et ses alentours. Avec son service essentiellement basé sur le web et les réseaux Facebook et WhatsApp, Hawa Bah a remporté le troisième Prix Orange de l'Entrepreneur Social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam) et la somme de 3 000 000 FCFA (5 000 $).

La jeune entrepreneure explique que son activité a deux volets. « Nous faisons dans le cadre de la restauration, la préparation et la livraison de repas (déjeuner) cuisinés aux organisations et particuliers, et aussi la couverture d'événements (service traiteur) […] nous faisons quotidiennement des plats africains : Kedjenou, foutou, tchièp, poisson et poulet braisé, woudjoula, sauce arachide, etc. »

« Dans le cadre de la vente de produits alimentaires, nous distribuons l’attiéké frais, la banane plantain, les fruits de mer et divers aux supermarchés, restaurants et particuliers. Nos plats et produits sont soit livrés par des livreurs aux clients ou soit collectés par eux ou leurs coursiers », explique-t-elle.

Titulaire d’un master 2 en gestion d’entreprise et administration de l'Ecole supérieure des hautes études technologiques et commerciales (HETEC) de Bamako, Hawa Bah s’est lancée dans le monde de l’entrepreneuriat après sa formation. Elle a lancé la page Facebook de Local Market Bamako en juillet 2019.

Aujourd’hui, au regard du succès rencontré, elle souhaite mieux organiser son activité. Elle voudrait doter Local Market Bamako, qui jouit déjà d’un site marchand, d’une application mobile afin de renforcer sa visibilité et faciliter le processus commande/achat aux clients, d’équipements pour proposer des services pour le petit déjeuner et le dîner en plus du déjeuner, d’un local pour abriter les différentes activités, le personnel et assurer le service sur place, d’une chambre froide pour élargir sa gamme de produits et augmenter sa capacité de stockage et de conditionnement. Du haut de ses 30 ans, Hawa Bah rêve grand.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 08 mars 2022 15:21 Written by

Depuis 2012, Zakaria Ghassouli a fortement contribué à la croissance qu’a connu la plateforme de petites annonces Avito.ma au Maroc. Pour l’année 2022, il annonce une offre dédiée aux TPE et PME.

Diplômé en management financier à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, Zakaria Ghassouli (photo) a également mené des recherches en information et technologies à l'université Ryerson au Canada. En 2012, il a rejoint la start-up d’e-commerce Avito.ma en tant que responsable Finances et Administration. Suite à la fusion entre Bikhir et Avito en 2014, il a occupé des fonctions clés dans la start-up, en finance ou encore en tant que directeur Produit et Business Development. En 2016, il est nommé directeur des opérations et de la stratégie, et un an plus tard, il devient le nouveau directeur général d'Avito.ma.

Désormais à la tête de Avito.ma, Zakaria Ghassouli veut en faire la plateforme leader pour les petites annonces au Maroc. En octobre 2020, la start-up a été rachetée par le malaisien Frontier Digital Ventures après 6 ans sous le contrôle du norvégien Adevinta. La nouvelle maison-mère a réalisé un tir groupé, en dépensant 56 millions de dollars australiens (plus de 40 millions de dollars américains), pour l’acquisition d’Avito.ma, du site tunisien de petites annonces Tayara.tn, et du portail d’annonces immobilière colombien Fincaraiz.com.  

« Ça nous permet de continuer d’exécuter notre stratégie et de poursuivre la mission qu’on s’est fixée, c’est-à-dire accompagner les Marocains dans la recherche des meilleures opportunités à chaque étape de leur vie », avait-il affirmé.

Fidèle à ses ambitions de développement, il a annoncé le 6 mars 2022, une nouvelle offre ciblant les TPE et PME. Baptisée avitoboutiques.com, elle a pour but de faciliter la transition des entreprises vers l'espace numérique et d'exposer leurs marques à des millions de clients potentiels. La décision de lancer une plateforme de magasins numériques a été motivée par une augmentation marquée du nombre de magasins créés sur la plateforme Avito.ma en 2022. En plus de cela, avitoboutiques.com fournira des analyses de données pour aider les chefs d’entreprise à prendre de meilleures décisions afin d'améliorer l'expérience client.

Avito.ma revendique plus de 6 millions de visiteurs uniques et plus de 28 millions de visites par mois. Déjà présente dans l'automobile, l'immobilier et l'informatique/multimédia, la nouvelle plateforme avitoboutiques.com va donc permettre à la start-up de toucher d’autres secteurs.

« En tant que première place de marché au Maroc, nous avons décidé d'accompagner les professionnels dans leur transition vers le numérique en leur offrant la possibilité de toucher plus de 8,4 millions de contacts potentiels par mois », a précisé Zakaria Ghassouli.

Aïsha Moyouzame

Posted On mardi, 08 mars 2022 14:02 Written by

Depuis 2019, elle accumule les distinctions qui témoignent de la grande valeur que son engagement revêt aux yeux de divers acteurs publics et privés. La jeune dame ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Graphiste de formation, la jeune Congolaise Winnie Katengwa Nyota (photo) a ajouté au cours de son parcours plusieurs cordes à son arc. L’une d’elles est l’innovation technologique qu’elle associe à sa passion première qu’est le dessin. C’est ce mélange qui lui a d’ailleurs valu en 2021 le 2e Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam) avec son Android Africa.

Il s’agit d’une interface pour smartphone conçue pour s'imprégner de la culture africaine. Les icônes d’accès aux fonctions sont différentes de celles rencontrées sur la majorité des smartphones. Celles-ci  « peuvent informer, elles peuvent aussi passer des informations éducatives et devenir un outil de connaissance à la portée des mains », explique la conceptrice. L’idée derrière Android Africa est d’apporter une plus-value typiquement africaine à l’industrie du mobile à travers des applications embarquées sur plusieurs thématiques comme l’apprentissage des langues africaines, le réseautage qui permet aux personnes de se retrouver selon leur pays d’origine, région, ethnie.

Winnie Katengwa Nyota veut ainsi montrer à ceux-là qui ne connaissent l’Afrique qu’à travers les images de guerre, de famine, d’instabilité politique et de pauvreté véhiculés par les médias étrangers un continent riche dans sa diversité, beau dans ses cultures, sa population dynamique et ouverte à la vie.

Avec son interface Android Africa, Winnie Katengwa Nyota a déjà récolté plusieurs distinctions. En février 2021, à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, elle a été nommée à la deuxième édition de l'initiative 100 jeunes pages d'espoir de Sodeico, dans la thématique « solution par les technologies et innovations pour la création ». Elle a également été lauréate de la Masterclass de l'inventeur et de l'innovateur congolais 2019 organisée par le ministère de l’Industrie en collaboration avec celui de la Recherche scientifique et Innovation technologique.

Muriel Edjo

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Posted On mardi, 08 mars 2022 09:30 Written by

A travers son projet, la jeune malgache veut changer la vie de milliers d’enfants locaux privés du nécessaire pour vivre. Elle fait aussi bien appel au sentiment d'empathie des particuliers que des entreprises.

Diplômée de l’Institut supérieur de la communication, des affaires et du management (ISCAM), Rakotondranahy Sero Mirana (photo) s’est démarquée l’année dernière dans son pays à travers son projet AHIA (Andeha Hianatra Izahay Ankizy) qui veut dire « apprenons aux enfants » en malgache. Il joint l’innovation technologique à l’action caritative. La jeune dame s’est fixée comme objectif de combattre la malnutrition, le travail et la maltraitance des enfants, de contribuer à l’augmentation du taux de scolarisation et d'alphabétisation à Madagascar.

Selon ses explications, AHIA est une plateforme de « crowdfunding qui est spécialisée dans la donation afin de soutenir les enfants défavorisés de Madagascar et leur permettre de jouir de leurs droits fondamentaux. Les donateurs sollicités sont les citoyens malgaches, les entreprises voulant améliorer le problème de l'éducation à Madagascar ». Les donations peuvent aussi être de l’alimentation, de l’habillement et des fournitures scolaires.

Sur sa plateforme web, AHIA sensibilise les citoyens sur la situation précaire dans laquelle vivent de nombreux enfants et présente le montant dont chacun a besoin pour vivre mieux. Il est possible de parrainer un enfant à qui sera envoyée de l’aide. L’envoi de dons se fait par divers outils de paiement comme MVola, Orange Money, Airtel Money, carte Visa, PayPal aussi bien à Madagascar qu’à l'étranger. Ces fonds sont destinés à acquérir les ressources alimentaires ou à couvrir les besoins scolaires dont l’enfant a besoin. AHIA a pour objectif de couvrir trois régions par an en 5 ans pour favoriser l’ouverture du programme caritatif dans toutes les provinces.

L’année dernière, Rakotondranahy Sero Mirana  a participé au Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam) avec son projet AHIA. Elle a décroché la première place au regard du fort impact social de son idée. Le projet a reçu une récompense de 2,5 millions d’ariarys (625 $) et a bénéficié d’un accompagnement technique et commercial de la part d’Orange Madagascar.

Muriel Edjo

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Posted On mardi, 08 mars 2022 08:55 Written by

Si les femmes africaines se démarquent progressivement dans les sciences et les technologies, elles y sont encore sous-représentées. Baratang Miya s'est donné pour mission de changer la donne avec son organisation GirlHype.

Depuis pratiquement 20 ans, Baratang Miya (photo) encourage les femmes et les jeunes filles sous-représentées dans le domaine des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques à faire carrière dans les secteurs technologiques. En 2003, elle a fondé GirlHype, une organisation qui leur permet de se connecter au monde numérique. Celle qui se démarque dans l’écosystème tech, en Afrique du Sud, a eu l’opportunité de renforcer ses compétences en codage dans la Silicon Valley aux Etats-Unis après avoir été sélectionnée par le programme TechWomen.

L’idée de GirlHype est née d’une expérience personnelle de Baratang Miya. Lorsqu’elle étudiait à l’université, elle n’avait encore aucune connaissance en matière d’Internet. Avec l’aide d’une de ses connaissances, elle a appris à utiliser Internet et s’est résolue d’en faire sa mission.

« Cela a changé ma vie à un niveau dont je n'aurais jamais pu rêver, et m'a même permis d'accéder à la politique en prenant la parole sur des plateformes telles que les Nations unies », a-t-elle affirmé.

GirlHype combine cours théoriques et expériences pratiques dans le domaine de l’informatique. L’organisation offre aux filles et aux jeunes femmes l'occasion de participer, de développer des compétences techniques et des aptitudes sociales nécessaires, pour s'impliquer pleinement dans le nouveau marché du travail du 21e siècle et dans l'enseignement supérieur. Son objectif, remédier à l'inégalité de genre en ce qui concerne l'accès aux opportunités et aux compétences numériques.

Le travail de Baratang Miya a suscité l’attention d’organisations internationales, et l’entrepreneure compte désormais parmi ses partenaires des structures comme UN Women, Mozilla, TechWomen, Silicon Cape et Technovation. En décembre 2021, elle a assisté au Forum sur la gouvernance de l'Internet organisé par les Nations unies ; une occasion pour elle de faire part de sa vision : les femmes africaines doivent participer à la prise de décision. « Il est grand temps que les Nations unies prennent l'initiative de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, en particulier les femmes et les filles », a-t-elle soutenu.

Pour elle, les filles et les femmes africaines devraient être à l'origine des solutions technologiques mondiales qui seront utilisées par leurs communautés. « Nous nous engageons à préparer chacune de nos étudiantes à trouver des solutions aux problèmes, à devenir des leaders collaboratives et des entrepreneures innovantes de demain », a-t-elle insisté.

Aïsha Moyouzame

Posted On vendredi, 04 mars 2022 12:55 Written by

A l’ère du digital, les entrepreneurs repoussent les limites pour faciliter la vie des populations en exploitant les nouvelles technologies. En RDC, Pascal Kanik veut rendre l’enseignement accessible à travers sa plateforme Schoolap, qu’il ambitionne d’étendre à d’autres pays africains.

Alors qu’il travaillait pour l’entreprise de téléphonie Vodacom, le Congolais Pascal Kanik a décidé de quitter son emploi pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en 2017. Aux côtés de Guy-José Leta, il a cofondé Schoolap, une plateforme numérique qui met en relation les enseignants, les parents et les élèves avec un contenu pédagogique certifié. L’idée de mettre en place cet outil est née lorsqu’il effectuait une mission en province pour l’installation d’un réseau en télécommunications suivie d’une mission de sensibilisation sur le développement durable.

« Mais, j’avais trouvé des enseignants qui ne savent pas ce que c’est que le développement durable. Je me suis alors demandé comment ils vont enseigner aux élèves ce qu’eux-mêmes enseignants ne maîtrisent pas », relate-t-il.

Il a développé une plateforme digitale permettant aux utilisateurs de se connecter gratuitement et d’avoir accès à des cours qui peuvent être téléchargés sur n’importe quel terminal. Schoolap incorpore aussi une tablette pour les personnes désirant l’acquérir. Les cours disponibles répondent aux critères et exigences du ministère de l’Education nationale. « Il y a même des cours en langage de signes pour les sourds-muets et des dessins animés pour les plus petits », ajoute-t-il.

Le créateur de Schoolap a décroché plusieurs prix internationaux pour son innovation, et a même vendu le concept aux Seychelles. En avril 2019, Schoolap a remporté le prix de la meilleure plateforme d'éducation en ligne aux Seedstars, un concours de création d'entreprise axé sur les marchés émergents. La même année, l’entrepreneur a conclu un accord de financement avec CFC, et a ensuite levé 500 000 dollars auprès du groupe international Eutelsat, ce qui a accéléré sa pénétration sur le marché congolais.

A la faveur de la fermeture des classes due à la pandémie de la Covid-19, Schoolap a connu un succès croissant. Selon Pascal Kanik, la plateforme totalise déjà plus de 20 300 contenus pédagogiques, un réseau de plus de 6 000 écoles, 1 900 000 étudiants, 105 000 enseignants, 6 provinces de la RDC, ainsi que 7 produits dans son offre. A long terme, il ambitionne de desservir 28 000 écoles et de conquérir de nouveaux marchés.

La récente mise en place d’un crédit bancaire adapté avec RawBank, principale enseigne bancaire du pays, va permettre la livraison de plus de 10 000 tablettes d’ici à la fin de cette année, soit bien plus que les 500 tablettes écoulées mensuellement au début de sa commercialisation en 2021. 

Aïsha Moyouzame

Posted On mercredi, 02 mars 2022 16:24 Written by
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