Avoir des compétences numériques est désormais un atout pour attirer l’attention des entreprises ou s’auto-employer. Plusieurs initiatives privées de formation l’ont comprise et proposent, à cet effet, des formations abordables aux jeunes, là où les offres des États sont parfois onéreuses et élitistes.
L’incubateur de start-up « Ose ton emploi » basé à Conakry a officiellement lancé, samedi 28 mai, son nouvel espace numérique dénommée « Sanku Lab ». Financé à hauteur de 55 000 euros par la fondation Orange Guinée, il a pour vocation la formation aux métiers des TIC, notamment la création et la fabrication numériques.
2 100 personnes bénéficieront de la formation de Sanku Lab. Elles pourront prototyper et fabriquer divers objets dans les prochaines années. L’espace met à la disposition des apprenants des outils tels que des ordinateurs portables, une imprimante 3D, une découpe laser vinyle, une presse à chaud, de l’outillage électronique, des brodeuses numériques…
Sanku Lab sera au cœur des activités et programmes d’accompagnement « d'Ose ton emploi », a déclaré son fondateur Danda Diallo. Youssouf Boundou Sylla, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, a apprécié l’initiative. Il a affirmé que « ces types d’incubateurs sont de véritables vecteurs de développement ».
L’incubateur « Ose ton emploi », créé en 2018, s’est fixé comme objectif l’accompagnement des jeunes entreprises porteuses de projets innovants. Avec plusieurs start-up incubées, il fait partie du réseau Afric’Innov qui rassemble de nombreux incubateurs africains. « Ose ton empfaloi » joue un rôle révélateur de nouveaux talents pour les jeunes en décrochage afin de permettre leur réinsertion professionnelle.
La représentante de la société Orange Guinée a expliqué que « vu la place que le numérique a dans ce monde, nous appuyons ces outils numériques pour faire en sorte que ces jeunes puissent se les approprier, découvrir des passions, se révéler, mettre en contribution toutes leurs créativités pour ensuite se former, créer des start-up, grandir, se lancer sur le marché et avoir une autonomie assurée ».
Ruben Tchounyabe
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Le gouvernement nigérien multiplie les actions fortes pour faire des TIC un moteur du développement. Dans son parcours de transformation numérique, il bénéficie de l’accompagnement de partenaires internationaux qui déploient des outils en faveur de diverses couches de la population.
Le ministre de l’Élevage du Niger a décidé de mettre l’innovation numérique à la disposition des agriculteurs et éleveurs pour améliorer leur production et garantir leur croissance. Samedi 28 mai, il a lancé à cet effet le projet d’innovations digitales pour les agro-pasteurs (IDAN). 35 000 exploitants agricoles et pastoraux, dont 15 % de femmes et de jeunes des régions de Dosso, Tahoua et Tillabéri, sont visés. Pendant trois ans, ils s’appuieront sur une offre intégrée de solutions numériques pour augmenter leurs revenus de 10 %.
Le projet IDAN aidera les agro-pasteurs à la prise de décision éclairée quotidienne pour assurer leur subsistance. « Il s’agit du choix d’acheter des intrants ou pas, du prix auquel vendre leurs lait, peaux, bétail, céréales et légumes, mais aussi des décisions quand et vers où migrer avec leurs troupeaux », a déclaré Paul Tholen, l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Niger.
Selon le diplomate, les besoins d’information des agro-pasteurs trouveront des réponses à travers deux innovations. Un marché virtuel où proposer leurs produits et un centre d’appel où obtenir des données géo-satellitaires et des conseils sur leur production.
Le projet IDAN est mis en œuvre depuis le 1er avril 2021 par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV). Il est financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Niger à hauteur de plus de 3 milliards FCFA (4,9 millions $). Son lancement fait suite à la validation en mars 2022 de trois études commandées pour jauger son impact économique et social sur les populations cibles.
Tidjani Idrissa Abdoulkadri (photo), le ministre de l’Élevage, s’est réjoui du lancement de cette initiative qui soutient les efforts du gouvernement nigérien dans sa lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Ruben Tchounyabe
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Les technologies de l’information et de la communication ont démontré leur pouvoir transformateur dans plusieurs secteurs stratégiques en Afrique. La Santé en fait partie. Les nouvelles technologies, plus pointues, offrent aux populations l’opportunité d’anticiper des maux encore latents.
La HealthTech 54gene, spécialisée dans la biotechnologie, va aider le Sénégal à mettre en oeuvre la médecine génomique pour une meilleure compréhension des maladies héréditaires et un meilleur suivi médical des populations. Un protocole d’accord a été signé à cet effet, mardi 24 mai, à Dakar avec l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS), le service de génétique humaine de la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odonto-stomatologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Ce partenariat débutera par l’étude SEN-GENOME qui a pour objectif de caractériser la diversité génétique des populations sénégalaises. Cette étude innovante recrutera des participants appartenant aux principaux groupes ethnolinguistiques du pays. SEN-GENOME permettra de retracer l’histoire des populations sénégalaises et d’identifier des facteurs génétiques de risque aux maladies telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, certaines maladies infectieuses et les maladies génétiques rares. Elle débutera en juillet 2022 avec les premiers résultats attendus en décembre 2023.
Selon le professeur Aynina Cisse, représentant de l’ANSTS, l’idée de SEN-GENOME « a germé, suite à la constatation faite par les chercheurs que la séquence de référence du “génome humain” actuellement utilisée ne reflète pas la diversité génétique des populations africaines en général et sénégalaises en particulier ».
Pour le professeur Rokhaya Ndiaye Diallo, chef du service de génétique humaine, « la médecine du futur dépendra du patrimoine génétique (ADN) de chaque individu. Le projet SEN-GENOME, premier du genre en Afrique noire francophone, a pour but d’initier un plan de médecine génomique au Sénégal ».
L’objectif de SEN-GENOME est d’établir un génome de référence sénégalais reflétant la diversité génétique des populations. Ce génome sera utilisé pour asseoir une médecine personnalisée afin d’améliorer le diagnostic, le pronostic, le traitement et la prévention des maladies les plus courantes. Ce qui permettra également aux anthropologues de mieux cerner l’histoire socio-culturelle des communautés.
Le docteur Abasi Ene-Obong, président-directeur général de 54gene, a affirmé que « les Africains représentent la population la plus diversifiée sur le plan génétique, mais sont faiblement représentés dans les bases de données génomiques internationales. SEN-GENOME participera à combler ce gap et permettra au Sénégal de faire progresser la pratique de la médecine de précision ».
Muriel Edjo
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Le carnet médical en papier n’en a plus pour longtemps dans les centres de santé au Rwanda. Le gouvernement qui a entamé la modernisation des hôpitaux pour améliorer la prise en charge des patients est déterminé à l’achever au plus tôt.
Le Rwanda s’engage à numériser entièrement son système de santé d’ici 2024. Le projet y relatif a été annoncé par le secrétaire permanent du ministère de la Santé, Zachee Iyakaremye (photo), à l’ouverture de la deuxième édition du Symposium sur la recherche et les politiques en santé, qui s’est tenue du mardi 26 au mercredi 27 mai sous le thème « Solutions numériques et pratiques innovantes pour une meilleure santé ». L’objectif est d’avoir une identité pour chaque patient.
« Le plan d’action est d’avoir toutes les informations sur les patients en un seul endroit et de les numériser, afin que nous supprimions complètement la paperasse », a expliqué Zachee Iyakaremye. La numérisation se fera en combinant l’identification nationale personnelle avec l’identification médicale afin qu’un patient puisse avoir un numéro d’identification, qu’il peut utiliser pour obtenir un traitement dans n’importe quel établissement de santé du pays. Le projet, dans sa phase initiale, s’élève à 12 millions $. Le coût total est estimé à 35 milliards de francs rwandais (34,3 millions $).
Le projet de numérisation du système de santé s’aligne sur le plan stratégique One Health II (2019-2024). Au Rwanda, les patients qui se rendent dans les centres de santé sont encore tenus de se munir d’un carnet médical en papier, alors que plus de 400 établissements de santé sur les 513 disposent d’ordinateurs à même d’entrer les données des patients. Le gouvernement a certes lancé le processus de saisie des données médicales des patients au niveau des hôpitaux de district, régionaux et de référence, mais les installations de stockage débordent de carnets médicaux en attente de numérisation.
Selon Jean Baptiste Byiringiro, directeur du numérique au ministère de la Santé, le passage au numérique rencontre quelques difficultés, précisément dans la transmission des données de santé aux services de santé de base, mais la dynamique numérique résoudra certains problèmes actuels. Il a annoncé l’arrivée prochaine de l’infrastructure qui devra opérer la numérisation, ainsi que la construction d’un cloud de données et l’installation d’équipements, de même que la formation du personnel.
Ruben Tchounyabe
Les deux pays ont l’ambition d’améliorer les conditions de vie de leurs populations respectives grâce au haut débit à petit prix qui offre de multiples opportunités économiques et sociales. C’est l’engagement pris lors du démarrage de ce chantier en 2020.
Le Congo et le Cameroun sont officiellement interconnectés par fibre optique. Le réseau qui matérialise cette collaboration numérique des deux États a été réceptionné le jeudi 26 mai à Ouesso, à 870 kilomètres au nord de Brazzaville, par le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo, Léon Juste Ibombo (photo, au centre).
Il a expliqué que la fibre optique Congo-Cameroun dispensera les deux pays d’un emprunt futur des routes numériques internationales pour accéder à Internet. C’est de l’argent qui sera économisé par les pouvoirs publics pour un débit Internet plus rapide grâce au trafic qui demeure au niveau local. Le coût de la connectivité à haut débit sera également plus abordable pour les populations.
Grâce à une connectivité plus rapide et à petit prix, les populations congolaises et camerounaises pourront accéder aux différentes opportunités qu’offre le haut débit, notamment les services publics en ligne, l’accès à plus d’information et de connaissances, etc. Ce sont des millions de personnes qui ne seront plus exclues numériquement et pourront prendre part à la nouvelle économie.
Le réseau d’interconnexion par fibre optique Congo-Cameroun, long de 347 km et d’un coût de plus de 6,7 milliards FCFA (11 millions USD), est une composante du projet Central Africa Backbone (CAB) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont objectif est la création d’un environnement propice à l’éclosion de l’économie numérique dans la sous-région. Il a été financé par la Banque africaine de développement (BAD).
Après le Cameroun, le Congo prépare la finalisation de son interconnexion par fibre optique avec la Centrafrique lancée en même temps que le chantier le reliant au Cameroun. Elle est intégrée dans le budget 2022 adopté en mars dernier par la coordination du projet CAB au Congo.
Ruben Tchounyabe
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La pandémie de Covid-19 a nui à l’apprentissage pendant plusieurs mois en Afrique. La faible préparation des systèmes locaux d’enseignement y a contribué pour beaucoup. Les initiatives se multiplient pour que pareille situation ne survienne plus en cas de nouvelle crise.
La South African Broadband Education Networks (SABEN) annonce la connexion de 256 campus de collèges d’enseignement technique et professionnel (TVET) au haut débit en Afrique du Sud. À travers cette initiative démarrée en 2020 dans le cadre du « The TVET Campus Connection Programme (TCCP) », l’organisation non gouvernementale a doté lesdits établissements d’apprentissage d’une bande passante atteignant 200 mégabits par seconde.
Helga Watkin, la cheffe du projet chez SABEN, a expliqué que « la connectivité Internet à haut débit est essentielle pour l'enseignement et l'apprentissage ». Elle a affirmé que la connectivité a déjà permis à plusieurs établissements de proposer plus facilement des cours en ligne à leurs apprenants et de réduire leurs dépenses mensuelles.
C’est au total 283 campus de 48 collèges d’enseignement technique et professionnel que SABEN doit connecter à la dorsale du Réseau national sud-africain de recherche et d'éducation (SANReN) d'ici la fin de l'année.
En plus de leur fournir de la connectivité, l’ONG se chargera également de la maintenance et du soutien des systèmes de gestion de l'apprentissage, de la voix sur IP et de la vidéoconférence dans les campus de certaines des régions les plus reculées d'Afrique du Sud.
En Afrique du Sud, de nombreux collèges d’enseignement technique et professionnel sont fréquentés par des jeunes souvent confrontés à de nombreux défis sociaux et d'apprentissage. Lors de la pandémie de Covid-19, ces apprenants ont souffert des mesures restrictives imposées par le gouvernement et n’ont pu continuer à suivre leurs cours régulièrement. De plus, dans les quelques établissements qui ont pu se connecter, l'apprentissage en ligne s’est souvent heurté aux limites d’une connectivité qui ne supporte pas la connexion simultanée d’un grand nombre d’élèves.
Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science et de l'Innovation, Dr Blade Nzimande, a lui-même reconnu il y a quelques jours que les problèmes de connectivité Internet et de lenteur de l'accès aux ressources d'apprentissage font partie des principaux défis qui ont compromis la qualité de l'éducation pendant la pandémie.
Ruben Tchounyabe
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La cybercriminalité a pris des proportions inquiétantes au Cameroun. Les actes répréhensibles perpétrés sur le territoire national ne sont pas toujours du fait de criminels locaux. Les autorités ont décidé d’aborder ce défi sous un angle mondial.
Le président de la République du Cameroun Paul Biya a signé, lundi 23 mai, un décret autorisant l’adhésion du Cameroun à la Convention de Budapest (Hongrie) sur la cybercriminalité. Ce traité international rédigé par le Conseil de l’Europe, signé en novembre 2001 et entré en vigueur le 1er juillet 2004, est consacré à la lutte contre les crimes informatiques et les crimes sur Internet, y compris la pornographie infantile, l'atteinte au droit d'auteur et le discours de haine.
Il vient surtout consacrer la coopération internationale en matière de lutte contre les nouvelles menaces qui se multiplient sur les systèmes d’information et Internet. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), 3 105 plaintes relatives à la cybercriminalité, plus de 5 000 faux comptes sur les réseaux sociaux et sept attaques sur les sites web des administrations publiques ont été enregistrés en 2021 au Cameroun. La même année, l’Antic a évalué à 12,2 milliards FCFA (20 000 000 $) les pertes financières dues aux intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées.
L’autorisation d’adhésion signée par le chef de l’État intervient après l’adoption par l’Assemblée nationale du Cameroun, le 27 avril dernier, d’une loi l’autorisant à le faire. Les questions de sécurité sur les réseaux et la protection des données à caractère personnel sont au cœur d’une réflexion sur le continent. De nombreuses rencontres internationales se sont déjà tenues sur ces deux sujets depuis le début de l’année et d’autres sont annoncées. La mobilisation continue des secteurs public et privé qui s’observe témoigne de l’importance de la question, alors que l’Afrique a repris sa transformation numérique de plus belle.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (photo), a affirmé que l’adhésion du Cameroun à cette convention permettra au pays de renforcer son dispositif légal de protection de son cyberespace qui s’est enrichi, le 12 décembre 2010, de la loi relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Elle a ajouté que la convention contribuera à la mise en œuvre d’un cadre répressif plus ferme et aidera les juges à mieux identifier et sanctionner les actes de cybercriminalité.
Ruben Tchounyabe
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La 5G prend progressivement ses marques sur le continent. Il lui est attribué de nouveaux usages révolutionnaires en matière de débit. De nombreux acteurs aussi bien publics que privés réfléchissent déjà sur la préparation de la jeunesse africaine aux innovations adaptées à cette technologie.
Le nouvel incubateur d’entreprises camerounais Boris Bison Youth Empowerment Business Incubator (BB Incubator) a annoncé, mardi 24 mai, la signature d’un protocole d'accord avec l’éditeur panafricain de jeux vidéo Ludique Works et le réseau finlandais d'accélérateurs d'apprentissage technologique Start North. Ensemble, ils ont l’ambition de déployer des espaces technologiques 5G d'apprentissage baptisés « 5G Mokki Tech Spaces » à travers l’Afrique.
« Notre objectif est un réseau spatial technologique panafricain qui relie le continent africain à l’Europe et au reste du monde, favorisant l’apprentissage et l’adoption de la technologie, le travail à distance et l’entrepreneuriat. En plus de promouvoir l’éducation, l’emploi et le développement économique des régions, le réseau vise également à freiner le changement climatique en utilisant les dernières technologies », a expliqué Boris Ngala (photo, à droite), fondateur et président-directeur général de BB Incubator.
La 5G s'installe progressivement en Afrique depuis 2020. Moins de dix pays ont déjà procédé à son lancement effectif. Elle est présentée comme la technologie qui soutiendra les prochains usages du monde numérique, notamment la réalité virtuelle, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle, les objets autonomes. Donner à la jeunesse africaine l’opportunité de l’expérimenter dans le développement d’applications et solutions technologiques est l'un des nombreux moyens engagés par les acteurs privés pour préparer le continent aux grands enjeux inhérents à cette technologie.
Les « 5G Mokki Tech Spaces » sont développés par Start North. Le concept est né d’un programme académique de création d’applications 5G lancé en partenariat avec l’université finlandaise d’Aalto, une des meilleures institutions de recherche et d’enseignement du pays sur la technologie. Start North, qui est chargé du déploiement du réseau d’espaces technologiques, a déjà engagé des concertations avec l’université d’Addis Abeba, en Éthiopie, et l’African School of Economics, qui possède des campus au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Bénin, pour accueillir des « 5G Mokki Tech Spaces ». En Zambie, il est prévu la mise en place d’un centre technologique 5G en zone rurale pour soutenir l’apprentissage et la recherche en agriculture.
Douglas Ogeto, co-fondateur et président-directeur général de Ludique Works, a affirmé que « le réseau 5G Mokki Tech Spaces a la capacité de servir les entreprises internationales et locales, de fournir des emplois basés sur l’économie créative et la technologie et de promouvoir l’entrepreneuriat basé sur l’apprentissage des dernières technologies et des projets pratiques qui servent les conditions locales ».
Ruben Tchounyabe
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Malgré la présence de nombreux concurrents, le marché des véhicules d’occasion continue à enregistrer de la croissance en Égypte. Sylndr compte séduire davantage de clients. La confiance reçue des investisseurs crédibilise son modèle économique.
L’autotech égyptienne Sylndr, spécialisée dans la vente et l’achat de véhicules d’occasion, a levé 12,6 millions $ auprès d’un groupe d’investisseurs conduit par la société saoudienne de capital-risque Algebra Ventures. L’annonce a été faite le lundi 23 mai par Omar El Defrawy, cofondateur et président-directeur général de la start-up.
À travers ce financement, l’entreprise vise la mise à l’échelle de sa capacité opérationnelle, le développement de son infrastructure technologique, la croissance des stocks et la construction de ses canaux de vente au détail pour les clients. Sylndr envisage de doubler la taille de son équipe d'ici la fin de l'année et de s'ouvrir aux acheteurs au quatrième trimestre ou au premier trimestre 2023.
Omar El Defrawy a déclaré que la vision de l’entreprise est de devenir rapidement le détaillant de voitures d’occasion le plus fiable en Égypte et au Moyen-Orient. « Le principal problème que nous essayons de résoudre en Égypte est une méfiance totale entre les acheteurs et les vendeurs de voitures d’occasion sur les marchés […] imaginez que vous permettez le financement et rendiez les voitures beaucoup plus abordables pour les gens, c’est une proposition de valeur fondamentale que nous voulons également offrir », a-t-il expliqué.
Depuis 2020, l’Égypte est l’un des pays où le marché des véhicules d’occasion enregistre de la croissance selon Ken Research. L’une des raisons est le coût élevé des voitures neuves. Les modèles de voitures populaires coûtent environ 15 000 $ dollars en moyenne et sont hors de portée pour de nombreux Égyptiens, surtout dans un système qui finance difficilement l’achat. Des start-up comme Cazoo, Cars 24 ou encore Spinny ont décelé le potentiel du marché et mettent également en oeuvre des stratégies pour le conquérir.
La start-up compte tirer ses revenus des ventes au détail, des ventes aux enchères, des concessionnaires et des ventes B2B. D’autres revenus seront issus des intérêts des financements, l’assurance, les frais d’assistance routière et d’autres services à valeur ajoutée, prévoit le PDG.
Ruben Tchounyabe
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Dans le cadre de son programme de soutien aux incubateurs angolais, initié en 2021, la SFI s’est engagée à soutenir l’incubateur de start-up Acelera Angola, en vue d’accompagner la croissance d’entreprises technologiques innovantes, et faciliter leur essor.
La Société financière internationale (SFI), filiale du groupe de la Banque mondiale, chargée du secteur privé dans des pays en développement, a récemment annoncé la conclusion d’un partenariat avec l’accélérateur et incubateur angolais de start-up, Acelera Angola. Dans ce cadre, la SFI s’est engagée à financer et apporter une assistance technique ainsi qu’une aide matérielle à des entreprises technologiques et innovantes angolaises.
« Grâce à ce partenariat, la SFI travaillera avec un acteur clé de l'écosystème entrepreneurial angolais, et soutiendra directement les start-up pour les aider à évoluer, innover et créer des emplois », a déclaré Carlos Katsuya (photo, à gauche), directeur de la SFI pour l'Angola.
Cette collaboration fait partie d’un programme de soutien aux incubateurs en Angola, lancé en novembre 2021 par la SFI avec le soutien de l'Union européenne. L’initiative vise à aider les incubateurs et accélérateurs à étendre leur couverture et leur impact dans le pays, et à surmonter les obstacles juridiques et réglementaires qui freinent le développement des start-up.
Les ressources permettront à Acelera Angola de soutenir directement des entreprises à différentes étapes de croissance, à travers des programmes d’accélération, de mentorat et de coaching, ainsi que des conseils stratégiques pour améliorer leur capacité opérationnelle, et faciliter les partenariats stratégiques avec d'autres parties prenantes. En outre, la SFI aidera ces entreprises à accéder à des marchés pour proposer leurs produits, mais aussi à attirer des investisseurs qui apporteront les capitaux nécessaires pour soutenir leur développement.
En Angola, les entreprises technologiques et innovantes ont souvent du mal à accéder à un soutien financier et matériel alors qu’elles disposent d’un potentiel important, et participent à l’essor des secteurs clés de l’économie. En 2021, les start-up du pays ont été moins dynamiques, en termes de levées de fonds par rapport à leurs homologues de la même région.
Chamberline MOKO
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Depuis 2018, le gouvernement kényan a engagé un plan quinquennal d’amélioration du plateau sanitaire à travers le développement de l’infrastructure et l’augmentation du nombre de professionnels. Face aux défis qui demeurent hors des zones urbaines, la technologie est perçue comme une solution adéquate.
Le gouvernement du Kenya s’apprête à lancer un programme de télémédecine dans tout le pays. Il mettra l’accent sur les zones reculées afin d’améliorer l’accès du plus grand nombre aux soins de santé de qualité. À travers l’Autorité des communications, 600 millions de shillings (5,1 millions $) ont déjà été mobilisés pour introduire la télémédecine dans 20 établissements de santé publics.
D’après le Dr Joseph Sitienei, responsable du département de gestion des services de santé au ministère kényan de la Santé, la télémédecine « est la direction à suivre pour qu'aucune partie du pays ne se sente laissée pour compte dans la fourniture de services de santé de qualité, et surtout pour réduire le coût de la recherche de soins de santé pour les patients ».
Dans son rapport statistique de 2020, coïncidant avec le rapport d’examen à mi-parcours du plan stratégique et d'investissement du secteur de la santé 2018-2023, le ministère kényan de la Santé indique que le seuil de densité de base des agents de santé (docteurs, infirmières et agent cliniciens) requis pour une prestation de services efficace a augmenté sensiblement depuis 2018. Bien qu’il fût toujours inférieur au seuil de 23 pour 10 000 habitants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’objectif national de 24,4/10 000, il est tout de même passé à plus de 20,6 pour 10 000 habitants enregistrés en 2018.
En 2019, l’évaluation harmonisée des établissements de santé relevait déjà que le pays a atteint l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2 pour 10 000 habitants en affichant une densité nationale de 2,2 pour 10 000 habitants. Cependant, 14 comtés (30 %) étaient encore en dessous de l'objectif.
Cependant, l’accès aux spécialistes installés dans les grandes villes pose toujours problème, notamment pour les populations rurales qui ont plus accès à des centres de santé et dispensaires qu’à des hôpitaux de référence. La télémédecine viendra répondre à ce besoin pour des diagnostics plus poussés. Le programme de télémédecine a déjà été engagé en phase pilote dans les hôpitaux publics de Kenyatta et d’Isiolo.
« Si nous ne pouvons pas fournir suffisamment de personnel qualifié dans tous nos établissements de santé, nous pouvons certainement emmener le personnel qualifié dans les zones rurales grâce à la télémédecine », estime le Dr Joseph Sitienei.
Muriel Edjo
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La Banque mondiale estime urgent que l’Afrique adapte la formation de sa jeunesse aux besoins du futur monde numérique. L’objectif est une meilleure insertion professionnelle de millions de personnes. Dans plusieurs pays, l’heure est au développement de cursus plus web, numérique et informatique.
La région de l’Oriental, au Maroc, lancera d’ici fin 2022 une zone d’intelligence collective baptisée Zone01 Oujda. Elle aura pour rôle de développer des talents numériques locaux. Un partenariat a été signé à cet effet entre la région et 01Talent Africa, une agence de formation de talents numériques, en marge de la 9e édition du sommet Africités qui s’est tenue du 17 au 21 mai à Kisumu au Kenya.
La Zone01 Oudja sera abritée par l’université Mohamed Premier au sein du Campus du savoir. Elle pourra accueillir environ 500 talents. Elle sera composée de trois structures : une école d’apprentissage du codage ; un centre de formation professionnelle en programmation destiné aux professionnels, notamment les personnels des collectivités territoriales ; et une agence des talents des métiers du numérique, dont la mission portera sur l’emploi des ressources issues de l’école du codage pour offrir des services informatiques au niveau local, régional et international.
La sélection des candidats, ouverte aux moins de 18 ans, est prévue au second semestre de l’année. Les candidats retenus suivront une formation de 4 semaines à l’issue de laquelle ils seront soumis à une épreuve de résolution de projets en groupe. Les vainqueurs suivront ensuite une formation aux métiers du numérique de deux ans garantissant un emploi.
Le projet Zone01 Oudja s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la région de l’Oriental en matière de numérisation de son secteur économique et d’amélioration de son attractivité. Un partenariat stratégique réunit d’ailleurs la région au ministère de l’Enseignement supérieur, à celui de la Recherche scientifique et de l’Innovation, à l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces de la région, à l’organisation Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique et au Centre régional d’investissement (CRI) de l’Oriental.
En janvier 2021, le CRI avait déjà signé un mémorandum d’entente avec la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) pour le développement accéléré des écosystèmes de l’offshoring et du numérique au niveau local.
Alors que la transformation numérique s’accélère, la région de l’Oriental veut doter sa jeunesse des compétences futures qui leur permettront de trouver un emploi et d’être des acteurs du développement au plan local et national.
Ruben Tchounyabe
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Avec la numérisation du monde, les solutions technologiques sont devenues des outils qui contribuent à la bonne gouvernance et à la croissance. Orange, fidèle à son engagement en faveur du développement en Afrique, a fait du soutien à l’innovation une priorité.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange a annoncé, vendredi 20 mai, le lancement de la 12e édition du programme Orange Summer Challenge. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 juin prochain. Pour y prendre part, il faut remplir le formulaire à cette page.
La compétition soutenue par Google et EY Tunisie accompagnera les projets d’étudiants sur la thématique Tech4Good dans huit pays d'Afrique et du Moyen-Orient qui abritent déjà un Orange Digital Center. Il s’agit de la Tunisie, Maroc, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Mali, Sierra Leone, Madagascar et Jordanie.
Orange Summer Challenge est un stage intensif de trois mois sous forme de compétition. De manière pratique, Orange et Google fourniront un accompagnement technologique aux étudiants à travers des formations et du mentoring pilotés par des coaches locaux et internationaux, notamment les experts de l’École du code pour la partie software et du FabLab Solidaire pour la partie hardware. Pour ce qui est de l’accompagnement technique, notamment sur le montage des projets (business model, business plan), les candidats vont s’abreuver à l’expertise et au savoir-faire d’EY Tunisie.
Les 3 partenaires vont également assurer des formations en design thinking, soft skills, etc. pour préparer au mieux les équipes à présenter leurs idées lors de la cérémonie finale de chaque pays.
Ruben Tchounyabe
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La majorité des rapports sur le développement en Afrique incite les investisseurs à accorder une grande attention à l’entrepreneuriat. Plusieurs firmes de capital-risque mobilisent déjà des financements à dessein. Elles y voient un moyen de soutenir la croissance sur le continent et de s’assurer de nouveaux revenus.
Mustard, une société de capital-risque basée à Londres et axée sur l’Afrique, a lancé un fonds d’investissement de 4 millions de livres sterling (5 millions $) pour soutenir les start-up africaines avec un potentiel de développement international. À travers le financement qu’elle compte octroyer aux entreprises innovantes, Mustard compte agir à la fois en tant qu'investisseur et en tant qu’accompagnateur de croissance.
Conseillère en capital-risque et experte pour ce projet, Parminder Vir Obe (photo), le juge approprié et estime que « l’Afrique a de nombreuses histoires à raconter ». Elle explique « qu'au cours des 20 dernières années, l’histoire de sa jeunesse résiliente, vue à travers la croissance des start-up technologiques, a été l’une des plus significatives […] Je pense que l’approche de Mustard aidera à faire de même grâce aux récits de marque significatifs qu’elle construit pour les entreprises technologiques ».
Fondateur de Black Ops et également expert pour le projet, Seni Sulyman juge l’approche de Mustard puissante. Elle dit sa « hâte de voir les marques africaines se mondialiser, ce qui signifiera non seulement des changements massifs pour le continent, mais aussi pour sa place dans le monde ».
Mustard pense que les start-up africaines ont le potentiel suffisant pour se développer et avoir une influence à l’échelle internationale au point d’impacter positivement l’image du continent. Les start-up sélectionnées pour bénéficier du fonds jouiront d’un capital et d’une expertise en ingénierie, conception et narration. Elles seront dotées de fonds de capital préalable avant même le lancement. Mustard investira plus de fonds et d’expertise si elle est convaincue par le projet.
Ruben Tchounyabe
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